Pierre Monod

Pierre Monod

 

VIII, 7

 

2035

 

Verceil, Milan donra intelligence,

Dedans Tycin sera faite la paye.

Courir par Siene eau, sang, feu par Florence.

Vnique choir d'haut en bas faisant maye.

 

"maye"

 

May, s. f.; Maye, s. f.; Mayt, s. f. - Pétrin, huche. (Voir MAIE.) Ces orthographes diverses se rencontrent surtout dans l'Ouest et dans le Midi. «Une maye à faire paste, à deux aistre garnie de son couvercle.» (Invent. de Pierre Gaultier de la Lauer; juridiction du Plessis-Botherel, 1631.) «Une may à paste garnie de son couvercle.» (Invent. de Pierre Bellier; juridiction du Bois de Miniac, 1644.) «Une mayt à pettrir pain, etc.» (Invent. de Marie de Mengaud; Toulouse, 1668.)

 

«Une grande met de pierre, de sept pieds pour le service des tanneurs..., deux vieilles mets de boys, où l'on met ordinairement la poudre.» (Invent. de Jean Dorin, tanneur; Bordeaux, 1570.) (Henry Havard, Dictionnaire de l'ameublement et de la décoration depuis le XIIIe siècle jusqu'à nos jours, Tome 3 : I-O, 1887 - books.google.fr).

 

"maie" attesté en ancien français (1389, maye) avec diverses variantes, est la resuffixation de mait, maiz (fin XI e s., Raschi), désignant une partie du pressoir ainsi que le pétrin. Ce terme est issu du latin magis, magidis, à l'accusatif magidem, emprunt au grec magis, -idos «pâte à pain», doublet de magida, ae «grand plat», lui-même emprunt au grec magida (accusatif de magis). Ce mot désigne un pétrin, puis une huche à pain et techniquement la table de pressoir (Alain Rey, Dictionnaire Historique de la langue française, 2011 - books.google.fr).

 

Raschi donne le mot MAIZ dans Menahot, 48 a. C'est le mot "magis", "magidos", venu de la Grèce dans la France du Nord par l'intermédiaire de la France méridionale. Dans la Provincia, en effet, l'olive était abondante; l'huile d'olive donnait lieu à une grande industrie. Ce mot prouve qu'au Xe siècle le y intervocalique avait bien le son yod. Il n'est pas tombé, car la transcription de Gerschom eût été et MAIS et non MAYS. C'est la forme la plus ancienne et, pour ainsi dire, le decalque de la prononciation romance. Ce mot à l'accusatif a donné "magida", MAID, comme le prouve la forme MAIZ de Raschi, forme de nominatif refaite sur une forme d'accusatif : MAID + S = "magis" + "s"; cf., d'ailleurs, le français met, mait et le mot tapis. Le même mot se retrouve dans Raschi, Pes., 30 b, au sens de pétrin. Il existe encore sous la forme mait, met, ou maie avec les sens de huche au pain, pelle dont se sert le fabricant de laiton pour mêler la calamine et la poudre de charbon, caisse dont le fond est propre à recevoir les cordages que l'on y fait égoutter après les avoir goudronnés, de table sur laquelle on dispose le marc de raisin pour le presser, de couvercle que l'on place sur le raisin et sur lequel s'exerce la pression, de caisse où le fabricant de poudre tamise le salpêtre (Revue des études juives, Volume 43, 1901 - books.google.fr).

 

Deutéronome 28,5 connait la huche (magis) du juste qui est bénie (Marco Marini, Arca Noe. Thesaurus linguae sanctae novus, Tome 1, 1593 - books.google.fr).

 

Deutéronome 18,4 parle au sujet des sacrificateurs, n'ayant pas droit à l'héritage d'Israël et de leurs frères, du moût et de l'huile du pressoir dont ils reçoivent les prémices.

 

PETRIN, pestrin, du L. pistrinum, moulin à blé, voy. pétrir. La locution «être dans le pétrin» se rattache au L. pistrinum, dans le sens fig. «endroit de travail pénible, affaire difficile, joug». Cp. la phrase de Cicéron : tibi mecum in eodem pistrino est vivendum, il nous faudra travailler dans le même moulin, c.-à-d. trainer le même boulet (Auguste Scheler, Dictionnaire d'étymologie française d'après les résultats de la science moderne, 1888 - books.google.fr).

 

"boulanger" a éliminé l'ancien français "pesteur", du latin "pistor" (Alain Rey, Dictionnaire Historique de la langue française, 2011 - books.google.fr).

 

"pétrin" écrit pestrin (1170) jusqu'au milieu du XVIIe siècle est issu du latin pistrinum, nom d'objet dérivé de pistor, d'abord «celui qui pile le blé pour en faire le pain» et par suite «boulanger» : Pline nous apprend à cet égard que jusqu'à la guerre contre Persée, il n'y eut pas à Rome de boulangers vendant au public : faire le pain était le travail des femmes (pistrix cf. pétrir). Pistrinum a d'abord désigné l'endroit où le blé était broyé dans un mortier au moyen d'un pilon, puis le moulin à blé ainsi que la boulangerie. L'acception de «coffre en bois dans lequel on pétrit la pâte à pain» n'apparaît qu'en gallo-roman et semble s'être développée dans la langue de la boulangerie urbaine, ce qui explique qu'elle soit peu répandue dans les dialectes; le mot usuel en ce sens était en français maie (du latin magida), en ancien provençal mag (prononcé madj), en italien madia qui fait supposer que le type magida, magis s'était répandu en bas latin. On dit en outre arche et huche dans un certain nombre de parlers de la France septentrionale. [...]

 

L'expression "être dans le pétrin" est attestée en 1790 (Alain Rey, Dictionnaire Historique de la langue française, 2011 - books.google.fr).

 

Tomber dans le pétrin, être dans l'embarras, dans le malheur, locution dont le point de départ a été la coutume romaine d'envoyer au pistrinum, pour y tourner la meule, les esclaves récalcitrants ou vicieux (Charles Toubin, Dictionnaire étymologique et explicatif de la langue française et spécialement du langage populaire, 1886 - books.google.fr).

 

Nam hercle, inquit Antonius, si hæc vere a Catulo dicta sunt, tibi mecum in eodem est pistrino, Crasse, vivendum; et istam oscitantem et dormitantem sapientiam Scævolarum et ceterorum beatorum otio concedamus (De oratore, Livre II).

 

Sur ma parole, répliqua Antoine, si Catulus dit vrai, vous et moi, mon cher Crassus, il nous faudra ramer éternellement sur la même galère, et laisser le repos et le sommeil à la sagesse nonchalante des Scévola, et des autres heureux qui leur ressemblent.

 

Il y a dans le texte une autre figure, in eodem pistrino vivendum. Ce mot de pistrinum, qui signifie le moulin auquel travaillaient les esclaves, revient souvent dans les livres des anciens, pour désigner un ouvrage de forçat (Oeuvres complètes de M. T. Cicéron publiées en français avec le texte en regard, Volume 3, 1826 - books.google.fr).

 

Un des premiers magistrats que Tabouet, protégé des Guises, crut devoir prendre à partie fut Benoît Crassus, conseiller à Chambéry. Quelle faute avait commise Crassus ? L'édit royal n'en parle pas; il dit seulement que «messire Tabouet bailla contre lui des articles» pour lesquels il fut absous par la Cour de Savoie, le 31 juillet 1540 (Eugène Burnier, Histoire du Sénat de Savoie, Memoires de l'Academie impériale de Savoie, 1864 - books.google.fr, Claude-Albert Mayer, Sur l'épigramme à Monsieur Crassus de Clément Marot, Bibliothèque d'humanisme et Renaissance: Travaux et documents, Volume 48, 1986 - books.google.fr).

 

Le dimanche des Rameaux de l'année 1658, le sénateur François Crassus eut une altercation avec le président patrimonial Montfalcon François Crassus était un des plus jeunes sénateurs. Sa nomination datait du 19 novembre 1655. Crassus mourut le 23 juillet 1675. Suivant l'usage, le Sénat annonça cette nouvelle au duc, en ajoutant que «c'était là une perte considérable; que M. Crassus était un juge de beaucoup d'intégrité et d'expérience.» (Eugène Burnier, Histoire du Sénat de Savoie (1630 - 1848), Memoires de l'Academie impériale de Savoie, 1864 - books.google.fr).

 

Charles-Emmanuel II, né à Turin le 20 juin 1634, mort à Turin le 12 juin 1675, est duc de Savoie et prince de Piémont de 1638 à 1675. Il était fils de Victor-Amédée Ier, duc de Savoie et prince de Piémont, et de Christine de France. Il succède à l'âge de quatre ans à son frère François-Hyacinthe et sa mère Christine de France, sœur de Louis XIII, exerça la régence, malgré les contestations de ses deux beaux-frères Maurice et Thomas, soutenus par le royaume d'Espagne dans un contexte de Guerre franco-espagnole (fr.wikipedia.org - Charles-Emmanuel II).

 

Avant Cicéron, chez Térence on trouve l'association du pistrinum avec une situation désagréable :

 

Dedere aliquem in pistrinum, usque ad necem (Robert Estienne, Dictionarium latinogallicum multo locupletius, 1546 - books.google.fr).

 

Dans la pièce l'Andrienne qui se déroule à Athènes, acte I, scène II, Simon, maître de l'esclave du moulin Davus, lui dit pour l'empêcher d'entraver son projet de marier son fils Pamphile, qui aime Glycère, avec la fille de Chrémès :

 

Aut velle in ea re ostendi, quam sis callidus;

Verberibus cæsum te, Dave, in pistrinum dedam usque ad necem,

Ea lege atque omine, ut, si te inde exemerim, ego pro te molam.

 

Si tu montres de quoi ta finesse est capable,

Je te fais étriller, Dave !... et puis sans retour

Je t'envoie au moulin jusqu'à ton dernier jour,

Avec un bon serment : si je te débarrasse,

Qu'en ce même moulin j'irai moudre à ta place ! (Benjamin Kien, Les comédies de Terence, traduites en vers français, 1858 - books.google.fr).

 

Andria (en français La Fiancée d'Andros ou L'Andrienne) est une comédie de Térence, adaptée de Ménandre, jouée pour la première fois lors jeux Mégalésiens en 166 av. J.-C..

 

Glycère est une jeune fille originaire de la cité d'Andros (elle est l'Andrienne du titre). Le vieux Criton, ami de la défunte Criside, reconnaît en Glycère la fille que Chrémès croyait morte dans un naufrage d'une embarcation vers l'île d'Andros (fr.wikipedia.org - Andria (Térence)).

 

Crevelliers, un des pirates les plus célèbres, commande une unité sous pavillon de Savoie; après avoir opéré aux côtés des Magniotes, il apparaît en 1674 [sous Charles-Emmanuel II] en Égée où il attaque Andros (il s'empare du bey), puis Naxos; en 1677 il revient à Naxos et débusque les quelques Turcs de l'île cachés dans une grotte, en 1676 il fait 500 prisonniers turcs à Mytilène, en 1678 il rançonne Santorin; seule l'arrête l'explosion de son navire au large de Kassos. Un voyageur français en 1671 estime que 40 navires de pirates sillonnent l'Égée en été, soit quelques milliers de personnes qui s'attaquent aux musulmans comme aux chrétiens (Joëlle Dalègre, Grecs et Ottomans, 1453-1953: de la chute de Constantinople à la disparition de l'empire ottoman, 2002 - books.google.fr).

 

Autres "maye"

 

La maye à grener est un récipient servant à la fabrication de la poudre (Traité de chimie appliquée aux arts; par M. Dumas, répétiteur a l'école polytechnique, 1830 - books.google.fr).

 

La maie du pressoir à huile permet d'entasser les cabas de pâtes d'olives écrasées avant le pressage (Maison rustique du XIXe siècle: Arts agricoles, Agriculture forestière, législation et administration rurale, Tome 3, 1836 - books.google.fr).

 

La caisse à claire-voie pour presser le marc est aussi une maie

(Gaston Galtier, Le vignoble du Languedoc méditerranéen et du Roussillon: Étude comparative d'un vignoble de masse, 1960 - books.google.fr).

La fête de la Belle de Mai ou de la Maye à Marseille se souviendrait des Maïas grecque et romaine (M. Bérenger-Féraud, Recherches sur la Maye de Provence, Bulletins de la Société d'Anthropologie de Paris, Volume 7, 1884 - books.google.fr, Marie Mauron, Dictons d'oc et proverbes de Provence, 1965 - books.google.fr).

 

En langue lyonnaise, "maye" signifie "il pleut" (Clair Tisseur, Dictionnaire étymologique du Patois Lyonnais, 1890 - books.google.fr).

 

"Courir" : le Palio de Sienne

 

Il Correre il palio, Correre per vincere il premio assegnato al palio: «È andato a Siena a correre il palio.» In modo prov. Fatta la festa e corso il palio, per dire Fatto e finito tutto. - Correr pericolo, rischio e simili, Essere in pericolo e rischio: «Andando di notte per quelle strade, si corre pericolo d'essere assaliti.» Correre, detto di fiumi, strade e simili e riferito a sangue, acqua e simili, valo Correre in gran copia sangue, acque ec. per esse: «Dai molti morti e feriti, le strade correvano sangue : - Al tempo di Saturno i ruscelli correvano vino.» (Giuseppe Rigutini, Pietro Fanfani, Vocabolario italiano della lingua parlata, 1880 - books.google.fr).

 

Mattias de' Medici (9 May 1613 – 11 October 1667) was the third son of Grand Duke Cosimo II de' Medici of Tuscany and Archduchess Maria Maddalena of Austria. He was governor of Siena, with interruptions, from 1629. He never married.

 

In 1631, he joined the Austrian belligerency in the Thirty Years' War. He took part in the famous battle of Lützen, in November 1632, where he met Sienese General Ottavio Piccolomini. Upon his return to the grand duchy in 1641, he resumed the reins of Sienese government. He did not stay long, nevertheless, as the Wars of Castro broke out. Ferdinando II vested in him supreme authority over the grand duchy's military affairs,[2] and thus he commanded the league of the Republic of Venice, the Grand Duchy of Tuscany, the Duchy of Parma and the Duchy of Modena and Reggio against the Barberini Pope, entrusting the government of Siena to his brother Cardinal Leopoldo de' Medici for the duration of his absence.

 

He loved horse races and was particularly enthusiast of the famous Palio, which he promoted during its early history (en.wikipedia.org - Mattias de'Medici).

 

Le Palio est un concours entre quartiers d’une cité ou entre entités territoriales voisines, en général disputé avec des chevaux ou autres animaux. Il existe aussi des Palio en barques. L’origine de ce type de manifestation remonte à l’époque des communes libres italiennes. Aujourd’hui la course du Palio est devenue une tradition très ancrée dans beaucoup de villes d'Italie, surtout les anciennes villes médiévales (fr.wikipedia.org - Palio).

 

Le Palio de Sienne (en italien : Palio delle Contrade) est le plus connu des Palii (pluriel de Palio) italiens. C'est une course de chevaux, qui se tient deux fois par an (le 2 juillet pour le «Palio di Provenzano», et le 16 août pour le «Palio dell'Assunta», le «Palio de l'Assomption») dans la ville de Sienne, sur la Piazza del Campo, place centrale. Chaque couple cavalier/cheval représente une des dix-sept contrade de la ville.

 

La première forme de palio moderne (appelé palio alla tonda pour le distinguer du plus ancien palii alla lunga) eut lieu autour de 1650. Au début une seule course était organisée le 2 juillet, ce n'est que plus tard que la seconde, fut ajoutée le 16 août (fr.wikipedia.org - Palio de Sienne).

 

La piste de la Piazza del Campo étant trop exiguë pour permettre à dix-sept chevaux de disputer une course régulière, seuls dix d'entre eux seront autorisés à concourir. Or la ville compte 17 contrade. Il faut donc en éliminer sept. On le fera par tirage au sort. Cette pratique a été utilisée la première fois en 1636 car la cohue des chevaux sur l'arène nuisait à la régularité de la course. Les sept contrade écartées participeront obligatoirement au Palio de l'année suivante. Se déroule alors un deuxième tirage au sort plus curieux encore puisque c'est le hasard qui attribuera tel cheval inconnu à tel clan (Jacques Chegaray, Italie insolite, 1970 - books.google.fr).

 

Sang, eau et feu

 

Quoique fort ancienne, l’origine des contra de ne remonte pas à l’âge d’or de la République. On les voit poindre, encore indécises, au déclin du XVe siècle. Elles n’ont aucun lien de famille avec les corporations militaires qui concouraient à la défense de la cité, ainsi qu’on le croyait naguère. Le chevalier Lisini, au moyen des parchemins dont il a la garde, a fait justice de cette légende. Les contrade sont nées de l’amour que les Siennois ont de tout temps professé pour les réjouissances publiques, en vue d’aider la commune à leur assurer un éclat spécial. L’ardeur que la population apportait à la défense de la cité ayant perdu l’occasion de paraître sur les champs de bataille, se donna carrière dans les courses de taureaux, de buffles, d’ânes, de chevaux. Les combats de taureaux ne ressemblaient que de loin aux corridas modernes de Séville et de Madrid ; ils offraient à la jeunesse siennoise l’occasion de faire assaut de sang-froid, de courage et d’adresse ; c’était encore l’image de la guerre corps à corps, telle qu’elle était en usage au moyen âge. Le concile de Trente ayant censuré ces jeux sanguinaires, les combats furent abolis en 1590. Les buffalate, où la bête courait montée, parurent également trop dangereuses : un édit les abolit en 1650. Les mœurs allaient s'adoucissant. Bientôt, les asinate, qui donnaient naissance à des scènes d'une indescriptible confusion, tombèrent également en désuétude. Seules, les courses de chevaux survécurent : elles devinrent le spectacle populaire par excellence. Pendant ce temps, les contrade avaient pris leur caractère définitif. Leur nombre est déjà fixé à dix-sept en 1675. Quatre d'entre elles ont reçu, pour services éclatants, des titres de noblesse. La fonction principale des contrade, pour ne pas dire la seule, consiste à organiser les jeux dont le palio est le prix convoité (F. de Navenne, Le Palio de Sienne, Revue des Deux Mondes Voir l'entité sur Wikidata, 5e période, tome 4, 1901 - fr.wikisource.org).

 

Un spectacle dont presque toutes les populations d'Italie sont avides, et qui a lieu à Florence depuis les premiers temps de la république, est la course des chevaux barbes (Barberi) le jour de la fête Saint-Jean. La première course de ce genre dont on ait la date certaine se rapporte à l'an 1288. Les premiers détails donnés sur ces courses datent du milieu du XVIe siècle, et sont donnés par Goro Dati. Pendant le cours du XVI et du XVIIe siècle, il s'est donné à Florence beaucoup de fêtes, de jeux de tournois et de spectacles de toute espèce, sous les grands-ducs de Toscane (M. Delécluze, Florence et ses vicissitudes, 1215-1790 avec une carte de Florence et neuf portraits de célèbres florentins, Tome 2, 1837 - books.google.fr).

 

Connues par les Caprices de Jacques en 1616, des manifestations avaient lieu d'ordinaire en juin et juillet dans certaines rues et places de Florence : place Santa Croce pour le jeu du Calcio, via Larga et via Maggio pour les Joutes, l'Arno pour les feux d'artifice et les régates. Certains de ces spectacles, comme le Palio, par exemple, étaient tout à fait improvisés et de caractère fantaisiste. Nous savons par Baldinucci, et par les textes d'archives, l'attention que portait Stefano della Bella (1610 - 1664) à ces manifestations et l'habitude qu'il avait de les dessiner (Dessins de Stefano della Bella, 1610-1664, 2018 - books.google.fr).

 

Milan espagnol

 

En 1535, à la mort de François II Sforza, dernier duc de Milan, la ville passe aux mains des Espagnols de Charles Quint, puis est conquise par les Autrichiens en 1713 avant de faire partie de la République cisalpine sous Napoléon Bonaparte (fr.wikipedia.org - Milan).

 

"donra intelligence"

 

"re-sero" : découvrir, déclarer, donner intelligence, expliquer (Antoine Court de Gébelin, Monde primitif, Tome 7, 1787 - books.google.fr).

 

Argument et sommaire de l'epistre Sainct Paul aux Romains, pour donner intelligence à toute l'Epistre, en peu de parolles, 1545 par Jehan Calvin (Jesús Martínez de Bujanda, Index de l'université de Paris: 1544, 1545, 1547, 1549, 1551, 1556, Tome 1, 1985 - books.google.fr).

 

"donner intelligence" : communiquer secrètement avec des alliés (Registre des délibérations de Vienne en 1561, Delphinalia publié par H. Gariel, Volume 4, 1855 - books.google.fr).

 

"Unique choir..." : la chute de Pierre Monod

 

Si Monod vient de "monaldus" un nom germanique (Monoald, muntwalt "protecteur"), sa prononciation se rapporte au préfixe "mono-", du grec "monos", seul, unique (fr.wiktionary.org).

 

Pierre Monod, historien et diplomate savoyard, né en 1580 à Bonneville, dans le Faucigny, appartenait à une des meilleures familles de sa province; son père siégeait au sénat de Chambéry. Les jésuites, ses maîtres, avaient pendant le cours de ses études remarqué ses heureuses dispositions, le firent entrer en 1604 dans leur compagnie et le chargèrent d'enseigner dans plusieurs de leurs collèges les belles-lettres et la philosophie. Devenu recteur de celui de Turin, Monod attira sur lui par ses capacités l'attention de la duchesse Christine, sœur de Louis XIII, qui le choisit pour confesseur et rechercha son avis sur les affaires politiques les plus importantes. Une mission dont il fut chargé en 1636 à Paris pour revendiquer en faveur de la maison de Savoie les honneurs royaux, tout en marquant l'apogée de sa fortune, fut l'occasion de sa chute. En effet, Monod irrité de l'insuccès de ses démarches, voulut se venger de Richelieu en se liguant avec ses ennemis et en ourdissant pour le renversement du tout-puissant ministre de nouvelles intrigues avec son confrère Caussin, le confesseur de Louis XIII.

 

Pierre Monod se rapprocha en secret du gouverneur espagnol de Milan; il lui proposa de rentrer au service des Espagnols et de s'installer à Madrid d'où il pourrait comploter contre le cardinal de Richelieu et contre la France. Le cardinal qui en fut informé renvoya à Turin l'ambitieux jésuite, mais celui-ci n'en conserva pas moins tout son crédit sur la duchesse et en profita pour la détourner de l'alliance française et la jeter dans les bras de l'Autriche. De vastes perspectives s'ouvraient devant les regards de Monod.

 

Richelieu entendait mettre la main sur le Jésuite de gré ou de force. Pour lui échapper, le Père se réfugia dans la ville d'Ivrée; mais comme il projetait d'en sortir un matin avant le jour, afin d'aller conférer à Villanova avec le cardinal de Savoie, le cardinal de La Valette eut vent de ce dessein. Des embuscades furent dressées sur les chemins. Le religieux tomba dans l'une d'elles entre Ivrée et Villeneuve. On l'eût enseveli dans la citadelle de Pignerol, si la, Duchesse n'eût exigé qu'il lui fût rendu. Christine ne l'obtint qu'à la condition de l'enfermer dans sa citadelle de Montmélian après celle de Cunéo. Un essai de fuite n'aboutit qu'à un internement plus rigoureux à Miolans, en Savoie, où Monod mourut le 31 mars 1644. Christine de France assura à Richelieu qu'elle «avait lié sa langue et éventé tous ses desseins» (Encyclopédie des sciences religieuses, Tome 9, 1880 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Pierre_Monod, Michel Le Vassor, Histoire de Louis XIII, Roi de France et de Navarre, Tome 6, 1757 - books.google.fr, Gabriel Hanotaux, Histoire du cardinal de Richelieu, Tome 5, 1947 - books.google.fr).

 

La dissertation Essai historique, Pierre Monod cherche à prouver que la Savoie n'a jamais été fief de l'empire est une plaidoirie claire et serrée, conduite avec beaucoup de logique et d'érudition (Revue des societes savantes, Tome 2, 1861 - books.google.fr).

 

Le cardinal de Richelieu alors en campagne en Italie en 1630 organise un magasin de pain à La Pérouze (Perosa) près de Pignerol (Lettres, instructions diplomatiques et papiers d'État du Cardinal de Richelieu, Tome 3, 1858 - books.google.fr).

 

Poursuivant la politique des «passages», Richelieu a repris Pignerol et Perosa en 1631 (www.universalis.fr).

 

Il y a le col de la Mayt ou Maye dans le Queyras vers lequel le duc Charles Emmanuel Ier se dirigeait pour le disputer aux Français, quand il mourut à Savigliano en 1630 (Alexandre Dumas, La maison de la Savoie depuis 1555 jusqu'a 1850, Tome 2, 1854 - books.google.fr).

 

Cf. quatrain I, 100.

 

Au XVIe siècle le maréchal de Brissac fit construire à Pignerol une fonderie de canons à laquelle on ajouta une fabrique de poudre (Charles Marchand, Charles Ier de Cossé: comte de Brissac et maréchal de France, 1507-1563, 1889 - books.google.fr).

 

IVROIE ou IVRAIE, s. f. ivrée, mauvaise herbe à graine noire, qui croit parmi le blé ; genre de graminées [cf. ci-dessous Melchisédech] qui rend le pain impropre à la consommation (Noël François de Wailly, Etienne Augustin de Wailly, Nouveau vocabulaire français, 1827 - books.google.fr, Jean Charles L. Simonde de Sismondi, Histoire des Français, 1840 - books.google.fr).

 

Jeu de mot avec la ville d'Ivrée près de laquelle Monod est arrêté ?

 

Pierre Monod fut actif à la cour de Charles-Emmanuel Ier, de Victor-Amédée Ier et de Christine de Bourbon. Pour Monod, qui avait célébré en 1619 le bienheureux Amédée IX, prince qui avait épousé Yolande de Valois, exactement au lendemain du mariage d'un autre prince du Piémont, Victor-Amédée Ier, avec la princesse Christine, une autre fille de France, la sainteté de la souche des ducs de Savoie remontait à un ancêtre du même bienheureux, Amédée VIII – le pape Félix V. Car le premier duc de Savoie et le dernier antipape en même temps, mort peu après avoir quitté la tiare, était devenu l'objet d'un remarquable culte à cause des miracles qu'on lui attribuait. Sa condition de pape schismatique avait cependant rendu bien entendu impossibles toutes les tentatives pour obtenir sa béatification (Paolo Cozzo, Hagiographie politique dans l'Italie du Nord, Dévotion et légitimation: Patronages sacrés dans l’Europe des Habsbourg, 2020 - books.google.fr).

 

Johannes Limnäus écrit, en citant Pierrre Monod, qu'alors que tous les princes d'Italie se font appeler Altesse, la maison de Savoie a ajouté le qualificatif de royale : S.A.R. son altesse royale. Il dit encore que l'empereur Domitien se donnait le titre de "dominus et deus" dans sa correspondance (Johannes Limnäus, Ivris Pvblici Imperii Romanogermanici: Additionum Ad Priores Secundus. Tome 5, 1660 - books.google.fr).

 

Boulangerie piémontaise

 

Le nom «gressin» dérive du mot ghërsa, une recette de pain piémontaise dont la forme est allongée. Traditionnellement, sa naissance remonte à 1679, lorsque le boulanger de la cour Antonio Brunero, sous les instructions du médecin Teobaldo Pecchio de Lans-l'Hermitage, inventa cet aliment hygiénique et digeste pour nourrir le futur roi Victor-Amédée II, de santé fragile et incapable de digérer le pain commun, cuit trop vite et gâté. Les variations les plus connues sont le grissino stirato, le «gressin étiré», c'est-à-dire droit, et le grissino rubatà, «gressin tombé», c'est-à-dire pétri à la main. Rubatà est un mot piémontais signifiant «tomber» (fr.wikipedia.org - Gressin).

 

C'è, però, un'altra versione di questa suggestiva storia: sembra che l'invenzione dei grissini sia stata sollecitata dallo stesso Carlo Emanuele II per arginare le pestilenze che affliggevano il suo Regno, una delle cui cause, secondo i medici dell'epoca, costantemente alla ricerca di spiegazioni di fronte a un enigma al momento irrisolvibile, poteva essere ravvisata nel pane mal cotto, che comportava una lunga digestione e produceva pericolose muffe. Sembra che il duca convocò a corte un pool di esperti, nel quale erano presenti anche alcuni fornai, cui ordinò di trovare il modo per preparare un pane meno pesante, meno carico di mollica, dunque più sano. Tra i convocati, c'era anche il fornaio Antonio Brunero di Lanzo, che colse al volo il suggerimento e poco dopo si presentò a palazzo con il suo ghërsin (piccola ghërsa), un sottile bastoncino che aveva le caratteristiche richieste dal duca: solo in seguito questo sarebbe stato utilizzato dal medico di corte Teobaldo Pecchio per risolvere i problemi di salute dell'erede al trono. Esiste, infine, un terzo racconto, riferito da Francesco Cognasso, che individua qualcosa di simile al grissino gustato dagli ambasciatori del Granduca di Toscana diretti a Parigi nel 1643, quando il piccolo Carlo Emanuele aveva solo nove anni: sembra che durante una sosta a Chivasso, fu servito loro del curioso pane «lungo più di un braccio e mezzo», simile a «ossa di morti». Comunque si siano svolti i fatti, i ghërsin spopolarono tra l'aristocrazia torinese, la loro fama varcò le Alpi e i “petits bâtons de Turin” divennero richiestissimi sulle tavole dei nobili parigini: centocinquant'anni più tardi, lo stesso Napoleone istituì un sistema di corrieri per approvvigionarsi di quella gourmandise che i suoi fornai non riuscivano a replicare (Laura Fezia, Forse non tutti sanno che a Torino..., 2015 - books.google.fr, it.wikipedia.org - Francesco Cognasso).

 

Opérations militaires

 

[La duchesse Christine] devoit avoir un grand soin de sa personne et de l'unique héritier qui lui restoit; car l'Italie étant dangereuse pour prendre quelquefois de mauvais morceaux, elle ne sauroit avoir trop soin de la bouche de M. son fils et de la sienne (Mémoires du Cardinal de Richelieu sur le règne de Louis XIII depuis 1610 jusqu'a 1638, Tome 3, 1831 - books.google.fr).

 

Les Espagnols ayans éventé la négociation entre Richelieu et le duc de Savoie proposerent divers partis à S. A. R. pour la faire entrer dans leurs intérêts: & comme ils n'y virent point de jour, ils lui persuaderent de s'armer, sans pourtant se déclarer, & lui offrirent secrettement de l'argent, se promettans que les Français voyant ce Prince S. A.R. en cette posture, ne le voudraient pas attaquer. Cet expédient à la vérité était être de fort plausible, & S. A. R. en espérait cet avantage ou que l'on ne la prefferait plus de signer la Ligue, ou que du moins on lui ferait un meilleur S. A.R. parti; mais le Cardinal de Richelieu violent en ses désirs, ne pouvant digérer ce temporisement, fit savoir à S. A. R. qu'il voulait ou la ligue, ou la guerre, & pour l'obliger à s'expliquer, fit approcher de la frontière du Piémont quatre ou cinq mille hommes. Ainsi le Duc pris à dépourvu, se vit obligé contre sa propre inclination d'accepter la ligue (Samuel Guichenon, Histoire généalogique de la royale maison de Savoie, Tome 3, 1778 - books.google.fr).

 

Les opérations militaires furent d'abord conduites avec vigueur et succès : le duc de Savoie, soutenu par l'armée française, gagna, le 23 juin 1636, la bataille du Tessin sur le marquis de Léganès, chef des troupes espagnoles. Malheureusement, en 1637, la mort de Victor-Amédée à Verceil livra la Savoie aux troubles d'une minorité. Il ne laissait pour héritiers que des enfants en bas-âge, dont l'aîné mourut au bout d'un an. Son frère, Charles-Emmanuel II, lui succéda sous la tutelle de sa mère, Christine de France, fille d'Henri IV; les beaux-frères de la régente, le cardinal Maurice et le prince Thomas de Savoie-Carignan, aïeul du célèbre prince Eugène, lui disputèrent le pouvoir et furent soutenus par l'Espagne. Cette puissance engagea l'empereur à déférer la tutelle et la régence aux oncles du jeune duc de Savoie, sous prétexte que ce duché était un fief relevant de l'Empire. Christine, de son côté, implora le secours de la France (Adolphe Chéruel, Histoire de France pendant la minorité de Louis XIV, Tome 1, 1879 - books.google.fr).

 

Verceil, aux ducs de Savoie depuis 1427, est prise en 1617, 1638 et 1678 par les Espagnols (fr.wikipedia.org - Verceil).

 

DE HAES (Gilles), homme de guerre, né à Gand le 22 avril 1597, et mort à Zara (Dalmatie) en 1657. Il signait d'ordinaire: Gilli de Hase. Ses contemporains, par une manie de contraction et une sorte de corruption nominale, assez commune dans ce temps là, l'appelaient tantôt Guldenhasius, tantôt Wildhas. Cette dernière orthographie appartient en propre au fameux Wallenstein. Que la famille de notre personnage ait eu une illustre origine, c'est chose fort douteuse. Son père, Jean, était simple marchand brossier; sa mère s'appelait tout bonnement Barbe Fieteriricx. Élevé comme l'était alors un enfant du peuple, De Haes apprit à peine à lire et à écrire, ce qui se voit distinctement à la manière gauche et embarrassée dont il posait sa signature. Jusqu'à l'âge de vingt-six ans, il fut garçon boulanger courant les rues de Gand, un panier sur l'épaule. Un amour contrarié le poussa à embrasser la carrière des armes. Son régiment était au Palatinat, occupé alors par les Espagnols; il alla le rejoindre.

 

Notre personnage est nommé général de l'armée du Tyrol. Son régiment le suit. Il combat en 1635 dans la Valteline, mais les milices tyroliennes se font difficilement au joug de la discipline et ne sont point de force à repousser de leurs frontières les troupes mieux aguerries du duc de Rohan. De Haes obtient à grand'peine l'aide des Espagnols et rejette l'ennemi. En juin 1636, il se trouve, sur les bords du Tessin, en présence d'une nouvelle armée française commandée par le duc de Créquy. La victoire demeure indécise. De Haes, qui paye toujours bravement de sa personne, est emporté sanglant et meurtri du champ de bataille. Aussitôt remis de ses blessures, il reprend l'offensive, descend en Italie et s'empare en moins de deux mois des villes et châteaux des duchés de Parme et de Plaisance. Il passe l'hiver en pays conquis. En 1637, il occupe la Valteline évacuée par les Francais. En 1638, nous le trouvons au siége de Verceil (Biographie nationale belge, Tome 5, 1876 - books.google.fr).

 

Chute ou pas : François-Hyacinthe

 

A la nouvelle qu'un corps d'armée arrive d'Allemagne pour prendre à dos les alliés, La-Vallette s'éloigne de la ville assiégée. Ses irrésolutions gâtent tout. Verceil, après avoir converti en balles ses utensiles d'étain, se voit forcé de capituler. La Régente demande le remplacement du Cardinal La-Vallette; Richelieu répond par des plaintes amères contre le père Monod, accusé d'avoir pris part aux intrigues, ourdies pour le faire disgracier.

 

Le 4 octobre 1638, le jour que la garnison Piémontaise sortait de Verceil avec les honneurs de la guerre, le jeune Duc, âgé de six ans, mourut, au Château du Valentin (Turin), d'une fièvre violente, selon les uns; d'une chûte, selon les autres. Il fut inhumé dans la cathédrale de Turin (Jean Frézet, Histoire de la maison de Savoie, Tome 2, 1827 - books.google.fr).

 

Cf. quatrain I, 6.

 

Padre Monod ha scritto al Padre Silvio suo confessore «con qualche cosa di più segreto» che Filippo d'Agliè in Piemonte la fa da maresciallo d'Ancre. Il gesuita Padre Silvio ha detto pubblicamente a Roma che il vero duca è lui Maurizio di Savoia, non Francesco Giacinto. Il 4 ottobre Francesco Giacinto, nel Castello del Valentino, dove la corte si è trasferita per festeggiare la nascita del Delfino di Francia, agonizza fra le braccia materne, conservando straordinaria lucidità di spirito e quell'aria dolce e triste che aveva fatto di lui, durante la sua breve vita, un bimbo senza capricci. Tranquillo e stoico come un uomo maturo, il piccolo morente bisbiglia al fratello Carlo Emanuele di prendersi scettro e corona poich'egli finisce di regnare. Secondo l'uso del tempo, il battesimo solenne non gli è ancora stato impartito. (Il piccolo ha sei anni). La duchessa fa cresimare l'agonizzante dal Nunzio Caffarelli. L'abate Scotto accompagnato dall'arcivescovo di Torino e dalle Infanti monache gli fa baciare la S. S. Sindone. L'erede del tormentato Piemonte ha chiuso gli occhi per sempre. Si disse allora che il duchino fosse stato avvelenato e pare siano stati i cognati di Cristina a lanciare la tremenda accusa. Essendo poi essi convinti che Carlo Emanuele fosse figlio di d'Agliè, la successione, morto Francesco Giacinto, sarebbe spettata a loro. [...]

 

Un mese prima in Francia, dopo ventitrè anni di speranze deluse, è nato un Delfino che Mazzarino, ormai naturalizzato francese, ha tenuto a battesimo. Urbano VIlI gli ha spedito le fasce benedette. Il 12 ottobre, quando già la spoglia mortale di Francesco Giacinto dorme il sonno eterno in una cripta della cattedrale di San Giovanni, Cristina che ha partecipato subito la nuova al cardinale cardinali Richelieu e Mazzarino. [...]

 

Luigi XIII le ha scritto avvertendola che gli consta come fra il Padre Monod ed il cardinale Maurizio corra una frequente corrispondenza. Che cosa tramano quei due ? certo azioni sotterranee in danno della Francia. Da tutte le parti giungono a Cristina sollecitazioni perch'ella tolga al Padre Monod qualsiasi libertà di agire, azione dalla quale ella ripugna, sembrandole malvagio colpire così inumanamente il suo ex confessore. Da troppo tempo i suoi nervi sono messi a dura prova : alle ardue condizioni politiche ed economiche dei suoi stati, alle sfibranti lotte ch'ella deve sostenere, al sapersi mal tollerata dal popolo, si è aggiunto ora un male fisico, un doloroso mal d'occhi che la tormenta notte e giorno. [...]

 

Intanto nel cupo castello di Miolans è morto il dimenticato e reietto abate Pietro Monod (31 marzo 1644), che un tempo Papa. Urbano VIII si era occupato invano di liberare. La lotta che Monod aveva coraggiosamente sostenuta contro Richelieu rendendolo celebre, lo ha condannato a morire abbandonato, nella più grande amarezza, filosofando sull'ingiustizia umana (Giulia Datta de Albertis, Cristina di Francia, Madama reale, con 17 tavole fuori testo, 1943 - books.google.fr).

 

Acrostiche : VDCV, 5605 ou Domitien

 

Les Chronographiai de Justinus Africanus établissent la chronologie de l'histoire du monde depuis la Création (en 5499 av. J.-C. selon ses calculs) jusqu'en 221 ap. J.-C. (sous le règne d'Héliogabale). Des calculs millénaristes étaient déduits notamment de la prophétie des soixante-dix semaines du § 9 du Livre de Daniel; le monde durait six mille ans, puis venait le règne de mille ans du Christ (la «semaine de millénaires», schéma qu'on retrouve chez Irénée de Lyon et Hippolyte de Rome); Eusèbe de Césarée, adversaire du millénarisme, n'a pas repris ces spéculations (fr.wikipedia.org - Sextus Julius Africanus).

 

Dans un texte de Paschale Campanum (Epitoma temporum et indiculum pascae), VDCV (avec une barre horizontale sur le premier "V") représente l'année 5605 du monde, correspondant à la 14ème année du règne de Domitien [qui serait le "chaulveron" du quatrain IX, 76; "Néron chauve"] selon Flavius Josèphe qui a écrit 20 livres des Antiquités. Campanum cite ensuite Julius Africanus pour lequel l'Incarnation se tient en 5500 (Iulius Africanus Chronographiae: The Extant Fragments, 2011 - books.google.fr, Theodor Mommsen, Chronica minora saec. IV. V. VI. VII., 1892 - books.google.fr, www.oxfordreference.com).

 

C'est avec son boulanger et son cuisinier que Vitellius, battu par Vespasien père de Domitien, tente de sauver vers l'Aventin, et qui l'abandonneront alors qu'il se dirige vers le Palatium ayant entendu la rumeur d'une paix accordée (Suétone, Vies des douze Césars: Galba. Othon. Vitellius. Vespasien. Titus. Domitien, Tome 3, Henri Ailloud, 1957 - books.google.fr).

 

Et quum tot populos beata pascas,

Hunc, annona, diem superba nescis. (Silves I, VI : Saturnales) (Oeuvres complètes de Statius, 1829 - books.google.fr).

 

Stace ne coûte rien à l'Annone. «Puisque, opulente Annone, tu nourris tant de peuples, tu ignores, hautaine, ce jour» offre un sens bien peu satisfaisant; opposer «puisque, opulent Domitien, tu nourris tant de gens (cf. 1,2,246), l'Annone arrogante ignore ce jour». C'est Domitien qui assume les frais de son jour (cf. v. 7-8, 82, et aussi 27, 96), et alis et pascas se rapportent à lui. Il est, bien sûr, impossible de prendre beata adverbialement, «richement» (Vollmer). La correction beate n'oblige plus à corriger nescit en nescis. Pour la faute par assimilation à Annona, cf. ma note à Valerius 1,11, uenerande, où l'on verra que l'absence d'un substantif soutenant le vocatif ne constitue pas une objection (contra, Vollmer). Pour la personnification de l'annone, cf. TLL II 113,59-65; Preller-Jordan, II, p. 258-259; Wissowa, p. 302 avec n. 7; 38 pour superba, voir Lafaye, p. 69, qui y voit une allusion non seulement à l'importance de l'Annone personnifiée et divinisée, mais aussi à la tyrannie et à la résistance des services de l'Annone vis-à-vis des dépenses impériales (Gauthier Liberman, Silves de Publius Papinius Statius, 2010 - books.google.fr).

 

L'annone (en latin, annona, d'annus, «année») désigne, dans la Rome antique, l'approvisionnement en grains de la ville de Rome, ainsi que le service public chargé de gérer cet approvisionnement et de distribuer le blé. Le préfet de l'annone est le haut fonctionnaire chargé de ce service. Le terme peut également désigner, de manière plus marginale, un impôt en nature versé par les provinciaux pour contribuer à l'approvisionnement de la cité ou à l'entretien de l'armée (fr.wikipedia.org - Annone (ravitaillement)).

 

A Rome, vers le sud-est, entre l'ancienne porte Trigemina et la porte d'Ostie, l'œil de la mémoire découvre le vaste port Navalia, Emporium, creusé par les Romains et entouré de superbes portiques, où venaient aborder les vaisseaux chargés d'apporter à Rome les productions et les dépouilles du monde. Aux mêmes lieux il aperçoit encore l'arsenal de la marine et les greniers publics, ainsi que le Forum pistorium, établi peut-être depuis que Domitien eut formé un collége de boulangers (Sextus Aurelius, in Trajan). Plus loin s'élève, isolé au milieu de la vaste plaine, le mont Testaccio. Singulière montagne ! toute formée de décombres et de pots cassés, qui n'a pas moins de 163 pieds de hauteur sur 4,503 de circonférence. On s'accorde à dire que les terreaux enlevés par les anciens Romains, lorsqu'ils construisirent le grand cirque et les autres monuments de leur ville, forment les couches inférieures de cette colline artificielle; les amphores cassées constituent la partie supérieure (Jean Gaume, Les trois Rome: journal d'un voyage en Italie, Tome 2, 1847 - books.google.fr).

 

FORUM pistorium, le marché au pain étoit sur l'Aventin, dans le treizième quartier de Rome, & dans cette partie de la colline où étoient les greniers de Galba. On croit qu'il fut commencé sous Domitien & achevé par Trajan, pendant le règne duquel fut établi le premier collège des Boulangers; c'est ce que nous apprend Aurelius Victor (Liber de Caesaribus 13, 5) : Roma a Domitiano coepta fora, atque alia multa magnificè coluit, ornavitque, & annona perpetua mirè consultum reperto firmatoque pistorum collegio. On construisit depuis un second marché au pain entre le capitole & le palais, auprès du temple de Vesta (Encyclopedie Methodique, Antiquité, mythologie, Tome IV, 1792 - books.google.fr).

 

La fête carnavalesque romaine se déroule en deux lieux principaux, dont le rôle signifiant est attesté par le nom même donné à ces jeux. «L'Agone», c'est la piazza Navona, au centre de la ville. Dans cet ancien cirque de Domitien, des fêtes agonales ont encore lieu au XIe siècle et, dans les années 1500, on pouvait encore y voir des vestiges des sièges antiques (dénombrés même jusqu'à 33088). Le Testaccio, le second centre de la fête, est à la périphérie de l'espace urbain. Situé aux portes de Rome, mais à l'intérieur des murs, entre l'Aventin et la porte Ostiense, le «pré du peuple romain» s'étend aux pieds du Mont Testaccio. Colline artificielle, ce «mons omnis terre» (comme le dit Burchard) est constitué de fragments d'amphores à huile d'époque romaine, restes d'un immense dépotoir à proximité du port de Rome; et c'est de cette particularité que viendrait son nom, attesté dès le VIIIe siècle, et mis en relation avec une rencontre festive au XIIIe siècle, dans un texte (un contrat) de 1256 où l'on parle du «Mons de palio» : des courses de chevaux se disputaient là, du Testaccio jusqu'aux pentes de l'Aventin, lors de la fête du Carnaval. C'est là qu'aboutit l'ancienne voie de communication commerciale qui, sortant du centre devant le théâtre de Marcellus, passait sous l'Aventin pour s'en aller vers le sud, chemin qui devient, entre le VIe et le IXe siècle, le dernier trait de la route de pèlerinage de Saint-Pierre à Saint-Paul. Ce sera ce même itinéraire qui sera parcouru, du XIIIe au XVIe siècle, par les cortèges de parade qui vont du Capitole au Testaccio. Le «lieu» Testaccio se compose de deux espaces : une colline et un «prato». Ce pré était d'ailleurs utilisé au XIIe siècle pour donner le Jeu de la Passion, probablement importé et mise en scène par les pèlerins et les croisés, représentation pascale rituelle comme on en trouve dans d'autres cités italiennes. Au Moyen Age, tandis que les «Horrea» passent en propriété à l'Église, le pré et le mont restent aux mains de l'autorité municipale romaine. Lieu de rassemblements populaires où se croisent rencontres commerciales, religieuses et festives, le Testaccio, aux marges de la ville, demeure le patrimoine du peuple romain. Les jours de la fête sont fixés par la coutume : le jeudi gras pour la piazza Navona, le dimanche pour la réunion au Testaccio. Puis, en 1425, le pape Martin V, par une bulle, ajoute une troisième journée officielle aux réjouissances carnavalesques : le samedi sera consacré à une «Caccia tori» sur la place du Capitole; celle-ci, plus qu'une chasse, semble être une présentation des taureaux. En fait, la séquence complète du Carnaval romain est un peu plus large que ces trois jours. Dès 1466, le calendrier carnavalesque est établi : le temps officiel du carnaval, ouvert le samedi et clos le mardi, s'étend sur dix jours (en excluant le vendredi). Attestés depuis le XIIe siècle, ces jeux traditionnels sont décrits jusqu'en 1545, sans que cela signifie une disparition totale et brutale après cette date. Mais peut-être alors ces jeux ne sont-ils plus donnés régulièrement, sûrement pas toutes les années, si tant est qu'ils l'aient été un jour. Le terme de «Jeux de l'Agone et du Testaccio» perdure à l'action, puisqu'on l'emploie toujours au XVIIIe siècle pour désigner les redevances (de poules, le plus souvent) dues aux officiers capitolins et aux consuls de corporations députés pour l'organisation de ces fêtes désormais appelées, dans la pratique courante et dans les textes, Carnaval. Et ceci bien que l'an 1466 marque la date traditionnelle de la création du Carnaval, lorsque apparaissent des nouveautés (courses de «bipèdes», banquet...) installées au cœur de la ville par Paul II (et notamment sur la Via Lata, qui prend le nom de Corso en raison des courses qui s'y déroulent), et malgré les transformations ultérieures. Cependant, on parle de la fête du Testaccio tenue «comme à l'habitude» et Cannesio rappelle les «lusos insuper agonales, more vetusto adhibitis indomitis tauris, in Campo Testaceo splendidissime agi jussit» (M. Boiteux, Chasse aux taureaux à Rome, Les jeux à la Renaissance, 1982 - books.google.fr).

 

A Sienne, au Quartier des boulangers, la contrade porta en 1546 un insigne aux couleurs jaune et vert. A partir de 1650, elle porta les couleurs blanche et noire, identiques de celles de la cité de Sienne. A la fin du XVIIIe siècle, un peu d'orange vient égayer le drapeau. L'emblème du quartier est le louve, celle qui allaita Romulus et Rémus, les fondateurs de Rome. Le fondateur légendaire de Sienne est Senio, le fils de Rémus. Sa rivale est sa voisine Istrice (vexil.prov.free.fr).

 

Forum Pistorium dans Jeremie 37, 21 : Le roi de Juda Sédécias, établi par Nabuchodonosor, ordonne que Jérémie soit gardé dans la cour de la prison à Jérusalem et nourri d'un pain de la rue des Boulangers jusqu'à épuisement des pains (Wilhelm Freund, Grand dictionnaire de la langue latine, Tome 1, traduit par Napoléon Theil, 1858 - books.google.fr).

 

Cæcilius, apud Minutium, appelle les chrétriens race de Plaute et boulangers, plautina prosapia, et pistores, à cause qu'ils étaient de la lie du peuple, selon les païens, et par conséquent semblable à Plaute, qui, se voyant réduit à une extrême indigence, fut contraint de se louer à un boulanger pour ne point mourir de faim (Encyclopédie Catholique, Tome 7, 1844 - books.google.fr).

 

Du pain et des jeux

 

Juvénal (en latin Decimus Iunius Iuvenalis) est un poète satirique romain de la fin du Ier siècle et du début du IIe siècle. Il est l'auteur de seize œuvres poétiques rassemblées dans un livre unique et composées entre 90 et 127, les Satires. Après un oubli de deux siècles, Juvénal a été très lu dès l'Antiquité tardive et au Moyen Âge - il existerait près de 500 manuscrits médiévaux des Satires (fr.wikipedia.org - Juvénal).

 

Panem et circenses, littéralement «du pain et des jeux du cirque» et traduit régulièrement par «Du pain et des jeux», est une expression latine forgée dans la Rome antique. L'expression est tirée du vers 81 de la Satire X du poète satirique latin Juvénal, qui lui donne un sens péjoratif. Elle dénonce le fait que ses compatriotes ne se préoccupent plus que de leur estomac et de leurs loisirs, du fait de la distribution de pain et l'organisation de jeux du cirque par les empereurs dans le but de s'attirer la bienveillance du peuple (politique d'évergétisme) :

 

«Ces Romains si jaloux, si fiers (…) qui jadis commandaient aux rois et aux nations (…) et régnaient du Capitole aux deux bouts de la terre, esclaves maintenant de plaisirs corrupteurs, que leur faut-il ? Du pain et les jeux du cirque.»

 

Juvénal n'hésite pas à aborder sur le ton de la farce le jeu politique, jeu dangereux où parler de la pluie et du beau temps vous vaut vite la disgrâce ou la mort. Le tableau (parodie d'une œuvre perdue) qu'il propose de la cour de Domitien, le «Néron chauve», est riche de notations grotesques : et caluo seruiret Roma Neroni (fr.wikipedia.org - Panem et circenses).

Martial rejoint donc les thuriféraires du culte impérial, mais l'ensemble est d'un emploi extrêmement délicat : il ne faut ni tomber dans le sacrilège (nefas), ni dans l'outrance, qui fait perdre beaucoup à la flatterie : Domitien présentant un caractère paranoïaque, trop de flatteries lui deviennent suspectes. [...]

 

L'ambiguïté dont a fait preuve l'auteur est donc toute entière tournée vers un dénigrement de Domitien. L'ex-Jupiter n'est finalement plus qu'un avatar de Néron : c'est la déchéance du dominus deusque en tyrannus. On retrouve d'ailleurs cette image chez Juvénal, qui traite Domitien de «Néron chauve» : Cum iam semianimum laceraret Flauius orbem ultimus et caluo seruiret Roma Neroni (Sat. 4,37-38). «Au temps où le dernier des Flaviens déchirait l'univers expirant, où Rome était l'esclave du / d'un Néron chauve». Mais il n'y a pas d'ambiguïté ici : le vrai Néron n'avait rien d'un chauve. L'adjectif caluus modifie donc le référent, comme pour Jupiter plus haut, à cela près que le théonyme était monoréférentiel, alors que Nero caluus pourrait s'appliquer à n'importe quel homme chauve appelé Nero, s'il n'était coréférentiel à Flauius... ultimus (Daniel Vallat, Ambiguïté référentielle et stratégies courtisanes chez Martial, Les jeux et les ruses de l'ambiguïté volontaire dans les textes grecs et latins, 2005 - books.google.fr).

 

La généalogie du Christ selon Julius Africanus

 

Quomodo unius duo patres ? Comment un homme peut-il avoir deux pères ? C’est ainsi qu’Ambroise de Milan formule une question qui a inlassablement travaillé le christianisme dès que furent reçus comme témoignages autorisés de la vie du Christ deux évangiles qui lui donnent deux généalogies différentes à partir du père de Joseph : selon Matthieu, «Jacob engendra Joseph» (1, 16), mais, selon Luc, Joseph était fils «d’Héli, fils de Matthat, fils de Lévi, fils de Melchi» (3, 23s.). [...]

 

A cette question délicate et lancinante, le christianisme a très tôt cherché des réponses dans diverses directions, mais l’une d’elles devait s’imposer pour des siècles comme la plus diffusée : celle que, dans la première moitié du IIIe siècle, Julius Africanus allait exposer dans sa Lettre à Aristide (CPG 1693) et à laquelle, au début du siècle suivant, Eusèbe de Césarée allait donner une très large publicité en citant cet écrit dans son Histoire ecclésiastique et dans ses Questions évangéliques. Ingénieuse, l’explication transmise par Africanus repose sur une coutume juive particulière, le lévirat : lorsqu’un homme mourait sans descendance, son frère était censé épouser sa veuve et le premier fils né de cette union était considéré comme fils du défunt. Appliquée à des frères utérins, appartenant par leurs pères à deux familles différentes, cette prescription permettait d’expliquer comment un homme pouvait appartenir à deux lignées distinctes, selon que l’on considérait la filiation biologique ou la filiation légale. La simplicité de cette solution lui a valu un succès durable, jusqu’à une époque récente, bien que, comme le dit R. Bauckham, elle paraisse au lecteur moderne «much too good to be true». En 1937, l’on pouvait toujours écrire que la lettre d’Africanus avait «puissamment contribué à former la doctrine, encore en vigueur aujourd’hui, sur l’accord des deux généalogies du Christ» (Christophe Guignard, La lettre de Julius Africanus à Aristide, sur la généalogie du Christ, 2011 - dge.cchs.csic.es).

 

Eusèbe racontera comment Domitien chercha à éliminer les descendants de David et comment les petits-fils de Jude, le frère de Jésus, furent inquiétés (III, 19-20; 32, 3-4; par contre, la mention d’un ordre semblable de Vespasien, au ch. 12, ne concerne pas la famille de Jésus) (Christophe Guignard, La lettre de Julius Africanus à Aristide, sur la généalogie du Christ, 2011 - dge.cchs.csic.es).

 

Sextus Julius Africanus, dit Jules l'Africain (v. 160 - v. 240), aussi surnommé Sextus Julius le Libyen était un écrivain chrétien de langue grecque, auteur d'un ensemble d’œuvres dont la première chronique universelle conçue dans une optique chrétienne, une chronologie de l'histoire du monde depuis la Création biblique jusqu'à son époque. Tous ses écrits ne sont connus que de manière fragmentaire, à l'exception de deux lettres dont de longs extraits sont cités par des Pères de l'Église (fr.wikipedia.org - Sextus Julius Africanus).

 

Le lien entre le miracle évangélique de la multiplication des pains et la généalogie de Jésus n’est pas immédiatement évident; il nécessite un mot d’explication. Les cinq pains d’orge avec lesquels Jésus nourrit cinq mille hommes, affirme Augustin, symbolisent l’ancienne Loi et les cinq livres de Moïse (le Pentateuque); quant aux deux poissons, ils représentent les deux autorités gouvernant le peuple juif, l’autorité royale et l’autorité sacerdotale, qui préfiguraient le Christ, qui les réunit en sa personne (Christophe Guignard, La lettre de Julius Africanus à Aristide, sur la généalogie du Christ, 2011 - dge.cchs.csic.es).

 

L’interprétation de la multiplication des pains proposée par Augustin dans la Question 61 est également redevable à Ambroise. Quand Augustin dit qu’en rompant le pain, Jésus révèle les mystères de l’Ancien Testament pour nourrir le peuple, il reprend un thème origénien familier à Ambroise; dans des textes homilétiques ultérieurs, il développera davantage l’idée, elle aussi empruntée à Origène via Ambroise, qu’expliquer l’Ecriture, c’est rompre le pain de la parole. L’idée que, dans les cinq ou les quatre milliers nourris par Jésus, on ne compte pas les femmes et les enfants, parce qu’ils désignent symboliquement «ceux qui sont faibles et ceux qui s’égarent», elle aussi origénienne, n’est pas non plus étrangère à Ambroise. Que l’herbe sur laquelle s’étendent les gens pour manger dans le premier récit évoque, en lien avec Is 40,6, le caractère trop charnel du peuple est une opinion fort ancienne qu’Augustin a pu lire chez Ambroise. Augustin affirme comme le Milanais que les convives prennent place directement sur le sol, sans qu’il soit question d’herbe, pour exprimer stabilité et solidité. On lit encore chez les deux auteurs une interprétation analogue, absente ailleurs, du pain que Jésus veut donner à ceux qui le suivent pour qu’ils ne défaillent pas sur le chemin de la Jérusalem céleste (Martine Dulaey, Recherches sur les LXXXIII Diverses, Questions d’Augustin (2), Questions 61, 64 et 65, Revue d’études augustiniennes et patristiques, 53, 2007 - www.brepolsonline.net).

 

Le témoignage d’Ambroise n’apporte rien de plus que les autres textes latins à la compréhension globale de la position combattue par Africanus. Son intérêt résiderait plutôt dans la mention de Nathan comme prêtre dans le traité Sur les patriarches. Cette particularité permet d’exclure qu’Ambroise s’inspire simplement d’Hilaire, qui ne fait pas de Nathan un prêtre, mais peut être rapprochée du § 5 de la Lettre à Aristide, qui paraît prêter une telle affirmation à la partie adverse. Cependant, le texte d’Ambroise ne nous éclaire guère, puisqu’il n’explique pas pourquoi Nathan serait prêtre (Christophe Guignard, La lettre de Julius Africanus à Aristide, sur la généalogie du Christ, 2011 - dge.cchs.csic.es).

 

La généalogie de Jésus chez Pierre Monod

 

Pierre Monod interprète une médaille appelée sicle, en possession d'Arias Montanus, sur lequel serait représenté un "carquant", collier de 45 perles, qui, selon lui, forme la généalogie de Jésus.

 

Mais pourquoy 45 : C'est icy le mystere, souuenez-vous donc, s'il vous plaist, que ce n'est pas sans cause, que les Euangelistes nous ont diuersement d'escrit la genealogie du Sauueur, Saint Luc nous ayant rapporté la naturelle, & Sainct Matthieu la legale. Or en la naturelle, qui est à proprement parler la plus confiderable, ie treuue que depuis Iessé iusques au Sauueur du monde il y a eu 44. progeniteurs, lesquels comme autant de riches perles ont composé le beau collier de sa genealogie, & que luy-mesme, comme vn beau parangon, a esté le 45. qui a bouclé & fermé ce Carquant. [...]

 

Voilà l'enigme expliqué : reste seulement à voir pourquoy le Sauueur a voulu que sa genealogie fut representee par vn Carquant. C'est chose asseuree, que les colliers & carquans sont instituez pour seruir de parure, & d'ornement. Le fils de Dieu doncques pour montrer combien d'estat il faisoit de la noblesse de ses ancestres, les a voulu representer sous la forme d'vn collier de perles, pour nous enseigner qu'il les tenoit comme vne riche parure, & vn tres bel ornement de son humanité. D'où nous pouuons encor tirer la resolution d'vne autre question assez difficile, pourquoy le Sauueur ne tirant point son estoc de Salomon, & de tant d'autres Roys qui sont sortis de luy, le Sainct Esprit a voulu neantmoins que Saint Matthieu les mit au rang de sa genealogie. l'estime que l'on peut dire, qu'il estoit raisonnable que puisque le Sauveur faisoit cet honneur à Ioseph que d'estre appellé son fils, aussi falloit-il que par son moyen il eut selon son humanité l'honneur d'estre appellé le fils de tant de grands Roys, desquels Ioseph estoit vrayement issu.

 

Tout ce discours nous fait aisément comprendre combien Dieu faict d'estat d'vn estoc Royal, & d'vne ancienne noblesse, puisque voulant s'allier à nostre nature il a choisi la plus noble & anciene famille de l'Vniuers, & veut que toutes les annees plusieurs fois en l'Eglise on monstre ce beau Carquant de sa genealogie, par la lecture publique qui se fait d'icelle en l'Euangile (Pierre Monod, Recherches historiques, sur les Alliances royales, de France et de Savoye, 1621 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Benito Arias Montano).

 

Le cycle du pain dans les évangiles

 

Le kérygme – la proclamation primitive – des Evangiles révéle une progression en trois étapes : - un cycle de la semence, don originel de Dieu, centré sur la parabole du semeur, - un cycle du pain partagé, où l’homme est associé à l’œuvre de Dieu : la Création, centré sur la multiplication des pains, - un cycle de l’eucharistie enfin, où Dieu se fait chair, pour diviniser l’humanité à son image, centré sur le Dernier Repas. (Francis Lapierre, Saint Paul et les Évangiles, 2011 - books.google.fr).

 

Le chapitre XIII de Matthieu, après la parabole du semeur, expose :

 

24. jusqu'au 31 (36 - 43). Il leur proposa une autre parabole en disant : Le royaume des cieux est semblable à un homme qui avoit semé de bon grain dans son champ. Mais pendant que les hommes dormoient, son ennemi vint & sema de l'ivroie au milieu du blé, & s'en alla, &c.

 

33. Il leur dit encore une autre parabole. Le royaume des cieux est semblable au levain qu'une femme prend, & qu'elle mêle dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que la pâte soit toute levée, &c. (Guillaume Desprez, Le Saint Evangile de Jesus-Christ selon Saint Matthieu, 1787 - books.google.fr).

 

Le chapitre se termine sur Jésus occasion de scandale (subst. masc. Ca 1150 «ce qui est occasion de chute»), qui, dans certaines éditions des évangiles, est donné par "chute".

 

Melchisédec, ivraie, pain et généalogie 

 

La réponse de l'évêque de Meaux Guillaume Briçonnet à une lettre de Marguerite d'Angoulême en 1524 associe les trois éléments ivraie, huche (maie) et pain.

 

La lettre roule tout entière sur la métaphore du gâteau : «Entendez, madame, qu'il y ait en ce monde gasteau de tribulacions, que debvez distribuer à vostre inutile fils. Ung seul en congnois quy y a regné, venu de zizanie [ivraie] sursemée, moulu au moulin d'ennuy, pestry d'eau froide en la huche d'infidèle et inobediente présomption, cuit au four de propre amour, dont le manger a esté une figue empoisonnant les architectes et leur postérité, jusqu'à ce que la farine sans levain a esté mise au pot de nature humaine (4° Regum)»... (F. Genin, Lettres de Marguerite d'Angoulême, 1841 - books.google.fr).

 

En introduisant la généalogie de Jésus entre le récit du baptême et celui des tentations, Luc met en valeur la filiation divine de Jésus (Lc 3,38), déjà soulignée par le recours au seul Ps 2,7 lors de la descente de l'Esprit sur Jésus. Tout en soulignant son obéissance à l'Esprit qui vient du Père, Luc rend l'initiative à Jésus : «rempli d'Esprit Saint, (il) revint du Jourdain et il était dans le désert, conduit par l'Esprit (Lc 4,1). En effet, la scène des tentations est l'occasion d'éprouver la filiation divine de Jésus. En ces scènes baptême-tentation placées au seuil du ministère de Jésus, l'Esprit lie le Fils et le Père, il investit Jésus et lui donne d'inaugurer un temps nouveau (Jean-Pierre Lémonon, L'Esprit Saint, 1998 - books.google.fr).

 

Luc IV,3. Alors le diable lui dit: Si vous étes le Fils de Dieu, commandez à cette pierre qu'elle devienne du pain.

4. Jesus lui répondit : Il est écrit que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole de Dieu (La sainte bible traduite en français, 1742 - books.google.fr).

 

Étrange tentation, de vouloir persuader au Sauveur, qu'il se montrât le Fils de Dieu, et fît preuve de sa puissance, pour satisfaire aux goûts et aux besoins de la chair. Entendons que c'est là aussi le premier appât du monde : il nous attaque par les sens, il étudie les dispositions de nos corps, et nous fait tomber dans ce piége. Telle est donc la première tentation, qui est celle de la sensualité. [...]

 

A la tentation de la sensualité, et en particulier à celle de la faim, il oppose, qu'on ne vit pas seulement du pain; que Dieu a envoyé la manne à son peuple pour le soutenir dans le désert; qu'il n'y a donc qu'à s'abandonner à sa providence paternelle (Elévations sur les mystères, Œuvres de Bossuet, Tome 4, 1841 - books.google.fr).

 

Le psaume 110(109) accorde le titre de prêtre à Melchisédek et Génèse 14 celui de roi.

 

Melkisédeq à Qumran est-il le grand prêtre céleste ? Il est vrai qu'en 11QMelch on parle du «lot de Melkisédeq» et que Milik pense que ce lot est formé par les prêtres aaronides. On ne peut pas exclure, non plus, l'hypothèse qu'il soit le Messie-prêtre. Mais en llQMelch il est avant tout le justicier; son sacerdoce reste dans l'ombre.

 

A la lumière des données que nous offrent les manuscrits gnostiques et la littérature patristique, l'hypothèse que l'Epître fut adressée à des sectaires de Qumran devenus chrétiens, mais ayant conservé leur foi dans le rôle eschatologique de Melkisédeq, s'impose, je crois, avec une grande probabilité. En en appelant à cette tradition pour rehausser le Christ, l'auteur de l'Epître a fait de celui-ci une autre hypo- stase de l'ancienne divinité, incarnation de l'espérance permanente de l'humanité dans la justice et le salut.

 

L'auteur de l'Epître a utilisé aussi la polémique menée au sein du judaïsme contre la tradition de Melkisédeq ; il a évité de parler de celui-ci comme d'un être divin, mais sans réduire sa dimension spirituelle, comme l'a fait le judaïsme orthodoxe, et en soulignant discrètement sa supériorité sur Abraham — donc sur les prêtres descendants de celui-ci (Martin Bodinger Martin, L'énigme de Melkisédeq. In: Revue de l'histoire des religions, tome 211, n°3, 1994 - www.persee.fr).

 

On arrive aujourd’hui à situer assez bien l’histoire de la Communauté essénienne qui s’est retirée en ce lieu en compagnie du Grand Prêtre légitime destitué en 152 avant Jésus Christ par l’usurpateur Jonathan Maccabée. Ce Grand Prêtre énigmatique, appelé «Maître de justice» par la Communauté, a inspiré les règles et les textes fondateurs de ce petit groupe en rupture avec le temple qui attendait la venue du messie dans le deuxième quart du Ier siècle avant notre ère. Le Grand Prêtre légitime, suivi d’un groupe de fidèles, partit alors en exil à Qumrân, le fortin judéen abandonné avant l’exil à Babylone, emportant l’essentiel des objets du culte du temple et au moins une copie des rouleaux de la bibliothèque du temple afin de sauvegarder les écrits et l’héritage des pères.

 

Les esséniens de Qumrân qui étaient des exilés au désert étaient exempts de sacrifices, tout comme Israël au désert n’était pas encore tenu à l’observance de sacrifices au Temple (questions.aleteia.org).

 

Il est ici question de Melchisedech, qu'il apporta du pain et du vin, ou, comme porte l'hébreu, qu'il eut soin qu'on apportât du pain et du vin; comme si on le faisoit sortir d'un lieu d'approvisionnement. Il n'est pas du tout question ici du sacrifice du Nouveau-Testament. Si cependant Melchisedech a préfiguré Jésus-Christ, il ne s'ensuit pas encore que Jésus-Christ offre du pain et du vin; l'épître aux Hébreux ainsi que le Psaume 110 démontrent pourquoi Jésus-Christ reçoit la dénomination de prêtre selon l'ordination de Melchisedech; savoir: non parce qu'il offrit du pain et du vin; mais parce qu'il seroit prêtre éternellement et qu'il accorderoit des bénédictions et des biens spirituels. (T. 10, fo 314 r°; Auszlegung uber das 14 cap. des 1 buch Moysi.) (Contradictions de Luther, Le spectateur belge: ouvrage historique, littéraire, critique et moral, Volume 19, 1823 - books.google.fr).

 

Le lieu de rencontre cité dans cet extrait est la vallée de Shavé, affluent du Cédron. En hébreu moderne, l'expression «atteindre la vallée de Shavé», signifiant «parvenir à un compromis», se réfère à la vallée dont parle le livre de la Genèse. En hébreu, il apparaît évident que c'est ici qu'Abram a été tenté de compromettre ses principes, son intégrité et sa foi. Alors que Melchisédek a béni Abram au nom de Dieu Très Haut, le roi de Sodome l'a tenté en lui offrant des richesses. Abram a-t-il fait un compromis ? Abram n'a pas cédé à la tentation du roi de Sodome. C'est dans sa réponse que l'on comprend clairement la bénédiction de Melchisédek : «Je lève la main vers L'ÉTERNEL, le Dieu Très Haut, maître du ciel et de la terre : je ne prendrai rien... !». Abram choisit Melchisédek et son Dieu, et ainsi, il réussit à passer l'épreuve de foi (L'épreuve inattendue d'Abram - lp.israelbiblicalstudies.com, Emile Puech, Quelques résultats d'un nouvel exmaen du rouleau de cuivre 3Q15, Revue de Qumran, Volume 18, 1997 - books.google.fr).

 

Le vers 3 du chapitre 7 de l'épître aux Hébreux, Paul commente, sous une forme quasi poétique, le silence de l'Ecriture sur l'ascendance de Melchisedech, sur sa naissance et sur sa mort. Ce phénomène scripturaire n'est pas sans signification; il existe en vue de montrer par avance les mystères du Christ», écrivait au Ve siècle Marc le Moine. Selon la coutume des rabbins, l'auteur tire argument du silence du texte suivant le principe : «ce qui n'est pas dans la Tôrah n'est pas dans le monde» :

 

«sans père, sans mère, sans généalogie sans commencement de jours sans fin de vie assimilé au Fils de Dieu (il) demeure prêtre pour toujours».

 

Pour un prêtre, être sans généalogie est une contradiction. Melchisedech est privé de cette caractéristique indispensable pour être admis à la fonction du sacerdoce lévitique. Mais, précisément, Melchisédech n'est pas un lévite et le Christ peut être désigné comme «grand-prêtre» même s'il n'appartient pas à la descendance d'Aaron. Est-il né ? Est-il mort ? L'Ecriture n'en dit mot. Ces cinq expressions négatives aboutissent au but recherché : il est «devenu semblable au Fils de Dieu» Ce n'est pas Jésus qui est comparé à Melchisédech, mais c'est l'inverse. Toute la phrase s'achève par le verbe principal : «Ce Melchisédech... demeure prêtre pour toujours». Nous retrouvons l'affirmation du Ps 110,4 appliquée à Jésus (Paul Marie Guillaume, Melchisédech, Numéro 19 de Politica hermetica, 2005 - books.google.fr).

 

Dans l'exorde au traité de Melchisedec, Marc le Moine compare ses contradicteurs à l'ivraie et lui au froment (Marc le Moine, Traités, traduit par Georges-Matthieu de Durand, 2000 - books.google.fr).

 

Dans ses Trois livres sur la lettre de Parminien, qui était donatiste de Carthage, Augustin affirme que le Christ est le vrai médiateur selon l'odre de Melchisedech, que les mauvais sacrifices ne nuisent qu'à ceux qui les font, de même les méchants qui seront nettoyés comme l'ivraie après la moisson (Œuvres complètes de Saint Augustin, Volume 28, 1872 - books.google.fr).

 

Jésus guérissait comme l’empereur Vespasien

 

Comme Suétone et Dion Cassius, Tacite, très peu porté sur les exubérances, raconte (Histoires, IV, chapitre 81) comment à Alexandrie, Vespasien avait fait des miracles qui prouvaient la bienveillance du ciel pour l'empereur. En 69-70, avec un peu de salive, il aurait humecté les yeux d'un aveugle qui aurait recouvré la vue. De même, il aurait guéri la main malade d'un paralytique en lui marchant dessus. On sait qu'on rapporte que Jésus procéda à des guérisons analogues. Merivale, dans sa piété, pense que le miracle de Vespasien a été imité du modèle chrétien – un point de vue qui manque de vraisemblance si l'on considère combien le christianisme, à l'époque de Vespasien, était insignifiant et inconnu. De son côté, Bruno Bauer écrit dans «Le Christ et les Césars» : «Je vais réjouir le cœur des théologiens contemporains en affirmant que l'auteur tardif du quatrième évangile et le rédacteur qui a retravaillé l'évangile primitif de Marc ont emprunté à Tacite l'application de salive dans les guérisons miraculeuses du Christ.» (Jean 9,6 ; Marc 7,33; 8,33). (www.marxists.org).

 

En incluant des histoires de miracles qui correspondent aux actions de l'empereur (3: 1-6; 8: 22-26), Marc est capable de mettre en évidence le but polémique de tous ses péricopes de guérison. La proximité temporelle de la composition de Marc et des guérisons de Vespasien rend hautement plausible que l'évangéliste ait délibérément créé un parallèleavec cette propagande flavienne. Il démontre non seulement à ses lecteurs que Jésus avait déjà accompli ces guérisons remarquables effectuées par Vespasien, mais aussi que Jésus a accompli encore plus de miracles, dont beaucoup surpassaient ceux de l'empereur. La présentation de Jésus par Marc comme un guérisseur sape donc le curriculum vitae de Vespasien et renforce celui de Jésus (Jésus guérissait comme l’empereur Vespasien - https://www.studocu.com - Universite de Pau et des Pays de l'Adour).

 

Typologie

 

Le report de 2035 sur la date pivot 1636 donne 1237.

 

Menacés, les Guelfes de Montepulciano font appel à Florence, qui entre délibérément dans la lutte contre Sienne. Deux coalitions s'opposent, où chaque ville est soutenue par celles qui ne sont pas ses voisines immédiates mais celles de son adversaire, comme les cases blanches et noires d'un damier : Sienne, Pise, Montalcino, Cortone, contre Florence, Lucques, Orvieto, Arezzo et Montepulciano. C'est le début d'un conflit de sept ans entre les deux rivales. En 1229, les Orviétans sont battus par les Siennois qui utilisent pour la première fois le feu grégois rapporté d'Orient par les troupes de Frédéric II, et les Florentins qui menaçaient Sienne, se retirent. En 1230, Florence est victorieuse sous les murs de Sienne, mais ne peut songer à entreprendre un long siège. Florence, qui a besoin de soutenir son commerce et son industrie, insère dans son Statut pour 1231 un article qui interdit à tout citoyen de prêter de l'argent à un étranger ou de se porter garant d'un étranger; c'est la preuve même que le commerce florentin à l'étranger n'est pas encore très développé; cette décision ralentit le rôle de prêteurs internationaux des Florentins et laisse par conséquent la possibilité aux Siennois d'accroître encore leur supériorité en la matière. La 3ème année (1231), reflète cette hésitation et cet essoufflement de Florence qui refuse néanmoins tant l'arbitrage du maître général des Frères Prêcheurs, le Florentin Giovanni Parente, que celui du légat impérial. Et comme les Siennois ont ravagé toute la campagne autour du Montepulciano, Florence envoie à la ville assiégée un immense convoi de vivres qui lui permettra de tenir l'hiver. Que ce convoi ait pu traverser tout le contado de Sienne et arriver à destination prouve la supériorité militaire de Florence. La 4ème année (1232), les Florentins s'emparent du château de Querciagrossa à 6 km de Sienne qu'ils menacent ainsi de très près, mais toujours en vain. Et ils se heurtent à l'ordre concerté du Pape et de l'Empereur de faire la paix. Comme ils n'en font rien, le tribunal impérial condamne Florence qui a fait la guerre contre Sienne malgré la défense de l'Empereur à la confiscation de tous les biens de la Commune qui sont donnés à la Commune de Sienne, laquelle doit, bien entendu, les conquérir. De son côté, le Pape excommunie les autorités citadines de Florence. Cependant, les Siennois s'emparent de Montepulciano le 27 octobre 1232, et, pour comble de malheur, le feu ravage une partie de Florence. La rédaction du Statut pour 1233 manifeste à nouveau les difficultés que traverse Florence : la Commune décide de recenser tous les habitants de la ville et du contado aveo l'indication des facultés de chacun pour pouvoir organiser rapidement une levée de l'armée ou une levée d'impôts. Mais l'esprit publie ne fléchit pas, malgré l'effort fait par le Pape pour faire prêcher la paix à Florence par un dominicain thaumaturge et visionnaire, Giovanni da Vicenza, qui avait développé un mouvement mystique dit de "l'Alleluia" dans toute l'Italie Centrale. La 5ème année (1233), Florence fait un grand effort : l'armée florentine va assiéger Sienne; la ville est bloquée pendant 24 jours, mais elle résiste. Les Florentins doivent se contenter de dévaster tout le vignoble environnant. La 6ème année (1234), puisque l'on a compris que Sienne ne pourrait être prise ni d'assaut ni par un siège : - importance de bonnes murailles pour une cité médiévale, faiblesse de la milice communale qui ne peut combattre que quelques mois par an car toute la vie économique est désorganisée quand l'armée est en campagne; les Florentins mènent une expédition de pillage systématique à travers tout le contado de Sienne jusqu'à la limite méridionale de celui-ci, le Monte Amiata, du haut duquel on aperçoit Rome. Bref, malgré les injonctions de l'Empereur et du Pape, réconciliés et résidant l'un et l'autre à proximité de la Toscane, Florence lutte contre Sienne qu'elle ne peut prendre, mais dont elle ravage le territoire sur lequel elle a chaque année là suprématie militaire. Ce sont quatre impuissances qui se font contrepoids : impuissance de l'Empereur à se faire obéir ce qui suscite une agitation générale contre lui en Toscane, car il est manifeste qu'il n'a pas d'autorité et en 1235 la révolte de son fils Henri l'oblige à gagner l'Allemagne, il perd alors toute possibilité d'agir en Toscane. Impuissance parallèle du Pape à se faire obéiri. Impuissance de Sienne à empêcher les Florentins de ravager son territoire. Impuissance de Florence à s'emparer de la ville de Sienne. C'est tout de même l'impuissance de Florence qui est la plus glorieuse car elle tient tête à tous et menace ses ennemis sans être menacée elle-même : cette longue épreuve révèle sa cohésion interne Guelfes et Gibelins demeurent unis contre l'ennemie principale, Sienne, et le Pape et l'Empereur qui la soutiennent, et accroit encore son audace et son indépendance : la Commune lève des taxes sur le contado et sur les nobles du contado, usurpant ainsi purement et simplement les droits de l'Empereur, puisqu'il ne les lui a pas concédés. La Commune commence à une date inconnue, avant 1237, la frappe d'une monnaie d'argent, qui est la première monnaie florentine : il s'agit d'une monnaie lourde, de bon aloi, valant 12 d. pisans ou luoquois, la monnaie qui courait en Toscane, portant à l'avers Saint Jean-Baptiste intercesseur et patron de la ville, au revers une fleur de lys, emblème et armes d'où le nom qu'on lui donne gros ou florin d'argent. C'est une audacieuse affirmation d'indépendance politique et de grandeur économique Florence frappe une monnaie sans y avoir été autorisée par l'Empereur dont elle usurpe donc un droit régalien fondamental; elle frappe une monnaie sur laquelle ne figure pas l'effigie de l'Empereur, souverain de l'ancien Regnum Italiae c'est-à-dire qu'elle s'affirme indépendante; elle frappe une bonne monnaie forte qui relègue au rang de petites monnaies divisionnaires les deniers de Pise, de Lucques, de Sienne, de Cortone, d'Arezzo et de Montieri qui étaient jusque là frappés en Toscane; à l'imitation sans doute du ducat d'argent vénitien frappé depuis 1202. Elle acquiert donc la prépondérance monétaire en Italie Centrale et, frappant une forte monnaie de valeur assez considérable, dans un monde où l'hyperpère byzantin se dévalue sans cesse, elle souligne sa puissance commerciale grandissante qu'elle veut manifestement internationale; c'est à partir de 1235 que l'on suit de façon précise et directe l'activité des Florentins aux foires de Champagne. Néanmoins, malgré son énergie, Florence souffre de la guerre : une partie du territoire du contado a été dévasté par les incursions enemies, ce qui ruine un certain nombre de communautés religieuses, en particulier le chapitre cathédral; le développement industriel semble se ralentir, puisqu'un certain nombre de maîtres de l'Arte dello Lana émigrent à Bologne. Et, comme Lucques se soumet au Pape, comme des difficultés surgissent aveo Gènes, jusque là amie contre Pise, comme une révolution interne oppose à Pistoia nobles et peuple et empêche la ville sujette d'aider efficacement Florence, Florence accepte finalement les bons offices du Pape qui est ravi d'imposer sa médiation en Toscane, en l'absence de l'Empereur, puisqu'il est sûr d'en retirer de ce fait tout le bénéfice diplomatique et moral : Le cardinal Jacques, évêque de Préneste rend un arbitrage à Poggibonsi, lieu symbolique, le 30 juin 1235 : Poggibonsi est placée sous le contrôle de Florence; les Siennois doivent reconstruire Montepulciano qu'ils a vaient détruits; et l'Empereur accepte un arbitrage qu'il n'a pu empêcher : la tension cesse entre lui et Florence. Puis Florence et Orvieto renouvellent leur alliance; Florence conclue avec Pise une paix séparée. Ainsi Florence sortait nettement victorieuse d'une lutte qu'elle avait menée seule; elle avait contraint l'Empereur, le Pape, Sienne et Pise à composer et elle avait gagné, en plus du prestige d'une puissance manifeste, le mérite utile d'avoir su soutenir ses faibles alliés envers et contre tous. Mais, la guerre finie, les dissenssions internes commencent à nouveau a se manifester : dissensions entre ecclésiastiques; dissensions entre factions de la noblesse et de la plus ancienne grande bourgeoisie : les Gibelins ont fait élire podestat Guglielmo Vento, génois qui leur est favorable; il est chassé en 1236 par un soulèvement auquel prend part une milice des arts qui apparaît comme une force nouvelle de la bourgeoisie; et les Guelfes font élire comme podestat pour 1237, Rubaconte di Mandello, milanais dont la famille a déjà donné plusieurs excellents podestats à la ville; il y laissa à son tour un excellent souvenir (Yves Renouvard, Les villes d'Italie de la fin du Xe siècle au début du XIVe siècle, Volumes 4 à 10, 1961 - books.google.fr).

 

En 1237, sous le podestat Rubaconte, natif de Milan, car c'était une loi du pays que cette magistrature ne fût confiée qu'à des étrangers, on construisit un troisième pont à l'autre extrémité de la ville, en sorte que le vieux pont fut intermédiaire aux deux autres. Ce troisième pont, appelé aujourd'hui le Pontaux-Grâces, porta d'abord le nom de Rubaconte, qui l'avait fait construire, car la tradition des habitudes romaines n'a jamais été abandonnée par les Italiens. En suivant donc sur le plan de Florence la seconde enceinte que nous avons indiquée, on voit que, vers le milieu du treizième siècle, cette ville prit hors de ses limites reconnues un accroissement très-grand par la population nouvelle qui s'était agglomérée autour des fabriques de laine des pères Humiliés du côté d'Ognissanti, et que le faubourg du Saint-Esprit était en relation commerciale très-active avec la ville proprement dite, puisque l'on avait senti la nécessité de trois ponts au lieu d'un. Outre ces moyens de communications plus fréquentes, on en ajouta un fort important en faisant daller toutes les rues de Florence en cette même année 1237 (M. Delecluze, Florence et ses vicissitudes 1215-1790, 1837 - books.google.fr).

 

En 1237, les rives du Tessin devinrent zone d'opération militaire. Frédéric II, parti d'Autriche, arriva en Italie et battit les Milanais à Cortenuova; les Pavesans, ses alliés, attaquèrent alors les Milanais campés le long du Tessin , mais ils furent vaincus et obligés à s'enfuir. Ils passèrent leur colère sur le monastère de Morimondo, le mirent à sac et à feu (F. Villa, La filiation de Morimond en Italie et l'activité du scriptorium de l'abbaye de Morimondo, Les Cahiers haut-marnais, Numéros 196 à 203, 1994 - books.google.fr).

 

A la ligue lombarde appartenaient Milan, Brescia, Plaisance, Alexandrie, Asti, Verceil, Novarre, Bologne et quelques autres villes de la Romagne, Padoue, Trévise et Vicence. Ainsi les villes gibelines séparaient les unes des autres les villes lombardes. La prise de Padoue et de Vicence par Eccelino, que soutinrent d'abord cent chevaliers allemands et trois cents Sarrasins de Frédéric, puis 2,000 Allemands et 10,000 Sarrasins, donna décidément l'ascendant aux Gibelins dans la Marche Trévisane. Frédéric, enfin de retour, battit lui-même (1237) les Milanais, auxquels il enleva leur carroccio, et prit la ville de Mantoue. La ligue se trouve alors réduite à Milan, Plaisance, Bologne et Brescia. Mais alors commencent les revers (Philippe Le Bas, Précis de l'histoire de moyen age, depuis l'invasion de l'Empire Romain par les Barbares jusqu à la formation du système d'équilibre des états Européens, 1845 - books.google.fr).

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