La Fronde dans le Sud-Ouest

La Fronde dans le Sud-Ouest

 

VIII, 85

 

2092-2093

 

Entre Bayonne & Ă  sainct Iean de Lux,

Sera pose de Mars le promontoire :

Aux Hanix d'Aquilon Nanar hostera lux,

Puis suffoqué au lict sans adiutoire.

 

"Mars la promotoire" : Cap de Mars

 

Les trois chartes de Mont-de-Marsan trouvées en 1810, auxquelles M. Hatoulet assigne, d'après la copie de 1400 qu'il a éditée, la date de 1141, constatent la reconstruction de cette ville, détruite par les Normands, par Guillaume Loup, comte de Bigorre, vicomte de Marsan et autres lieux, sur les terres où l'empereur Charlemagne l'avait établie (Ferdinand Béchard, Droit municipal au moyen age, Tome 2, 1862 - books.google.fr).

 

La IIe charte de Mont-de-Marsan finit ainsi : «ceci fait sur les terres du cap de Mars, en la paroisse de Saint-Pierre du Mont, en la vicomtĂ© de Marsan, le 19 du mois d'avril, l'an de l'incarnation du Seigneur, mil cent quarante-et-un, rĂ©gnant le BenoĂ®t fils de Dieu, et sous lui en France Louis le Pieux; en Marsan et Bigorre Pierre; Ă©vĂŞque Ă  Aire aujourd'hui Bonhomme. Paix aux hommes de bonne volontĂ© (1141)» (Charles Sorbets, Histoire d'Aire-sur-l'Adour (des origines au XIXe siècle), 2023 - books.google.fr).

 

De so testimonis, En Pee de Gourgues, En Arnal de Castra, etc..., nobles homes cavers miles. So fayt sober las terras de Cap-de-mars... lo dieds-naou do mees d'aprill, anno ab incarnat. Dominj mille ung cent quadragingtung (IIe charte).

 

Les chartes exhumées en 1810, qui tendraient à établir l'existence au Mont de Marsan d'une cité antérieure (Cap de Mars), bâtie par Charlemagne, à son retour de Roncevaux, sur les débris d'un temple de Mars ruiné par P. Crassus. V. dans les Chartes de Mont-de-Marsan (M. de M. Ve Leclercq, 1850), publiées par MM. Le Camus et Dulamon, seraient des documents apocryphes (Jean-François Bladé, Pierre de Lobanner et les quatre chartes de Mont-de-Marsan, 1861 - books.google.fr).

 

Selon Bladé, ce seraient des faux créés par les découvreurs de 1810, mais peut-être plus anciens, la copie étant datée de 1400.

 

On a un autre promontoire de Mars : Martii promontorium siue Capo Virgineum (Theodor de Bry, Collectio peregrinationum in Indiam occidentalem: Americæ Pars Undecima: Seu Descriptio Admirandi Itineris A Guillielmo Schouten Hollando Peracti, Tome 11, 1619 - books.google.fr).

 

Cap de la Vierge ou des Vierges. Capo Virgine, Capo-Virgineum, promontorium Virgineum, Cap de Virginie, promontoire à l'entrée du détroit de Magellan (Armand-Gaston Camus, Mémoire sur la collection des grands et petits voyages de de Bry et sur la collection des voyages de Melchisedech Thévenot, 1802 - books.google.fr).

 

...promontoire Sacré. Ce cap marque l'extrémité occidentale non-seulement de l'Europe, mais de la terre habitée tout entière (Strabon, Géographie, Tome 1, traduit par Amédée Tardieu, 1867 - books.google.fr).

 

Comme extrémité du mois de Mars, le 31 est l'avant veille du Jeudi Saint de 1648.

 

El apellido Gamboa, originario del País Vasco, desciende de la casa de Guevara y procede del topónimo Gamboa, nombre de un antiguo municipio de Alava. Los Gamboa se difundieron por España aunque este apellido no figura entre los 1500 apellidos más comunes del país. Es más frecuente en Guipúzcoa, donde más del 5% la población lleva este apellido, en Málaga y en Madrid. Los Gamboa salieron de España durante la conquista de América y se establecieron en varios países, entre ellos, Costa Rica, Colombia, Chile, México y Bolivia. Andrés López de Gamboa, nacido en 1542 en la Villa de Durango, Vizcaya, llega al Perú como paje del virrey Conde de Nieva, en 1560. Otro Gamboa, Pedro Sarmiento de Gamboa, nacido en Pontevedra, Galicia, en 1532, fue el comandante de la estación naval española en el Océano Pacífico. En 1579 se le ordenó capturar al pirata Drake, que había salido del Callao hacia el estrecho de Magallanes con once navíos. Al no encontrarlo ni haber podido detenerlo, fue enviado en 1581, por el rey Felipe II de España, a fortificar el estrecho de Magallanes con veinticuatro navíos y dos mil quinientos hombres. Esta vez estableció el fuerte de San Felipe, llamado después, debido a su trágico destino, Puerto del Hambre, la primera población patagónica de Chile, 60 kilómetros al sur de Punta Arenas (es.wikipedia.org - Gamboa (apellido)).

 

Il est possible que l'origine du nom Gamboa soit un dérivé du latin campus (domaine), ou du cambo celtique qui est le nom de plusieurs sources d'eaux auxquelles on attribue des vertus médicinales. de fait, il existe au Pays Basque français une population appelée Cambo-les-Bains. D'autre part, le mot ganboa en basque signifierait qui est en haut (fr.wikipedia.org - Gamboa).

 

Le 11 dĂ©cembre 1586, VendĂ´me emmena Pedro Sarmiento Ă  Mont-de-Marsan oĂą il le prĂ©senta Ă  M. de Castelnau, colonel huguenot qui y rĂ©sidait entourĂ© d'une garnison de cinq compagnies et de cinquante cuirassiers montĂ©s lĂ©gers avec lesquels il guerroyait contre les catholiques des villes de Dax et de Saint Sève dont le gouverneur est un Seigneur de Poyanne, un catholique courageux qui luttait contre ces hĂ©rĂ©tiques. Lors de sa capture, le courrier destinĂ© Ă  Votre MajestĂ© ainsi que les papiers personnels de Pedro Sarmiento furent saisis. Pour obtenir sa libertĂ©, le drogman qui lui servait de guide, un natif de Irun du nom de Ramas, membre de la suite de Juan de Arbelaes, courrier de Irun, rĂ©vĂ©la aux luthĂ©riens que Pedro Sarmiento Ă©tait un personnage bien plus important que lui-mĂŞme qu'il fallait tenir sous bonne garde car il valait une forte rançon. Que Dieu lui pardonne le mal qu'il a pu faire aux grands et aux petits ! Quelques jours après, ils exĂ©cutèrent le capitaine et les soldats de Pedro Sarmiento. A cette occasion, un diffĂ©rent surgit entre le colonel, les autres capitaines et VendĂ´me, Ă  propos de celui qui cuisinerait le pauvre prisonnier. Ce dernier Ă©crivit au vicomte de BĂ©arn qui se trouvait Ă  la Rochelle, lui demandant raison de l'injure et de l'absurditĂ© qu'on lui faisait subir alors que l'Espagne et la France, ayant signĂ© un traitĂ© de paix, n'Ă©taient pas en guerre, il lui prĂ©senta le passeport de la reine d'Angleterre, son alliĂ©e, ce qui devait suffire pour traverser le territoire des pays alliĂ©s et confĂ©dĂ©rĂ©s, il le suppliait instamment de lui rendre la libertĂ© et de mettre un terme Ă  cette confusion. Le dit VendĂ´me lui rĂ©pondit par un simulacre de courtoisie, puis il lui dĂ©clara que tout compte fait, il lui Ă©tait impossible de le libĂ©rer car il avait confiĂ© son sort Ă  des parents et amis de M. de la Noue pour que ce dernier nĂ©gocie la libĂ©ration de son fils Telini, prisonnier en Flandres. Lui-mĂŞme, La Noue père, voulait aussi obtenir que l'Espagne le relève de la promesse qu'il avait faite Ă  Votre MajestĂ© de ne plus lui faire la guerre. Pedro Sarmiento rĂ©pondit Ă  VendĂ´me, au colonel Castelnau et Ă  son geĂ´lier, que s'ils souhaitaient obtenir sa coopĂ©ration, ils s'y prenaient mal. Il n'Ă©tait pas digne d'un tel Ă©change et la comparaison entre les deux hommes Ă©tait disproportionnĂ©e, lui, Sarmiento, Ă©tait un homme de paix et Telini un homme de guerre, un tyran capturĂ© en flagrant dĂ©lit les armes Ă  la main. De plus, Votre MajestĂ© ne se soucierait pas plus de lui que d'un vers de terre. Quand bien mĂŞme il serait un grand d'Espagne, il prĂ©fĂ©rerait brĂ»ler vif que se soumettre, ils avaient bien dĂ» s'en apercevoir (RĂ©cit de TomĂ© Hernandez). [...]

 

Le Béarn, dépendait du royaume de Navarre. L'épisode se déroule à l'époque d'Henri III, roi de France de 1575 à 1589, et durant la guerre de 1586, dite guerre des trois Henri, au cours de laquelle Henri, roi de Navarre, vicomte de Béarn et futur Henri IV, commandait les huguenots ou calvinistes français qui luttaient contre le roi et Henri de Guise. [...]

 

Telini est Odet de La Noue, Seigneur de Téligny, et son père, François de la Noue, dit Bras de Fer, qui épousa Marguerite de Téligny et fut le chef des protestants durant la 4ème guerre de religion (1573-74). François de la Noue avait combattu les Espagnols dans les Flandres en 1570, puis en 1580, date à laquelle il fut capturé et emprisonné pendant cinq ans par les Espagnols. Il dût racheter sa liberté contre la promesse de ne plus porter les armes contre l'Espagne. (Pedro Sarmiento de Gamboa, Moi, gouverneur du détroit de Magellan: la première colonisation de la Terre de feu, 1581-1584, traduit par André Roussel, 2002 - books.google.fr).

 

"Entre Bayonne... saint Jean de Lux"

 

Abderrame avec vn secours qui luy vint d'Afrique, & ce qu'il pût rassembler d'Espagne, marcha contre Charlemagne, & qu'il eut plusieurs combats entre-eux vers Bayonne, où plus de quarante mille François demeurérent sur la place; de qu'Auger, pere de Roland, y perdit la vie; mais que Charles estant secouru de quantité de Noblesse d'Italie & d'Alemagne, Abderrame fut contraint de se retirer, & Charles assiégea Bayonne, dont le siége dura sept mois. Cependant, Abderrame qui n'avoit pas encore repassé les Monts, fut vaincu, & se sauva en Espagne. Charlemagne le suivit avec la plus grande armée des Chrestiens qui se foit jamais veuë en Espagne, & ayant gagné encore plusieurs batailles, assujétit toute l'Espagne. Mais c'est l'Archevesque Turpin qui le dit, qui n'est pas croyable comme les autres, lesquels asseurent que Charles ayant pris Pampelune, & quantité d'autres places de ces quartiers, marcha vers Saragosse, où Abderrame luy donna bataille, & fut vaincu, avec perte de trente mille Arabes. Qu'aprés cette victoire, Charlemagne passa à vne autre place, qu'il prit de force, & ensuite à Saragosse, qui se rendit à composition. Qu'en suite il retourna en France, pour appaiser vne rebellion; mais que les Gascons se mutinérent en chemin, & se jettérent sur le bagage, à quoy Abi-Arabi consentit, jaloux de voir enlever toutes les richesses d'Espagne (Luis del Mármol Caravajal, L'Afrique, Tome 1, traduit par Nicolas Perrot d'Ablancourt, 1667 - books.google.fr).

 

VERS 3683. - Passent Nerbone... Narbonne n'est pas sur le chemin des Pyrénées à Bordeaux. De là une difficulté réelle. M. Raymond propose l'église d'Arbonne (anciennement appelée Narbonne, comme le prouvent des actes de 1187-1192 et 1303). Cette église est située près de celle de Saint-Jean-de-Luz et conviendrait, par sa situation, à ce passage de notre poëme. [...]

 

Quand Charlemagne rentre en France por la Gascogne et Bordeaux, il est dit que les Français passent Nerbone par force et par vigur. Or Narbonne n'est pas sur le chemin des PyrĂ©nĂ©es Ă  Bordeaux. Qu'en conclure ? Tout simplement que notre trouvère ignorait la gĂ©ographie. Il savait, par une tradition poĂ©tique très-ancienne, que Charlemagne, en revenant de Roncevaux, s'Ă©tait rendu maĂ®tre de Narbonne. Et mĂŞme ce rĂ©cit fut un jour intercalĂ© dans le Rolando de Venise. Sans penser Ă  mal, le poĂ«te a donc Ă©crit le nom de Narbonne, et peut-ĂŞtre les mots par force e par vigur indiquent-ils que l'auteur de notre Roland pensait vaguement Ă  la lĂ©gende d'un siĂ©ge et d'une conquĂŞte par Charlemagne. Mais voici une raison plus dĂ©cisive : dans une Apocalypse du XIIe siècle, appartenant Ă  M. Ambroise Firmin Didot, Nerbona est placĂ©e tout près de Cesaraugusta, et sur le chemin mĂŞme qu'ont dĂ» suivre les Français. Encore un coup, on n'a pas assez remontĂ© aux cartes du moyen âge, et elles sont d'une autoritĂ© irrĂ©cusable (LĂ©on Gautier, La Chanson de Roland: texte critique, traduction et commentaire, grammaire et glossaire, 1875 - books.google.fr).

 

Les Poyanne et Mont-de-Marsan

 

Bertrand III de Baylenx, baron de Poyanne. Né vers 1545, baron de Gamarde, seigneur d’Onard, enseigne de la compagnie de gendarmes d'Antoine de Grammont, puis lieutenant dans la compagnie de François de Cassagnet, maréchal de camp gouverneur de Dax, du Château Vieux de Bayonne et de Saint Sever en 1567, il démissionne pour raison d’age en faveur de son fils en 1597. Sénéchal des Lannes, jusqu'en 1607, date a laquelle il obtient du roi que son fils lui succède. Lieutenant du roi, commandant des troupes de la sénéchaussée des Lannes en 1585. En 1589 il commande la compagnie des Ordonnances du Roi.

 

S’illustre à la prise de Mont de Marsan aux protestants en septembre 1580. (Il y est d’ailleurs blessé à la main droite). Il en devient gouverneur et entreprend de démolir les fortifications, travaux interrompus sur intervention d’Henri III en faveur d’Henri de Navarre qu’il combat et pourchasse jusqu’à Nérac. Décède en septembre 1613 (baylenx.blogspot.com).

 

Bernard de Baylens, Baron de Poyanne, Conseiller d’Etat. Fils de Bertrand de Baylens et de Louise de Cassagnet-Tilladet, il obtient après la mort de son père le gouvernement de Dax et la charge de Sénéchal des Landes vers 1610. Après le rattachement du Béarn à la couronne en 1620, ses pouvoirs militaires sont accrus. C’est ainsi qu’il est nommé gouverneur de Navarrenx le 17 octobre 1620. Suite à la révolte des protestants béarnais et à la destitution du Duc de La Force, le Roi le nomme Lieutenant Général du Roi en Navarre par provision du 20 avril 1621. En 1622, il mate une révolte protestante au cours de laquelle Antonin de Castelnau-Tursan avait tenté de soulever une partie des Landes autour de Mont-de-Marsan dont il était gouverneur. Personnage fastueux, il fait reconstruire le château familial à Poyanne (Landes) entre 1624 et 1627. Nommé Chevalier des Ordres du Roi et du Saint-Esprit le 14 mai 1633, il devient Marquis de Poyanne vers la même époque. En 1636, il fait face à une invasion espagnole par Saint-Jean- Pied-de-port et sera nommé Maréchal de Camp par brevet du 10 avril 1637. La même année, il organise la défense des Landes face à la révolte des Croquants du Périgord en mettant en état les places de Dax et de SaintSever et en convoquant les milices locales, ainsi que le banc de la noblesse. Entre décembre 1644 et février 1645, Bernard de Poyanne est contraint de s’enfermer dans le château de Dax avec les siens, face à une révolte populaire contre la gabelle. Il décède au cours du mois de mai 1646.

 

(Jean-Gabriel-)Henri de Baylens, Marquis de Poyanne et de Castelnau, Baron de Baylens, Clermont, Mimbaste, Poyartin, etc., Lieutenant Général au gouvernement de Béarn et de Navarre, Gouverneur de Navarrenx, de Dax et de Saint-Sever, Sénéchal des Landes de Bordeaux, fils du précédent. Né en 1601, il succède à Bernard de Poyanne dans ses charges, ce qui en fait le représentant du Roi dans les Landes, en même temps que le chef de file de la noblesse landaises. Comme, son père, il se comporte en fidèle serviteur de la royauté, en particulier pendant la crise de la Fronde où il participe activement, quoique sans grands éclats, aux opérations militaires. Entre 1663 et 1667, lors de la révolte contre la gabelle, il s’efforce de protéger ses sujets contre les excès et la répression et de défendre les privilèges locaux. Il sera nommé Chevalier des Ordres le 31 décembre 1661. Louis XIV lui ayant refusé un régiment qu’il destinait au vicomte de Turenne, Poyanne quitte la Cour sans prendre congé et se retire en Gascogne. Mais, bientôt, las de bouder, il sollicite la permission d’y revenir. Le roi lui fait d’abord répondre qu’il peut rester où il est, puis, sur les instances du duc de Gramont, il autorise son retour. Henri de Poyanne résidait peu à Navarrenx et les jurats de la ville étaient contraints de se déplacer s’ils voulaient le rencontrer. Il meurt à Saint-Sever en mars 1667 (bearndesgaves.fr).

 

Nous nous arrêtâmes donc deux jours à Puyhoo, à sept ou huit lieues de Bayonne, pour nous occuper de cette recherche. Là, on nous indiqua le château de Poyanne, situé à deux lieus de Tartas, sur la rive gauche de l'Adour, dans une contrée très-retirée (André François Miot de Melito, Mémoires, Tome 3, 1873 - books.google.fr).

 

A la frontière espagnole

 

Le duc d’Epernon avait été écarté du commandement des troupes par Mazarin qui le jugeait "incapable et suspect" pour riposter à la Fronde du Parlement de Bordeaux, et qui le remplace par La Meilleraye. Le manque d'argent du côté du roi et le manque de vivre du côté des Bordelais conduisent à un traité qui démet Epernon de son poste de gouverneur.

 

Libéré (février 1651), Condé reçut le gouvernement de la Guyenne en échange de celui de la Bourgogne donné à d'Epernon (mai 1651). Ennemi de Mazarin qui s'exile et du duc d'Epernon, Condé fut accueilli à Bordeaux, à Agen et dans toutes villes avec de grandes manifestations d'enthousiasme. Installé à Bordeaux, il intrigua en vue de chasser Mazarin et de se faire nommer à sa place. Le Parlement, la majorité des villes et des grands seigneurs de la province se rallièrent à lui. Il conclut une alliance avec l'Espagne, arma ses partisans et marcha sur Paris. Il battit Turenne qui tentait de l'arrêter et entra dans la capitale le 2 juillet 1652. Finalement, Paris, fatigué, conclut la paix tandis que les partisans de Condé les uns après les autres. Lui-même s'enfuit en Belgique le 13 octobre 1652. Huit jours plus tard, le roi entrait triomphalement à Paris. Mazarin entrera à son tour le 7 février 1653 acclamé aussi par les Parisiens versatiles et las de la guerre. Les hostilités se poursuivirent cependant dans le Sud-Ouest jusqu'à la capitulation de Bordeaux dernier bastion de la guerre civile (24 juillet 1653). C'était la fin de la Fronde, la fin d'une coalition d'intérêts disparates qui avait ruiné le pays (Marcel Garrouste, La Fronde dans le Fumelois, Revue de l'Agenais, Volume 133, 2006 - books.google.fr).

 

Condé était depuis plusieurs mois en Guienne, occupé à fortifier et à étendre l'insurrection à la tête de laquelle il était venu se mettre, et à repousser le plus loin possible dans le midi l'armée royale, commandée par l'habile et expérimenté comte d'Harcourt. Au milieu de succès assez mêlés, il apprit de divers côtés le mauvais tour que prenaient les affaires de la fronde dans le cœur du royaume, les intrigues de Retz à Paris et le fâcheux état de l'armée sur les bords de la Loire. En recevant ces nouvelles à Bordeaux au mois de mars 1652, Condé vit nettement le double péril qui le menaçait, et sur-le-champ il y fit face à sa manière. Au lieu d'attendre les événemens qui allaient se passer au loin, il se décida à les prévenir, et prit une résolution extraordinaire, assez semblable à ses grandes manœuvres de guerre, qui au premier coup d'œil paraît extravagante, mais que la raison la plus sévère justifie, et où la témérité même n'est qu'une forte prudence. Il forma le dessein de s'échapper de Bordeaux, de traverser les lignes du comte d'Harcourt, de faire comme il pourrait les cent cinquante lieues qui le séparaient de la Loire et de Paris, d'y paraître tout à coup, et de se mettre lui-même à la tête de ses affaires. Il laissait derrière lui en Guienne des forces imposantes qui permettaient d'y attendre avec sécurité les succès qu'il allait chercher. En s'emparant d'Agen, de Bergerac, de Périgueux, de Cognac, et même un moment de Saintes, et en poussant ses conquêtes dans la Haute-Guienne, du côté de Mont-de-Marsan, de Dax et de Pau, il avait fait de Bordeaux la capitale d'un petit royaume riche et populeux, entouré de tous côtés d'une ceinture de places fortes, communiquant avec la mer par la Gironde, et admirablement placé pour attaquer et pour se défendre. Ce royaume, comme adossé à l'Espagne, en pouvait recevoir de continuels secours par Santander et par Saint-Sébastien, et une flotte espagnole devait s'avancer vers la tour de Cordouan, amenant des subsides et des troupes, tandis que la flotte du comte du Dognon, partie des îles de Ré et d'Oléron, venant la rejoindre, pouvait aisément contenir et même battre la flotte royale, qui se formait à Brouage sous le duc de Vendôme. En 1650, pendant la prison des princes, Bordeaux s'était défendue plus de six mois contre une armée considérable où la reine avait conduit le jeune roi, et que Mazarin dirigeait en personne. (Victor Cousin, La fin de la Fronde, Revue des deux mondes, Volume 20, 1859 - books.google.fr).

 

CondĂ© Ă©tait adorĂ© Ă  Bordeaux, lui et toute sa famille, en raison de la haine qu'on portait Ă  son prĂ©dĂ©cesseur, l'impĂ©rieux duc d'Épernon. Le parlement de Bordeaux Ă©tait tout aussi engagĂ© dans la fronde que celui de Paris, avec qui il s'Ă©tait uni par une dĂ©claration solennelle. Au-dessous du parlement Ă©tait un peuple ardent et brave, qui fournissait une nombreuse milice. CondĂ© avait nommĂ© le prince de Conti son lieutenant-gĂ©nĂ©ral : un prince du sang donnait du lustre Ă  l'autoritĂ©, dominait toutes les rivalitĂ©s, et devait rendre l'obĂ©issance plus facile (Victor Cousin, La fin de la Fronde, Revue des deux mondes, Volume 20, 1859 - books.google.fr).

 

En 1651, dit M, Baylac, les Espagnols firent une nouvelle tentative pour surprendre Bayonne. Un certain Pedro Moñez Mantilla, espagnol, qui s'Ă©tait retirĂ© Ă  Saint-Jean-de-Luz pour se soustraire Ă  la justice de son pays, fut l'artisan de ce complot. La chronique rapporte qu'il confia son dessein au baron de Watteville, gouverneur de Saint-SĂ©bastien, et que s'Ă©tant engagĂ© Ă  introduire les Espagnols dans le Château-Vieux, moyennant la promesse de sa grâce et d'une rĂ©compense, il se rendit Ă  Bayonne et trouva le moyen de prendre des empreintes en cire des clefs du fort; mais une lettre interceptĂ©e et la pĂ©nĂ©tration inquiète d'une certaine Marion Garay, chez qui Pedro Moñez logeait Ă  Saint-Jean-de-Luz, firent dĂ©couvrir toute la machination. On trouva dans la chambre du perfide Espagnol les empreintes des clefs dĂ©jĂ  fabriquĂ©es et la copie d'une lettre Ă©crite au baron de Watteville. Il fut condamnĂ© Ă  mort par sentence du sĂ©nĂ©chal, du 1er avril 1651 : sa tĂŞte attachĂ©e Ă  un poteau resta exposĂ©e pendant plusieurs jours aux regards du public, sur le boulevard du Château-Vieux. Le corps de ville accorda une pension annuelle de 300 livres Ă  la fidèle Garay (FĂ©lix Morel, Bayonne, vues historiques et descriptive, 1846 - books.google.fr).

 

Monsieur Hanix

 

Le 7 juillet 1650, on sut qu'il y avoit eu une grande sĂ©dition Ă  Dax au sujet d'un gentilhomme nommĂ© Hanix, fort aimĂ© dans la ville, que Saint-PĂ© avoit mis en prison parce qu'il lui avoit fait un appel, et que le peuple, par l'affection qu'il lui portoit, autant que par la haine qu'il avoit contre Poyanne et contre tout ce qui Ă©toit dans sa dĂ©pendance, l'avoit tirĂ© de prison Ă  main armĂ©e, et ensuite forcĂ© ceux qui Ă©toient dans la citadelle de remettre dans la ville tout le canon et toutes les munitions. La princesse crut qu'elle devoit tâcher de profiter de cette conjoncture, en Ă©crivant comme elle fit Ă  Hanix, aux consuls, et Ă  plusieurs gentilshommes du voisinage, offrant secours aux premiers, et priant ceux-ci de s'aller jeter dans la ville. Le 8, elle Ă©crivit encore au baron, qui lui avoit offert ses services, qu'il ne pouvoit lui en rendre un plus grand que de fomenter cette affaire : et sur ce qu'un conseiller dĂ©putĂ© du prĂ©sidial vint me trouver pour me dire que sa compagnie s'emploieroit volontiers pour faire dĂ©clarer cette ville-lĂ  pour les princes, si l'on vouloit lui promettre que lorsqu'on feroit la paix on leur feroit rendre la juridiction de Tartas, qui en avoit Ă©tĂ© distraite pour la donner Ă  celui de NĂ©rac quand on le crĂ©a, la princesse, Ă  qui je le prĂ©sentai, après lui avoir fait beaucoup d'amitiĂ© le renvoya avec une lettre au prĂ©sidial, par laquelle elleles assura de s'employer en temps et lieu pour cela; ce qu'elle feroit d'autant plus volontiers, qu'en leur fai sant plaisir elle dĂ©sobligeroit les habitans de NĂ©rac, qui avoient reçu les troupes du duc d'Epernon, et refusĂ© les siennes (Pierre Lenet, MĂ©moires, Collection des mĂ©moires relatifs Ă  l'histoire de France, 1826 - books.google.fr).

 

Le pluriel "Aux Hanix" pourrait symboliser toute une partie de la population de Guyenne ou de Dax en révolte contre le gouvernement de Mazarin.

 

Pierre Lenet (?-3 juillet 1671) est fils et petit-fils de président au Parlement de Dijon. Attaché à la maison de Condé, Pierre Lenet est protégé du prince de Condé, père du Grand Condé. En 1641, il devient procureur général au Parlement de Dijon en survivance de son père et en plus procureur général à la table de marbre (juridiction des eaux et forêts à cause d’une table de marbre au Parlement de Paris utilisée à la fois pour les festins et par cette juridiction). Il est Conseiller d’État en 1643 ou 1645. Lenet s’éloigne de Condé au moment où celui-ci rompt avec la cour, en septembre 1649, et se met au vert à Dijon. Il se croit cependant obligé de s’engager en faveur des princes après leur arrestation. Il négocie en 1651, le traité des princes avec l'Espagne (fr.wikipedia.org - Pierre Lenet).

 

Condé avait de bonne heure envoyé Lenet à Madrid pour y conclure avec l'Espagne un traité qui lui assurât des subsides et des soldats. Ce traité avait été signé le 6 novembre 1651; et même avant qu'il fût ratifié officiellement, l'habile diplomate avait persuadé au premier ministre espagnol, don Luis de Haro, en vertu d'engagements antérieurs négociés en Flandre par Sillery, de faire entrer dans la Gironde la flotte qui était toute prête à Saint-Sébastien (Victor Cousin, Madame de Longueville études sur les femmes illustres et la société du 17. siècle par Victor Custin: Madame de Longueville pendant la fronde, 1651-1653, 1867 - books.google.fr).

 

Bernard de Nogaret de La Valette (né en 1592 à Angoulême, mort 25 juillet 1661 à Paris), duc d'Épernon (d'Espernon) et de La Valette, est un gentilhomme et militaire français du XVIIe siècle.

 

En tant que Gouverneur de Guyenne, il fut chargé de contenir les frondeurs bordelais dirigés par le Parlement. Il se signala, à l'exemple de son père, que par sa rapacité, sa hauteur, sa brutalité et ses vices (fr.wikipedia.org - Bernard de Nogaret de La Valette d'Epernon).

 

Il était soupçonné même de crimes atroces (on l'accusait d'avoir empoisonné sa première femme (Mémoires de madame de Motteville, p. 555) (Henri Martin, Histoire de France depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1789, Tome 14, 1846 - books.google.fr).

 

Dans la mesure oĂą l'on trafique les mots "Aquilon" et "Nanar", pourquoi ne pas le faire pour "Hanix" ?

 

"Aquilon" : Aiguillon ?

 

En dehors de l'Ă©pisode de l'Ă®le de Ruach, les vents ne jouent plus un grand rĂ´le dans le Quart Livre de 1552. Cela se comprend. Rabelais, dans cette seconde partie, ne perd pas de vue, Ă  proprement parler, le thème du «navigage», puisqu'on y trouve l'Ă©pisode des Paroles gelĂ©es, du Physetère, du Calme plat, mais il est certain que celui-ci passe tout Ă  fait Ă  l'arrière-plan, les grandes escales symboliques et satiriques absorbent toute l'attention. Nous ne trouvons donc ici que deux noms de vent. Le premier est aguyon (ch. XXIX), terme fort rare que Rabelais lui-mĂŞme prĂ©tend «breton et normand» et qui ne se rencontrerait que chez lui, si SainĂ©an n'avait eu la bonne fortune de le trouver dans un mĂ©moire sur les «Termes nautiques du Calvados» dĂ» Ă  un instituteur de Maisy qui confirme son existence en Normandie avec le sens que lui donne Rabelais dans la Briefve Declaration. Le mot a prĂŞtĂ© Ă  une amusante mĂ©prise : SainĂ©an y a vu une variante de aiguillon, «l'aguyon, c'est-Ă -dire l'aiguillon de vent»; il n'en est rien, aguyon n'est autre chose que l'antique Aquilon, le vent du Nord, qui n'a jamais passĂ© pour un vent particulièrement «serain et delicieulx».

 

«Tout vous est aquilon, tout me semble zĂ©phir» dit le ChĂŞne au Roseau et Rabelais, tout au contraire : «vent doulx, serain et plaisant, comme en terre est Zephyre» ! Il aut bien croire qu'il ne se trompait pas, puisque l'instituteur de Maisy dit, de son cĂ´tĂ©, «Ayon ou ayon de vent : brise». Le vent du Nord est-il vraiment si «souef» pour les marins normands ? Peu nous importe, ce qui est sĂ»r c'est qu'aguyon n'Ă©voque plus un vent d'une direction dĂ©terminĂ©e, mais une qualitĂ© de vent. Rabelais le compare au «Zephyre» : cette fois encore la comparaison explique l'emploi qu'il en fait. Pantagruel et ses compagnons viennent d'essuyer l'effroyable tempĂŞte que l'on sait; ils ont abordĂ© aux Ă®les des Macraeons; tandis qu'ils devisaient de la mort des HĂ©ros avec un un «vieil Macrobe» l'Ă©quipage a changĂ© de vĂŞtements, fait «chère lie», avec l'aide du peuple de l'Ă®le «rĂ©parĂ© le briz», la mer s'est apaisĂ©e (François Rigolot, Etudes rabelaisiennes, 2015 - books.google.fr).

 

De se voir victorieuse

Sur l'hiuer iniurieus,

Qui l'auoit trop offancée

De mainte grêle elancée

D'un Aguillon furieus. (Ronsard, Livre I, Ode XVII)

 

En 1578, Ronsard corrige l'audace de l'expression aux derniers vers : on attendrait plutĂ´t le pluriel d'aiguillons furieux, c'est-Ă - dire comme Ă  coups d'aiguillons furieux. Comme il use dans la variante de ce vers d'injurieus, il modifie le v . 151 et change de en sous pour Ă©viter une nouvelle fois de rĂ©pĂ©ter de. [...]

 

Laumonier considère, Ă  tort semble-t-il, qu'Aguillon doit se lire Aquillon. Mais aguillon = aiguillon n'est pas rare au XVIe siècle. Huguet en cite plusieurs exemples de Rabelais et d'Amyot. Ronsard a d'ailleurs modernisĂ© la forme en 1567 : aiguillon. Il est vrai que le vent de 1578 fait plutĂ´t penser Ă  Aquilon (Louis Terreaux, Ronsard, Correcteur de Ses Ĺ’uvres: Les Variantes Des Odes Et Des Deux Premiers Livres Des Amours, 1968 - books.google.fr).

 

(Juillet 1650) L'abbé Pichon amena en mon logis un gentilhomme de la terre de Caumont, travesti en paysan, qui me vint demander un homme ou deux de commandement, pour lesquels il donneroit otage, pour se mettre avec lui à la tête de quatre cents hommes conspirés, pour se saisir d'Aiguillon, poste fort avantageux et fort aisé à fortifier, étant dans la pointe du confluent du Lot et de la Garonne. Il m'offrit encore de nous faire surprendre Marmande, et obtenir une porte ouverte six heures entières pendant la nuit. Les ducs, à qui je menai ce gentilhomme, lui firent comprendre qu'il falloit différer cette entreprise jusqu'à ce qu'on fût en état de tenir la campagne et de les soutenir; et me chargèrent de lui donner un chiffre pour entretenir correspondance avec lui. Le désir de profiter fait former continuellement des desseins, lesquels on juge pour la plupart chimériques; mais on n'ose les rebuter. Il faut entretenir commerce avec tout le monde dans un parti, et se résoudre à perdresouvent du temps et de l'argent mal à propos. [...]

 

Un nommé Garros vint me proposer encore de surprendre Dax par le moyen d'un conseiller de ce lieu-là qui étoit ennemi mortel de Poyanne, qui en étoit le gouverneur. Les ducs lui dirent la même chose qu'ils avoient dite sur le sujet d'Aiguillon. Tous ces faiseurs de propositions commencent en faisant parade de leur zèle au service de ceux auxquels ils s'adressent, et finissent en leur demandant quelque chose qui leur est propre (Mémoire de Lénet) (Collection complete des memoires relatifs a l'histoire de France, depuis le regne de Philippe Auguste jusqu'au commencement du dix-septieme siecle, 1826 - books.google.fr).

 

"Nanar" : Navar., Navarrenx

 

Pendant la Fronde, de 1648 Ă  1653, Henri de Poyanne gouverneur de Navarrenx, Dax et Saint-Sever, en liaison avec le duc de Gramont, Ă  Bayonne, a empĂŞchĂ© toute liaison entre Frondeurs et armĂ©es espagnoles. Il avait reçut ordre de lever deux rĂ©giments Ă  son nom, un de cavalerie et un d'infanterie. En septembre 1652, il avait Ă©tĂ© rejoint par le chevalier d'Aubeterre LĂ©on d'Esparbès de Lussan-Aubeterre, chevalier de Malte fils du marĂ©chal et frère aĂ®nĂ© de la comtesse de Jonzac et du sĂ©nĂ©chal de Guyenne. Aubeterre, ayant amenĂ© des renforts, et Poyanne interdisent le passage de l'Adour aux troupes de Balthazar. Poyanne n'a pas paru en Angoumois et en PĂ©rigord, oĂą combattait Jonzac. Commandant militaire de la rĂ©gion de l'Adour, entre Fronde et paix des PyrĂ©nĂ©es, il a eu probablement Ă  Ă©tablir les deux attestations en faveur de Charles de Batz-Laubidat. Pendant cette pĂ©riode, Jonzac a-t-il Ă©tĂ© envoyĂ© dans le commandement de Poyanne ? Aucun document ne le dit (Patrick Turlan, L'histoire du 57ème rĂ©giment d'infanterie, 1990 - books.google.fr).

 

"hostera lux" : Perdere lumen lucerna

 

Oter la lumiere des lampes; c'est desoler un pais. Jerem. 25. 10. Perdam lumen lucerna: Je ferai celler la lumiere de la lampe: ce qui s'entend des lampes qui Ă©clairoient dans les festins pendant la nuit. Apoc. 18. 23. Prov. 3. 18. Non extinguetur in nocte lucerna ejus: La lampe de la femme forte ne s'Ă©teindra point pendant la nuit: les lampes servent pour les besoins de la vie: au contraire, on n'aura plus besoin de ces moĂŻens dans le ciel. Apoc. 25. 5. Non egebunt lumine lucerna : Parce que JESUS-CHRIST tiendra lieu de tout. c. 21. 23. Lucerna ejus est agnus (Charles Hure, Dictionnaire universel de l'Eriture sainte, Tomes 1 Ă  2, 1715 - books.google.fr).

 

JerĂ©mie 25,10-11 : Je ferai disparaĂ®tre de chez eux les cris de rĂ©jouissance et de joie, les chants du fiancĂ© et de la fiancĂ©e, le bruit de la meule et la lumière de la lampe. Tout ce pays deviendra une ruine, un endroit dĂ©vastĂ©, et ces nations seront esclaves du roi de Babylone pendant 70 ans (topbible.topchretien.com).

 

Les prophéties du Livre de Jérémie parlent de l'Aquilon d'où doit venir la désolation de Babylone qui adore le dieu Mérodac (Chapitre 50). Au chapitre 48, il prêche contre Moab dont les eaux de Nimrim seront désolées. A l'époque d'Ezéchias, le Livre d'Isaïe prophétise aussi, en mentionnant les eaux de Nimrim, contre Moab (Chapitre 15) qui paiera tribut au roi (Chapitre 16) (La Sainte Bible, qui contient le Vieux et le Nouveau Testament, édition Jean-Frédéric Ostervald, Tome 1777 - books.google.fr).

 

La Fronde avait semé la désolation en Gascogne. L'entretien des troupes royales y coûta fort cher; les pillages auxquels elles se livrèrent, notamment en Condomois aggravèrent encore les épreuves subies par les populations. En 1652-1653, les raids de Balthazar ruinérent l'élection des Lannes et le Marsan; Mont-de-Marsan était quasi abandonnée quand des commissaires enquêteurs s'y présentèrent en 1654 (Paul Castéla, Histoire de la Gascogne des origines à nos jours, 1977 - books.google.fr).

 

L'agitation de Bordeaux ne tarda pas à se communiquer à notre pays, où tout fut bouleversé. Fidèle à son passé plein de gloire et soumise au roi qu'elle ne renia jamais, la ville de Dax resta presque seule dans le devoir. [...] Tartas, au contraire, se rangea du côté des princes rebelles; et, dès le commencement même de l'année 1649. [...] L'attitude de Mont-de-Marsan ne fut pas sans reproche. Toutefois, le parti du roi tenait tête aux factieux. Il fallut y envoyer des troupes, et tout un régiment, connu sous le nom de régiment de Guyenne, vint alors y tenir garnison. [...] Obligées d'équiper, de nourrir et de loger les soldats, les populations en détresse furent écrasées d'impôts et réduites à la plus affreuse misère. Le bourg seul de Pontonx dut fournir, en 1649, pour la subsistance du régiment de Guyenne, en garnison à Mont-deMarsan, d'abord toute la taille qui était due, ensuite la somme de mille cinq cents livres (5). Et il n'était pas possible de se soustraire aux exactions. Tous ceux qui refusaient de, payer y étaient contraints par la force. [...] En 1650, la situation ne s'était pas améliorée. [...] L'année 1651 s'ouvrit sous de fort tristes auspices. Le désordre et l'oppression ne firent que grandir. Les compagnies du régiment de la Reine vivaient à discrétion dans la ville et la banlieue de Tartas, qui s'imposaient fort durement. [...] Dès le mois de février 1652, Mont-de-Marsan, malgré des assurances de fidélité au roi, inspirait des craintes sérieuses, et le marquis de Poyanne accourait de Saint-Sever pour s'emparer de la ville suspecte: il fut repoussé (J.F. Gabarra, Les guerres de la Fronde à Pontonx sur l'Adour, Revue de Gascogne: Bulletin Bimestrial de la Société Historique de Gascogne, Tome 19, 1878 - books.google.fr).

 

"Hanix" : l'anis

 

Un compte de l'Artois de 1304 énumère plusieurs variétés : «pour 20 livres de grosse dragée, blanche dragée 48 1., gingem- brat de Montpellier 41 l. 1/2, dragée en plate 30 l., hanix [anis] confit 10 l.» (Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, Volume 123, 1995 - books.google.fr).

 

A Dax, la tourtière (pâte feuilletée, pruneaux) et le pastis landais (brioche à l'anis) sont des desserts appréciés (Monique Veaux, A la découverte de Dax et de sa région, 1978 - books.google.fr).

 

"lict", "lux"

 

On pourrait reconnaître en "lict" et "lux", la commune de Lit et Mixe dans les Landes comme Dax, et le fief de Luc peut-être à Tartas (Landes) (Bulletin, Volume 131,Numéros 1 à 4, Société de Borda, 2006 - books.google.fr).

 

X

 

Beaucoup de "x" dans ce quatrain : deux "lux", "aux", "Hanix".

 

C'est l'épisode célèbre des canons de la Bastille que, bravement et sottement, Mademoiselle a fait tourner contre le roi, pour remplacer son père défaillant, calfeutré dans son Luxembourg. Elle avait obtenu de lui l'ordre écrit d'ouvrir les portes qu'elle porta à l'Hôtel de Ville accompagnée de Mme de Nemours et de Châtillon (Nemours, en péril rue de Charenton, était mari de l'une et amant de l'autre). L'armée de la Fronde, décimée, en lambeaux, est pourtant sauvée. Les jours suivants, Mademoiselle, petite-fille de France, n'hésite pas à caracoler, escortée de cavaliers portant l'étendard rouge à croix de Saint-André, l'emblème d'Espagne (Hubert Méthivier, La Fronde, 1984 - books.google.fr).

 

Cf. quatrain II, 25 (La Grande Mademoiselle : "Espoir et umbre du plus hault mariage", avec Louis XIV).

 

"sans adjutoire" : le jeudi saint et les dominicains ?

 

Aux inhumations on ne dit ni Deus in adjutorium, ni Gloria Patri, en imitation de ce que nous faisons aux funérailles du Sauveur, où nous ne disons pas ces versets, comme nous le verrons dans la partie suivante, au chapitre du Jeudi saint (Guillaume Durand, Rational (XIIIe siècle), traduit par Charles Barthélemy, 1854 - books.google.fr).

 

Au Jeudi Saint, Ă  Prime : Pater, Ave, Credo puis sans chanter et sans Deus in adjutorium [Psaume 69(70)], on dit les Psaumes qui suivent (Frères Saint Jean de Dieu, Paroissien de l'ordre de Saint-Jean de Dieu contenant en latin et en français les offices de tous les Dimanches et des fĂŞtes de l'annĂ©e, 1878 - books.google.fr).

 

Au sein de la CongrĂ©gation de Saint-Louis, les religieux d'Aquitaine Ă©taient en rivalitĂ© avec ceux de la nation de France. Il fallut donc passer un accord pour rationaliser les relations entre ces deux nations Ă  la tĂŞte de la congrĂ©gation. [...] Le dĂ©sĂ©quilibre de la reprĂ©sentation entre les nations de France et d'Aquitaine au chapitre et Ă  la charge de vicaire a Ă©tĂ© la cause des oppositions entre les religieux. La nation de France paraĂ®t avoir Ă©tĂ© favorisĂ©e par cet accord, ce qui signifie que ses religieux estiment avoir Ă©tĂ© prĂ©alablement lĂ©sĂ©s quant Ă  leur reprĂ©sentation au sommet de la CongrĂ©gation de Saint-Louis. Ces articles, non datĂ©s, ne peuvent avoir Ă©tĂ© signĂ©s qu'après la scission de la CongrĂ©gation de Saint-Louis en 1646 : une fois le conflit entre les parisiens et les gascons rĂ©solu, se sont donc maintenus une opposition entre observants et non-observants au sud et un dĂ©sĂ©quilibre entre religieux de l'ouest et religieux de France, au nord. Le maĂ®tre gĂ©nĂ©ral Ridolfi n'Ă©tait donc pas loin de la vĂ©ritĂ© lorsqu'il estimait que la sĂ©paration entre le nord et le sud n'allait rien rĂ©soudre mais peut-ĂŞtre plutĂ´t ouvrir la voie Ă  toutes sortes d'autres revendications fondĂ©es sur la nation, revendications auxquelles lui-mĂŞme refusa donc toute sa vie de donner suite (Ninon Maillard, Droit, rĂ©forme et organisation nationale d'un ordre religieux en France : le cas de l'Ordre des Frères PrĂŞcheurs (1629-1660), 2005 - publications.ut-capitole.fr).

 

La dĂ©position de MaĂ®tre Ridolfi avait eu lieu au moment oĂą les religieux convoquĂ©s pour le Chapitre gĂ©nĂ©ralissime de 1644 affluaient Ă  Rome. Le Chapitre s’ouvrit le 13 mai 1644, veille de la PentecĂ´te. [...] Dès l’ouverture de la session, le Cardinal Poli donna lecture des trois Brefs qui imposaient l’exclusion absolue de RidolfĂ®, de Dominique et Jean-Baptiste de Marinis et d’Ignace Cianti. [...] Les Pères demandèrent Ă  RidolfĂ® Ă  qui ils devaient donner leur suffrage. Se penchant vers un de ses intimes, RidolfĂ® lui dit tout bas : «Turco !». (Daniel-Antonin Mortier, Histoire des maĂ®tres gĂ©nĂ©raux de l'Ordre des Frères PrĂŞcheurs. Tome sixième: 1589-1650, 1913 - archive.org).

 

Maître Turco avait uni les couvents de la congrégation de Saint-Louis, en deçà de la Loire, vis-à-vis de Toulouse, à l'ancienne province de ce nom. A vrai dire, cette province, si vénérable autrefois, mais affaiblie dans son observance, démembrée par les congrégations successives de France et de Saint-Louis, n'était plus que l'ombre d'elle-même. Avant l'union décrétée et imposée avec les couvents réformés de la congrégation de Saint-Louis, elle ne possédait plus, vers 1646, que dix-sept maisons pour les Pères et cinq pour les Soeurs.

 

Ces dix-sept maisons étaient celles de Bayonne, Agen, Condom, Périgueux, Saint-Sever, Lectoure, Saint-Girons, Belvès, Port-Sainte-Marie, la Réole, Morlas, Orthez, Bergerac, Saint-Emilion, Marciac, Génissac, Chastenet. Les cinq monastères de Sœurs le Prouillan de Condom, Saint-Pardoux, Agen, Junies et le Mas-d'Agen.

 

Et ces maisons Ă©taient loin d'ĂŞtre observantes. MaĂ®tre Turco en rĂ©vèle la dĂ©chĂ©ance dans la lettre citĂ©e plus haut. Il crut faire une double bonne action en sĂ©parant les Parisiens des Gascons, c'est-Ă -dire les couvents de la congrĂ©gation de Saint-Louis, en deçà de la Loire, pour Toulouse, de ceux qui Ă©taient au delĂ , afin de rendre la paix Ă  cette congrĂ©gation, tout en unissant les Gascons Ă  la vieille province de Toulouse non rĂ©formĂ©e. Dans sa pensĂ©e, le MaĂ®tre sauvait la congrĂ©gation de Saint-Louis, et, d'autre part, il espĂ©rait que l'union des observants du Midi avec les couvents de la province de Toulouse amènerait peu Ă  peu ces derniers Ă  la vie rĂ©gulière. RĂŞve d'âme gĂ©nĂ©reuse, mais difficile Ă  rĂ©aliser. Il fut vite dĂ©sabusĂ©. On avait dĂ©cidĂ© que, dans la nouvelle province rĂ©formĂ©e, les couvents qui ne pratiquaient pas l'observance, ceux de la vieille portion, comme disent les documents, ne pourraient recevoir de novices. On ne pouvait, en effet, laisser Ă  des religieux non observants le soin de former des novices pour une province rĂ©formĂ©e. Mais les vieux ne l'entendaient pas ainsi. L'union avec les rĂ©formĂ©s s'Ă©tait faite malgrĂ© eux, malgrĂ© leurs protestations et leurs appels au pouvoir sĂ©culier. Ils subissaient le joug des rĂ©formĂ©s par force, avec l'espoir secret de s'en dĂ©barrasser au plus tĂ´t, dès que l'occasion favorable se prĂ©senterait. Et c'est pourquoi, malgrĂ© la dĂ©fense de MaĂ®tre Turco et des Chapitres gĂ©nĂ©raux, ils voulaient quand mĂŞme recruter et former des novices Ă  leur image : sans novices, c'Ă©tait la mort lente, mais sĂ»re. Aussi, dans les couvents non rĂ©formĂ©s, donnait-on l'habit aux postulants, acceptait-on les professions sans scrupule, le regard fixĂ© sur l'avenir. MaĂ®tre Turco avait donnĂ© ordre au Père de Bruix, Prieur de Bayonne, de procĂ©der contre les maisons de la vieille portion qui recevaient des novices. Le Père de Bruix avait les droits de commissaire. Il voulut s'en servir au couvent d'Agen, oĂą il se rendit pour les fĂŞtes de Pâques de 1648. Mal lui en prit. La nuit du mercredi au jeudi saint, 2 avril, pendant qu'il reposait tranquillement dans son lit, sa cellule fut envahie par de jeunes religieux qui enfoncèrent la porte. A leur tĂŞte Ă©tait Albert Abbasteins, fugitif du couvent rĂ©formĂ© de Bordeaux. Il Ă©tait une heure du matin. Ces jeunes rĂ©voltĂ©s se jetèrent sur le Père de Bruix, le rouèrent de coups de bâton, le ligotèrent et lui enlevèrent ses patentes de commissaire avec la permission Ă©crite qu'il avait de se rendre Ă  Paris. Ils criaient. «Mort Ă  ce traĂ®tre, l'ennemi de notre province qui nous a vendus et vient ici pour nous dĂ©truire avec sa commission du GĂ©nĂ©ral et de Bosside !» Le Père Bosside Ă©tait le Provincial rĂ©formĂ©. Bref, le pauvre Père de Bruix, mis Ă  mal, avait perdu ses patentes. Il Ă©crivit, pour en rĂ©clamer d'autres, Ă  MaĂ®tre Turco, qui les lui envoya, et, malgrĂ© toutes les oppositions, les prises d'habit faites au couvent d'Agen furent dĂ©clarĂ©es nulles. Parmi les jeunes gens qui, bien innocemment, avaient reçu l'habit des PrĂŞcheurs et en furent privĂ©s, se trouvait le Père Thomas Souèges, l'auteur de l'AnnĂ©e Dominicaine. Il alla reprendre la vie dominicaine authentique au couvent de Toulouse, dont il devint le fils (Daniel Antonin Mortier, Histoire des maĂ®tres gĂ©nĂ©raux de l'Ordre des frères prĂŞcheurs, Tome 7 : 1650-1904, 1914 - books.google.fr).

 

Cf; quatrain suivant VIII, 86 avec le dominicain Guillaume-Pierre Godin (ou Godieu).

 

L'Ă©glise de Bruix, annexe de Puyol, Ă©tait contiguĂ« au château; elle n'existe plus depuis quelques annĂ©es. En rappelant que Pierre de Castelnau, lors de la fondation de Geaune, avait donnĂ© deux mille journaux de ses terres pour former le territoire de la nouvelle bastille, le marquis de Poyanne se disait seigneur de tout ce territoire, et Ă  ce titre, il revendiqua le patronage de la cure de Bruix. Cette revendication donna lieu Ă  des procès longs et coĂ»teux (Joseph LĂ©gĂ©, Les Castelnau-Tursan, Tome 2, 1887 - books.google.fr, J.M. Fritz, Un lignage du Tursan du XIe au XIVe siècle : les seigneurs de Miremont, Bulletin trimestriel de la SociĂ©tĂ© de Borda, Volumes 132 Ă  133, 2007 - books.google.fr).

 

Henri de Baylenx baron de Poyanne fut marié en 1639 avec Jeanne-Marie de Castille, héritière d'Antonin, marquis de Castelnau de Tursan (Baron de Cauna, Armorial des Landes - (Livre 3-a), 2020 - books.google.fr).

 

Le père d'Henri de Poyanne, catholique, était opposé à Antonin de Castelnau, réformé, en particulier dans la révolte protestante de 1621.

 

Antonin de Castelnau-Castille «sénéchal et gouverneur de la ville et pays de Marsan, Tursan, Gabardan, et bas Albret», avait épousé à Grenade (13 août 1616) dans la maison de Jean de Cornau, avocat, et selon le rite de la religion prétendue réformée, Jeanne de Valier, fille de messire Jesbaham de Valier, écuyer, baron de Pujo, Montagut, Maurrin, Arthassen, chevalier de l'Ordre du Roi, capitaine de cinquante hommes d'armes, et de Jehanne de Poyanne.

 

En 1622, c'était la seconde fois que le nom de Poyanne faisait triompher à Mont-de-Marsan la cause royale. Son père l'avait une première fois enlevée aux protestants, en 1580, par un coup de main d'une hardiesse et d'un bonheur sans égal. Poyanne occupa militairement la place (Joseph Légé, Les Castelnau-Tursan, Tome 1, 1887 - books.google.fr).

 

En 1273, Clèdes était comprise dans la baillie de Geaune. Le quartier de Bruix à Geaune fut rattaché à Clèdes. Fief de la famille Bruix, d'une noblesse élevée et fort ancienne, il émerge dans le Tursan jusqu'à ne pas devoir d'hommage aux Castelnau, les seigneurs puissants de Geaune. Les jurats de cette ville connurent avec les Bruix, des démêlés au sujet de la nobilité de leurs terres. En 1270, on trouve Vital, seigneur de Bruix, rendre hommage à Louis IX. Vers 1500, un de Bruix émigre à Bayonne et fonde une nouvelle souche. En 1620, Bruix faisait partie du marquisat de Geaune avec haute, moyenne et basse justice. François de Bruix, seigneur de Clèdes, est baron de Miramont en 1647 (David Chabas, Villes et villages des Landes, Tome 4, 1968 - books.google.fr).

 

Le Tursan se trouve au sud d'une ligne entre Dax et Mont-de-Marsan (fr.wikipedia.org - Tursan).

 

Bruix nom de maison familiale de Clèdes s'énonce toujours "Brusch" (Jean Louis Despons, Eustache de Bruix: 1759-1805, amiral du Premier Empire et sa famille du Tursan, 1973 - books.google.fr).

 

En 1652-1653, nouveau procès devant le lieutenant du sénéchal. Biarritz, dans quelque grande circonstance ou peut-être à propos du Carême, a tenu à avoir un prédicateur réputé, un moine dominicain de Bayonne, le frère Bidassouet. Restait la note à payer; 24 livres parurent suffisantes, ce qui était beaucoup pour l'époque. Après témoignage du révérend père de Bruix (Bruchs), la communauté de Biarritz dut payer 96 livres (paysbasqueavant.blogspot.com).

 

"Lux" : Laluque, La Luque, et Vincent de Paul

 

Vers 1478, Alain d'Albret vicomte de Tartas vendit la seigneurie de Pontonx à Raymond de Boyrie, d'une famille béarnaise, le 20 février 1481. Il devint seigneur de Poy ou Pouy, baron de Pontonx, de Rion et de Laluque, seigneur de Lesgor, Carcen, St Jean et St Pierre de Lier, Vic et Gousse, du bois de Beguin et des péages du Brassenx. Son descendant, Gilles de Boyrie vend la baronnie de Laluque à Gabriel du Sault (1591-1641) Chevalier Baron de Laluque, Seigneur de l'Espine et Conseiller du Roy (fr.wikipedia.org - Laluque).

 

Les Boyrie se nomment assez souvent de Pouy (ou Poy), du nom d'une des seigneuries acquises par ces achats, et à partir de Gilles de Boyrie, au milieu du XVIe siècle, il semble même que leur nom disparaisse pour ne garder que «de Pouy» (bourg à côté de Dax) (Bulletin trimestriel de la Société de Borda, Volumes 132 à 133, 2007 - books.google.fr).

 

Vincent de Paul avait été appelé à Bordeaux de par sa fonction en 1623; il vint à Pouy, une dernière fois, à cette occasion, auprès des siens qu'il n'avait pas revu depuis vingt ans environ; pieds nus (c'était alors courant à la campagne), il alla dire la messe à Buglose en la sainte chapelle (qu'il n'avait pas connue auparavant). [...] L'évêque de Dax Arnaud de Boyrie (1499-1503) répandit sur nos Landes : les frères de Sainte-Marthe lui attribuent le don d'une statue de la Mère de Dieu où ? A Dax, au Sablar, à Notre-Dame du Bout-du-Pont, dont il fit ou refit l'oratoire (René Cuzacq, Les statues de la Vierge dans l'art ancien landais, 1970 - books.google.fr).

 

Cette illustre famille de Boyrie eut la gloire de donner deux évêques à l'église de Dax: Bertrand, frère de Raymond et le fils de Raymond, Garsias-Arnaud, qui succéda à son oncle sur le trône épiscopal. Arnaud de Boyrie vivait au commencement du XVIe siècle et il est connu surtout par sa grande dévotion envers la sainte Vierge (J.B. Gabarra, Pontonx sur l'Adour, Revue de Béarn, Navarre et Lannes: partie historique de la Revue des Basses-Pyrénées et des Landes, Volumes 1 à 2, 1883 - books.google.fr).

 

Le pouvoir royal et les dominicains

 

Toutefois les affaires de l'État ne faisoient pas Ă  Jules Mazarin perdre de vue celles de sa maison. Fra Michel Mazarin, son frère selon la chair, religieux de l'ordre de Saint-Dominique, fut promu aux fonctions de maĂ®tre du sacrĂ© palais apostolique, au dĂ©triment de sujets qui Ă©toient plus dignes que lui de cette faveur, qui l'avoient mieux mĂ©ritĂ©e par leurs travaux et leurs services. Ce ne fut pas tout : il monta Ă  la suprĂŞme dignitĂ© de son ordre, dont il fut nommĂ© gĂ©nĂ©ral, quoique le père Ridolfo, de bienheureuse mĂ©moire, son prĂ©dĂ©cesseur, vĂ©cĂąt encore. Ce bon père ne s'Ă©toit attirĂ© sa disgrace par aucune faute; car c'Ă©toit un moine d'une grande vertu. Il avoit Ă©tĂ© sacrifiĂ© Ă  un pur caprice du cardinal Barberino. Plus tard, il fut rĂ©intĂ©grĂ© dans sa place par le pape Innocent X; et il y termina ses jours, comme chacun sait. Michel Mazarin fut ensuite crĂ©Ă© cardinal de Sainte-Claire par Urbain et archevĂŞque d'Aix avec soixante mille Ă©cus de rente. Sa promotion le força d'abandonner le gĂ©nĂ©ralat, qui fut donnĂ© au père Turco. Enfin la reine de France l'envoya avec le titre de vice-roi en Catalogne, d'oĂą il revint Ă  Rome pour son plaisir; et l'Ă©tĂ© suivant il trouva dans cette ville la mort que lui avoient prĂ©parĂ©e ses dĂ©sordres, ainsi que le peu de soin qu'il prenoit de sa personne (C. Moreau, Histoire anecdotique de la jeunesse de Mazarin, Tome 1, 1863 - books.google.fr).

 

Michel Mazarin, né Michele Alessandro Mazzarini ou Mazzarino le 1er septembre 1605 à Pescina, mort le 31 août 1648 à Rome, est cardinal-prêtre de Sainte-Cécile-du-Trastevere. Il est le frère du cardinal Mazarin, principal ministre de l'État français de 1643 à 1661 (fr.wikipedia.org - Michel Mazarin).

 

Les religieux étaient un instrument d'influence entre les différents États. Jusqu'à la veille de sa mort, Mazarin accorda aux différents religieux français un soutien non négligeable pour adosser leur réseau international à la couronne de France. (Bertrand Marceau, Mazarin, Rome et les moines, Mazarin, Rome et l'Italie: Première partie, Histoire, 2021 - books.google.fr).

 

Le roi, le Conseil de conscience, où siégeait cependant Vincent de Paul, ne savaient à qui entendre. On voulait la paix, on voulait la concorde, et surtout on voulait sauvegarder l'observance régulière. Le roi fit exprimer à Maître Turco son désir de supprimer les commissaires qu'il avait institués, et dont l'œuvre, loin d'être pacifiante, avait surexcité davantage Parisiens et Gascons. Maître Turco se rendit à ce désir. [...]

 

Il y avait Ă  Paris un homme dont l’influence Ă©tait considĂ©rable, unique mĂŞme, Ă  la Cour de France : c’était celui que tous appelaient M. Vincent, et que nous vĂ©nĂ©rons Ă  genoux sous le nom de saint Vincent de Paul. Les adversaires de l’union de la province de Toulouse avec les couvents de la CongrĂ©gation de Saint-Louis s’efforcèrent de mettre de leur cĂ´tĂ© M. Vincent. Tromper un saint Ă©tait chose assez difficile, surtout un saint Ă  l’âme limpide et simple comme saint Vincent de Paul. On essaya cependant. Deux des principaux opposants, le Père Raymond Labat et le Père Biarrote, eurent devant M. Vincent une sorte de confĂ©rence avec le Père Bernard Bosside, frère de Vincent Bosside, Provincial de Toulouse et agent de MaĂ®tre Turco en France. Les opposants firent quelques propositions d’accommodement, qu’ils disaient propres Ă  fortifier l’union de la province. Évidemment M. Vincent ne voulut rien dĂ©cider sans le MaĂ®tre de l’Ordre, et les trois interlocuteurs durent en rĂ©fĂ©rer Ă  MaĂ®tre Turco. Sa rĂ©ponse est pĂ©remptoire ; on peut la rĂ©sumer en deux lignes : «Je n’accepte pas que les opposants me fassent des conditions. Qu’ils se soumettent d’abord Ă  mes ordres, Ă  ceux du Chapitre, Ă  ceux de la commission des Cardinaux et Ă  ceux du Pape; nous verrons après ce qu'il y aura lieu de faire pour la paix.»

 

Cette lettre de Maître Turco est du 21 décembre 1648. Le même jour, il écrivait à M. Vincent. [...] Maître Turco écrivit aussi, le 2 janvier 1649, au roi de France, Louis XIV, à la reine mère et au Cardinal Mazarin. On voit qu'il avait à cœur de consolider son œuvre. Il ne vit pas le plein succès de ses efforts (Daniel-Antonin Mortier, Histoire des maîtres généraux de l'Ordre des Frères Prêcheurs. Tome sixième: 1589-1650, 1913 - books.google.fr).

 

Acrostiche : ESAP

 

"esapa" : V 71. Anc. essappa V 71 1729-1754, -az 1718, -e 1742, 1814, -apa 70 1797, 71 1773, 1786, esappa 1776, -e 1784, esapa 1705. S. f Boucle de fer, anciennt aussi de bois, reliant le timon de la charrue au palonnier. «Une essappa de trait de charrue» (V HĂ©rĂ©m. 1736. Reg. not. M 2/19. AC). «Une esappa de trais de bois» (ib. 1776. Ib . M 3/64). «Une essapa de trait de fer» (Ayent 1797. Not. P.-G. Aymon. AC). ComposĂ© de chape 2° ? Identique Ă  V Est èsapa «écheveau» (sous ètsapa) (Louis Gauchat, Glossaire des patois de la Suisse romande, Tome 1, 1924 - books.google.fr).

 

Cette accalmie dure jusqu'en 1650, malgrĂ© quelques alertes, toujours causĂ©es par les mauvaises nouvelles qui arrivaient de Bordeaux, ce «clouaque de pestilence», et qui mirent en Ă©moi en 1646, 1647, 1649, les administrations municipales d'Agen, Auch, Condom, Lectoure. La vie paisible de nos populations reprenait d'autant mieux son cours que c'en Ă©tait Ă©galement fini, on le croyait du moins avec les troubles politiques et militaires des luttes de la Fronde : la paix de Saint-Germain en 1649 avait mis fin Ă  la première Fronde. Une affiche placardĂ©e dans Paris, en 1650, pouvait dire : «Plus de colporteurs dans la rue ! Le paysan Ă  sa charrue, Tous les chicaneux au Palais; C'est le moyen d'avoir la paix !» La première partie du XVIIe siècle s'achevait donc heureusement dans la paix. HĂ©las ! Beau temps ne dure guère. La rĂ©volte reprenait, en 1651, en Guyenne et Gascogne, avec CondĂ© d'une part, Poyanne, le marĂ©chal de Gramont, le comte d'Harcourt de l'autre; les troupes pillaient et rançonnaient villes et villages. La paix des PyrĂ©nĂ©es ne devait terminer dĂ©finitivement les troubles de la Fronde qu'en 1660. Et c'est durant cette mĂŞme pĂ©riode si troublĂ©e, que, bien plus meurtrières que la guerre, la peste et son ordinaire compagne la famine, allaient faire, dans ces mĂŞmes contrĂ©es, d'Ă©pouvantables ravages. C'est la terrible Ă©pidĂ©mie de 1652-1653. PrĂ©parĂ©e peut-ĂŞtre par une très forte inondation de la Garonne, au printemps de 1652, et par la famine et la misère, grandes pourvoyeuses de peste qui suivirent la destruction des rĂ©coltes, il est Ă©vident que les troupes, dans leurs marches incessantes Ă  travers villes et villages de la rive gauche de la Garonne, de Bordeaux Ă  Toulouse ne pouvaient que l'essaimer parmi les populations restĂ©es saines (Bulletin de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique, historique, littĂ©raire & scientifique du Gers, Volumes 29 Ă  30, 1928 - books.google.fr).

 

...Point de colporteurs dans la rue;

Le paysan Ă  sa charrue;

Tous les chicanoux au Palais;

C'est le moyen d'avoir la paix...

 

Dans le même mois de juin 1652, cette affiche offrit aux Parisiens une sorte de traduction du passage de l'Esprit de paix du Père Faure (ou du cardinal de Retz), pamphlet royaliste, mais un peu accommodée aux dispositions des frondeurs (Célestin Moreau, Bibliographie des mazarinades, Tome 1, 1850 - books.google.fr).

 

Dumes, dans le Tursan, mais relevant autrefois des barons de Banos (Navaille) est un tout petit village haut perché. C'est la commune la moins peuplée du canton. En bas de la colline, c'est le Loudon qui coule imperceptiblement, se frayant dans la vallée, sa route vers le Gabas. L'église actuelle a été bâtie vers 1900 et a remplacé une vieille église. [...] "Ne raconte-t-on pas que le château fut rasé par ordre de Richelieu et le sol labouré avec une charrue d'argent pour bien marquer la suprématie du pouvoir royal sur les féodaux révoltés" (R. Latry, maire) (David Chabas, Villes et villages des Landes, Tome 1, 1968 - books.google.fr).

 

Allégresse, paix et charrue

 

Jérémie, XXV,10 : Je ferai cesser parmi eux les cris de joie et les cris d'allégresse, la voix du fiancé et la voix de la fiancée, le bruit de la meule et la lumière du flambeau. (Guillaume René Meignan, M. Renan et le Cantique des cantiques, 1860 - books.google.fr).

 

Ps LXIX,5 : Mais qu'ils se livrent à des transports de joie et qu'ils exultent d'allégresse, tous ceux qui vous cherchent, et qu'ils disent sans cesse Que le Seigneur soit glorifié, ceux qui aiment votre salut. (Fulcran Vigouroux, Jean Baptiste Glaire, La Sainte Bible selon la Vulgate, 1890 - books.google.fr).

 

Dans l'Esprit de paix du P. Faure semĂ© lui aussi dans les rues le 25 juin 1652 : «C'est un mal auquel je ne vois point de remède, Ă©crit en 1651 un pamphlĂ©taire mazarin, que dans les querelles des grands les petits sont les plus intĂ©ressĂ©s; et comme disait un Grec, il n'y a que les valets qui pâtissent de la folie des maĂ®tres». Un autre inconvĂ©nient du soutien populaire, c'est sa fragilitĂ© due Ă  l'instabilitĂ© naturelle et Ă  la versatilitĂ© du peuple. Le cardinal de Retz en parle en connaisseur : «Cet appui n'a qu'un temps, et ce temps mĂŞme n'est pas fort long, par mille accidents qui peuvent arriver dans le dĂ©sordre». TĂ©moin l'attitude des Parisiens lors de l'Ă©largissement des Princes : «Ce mĂŞme peuple qui, treize mois devant, avait fait des feux de joie pour leur prison en fit [...] avec autant de joie pour leur liberté». Cette inconstance du public n'a pas Ă©chappĂ© non plus aux «gazetiers mazarins» et dans son Avis sincère aux bourgeois de Paris, Retz fit bien d'autres fois au cours de la Fronde l'expĂ©rience de la versatilitĂ© populaire, par exemple quand on apprit Ă  Paris la retraite du duc de Lorraine en juin 1652 : «Vous croyez apparemment que la retraite de M. de Lorraine [...] ne fit pas une grande commotion dans les esprits, puisqu'elle avait Ă©tĂ© souhaitĂ©e de tant de gens; elle fut incroyable et je remarquai que beaucoup de ceux qui avaient criĂ© hautement contre son approche crièrent le plus hautement contre son Ă©loignement» (ibid., p. 846). C'est donc l'expĂ©rience politique du Frondeur que traduit cet avertissement de Sacco Ă  Jean-Louis de Fiesque dans la version de 1682 de la Conjuration : «Prendrez-vous confiance dans les bizarreries du peuple ? Craignez plutĂ´t qu'Ă  l'heure mĂŞme qu'il vous aura mis la couronne sur la tĂŞte, si vous en avez la pensĂ©e, il ne songe aux moyens de vous l'Ă´ter» (ibid., p. 1068). Le théâtre du temps de Richelieu avait fortement stigmatisĂ© cette inconstance populaire; rappelons seulement ces vers du vieil Horace Ă  son fils Ă  la fin de la tragĂ©die de Corneille (V, 3, v. 1711-1716). [...]

 

L'auteur, pourtant frondeur, de l'Apologie pour la défense des bourgeois de Paris rappelle tout à la fin de la Fronde la joie populaire lors du retour du Roi dans sa capitale quatre ans plus tôt, après la signature de la Déclaration d'Octobre : «La veille de la Toussaint, y étant arrivé le soir, ensuite les feux de joie furent par toutes les rues et quartiers de la ville, et n'entendais que coups de mousquets et fusils tirés de tous côtés, ce qui dura jusque sur les onze heures du soir, marque de la grande joie que les Parisiens avaient de voir le Roi dans Paris» (Hubert Carrier, Le labyrinthe de l'état: essai sur le débat politique en France au temps de la Fronde (1648-1653), 2004 - books.google.fr).

 

La prière faite, le laboureur pique donc ses bĹ“ufs, et la charrue s'Ă©branle. Derrière la charrue, un petit esclave avec un hoyau, remĂ©diera aux manques de la charrue et «donnera de la peine aux oiseaux» qui voudraient picorer les semences. Le travail ainsi fait sera «travail bien fait», et il sera rĂ©compensĂ© : le ciel exaucera la prière du laboureur. Ses Ă©pis ploieront sous le poids du grain, Ă  moins d'un caprice, toujours possible, des dieux. Alors il pourra remplir ses jarres Ă  blĂ© et en chasser pour longtemps les toiles d'araignĂ©es. Il aura la joie, qu'HĂ©siode a dĂ©jĂ  invitĂ© son frère Ă  rechercher avant toute autre (364-366), de tout trouver chez lui, sans avoir besoin de rien emprunter Ă  ses voisins. Il pourra ainsi passer les jours noirs de l'hiver et attendre en paix «le clair printemps»

 

En France mĂŞme on emploie, suivant les rĂ©gions, des systèmes très divers : celui de l'anneau pendu au joug et celui du trou percĂ© dans le joug sont encore très usitĂ©s. Celui que nous prĂ©sente la terre cuite du Louvre est assez curieux. Le joug est rattachĂ© au timon par une courroie, mais il n'y a pas de cheville traversant joug et timon. Le joug bute contre une cheville qui, dans la marche en avant, porte tout l'effort des bĹ“ufs. En arrière, on voit la trace d'une cassure : peut-ĂŞtre y avait-il lĂ  une saillie ou une autre cheville, destinĂ©e Ă  arrĂŞter le joug, quand les bĹ“ufs reculent (HĂ©siode, Les travaux et les jours, traduit par Paul Mazon, 1914 - books.google.fr).

 

Les très petites gens labouraient leur maigre terrain avec un couple d'ânesses, surtout dans le Tursan, dans une partie de l'Armagnac et dans la lisière du Béarn qui confine au Tursan et à la Chalosse. Ces animaux sont nécessaires au travail de l'homme. Que cau las bèstis enta ha bibe las jéns. Il faut les bêtes pour faire vivre les gens. Naturellement le le bœuf, la vache, le veau dont les mœurs sont spéciales, ont attiré l'attention des habitants et servi à formuler des locutions proverbiales.

 

Emprunter vous met en Ă©tat d'infĂ©rioritĂ© : Lou qui n'a pas boĂ©u ne arĂ©t ne laboure pas coan bo (Qui n'a ni bĹ“uf, ni charrue ne laboure pas quand il veut) (C. DaugĂ©, Le mariage et la famille en Gascogne d'après les proverbes et les chansons, Bulletin de la SociĂ©tĂ© de Borda, Volumes 48 Ă  50, 1924 - books.google.fr).

 

Conflare ou concidere gladios in vomeres : Faire de ses Ă©pĂ©es des socs de charrue; c'est jouir de la paix après la guerre, IsaĂŻe 2. 4.; MichĂ©e 4. 3. Cette prophĂ©tie, qui est la mĂŞme dans les deux prophètes, s'entend du Messie et de l'Ă©tablissement de l'Eglise (Dictionnaire universel de philologie, Tome IV, EncyclopĂ©die thĂ©ologique, 1846 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Si on, reporte la date de 2093 par rapport Ă  la date pivot 1650, on obtient 1207.

 

Jean-sans-Terre s'Ă©tait emparĂ© de Dax et Bayonne, ne voulant pas admettre que sa sĹ“ur reçoive en dot la Gascogne. Le roi de Castille Alphonse III, plus ou moins sollicitĂ© par Philippe Auguste, roi de France et tout autant par son ambition, s'apprĂŞtait Ă  revendiquer par les armes contre le roi Jean-sans-Terre la Gascogne qui avait Ă©tĂ© Ă  sa femme AliĂ©nor, fille d'Henri II. Il avait dĂ©jĂ  su se mĂ©nager des intelligences dans notre pays et gagner quelques partisans Ă  sa cause. Parmi eux se trouvait Fortanier de MaulĂ©on, Ă©vĂŞque de Dax. Avant la fin de cette annĂ©e (1204), il l'attirait donc Ă  Saint-SĂ©bastien avec les Ă©vĂŞques de Bayonne et de Bazas et quelques autres seigneurs gascons. Et lĂ , dans une charte qui nous a Ă©tĂ© conservĂ©e, il traitait Fortanier comme son cher ami, dilecto amico suo, et, usant de ses droits souverains sur la Gascogne dont il se disait dĂ©jĂ  maĂ®tre, il lui accordait en toute possession, Ă  lui et Ă  la cathĂ©drale de Dax, quinze paysans d'AngoumĂ© et de Gaas (7 nov. 1204). Dax fit bon accueil au nouveau prĂ©tendant, et Fortanier ne dut pas ĂŞtre Ă©tranger Ă  cette attitude que contrastait si fort avec celle de Bayonne. Alphonse Ă©choua dans son entreprise de la conquĂŞte de la Gascogne oĂą il pĂ©nĂ©tra rĂ©ellement avec une armĂ©e. Une charte de Jean-sans-Terre confirma plus tard aux habitants de Dax l'exemption de la coutume qu'ils tenaient de ses prĂ©dĂ©cesseurs, Fortanier Ă©tant encore Ă©vĂŞque de Dax. Pendant longtemps, Navarre, frère consaguin du valeureux Pierre, le dernier proprement dit des Vicomtes de Dax, avait donnĂ© Ă  notre citĂ©, dont il Ă©tait chanoine, un exemple de sacrifice et de dĂ©vouement qui l'avait fait aimer de tous. Vers le commencement du XIIIe siècle, Navarre, Ă  qui notre contrĂ©e Ă©tait chère Ă  raison de tous les liens traditionnels et si glorieux qui l'y rattachaient, rĂ©solut de fonder dans le voisinage de la citĂ© de ses aĂŻeux un couvent de l'ordre des PrĂ©montrĂ©s dans lequel il Ă©tait rentrĂ© : Divielle (Dei villa) (Louis Dufourcet, Petite Histoire de la Ville de Dax: Tome Ier : des origines au XVe siècle (1925 - 1940), 2017 - books.google.fr).

 

Navarrus sera Ă©vĂŞque du Couserans (Saint Lizier) en 1208.

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