Les ĂŽles des Princes

Les ĂŽles des Princes

 

VIII, 64

 

2077

 

Dedans des isles, les enfants transportés,

Les deux de sept, seront en désespoir.

Ceux du terrouer, en seront supportés,

Nom pelle pris, des Ligues fui l'espoir.

 

"Nom pelle"

 

En grec "platè" désigne l'extrémité plate de la rame, la rame par extension, mais aussi la pelle à vanner (Dictionnaire grec-français, composé sur un nouveau plan où sont réunis et coordonnés les travaux de Henri Estienne, Tome 2, 1836 - www.google.fr/books/edition).

 

Les îles et ilots connus sous le nom d'Iles des Princes, sont au nombre de sept, d'importance très diverse, disposées suivant une ligne parallèle à la côte de Bithynie Proti, Antigoni, Pitys, Halky, ou Chalky, Prinkipo, Andérovithos et Niandro. Deux autres îlots, Plati et Oxya, situés plus à l'ouest, vers la haute mer, peuvent être rattachés à cet archipel.

 

Sous la longue série des empereurs d'Orient, durant dix siècles et plus, les monastères ont constitué la caractéristique de l'archipel des Princes, sorte de Thébaïde insulaire, république de caloyers de tous ordres. Or ces couvents, fondés, en majeure partie, par des princes ou princesses des diverses races impériales qui ont occupé le trône de Constantin, ont, durant toute la durée de l'empire grec, servi de lieu d'exil aux plus illustres personnages de l'histoire byzantine. Narsès le Grand y passa de longs jours; Romain Diogène, Bardane le Turc y eurent une fin tragique; la grande Irène, qui faillit devenir l'épouse de Charlemagne, y fut emprisonnée avant d'aller mourir de douleur à Lesbos; le mystique Michel Rhangabé, l'ambitieux Romain Lécapène, Zoé, cette Messaline du Bas-Empire, le saint patriarche Méthodius, y vécurent dans la retraite ou dans la plus horrible captivité; une foule de soldats fameux, de ministres puissants, de prélats persécutés y furent déportés (Gustave Léon Schlumberger, Les Iles des Princes, 1884 - www.google.fr/books/edition).

 

Plati et Oxia sont deux ilots rocheux situĂ©s un peu Ă  l'Ă©cart du reste de l'archipel. Plati ("Platè", plus rarement "Plateia", chez les Byzantins) a conservĂ© son nom, qu'elle doit Ă  sa surface plane et peu Ă©levĂ©e au-dessus de la mer. Les Turcs ont traduit littĂ©ralement Yassi-Ada (l'ile plate). Plati se trouve Ă  cinq kilomètres au sud-ouest d'Antigoni et n'a qu'une faible superficie, une dizaine d'hectares Ă  peine. Cette Ă®le n'apparaĂ®t dans l'histoire qu'un peu avant le milieu du IXe siècle, au moment oĂą le futur patriarche saint Ignace y fonde un monastère d'hommes. Avant lui, on ne saurait dire s'il y eut des ascètes ou des ermites Ă  Plati, car les tĂ©moignages font complètement dĂ©faut lĂ -dessus. C'est probablement sous le règne de ThĂ©ophile (829-842) que saint Ignace Ă©tablit des moines dans ce lieu dĂ©sert. On ne sait sous quel patronage Ă©tait placĂ© le couvent. Le P. Pargoire a proposĂ© de voir l'Ă©glise conventuelle dans le sanctuaire des Quarante-Martyrs (de SĂ©baste) signalĂ© par NicĂ©tas le Paphlagonien comme restaurĂ© par saint Ignace après le passage des pirates russes (18 juin 860), mais ce n'est lĂ  qu'une hypothèse, encore qu'elle soit très vraisemblable. A cĂ´tĂ© du sanctuaire, ou dans l'Ă©glise mĂŞme, il y avait une chapelle dĂ©diĂ©e Ă  la Mere de Dieu. La restauration de l'autel de la Vierge par saint Ignace, alors dĂ©posĂ©, eut le don d'irriter Photius. Celui-ci cria au scandale et envoya sur-le-champ deux mĂ©tropolites de ses amis, Amphiloque de Cyzique et ThĂ©odore de Patras, avec un fonctionnaire civil, PantalĂ©on Bothros, pour rĂ©parer ce prĂ©tendu sacrilège. Les deux prĂ©lats firent transporter la pierre sur le rivage et la plongèrent quarante fois dans la mer pour la purifier ! Les dĂ©tails du rĂ©cit de Nicetas permettent du moins de situer cette chapelle de la Vierge et par consĂ©quent l'Ă©glise des Quarante- Martyrs au milieu de l'ile, car VicĂ©tas le dit expressĂ©ment. Si le monastère Ă©tait dĂ©diĂ© aux Quarante-Martyrs, comme le suppose le P. Pargoire, c'est donc au centre de Plati qu'il faudrait en chercher les traces. Malheureusement, les ruines que l'on y rencontre, comme en divers autres points de l'ile, sont trop informes pour que l'on puisse ĂŞtre fixĂ© avec certitude sur l'emplacement du couvent ignatien. Des fouilles sĂ©rieuses donneraient peut-ĂŞtre quelques rĂ©sultats. On est aussi mal renseignĂ© sur la fortune de cette maison religieuse que sur son emplacement. Il semble cependant qu'elle existait encore dans la seconde moitiĂ© du XIe siècle, puisque Plati est signalĂ©e comme ayant un couvent dans le chrysobulle de Manuel Ier Comnène (mars 1158). Par contre, au dĂ©but du xive siècle , il n'y avait plus d'habitant dans l'ile, comme on le voit par un texte de Pachymère. Le 21 avril 1308, l'archidiacre Constantin MĂ©litĂ©niotès, qui achève de mourir dans la prison oĂą il est dĂ©tenu depuis de longues annĂ©es Ă  cause de sa fidĂ©litĂ© Ă  l'union avec Rome conclue au concile de Lyon (1274), demande Ă  ĂŞtre dans une des petites iles dĂ©sertes qui avoisinent Constantinople. L'empereur Andronic II, dĂ©fĂ©rant Ă  ce dĂ©sir, l'ensevelit Ă  Plati. Il est assez probable que le monastère de saint Ignace resta un certain temps sans moines, au moins au commencement du XIe siècle. Ce qui porte Ă  le croire, c'est qu'on trouve Ă  cette Ă©poque des prisonniers politiques Ă  Plati. Leur prĂ©sence au sein d'une maison religieuse s'explique malaisĂ©ment. Par ailleurs, l'ile n'est pas tellement grande qu'elle pĂ»t offrir assez de place pour une prison en dehors de l'enceinte du monastère. En 1027 ou 1028, nous y voyons un gĂ©nĂ©ral de Constantin VIII. Le patrice Basile, fils de Romain SclĂ©ros, s'Ă©tant pris de querelle avec le Bulgare Prousian, stratège des Bucellaires, les deux adversaires se provoquèrent en champ clos et eurent ainsi le premier duel qui soit signalĂ© chez les Byzantins. A cette nouvelle, qui fit scandale, le faible empereur craignit quelque noir dessein de la part de gens assez hardis pour se faire justice Ă  eux-mĂŞmes par les armes. Aussi cassa-t-il les deux gĂ©nĂ©raux de leur grade et les relĂ©gua-t-il, Prousian Ă  Plati, Basile Ă  Oxia. Prousian finit du reste par recouvrer sa libertĂ©. Quelques annĂ©es plus tard, la mĂŞme prison servit au logothète Constantin Dalassèn. Son hostilitĂ© contre Michel IV Parapinace lui valut, en dĂ©pit des serments les plus sacrĂ©s, d'ĂŞtre interne dars l'ile de Plati (3 aoĂ»t 1034). Pour que le couvent soit signalĂ© comme en plein exercice dans le chrysobulle de Manuel ler Comnène (1158), il faut qu'il ait Ă©tĂ© restaurĂ© après l'internement de Constantin Dalass?ne. Nous n'avons malheureusement aucun renseignement sur ce point. Nous ne sommes pas mieux fixĂ©s sur les circonstances qui amenèrent la ruine dĂ©finitive de cette maison religieuse. Peut-ĂŞtre fut-elle la consĂ©quence des luttes incessantes entre Latins et Grecs qui accompagnèrent ou suivirent l'Ă©tablissement de la domination franque Ă  Constantinople. Un seul Ă©vĂ©nement est signalĂ© comme se rapportant Ă  Plati avant la chute de la capitale byzantine. C'est la dĂ©faite de la flotte du sultan Moussa devant l'ile, en 1412. Au XIXe siècle, un ambassadeur de la Grande-Bretagne auprès de la Sublime Porte, sir Henri Bulwer, Ă©pris de romantisme, acheta l'ile de Plati et rĂ©solut de s'y construire une demeure princière. Il Ă©leva donc au sommet de l'ile et près de la petite rade deux châteaux de style gothique qui ne furent jamais complètement achevĂ©s. Il fallut faire venir l'eau douce d'Antigoni avant d'avoir des citernes . Après avoir Ă  peu près rĂ©alisĂ© son projet (1857-1865), sir Henri Bulwer renonça Ă  demeurer dans ce nouveau domaine et le vendit au vice-roi d'Egypte qui ne s'y intĂ©ressa guère. Le palais, depuis longtemps abandonnĂ©, tombe de plus en plus en ruines. De l'antiquitĂ© byzantine il reste des traces au-dessus du petit port sur la rive orientale de l'ile et au centre, oĂą des voĂ»tes massives ont fait penser Ă  la prison d'État des empereurs byzantins, alors qu'il s'agit plus probablement du couvent et de l'Ă©glise des Quarante-Martyrs. Enfin, une citerne restaurĂ©e par sir Bulwer semble bien de construction byzantine (R. Janin, Les Ă®les des Princes, Echos d'Orient (1924), 1971 - www.google.fr/books/edition).

 

Oxia

 

Oxia est la plus occidentale parmi les iles des Princes. Elle se trouve à quelque deux kilomètres au nord-ouest de Plati. Son nom n'a pas plus varié que sa forme. C'est toujours l'ile pointue (Oxeia en grec, Sivri-Ada en turc), récif escarpé où l'on peut se demander légitimement s'il y a possibilité de vivre pour des êtres humains. Pas le moindre terrain de culture, rien que des rochers ou poussent des arbustes et des plantes sauvages. Cependant ce récif posséda un monastère célèbre au temps des Byzantins et servit également de prison d'État. La première mention qui en soit faite se rapporte rapporte à saint Platon, oncle de saint Théodore Studite, qui y fut interné par Nicéphore Ier, de janvier 809 à 811. Saint Platon fut-il enfermé dans un simple cachot ou dans un monastère, on ne saurait le dire de façon certaine, mais il ne semble pas que la vie religieuse füt encore implantée à Oxia au début du IXe siècle. En 858, le césar Bardas tenait enfermé dans l'ilot un prétendant au trône impérial, un demi-fou, nommé Gébon, venu de Dyrrachium et qui se faisait passer pour un fils de l'impératrice Théodora, né d'un premier mariage resté secret. Après avoir essayé de compromettre le patriarche saint Ignace avec ce personnage, Bardas fit transporter ce dernier à Prinkipo, à l'automne de 858, et l'y fit mettre à mort aprés de cruelles tortures. Au XIe siècle, on trouve encore dans les cachots d'Oxia deux personnages de marque, Basile Scléros, interné à cause de son duel avec le Bulgare Prousian et qui eut les yeux crevés pour avoir tenté de s'enfuir (1027 ou 1028) et Nicéphoritzès, premier ministre sous Michel VIII Ducas et que Botaniate fit tuer sur ce rocher en 1078. La vie religieuse apparaît de façon certaine à Oxia dans la seconde moitié du XIe siècle, mais il est probable qu'elle y avait déjà commencé depuis un certain temps. Le patriarche Jean d'Antioche (1090 - après 1100) fut un ascète d'Oxia, comme en témoigne la suscription de plusieurs de ses écrits. Michel II Courcouas, patriarche de Constantinople (1143-1146) fut également un Oxite. Après sa démission plus ou moins volontaire, il revint finir ses jours dans le monastère dont il avait été jadis higoumène. Il y trouva à la tête de la communauté un certain Grégoire. Michel ne brigua pas la charge de supérieur, mais vécut en simple moine, avide d'humiliations et non d'honneur. Le chrysobulle de Manuel Ier Comnène signale le monastère d'Oxia parmi les maisons religieuses insulaires de la banlieue de Constantinople (mars 1158). Arsène Autorianos, un autre patriarche de Constantinople, avait débuté dans la vie religieuse à Oxia, sous le nom de Gennade. En 1254, il était higoumène du monastère, quand il fit partie de l'ambassade envoyée à Rome par Jean Vatatzès. Au retour de sa mission, il se retira dans une ile du lac Apollonia, à l'ouest de Brousse. Jean Lascaris vint l'y prendre pour en faire un patriarche. Au moment de sa déposition, lors de son second patriarcat (1267), Arsène passa, pour se rendre à l'ile de Proconnèse (Marmara), où l'empereur Michel VIII Paléologue l'exilait, par le métokhion de Saint-Nicolas, dans le quartier de Barbara, prés de la mer. [...] Il semble que la ruine du couvent suivit d'assez près l'exil du patriarche Arsène Autorianos. En tout cas, il ne reparait plus dans l'histoire. Il possédait deux sanctuaires voisins l'un de l'autre, l'église de l'archange saint Michel qui servait pour les cérémonies religieuses des moines et une chapelle dédiée aux saints martyrs Lucien ou Lucilien, Paula, Claudius, Hypatius, Paul et Denys, fêtés le 9 janvier et le 3 juin. Notons cependant que plusieurs manuscrits disent que ces saints martyrs avaient leur chapelle particulière près de l'église Saint-Michel d'Oxia (R. Janin, Les îles des Princes, Echos d'Orient (1924), 1971 - www.google.fr/books/edition).

 

"terrouer"

 

BYZANCE appelĂ©e Constantinople, et citĂ© tres fameuse (par Strabon tiltrĂ©e Illustre, & de Pline & Justin tres noble) situĂ©e en la Thrace (des modernes appelĂ©e Romanie region des plus fertiles de l'Europe) sur le Goulphe de Ponte, qui separe l'Europe de l'Asie. Sa forme est triangulaire : dont les deux costĂ©s sont baignĂ©s de la mer, le troisiĂ©me est au continent de la terre ferme. Elle a le terrouer fort amene, produisant tous bons fruits necessaires Ă  la vie humaine. L'assiette en est si bien disposĂ©e, que nul vaisseau ne peut sortir ny entrer sans la mercy des Constantinopolitains, qui sont maistres de la mer Pontique. Laquelle pour ce qu'elle a deux bouches opposites, l'vne venant du Propontide, & l'autre de la mer Euxine, est par Ovide appelĂ©e, port de deux mers (Nicolas Nicolay, Dauphinoys, seigneur d'Arfeuille, Les quatre premiers liures des nauigations et peregrinations orientales, 1568 - www.google.fr/books/edition).

 

Le métokhion de Saint-Nicolas, dans le quartier de Barbara, prés de la mer, appartenait au monastère de l'île d'Oxia. La nécessité d'avoir une maison sur la terre ferme se faisait d'autant plus sentir pour les ascètes de l'ile, qu'en dehors de la pêche, ils ne pouvaient rien tirer pour leur subsistance de cet aride séjour (R. Janin, Les îles des Princes, Echos d'Orient (1924), 1971 - www.google.fr/books/edition).

 

"les enfants transportés"

 

Quant à l'orphelinat que certains auteurs, comme le patriarche Constantios, Skarlatos Byzantios et d'autres qui les ont copiés sans vérifier leur assertion, prétendent avoir existé à Oxia, il se trouvait dans la ville même de Constantinople, et non sur ce rocher aride où les moines n'étaient déjà pas à leur aise. L'existence certaine dans la capitale d'un quartier non encore identifié qui portait le nom d'Oxia (Oxeia) a produit plus d'une confusion regrettable chez divers auteurs. Pierre Gilles signalait au XVIe siècle un petit port sur la côte orientale d'Oxia. On peut encore en distinguer les restes des môles, et un peu au-dessus les ruines du couvent de l'Archange Saint-Michel envahies par la végétation. De nos jours, Oxia a fourni des matériaux pour la construction du port de Haïdar-Pacha. Après la révolution jeune-turque de 1908, cet ilot eut un instant de célébrité qu'il partagea avec Plati. C'est là, en effet, que furent déportés les chiens errants qui encombraient les rues de Constantinople. Pierre Gilles prétend que les huitres d'Oxia sont les meilleures de toute la région de Constantinople. De nos jours encore, les pêcheurs fréquentent ces parages, où le poisson abonde.

 

Seuls, les Menées et les Synaxaires la signalent. Ces sources nous apprennent que, le 19 janvier, une synaxe des saints Lucien (Lucilien), Paula et leurs compagnons avait lieu "en tô oikô tou patriarchou Anastatiou en tè Oxeia". Il s'agit très probablement du patriarche iconoclaste du VIIIe siècle (729-752). On s'est perdu en conjectures sur la nature de l'édifice qui portait son nom. Certains en ont fait un orphelinat, comme le patriarche Constantios et Aristarchis bey, etc., d'autres une maison de correction, comme Sc. Byzantios. La plupart la mettent dans l'île d'Oxeia, mais J. Milliopoulos pensait qu'on pouvait tout aussi bien l'attribuer au mont Oxeia, où saint Auxence passa une bonne partie de sa vie. M. Gédéon a penché pour la même hypothèse, puis est revenu à l'île. Le P. Pargoire se prononce nettement en faveur de celle-ci. Il n'est pas douteux cependant que la maison du patriarche Anastase se trouvait dans le quartier urbain d'Oxeia, comme les églises Saint-Lucilien et Saint-Michel, dont elle était voisine. Quant à sa destination, rien ne nous permet de la déterminer (R. Janin, Les îles des Princes, Echos d'Orient (1924), 1971 - www.google.fr/books/edition).

 

L’orphanotrophe est le titre byzantin détenu par le gardien d'un orphelinat (orphanotropheion). Celui qui est à la tête de l'orphelinat impérial de Constantinople, le plus grand de l'Empire byzantin, peut à l'occasion faire partie des principaux dignitaires de l'Empire et participer directement au gouvernement de celui-ci.

 

La capitale, Constantinople, abrite un orphelinat de très grande taille au nord-est de la cité, sur le site de l'ancienne acropole de Byzance. Rapidement, cette institution passe sous le patronage de l'empereur. Selon le Patria de Constantinople, il tire ses origines de plusieurs établissements charitables fondés sous Constance II (337-361) par le patrice et protovestiarite Zotikos, ensuite canonisé par l'Église. De même, une novelle de l'empereur Léon Ier le Thrace fait de lui le premier à porter le titre d'orphanotrophe. Au ve siècle, le prêtre Nikon ainsi que le futur patriarche Acace de Constantinople se succèdent comme orphanotrophes dans la capitale, tandis qu'un autre futur patriarche, Euphémius, occupe le même poste à Néapolis.

 

Certains de ses détenteurs détiennent aussi d'autres offices, notamment l'eunuque Jean l'Orphanotrophe, véritable régent de l'Empire à la fin du règne de Romain III Argyre (1028-1034), avant de mettre sur le trône son frère Michel IV (1034-1041) puis son neveu Michel V (1041-1042). Nommé comme orphanotrophe par Romain III, il devient ensuite moine et se départit de ses titres séculiers, gardant seulement celui d'orphanotrophe.

 

L'orphelinat impérial est restauré après un séisme à la fin du règne de Romain III mais il est de nouveau endommagé à l'époque d'Alexis Ier Comnène (1081-1118). L'empereur, engagé dans un grand nombre d'œuvres charitables, crée un véritable quartier comprenant des institutions pour les aveugles, les mutilés et les invalides, ainsi que les vieillards. Il rénove aussi l'orphelinat et le dote d'importants revenus ainsi que d'une école pour les orphelins (fr.wikipedia.org - Orphanotrophe).

 

Jean l’Orphanotrophe (né en Paphlagonie, mort le 13 mai 1043) est un eunuque et le frère aîné de l’Empereur byzantin Michel IV. Il est originaire de Paphlagonie, au sein d'une famille de changeur de monnaies, un métier alors mésestimé. Il a de nombreux frères dont deux, Georges et Constantin, sont eunuques comme lui. Il se rend à Constantinople où il entre au service de l'empereur Basile II, comme protonotaire. Il sert ensuite Romain III Argyre dont il gagne rapidement la confiance, après avoir été orphanotrophe, soit responsable de l'orphelinat de la ville.

 

Quand Romain III s'éteint en 1034, dans des circonstances troubles, Zoé s'unit immédiatement à Michel et lui permet de devenir empereur. Jean l'Orphanotrophe devient rapidement l'équivalent de son premier ministre, dans le cadre d'un régime largement basé sur les membres de la famille proche de Michel IV. Sous Michel IV, Jean l'Orphanotrophe exerce une influence déterminante sur l'administration intérieure. Il exile notamment le duc d'Antioche, Constantin Dalassène, remplacé par un de ses parents (fr.wikipedia.org - Jean l'Orphanotrophe).

 

Deux faits de la vie religieuse byzantine semblent bien expliquer cette irruption des saints dans l’illustration du Psautier. L’affadissement, à Byzance, du sel exégétique, une diminution certaine du goût de la recherche. La dévotion aux saints qui va grandissant dans l’Eglise grecque. Au milieu du IXe siécle a lieu le triomphe des Iconophiles. On peint 165 images de Notre-Seigneur, de la Sainte Vierge, des saints aussi. A l’office on se met à lire la Vie des saints. Cette lecture avait commencé avant le IXe siècle, mais l’usage s’en est développé et s’est installé définitivement au IXe et dans les siécles suivants : les siécles de nos manuscrits. Ces deux faits expliquent et l’invasion des images hagiographiques

 

5. Zotique : H, Ps. 64, 10 d: «Tu leur as préparé la nourriture, Et voici comment tu la leur as préparée.» Un saint nimbé mettant la main sur la téte d’un des enfants qui sont en groupe devant lui, pas de nom, mais à peu prés sûrement S. Zotique l’Orphanotrophe de Constantinople (Louis Mariès, L'irruption des saints dans l'illustration du psautier byzantin, Analecta bollandiana, Tome LXVIII, 1950 - archive.org).

 

Lucilien, honoré dans l'île d'Oxya et dans le quatrier de Constantinople de même nom, est fêté le 3 juin. Il est accompagné d'enfants.

 

Vers 250. A Byzance (Constantinople), les saints martyrs Lucilien et quatre enfants, qui se nommaient Claude, Hypace, Paul et Denis. Lucilien était auparavant prêtre des idoles; mais, étant devenu chrétien, il fut, après divers tourments, jeté dans une fournaise avec ces enfants; une grosse pluie éteignit le feu et ils en sortirent tous sains et saufs; enfin, Lucilien fut mis en croix et les enfants décapités; ils consommèrent ainsi leur martyre sous le président Sylvain. Vers 273. Au même lieu, sainte Paule, vierge et martyre, qui fut arrêtée comme elle recueillait le sang de ces Martyrs, battue de verges et jetée dans le feu; mais, en ayant été délivrée, elle fut enfin décapitée au même endroit où Lucilien avait été crucifié (Les petits Bollandistes vies des saints de l'Ancien et du Nouveau Testament, Tome 6 : du 19 mai au 13 juin, 1872 - www.google.fr/books/edition).

 

Il reçut le Baptême et devint un fervent chrétien. Il se mit aussitôt à enseigner quelques enfants auxquels il communiqua sa ferveur. Parmi les enfants que saint Lucilien instruisit, il y en avait quatre, Claude, Denis, Hypace et Paul, qui s'étaient généreusement déclarés ses élèves et chrétiens comme lui (Jacques-Albin-Simon Collin de Plancy, Grande vie des saints, Tome 11, 1873 - www.google.fr/books/edition).

 

Cf. quatrain II, 7 - Deux dents en la gorge - 1636 mis en rapport avec Louis XIV où apparaissent "des déportés aux isles" dont un avec "deux dents en la gorge".

 

"ligues"

 

En grec "summachia" (Charles Alexandre, Dictionnaire francais-grec, 1861 - www.google.fr/books/edition).

 

L'attrait de Byzance, qui passe pour être généreuse, pousse des chefs étrangers à venir chercher fortune dans l'Empire, où ils s'engagent avec leur propre troupe. [...] Aux étrangers venus de pays au-delà des frontières de l'Empire s'ajoutaient les contingents des ethnies vaincues établis dans l'Empire qui, de ce fait, n'étaient plus vraiment des étrangers, tels les Slaves des sklavinies aux VIIe-IXe siècles, les Bulgares ou les Petchénègues, actifs dans les armées des Comnènes. Ponctuellement, l'empereur renforçait ses troupes en appelant des alliés (symmachoi), y compris des païens qu'il embauchait le temps d'une campagne, sans qu'ils fussent destinés à intégrer les cadres de l'armée régulière, mais en les laissant combattre sous leurs propres chefs (Jean-Claude Cheynet, Le monde byzantin. Tome 2: L'Empire byzantin (641-1204), 2006 - www.google.fr/books/edition).

 

Prusianos (Presianos, Persianos, Presam), enfermé dans l'île de Plati, était bulgare.

 

La mort de Jean Vladislav, tsar de Bulgarie, en 1018, entraîna la soumission de la Bulgarie; les principaux chefs bulgares se rendirent. Peu après, la tsarine Marie, veuve de Jean Vladislav, avec toute sa famille se présenta à Basile II et s'en remit à sa clémence. Seuls, trois des fils de Jean Vladislav songeaient à prolonger la lutte, mais ils durent vite y renoncer et vinrent à leur tour faire leur soumission au camp impérial de Deabolis. Basile II les accueillit favorablement. Prusianos, l'aîné des fils, fut titré magistros; ses deux frères, dont les noms ne sont pas indiqués, furent titrés patrices. Plus tard, Prusianos fut nommé stratège des Bucellaires. Plus tard, au début du règne de Romain III Argyre, vers 1029, Prusianos, ayant conspiré avec la Porphyrogénnète Théodora, fut, d'abord, enfermé au couvent de Manuel, puis, devant la gravité de son cas, on se décida à le faire aveugler. Sa mère, la tsarine Marie, qui était vraisemblablement complice, fut exilée. Aaron, frère de Prusianos, eut une carrière brillante. Titré patrice, en 1018, il obtint, dans la suite, les titres de vestis et de maître. Gouverneur du Vaspourakan, il mena plusieurs campagnes contre les Turcs Seldjoucides. Aaron occupa un commandement important dans l'armée impériale, lors de la lutte contre Isaac Comnène, révolté et qui avait épousé Catherine soeur de Prusianos et d'Aaron. Une autre soeur de Prusianos et d'Aaron épousa Romain Kourkouas, qui fut aveuglé par ordre de Constantin VIII (Rodolphe Guilland, Titres et fonctions de l'Empire byzantin, 1976 - www.google.fr/books/edition).

 

Acrostiche : DLCN, (fils) D'Elcana

 

Dans le calendrier éthiopien Lucilien et Samuel sont fêtés le même jour.

 

LE 9 DE SANĂŠ (3 juin). En ce jour mourut le grand prophète Samuel. Le père de ce saint se nommait Helqana, de la tribu de LĂ©vi, de la race d'Aaron, le prĂŞtre; sa mère s'appelait Anne et elle Ă©tait stĂ©rile. A cause de sa prière et de son insistance auprès de Dieu, — qu'il soit toujours louĂ© ! - Dieu lui donna ce prophète et elle l'Ă©leva chez elle trois annĂ©es, puis le prĂ©senta au sanctuaire de Dieu comme elle en avait fait le veu avant qu'elle ne l'eut conçu, et il servit le prĂŞtre Éli jusqu'Ă  ce qu'il fut grand. [...] Salut Ă  Samuel qui grandit, depuis son enfance, dans le sanctuaire de Dieu.

 

En ce jour également fut martyrisé saint Lukilyános [Lucilien] (Ignazio Guidi, Le synaxaire éthiopien : mois de sané, Patrologia orientalis, Volume 1, Numéro 5, 1971 - www.google.fr/books/edition).

 

La situation domestique de SamuĂ«l, dans la maison d'HĂ©li, mĂ©rite une attention particulière, Ă  raison de l'influence qu'ont dĂ» exercer sur son caractère toutes les circonstances de son Ă©ducation : cet enfant est comme orphelin dans une famille Ă©trangère (Constantin-François Volney, OEuvres complètes de C.-F. Volney : Histoire de Samuel, Tome 6, 1821 - www.google.fr/books/edition).

 

Elkana (Elqanah «El a acheté») est un personnage biblique qui appartient à la tribu de Lévi et qui habite à Ramataïm-Tsofim. Il est qualifié de prophète dans le Talmud (fr.wikipedia.org - Elkana).

 

Les reliques de Samuel arrivèrent à Constantinople le 18 mai 406, puis furent déposées dans une église construite à cet effet dans le quartier de l'Hebdomon ("hebdo" : sept) (voir JANIN, ÉM, p. 449-450) (Pierre Gilles, Itinéraires byzantins, traduit par Jean-Pierre Grélois, 2007 - www.google.fr/books/edition).

 

La capitale byzantine est la Nouvelle Jérusalem où viennent se recueillir des pèlerins venus de tout le monde chrétien (Jean-Claude Cheynet, Les capitales d'empires, Les villes capitales au Moyen Âge, 2019 - www.google.fr/books/edition).

 

Typologie

 

Le report de 2077 sur la date pivot 1028 donne -21.

 

La reine candace Amanitore (née vers 50 av. J.-C., morte en 20 apr. J.-C.) est la fille de la reine Amanishakhéto. Elle règne de l'année 1 avant J.-C. à l'année 20 sur le royaume de Koush, couvrant le territoire de la Nubie, correspondant actuellement au sud de l'Égypte et au nord du Soudan. Plusieurs sources indiquent que ce pourrait être elle la candace qui est mentionnée dans la Bible, dans le passage sur la conversion de l'Éthiopien par l'apôtre Philippe dans les Actes des Apôtres (Actes 8, 26–40). Cet Éthiopien qui lisait le livre d'Isaïe est désigné comme eunuque, haut fonctionnaire de Candace, reine d'Éthiopie, et surintendant de tous ses trésors. Saint Luc, rédacteur des Actes, utilise le mot «candace» comme un nom propre; c'était le nom générique des reines-mères d'Éthiopie selon Poswick, le nom des souveraines du royaume de Koush ou de Méroé en Nubie alors appelée Éthiopie selon Gerard. D'ailleurs si Amanitore est bien morte en 20 apr. J.-C., elle ne peut pas régner encore à l'époque de la prédication de l'apôtre Philippe Amanitore fait partie des derniers grands constructeurs du royaume de Koush (fr.wikipedia.org - Amanitore).

 

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