Regiomontanus VIII, 47 2064-2065 Lac Trasmenien portera tesmoignage, Des coniurez sarez dedans Perouse, Un despolle contrefera le sage, Tuant Tedesq de sterne & minuse. "Tedesq" "sterne
& minus" "tedesco" (Florence),
"todesco" (Rome) : allemand (Gilles MĂ©nage, Observations De Monsieur
Ménage Sur La Langue Françoise, Tome 2, 1676 - www.google.fr/books/edition). Puisqu'il est question d'Allemand, l'intérêt se porte sur
la langue allemande pour traduire "sterne & minuse" : Sternminute (minute sidérale). Il serait question d'astronomie. De son vrai nom Johannes Müller, astronome, mathématicien
et astrologue allemand, le plus important du XVe siècle. Pupille et ami de
Peurbach, il découvrit les écrits de Nicolas de Cues, proches de la théorie
héliocentrique. Regiomontanus resta cependant partisan du géocentrisme de
Ptolémée. Après la mort de Peurbach, il enseigna en Italie, prit la suite de la
traduction en latin de l'Almageste de Ptolémée, et acheva son Épitomé, qui
influencera Nicolas Copernic. Il construisit Ă Nuremberg le premier
observatoire astronomique d'Europe et y publia de très nombreuses tables
astronomiques. En 1475 il retourna Ă Rome pour travailler, avec le pape Sixte
IV, sur la réforme du calendrier. Regiomontanus mourut mystérieusement le 6
juillet 1476, vraisemblablement assassiné par le fils de George de Trébizonde,
dont il avait critiqué les traductions ! Regiomontanus est, avec Peurbach,
un des rénovateurs de l'astronomie; tous deux ont reconnu et signalé les
invraisemblances du système de Ptolémée (Jean-Pierre
Luminet, Les bâtisseurs du ciel, 2015 - www.google.fr/books/edition). Regiomontanus fit paraître en 1475 des éphémérides pour
une période de 31 années : Opus almanach magistri Johanis de monte regio ad
annos etc., Erhart Radolt, Augsperg (Nuremberg), non paginé. Ephémérides pour
les années 1475 à 1506. Christophe Colomb emporta cette édition lors de ses
traversées; il tenta avec ces éphémérides de trouver la longitude de la
Jamaïque lors de l'éclipse de Lune de février 1504 (Olson, 1992; Pickering,
1996). Plusieurs astronomes lui succédèrent dans cet exercice, André Argoli de
Venise remportant la palme avec des éphémérides calculées pour 60 années
(1641-1700) (Guy
Boistel, L’astronomie nautique au XVIIIe siècle en France : tables de la Lune
et longitudes en mer, 2016 - halshs.archives-ouvertes.fr). Le jour naturel et la nuit changent de durée au cours de
l'année. En divisant le jour naturel en 12 parties, on obtint des heures
diurnes d'inégales longueurs suivant la saison. Chez nous, elles étaient plus
longues en été qu'en hiver et on les appela heures temporaires. Les heures
nocturnes variaient de la même façon; les heures diurnes et nocturnes n'étaient
Ă©gales qu'aux Ă©quinoxes. Les 24 heures Ă©gales de ces deux jours s'appelaient
heures Ă©quinoxiales. La confusion entre les heures temporaires et les heures
équinoxiales empoisonna longtemps les mesures astronomiques. Au XVe siècle de
notre ère, Regiomontanus annonce encore les phénomènes en heures temporaires (obswww.unige.ch). Si nous ajoutons 16 min à l'année tropique qu'Hipparque
et Ptolémée ont conclue de leurs propres observations = 365 jours 5 heures 55
min, nous avons la fameuse année sidérale d'Albategni, de 365 jours 6 heures 11
min. Il est Ă remarquer que c'est la
mĂŞme opĂ©ration qui avait donnĂ© Ă Regiomontanus et Ă
Purbach leur année sidérale si exacte de 365 jours 6 heures 9 min 12 s l'ont
obtenue, disent-ils, dans l'hypothèse de la trépidation de l'astronome arabe
Thebith. Et en effet, si à leur année tropique de 365 jours 5 heures 55
min, qui est trop longue, on ajoute, pour un arc de 45", 18 min de temps,
qui représentent la précession d'un degré en 80 ans, on a l'année sidérale de
365 jours 6 heures 9 m 12 s, qui est justement celle des modernes (Antoine-Jean
Letronne, Nouvelles recherches sur le calendrier des anciens Égyptiens, sa
nature, son histoire et son origine. In: MĂ©moires de l'Institut national de
France, tome 24, 2e partie, 1864Â -
www.persee.fr). Les erreurs de
Georges de Trébizonde Autour de Muller étaient venus se grouper de nombreux
disciples, notamment le singulier personnage dont nous avons raconté l'histoire
ailleurs, Martin BehaĂŻm, de Nuremberg, le marchand de toile qui, tout en
faisant le commerce, cultivait les sciences, introduisit la science allemande
en Portugal, sinon mĂŞme en Belgique. Le Pape Sixte IV (1471) pour rendre hommage
au savoir de RĂ©giomontanus, l'Ă©leva Ă l'Ă©vĂŞchĂ© de Ratisbonne, puis l'appela Ă
Rome pour y travailler à la réforme du calendrier. Il y trouva une fin
tragique. Georges de
Trébizonde (né à Chardale, île de Crête, en 1396 et mort en 1486), dont Purbach
et Muller avaient rectifiĂ© la traduction de l'Almageste, Ă©tait en ce moment Ă
Rome. C'était un réfugié grec, personnage bizarre, présomptueux, ardent,
colère, querelleur, qui bientôt entra en discussion avec Régiomontanus,
l'accusant de vouloir lui ravir sa gloire et le déshonorer en lui reprochant
des erreurs dans sa traduction. A la
suite d'une de ces discussions, il poignarda RĂ©giomontanus (en 1476); d'autres
affirment que l'assassinat fut perpétré par son fils. Comme tous les
astronomes de son temps, RĂ©giomontanus visait quelque peu Ă l'astrologie, et
dans son livre Les Prédictions, imprimé à Wurtemberg, il fit celle-ci, que les
évènements subséquents ont rendue fort extraordinaire : «Après qu'il se sera écoulé 1788 années depuis la naissance du fils
de la Vierge, il s'en produira une remarquable, entraînant avec elle, comme un
torrent, les destinées les plus funestes. Si dans cette année, l'Univers entier
ne périt pas, si la Terre et l'Océan ne retombent pas dans le néant, du moins
les empires les plus puissants seront bouleversés de fond en comble.» Le fait de cette prédiction est sans doute
digne d'attention; sans qu'on doive y attacher trop d'importance, il mériterait
d'être vérifié. Durant son séjour en Italie, Régiomontanus fut en relation avec
tous les savants italiens et notamment avec Paolo Toscanelli de Florence, (né
en 1397 et mort en 1497) que le roi de Portugal consulta en 1474, par
l'intermédiaire du chanoine Martinez, sur les projets de Christophe Colomb (Henri
Emmanuel Wauwermans, Histoire de l'Ă©cole cartographique belge et anversoise du
XVIe siècle, Tome 1, 1895 - books.google.fr). "despolle" doit renvoyer à "despolié" du latin "despoliare", dépouiller (Gaffiot). Trapezonce fut fort sçauant estant ieune, mais approchant de sa vieillesse, oublia tout entierement. [...]
Je viens d'esleuer l'homme iusqu'au plus haut degré de sa gloire, le voila le plus accomply de tous les animaux : ayant, comme j'ay dit, en son âme grauée l'image de Dieu, & en son corps le modele l'homme.
de l'Vniuers. Je le veux maintenant representer le plus chetif & miserable animal du monde, dépouillé de toutes ses graces, priué de iugement, de raison, & de conseil, ennemy des hommes & du
Soleil, errant & vagabond par les lieux solitaires
(Les oeuvres d'André Du Laurens, traduit du latin en français par Théophile Gelée, 1661
- books.google.fr,
fr.wikipedia.org - André du Laurens). Du temps de Regiomontanus, les polémiques entre érudits répondant au doux qualificatif d’humanistes étaient volontiers assorties de toutes sortes de noms d’oiseaux. Notre héros n’est pas en reste quand il écrit dans un pamphlet qu’un autre traducteur de l’Almageste n’est qu’un bavard plein d’impudence et de perversité. L’attaque désigne Georges de Trébizonde, un Crétois devenu citoyen vénitien. Son père était pope à Candie, capitale de la grande île alors aux mains de la Sérénissime. Cent soixante-quinze ans plus tard, le très sérieux chanoine astronome Pierre Gassendi écrit noir sur blanc, dans ses biographies de Copernic, Tycho Brahe, Peuerbach et Regiomontanus, que
ce dernier a bel et bien été assassiné par les fils de Georges de Trébizonde. Mais il n’apporte pas d’éléments nouveaux pouvant éclairer l’enquête.
(Jean-Pierre Luminet, Histoires extraordinaires et insolites d'astronomes, 2022
- www.libellagroup.com). La conjuration des
Pazzi, en relation avec l'époque de la mort de Regiomontanus En 1478, un fait grave menaça le régime des Médicis : le
pape Sixte IV, mécontent de voir Florence s'opposer à ses ambitions sur les
États Pontificaux, conspira avec les ennemis locaux des Médicis, dont la
famille Pazzi, pour assassiner Laurent et Julien de Médicis. 1478 : Conjuration des «Pazzi» qui tue Julien de Médicis, Laurent en réchappe. Sixte IV lance l'interdit contre Florence. 1479 : Guerre contre le pape et Ferdinand d'Aragon,
roi de Naples. Victoire des Florentins au lac Trasimène, mais dĂ©faite Ă
Poggibonsi. Laurent de MĂ©dicis se rend Ă Naples pour pour convaincre Ferdinand
de faire la paix. Elle sera signée en 1480, Naples ayant à subir des attaques
turques (Georges
Dumon, Les Albizzi: histoire et généalogie d'une famille à Florence et en
Provence du onzième siècle à nos jours, 1977 - books.google.fr). Pérouse Les esprits étoient déjà aigris par des offenses
mutuelles, et les ennemis des Médicis se préparoient déjà à une conjuration,
lorsque de nouvelles injures leur procurèrent des alliés inespérés. D'une part,
Philippe de MĂ©dicis, archevĂŞque de Pise, Ă©tant mort, Sixte IV lui donna pour
successeur François Salviati, parent d'un Jacob Salviati que les Médicis
avoient fait déclarer rebelle. Ils ne voulurent pas reconnoître ce nouveau
prélat, et ils lui refusèrent la possession de son archevêché. D'autre part, Charles de Montone, fils de
Braccio, l'un des restaurateurs de l'art militaire en Italie, ayant acquis
lui-même quelque réputation dans les armes, voulut tenter de recouvrer
l'autoritĂ© que son père avoit exercĂ©e sur PĂ©rouse. Il Ă©toit venu Ă
Florence, après avoir terminé le temps de service pour lequel il s'étoit engagé
avec les Vénitiens, et il y avoit rassemblé quelques compagnies d'hommes
d'armes. Cependant, comme il avoit appris que les Florentins venoient de renouveler leur alliance avec PĂ©rouse, il
avoit renoncé à son entreprise contre cette ville, et il avoit tourné ses
armes contre la république de Sienne, avec laquelle Florence n'étoit point en
guerre, mais qu'elle n'étoit pas fâchée de voir humiliée. Charles de Montone,
pendant l'été de 1477, enleva un grand nombre de châteaux aux Siennois, de qui
il réclamoit le payement d'une dette contractée envers son père; et comme il
les trouva mal préparés à se défendre, il se flattoit déjà de soumettre cette
république; mais les Florentins avoient consenti à causer quelque dommage à des
voisins qu'ils n'aimoient pas, sans vouloir pour cela laisser allumer une
guerre sur leurs frontières. Ils forcèrent Montone à abandonner son entreprise;
la république de Sienne n'en garda pas moins un profond ressentiment de ce que
l'armée qui avoit envahi son territoire étoit partie des états florentins. Pour
s'en venger, elle contracta une Ă©troite alliance avec le pape et le roi de
Naples, tandis que Sixte IV de son côté, rassembla une petite armée sur les
frontières florentines, sous prétexte d'assiéger le château de Montone, et de
punir ainsi le capitaine qui venoit de troubler la paix. Sur ces entrefaites,
le projet de changer le gouvernement de Florence par le meurtre des MĂ©dicis,
fut arrĂŞtĂ© entre François des Pazzi et JĂ©rĂ´me Riario; ils le communiquèrent Ă
l'archevêque François Salviati, qu'ils savoient irrité par des injures
rĂ©centes, et en effet il y entra avec ardeur. François Pazzi vint ensuite Ă
Florence, pour associer Ă la conjuration son oncle Jacob, le chef de la famille;
mais il y trouva plus de difficultés qu'il n'en avoit attendu. Jean-Baptiste de
Montesecco, condottière assez accrédité au service du pape, et confident de
Jérome Riario, fut dépêché à son tour auprès de ce vieux magistrat, pour le
persuader. Montesecco s'étoit rendu en Toscane, chargé d'une feinte négociation
avec Laurent de Médicis, et avant son départ il avoit eu une audience du pape,
qui avoit offert toutes ses forces pour appuyer la conjuration. Ce fut cette
accession du pape au complot, qui entraîna enfin Jacob des Pazzi; il consentit
alors Ă s'en rapporter Ă ce que son neveu feroit pour lui Ă Rome. En effet,
François y étoit retourné pour mûrir ses projets, de concert avec le pape, le
comte Riario, et l'ambassadeur de Ferdinand, qui de son côté promettoit une
puissante coopération. Il fut convenu
que, sous prétexte d'attaquer Montone, une armée pontificale s'assembleroit
dans l'Ă©tat de PĂ©rouse ; que Lorenzo Giustini de CittĂ di Castello, le
rival de Nicolas Vitelli, lèveroit des soldats, comme pour suivre sa querelle;
que Jean-François de Tolentino, un des condottieri du pape, passeroit avec sa
troupe en Romagne, et que François des Pazzi, l'archevêque Salviati et
Jean-Baptiste de Montesecco reviendroient Ă Florence, pour augmenter le nombre
des conjurés, et trouver le moment d'accabler en même temps les deux frères.
[...] L'archevĂŞque de Pise Ă©toit
accompagné de Jacques Bracciolini, et d'une troupe de conjurés d'un ordre
inférieur, troupe composée surtout d'habitans de Pérouse (Jean
Charles Léonard Simonde de Sismondi, Histoire des républiques italiennes du
Moyen Age, Tome 11, 1815 - books.google.fr). Restait Ă trouver
ou à faire naître l'occasion. Un jeune Raffaello Sansoni, fils d'une soeur de
Girolamo Riario, et à peine âgé de vingt ans, fréquentait alors, pour ses
études, l'université de Pise. Fut-ce hasard ou calcul ? Il y recevait tout
ensemble le chapeau de cardinal et la commission de légat à Pérouse. Pour se
rendre Ă son poste, il devait naturellement passer par Florence, et son passage
ne pouvait manquer d'y ĂŞtre l'occasion de fĂŞtes, de banquets oĂą assisteraient
sans doute les deux Medici (François-Tommy
Perrens, Histoire de Florence depuis la domination des MĂ©dicis jusqu'Ă la chute
de la république (1434-1531), Tome 1, 1888 - books.google.fr). "sarez" SARER : fermer. Continuateur du patois sara «fermer» dont
l'aire dialectale couvre les Hautes-Alpes, l'Isère, la Drôme, l'Ardèche, la
Loire et l'Allier. Du latin serare : "verrouiller",
"fermer" (Claudette
Germi, Vincent Lucci, Mots de Gap, les régionalismes du français parlé dans le
Gapençais, 1985 - www.google.fr/books/edition). En 1479, dans leur guerre contre le pape et Naples,
"les Florentins prirent Ă leur solde le Marquis de Mantoue, &
obtinrent avec beaucoup de peine des Venitiens le Comte Charles fils de
Braccio, & Deifebe fils du Comte Jacques Piccinino qui
vinrent avec un grand nombre de troupes. Ce nouveau secours joint Ă celui que
le Marquis de Ferrare amena, mir les Florentins en état de partager leur armée.
Ils en firent marcher une partie du côté de Pise pour attaquer Saint-Severin
qui étoit près du Serquio. Ce Géneral ne jugeant pas à propos d'attendre
l'ennemi, se retira dans son camp de Lunigiane. Le Comte Charles profitant de
la retraite de Saint-Severin, reprit toutes les places du Pisantin, & après
ces conquêtes toutes les forces de la République de Florence se réunirent entre
Colle & Saint Giminien. On les partagea de nouveau en deux, & un corps
sous les ordres du Comte Charles, alla du côté de Perouse, tandis que le reste
de l'armée resta à Poggibonzi, afin d'empêcher les ennemis de pénetrer dans le
Florentin. On le fattoit aussi que cette manouvre obligeroit le Pape Ă faire
marcher une partie de ses troupes du côté de Perouse. Le Comte Charles y
remporta des avantages considérables ; mais les Florentins eurent le malheur de
le perdre au milieu de ses victoires. Sa mort sembla relever le courage des
ennemis, & ils s'avancerent dans l'esperance de battre les Florentins. Robert
Rimini qui commandoit alors depuis la mort du Comte Charles, accepta le combat
& défit entierement les troupes du Pape. Cette bataille se donna près du Lac nommé Lago-di-Perugia, autrefois le
Lac Thrasymene oĂą Annibal vainquit Titus Flaminius Consul Romain. La
nouvelle de cette victoire causa une grande joye Ă Florence, & on en auroit
pu tirer un grand avantage, si la division arrivée entre le Marquis de Ferrare
& de Mantoue au sujet du butin fait sur les Siennois, n'eût obligé la
République à consentir à la retraite du premier. L'armée se trouvant alors sans
Chefs & mal disciplinée, n'osa résister à la premiere attaque des troupes
Napolitaines, & prit honteusement la fuite ; de sorte que ce fut plutĂ´t une
déroute qu'un combat. Les ennemis firent un grand butin; car les Florentins avoient
abandonné leurs munitions, leurs chariots & leur artillerie. Florence étoit
alors affligée de la peste, & la plupart des habitans s'étoient retirés
dans la campagne; mais le bruit qui se répandit de la défaite des troupes
Florentines, leur inspira tant de terreur, qu'ils rentrerent promptement dans
la ville comme dans un asyle assuré. Les Magistrats qui étoient chargés du soin
de la guerre, ordonnerent à l'armée qui étoit auprès de Perouse de s'approcher
de Florence, afin d'empĂŞcher l'ennemi de profiter de la victoire, & de
donner le temps Ă la RĂ©publique de rassembler un nouveau corps de troupes. Les ennemis qui Ă©toient Ă Perouse se voyant
délivrés de la présence des Florentins, firent des courses dans le pays
d'Arezzo & dans celui de Cortone : ils s'emparerent mĂŞme de quelques
châteaux. Ils trouverent une grande résistance de la part de la garnison de
Colle, qui soutint leurs efforts allez long-temps pour mettre la RĂ©publique en
état de marcher à son secours. Mais comme elle manquoit de vivres, l'armée ne
se trouvoit pas assez forte pour livrer combat au Duc de Calabre, elle fut
contrainte de capituler. La rigueur de la saison ou d'autres motifs, porterent
le Pape à proposer une treve de trois mois, qui fut acceptée avec joye des
Florentins. Ce fut pendant cette espéce de tranquillité, qu'ils ressentirent
tous les maux que cette guerre leur avoit causés. Chacun rejetta les fautes
qu’on avoit faites sur les autres; on se plaignit des impôts excessifs dont le
peuple étoit accablé, & des dépenses faites mal à propos : enfin tout le
monde desiroit la paix. Laurent de Medicis après avoir pris conseil de ses
amis, se détermina à traiter avec le Roi de Naples plutôt qu'avec le Pape. La
seigneurie lui donna le titre d'Ambassadeur du peuple Florentin, & plein
pouvoir d'agir comme il le jugeroit Ă propos pour le bien de l'Etat" (Samuel
von Pufendorf, Introduction A L'Histoire Moderne, Generale Et Politique De
L'Univers, augmentee par M. Bruzen De La Martiniere, Tome 2, 1754 -
books.google.fr). Acrostiche : LDUT, Eldut De l’école monastique dirigé par saint Iltud (ou Eldut, Eltut, Elltud) sont issus nombre d’hommes remarquables par leur science et leur sainteté : Gildas, Pol, Samson, Magloire. Saint Ildut
s’éteignit un 6 novembre, vers l’an 522
(John Rhys, Gleanings in the Italian field of Celtic epigraphy, Proceedings of the British Academy, 1913
- www.google.fr/books/edition). Les almanachs ne sont connus en France que depuis le XVe siècle : un moine de Bretagne, nommé Guinklam, dressa le premier, qui parut en 1470, Dict. des dates.
D'autres attribuent cette première publication à Martin Ilkus, polonais
(Simon-Jude Honnorat, Dictionnaire Provençal-Français, Tome 1 : A - D, 1846
- www.google.fr/books/edition). Le titre de l'ouvrage du moine breton, dont on faisait beaucoup de copies, était celui-ci : Diagon almanach Guinklan, — mots celtiques, Prophéties du moine Guinklan.
Par abréviation on appela dans la suite ce grimoire, almanah le moine
(L. Waiditsch, Alliance litteraire, Tome 1, 1839
- www.google.fr/books/edition). De nombreuses légendes se rattachent au Menez-Bré, près de Roc'h-hellas et du Porz-gùenn, dont les plus anciennes ont rapport à Gwenc'hlan, le barde ennemi des chrétiens, et au concile qui y
aurait réuni les évêques de Bretagne sous la présidence de celui de Dol, Saint-Samson
(Léon Dubreuil, Lannion et le Trégor: Les sites, les monuments, les curiosités, 1954
- www.google.fr/books/edition). Le point de départ de tout ce qui a été écrit sur Gwenc'hlan, est constitué par trois mentions qu'on trouve de ce poète, dans les exemplaires imprimés du Dictionnaire de la langue bretonne de Dom Louis Le Pelletier. L'auteur mourut en 1733, et le dictionnaire ne fut publié qu'en 1752. Gwenc'hlan est cité à trois reprises dans cet ouvrage Dom Charles Tallandier, dans la préface qu'il composa pour le dictionnaire de Le Pelletier, a ajouté le court renseignement suivant : «Le plus ancien [monument de la langue bretonne] qu'ait trouvé Dom Pelletier, est un manuscrit de l'année 1450, qui est un recueil de prédictions d'un prétendu prophète, nommé Gwinglaff» En 1732, Rostrénen publiait son Dictionnaire françois-breton, il était très épris des antiquités de la nation bretonne; aveuglé par son patriotisme, il s'empara du personnage de Gwinglaff et en fit un prophète des plus vieux temps. Il parle de lui à deux reprises; d'abord à la suite de sa préface, dans la liste des auteurs bretons : Ce que j'ai trouvé de plus ancien sur la langue celtique ou bretonne, ça été le livre manuscrit en langue bretonne des prédictions de Guïnclan, astronome breton, très fameux encore aujourd'hui parmi
les Bretons qui l'appellent communément le prophète Guïnclan. Il marque au commencement de ses prédictions, qu'il écrivoit l'an de salut deux cens quarante, demeurant entre Roc'h-hellas et le Porz-gùenn :
c'est au Diocèse de Tréguier entre Morlaix et la ville de Tréguier
(René Largillière, Gwenc'hlan. In: Annales de Bretagne. Tome 37, numéro 3-4, 1925
- www.persee.fr). En 1474 paraît un Almanach, des éphémérides pour les années 1475 - 1506. Les almanachs de Regiomontanus seront très célèbres. Christophe Colomb en possédait lors de ses voyages
(Philippe Dutarte, Les instruments de l'astronomie ancienne: de l'antiquité à la Renaissance, 2006
- www.google.fr/books/edition). Typologie Le report de 2064 sur la date pivot 1478 donne 892. NĂ© en 824 (ou 836), mort en 901, membre de la secte des
Sabéens de Harran, Thlbit ibn Qurra est l'auteur d'une œuvre immense et diverse :
mathématiques, mécanique, physique, médecine, philosophie, astronomie, etc.
De langue maternelle syriaque — langue dans laquelle nombre d'œuvres grecques
avaient été transcrites à partir du Ve siècle — connaissant le grec et l'arabe et
lui-même traducteur de talent, Thibit déploie son activité dans le contexte du
grand mouvement scientifique impulsĂ© par le calife al-MâmĂ»n qui rĂ©gna de 813 Ă
833. Carrefour culturel, la Bagdad des VIII-IXe siècle introduites (qui
possédera un observatoire) fut un lieu de rencontre particulièrement fécond
pour les Ă©tudes astronomiques puisque l'astronomie indienne, les tables
d'origine persane et enfin l'astronomie grecque y furent successivement. La Grande Syntaxe de Ptolémée, rendue
célèbre sous son nom arabe d'Almageste, y fut traduite deux fois, vers 827 puis
892, et Thibit lui-même révisa cette seconde traduction. C'est dire qu'il
avait une connaissance de première main de l'œuvre de Ptolémée (dont il cite
aussi le Livre des Hypothèses des planètes et le Phaseis), qu'il ne se borna
pas à exploiter mais qu'il saura dépasser pour proposer des solutions
originales à des problèmes mal résolus ou non abordés par l'astronome
alexandrin. Sur l'année solaire (traité 3) — qu'une longue tradition
attribua à Thibit — est d'une importance capitale pour l'histoire de
l'astronomie, ce qui justifie sa présence ici. L'auteur s'y montre très critique
vis-à -vis de Ptolémée qui prenait pour base de calcul des mouvements célestes
la valeur de l'année tropique tenue pour constante, et établit qu'il faut
considérer comme fixe la longueur de l'année sidérale et donc en faire la base
des mesures. Justifiée par l'erreur ptoléméenne relative à la valeur de la
constante de précession, cette conclusion a pu être établie grâce à une série d'observations
systématiques conduites entre 830 et 832 sous l'impulsion d'al-Mâmûn en vue de
tester la validité des données de l'Almageste qui venait d'être traduit pour la
première fois. Cette «vérification expérimentale» des paramètres ptoléméens,
qui devait conduire l'auteur Ă remettre en cause un point essentiel de doctrine,
constitue sans doute un fait assez exceptionnel pour être noté, car il semble
ne pas avoir eu de parallèle en Occident jusqu'à Tycho Brahé (Michel
Pierre Lerner, Thâbit ibn Qurra, Œuvres d'astronomie. In: Revue d'histoire des
sciences, tome 43, n°4, 1990. L'enseignement scientifique au tournant des XIXe
et XXe siècles - www.persee.fr). Cf. VII, 3 - La salière - 2001-2002. |