Sisteron VIII, 56 2071 La bande foible la terre occupera Ceux du hault lieu feront horribles cris, Le gros troupeau d'estre coin troublera, Tombe pres D. nebro descouvers les escris. D. nebro D. Nebro signifie Druentia Nerbo, nom latin de la Durance
(Eric
Muraise, Saint-RĂ©my de Provence et les secrets de Nostradamus, 1969 -
books.google.fr). Cf. quatrain X, 25 - Mélèze et Platane - 2195-2196, daté
de 1298. Confusion entre Briançon et Brianson ? Brianson et Dromon (1er juin 1298) Les deux frères Garin
et Jean de Playac, fils de feu Jean de Playac, châtelain (castellanus) de
Saint-Symphorien, vendent à Jacques de Châteaufort leur jus et dominium sur les
biens paternels au castrum de Brianson et au terroir de Dromon et de Brianson,
pour 20 livres de coronats provençaux. Vendeur et acheteurs se prĂ©sentent Ă
Isnard de Rocha, seigneur de Dromon, qui approuve la vente. Les hommes
dépendants des vendeurs prêtent hommage lige à Isnard, à genoux et les mains
jointes (flexis genibus et manibus junctis), le baisant sur la joue et jurant
sur le saint Evangile. Actum in castro de Briansono. Nre François Lombard (Annales
des Basses-Alpes. Sërie Nouvelle, Volume 9, 1900 - books.google.fr). Theopolis Et n'est-il pas révélateur que Claudius Postumus
Dardanus, après sa préfecture du prétoire de 412-413, ait fondé avec son épouse
une communauté chrétienne sur un de ses domaines, dans une petite vallée
préalpine riante proche de Sisteron, en Narbonnaise seconde ? Il était un
ami et correspondant de saint JĂ©rĂ´me et de saint Augustin ; pour honorer
les écrits et la pensée de ce dernier, il donna à cette fondation le nom de
Theopolis (= la Cité de Dieu), comme
nous l'apprend la grande inscription rupestreÂ
du défilé de Pierre-Écrite qui marque l'entrée de la propriété (André
Chastagnol, Le Sénat romain à l'époque impériale: recherches sur la composition
de l'Assemblée et le statut de ses membres, 1992 - books.google.fr). "lieu" : locus Au Ve siècle, alors que Toulon, devenu siège d'évêché,
est qualifié de locus Telonensis, dans les Préalpes, non loin de Sisteron,
Theopolis est également désigné dans la célèbre inscription rupestre laissée
par Dardanus, par la formule suivante : locus cui nomen Theopoli est. Le mot locus désigne ici un centre
religieux, un «centre d'ascèse» selon F. Benoit, établi sur un domaine agricole
fortifié par la nature et par les hommes, à l'écart des grandes voies de
communication. Ce sera le sens courant du mot locus dans le langage chrétien du
Bas-Empire : un centre de vie religieuse qui ne tarde pas Ă devenir une
paroisse (Guy
Barruol, Les Peuples préromains du Sud-Est de la Gaule: étude de géographie
historique, Volume 1 de Revue archéologique de Narbonnaise, 1999 -
books.google.fr). Consorce Il y a une petite littérature sur la localisation de
Theopolis. J'avoue la connaître très mal. Je sais que M. de Laplane identifie
Theopolis avec un pré circulaire qui se trouve à la Pousterle, entre le Roc de
Dromon et le Sabot ; je sais que l'abbé François Châtillon, dont je n'ai pu me
procurer le mémoire, a une opinion différente que rejette M. Fernand Benoît.
Mais peu importent les localisations de fantaisie, d'intuition ou de tradition
locale. Il y a un fait : Dardanus a créé une route pour mener à sa ville
de Theopolis. Les Chaberts sont au bout de cette route. C'est aux environs des
Chaberts que nous devons chercher Theopolis. Ainsi la topographie nous conduit
vers le même lieu que nous ont signalé les sources historiques : le
prieuré de Montenois et le tombeau de sainte Consorce. La route de Dardanus
traverse dans une auge de maçonnerie toute moderne le haut cours du Jabron. Je n'ignore pas que
la route dont il est question ne conduit pas nécessairement aux seuls Chaberts
; je sais que du point qui se trouve Ă l'intersection du haut cours du Jabron
et de la route de Dardanus, part en biais, Ă main droite, un chemin qui conduit
Ă la Pousterle. C'est un chemin fort ancien, il est vrai, mais non une route.
Après avoir franchi le col de la Pousterle, il descend dans la vallée du Vanson
et ne conduit nulle part. A notre avis, c'est la draye qui menait sur le
plateau de Saint-Geniez les troupeaux transhumants avant que Dardanus eût ouvert sa route (Annales
des Basses-Alpes. SĂ©rie Nouvelle, Volume 35, 1958 - books.google.fr, rennes-le-chateau-bs.com). La tradition locale fait de Consorce la fille de Saint
Eucher, né vers 370 et mort en 450 (fils du préfet des Gaules) et de son épouse
sainte Galla (riche gauloise) et la sœur de Sainte Tulle, de Saint Véran et de
Saint Salonius. Dans le Dictionnaire
d’histoire et de géographie ecclésiastiques, il est dit qu’Eucher a deux
garçons, qu’il entre au monastère des îles de Lérins, puis qu’il est évêque de
Lyon en 434. Aucune mention des deux filles. En 1890, le vicaire de Saint RĂ©my
dans son ouvrage sur les paroisses du diocèse d’Aix ne cite que les deux filles
d’Eucher. En 1843, le docteur RobertÂ
évoque un autre Eucher, évêque de Lyon au 6ème siècle, père de Tullia et
de Consorce. Après la naissance de ses filles, Eucher se retire dans une grotte
située sur un champ appelé Mont Mars et Galla lui sert de servante. Après la
mort de Tullia, Galla apprend en songe que sa fille est sainte, que Consorce le
deviendra et qu’Eucher sera évêque. Eucher devenu évêque, Galla vit dans la
grotte et c’est Consorce qui la sert. Après la mort de ses parents, Consorce
construit à Mocton une église dédiée à Saint Etienne et un hospice, fait de
larges aumônes et libère ses domestiques. Afin de servir Dieu en demeurant dans
la virginitĂ©, elle ira demander la protection du roi des Francs. Elle meurt Ă
l’Escale et est ensevelie dans l’oratoire de Saint Etienne. Il semble qu’il y
ait eu deux Eucher : Eucher l’Ancien qui a vécu au 5ème siècle apparaît bien
dans la liste des évêques de Lyon et Eucher le Jeune, père de Consorce, évêque
de Lyon en 515, mais dont il n’est pas fait mention. On peut supposer que c’est
au 9ème siècle que les compilateurs des martyrologues lyonnais ont utilisé pour
l’éloge d’Eucher l’Ancien, le texte de la vie de Sainte Consorce. D’où la
confusion entre les deux Eucher (Jean Bonnoit, Sainte Consorce
d’Aix-en-Provence, une sainte provençale méconnue, 2018 - academiedaix.fr). Selon, en effet, la Vie
de sainte Consorce, elle est la fille d'Eucher. Ă©vĂŞque
de Lyon dans le deuxième quart du Ve siècle et sœur de Tullie, qui aurait donné
son nom à Sainte-Tulle. Consorce se serait retirée, après la mort de ses
parents, sur propriété familiale - Mocton/Matton/Mathon vicus - qu'il faut
peut-ĂŞtre identifier au hameau de L'HĂ´te Ă L'Escale, en bordure de la route
antique. Elle y aurait fondé un hôpital pour les voyageurs et
édifié une église dédiée à saint Etienne, où on l'aurait ensevelie. Or
il y avait au Moyen Age dans ce hameau, appelé castrum ou villa de Mandanois,
un monastère avec une église Notre-Dame (l'actuelle église paroissiale, placée
sous le titre de Notre-Dame de Mandanois. encore utilisé au XVIe siècle) et qui
peut-ĂŞtre abritait son tombeau (cet Ă©difice, qui flanquait l'Ă©glise paroissiale,
a été détruit sans raison en 1962). […] La chapelle Sainte-Consorce (ancienne chapelle des
Pénitents), qui flanquait l'église paroissiale mais a été détruite en 1962 pour
agrandir une place publique, était considérée comme l'un des édifices chrétiens
les plus anciens du département. Lors de sa destruction. son sous-sol a révélé
des caveaux funéraires d'époque moderne, «attenant à une excavation située hors
du hors du mur (mur nord de la chapelle)... couverte d'une sorte de voûte
grossière et située à proximité du trou passant pour être le tombeau de sainte
Consorce (?). Nous serions tentés d'y voir une ancienne crypte, peut être
paléochrétienne» : R. Collier, R. Moulin, 1962. p. 110 ; - P. Martel. G.
Barruol (dir.) 1965. p. 24 (n° 12). Ces travaux ne donnèrent pas lieu à une
fouille, mais le site a livré un support d'autel cubique et plusieurs
sculptures chrétiennes archaïsantes : P. Martel, G. Barruol (dir.). 1965, p. 28
(n'29), p. 40-41 (n° 72-73). Il s'agit donc là d'un édifice paléochrétien potentiel
(GĂ©raldine
Bérard, Guy Barruol, Carte archéologique de la Gaule, 04.
Alpes-de-Haute-Provence, 1997 - www.google.fr/books/edition). Château de
Brianson Ce village est situé sur une hauteur entourée de
montagnes et d'Ă©normes rochers, Ă 14 kil. Nord-Est de
Sisteron, et Ă 38 Nord-Ouest de Digne. Il tire son nom du patron titulaire de la
paroisse, saint Genès, martyr, en latin sanctus Genesius. Ce non n'est point
ancien, il n'a prévalu qu'après la destruction du château féodal de Dromon, et
de nos jours encore, on appelle cette commune Dromon-Saint-Geniès, ou
Saint-Geniès de Dromon. On fait venir l'étymologie de Dromon du celtique Dro, couper, et mon pierre. On voit en effet sur la route qui conduit
au village un énorme rocher taillé pour abréger et faciliter le chemin. Le
territoire de Dromon faisait partie de l'ancien domaine de Dardanus dans ces
contrées. Le plus ancien titre qui fasse mention de ce lieu, est une charte
inédite du grand cartulaire de Saint-Victor de Marseille, (fol. 161 au verso.)
Cette charte est sous la date de l'an 1039, indiction onzième. On y lit que les
deux frères Isoard et Valdemare, leurs femmes et leurs enfants, donnent au
monastère de Saint-Victor, duos mansos in castello Dromone. sitos
in comitatu Gapincense. Les mĂŞmes seigneurs, conjointement avec Isnard de
Nioselles, de Nuacellas, Ispard de Volone, de Volona, et autres, donnent en
outre, in supradicti castelli territorio Dromonis terram cultam et incultam cum
arboribus pomiferis et impomiferis. Dans les actes des
treizième et quatorzième siècles, c'est pareillement sous le nom de
Dromon que ce lieu est désigné. Les ruines que l'on trouve à l'entrée Nord-Ouest de la vallée de Saint-Geniès, sont les débris d'un château féodal qui joua un grand rôle dans la guerre du terrible vicomte Raymond de Turenne. Ce château est connu dans les monuments de cette époque sous le nom de Castrum de Briansono. Or, le 4 novembre 1392, Rigaut de Montomat, chef de l'une des bandes de Raymond de Turenne qui avaient envahi le bailliage de Sisteron, avait enlevé ce château à l'escalade. La position avantageuse du lieu, la facilité d'en défendre l'accès, sa proximité de Sisteron, tout concourait à faire de Brianson un poste aussi important pour l'ennemi, qu'inquiétant pour la contrée. On ne tarda pas de l'éprouver. Dans leurs excursions journalières, les rebelles venaient jusqu'aux portes mêmes de Sisteron, pillant et maltraitant tout ce qui se rencontrait sur leurs pas. En vain des détachements établis à Dromon, et à Valavoire étaient chargés de les tenir en échecs. Trop faible pour attaquer Montomat, le capitaine du poste de Dromon, Jacques Moriers, épiait l'ennemi. Ayant appris que Brianson avait été dégarni pour emporter une autre place, il demande un renfort d'hommes pour tenter un coup de main. Mais l'ennemi ne lui en laissa pas le temps, il revint en force à Brianson. Un conseil de guerre fut alors tenu à Sisteron : on y arrêta de faire appel à l'évêque de Gap, au seigneur de Ribiers, et aux villes de Forcalquier, de Digne et de Seyne, et de pousser la guerre avec vigueur nonobstant les rigueurs de la saison. (On était en janvier.) Un vif enthousiasme acceuille cette résolution, on court aux armes. Bombardes, trabucs, balistes gravissent la route qui mène à Brianson. On construit d'abord deux vastes redoutes, dans chacune desquelles on place cent hommes et tous les engins pour battre la forteresse ennemie. Du bailliage de Seyne arrivaient chaque jour des renforts et des provisions aux assiégeants. Après un mois de siège, Montomat tenait encore: on renonça alors à l'emploi de la force, pour y substituer la voie plus sure des négociations. Restait à tomber d'accord avec les rebelles pour le prix. Après de longs pourparlers, ils se contentèrent de 800 florins, à la charge par eux d'incendier le château de Brianson et de n'y laisser en sortant que des ruines. Ce traité ayant été approuvé, Montomat reçut la somme convenue, ruina le château de fond en comble, et s'éloigna pour porter la guerre et la ruine dans d'autres bailliages. (Avril 1393.) (Jean-Joseph-Maxime Feraud, Histoire géographique et statistique du département des Basses-Alpes, 1861 - books.google.fr). Saint Geniez-Dromon Cette paroisse comprend le village, les hameaux de
Saurine, de Chabert, de la Peine, quelques campagnes isolées, et de plus la
commune de CHARDAVON : en tout une population de 380 âmes. Son église
paroissiale est dédiée à saint Genès. La chapelle de Notre-Dame-de-Dromon,
bâtie au pied du rocher de ce nom, sur une construction souterraine, est assez
remarquable. Les trois petites colonnes qui font partie de cette construction,
ont fait croire Ă plusieurs qu'elles Ă©taient les restes d'un temple payen. Ces
colonnes appartiennent évidemment à l'ère chrétienne, et rien dans les substructions
de révèle une époque antérieure au moyen-âge. Leurs chapiteaux ornés de têtes
d'animaux, ne différent point de ceux que l'on voit dans plusieurs églises et
accusent le style du neuvième siècle ou environ (Jean-Joseph-Maxime
Feraud, Histoire géographique et statistique du département des Basses-Alpes,
1861 - books.google.fr). Raimond de Turenne Raymond-Louis Roger de Beaufort, vicomte de Turenne, dit
Raymond de Turenne (1352-1413), est le fils de Guillaume III Roger, comte de
Beaufort et vicomte de Turenne, et d'Aliénor de Comminges. Petit-neveu de
Clément VI et du cardinal Hugues Roger, neveu de Grégoire XI et de Nicolas
Roger de Beaufort, il fut Capitaine des Armes du Comtat Venaissin, Capitaine
pontifical en Italie et se rendit célèbre sous le nom de Fléau de Provence en
luttant contre Marie de Blois, comtesse de Provence et les deux antipapes
d'Avignon, Clément VII et Benoît XIII. Marie de Blois (1345-12 novembre 1404), dite aussi Marie
de Blois-Châtillon, fut l'épouse de Louis Ier d'Anjou, duc d'Anjou et de
Touraine, comte du Maine et de Provence, roi de Naples et de JĂ©rusalem, et dame de
Guise. Elle Ă©tait la fille de Charles de Blois, duc de Bretagne et de Jeanne de
Penthièvre. Confronté à une telle personnalité, dont la nature
obstinée et la supériorité au combat étaient poussées par l’aiguillon puissant
de l’orgueil et de la victoire, Clément VII ne put qu’assister impuissant à ses
chevauchées qui firent passer un vent de mort dans tous ses États. Benoît XIII,
ayant épousé la querelle de son prédécesseur, Turenne continua à tuer, piller
et brûler à son seul bénéfice malgré les condamnations émanant du palais des
papes d’Avignon. Aucun pontife ne pouvait calmer un exalté de sa trempe avec
quelques bulles d’excommunication. Son scepticisme l’avait rendu inébranlable,
indifférent et insensible face à de telles menaces (fr.wikipedia.org -
Raimond de Turenne). Cette période de l’histoire permet de relier aux
quatrains VIII, 52 à 54. Mais elle ne permet pas d’expliquetr tout le quatrain.
"cris" Dès le mois de
novembre 1561, les huguenaulx, c'est ainsi qu'ils sont nommés pour la première
fois dans nos registres, les huguenaulx avaient un prĂŞche dans Sisteron ;
et non contents d'avoir gagné ce point, ou plutôt parce qu'ils l'avaient gagné,
ils prodiguaient l'insulte aux catholiques. Le 30, ils furent dénoncés au parlement
pour avoir excité une sédition, pour s'être portés publiquement à des voies de
fait et pour avoir méconnu la voix des consuls qui les rappelait à la
soumission et au respect des lois. Sur ces plaintes, le ministre Jean Chabrand,
Gabriel Piolle, 1581, lieutenant du gouverneur dans la maison duquel se faisait
le prĂŞche ; le gouverneur lui-mĂŞme, Caius du Virailh, et Jean Venissardi, procureur
du roi, furent décrétés de prise de corps. Cet acte de rigueur n'effraya point
les protestants, ils Ă©taient trop forts pour craindre; d'ailleurs, de nouvelles
chances se présentaient à eux; les élections approchaient, et ils étaient
presque assurés d'y faire la loi. Leur attente ne fut point trompée : les places
de premier et de troisième consuls tombèrent, l’une, sur noble Jean Guiramand,
seigneur de Feissal ; l'autre, sur Arnaud Chais, hommes dont le dévouement
au parti ne tarda pas Ă se faire connaitre. L'historien de la ville d'Aix, Pitton, parle de cet
arrêt, mais il rapporte les faits, comme s'étant passés à Aix. Cependant, il
aurait dĂ» s'apercevoir que l'arrĂŞt est rendu sur la plainte des consuls de
Sisteron, que les prévenus étaient tous habitants de celle ville, et que trois
d'entr'eux y remplissaient même des fonctions qui ne les mettait guère en
position d'exciter du trouble Ă Aix. Ce qui a pu induire Pilton en erreur,
c'est qu'à l'arrivée de Chabrand, à Aix, le
peuple de cette ville qui Ă©tait lui-mĂŞme en insurrection contre les novateurs,
s'ameuta autour de la maison oĂą logeait ce ministre, en criant, avec fureur :
fouero Lutherian, hors d'ici Luthérien (Voy. Papon, tom. iv, p. 150) (Édouard
de Laplane, Histoire de Sisteron: tirée de ses archives, Tome 2, 1844 -
books.google.fr). Les protestants se révéleront être la "bande
foible" dans la suite de l'histoire : révocation de l'Edit de Nantes. "coin" : coi Après trois années de guerres cruelles, les protestants,
réfugiés à Sisteron et dans quelques vigueries de la Haute-Provence, pays qui
avait toujours montré beaucoup de dévouement au parti, succombèrent définitivement.
La ville de Sisteron, où ils avaient concentré toutes leurs forces, fut prise
d'assaut le 4 septembre 1562, après avoir soutenu un siège mémorable. La chute
de ce boulevard du protestantisme entraina l'anéantissement momentané de la
RĂ©forme en Provence (Gustave
Lambert, Histoire de Toulon, Bulletin, Volumes 55-56, Académie du Var, Toulon,
1887 - www.google.fr/books/edition). Livrés à leurs propres forces, Senas et Mauvans ne se
dissimulaient plus l'inutilité de leurs efforts pour prolonger la défense de la
place; la défaite de Montbrun avait détruit, à cet égard, leurs dernières
espérances; il paraît donc que leur plan se borna à tenir, jusqu'à la nuit,
afin de pouvoir, à la faveur des ténèbres, s'évader secrètement: parti
difficile, mais le seul qui restât et qui même, en cas de succès, ne devait pas
ĂŞtre sans quelque gloire. Ce qui augmentait surtout l'embarras et les dangers
de cette Ă©vasion, c'Ă©tait le grand nombre de femmes et d'enfants qui
remplissaient la ville, intéressantes victimes que l'idée d'abandonner faisait
frémir. A peine la résolution des chefs eut transpiré, que tout ce qui était en
Ă©tat de marcher se mit en devoir de les suivre; une seule route s'ouvrait
devant eux pour les conduire plutôt et plus sûrement hors des atteintes de
l'ennemi. Heureusement pour les protestants, Sommerive, ainsi qu'on l'a
remarqué, avait négligé d'occuper le faubourg de la Baume; soit qu'une attaque
de ce côté lui parût sans avantages; soit qu'il ne supposât point aux assiégés
l'intention ni même la possibilité de s'enfuir. Cependant ceux-ci pleins de
leur projet, n'attendaient plus pour l'exécuter que l'heure où les assiégeants
rentrés dans leur camp et cédant au besoin du sommeil permettraient de sortir
de la ville avec plus de sûreté; jamais
un plus profond silence ne régna au milieu d'une multitude aussi vivement émue;
jamais une seule pensée, un sentiment unique ne s'empara plus fortement d'une
masse d'individus si différents d'âge et de sexe. Minuit venait de sonner; il
n'y avait plus de temps Ă perdre. La pluie qui coulait par torrents, loin
d'être un obstacle, est regardée comme une faveur du ciel. Les éléments par
leur contrariété même protègent l'évasion, contre les soupçons de l'ennemi; le
signal du départ est donné, et quatre mille
personnes environ se dérobent secrètement par le pont de la Durance, se hâtant
de gagner les montagnes vers Saint-Geniez, Authon et Feissal; ces lieux
âpres et difficiles leur promettaient un abri contre les atteintes des
catholiques qui, au premier bruit de l'Ă©vacuation de la place, ne manqueraient
pas de se jeter sur leurs traces. Un quart de ces malheureux seulement Ă©tait
armé et pouvait à peine garantir de l'insulte le grand nombre d'êtres faibles dont se composait cette troupe fugitive
qui, marchant sans perte de temps, arriva le lendemain Ă Barles, village du
bailliage de Seyne, Ă sept lieues de Sisteron. Ayant pris lĂ quelque repos,
elle continua sa route se dirigeant vers Gap; son dessein Ă©tait de franchirent
le Mont-Genèvre et rentrèrent en France, où les attendaient de nouvelles
tribulations. La Cazette, commandant de Briançon, leur disputa le passage ;
obligés de prendre de nouveaux détours, ils s'engagent dans les montagnes du
Champsaur et arrivent enfin à Grenoble, mourant de faim, exténués de fatigues;
et recueillant néanmoins un reste de forces pour chanter les louanges du Seigneur
qui les avait si miraculeusement délivrés. De Grenoble ils se rendirent à Lyon,
terme de leur voyage, où Soubise, par des soins généreux, chercha à leur faire
oublier les incroyables souffrances qu'ils venaient d'Ă©prouver pendant une
marche de vingt-neuf jours (Édouard
de Laplane, Histoire de Sisteron: tirée de ses archives, Tome 2, 1844 -
books.google.fr). Cf. quatrain IV, 83 - Le Retour des Cendres et le Retour
de l’Île d’Elbe - 1839-1840. Typologie Le report de 2071 sur la date pivot 1562 donne 1053. La ville et le
comté de Sisteron furent gouvernés, jusqu'en 1053, par des vicomtes dont on n'a
conservé que de vagues souvenirs. Ils se soumirent, à cette époque, aux deux
comtes d'Arles, Guillaume et Geoffroi, seigneurs de tous les états situés
entre Durance, Rhône et Isère (Aristide
Guilbert Histoire des villes de France, Tome 1, 1844 -
www.google.fr/books/edition). Le protestantisme au XVIe siècle n'a eu tant de puissance
dans le Midi que par les conséquences politiques que devinait en lui l'esprit
anarchique de ces peuples ? Déjà , n'avait-il pas organisé, en effet, dans
les provinces méridionales, une république fédérative, sur le modèle des
cantons suisses ? (Louis-Xavier
de Ricard, La Conversion d'une bourgeoise: Mlle Thélaire Pradon, 1879 -
books.google.fr). |