Quatrième croisade

Quatrième croisade

 

VIII, 83

 

2091

 

Le plus grand voile hors du port de Zara,

Pres de Bisance fera son entreprise,

D'ennemy perte & l'amy ne sera,

Le tiers Ă  deux fera grand pille & prinse.

 

Venise et la croisade

 

En 1202, le doge persuade les Croisés de prendre le port de Zara, puis de marcher sur Byzance qui est enlevée d'assaut, en 1204 (Paul Guichonnet, Histoire de l'Italie, Que sais-je ?, 1992 - www.google.fr/books/edition, Morten St. George, Incantation of the Law Against Inept Critics: A Guide to Cryptic Thinking, 2005 - www.google.fr/books/edition).

 

"Le tiers Ă  deux" : les deux tiers

 

Quelle que soit la provenance des trĂ©sors byzantins de la basilique de Saint-Marc, leur qualitĂ© exceptionnelle nous remet en mĂ©moire la description que Robert de Clari a faite des objets pillĂ©s pendant le sac de la citĂ© impĂ©riale : "Jamais depuis que ce monde fut crĂ©Ă©, un aussi grand bien, aussi noble, aussi riche, ne fut vu ni conquis, ni au temps d'Alexandre, ni au temps de Charlemagne, ni avant, ni après, et je ne crois pas, pour ma part, que dans les quarante plus riches citĂ©s du monde, il y aurait autant de biens qu'on en trouve Ă  l'intĂ©rieur de Constantinople. Et d'ailleurs les Grecs dĂ©claraient que les deux tiers du bien du monde Ă©taient Ă  Constantinople et le troisième tiers Ă©pars dans le monde. Et ceux-lĂ  mĂŞmes, qui devaient garder le bien, ceux-lĂ  prenaient les joyaux d'or et ce qu'ils voulaient" (Le TrĂ©sor de Saint-Marc de Venise: exposition Galeries nationales du Grand Palais, 1984 - www.google.fr/books/edition).

 

NicĂ©tas Acomitas, un tĂ©moin byzantin, raconte : “Au son de la trompette, et brandissant leurs Ă©pĂ©es nues, ils se mirent Ă  piller les maisons et les Ă©glises. Ils brisèrent les saintes images adorĂ©es des fidèles. On ne saurait songer sans horreur Ă  la profanation qu'ils firent dans la Grande Église (Sainte-Sophie). Ils brisèrent l'autel, entièrement composĂ© de matières prĂ©cieuses, et s'en partagèrent les fragments. Ils firent entrer dans la nef des mulets et des chevaux pour emporter les vases sacrĂ©s, l'argent ciselĂ© et l'or qu'ils avaient arrachĂ©s de la chaire, du pupitre et des portes. Avec une fureur sauvage, ils violaient toutes les femmes, et surtout les plus dignes de respect, les plus vertueuses, les jeunes filles les plus innocentes, les religieuses consacrĂ©es Ă  Dieu. Toute la ville n'Ă©tait que dĂ©sespoir larmes et gĂ©missements" (RenĂ© Guerdan, La SĂ©rĂ©nissime: Histoire de la RĂ©publique de Venise, 1971 - www.google.fr/books/edition).

 

Acrostiche : LPDL

 

Il y a plusieurs traductions françaises de l'Argenis, entr'autres celles de L.P.D.L. (Louis-Pierre de Longue). Paris, 1728, 3 vol. in 12. De l'abbé Josse, Chartres, 1732, 3 vol. in 12. Et la traduction libre abrégée de Savin, Paris, 1771, 2 vol. in 12. (Nouveau manuel de bibliographie universelle par messieurs Ferdinand Denis, P. Pincon et de Martonne, Tome 1, 1857 - www.google.fr/books/edition).

 

L'Argenis, roman allégorique, sut publié à Paris, en 1621, à Londres en 1622, à Francfort en 1630, à Amsterdam en 1642. La traduction française publiée à Paris en 1625, chez Nicolas Buon, rue St-Jacques, à l'enseigne St-Claude et de l'homme sauvage, est ornée du beau portrait de Barclay, gravé par Mellan, d’un frontispice de L. Gaulthier, et d'un portrait de Louis XIII à l'âge de 20 ans. Le jeune roi a le visage long mais point décharné et son apparence n'est nullement maladive, ses cheveux sont courts et frisés, sa moustache est encore naissante, ses yeux sont beaux, assez vifs, avec une expression pensive. Une grande collerette entoure le menton et se dresse au-dessus de la partie inférieure de l'oreille. C'est à ce jeune roi que Barclay, alors à Rome, avait dédié son livre en 1621. Cette dédicace, où l'on voit avec quelle sagacité, trois ans avant que Richelieu fût ministre, Barclay démêlait le caractére du jeune roi, et l'invitait à ne pas être indulgent, à châtier les ennemis du repos public, à réprimer les duels. å protéger les bonnes lettres, fut écrite à Rome, au mois de Juillet 1621 : c'est le dernier écrit de Barclay; il mourut un mois après (Alfred Gérardin, Jean Barclay, Mémoires de la Société philotechnique de Pont-à-Mousson, Volume 1, 1874 - www.google.fr/books/edition).

 

L'Argenis se situe en Sicile qui est le sujet du quatrain suivant VIII, 84 - RĂ©volution sicilienne - 2091-2092 (A. M. de Mouchemberg, La seconde partie de l'Argenis, Tome 1, 1625 - www.google.fr/books/edition).

 

Typologie

 

Le report de 2091 sur la date pivot 1204 donne 317.

 

Le texte connu sous le nom de «Donation de Constantin» se présente comme une lettre autographe, écrite par l'Empereur Constantin au «pape» Sylvestre Ier (314-355). Le plus ancien manuscit que nous en possédions, daté du IXe siècle, est déposé à Paris, à la Bibliothèque Nationale de France. La lettre comporte deux parties, une «confession» (confessio), dans laquelle, en l'an 315, Constantin, à la suite d'une guérison miraculeuse de la lèpre, dont il attribue l'origine à l'intercession de Sylvestre, se déclare converti au christianisme et baptisé et la «donation» proprement dite (donatio), dans laquelle l'Empereur, en 317, annonçant qu'il se retire à «Constantinople», déclare qu'il donne pouvoir (potestas) au au Pape sur la partie occidentale de son empire, et commandement sur les Églises d'Orient en tant que successeur de saint Pierre, lequel a primauté sur les autres apôtres. Les guillemets sont de nous. La lettre n'aurait pu porter le nom de Constantinople pas encore ainsi nommée, mais de Byzance. Personne, avant Lorenzo Valla, n'a retenu cette incongruité (idem pour le titre de "pape") (Claude-Gilbert Dubois, Mémoire dévoyée, Histoire manipuler. Peut-on légiférer sur l'histoire, Le temps de la mémoire II: soi et les autres, 2007 - www.google.fr/books/edition).

 

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