La Fronde dans le Sud-Ouest VIII, 85 2092-2093 Entre Bayonne & Ă sainct
Iean de Lux, Sera pose de Mars le promontoire : Aux Hanix
d'Aquilon Nanar hostera lux, Puis suffoqué au lict
sans adiutoire. Saint Sébastien Le duc d’Epernon avait été écarté du commandement des troupes par Mazarin qui le jugeait "incapable et suspect" pour riposter à la Fronde du Parlement de Bordeaux, et qui le remplace par La Meilleraye. Le manque d'argent du côté du roi et le manque de vivre du côté des Bordelais conduisent à un traité qui démet Epernon de son poste de gouverneur. Condé fut nommé à sa place en 1651. Condé était depuis plusieurs mois en Guienne,
occupé à fortifier et à étendre l'insurrection à la tête de laquelle il était
venu se mettre, et à repousser le plus loin possible dans le midi l'armée
royale, commandée par l'habile et expérimenté comte d'Harcourt. Au milieu de
succès assez mêlés, il apprit de divers côtés le mauvais tour que prenaient les
affaires de la fronde dans le cœur du royaume, les intrigues de Retz à Paris et
le fâcheux état de l'armée sur les bords de la Loire. En recevant ces nouvelles
à Bordeaux au mois de mars 1652, Condé vit nettement le double péril qui le
menaçait, et sur-le-champ il y fit face Ă sa manière. Au lieu d'attendre les Ă©vĂ©nemens qui allaient se passer au loin, il se dĂ©cida Ă
les prévenir, et prit une résolution extraordinaire, assez semblable à ses
grandes manœuvres de guerre, qui au premier coup d'œil paraît extravagante,
mais que la raison la plus sévère justifie, et où la témérité même n'est qu'une
forte prudence. Il forma le dessein de s'échapper de Bordeaux, de traverser les
lignes du comte d'Harcourt, de faire comme il pourrait les cent cinquante
lieues qui le séparaient de la Loire et de Paris, d'y paraître tout à coup, et
de se mettre lui-même à la tête de ses affaires. Il laissait derrière lui en Guienne des forces imposantes qui permettaient d'y attendre
avec sécurité les succès qu'il allait chercher. En s'emparant d'Agen, de
Bergerac, de Périgueux, de Cognac, et même un moment de Saintes, et en poussant
ses conquêtes dans la Haute-Guienne, du côté de Mont-de-Marsan,
de Dax et de Pau, il avait fait de Bordeaux la capitale d'un petit royaume
riche et populeux, entouré de tous côtés d'une ceinture de places fortes, communiquant
avec la mer par la Gironde, et admirablement placé pour attaquer et pour se défendre. Ce royaume, comme adossé à l'Espagne, en
pouvait recevoir de continuels secours par Santander et par Saint-Sébastien,
et une flotte espagnole devait s'avancer vers la tour de Cordouan, amenant des
subsides et des troupes, tandis que la flotte du comte du Dognon,
partie des îles de Ré et d'Oléron, venant la rejoindre, pouvait aisément
contenir et mĂŞme battre la flotte royale, qui se formait Ă Brouage sous le duc
de Vendôme. En 1650, pendant la prison des princes, Bordeaux s'était défendue
plus de six mois contre une armée considérable où la reine avait conduit le
jeune roi, et que Mazarin dirigeait en personne. Condé était adoré à Bordeaux, lui et toute sa famille, en
raison de la haine qu'on portait à son prédécesseur, l'impérieux duc d'Épernon.
Le parlement de Bordeaux était tout aussi engagé dans la fronde que celui de
Paris, avec qui il s'était uni par une déclaration solennelle. Au-dessous du
parlement était un peuple ardent et brave, qui fournissait une nombreuse
milice. Condé avait nommé le prince de Conti son lieutenant-général : un prince
du sang donnait du lustre à l'autorité, dominait toutes les rivalités, et
devait rendre l'obéissance plus facile Monsieur Hanix Le 7 juillet 1650, on sut qu'il y avoit
eu une grande sédition à Dax au sujet d'un gentilhomme nommé Hanix, fort aimé dans la ville, que Saint-Pé
avoit mis en prison parce qu'il lui avoit fait un appel, et que le peuple, par l'affection
qu'il lui portoit, autant que par la haine qu'il avoit contre Poyanne et contre
tout ce qui étoit dans sa dépendance, l'avoit tiré de prison à main armée, et ensuite forcé ceux
qui étoient dans la citadelle de remettre dans la
ville tout le canon et toutes les munitions. La princesse crut qu'elle devoit tâcher de profiter de cette conjoncture, en écrivant
comme elle fit Ă Hanix, aux consuls, et Ă plusieurs
gentilshommes du voisinage, offrant secours aux premiers, et priant ceux-ci de
s'aller jeter dans la ville. Le 8, elle écrivit encore au baron, qui lui avoit offert ses services, qu'il ne pouvoit
lui en rendre un plus grand que de fomenter cette affaire : et sur ce qu'un
conseiller dĂ©putĂ© du prĂ©sidial vint me trouver pour me dire que sa compagnie s'emploieroit volontiers pour faire dĂ©clarer cette ville-lĂ
pour les princes, si l'on vouloit lui promettre que
lorsqu'on feroit la paix on leur feroit
rendre la juridiction de Tartas, qui en avoit été
distraite pour la donner à celui de Nérac quand on le créa, la princesse, à qui
je le présentai, après lui avoir fait beaucoup d'amitié le renvoya avec une
lettre au présidial, par laquelle elleles assura de
s'employer en temps et lieu pour cela; ce qu'elle feroit
d'autant plus volontiers, qu'en leur fai sant plaisir elle désobligeroit
les habitans de Nérac, qui avoient reçu les troupes
du duc d'Epernon, et refusé les siennes Le pluriel "Aux Hanix"
pourrait symboliser toute une partie de la population de Guyenne ou de Dax en
révolte contre le gouvernement de Mazarin. Pierre Lenet (?-3 juillet 1671) est fils et petit-fils de président au Parlement de Dijon. Attaché à la maison de Condé, Pierre Lenet est protégé du prince de Condé, père du Grand Condé. En 1641, il devient procureur général au Parlement de Dijon en survivance de son père et en plus procureur général à la table de marbre (juridiction des eaux et forêts à cause d’une table de marbre au Parlement de Paris utilisée à la fois pour les festins et par cette juridiction). Il est Conseiller d’État en 1643 ou 1645. Lenet s’éloigne de Condé au moment où celui-ci rompt avec la cour, en septembre 1649, et se met au vert à Dijon. Il se croit cependant obligé de s’engager en faveur des princes après leur arrestation. Il négocie en 1651, le traité des princes avec l'Espagne (fr.wikipedia.org - Pierre Lenet). Condé avait de bonne heure envoyé Lenet
à Madrid pour y conclure avec l'Espagne un traité qui lui assurât des subsides
et des soldats. Ce traité avait été signé le 6 novembre 1651; et même avant
qu'il fût ratifié officiellement, l'habile diplomate avait persuadé au premier
ministre espagnol, don Luis de Haro, en vertu d'engagements antérieurs négociés
en Flandre par Sillery, de faire entrer dans la Gironde la flotte qui était
toute prête à Saint-Sébastien Bernard de Nogaret de La Valette (né en 1592 à Angoulême,
mort 25 juillet 1661 à Paris), duc d'Épernon (d'Espernon)
et de La Valette, est un gentilhomme et militaire français du XVIIe siècle. En tant que Gouverneur de Guyenne, il fut chargé de
contenir les frondeurs bordelais dirigĂ©s par le Parlement. Il se signala, Ă
l'exemple de son père, que par sa rapacité, sa hauteur, sa brutalité et ses
vices Il était soupçonné même de crimes atroces (on l'accusait
d'avoir empoisonné sa première femme (Mémoires de madame de Motteville, p. 555) "Hanix" : l'anis Un compte de l'Artois de 1304 énumère plusieurs variétés
: «pour 20 livres de grosse dragée, blanche dragée 48 1.,
gingem- brat de Montpellier
41 l. 1/2, dragée en plate 30 l., hanix [anis] confit
10 l.» A Dax, la tourtière (pâte feuilletée, pruneaux) et le
pastis landais (brioche à l'anis) sont des desserts appréciés Une tablette cunéiforme, récemment entrée au Musée
Britannique, donne, avec l'indication des lieux où ils étaient plantés, la
liste des soixante - sept pépinières et des six parcs de plaisance créés par Maroudouk-abal-iddina, roi de Babylone, le Merodach-Baladan
de la Bible (Sayce, dans son édition du Chaldean account of Genesis de G. Smith, préface) Le livre d'Isaïe parle des herbes dont le cumin au
chapitre 28 au sujet de la punition passagère infligée au peuple d'Israël par
la justice de Dieu, Matthieu de mĂŞme du cumin au sujet de ce que d'ĂŞtre juste,
d'abord dans ses rapports aux autres et en second dans les prescriptions
religieuses (paiement des taxes sur les herbes). Le scribe qui dressa l'inventaire des plantes du jardin
du roi Mérodach-Baladan,
a nettement réuni les plantes aromatiques dans le même alinéa, les plantes
contenant de la soucie dans un autre, puis les condiments, les lĂ©gumes. LĂ
encore, comme nous le verrons à propos du formulaire médical, la rencontre de
certaines plantes dans la mĂŞme section (prunier, lentilles ?) fait penser Ă une
identification fautive. Au reste, rois d'Egypte comme rois d'Assyrie ont été
friands d'exotisme et les textes
mentionnent souvent des expéditions dont un des buts était de rapporter des
espèces végétales ou animales pour les acclimater. En Egypte, c'est
Hatshepsout, qui reçoit du pays de Pount trente-deux
arbrisseaux à encens, disposés dans des paniers garnis de terre qu'elle planta
par la suite dans ses jardins de Thèbes, et dont la sculpture commémora
l'envoi. C'est Thoutmès III qui, d'une de ses campagnes en Palestine, rapporta
des plantes et arbres rares, dont il fit dresser le catalogue. le catalogue. Il décora même une pièce de ses nouveaux
bâtiments de Karnak de bas-reliefs qui les représentaient. Sur l'obélisque de
Salmanasar sont figurés les animaux ramenés des pays étrangers, des éléphants
et des singes. Assournazirpal commémore dans ses
bas-reliefs un tribut de singes. Téklatphalasar
rappelle sur son «obélisque brisé» qu'il reçut d'Egypte des bêtes rares dont
des crocodiles; Sennachérib nous dit, à Bavian, qu'il
fit venir «tous les produits de la montagne, les fruits de tous les pays» et,
dans ses textes de constructions, qu'il créa «un parc avec toutes sortes
d'herbes et d'arbres fruitiers comme il y en a dans les montagnes et dans la
plaine, et des cotonniers». On pense, en effet, qu'il faut voir le cotonnier
(le coton est Ă identifier peut-ĂŞtre au kitou
assyrien), dans l'«arbre à laine»; mais il est possible qu'il s'agisse
simplement du peuplier, dont le fruit renferme une bourre soyeuse Nanare (ou Nynbrus, Belisis, Nabonassar) Peu de tems après la guérison
d'Ezechias, Merodach ou Berodach lui envoya une Ambassade pour le complimenter sur
sa guérison : on croit que le Roi de Babylone frappé du prodige de la
rétrogradation du soleil, fut détermine à nvoyer
cette Ambassade , qu'il accompagnade
presens & de lettres. Ce Roi de Babylone est appellé par l'Auteur du quatriéme
Livre des Rois, Berodach-Baladan; par Isaïe, Merodach Baladan ; par Ptolemée, Mardocempadus. Baladan son pere ou plutôt son ayeul est le même que celui qui est appellé
Belesis par Nicolas de Damas ,
ou Nanybrus par Ptolemée :
il est plus connu sous le nom de Nabonassar, que l'on
regarde comme le nouveau Fondateur de ce royaume de Babylone ou de Chaldée;
c'est Ă l'an 747. avant J. C. que nous rapportons ce celebre evenement, & c'est de
cette année que commence l'Ere de Nabonassar. Le P. Pezron avance que Merodach ou Mardocempade est le sixiéme qui regna à Babylone depuis Nabonassar
; mais nous croyons avec Usserius, qu'il est le troisiéme & qu'il étoit le
petit-fils de Baladan, Belesis
ou Nabonassar Les prophéties du
Livre de Jérémie parlent de l'Aquilon d'où doit venir la désolation de Babylone
qui adore le dieu Mérodac (Chapitre 50). Au chapitre
48, il prĂŞche contre Moab dont les eaux
de Nimrim seront désolées. A l'époque d'Ezéchias,
le Livre d'Isaïe prophétise aussi, en mentionnant les eaux de Nimrim, contre Moab (Chapitre 15) qui paiera tribut au roi
(Chapitre 16) On ne peut trop assurer si c'étoit un Fleuve, un Lac ou une Ville. Cependant, comme l'on dit en latin aqua-Sextia, aquis-Granum, aquœ-Augustœ, &c. pour dénommer les villes d'Aix en Provence, d'Aix La Chapelle, de Dax ou d'Acs, rien n'empêche de croire que les Eaux de Nimrim sont le nom de la ville dont Jérémie veut parler. Saint Jérôme place Nimrim sur la mer Morte, & veut que son nom vienne de l'amertume de ses eaux. Il est en effet formé du verbe Mârar, amarum esse (Louis de Poix (1714 - 1782), Les Prophéties de Jérémie et de Baruch, traduites, de l'hébreu et du grec en latin et en françois, 1780 - books.google.fr, Joannes Henricus Majus, Brevis et accurata animalium in Sacro cumprimis Codice memoratorum historia, 1685 - books.google.fr). Sous le règne d'Artée, une
grande guerre s'éleva entre les Mèdes et les Cadusiens.
En voici l'origine : un Perse nommé Parsode, homme
éminent par son courage, par sa prudence et d'autres qualités, avait gagné
l'amitié du roi, et exerçait la plus grande influence dans son conseil. Suivant Nicolas de Damas, une querelle s'était élevée
entre le favori du roi et un certain Nanarus,
roitelet de Babylone. Cédant aux insinuations d'un de ses eunuques gagné par Nanarus à prix d'argent, Artée
prononça son jugement en faveur de celui-ci. Offensé par un jugement que le roi avait prononcé contre
lui, Parsode se réfugia avec trois mille fantassins
et mille cavaliers auprès des Cadusiens où il avait
marié sa sœur à un des personnages les plus considérables du pays. Le rebelle
exhorta cette nation à se rendre indépendante, et il fut choisi pour chef. Apprenant
qu'on dirigeait contre lui des forces nombreuses, il appela aux armes tous les Cadusiens et établit son camp au passage donnant accès dans
le pays, avec une armée qui ne s'élevait pas à moins de deux cent mille hommes.
Il battit le roi Artée qui avait marché contre lui
avec huit cent mille hommes, il en tua plus de cinquante mille et chassa le
reste du pays des Cadusiens. Devenu par cette
victoire un objet d'admiration, il fut choisi par les indigènes pour leur roi,
et depuis lors il fit des incursions continuelles dans la Médie qu'il dévasta.
Il parvint à une grande renommée; vers la fin de sa vie il fit prononcer à son
successeur le serment solennel d'entretenir sans cesse la haine des Cadusiens contre les Mèdes, vouant sa race et tous les Cadusiens à la malédiction si jamais ils faisaient la paix
avec les Mèdes. Voilà pourquoi les Cadusiens ont
toujours été les ennemis des Mèdes, et ne se sont jamais soumis à leurs rois
jusqu'à l'époque où Cyrus transporta l'empire chez les Perses Libéré (février 1651), Condé reçut le gouvernement de la
Guyenne en échange de celui de la Bourgogne donné à d'Epernon (mai 1651).
Ennemi de Mazarin qui s'exile et du duc d'Epernon, CondĂ© fut accueilli Ă
Bordeaux, Ă Agen et dans toutes villes avec de grandes manifestations
d'enthousiasme. Installé à Bordeaux, il intrigua en vue de chasser Mazarin et
de se faire nommer à sa place. Le Parlement, la majorité des villes et des
grands seigneurs de la province se rallièrent à lui. Il conclut une alliance
avec l'Espagne, arma ses partisans et marcha sur Paris. Il battit Turenne qui
tentait de l'arrĂŞter et entra dans la capitale le 2 juillet 1652. Finalement,
Paris, fatigué, conclut la paix tandis que les partisans de Condé les uns après
les autres. Lui-mĂŞme s'enfuit en Belgique le 13 octobre 1652. Huit jours plus
tard, le roi entrait triomphalement Ă Paris. Mazarin entrera Ă son tour le 7
février 1653 acclamé aussi par les Parisiens versatiles et las de la guerre.
Les hostilités se poursuivirent cependant dans le Sud-Ouest jusqu'à la capitulation
de Bordeaux dernier bastion de la guerre civile (24 juillet 1653). C'était la
fin de la Fronde, la fin d'une coalition d'intérêts disparates qui avait ruiné le pays On pourrait voir en Nanare
("Nanar") le duc d'Epernon, fils du mignon d'Henri III, et en Parsondas Condé. Malgré la puissance incontestée de la monarchie pure, les
communes veillaient à leurs intérêts avec autant de vigilance que par le passé.
La ville de Dax en donna un exemple énergique. Forte des droits que lui
garantissait la capitulation passĂ©e avec Charles VII, elle s'opposa Ă
l'établissement d'un nouvel impôt sur le sel (1644), ferma ses portes et garda
ses remparts pour empêcher l'arrivée des percepteurs. Tous les villages voisins
promirent leur concours à la résistance, et le commandant baron de Poyanne se trouva cerné dans le château. Le soulèvement
triomphait depuis deux mois, lorsque Poyanne se
décida à convoquer les habitants en assemblée générale : les bourgeois se
défendirent de toute pensée de révolte, déclarèrent que la garde des remparts
était conforme aux usages, et réussirent par cette habile diplomatie à ne pas
payer l'impôt réclamé. Aussi le duc d'Épernon écrivait-il à Mazarin le 11
novembre 1645 : "Le peuple est toujours fort esmu
à Dax et leur disposition n'est guère meilleure qu'elle estoit
l'année passée, estant aussi unis avec leurs voisins
qu'ils lestoient ; ce que j'ai appris de la bouche du
sieur Lavoissans, qui m'est venu trouver exprès Ă
Agen pour m'en avertir" "adjutoire" : (cour des) aides ? "adjutoire" vient du latin "adjuvo", aider (Gaffiot). Les parlements ne sont pas les seules cours souveraines.
En matière fiscale et financière, l'autorité appartient à d'autres
juridictions: cour des aides, bureau des finances et chambre des comptes
laquelle n'a pas le mĂŞme ressort que le parlement dont elle constitue une
chambre. Les cours des aides sont chargées de juger souverainement des conflits
et des délits relatifs à la levée de la taille. Les impôts nouveaux leur
échappent. Celles de Montauban et de Montpellier, installées dans des villes
sans parlement, se partagent le ressort du parlement de Toulouse. [...] La cour
des aides de Bordeaux est distincte du parlement qui la mĂ©prise et qui entre, Ă
plusieurs reprises, en conflit avec elle sur des questions de compétence. Celle
de Pau, d'abord distincte du parlement, est devenue une de ses chambres en
1691. Les chambres des comptes examinent la gestion des officiers royaux amenés
à manier de l'argent. Le nord de notre région, comme une grande partie du royaume,
continue à dépendre de la chambre des comptes de Paris. A Montpellier et à Pau,
elles se confondent avec la cour des aides. Les bureaux des finances et
chambres du Domaine ont, comme leur nom l'indique, plusieurs champs d'activité:
la fiscalité, le Domaine depuis 1627 et les grands chemins, qui ont toujours
été sous la responsabilité du roi. Le titre des officiers ui
les composent, « Trésoriers généraux de France et grands
Voyers », témoigne de ces diverses responsabilités. L'expression «Trésoriers
généraux de France» provient elle-même de la fusion des titres et des fonctions
des «Trésoriers de France» chargés du Domaine et des et des «Généraux des
Finances» chargés des impôts. Cette fusion s'acheva en 1693 mais dès 1577 le
mouvement était amorcé: d'une part, il tendait à assimiler les impôts au
Domaine, qui avait été rassemblé dans le cadre désormais presque immobile des
entités féodales, aux modifications toujours possibles des circonscriptions
fiscales et administratives Le Parlement de Paris, le 2 juillet 1648, présente une
charte en 27 articles portant sur la révocation des intendants remplacés par
des officiers généraux, ce qui implique que tout nouvel impôt doit recevoir son
assentiment. Anne d'Autriche et Mazarin refusent de signer. La victoire de
Rocroi le 19 mai 1643, remportée par le Prince de Condé sauve la monarchie. La
reine mère, forte de ce succès inattendu, décide de faire emprisonner les
principaux meneurs parlementaires, dont le conseiller Broussel, très populaire
en raison de sa modestie et de sa critique du luxe qui règne à la cour. À
l'annonce de cette arrestation, le peuple de Paris se soulève et les rues se
couvrent de plus de mille barricades. Le 28 août, Broussel est libéré. Le 22
octobre 1648, Anne d'Autriche signe la charte et rentre à Paris en novembre. Les courtiers, intermédiaires sur les transactions
commerciales, auparavant nommés par les jurats, deviennent des officiers
royaux. Ils échappent au contrôle des jurats et abusent les marchands. Les
trésoriers de la Cour des Aides sont dépossédés, en 1643, de leurs fonctions
les plus importantes au profit des partisans et traitants étrangers chargés de collecter
l'impĂ´t. Quant au Parlement de Bordeaux, ses attributions sont de plus en plus
restreintes au profit de commissaires extraordinaires. L'ensemble des
mécontents et des contestataires ont un seul bouc émissaire, l'intendant,
représentant direct du roi. Toutes ces oppositions réunies ne peuvent que
déclencher une Fronde. Bordeaux, après Paris, devient le deuxième foyer de cette
révolte aux facettes changeantes. Les journées révolutionnaires de Bordeaux
sont tout autant animées que celles de la capitale, mais heureusement moins
sanglantes. Depuis l'émeute de mai 1635, le feu de la révolte couve. Un des
chefs rebelles, le marinier Lureau, harangue la foule et déclare "qu'il avoit
été au service du peuple, qu'il étoit prest de continuer et qu'il trouveroit
toujours 500 hommes pour s'opposer aux impositions". Lureau est arrêté et exécuté en avril 1636. Le maréchal d'Épernon, meurt le 13 janvier 1642 à l'âge
de 88 ans. Mazarin, le nouvel homme fort du pouvoir royal, confie le
gouvernement de la Guyenne à Bernard d'Epernon, fils du maréchal décédé. [...]
Le 26 août 1648, alors que la disette menace, un bateau est en chargement sur
les quais, emportant du blé pour l'Espagne. Le Parlement, avisé, révoque les
passeports des transporteurs. Le gouverneur, Bernard, duc d'Épernon, se trouve
à l'origine de ce commerce, alléché par le bénéfice d'une taxe à l'exportation
de 1.200 livres. La nouvelle se répand en ville, l'effervescence populaire fait
prendre peur à d'Épernon qui commence à craindre pour lui-même "au lict sans adjutoire" : au
lit sans femme L'argument de Pantagruel (Pantagruel, chapitre XXXIV : Comment Trouillogan philosophe traicte la difficulté du mariage) est solidement biblique. La
femme fut créée pour l"ayde, esbatement
et société de l'homme'. Le terme ayde et société
résume le célèbre verset de la Genèse sur la création de la femme, 'Il n'est
pas bon que l'homme soit seul: je luy ferai une ayde pour lui assister' - 'faciamus
ei adjutorium'. La notion
d'esbatement apporte Ă la relation cette joie dans le
mariage, tirée de l'Ancien Testament, que l'on a déjà rencontrée plus tôt dans
le roman. Saint Paul marque le contraste entre celui qui, embrassant le
célibat, s'occupe des choses qui appartiennent au Seigneur, et l'homme marié
qui, lui, 'est en soucy des choses qui sont de ce monde,
comment il plaira à sa femme'; une interprétation littérale de ces paroles
apportait évidemment à l'idéal du célibat et de la vie contemplative une
autorité d'un grand poids Le personnage concerné par le vers 4 est soit veuf soit
célibataire, sans femme (adjutorium biblique). "suffoqué" : Sardanapale Belesis, roi chaldéen, souleva,
selon les auteurs classiques, la Babylonie contre Sardanapale, et avec Arbacès, gouverneur des Mèdes, renversa le 1er empire
d'Assyrie ou de Ninive, 819 av. J.-C. Il fonda le 1er empire de Babylone, et
régna jusqu'en 747 On considère habituellement que Sardanapale, nom
hellénisé d'Assurbanipal, roi d'Assyrie se donna la mort (en 648 avant J.-C?)
en incendiant son palais et tous ses biens pour échapper à l'invasion de son
royaume, mais selon une autre version, il serait mort suffoqué par la fumée
d'un immense bûcher d'herbes aromatiques qu'il avait fait allumer pour en
respirer le parfum Menacé par les progrès d'une armée conquérante qui
marchait sur sa capitale, il retrouva cependant assez d'énergie pour se mettre
Ă la tĂŞte de ses troupes et opposer Ă ses ennemis, pendant quelque temps, une
résistance désespérée. Vaincu enfin par le nombre, il rentra dans son palais,
fit allumer un bûcher de bois odoriférants, et s'y plaça, avec ses femmes et
ses trésors. C'est la mort d'un fou, dit notre froide raison, c'est la mort
d'un sage, disent les Orientaux, qui trouvent qu'il vaut mieux périr étouffé
dans des nuages aromatiques que de tomber sous les coups d'un brutal soldat Dans la littérature grecque, Sardanapale, Sardanapalos ou Sardanapalus, est
le fils d'Anakindaraxés, empereur d'Assyrie, et
lui-mĂŞme dernier souverain de la dynastie de Ninus
(ou Ninos). Mentionné par Ctésias de Cnide dans ses Persica et Babyloniaca, le
souverain semble tout droit inspiré de la figure d'Assurbanipal, empereur
d'Assyrie de 669 à 627 av. J.-C., et plus timidement, de celle de son frère,
Shamash-shum-ukin, pour la
mort. Parvenue jusqu'à nous sous la forme de bribes, par l'intermédiaire de
différents auteurs grecs, la vie de Sardanapale
constitue dans l'antiquité grecque, un exemple didactique et moral châtiant la
mollesse, le luxe effréné et la démesure d'une vie dissolue Sardanapale apparaît dans le chapitre XXXIII de Gargantua de Rabelais (guerre de Pichrocole), "adjutorium" dans le XXXVIII (Gargantua avale six pèlerins en salade). "Vivez joyeux" : ces deux mots, qu'aucune
édition n'a reproduits, sont en gros caractères dans celle de 1535 de
Gargantua. Ce n'est pas sans intention que Rabelais avait placé, au fronton de
son monument, cette enseigne exterieure qui résume
toute une philosophie, comme l'inscription du tombeau de Sardanapale, "Eshtie, pine, paize"
(Mangez, buvez, et jouissez !) résume celle des matérialistes On lit dans le Moréri de 1759
(t. IX, seconde partie, p. 158) : «En parlant des mœurs de Sardanapale, M. le
président Bouhier dit que l'on s'accorde assez à dire
qu'elles ont été réellement efféminées; mais il convient qu'il se peut faire
que Ctésias (Vème siècle avant J.C.) et ses copistes ont un peu outré les choses
à cet égard. C'est ce qu'a soutenu un habile Allemand dans une dissertation
intitulée: Apologie de Sardanapale où il fait voir, par le récit même de Diodore, que ce prince donna de bonne heure des preuves de
son courage... L'écrit du savant Allemand est en latin, sous le titre de Apologia Sardanapali, et se
trouve dans les Observationes Hallenses
(t. X, p. 398).» La figure de Sardanapale
dans un pamphlet contre Henri IV Jean Guignard, natif de Chartres, était bibliothécaire du
collége de Clermont (nommé ainsi du nom du fondateur
Guillaume Duprat, évêque de Clermont), lors de l'attentat à la vie de Henri IV,
en 1594, - par Jean Châtel qui le frappa d'un coup de couteau à la bouche.
Plusieurs fanatiques dans ce temps-là avaient imaginé d'assassiner ce grand
roi. Châtel assura qu'il avait entendu dire chez les Jésuites qu'il était
permis de tuer un prince hérétique. Le parlement envoya des commissaires pour
visiter leurs papiers. Le seul dans léquel on trouva
des rapports ayec une pareille idée, était un écrit
de la main de Guignard, dans lequel il disait : "Ni Henri III, ni Henri
IV, ni la reine Élisabeth, ni le roi de Suède, ni l'électeur de Saxe, ne sont
de véritables souverains. Henri III est un Sardanapale, le Béarnais un renard »
Élisabeth une louve, le roi de Suède un griffon, l'électeur de Saxe un porc. Jà cques Clément a fait un acte héroique
inspiré par le SaintEsprit. Si on peut guerroyer le
Béarnais, qu'on le guerroye." Une telle rapsodie
annonce un esprit aliéné ; sans quoi on ne conçoit pas que Guignard eût négligé
de la brûler lorsqu'il apprit l'assassinat du roi et l'arrestation de
l'assassin. Guignard fut condamné à être pendu et son corps brûlé, ce qui fut
exécuté le 7 janvier 1595. Quoique rien ne portât à soupçonner les Jésuites de
complicité avec Châtel, ni qu'ils GUISsent
connaissance de l'écrit de Guignard, le parlement lança contre eux un arrêt de
bannissement, leur ordonnant de vider dans trois jours leurs maisons et colléges, et dans quinze tout le royaume. Cet arrêt du
parlement de Paris n'eut point d'exéçution dans le
ressort des parlemens de Bordeaux et de Toulouse, et
dix ans après les Jésuites furent rappelés à Paris. Tel était l'esprit de parti
lors de l'attentat de Châtel, que quelques ligueurs l'érigèrent en martyr Les mœurs prêtés à Sardanapale rencontrent ceux présumés d’Henri III dont le duc d’Epernon père était l’« archimignon ». François de
Bassompierre La Préface publiée par les premiers éditeurs des Mémoires
de Bassompierre est devenue une sorte de pièce historique; elle renferme des
jugements et surtout des faits intéressants qui complètent les Mémoires. Nous
transcrivons cette Préface: «Le maréchal de Bassompierre, auteur et héros de ce
livre, fait si bien son caractère en cet ouvrage, qu'il ne faut point d'autres
couleurs, ni d'autres traits de pinceau, pour en faire un portrait achevé. Il
avait fait les mémoires de sa vie sans ordre, mais si remplis de belles choses
qu'il avait remarquées en ses ambassades en Suisse, en Espagne et en
Angleterre, qu'il serait à désirer qu'il les eût laissés en l'état qu'ils
étaient, et qu'ils sont encore entre les mains d'un prélat qui est le fils
qu'il eut de mademoiselle d'Entragues. Il les rangea en la manière qu'on les
donne aujourd'hui au public, pendant sa détention à la Bastille, à la prière du
comte de Carmain; et au sortir de la prison il ne se
put jamais résoudre à y mettre la dernière main, ni à les achever: ce qui est
cause que l'on y trouve encore plusieurs passages que la cour d'aujourd'hui
jugerait être barbares, et plusieurs autres qui ne sont pas français, et qui
font connaître que l'auteur ne l'était pas. Celui qui vous fait présent de ce
livre ne les a pas voulu corriger, parce que ces petites fautes sont
suffisamment réparées par une infinité de belles choses dont le livre est
rempli; étant vrai que sur la fin du régne de Henri
IV , et pendant la vie de Louis XIII, il n'y a point eu de courtisan qui ait eu
plus de part aux intrigues de la cour que le marĂ©chal de Bassompierre, jusqu'Ă
ce que son emprisonnement l'eut mis hors d'état d'agir. Pour ce qui est de la
fin de sa vie, je crois en devoir dire un mot, pour donner un peu de lumière Ă
ce que l'auteur tâche de déguiser quand il parle du sujet de sa disgrâce et de
son emprisonnement. Il avait'des liaisons fort
étroites avec le duc de Guise, et avec la princesse de Conti sa sœur, partisans
déclarés de la reine mère Marie de Médicis, et ennemis du cardinal de
Richelieu, auquel cette amitié le rendait fort suspect. Mais ce qui acheva de
le ruiner dans l'esprit de ce cardinal, ce fut que, lorsque le roi défunt fut
malade à l'extrémité à Lyon, le cardinal pria le maréchal de Bassompierre de
lui assurer les Suisses, dont il était colonel général, en cas que le roi vînt
Ă mourir; ce que M. de Bassompierre ne voulut pas faire, et dit qu'il fallait
que son Éminence employât pour cela M. de Villeroi, gouverneur de la ville, lequel
y pourrait être disposé par le moyen de M. de Châteauneuf, son cousin germain,
et alors confident du cardinal ; de sorte que le roi étant revenu de cette
maladie, le cardinal se souvint de la mauvaise volonté que M. de Bassompierre
lui avait témoignée, et le fit arrêter. Il demeura prisonnier jusques après la
mort du cardinal de Richelieu, au mois de décembre 1642. Après le décès du feu
roi il rentra en la fonction de sa charge de colonel général des Suisses, et
pendant les premières années de la régence la reine lui fit beaucoup de bien.
Il ne vit pas les dernières, parce qu'en l'année 1646, étant allé faire un
voyage en Brie, et étant dans une des maisons de M. de Vitry, on le trouva le
matin dans son lit suffoqué par un catarrhe. Les dames, qui ont aidé à le
ruiner, l'ont regretté, quoiqu'il soit mort bien à propos pour lui, parce qu'il
n'avait plus de quoi fournir à l'excessive dépense qu'il avait accoutumé de
faire, ni même de quoi vivre. Comme après sa mort les créanciers n'ont pas
trouvé de quoi se payer de la vingtième partie de ce qui leur était du, ses parents ont renoncé à sa succession ; et même
aujourd'hui il n'y a personne de ce nom. Le fils qu'il a eu d'une princesse de
maison souveraine, et marié dans la maison royale, lequel on a connu sous le nom de La Tour, mourut peu de
temps après le père, et de la même façon, et l'autre est évéque
et prêtre.» Le maréchal de Bassompierre fréquenta la sœur cadette
Marie Charlotte d'Entragues, et lui donna un fils ; aussitĂ´t Mme d'Entragues
lui réclama comme au roi une promesse de mariage qu'il eut la faiblesse de
signer le 10 juillet 1610 Bassompierre aima une des filles de la maison d'Entragues
et en eut un fils, Louis de Bassompierre, né le 17 août 1610
, ce que n'ont su ni le P. Anselme , ni les auteurs du Gallia Christiana, ni Moreri, ni, par
conséquent, M. Bouillet (Dict. universel). F. de
Bassompierre eut procès avec mademoiselle d'Entragues qu'il refusait d'épouser.
J'ai raconté cette histoire ailleurs. Il mourut, dit-on, le 12 octobre 1646,
d'apoplexie, chez le duc de Vitry, en Brie. Louis de Bassompierre
, fils de François et de Marie-Charlotte de Balzac d'Entragues entra
dans les ordres, fut premier aumônier de Monsieur, frère du Roy; il eut
l'évêché de Saintes le 6 décembre 1648. Le Gallia christiana
dit de ce prélat, dont il fait un grand éloge : "Ludoricus
filius Francisci domini de Bassompierre. matrem habebat Mariam de
Balzac d'Entragues, DIGNAM QUAM CONJUGEM DUCERET BASSONIPETREUS." On voit
qu'ici l'auteur prend parti pour Marie de Balzac contre Bassompierre, qui gagna
son procès devant des juges, effrayés, et prévenus par es intrigues de la Reine Marie de Médicis. L'évêque de Saintes mourut dans son diocèse le 1er juillet 1676 La partie adverse de Bassompierre qui, pour se faire juger par l'archevêque d'Aix, demandait l'évêque de Dax, avait été obligée de lui donner le troisième rang sur la liste, tandis que l'archevêque d'Aix y eut occupé le premier rang (Journal de ma vie : Mémoires du maréchal de Bassompierre, Tome 2, 1873 - books.google.fr). Ils avaient manœuvré de manière à empêcher leur
adversaire de trouver un bon avocat à Rouen, ils s'ingénièrent à retarder le
prononcé de l'arrêt de leur condamnation en prétendant qu'un des juges était
parent de François au degré prohibé. Il fallait céder et laisser instruire
l'information. Le haut clergé, qui avait vu à regret cette grosse affaire retirée
de sa juridiction, imagina de la juger au point de vue canonique. L'évêque de
Beauvais, RenĂ© Potier, ami de la famille, conseilla de demander des juges Ă
Rome. Un tribunal fut, en effet, composé du cardinal de La Rochefoucault,
de l'évêque de Laon et de l'archevêque d'Aix, Paul Hurault de l'Hôpital, oncle
des d'Entragues, un homme des plus décriés que Bassompierre qualifie de saffranier capable de tout par cupidité. Il fut révoqué,
mais, grâce à une similitude de mot, chassé par la porte il rentra par la
fenêtre. C'est l'évêque de Dax, Aquensis, qui devait le remplacer. Aquensis
est aussi le nom latin d'Aix. Le tour était joué. En dépit de toutes leurs chicanes maladroites et de leur
obstruction, François Bassompierre eut gain de cause (4 septembre 1615). Le
Parlement cassa la sentence des évêques, ordonna la radiation des mentions sur
le registre paroissial, défendit à Marie de prendre le nom de Bassompierre, -
sans édicter de sanction, - lui imposa 200 écus d'amende, réprimande l'étourdi
et accorda 1.500 livres aux œuvres pies et 1.500 livres de pension à son fils
qui quitta Rouen un peu plus abartadi qu'en y
arrivant, suivant le mot de Bautru, ce qui ne
l'empêchera pas d'être réputé Bassompierre authentique et de signer Louis de
Bassompierre Comme épilogue, Bertinières fut nommé
Procureur Général du Parlement de Normandie Pour Bassompierre
il s'imagine de voir vn Coucou qui le regarde sur l'espaule de ceux qui sont mariez, do[n]t il a si grande apprehension, que la pauure Antargue voyant son mary si conscientieux,
est contrainct de faire visiter ses coquilles Ă
d'autres Le coucou est le symbole du cocu, selon une plaisanterie
homophone très répandue à l'époque. Hanté, comme Panurge, par la peur d'être
cocu, Bassompierre ne peut se résoudre au mariage, voyant en chaque mari un
cocu en puissance. Contrairement au civique baron de Calopse
qui, dans les Avantures du baron de Fœneste, devient hypocondriaque à force d'insomnies, «pour
le desplaisir que l'Estat alloit si mal», les courtisans des Hipocondriaques
deviennent fous par corruption, par manque de recul, par ambition. Cette
facétie date de 1624, rappelons-le, année de transition où Richelieu affermit
vivement son pouvoir. En février, le surintendant des Finances La Vieuville, qui «Hayt mortellement
le cardinal» cherche à le neutraliser en lui proposant la présidence d'un
«conseil des dépêches», pour mieux l'écarter du gouvernement. Mais Richelieu ne
s'en laisse pas conter, préférant attendre son heure. Le 29 avril, le roi
l'appelle officiellement Les Caquets de l'accouchée est une satire anonyme,
publiée pour la première fois en 1622 en plusieurs feuilles volantes. Ces huit
cahiers sont réédités l'année suivante en 1623 en un seul volume : Recueil
général des Caquets de l'Accouchée, avec plusieurs rééditions jusqu'en 1630 ;
l'ouvrage suscita des imitations et des adaptations Dans la cinquième assemblée d'un des Caquets, l'auteur
introduit dans la chambre de l'accouchée deux femmes célèbres des règnes de
Henri IV et de Louis XIII, la duchesse de Verneuil (Henriette de Balzac d'Entragues)
et Mathurine, folle de la reine Marie de Médicis. En 1622, cette duchesse de
Verneuil, qui, vingt années auparavant, put se croire un
instant reine de France, n'avoit encore que
quarante-trois ans. Ce n'étoit plus cette femme
séduisante au point que, même après son mariage et malgré des trahisons de
toute sorte, Henri IV resta plusieurs années son amant. Il ne rompit avec elle
que vers l'année 1608. «Alors, dit Tallemant des
Réaux, elle se mit à faire une vie de Sardanapale ou de Vitellius; elle ne songeoit qu'à la mangeaille, qu'à des ragoûts, etc. Elle
devint si grasse qu'elle en étoit monstrueuse; mais
elle avoit toujours bien de l'esprit.» Bassompierre
avait eu long-temps pour maîtresse Marie d'Entragues,
sœur de la duchasse de Verneuil Bassompierre, qui avait déjà toutes les séductions de l'esprit, était fort bien de sa personne, et fut l'homme de son temps qui eut le plus de bonnes fortunes. Il brûla, dit-on, peu de temps avant son arrestation, plus de six mille lettres qui auraient pu compromettre de grandes dames de la cour : vraisemblablement il y a exagération dans ces trophées de la galanterie; mais n'admît-on que la moitié ou le quart de ces lettres , il resterait encore de Bassompierre l'idée d'un très-heureux chevalier.Son arrestation fit mourir de chagrin la princesse de Conti dont il avait eu un enfant. L'élégie dans laquelle Malleville déplore le triste destin de Bassompierre, son maître, commence par ces vers : Lorsque le beau Daphnis, la gloire des fidèles, Perdit la liberté qu'il ôtait aux plus belles (Nouvelle Collection Des Mémoires Pour Servir À L'histoire de France, Tome VI, 1853 - books.google.fr). Salomon eut, selon le Livre des Rois (XI, 3-8) sept cent femmes princesses et trois cents concubines qui l'inclinèrent à la fin de sa vie vers l'idolâtrie des Sidoniens et des Ammonites. On lui attribue avec l'Ecclésiaste, le livre des Proverbes qui est en réalité l'œuvre de plusieurs auteurs d'une antiquité beaucoup moins reculée : l'influence grecque s'y fait, en effet, sentir (André Mary, Œuvres de François Villon, 1970 - books.google.fr). Et Sardanapale se brûla dans son palais avec ses richesses, ses eunuques et ses concubines. "lict", "lux" On pourrait reconnaître en "lict"
et "lux", la commune de Lit et Mixe dans les Landes comme Dax, et le
fief de Luc peut-être à Tartas (Landes) "hostera lux" : ôter le luxe Oter tout-à -fait le luxe où règne l'inégalité, me paroît, je l'avoue, une entreprise bien difficile. Mais n'y aurait-il pas moyen de changer les objets de ce
luxe et d'en rendre l'exemple moins pernicieux ? Par exemple, autrefois la
pauvre noblesse en Pologne s'attachait aux grands qui lui donnaient l'éducation
et la subsistance Ă leur suite. VoilĂ un luxe vraiment grand et noble, dont je
sens parfaitement l'inconvénient, mais qui du moins, loin d'avilir les âmes,
les élève, leur donne des sentiments, du ressort, et fut sans abus chez les
Romains tant que dura la république. J'ai lu que le duc d'Épernon, rencontrant
un jour le duc de Sully, voulait lui chercher querelle, mais que, n'ayant que
six cents gentilshommes Ă sa suite, il n'osa attaquer Sully qui en avait huit
cents. Je doute qu'un luxe de cette espèce laisse une grande place à celui des
colifichets ; et l'exemple du moins n'en séduira pas les pauvres Ils sont presque exactement contemporains. L'un, Jean-Louis Nogaret de La Valette, duc d'Epernon (à partir de 1581), né en 1554 au château de Caumont, près de Samatan, est mort en 1642 ; l'autre, Maximilien de Béthune, sieur de Rosny, duc de Sully (en 1606 seulement), un peu plus jeune (il naît en 1559 à Rosny-sur-Seine), meurt un an avant lui en 1641. L'un et l'autre s'évertuent, avec plus ou moins de bonheur, à donner du lustre à leur ascendance : le premier aurait pour ancêtre Guillaume de Nogaret, le légiste de Philippe Le Bel qui gifla, dit-on, le pape Boniface VIII à Anagni en 1303. Le second, de son côté, se vante de descendre des anciens comtes de Flandre. En fait, ils sont tous deux issus du même milieu : celui de la noblesse seconde qui, traditionnellement, cède le pas et le premier rang à la cour, aux Grands. Aussi Épernon et Sully peuvent-ils être également tenus pour des parvenus, car l'un comme l'autre réalisent une prodigieuse ascension et assument les responsabilités les plus hautes. La Valette, l'«archi-mignon» d'Henri III, reçoit des charges prestigieuses (celle, en particulier, de colonel général de l'infanterie) et des gouvernements de places clés (Metz, Boulogne-sur-Mer, et successivement la Provence, la Normandie, l'Angoumois-Aunis-Saintonge, la Guyenne enfin). Rosny, ministre de confiance d'Henri IV, a des compétences étendues ; aucun des aspects du gouvernement du royaume ne lui échappe ou presque (surintendant des Finances, grand voyer de France, surintendant des fortifications, grand maître de l'artillerie, capitaine du château de la Bastille, surintendant des Bâtiments voyer particulier de Paris et aussi gouverneur du Poitou et de Jargeau). Ainsi l'un et l'autre, privés trop tôt de leur père (à quelques mois d'intervalle en 1575), percent avec éclat et accumulent, tous deux, avec des titres ronflants de ducs et pairs, une considérable fortune. Pourtant, y a-t-il personnages plus dissemblables que d'Epernon et Sully ? Le premier fait bel et bien figure de parfait contraire et de négatif, en quelque sorte, du second. Mais cette opposition si tranchée, si radicale de prime abord, se nuance et se dilue à l'analyse. Certes il faut, pour commencer, rappeler qu'à plusieurs
reprises Épernon et Sully se sont trouvés assez spectaculairement en conflit.
Mais il en ressort que leur mésentente repose moins sur une animosité personnelle
qu'elle n'est entretenue par leur rivalité auprès d'Henri IV et, plus
exactement, par leur conduite à l'égard de la couronne. Mais celle-ci appelle,
chez l'un et chez l'autre, à tant de précisions et de restrictions, qu'il faut
en venir, paradoxalement, à constater une étrange similitude entre les deux
personnages. Quelles qu'aient été les occasions où leurs capacités respectives
ont pu ou non être exploitées, ni l'un ni l'autre n'ont été véritablement des
Grands à part entière et l'un et l'autre ont rencontré l'hostilité, ou, à tout
le moins, l'impopularité chez leurs contemporains. [...] Malgré tout ce qui les
sépare, Epernon [père] et Sully, néanmoins, ont été confrontés à un même
problème : celui d'être reconnu et accepté parmi les Grands comme l'un des
leurs à part entière. La manière dont l'un et l'autre sont également
raillés par Tallemant
des Réaux (1619-1692) est révélatrice. L'insistance d'Épernon à se faire
appeler «Monseigneur» est risible comme son autoritarisme : ainsi, comme il
demande son bouffon, ses serviteurs lui annoncent qu'il est mort, et le duc de
répondre : «Faites-le venir tout de même !» De même, la dérision est aussi
évidente dans la description du costume et de l'équipage au luxe voyant et
complètement démodé que Sully promène dans Paris de longues années L'agitation de Bordeaux ne tarda pas à se communiquera
notre pays, où tout fut bouleversé. Fidèle à son passé plein de gloire et
soumise au roi qu'elle ne renia jamais, la ville de Dax resta presque seule
dans le devoir. Et quand la rébellion semblait tout envahir, elle fit un jour
le serment solennel "L'an mil six cent cinquante, au couvant de la grande observance
de la présente ville d'Acqs et en présence de
Monseigneur le duc d'Espernon, de la Valette et de Candalle, pair et colonel général de France, chevalier des
ordres du Roy et de la Jarretière, gouverneur et lieutenant général pour le Roy
en la province de Guienne" de "se maintenir
inviolablement comme ils ont toujours faict par le
passé en la fidélité qu'ils doibvent au service du
Roy et de la Reyne régente sa Mère, de soubs les ordres et authorittées
de Monseigneur le duc d'Espernon, gouverneur de la
province, et de conserver aux despens de leurs vies
et de leurs biens la présente ville soubs l'obeyssance de leurs maiestés".
[...] Tartas, au contraire, se rangea du côté des princes rebelles; et, dès le
commencement même de l'année 1649, ses essais de révolte avaient déjà donné des
inquiétudes. En 1650, la situation ne s'était pas améliorée. Dès le mois de
janvier, on voyait Ă Pontonx, Ă Tartas et ailleurs,
passer et repasser des boulets et des munitions de guerre sous le commandement
de M. de Saint-Hilaire, lieutenant d'artillerie. Les habitants étaient obligés
de lui fournir tous les secours nécessaires. [...] Bientôt après, au mois de
mars, Pontonx se trouva exposé aux ravages que fit le
régiment de Navailles, dans les environs de Dax, où
il demeura près de vingt jours. Ce régiment comptait trente compagnies ou douze
cents hommes d'effectif. Et par ordre du duc d'Epernon dix compagnies avaient
été dispersées dans les bourgs et les villages qui avoisinent Dax. [...] A
peine ces soldats avaient-ils quitté Tartas, que le régiment de Guyenne,
composé de trente-trois compagnies, y arrivait, le 10 juillet, avec tout
l'état-major. Il se logea dans la ville, aux frais des habitants. Presque en
même temps, le duc d'Epernon ordonnait une levée «de cinquante hommes de pied
dans la présente ville de Tartas et séneschaussée
d'icelle.» Et comme déjà le général de
la Vallette avait enjoint partout de fournir aux
troupes une avance de quinze jours de vivres, tout le pays se trouva grevé de
nouvelles et fort dures impositions: encore ne put-il les payer qu'avec des emprunts toujours ruineux.
A la fin, deux jurats de Tartas, de Corados et de
Batz, qui furent députés auprès de M. de la Valette, obtinrent, pour le prix de
six mille livres, que ce rĂ©giment partit; et le 30 juillet il s'en allait Ă
Bazas. [...] On le voit, les Landes se ressentaient fortement de la lutte qui
existait toujours entre les Bordelais et le duc d'Epernon. «Le désordre était
si grand, nous dit Laborde-Péboué, que le roi Louis
XIV, âgé de douze ans, fut contraint d'aller à Bordeaux en personne pour faire
la paix; et ledit M. d'Epernon ne fut pas depuis gouverneur de Guyenne». Dès le
20 octobre, Louis XIV envoyait, de Bordeaux, Ă la ville de Tartas, l'ordre de
loger, pendant tout l'hiver, six compagnies du régiment de la Reine; et il
fixait en mĂŞme temps la solde que le pays devait fournir chaque jour aux
officiers et aux soldats. Mais le pays,
déjà épuisé, est incapable de donner de l'argent. Et alors les troupes se
livrent à toutes sortes d'excès. La détresse est à son comble Bernard d'Épernon ne possède aucune des qualités de son
père Jean-Louis d'Épernon. Arrogant,
vaniteux, intempérant, il vit dans le faste à l'heure où le Parlement gronde et
oĂą le peuple s'agite. Boscheron des Portes
rajoute dans son Histoire du Parlement de Bordeaux que Mazarin fut fort mal
inspiré par le choix du fils d'Épernon "qui
ne possède que des défauts" X Beaucoup de "x" dans ce quatrain : deux
"lux", "aux", "Hanix". C'est l'épisode célèbre des canons de la Bastille que,
bravement et sottement, Mademoiselle a fait tourner contre le roi, pour
remplacer son père défaillant, calfeutré dans son Luxembourg. Elle avait obtenu
de lui l'ordre écrit d'ouvrir les portes qu'elle porta à l'Hôtel de Ville
accompagnée de Mme de Nemours et de Châtillon (Nemours, en péril rue de
Charenton, était mari de l'une et amant de l'autre). L'armée de la Fronde,
décimée, en lambeaux, est pourtant sauvée. Les jours suivants, Mademoiselle,
petite-fille de France, n'hésite pas à caracoler, escortée de cavaliers portant
l'étendard rouge à croix de Saint-André,
l'emblème d'Espagne Cf. quatrain II, 25 (La Grande Mademoiselle : "Espoir et umbre du plus hault mariage", avec Louis XIV). Typologie Si on, reporte la date de 2093 par rapport à la date pivot 1650, on obtient 1207. Jean-sans-Terre s'était emparé de Dax et Bayonne, ne voulant pas admettre que sa sœur reçoive en dot la Gascogne. Le roi de Castille Alphonse III, plus ou moins sollicité par Philippe Auguste, roi de France et tout autant par son ambition, s'apprêtait à revendiquer par les armes contre le roi Jean-sans-Terre la Gascogne qui avait été à sa femme Aliénor, fille d'Henri II. Il avait déjà su se ménager des intelligences dans notre pays et gagner quelques partisans à sa cause. Parmi eux se trouvait Fortanier de Mauléon, évêque de Dax. Avant la fin de cette année (1204), il l'attirait donc à Saint-Sébastien avec les évêques de Bayonne et de Bazas et quelques autres seigneurs gascons. Et là , dans une charte qui nous a été conservée, il traitait Fortanier comme son cher ami, dilecto amico suo, et, usant de ses droits souverains sur la Gascogne dont il se disait déjà maître, il lui accordait en toute possession, à lui et à la cathédrale de Dax, quinze paysans d'Angoumé et de Gaas (7 nov. 1204). Dax fit bon accueil au nouveau prétendant, et Fortanier ne dut pas être étranger à cette attitude que contrastait si fort avec celle de Bayonne. Alphonse échoua dans son entreprise de la conquête de la Gascogne où il pénétra réellement avec une armée. Une charte de Jean-sans-Terre confirma plus tard aux habitants de Dax l'exemption de la coutume qu'ils tenaient de ses prédécesseurs, Fortanier étant encore évêque de Dax. Pendant longtemps, Navarre, frère consaguin du valeureux Pierre, le dernier proprement dit des Vicomtes de Dax, avait donné à notre cité, dont il était chanoine, un exemple de sacrifice et de dévouement qui l'avait fait aimer de tous. Vers le commencement du XIIIe siècle, Navarre, à qui notre contrée était chère à raison de tous les liens traditionnels et si glorieux qui l'y rattachaient, résolut de fonder dans le voisinage de la cité de ses aïeux un couvent de l'ordre des Prémontrés dans lequel il était rentré : Divielle (Dei villa) (Louis Dufourcet, Petite Histoire de la Ville de Dax: Tome Ier : des origines au XVe siècle (1925 - 1940), 2017 - books.google.fr). Navarrus sera évêque du Couserans (Saint Lizier) en 1208. |