Aristonic

Aristonic

 

VIII, 89

 

2095-2096

 

Pour ne tomber entre mains de son oncle,

Qui ses enfans par régner trucidés.

Orant au peuple mettant pied sur Peloncle

Mort et traîné entre chevaux bardés.

 

Exemple d'un oncle tuant ses enfants

 

Il semble que ce soit l'oncle qui mette Ă  mort ses enfants.

 

Selon Plutarque (De l'amour fraternel, 18; Apophtegmes des rois et des empereurs, p. 184 C.), Attale II, roi de Pergame et mari de Stratonicée, veuve de son frère Eumène, faisait mettre à mort tous ses enfants à mesure qu'ils naissaient, par amour fraternel, pour que son neveu (Attale III) n'eût pas à redouter de compétiteur (Gustave Glotz, Études sociales et juridiques sur l'antiquité grecque, Volume 20, 1906 - www.google.fr/books/edition).

 

Neveu

 

Attale II avait un autre neveu, Aristonic, qui, si son oncle voulait éliminer les concurrent d'Attale III, avait à s'en méfier (fr.wikipedia.org - Eumène III).

 

Des deux successeurs d'Eumène, le second, Attale III, montra une cruauté insensée. Tour à tour sculpteur, fondeur, médecin, il tuait tous ceux qui n'applaudissaient pas à ses folies, et essayait sur ses parents, ses amis et ses gardes, les plantes vénéneuses qu'il cultivait lui-même. Quand il mourut, le sénat prétendit que, par son testament, il avait institué le peuple romain son héritier. Dans ce legs, le sénat comprit le royaume; mais un fils naturel d'Eumène, Aristonic, souleva les habitants, battit le consul Licinius Crassus, malgré les secours que lui donnèrent les rois d'Asie, et le fit prisonnier. Crassus insulta un soldat barbare pour se faire tuer. Perpenna, qui le remplaça, vengea aisément cette défaite, prit Aristonic dans Stratonice, en Carie, et l'envoya à Rome; mais il mourut lui-même à Pergame. Son successeur, Manius Aquilius, s'empara de quelques villes qui résistaient encore, et réduisit le royaume en province, sous le nom d'Asie (Victor Duruy, Histoire des Romains et des peuples soumis à leur domination, Tome 1, 1843 - www.google.fr/books/edition).

 

"chevaux bardés" : triomphe romain

 

Un dessin de Mantegna reprĂ©sente le triomphe d'un empereur romain : assis sur un char triomphal trainĂ© par des chevaux richement caparaçonnĂ©s. Un soldat, couvert d'une peau de lion, lève un Ă©tendard (Collection Malcolm) (Catalogue descriptif des dessins de maitres anciens exposĂ©s Ă  l'Ecole des Beaux-Arts: mai-juin 1879, 1879 - www.google.fr/books/edition).

 

La cérémonie du triomphe possédait une force incomparable pour suggérer les aléas du destin humain. D'une part parce que le triomphateur atteignait la distinction la plus convoitée de Rome et avançait sur un char à travers la ville jusqu'au temple capitolin de Jupiter Optimus Maximus dont il revêtait l'apparence pour la circonstance; les Romains étaient, d'autre part, très sensibles à l'exhibition des ennemis de Rome réduits en esclavage et souvent promis à la mort. [...]

 

Les rois de Bithynie et de Pergame, deux alliés de Rome, assistèrent à la cérémonie menée par Paul-Émile en -167 à l'occasion de sa victoire sur le dernier roi de Macédoine, Persée (La guerre et la paix. Programme ENS 2023, 2022 - www.google.fr/books/edition).

 

Pour ce qui est du malheureux Aristonic, il fut conduit chargé de fers devant le Char de triomphe d'Aquilius, comme il paroit par la Lettre que Mithridate le Grand écrivit, à Arsace Roi des Parthes. "Les Romains, dit-il dans cette Lettre, après avoir supposé un faux Testament d'Attale pour frustrer Aristonic du Royaume de son Père, menérent ce Prince en triomphe, parce qu'il avoit voulu recouvrer par la force des armes ce qui lui appartenoit de droit". Suivant Velleius Paterculus, il fut décapité après avoir été donné en spectacle au Peuple. Strabon dit qu'après la cérémonie du triomphe, il fut ramené dans la prison, où on l'étrangla par ordre du Sénat, ce qui est confirmé aussi par les témoignages d’Eutrope & d’Orose. Ainsi on a lieu d'être surpris, que certains Historiens modernes ayent avancé que la mort d'Aristonic précéda le triomphe d'Aquilius. Depuis que Rome eut réduit le Royaume d'Attale en Province, les Romains formérent des liaisons plus étroites avec les Asiatiques, & n'en devinrent que plus vicieux. La République acquit à-la-vérité par-là une grande augmentation de puissance; mais elle paya chèrement cet avantage, par une dépravation générale dans les meurs. "Rome, dit Justin, donna la loi à l'Asie; mais l'Asie, à son tour, se vengea de Rome, en lui communiquant son luxe, & tous ses rafinemens en fait de débauche" (Histoire universelle: depuis le commencement du monde jusqu'a present, 1745 - www.google.fr/books/edition).

 

"Peloncle" : pétoncle ?

 

Tel qu'il a Ă©tĂ© dĂ©fini en 188 par la paix d'ApamĂ©e, le royaume attalide a un accès Ă  la mer très rĂ©duit : la plupart des citĂ©s cĂ´tières de la Propontide Ă  la la Pamphylie sont soit libres soit (jusqu'en 167) rhodiennes. Mais, du point de vue de la stratĂ©gie, les points d'accès Ă  la mer du royaume sont très bien situĂ©s. Au sud, Eumène a reçu la partie de la Pamphylie non occupĂ©e par les citĂ©s libres; il n'y disposait d'aucun vrai port; son successeur Attale II (158-139/8) y fonda Attaleia, l'actuelle Antalya, ce qui lui donna une ouverture intĂ©ressante face Ă  l'Égypte. En Ionie, Eumène II a gagnĂ© un très grand port, Éphèse, qui avait servi de base Ă  la flotte d'Antiochos III et qui devint la base de la flotte attalide; il obtint aussi Leukai, sur le golfe de Smyrne; il possĂ©dait dĂ©jĂ  Élaia, le port de sa capitale, Pergame. Sur la rive sud de la Propontide, il obtint Priapos, entre Parion et Cyzique (Claude Vial, Les Grecs. De la paix d'ApamĂ©e Ă  la bataille d'Actium (188-31), 1995 - www.google.fr/books/edition).

 

C'est à Leukai (Leucae) que Crassus est fait prisonnier après le siège de la ville par les Thraces alliés d'Aristonic à qui ils envoient la tête du général romain (William Smith, A Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology, Tome 2, 1872 - www.google.fr/books/edition).

 

Il y avoit dans le district de Parium une ville appellée Pityea ou Pityuns, au-dessus de laquelle étoit le mont Pityodes, ainsi appellé des pins qui y étoient. Elle étoit entre Parium & Priape près d'une ville appellée Linus, fameuse par une espèce de coquillage appellé Petoncle de Linus. Il y avoit aussi entre Parium & Priape une ville & une contrée appellée Adrastea, du Roi Adraste, qui y bâtit le premier un temple à Nemesis. On le détruisit quelque tems après, on transporta les matériaux à Parium, & on n'y laissa qu'un seul autel en l'honneur de cette Divinité. Il y avoit dans le même endroit un oracle d'Apollon Actéen & de Diane. On ignore où étoient ces villes, & je n'ai pu m'en informer moi-même, n'y ayant point, de sûreté à voyager dans ce pays. Les tables placent Priape à quinze milles de Parium, qui étoit aussi une ville maritime, & je crois qu'elle étoit vers l'angle que le cap forme avec la terre au nord-est. Elle reçut son nom du culte infame qui avoit cours dans ces contrées, jusqu'à Lampsaque, Priape étant né, à ce qu'on dit, dans cette derniere ville (Richard Pockocke, Voyages en Orient, dans l'Egypte, l'Arabie, la Palestine, la Syrie, la Grèce, la Thrace, &c., traduit par Marc-Antoine Eydous, 1772 - www.google.fr/books/edition).

 

Pitya est en Pituonte, sur le territoire de Parion, sur une montagne pointue, entre Parion et Priapos, près de Linos (ou Linon) un lieu en bord de mer, où les Linéens ramassent des coquillages en spirale, les meilleurs de tous (Strabon XIII 1 5) (François Kirbihler, Hadrien Bru, Stéphane Lebreton, L'Asie mineure dans l'Antiquité : échanges, populations et territoires: Regards actuels sur une péninsule, 2019 - www.google.fr/books/edition).

 

La fleur du Kali est en rose, composée de pétales disposés circulairement; le pistil s'éleve du centre de la fleur, & devient un fruit membraneux, arrondi, contenant une seule graine, placée au centre du calice roulée en spirale comme la coquille d'un pétoncle, & couverte ordinairement par les feuilles de la fleur (Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Tome 9, 1765 - www.google.fr/books/edition, Charles Leigh, The Natural History of Lancashire, Cheshire, and the Peak, in Derbyshire, 1700 - www.google.fr/books/edition).

 

Dans les descriptions actuelles, le pétoncle est plutôt bivalve (Eugène Vivant, Dictionnaire technique anglais-français: marine, chemins de fer, métallurgie, mines, 1885 - www.google.fr/books/edition).

 

"orant" : politique, religion et "petit" peuple

 

La statue d'Apollon de Cumes, fils de Latone, devint célèbre pendant la guerre que firent les Romains aux Achéens et au roi Aristonicus. Elle pleura, disait-on, pendant quatre jours. Les aruspices de Romie augurèrent mal d'un semblable prodige et furent d'avis de jeter à la mer l'Apollon de Cumes. Mais les vieillards de cette ville intercédèrent pour la conservation de leur palladium et dirent que le même prodige était arrivé pendant la guerre de Perse et pendant celle d'Antiochus.

 

Les Romains, vainqueurs de la Grèce, se rappelèrent Apollon de Cumes, et lui envoyèrent des présents. Alors on interrogea de nouveau les aruspices sur le prodige qui les avait effrayés d'abord. Rassurés par l'événement, ils répondirent que la ville de Cumes était une colonie grecque, et que son Apollon ayant la même origine, ce dieu s'affligeait de voir la Grèce, sa patrie, vaincue par les Romains. Il pleura encore à l'époque de cette réponse, et l'on apprit bientôt que le roi Aristonicus venait d'être battu et fait prisonnier. Cette défaite d'un prince qu'affectionnait Apollon de Cumes, avait de nouveau fait couler ses larmes. (S. AUG., De civ. Dei, III, 11) (Encyclopedie Theologique, Dictionnaire Universel de Mythologie Ancienne et Moderne, Tome 1855 - www.google.fr/books/edition).

 

Pour résister aux Romains, Aristonicos fit appel à tous les paysans pauvres des campagnes pergaméniennes, libéra les esclaves et créa pour ses partisans une cité nouvelle, qu'il appela Héliopolis, la cité du Soleil. L'appel aux esclaves, aux paysans appauvris, à tous les mécontents n'aurait pu être qu'un moyen d'utiliser, contre les Romains et leurs alliés de la «bourgeoisie» pergaménienne, un mouvement de mécontentement latent parmi les paysans asservis et les esclaves et qui aurait peutêtre éclaté de toute façon. Mais le nom d'Héliopolitains donné aux habitants de la cité où se rassemblèrent les partisans d'Aristonicos ne laisse pas d'étonner. Car on le retrouve dans le récit rapporté par Diodore d'un voyageur, un certain Iamboulos, qui aurait un jour accosté dans une île dont les habitants étaient des sectateurs d'Hélios et qui portait le nom d'île du Soleil. Le récit d'Iamboulos participe du genre de l'utopie. [...] Iamboulos ne se contente pas en effet de décrire le genre de vie des Héliopolitains, qui se caractérise par une grande austérité et une non moins grande frugalité. Socialement, ils sont tous égaux, mais tous astreints à une activité déterminée : il y a des chasseurs, des artisans, des prêtres (Jacques Droz, Histoire générale du socialisme, Tome 1 : Des origines à 1875, 1979 - www.google.fr/books/edition).

 

Cf. La Cité du Soleil de Campanella.

 

Perpena died shortly after his victory and was replaced by Manius Aquilius, who erased the final embers of the revolt and undertook a policy of road building and reconstruction. building and reconstruction. The Samians commissioned Philotechnos Herodes, a well-known sculptor from their island, the legate of Manius, Gnaeus Domitius Ahenobarbus, for rendering services to the Icarian temple of Artemis at Nas. These services probably consisted of restoring or repairing the temple damaged during Aristonicus'uprising. Icaria, noted for viticulture, needed a large slave population, the element attracted to Aristonicus'uprising. Apparently, Aristonicus'movement spread from Samos to Icaria. It is conceivable that the slaves, as the uprising was ending, sought refuge at the temple of Artemis where they did some damage.60 While the Samian statue and inscription honoring Domitius for his services to the Icarian Artemis raises questions which cannot be satisfactorily answered , it is solid evidence of Samian control of Icaria by 130 B.C. Furthermore, the temple was not in a backwater but important enough to merit the attention of a distinguished Roman official (Anthony J. Papalas, Ancient Icaria, 1992 - www.google.fr/books/edition).

 

Acrostiche : PQ OM

 

OM : optimus maximus

 

Le char des triomphateurs romains allait jusqu'au temple capitolin de Jupiter Optimus Maximus.

 

Typologie

 

Le report de 2096 sur la date pivot -129 donne -2354.

 

Ce fut sous le règne de Chinzir que les Chaldéens, occupés depuis long-tems à la contemplation des astres, commencèrent à mettre en ordre leurs observations astronomiques. Elles remontaient à 1903 ans lors de la prise de Babylone (331 ans avant Jésus-Christ), par Alexandre le Grand, comme ils le firent voir au philosophe Callisthène, suivant le témoignage de Simplicius. (Comment. XLVI, in-L. II, Aristot. de Coelo.) Ainsi elles partaient de l'an 2354 avant Jésus-Christ. Il est cependant bien étonnant que ni Aristote à qui Callisthène, son neveu, fit part de ses observations, ni aucun autre astronome ne les ait citées ou paraisse en avoir fait usage (L'Art de vérifier les dates, Tome 2, 1819 - www.google.fr/books/edition).

 

L'exemple que donnait Alexandrie alluma partout la passion pour les sciences. Les rois de Pergame créèrent une académie de savants et de gens de lettres, et fondèrent une bibliothèque. Apollodore en fut l'intendant; Apollodore le rival, et cependant l'admirateur et l'ami d'Eratosthène; ils étaient tous les deux honorés des mêmes fonctions, l'un à la cour des Lagides, l'autre à celle des Attales. Mais entre ces deux cours l'émulation s'aigrit et dégénéra en jalousie et en animosité. Les livres étaient rares; on les écrivait sur le papier d'Egypte. Pour ôter aux Attales le moyen d'en tirer des copies, les Lagides prohibèrent l'exportation du papyrus. Les Attales recoururent à la pratique des Orientaux pour préparer les peaux des animaux, et les convertir en feuilles minces, blanches, polies, solides, inaltérables, infiniment supérieures à celles du roseau d'Egypte. Cette préparation, grossière jusque-là, fut perfectionnée tout à coup, et il en résulta le parchemin. On sait, du reste, à combien de fraudes, d'impostures et de suppositions le commerce des livres ouvrit la porte, dès cette époque. L'invention des rois de Pergame s'est conservée; mais, l'an 134 avant notre ère, Attale Philométor céda ses États aux Romains, et l'Académie disparut (Ange de Saint-Priest, Encyclopédie du dix neuvième siècle, Tome 1, 1838 - www.google.fr/books/edition).

 

Ératosthène de Cyrène est un astronome, géographe, philosophe et mathématicien grec, né à Cyrène vers 276 av. J.-C. et mort vers 194 av. J.-C. à Alexandrie. Érudit reconnu par ses pairs, considéré comme le plus grand savant du iiie siècle av. J.-C., il invente la discipline de la géographie, dont le terme est encore utilisé aujourd'hui. Il est nommé directeur de la bibliothèque d'Alexandrie par Ptolémée III. Il est connu pour avoir mesuré géométriquement la circonférence de la Terre en comparant les angles des ombres formées par des rayons lumineux du Soleil à deux lieux différents espacés d'une distance connue. En tant qu'astronome, Ératosthène a mis au point des tables d'éclipses et un catalogue astronomique de 736 étoiles. Il démontra l'inclinaison de l'écliptique sur l'équateur et fixe cette inclinaison à, approximativement, 23° 51' (fr.wikipedia.org - Eratosthène).

 

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