Histoire d'Orléans VIII, 57 2071-2072 De soldat simple parviendra en empire, De robe courte, parviendra à la longue; Vaillant aux armes, en Église, ou plus pyre Vexer les prestres comme l'eau fait
l'esponge. Diverses interprétations ont été faites de ce quatrains
dont voici quelques exemples : Soldat qui parviendra Ă l'empire de l'Eglise (pape) (Balthazar
Guynaud, La Concordance Des Propheties De Nostradamus: Avec L'Historie, Depuis
Henry II. Jusqu'a Louis Le Grand ; La Vie Et L'Apologie De Cet Auteu, 1693 -
books.google.fr). "robe
courte" Les États généraux
d'Orléans de 1561 (convoqués en décembre 1560) sont mémorables par la
séparation éternelle qu'ils mirent entre l'épée et la robe; convaincus que les
baillis de robe courte ne pouvaient guère s'astreindre à étudier les lois, ils
leur ôtèrent l'administration de la justice et la conférèrent aux seuls
lieutenans de robe longue: ainsi, ceux qui par leur institution avaient
toujours été juges cessèrent de l'être (Denis
Lottin, Recherches historiques sur la ville d'Orléans: depuis Aurélien, l'an
274, jusqu'en 1789, dédiées a ses concitoyens, Partie 1, Tome 1, 1836 -
books.google.fr). Michel de l'Hôpital chercha à consacrer ces vœux dans ce
qu'ils avaient de pratique. Il rendit, après la séparation des états, la grande
ordonnance de réforme d'Orléans (1561). Cette ordonnance comprend deux parties
relatives à la réforme ecclésiastique et à la réforme judiciaire. Pour le
clergé, elle rétablit une sorte de transaction entre le système de la
Pragmatique Sanction et celui du concordat. A l'avenir, les candidats aux
bénéfices ecclésiastiques devraient être présentés par le clergé inférieur, par
les délégués de la bourgeoisie et de la noblesse, et choisis par le roi. La
défense des veux monastiques, avant 25 ans pour les hommes et 20 ans pour les
femmes, la soumission des abbés et abbesses à l'évêque diocésain, la défense
aux clercs de recevoir des testaments, qui les instituent hĂ©ritiers, voilĂ
autant de prescriptions excellentes de la loi nouvelle. Dans l'ordre
judiciaire, le grand vice était la vénalité des charges. Les magistrats, selon
le mot d’Hotman, achetaient la justice pour la débiter en détail; comme les
bouchers, qui dépècent un bœuf, pour le vendre par morceaux. Par l'ordonnance
d'Orléans, la vénalité des charges fut supprimée. Les membres de chaque
tribunal inférieur et ceux des parlements durent présenter pour chaque place
vacante trois candidats entre lesquels le roi choisissait. Les abus des
juridictions subalternes furent réprimés, et les évocations de causes au grand
conseil interdites. DĂ©sormais, dans chaque bailliage, il y eut deux baillis :
un bailli de robe longue, chargé des attributions judiciaires ; le bailli de
robe courte garda les autres attributions (Henri
Vast, Histoire de l'Europe et particulièrement de la France de 1270 à 1610:
rédigée conformément aux programmes du 22 janvier 1885, 1887 - books.google.fr). "Vexer"
: la torture « vexare » : maltraiter, faire souffrir,
persécuter, tourmenter, attaquer (fr.wiktionary.org - vexo). En 1697, les
magistrats d'Orléans sollicitent et obtiennent de remplacer la question dite
Estrapade, qui faisait Ă©vanouir le patient le plus robuste, et l'empĂŞchait
d'avouer ses crimes, par celles de l'eau ou des brodequins, usitées à Paris.
L'estrapade consistait à mettre une clé de fer entre les deux revers des mains
du patient liées avec force l'une sur l'autre derrière son dos; ensuite, au
moyen d'une corde passée dans une poulie, on l'élevait à deux pieds de terre
après lui avoir attaché un poids de 250 livres au pied droit; dans cet état, on
lui donnait par trois fois une forte secousse, laquelle disloquait les bras du
patient et les faisait venir sur sa tĂŞte. La question par l'eau consistait, en couchant sur une
table l'accusé, à lui découvrir la poitrine, et à laisser tomber de 4 ou 5
pieds de haut, dans le creux de son estomac, de l'eau goutte Ă goutte, en
l'essuyant Ă mesure, ce qui produisait l'effet d'un coup de massue. Cette question
Ă©tait ordinaire ou extraordinaire; l'ordinaire Ă©tait de trois pots d'eau,
l'extraordinaire de six ; la première était donnée aux accusés; la seconde
aux condamnés à mort pour connaître leurs complices; elle se donnait aussi en
faisant boire une certaine quantité d'eau aux criminels que l'on étendait sur
des tréteaux. La question par les brodequins usitée à Orléans, á dater
de cette Ă©poque, consistait Ă renfermer les jambes du patient dans des
chaussures de cuir liées en haut et en bas, et à introduire, entre ces deux
ligatures, des coins de fer que l'on enfonçait avec une masse dont les
ordonnés, réglés et comptés par le juge chargé du procèsverbal de torture (Denis
Lottin, Recherches historiques sur la ville d'Orléans: depuis Aurélien, l'an
274, jusqu'en 1789, dédiées a ses concitoyens, Tome 2, 1837 - books.google.fr). L'infortuné Calas subit d'abord la question ordinaire en
étant levé deux fois en l'air «en la forme ordinaire, dit le porcès-verbal, les
gardes menant le tour, les valets tenant les cordes et l'exécuteur ayant ses
pieds sur le bouton attaché aux fers des pieds dudit Calas». Après ce premier
acte de cette barbare tragédie, qui eut lieu le 10 mars 1762, on déclare au
patient «que les tourments qu'il doit souffrir encore sont bien plus grands que
ceux qu'il a déjà soufferts... qu'il peut cependant, en diminuer la rigueur en
disant la vérité en réponse aux interrogats qu'on va lui faire.» Que d'ineptie
barbare et aveugle dans cette promesse, car on ignore ce qui peut-ĂŞtre la
vérité ! Ce qu'on veut, c'est un aveu vrai ou faux, arraché par celle
menace. Calas fut remis entre les mains
de deux dominicains, qui durent l'exhorter Ă faire des aveux, Ă renier sa
religion et Ă embrasser celle de ceux qui le faisaient torturer et qui
l'envoyaient à la mort. Après un entr'acte d'une demi-heure, les tourments
recommencèrent; Calas subit encore la
torture Ă l'eau avec le voile. Dix cruchels d'eau furent, Ă deux reprises,
versés dans la bouche du malheureux vieillard, qu'on transporta ensuite sur la
place Saint-Georges où ses membres furent brisés et où s'accomplit le
dénouement de cette affreuse tragédie. Procès-verbal d'exécution de Jean
Calas père, conservé aux archives et rapporté, en entier, par N. COQUEREL fils,
dans la deuxième édition , p. 192, de son Elude historique de Jean Calas et sa
famille. Paris, 1869 ; in-80, 537 p. (Victor
Molinier, La torture: Ă©tude historique et philosophique, 1879 - books.google.fr). C'est Ă se demander si le vers 4 donne Ă comprendre que
des prêtres seront vexés ou que ceux-ci participeront à la vexation (les prêtres de vexer...), comme on le
voit dans l'exemple de Calas ci-dessus, et du fait que l'Inquisition pratiquait
aussi la torture (Jacques
Marsollier, Histoire de l'Inquisition et son origine, 1693 - books.google.fr). "soldat
simple" Sous le pontificat du Pape Félix Ier, Valerius Domitius Aurelianus ou Aurélien,
trente-huitième empereur romain, visitant les Gaules, sĂ©journa quelques temps Ă
Orléans, qui s'appelait alors Genabum. Il fit reconstruire la ville qui avait
été détruite par les guerres, la fit entourer de murailles et lui donna son nom
dont est dérivé celui d'Orléans. Cet empereur, né dans la Dacie, l'an 212,
d'une famille pauvre, surnommé l'Epée-à -la-Main, à cause de son inclination
pour les armes et de sa valeur, général des armées d'Illyrie et de Thrace, fut
proclamé empereur dans le mois de mai 270, à Sireneck. [...] Cet empereur an de
J.C. 275. fut assassiné après 5 ans de règne, entre Héraclée et Bysance, par
ses généraux, et par la trahison de Menesthée, son secrétaire (Denis
Lottin, Recherches historiques sur la ville d'Orléans: depuis Aurélien, l'an
274, jusqu'en 1789, dédiées a ses concitoyens, Tome 1, 1836 - books.google.fr). Nous nous contenterons d'observer que le père d'Aurélien
Ă©tait un paysan du territoire de Sirmium, oĂą il faisait valoir une petite ferme
qui appartenait à Aurelius, riche sénateur. Son fils, passionné pour les armes, entra au service comme simple
soldat; il obtint successivement les grades de centurion, de préfet d'une
légion, d'inspecteur au camp, de général ou duc d'une frontière, comme on les
appelait alors; enfin, durant la guerre des Goths, il exerça l'important
emploi de commandant en chef de la cavalerie. Dans ces différents postes il se
distingua par une valeur extraordinaire1, par une discipline rigide et par des
exploits éclatants. Il reçut le consulat de l'empereur Valérien qui, selon le
langage pompeux du siècle, le désigna par les noms de sauveur de l'Illyrie, de
restaurateur de la Gaule, et de rival des Scipions. A la recommandation de cet
empereur, un sénateur d'un rang et d'un mérite distingués, Ulpius Crinitus, qui
tirait son origine de la mĂŞme source que Trajan, adopta le paysan de Pannonie
lui donna sa fille en mariage, et le fit sortir par ses richesses, de
l'honorable pauvreté où il s'était toujours maintenu (Acholius (ap. Hist. Aug.,
p. 213) décrit la cérémonie de l'adoption célébrée à Byzance en présence de
l'empereur et de ses grands officiers). Ce prince ne régna que quatre ans et
neuf mois environ; mais tous les instants de cette courte période sont remplis
d'événements mémorables. Il termina la guerre des Goths, châtia les Germains
qui avaient envahi l'Italie, retira la Gaule, l'Espagne et la Bretagne des
mains de Tetricus, et détruisit la puissance orgueilleuse que Zénobie avait
élevée en Orient sur les débris de l'empire désolé (roma-latina.com). Cf. le quatrain suivant VIII, 58 qui parlerait du royaume
de Wessex. Quelques siècles plus tôt, les Angles et les Saxons furent appelés
par le roi breton Vortigern pour le soutenir dans sa lutte contre les Pictes. Il
était opposé à un Ambrosius Aurelianus, porteur de pourpre selon saint Gildas
(VIe siècle). Ambrosius Aurelianus se réfugiera en Armorique [cf. "air
gallique"] (fr.wikipedia.org
- Ambrosius Aurelianus). "pyre" :
feu "pyre" peut se rapport au grec "pur"
le feu. En anglais "pyre" signifie bûcher. 3 ans avant la
Saint Barthélemy qui fera des victimes aussi à Orléans, en 1569, les huguenots
seront brûlés dans une maison dite des Quatre Coins selon le témoignage de John
Whilhelm von Botzheim, étudiant en droit alors, qui témoigne en détail du
massacre de 1572 dans la ville d'Orléans (Patrick
Graille, Alain Mothu, Quelques mots sur Geoffroy Vallée, Les matérialismes dans
la littérature clandestine de l'âge classique, 2006 - books.google.fr). "Vaillant" Afin d'avoir une idée exacte des souffrances qui ont
exhalé leurs derniers cris de douleurs pendant ces tristes jours, William
Botzheim va nous guider dans cette pénible tâche. Dans la nuit du mardi fut tué le conseiller au Présidial, Me Vaillant,
homme de grande sagesse et sexagénaire, à l'instant où il quitta sa maison pour
chercher un refuge dans une autre, les gardiens de la ville l'assommèrent Ă
coups de haches et de hallebardes, excubiae civitatis eum, au Martereau
(Martroy), bipennibus et hastis dissecuerunt. Cette nuit, on nous annonce que Jean de Mertzenich et de
Juliers, avaient été assassinés. Ces nouvelles, qui naturellement inspiraient
de l'effroi aux jeunes écoliers réunis chez Botzheim leur fit craindre que
cette réunion, elle-même, ne fût considérée comme une conspiration et ne devint
un prétexte pour incendier la maison comme on l'avait fait déjà aux
Quatre-Coins, où 80 huguenots avaient été brûlés, cum 80 huguenots olim in una
domo que quater coing vocatur congregatos comburerent (Jean
Eugène Bimbenet, Histoire de la ville d'Orléans, Volumes 3 à 4, 1887 -
books.google.fr). Jean Vaillant de Guélis, avait signé le serment de
fidélité des Hugenots exigé par Charles IX en 1568. En 1586, c'est un Vaillant
de Guélis (Germain) qui deviendra évêque d'Orléans (Bulletin
de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, 1996 -
www.google.fr/books/edition). "Vaillant"
: La Trémouille et la justice Jacques bâtard de La Trémoille est un "vaillant
chevalier aux armes" selon Jean Chartier. ce Jacques Ă©crit un rondeau en
répons au poète Charles d'Orléans (Charles
d' Héricault, Poésies complètes de Charles d'Orléans, Tome 2, 1874 -
www.google.fr/books/edition). On apprit le même jour que le Roi avoit donné à la
princesse des Ursins une augmentation de pension de dix mille livres, outre les
dix mille livres qu'elle avoit déjà , et trente-six mille livres pour son voyage
d'Espagne, et qu'à sa considération il avoit fait son frère le marquis de
Noirmoutier duc héréditaire; foible consolation pour un homme qui étoit aveugle
de la petite vérole depuis plus de trente ans, et qui n'avoit point eu
d'enfants de ses deux femmes. […] Il étoit de la maison de la Trémoille et son père étoit
duc à brevet. Pour lui, étant un des plus beaux hommes de son siècle, et
n'ayant que vingt-deux ans, il avoit été
attaqué de la petite vérole à Orléans, en venant trouver le Roi à Chambord, et
elle lui avoit crevé les yeux (Louis
François Du Bouchet de Sourches (1645-1716), Mémoires sur le règne de Louis
XIV, Tome 9, 1889 - books.google.fr, M.
Chéruel, Mémoires complets et authentiques du Duc de Saint-Simon sur le siècle
de Louis 14. et la Régence collationnés sur le manuscrit original, Tome 5, 1856
- www.google.fr/books/edition). Louis de la Trimouille II. du nom; premier Duc de Noirmoustier
; Vicomte de Tours, Baron de Chateauneuf & de Samblançay, Seigneur de la
Ferté-Milon & de Montmirel, Lieutenant de Roy en Anjou, par Lettres du s.
Juin 1643. Maréchal de Camp, Gouverneur de Charleville & Mont-Olimpe né le
25. Decembre 1612. épousa au mois de Novembre 1640. Renée-Julie Aubery, Fille
unique de Jean Aubery, Conseiller d'Etat, & de Françoise le
Breton-Villandry. Il mourut à Chateauvillain le 12. Octobre 1666. aprés avoir
servy le Roy pendant plusieurs Campagnes en Allemagne, en Flandres & en
Rousillon, sa Veuve mourut Ă Paris le 20. Fevrier 1679. Ă 61. ans. De son
alliance vinrent, Louis-Alexandre de la Trimouille, Duc de Noirmoustier, né en
1642. tué dans la Guerre de Portugal contre les Espagnols au mois de Mars 1667.
Antoine-François,
Abbé, puis Marquis de Noirmoustier, Duc de Royan, Seigneur de la Ferté-Nilon,
aveugle, qui a épousé en premieres noces en Fevrier 1688. Marguerite de la
Grange-Trianon, Veuve de Martin de Bermont, Conseiller au Parlement de Paris,
& Fille de Louis de la Grange, President des Requestes du Palais, & de
Marguerite Martineau, elle est morte sans Enfans en Aoust 1690. Il a épousé en
secondes noces le 12. Mars 1700.
Marie-Elisabeth Duret de Chevry, Fille unique de Charles François Duret,
Seigneur de Chevry, President en la Chambre des Comptes, & de
Marie-Elisabeth Bellier de Platbuisson (Histoire
genealogique et chronologique de la maison royale de France, des grands
officiers de la couronne et de la maison du Roy par le P. Anselme, augustin déchaussé.
Revueuë, corrigée & augmentée par l'auteur, & aprés son decés continuée
jusques à present, Tome 1, 1712 - books.google.fr). En ce début 1663, le coeur de Françoise Athénaïs de
Rochechouart de Mortemart est pris par Louis Alexandre de La Trémoille, marquis
de Noirmoutier. L'ardent jeune homme a déclaré sa flamme et a été agréé par la
belle : si bien que des rumeurs de mariage courent déjà . Mais le 20 janvier,
lors d'un bal donné au Palais Royal, résidence de Monsieur, frère du roi, le
duc Philippe d'Orléans, Adrien Blaise de Talleyrand, prince de Chalais et
beau-frère de La Trémoille, se prend de querelle avec monsieur de La Frette. On
échange des mots et des soufflets; et l'on se donne rendez-vous sur le pré, le
lendemain matin. Mais le duel, de combat pour l'honneur, tourne au carnage :
le marquis d'Antin, compagnon du prince de Chalais, trouve la mort au cours de
l'affrontement. Quant Ă Louis Alexandre
de La Trémoille, il n'est que blessé, mais doit quitter la France au plus vite,
ainsi que les sept autres survivants, pour échapper à la peine de décapitation
qui frappe les duellistes depuis 1651 (chrisagde.free.fr). Ainsi celui qui sera atteint de la petite vérole était
destiné à l'"Eglise", et succédera à son frère mort jeune, vaillant
aux armes, dans le titre de marquis de Noirmoutier. Louis Alexandre
Ă©tait mort civilement du fait de sa condamnation Ă mort, quoique par
contumace (Jean-Marie
Ricard, Traité des donations entre-vifs et testamentaires, Tome 1, 1734 -
books.google.fr). "pyre" :
fièvre et syphilis La syphilis était
une "insolata... febris" selon Fracastor (Girolamo
Fracastoro, Syphilis ou Le mal vénérien, poème latin, 1753 -
www.google.fr/books/edition). Fièvre et délire sont toujours très intimement liés; en
d'autres termes, il y a toujours délire dans des cas d'hyperthermie. "puretos"
compte plus d'une centaine d'occurrences dans les textes oĂą il est fait mention
du délire. La fièvre n'étant pas mesurée avec précision, ce sont des adjectifs
qui vont rendre compte de son intensité: "Oxus" qui est l'épithète la
plus fréquente, "ischuros", "kausôdès",
"perikaès", "sunechès", "sphodros",
"phrikôdès", "èmitritaios" ; à côté de "puretos"
se rencontrent des mots de la mĂŞme famille: "puressĂ´",
"etppuressĂ´", "puretainĂ´", "puretion"",
"purettôdès". "pur", désignant une fièvre violente qui se
déclare au début d'une maladie, apparaît une vingtaine de fois dans les
Épidémies I et III. "thermè", synonyme de "puretos",
apparaît parfois; il en va de même de mots de sa famille (Simon Byl,
Le délire hippocratique dans son contexte. In: Revue belge de philologie et
d'histoire, tome 84, fasc. 1, 2006 - www.persee.fr). Cf. quatrain VIII, 58 - Rois de Wessex - 2073-2074 C'est la dernière des trois courtes pièces en vers qui
forment un libelle anonyme, attribué à Guy Patin : Le Nez pourri de Théophraste Renaudot, grand Gazetier de France et
espion de Mazarin, appelé dans les Chroniques Nebulo hebdomarius, de patria
Diabolorum [Vaurien semainier, venu de la patrie des Diables (Loudun)].
Avec sa vie infâme et bouquine, récompensée d’une vérole euripienne, ses
usures, la décadence de ses Monts-de-piété, et la ruine de tous ses fourneaux
et alambics (excepté celle de sa conférence, rétablie depuis quinze jours) par
la perte de son procès contre les docteurs de la Faculté de médecine de Paris
(sans lieu, ni nom, ni date [1644], in-4° de huit pages) (Correspondance
complète et autres écrits de Guy Patin, édités par Loïc Capron. – Paris :
Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 8 mars
1644. Note 64 - www3.biusante.parisdescartes.fr). Guy Patin, en attendant le bonnet de doyen qu'il briguait
en reconnaissance des calomnies qu'il avait accumulées contre le malheureux
gazetier, il se livrait à des jeux de mots d'un goût plus que douteux qu'il
faisait imprimer et distribuer partout. Parmi ces pièces, dont certaines
seraient incontestablement de lui, ainsi que nous l'apprend son apologiste (L'Esprit
de Guy Patin. In-8°, Amsterdam, 1713. Avis au lecteur), un quatrain attribuĂ© Ă
Nostradamus, le XVII de la 22e centurie : Quand le grand Pan
quittera l'escarlate, Pyre venu du costé
d'Aquilon, Pensera vaincre en
Bataille Esculape, Mais il sera navré
par le Talon. Pyre est un abrégé
de Zopyre qui s'estoit fait couper le nez pour livrer Babylone Ă Darius,
signifiant Renaudot, qui estoit mal partagé en nez (Georges
Gilles de la Tourette, Théophraste Renaudot d'après des documents inédits, 1884
- books.google.fr). Renaudot était atteint de la petite vérole (Alexandre
Lunel, La maison médicale du roi - XVIe-XVIIIe siècles, Le pouvoir royal et les
professions de santé (Médecins, chirurgiens, apothicaires), 2017 -
www.google.fr/books/edition). Grand gazettier de France et espion de Mazarin, appelé
dans les chroniques nebulo hebdomarius de patrià diabolorum; avec sa vie infâme
et bouquine, récompensée d'une vérole euripienne, ses usures, la décadence de
ses monts de piété et la ruine de tous ses fourneaux et alambics (excepté celle
de sa conférence rétablie depuis quinze jours) par la perte de son procès
contre les docteurs de la Faculté de médecine de Paris. Sur le nez pourri de
Theophraste Renaudot alchymiste, charlatan, empirique, usurier comme un juif,
perfide comme un Turc, meschant comme un renégat, grand fourbe, grand usurier, grand
gazettier de France (Guy Patin, le nez pourri de Théophraste Renaudot, 1644) (Georges
Gilles de la Tourette, Théophraste Renaudot d'après des documents inédits, 1884
- books.google.fr). Dans le titre du Nez, bouquine veut dire débauchée, et euripienne est un adjectif forgé sur Euripe, détroit de Grèce, dont les eaux fluent et refluent sans cesse ; une vérole euripienne est à comprendre comme invétérée et rechutant sans cesse (Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 8 mars 1644. Note 64 - www3.biusante.parisdescartes.fr). La question des marées, ou flux et reflux de la mer,
captivait les philosophes (naturalistes) de l’époque. En Méditerranée (v. note
[24] du Naudæana 1), ses illustrations géographiques les plus saisissantes s’observaient
en Phrygie, dans le fleuve Méandre, et en Grèce, dans l’Euripe, (aujourd’hui,
le canal de Négrepont), long détroit très resserré de la Grèce qui sépare l’île
d’Eubée (Négrepont dans la mer Égée) de l’Attique (région d’Athènes) et de la
Béotie (région de Thèbes), où le flot est animé d’un lent va-et-vient rythmé
par les phases de la lune. Les marées servaient aussi de modèle pour l’ancienne
conception (hépatocentrique) du lent mouvement du sang dans le corps humain (v.
note [18], lettre 192), avant la découverte (William Harvey, 1628), d’abord
vivement polémique, de la circulation sanguine (cardiocentrique) (Correspondance
complète et autres écrits de Guy Patin, édités par Loïc Capron. – Paris :
Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 2 juin
1657. Note 4 - www3.biusante.parisdescartes.fr). Cf. quatrain VIII, 59 - L'Ecluse et les Bouches de
l'Escaut - 2073-2074. Acrostiche : DDVV En latin DDNN signifie "domini nostri" (nos
maîtres) (Gaffiot). Ainsi DDVV pourrait signifier "domini vestri"
(vos maîtres), que l'on peut décliner en "dominos vestros". Puisqu'il est question d'Angleterre dans les trois
quatrains suivant, on citera une réponse faite par un français à un anglais
dans le libelle Fluxo biennali spacio
Ă©crit entre 1418 et 1429 : "Quia
tanquam pacis inimici estis assueti reges et dominos vestros occidere". [...] Quant au Fluxo, il s'agit d'une oeuvre qui ne nous est parvenue que sous forme d'un brouillon, ce qui la rend souvent difficile à comprendre. Cependant, s'étant trouvé associée à un opuscule attribué à Jean Gerson, le célèbre chancelier de Paris, elle a connu une certaine diffusion. D'autre part, tout en insérant sa propagande dans un contexte moral et religieux propre à renforcer un sentiment d'indignation face à la conduite honteuse de l'ennemi, l'auteur fait preuve dans son argumentation anti-anglaise d'une solide culture juridique : il s'efforce de démontrer qu'en droit le royaume de France est indépendant, à quel point l'accession au trône des Valois fut légitime et combien leur conduite depuis le début du conflit a toujours obéi aux règles du droit (Nicole Grévy-Pons, L'Honneur de la couronne de France: quatre libelles contre les Anglais (vers 1418-vers 1429), 1990 - books.google.fr, Jean-Louis Gazzaniga, L'honneur de la couronne de France. Quatre libelles contre les Anglais (vers 1418-vers 1420), édités par Nicole Pons, 1990. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1991, tome 149 - www.persee.fr). Le siège d’Orléans, où s’illustre Jeanne d’Arc, date de
1428. Conclusion On pourrait ainsi avoir une suite d'événements concernant
la ville d'Orléans : refondation d'Orléans par Aurélien en 274 ; les
Etats généraux de 1561 ; la petite vérole du marquis de Noirmoutier en
1674 ; et le remplacement de la torture de l'estrapade par celles de l'eau
et des brodequins en 1697. Typologie Le report de 2072 sur la date pivot 274 donne -1524. Epoque d'Amphictyon, roi d'Athènes, fondateur des
Amphictyons, rassemblement des peuples de Grèce (Lenglet
Du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'hist. univers., sacrée et proph.,
ecclésiast. et civile, depuis la création du monde, jusqu'à l'an 1762, 1763 -
books.google.fr). François Hotman, nĂ© Ă Paris en 1524, Ă©tudia le droit Ă
Orléans; en 1547, il embrassa la réforme et fut appelé à Lausanne, où il
professa les belles-lettres et l'histoire. Il se lia avec Calvin, qu'il
accompagna en 1556 au synode de Francfort. Fort lancé dans la politique, il fut
employĂ© par les chefs calvinistes Ă diverses missions. Il fut professeur Ă
Bourges, puis à Genève et il mourut à Bâle en 1590. Le titre complet de son livre politique est Franco-Gallia seu tractatus isagogicus de regimine regum Galliæ et de jure successionis. L'ouvrage est dédié à Frédéric III, comte palatin du Rhin, duc de Bavière, premier électeur de l'empire; la préface, en date du 21 août 1573, fait connaître les sentiments qui ont inspiré l'auteur. Hotman félicite le prince d'avoir maintenu son pays en paix. Augustin Thierry qualifie le Franco-Gallia «un bizarre et fabuleux exposé de l'ancien droit public du royaume». L'appréciation n'est pas exacte; tout n'est pas fabuleux, tout n'est pas bizarre dans le livre d’Hotman, et si on l'examine attentivement, on y voit l'application de l'ingénieuse et bonne méthode comparative des institutions que de modernes historiens ont appliquée avec tant de succès. Hotman décrit l'état de la Gaule avant qu'elle fût vaincue par les Romains, son état sous la domination romaine, l'établissement des Francs dans les Gaules. Il constate que dans l'ancienne Gaule, on ne trouve ni monarchie héréditaire, ni pouvoir royal absolu ; que sans doute Rome imposa son joug à la Gaule, mais que pour échapper à la servitude, celle-ci se souleva et appela les Francs à son secours. Il passe ensuite à la question de savoir «si le royaume de la Gaule françoise se transferoit par succession hereditaire, ou s'il se deferoit par élection». La conclusion est nette : «Le royaume de la France gauloise n'estoit point transféré des peres aux enfans par droit successif; il estoit decerné et deferé au plus digne par l'advis des estats et par les voix du peuple». Hotman est partisan du «gouvernement composé et tempéré de toutes les espèces de gouvernement, c'est-à -dire de la monarchie, de l'aristocratie et de l'état où le peuple est souverain»; pareil gouvernement était le gouvernement de l'ancienne France, où «la souveraine et principale administration appartenoit à la générale et solennelle assemblée de toute la nation qu'on a appelé depuis l'assemblée des trois estats». L'auteur, du reste, puise ses exemples dans l'histoire; il cite le «parlement des amphictyons» ; l'«estat de l'empire d'Allemagne» ; l'exemple de l'Angleterre ; celui des Espagnols, et il rappelle à ce propos le fier langage des états d'Aragon : «Nous qui valons autant que vous et qui pouvons plus que vous, nous vous élisons roi, à telle et telle condition, mais entre vous et nous commande le Justiza, qui est plus que vous». L'auteur prétend que l'autorité de l'assemblée générale des états était sacrée et inviolable (Ernest Nys, La science politique en France au XVIe et XVIIe siècle, Société nouvelle: revue internationale, Volume 1, 1891 - books.google.fr). Hotman compare en effet les Amphictyons grecs au
parlement des Gaulois (François
Hotman, La Gaule Francoise nouvellement traduite de Latin en Francois, 1574 -
www.google.fr/books/edition). Les Druides se réunissait dans la forêt des Carnutes. Ces
druides seraient les fondateurs de la ville d'Orléans, 300 ou 400 ans après le
déluge biblique (François
Le Maire, Histoire Et Antiqvitez De La Ville Et Dvché D'Orléans, 1648 -
www.google.fr/books/edition). Un déluge engloutit une partie de la population de la
Grèce. Cette inondation est connue sous le nom de déluge de Deucalion.
Deucalion était roi en Thessalie (selon la mythologie, il repeupla la Grèce
avec Pyrrha, son épouse, en jetant des cailloux derrière le dos). C'est le fils de ce Deucalion, Amphictyon,
qui régna en Attique après Cranaüs, successeur de Cecrops le premier roi
d'Athènes (Alfred
de Slizien, Aide-mémoire historique, comprenant les principaux faits de
l'histoire universelle, etc., 1865 - books.google.fr). Le report de 2072 sur la date pivot 1697 donne 1322. Les évêques d'Orléans jouissaient du privilège de délivrer les prisonniers qui devaient leur être présentés le jour de leur réception, lorsqu'ils entraient dans la ville par la porte de Bourgogne. En 1322, le bailli et les autres magistrats d'Orléans ayant voulu faire opposition à ces usages, Roger Le Fort, évêque de la ville, porta cette cause au parlement de Paris qui décida en faveur du privilège épiscopal (Wladimir Guettée, Histoire de l'Eglise de France composée sur les documents originaux et authentiques, Tome 6, 1850 - books.google.fr, Louis Du Saussay, Dissertation sur le privilège des évêques d'Orléans qui accordent la grâce aux criminels qui leur sont presentez le jour de leur entrée Solemnelle dans leur ville épiscopale, 1707 - books.google.fr). |