Saint Volusien et Simorre VIII, 12 2038-2039 Apparoistra auprès de Buffalore L'Haut & procére entré dedans Milan L'abbé de Foix avec ceux de Sainct Morre Feront la forbe habillez en vilan. Caylus Nostradamus a donc, autant que je puis deviner, prédit qu'un certain abbé de Foy ferait en 1765 un méchant livre sur les chartes el diplômes "avec ceux de Saint-Morre" c'est à dire les bénédictins. Je n'entends pas les deux premiers vers (Correspondance inédite du Comte de Caylus avec le P. Paciaudi théatin (1757-1765) suivie de celles de l'abbé Barthélemy et de P. Mariette avec le même, Volume 1, 1877 - books.google.fr). "Buffalore"
1245 Boffalora sopra Ticino è stato teatro di numerosi scontri anche nell'epoca medievale, tra cui quello tra Federico II e le forze milanesi del 1º novembre 1245, durante il quale i sostenitori della causa comunale capeggiati da Gregorio da Montelongo riuscirono a sconfiggere gli imperiali, impedendo loro di passare il canale a Boffalora per dirigersi alla conquista di Milano. Seppur non citate direttamente nelle cronache dello scontro, con tutta probabilità nella schermaglia ebbero un ruolo rilevante l'altura naturale su cui oggi sorge villa Giulini, oltre al torrione medievale di cui ancora oggi rimane traccia nell'abitato (it.wikipedia.org - Boffalora sopra Ticino). Ligue lombarde La Ligue lombarde (Lega Lombarda en italien, Liga Lombarda en Lombard) était une alliance médiévale formée en 1167, soutenue par le pape, pour contrer les tentatives des empereurs romains Hohenstaufen pour affirmer leur influence sur le royaume d'Italie dans le cadre de la Saint Empire romain. À son apogée, il comprenait la plupart des villes du nord de l'Italie, mais sa composition a changé avec le temps. Avec la mort du troisième et dernier empereur Hohenstaufen, Frédéric II, en 1250, il devint obsolète et fut dissous. La Ligue lombarde a été renouvelée plusieurs fois et à la mort du fils de Frédéric, l'empereur Henri VI en 1197, a de nouveau gagné en prestige, tandis que le fils mineur d'Henri, Frédéric II, élu roi des Romains, a dû se battre pour le trône impérial contre son rival de Welf Otto IV. En 1226, Frédéric, seul roi depuis 1218 et empereur depuis 1220, entend convoquer les princes en Italie afin de préparer la sixième croisade. Les efforts de l'empereur Frédéric II pour gagner plus de pouvoir en Italie furent avortés par les villes, ce qui valut à la Ligue une interdiction impériale. Les mesures de l'empereur comprenaient la prise de Vicence et sa victoire dans la bataille de 1237 de Cortenuova qui a établi la réputation de l'empereur en tant que stratège habile. Néanmoins, il a mal jugé sa force, rejetant toutes les ouvertures de paix milanaises et insistant sur la reddition inconditionnelle. Ce fut un moment d'une importance historique grave, lorsque la haine de Frédéric colora son jugement et bloqua toutes les possibilités d'un règlement pacifique. Milan et cinq autres villes résistèrent à ses attaques et, en octobre 1238, il dut lever sans succès le siège de Brescia. Le carroccio milanais tomba en son pouvoir. Ce fut la fin de la ligue lombarde, désormais réduite à quatre villes : Milan, Brescia, Plaisance et Bologne. Mais alors l'infatigable Grégoire IX, âgé de près de cent ans, se plaça à la tête des Guelfes. Irrité de ce que l'empereur avait donné à son fils naturel Enzio la Sardaigne érigée en royaume, au mépris des prétentions du Saint-Siège sur cette île, craignant surtout que la soumission de la Lombardie ne fût le prélude de l'asservissement de la papauté, il excommunia Frédéric II (1239), offrit la couronne impériale à saint Louis pour son frère Robert d'Artois, et proposa aux princes allemands d'élire up successeur au monarque anathématisé. Sur le refus du roi de France et des seigneurs allemands, il convoqua à Rome un concile œcuménique afin d'y faire proclamer la déchéance de l'empereur (1240). Cependant Frédéric, maître de la plus grande partie des États pontificaux, fut repoussé de Rome (mars 1240). Il courut lever des Troupes dans le royaume de Naples et reparut devant Faenza qui venait de s'unir aux cités lombardes. Au moment où il s'en empara, après un long siège, il apprit que sa flotte, commandée par Enzio, avait battu celle des Génois qui portait au concile les évêques de l'Occident. Trois galères coulées à fond, dix-neuf capturées, des sommes énormes, plus de quatre mille prisonniers, parmi lesqnels près de cent prélats, tels furent les résultats de la bataille de la Méloria. (mai 1241.) Grégoire IX ne survécut que quelques mois à ce désastre. Célestin IV ne régna que dix-huit jours, et après une vacance de vingt mois le Génois Sinibald de Fiesque fut élu sous le nom d'Innocent IV (juin 1243). Innocent IV, ne rabattit rien des prétentions de ses prédécesseurs. Menacé à Rome, il se retira à Lyon, ville soumise à son archevêque. Là , dans un concile œcuménique, il excommunia l'empereur, dont le légiste Taddée de Suessa plaida en vain la cause, et délia ses sujets du serment de fidélité (1245). Pendant le siège de 1248 de Parme, le camp impérial a été assailli et pris, et dans la bataille qui a suivi, le côté impérial a été mis en déroute. Frédéric II perdit le trésor impérial et avec lui tout espoir de maintenir l'élan de sa lutte contre les communes rebelles et contre le pape. Enzio, battu à Fossalta par les Guelfes de Parme et de Bologne (1249), fut pris et retenu captif pendant vingt-trois ans, jusqu'à sa mort. Frédéric se préparait à le délivrer et à donner la main à Eccelino qui soutenait encore vigoureusement le parti gibelin dans la Vénétie où il dominait à Vérone, Vicence, Padoue, Feltre, Bellune et dans toute la marche Trévisane, lorsqu'il mourut au château de Fiorenzuola, dans la Pouille, accablé de douleur et de désespoir (décembre 1250). La Ligue fut alors dissoute en 1250. Sous ses successeurs ultérieurs, l'Empire exerça beaucoup moins d'influence sur la politique italienne (Ligue lombarde - fr.qaz.wiki, Félix Oger, Cours d'histoire générale à l'usage des lycées, des candidats à l'école militaire de Saint-Cyr et des aspirants aux baccalauréats ès lettres et ès sciences, 1863 - books.google.fr). Le 7 juin 1868, l'Académie physio-médico-statistique inaugurait à Gorgonzola la pierre commémorative de la victoire remportée dans cette localité en 1245, sur la formidable armée guidée par le roi tudesque Entius, fils de l'empereur Frédéric II, qui menaçait Milan du triste sort et de la destruction que lui avait infligés son aïeul l'empereur Frédéric Barberousse (L'investigateur: journal de la Société des Etudes Historiques, Volume 8, 1868 - books.google.fr). "hault et
procere" "procer/proceres" : grands, nobles, les premiers (Gaffiot). Un traité fut conclu, en 1185, entre la commune de Modène et les chefs (rectores) des capitaines (proceres) et des vavasseurs du territoire de Modène (Prosper C. de Haulleville, Histoire des Communes Lombardes depuis leur origine jusqu'a la fin du XIIIe siècle, Tome 2, 1858 - books.google.fr). Magistrat suprême, le podestat réunit en lui deux fonctions contradictoires : il est au-dessus des lois en sa qualité de dictateur militaire ; il est le représentant de la loi et du droit en sa qualité de juge. Dans les premiers temps; armé de la force qu'il tient de son origine même, il est surtout dictateur; il est l'homme de la nécessité violente. Alors, chez lui, le rôle de juge est secondaire. Entre les deux partis, il tranche les questions plutôt qu'il ne les résout; mais, représentant de la révolution, c'est surtout contre les châtelains (devenus citoyens) que tombent ses coups. Le dictateur efface le juge. Ainsi, la dictature révolutionnaire du podestat domine quelque temps la lutte entre les citoyens et les concitoyens, entre la noblesse et la bourgeoisie. [...] Les anciens châtelains surent trouver des ressources non moins grandes dans leur valeur personnelle. Tant qu'avaient duré les glorieuses luttes des villes italiennes contre l'empire, ils avaient vaillamment payé leur tribut à la cause nationale. Dans la fameuse bataille de Legnano, par exemple, c'était deux puissants seigneurs, Anselme de Doara et Eccelino le moine, qui commandaient l'armée lombarde. Ces services éclatants relevèrent la noblesse aux yeux du peuple. La commune, satisfaite d'avoir conquis le droit, s'empressa de confier les premières dignités à ceux d'entre les nobles qui avaient acquis quelque illustration dans les camps ou dans la cité. Il arriva bientôt que la charge de podestat fut, presque dans toutes les villes, entre les mains de la noblesse. A partir de ce moment, on vit partout s'engager une lutte ardente entre les grandes familles qui se disputèrent cette magistrature suprême. Vérone obéissait alternativement aux Montecchi et aux Saint-Boniface; Ferrare aux Salinguerra et aux d'Este; Vicence et Padoue aux Eccelin de Romano et aux Camposampieri... Chaque cité, divisée en deux factions organisées, devint un champ de bataille. Au milieu de ce conflit armé, que pouvait le podestat ? Créé en vue d'une situation tout opposée, c'est-à -dire chargé, le lendemain d'une révolution sociale, de jouer le rôle de modérateur entre les anciens et les nouveaux citoyens mis un moment sous le niveau de la loi commune, il devenait un non-sens entre deux factions irréconciliables. Aussi son prestige disparait-il peu à peu ; son pouvoir dictatorial s'émousse; chaque parti le brave et reste armé pour la lutte. Toutes les précautions qui ont été prises pour garantir l'impartialité et l'autorité de ce magistrat ne peuvent arrêter sa chute. C'est en vain qu'on le prend hors de la cité ; c'est en vain que, dans plusieurs villes, pour satisfaire à la fois les grandes familles rivales, on partage entre elles l'élection à cette fonction tant convoitée. Le podestat doit tomber parce qu'il n'a plus de raison d'être. Il ne reste plus dans le personnage du podestat que le juge, mais le juge déconsidéré, impuissant ; il n'est plus qu'un modérateur inutile entre les deux partis. Cette digue rompue, les citoyens et les concitoyens se trouvent en présence avec leurs vieilles rancunes et les nouvelles haines accumulées, et la lutte recommence avec cent fois plus d'acharnement; la guerre civile est en permanence entre deux factions bien tranchées qui s'écrasent ou s'exilent en masse, après chaque victoire alternative. Ce n'est plus aujourd'hui la guerre de la ville contre la campagne féodale, comme à l'époque où les nobles occupaient leurs châteaux. La lutte, toujours au fond lutte sociale, est transportée tout entière dans la cité d'où les châtelains ne songent plus à sortir. Leurs intérêts sont désormais confondus avec ceux de la ville ; il s'agit seulement de savoir s'ils y domineront. Les deux partis ou plutôt les deux camps qui se disputent le pouvoir sont toujours en éveil, toujours prêts à en venir aux mains. Chacun d'eux a ses chefs, son assemblée, ses capitaines, ses finances, son gouvernement; il correspond par de véritables ambassadeurs avec le même parti dans les autres villes de la Péninsule. Alors, au lieu d'un chef commun, chef commun, il y a les chefs de chaque faction, et quand l'un des partis triomphe, ce n'est pas le podestat qui est maître de la situation, mais le capitaine qui a procuré la victoire à son parti. Ce nouveau dictateur, qui reçoit dans toutes les villes le nom de Capitaine du peuple, l'égal de l'ancien podestat par la puissance, en est tout l'opposé par l'origine et le but de son institution. Le premier, destiné à tenir un glaive impartial au-dessus des partis, était choisi hors de la cité ; le capitaine du peuple surgit au contraire tout armé de la guerre civile. Comme le podestat, il domine la cité, il est chef de l'armée, chef de la garde civique, président de la république; en apparence, c'est le même magistrat, indigène au lieu d'être étranger; mais, en réalité, c'est l'homme de la secte victorieuse, comme il en a été l'instrument pendant la guerre. C'est l'ennemi le plus cruel des proscrits, le chef le plus compromis parmi les proscripteurs. Le podestat lui-même, quoique réduit aux fonctions judiciaires, devient aussi l'agent partial du parti vainqueur qui le nomme; il est, non le représentant de la loi, mais le serviteur docile de la volonté du nouveau dictateur. Il est digne de remarque que partout, quel que soit le parti qui triomphe, ce chef suprême est désigné par le même titre de Capitaine du peuple. Presque toujours, il est vrai, c'est un membre d'une grande famille qui en est investi, et les deux factions qui partagent la cité sont organisées au profil de quelques grands qui se disputent le pouvoir. Mais cela ne veut pas dire que ces révolutions soient des révolutions aristocratiques. Au fond, c'est le mouvement démocratique qui se poursuit dans la commune. [...] L'une des premières républiques qui nommèrent un Capitaine du peuple, fut Milan. L'année 1241, voulant mettre un frein aux prétentions toujours croissantes des nobles, et un terme à leurs dissensions qui troublaient incessamment l'État, les Milanais investirent de pouvoirs dictatoriaux Pagano della Torre qui joignait à l'illustration de la naissance la gloire d'avoir préservé sa patrie d'une ruine complète, après la défaite de Corte Nuova. Plus tard, en 1259, ce fut sous une autre dénomination que l'héritier de Pagano, Martino della Torre, exerça les mêmes fonctions. Il fut appelé Anziano (ancien) et Seigneur du peuple. Aussi populaire que son prédécesseur, il ne ménagea point la noblesse (F. Arnaud de L'Ariége, L'Italie , Tome 1, 1864 - books.google.fr). "abbé de
Foix" Face à Pamiers, Foix fut au contraire le refuge des hérétiques, le point d'appui du comte de Foix. C'est sans doute le retard de son développement urbain par rapport à Pamiers, déjà constaté au XIIe siècle, qui explique que Foix n'ait recueilli qu'en 1245 le fruit de cette fidélité à son seigneur. Raimond Roger était certainement bien disposé en faveur de l'hérésie, à laquelle plusieurs membres de sa famille, sa sœur Esclarmonde en particulier, avaient formellement adhéré. Esclarmonde tenait à Pamiers une maison de Parfaites, qui durent fuir dès 1209, à l'arrivée des Croisés. Nombreux furent sans doute les autres réfugiés qui vinrent se placer sous la protection du château fuxéen. Il serait plus intéressant pour nous ici de savoir dans quelle mesure la population de Foix elle même était gagnée au catharisme. Mais la documentation manque. Tout au plus sait-on que l'abbé de Saint-Volusien appartenait à une famille, celle des Durban, qui comptait de nombreux hérétiques. Avant de tomber au pouvoir des Croisés, Foix eut à plusieurs reprises ses environs ravagés par leurs expéditions : 1) la première se situe en avril ou mai 1210 : depuis peu vicomte de Béziers et Carcassonne , Simon de Montfort vient d'avoir à Pamiers, en présence de Pierre II roi d'Aragon, une entrevue orageuse avec ses nouveaux voisins, Raimond VI comte de Toulouse et Raimond Roger comte de Foix. C'est pour exercer une pression sur ce dernier que Simon pousse une pointe sur Foix, et n'en revient qu'«après avoir dévasté les champs de vignes et les vergers aux environs». Cependant Pierre II obtient, tout d'abord de Simon qu'il accorde une trève à son adversaire, puis de Raimond Roger qu'il se soumette aux conditions posées par le champion de la croisade, en garantie de quoi des chevaliers aragonais viennent tenir garnison dans le château de Foix qui, en cas de manquement, doit être remis au comte de Montfort. 2) Raimond Roger n'en profite pas moins du siège de Lavaur pour reprendre les armes : en avril 1211, il surprend et massacre, entre Revel et Cuq-Toulza, des pélerins et des croisés se rendant à Lavaur. Aussi, après être venu à bout de cette ville, et avoir, par contre, échoué sur Toulouse, Simon veut-il tirer vengeance de cette félonie. Au début de juillet, il revient s'installer dans la région de Foix, et y commet de nouveaux dégâts. 3) mais ceci n'empêche pas le comte de Foix de jouer un rôle éminent dans la grande offensive toulousaine montée en septembre 1211, et dans le combat de Castelnaudary. C'est lui qui tend aux croisés l'embuscade de Saint-Martin-la-Lande, et seule la carence de son allié Raimond VI le contraint à plier. Au mois de novembre, Simon riposte par une nouvelle et brève incursion en pays de Foix. 4) une quatrième attaque se produit en septembre 1212, après la chute de Moissac : Simon veut punir Saverdun, qui a fait défection l'année précédente, et où s'est posté Raimond Roger. Celui-ci s'enfuit à l'approche de l'armée, et Simon gagne Pamiers où «il prit avec lui (les croisés germaniques), chevaucha devant le château de Foix, puis rejoignit l'armée qui avait quitté Saverdun pour Auterive...». Il place ici une garnison pour gêner les relations entre Toulouse et Foix. Ainsi, trois années de suite, l'attitude indomptable de Raimond Roger a valu à la région fuxéenne de recevoir la visite des Croisés qui, faute de pouvoir s'emparer du château trop bien défendu, ont passé leur colère sur le faubourg et les environs de Foix. Ici comme à Toulouse, la défaite de Muret (12 septembre 1213) devait rendre cette résistance inutile. Aussitôt après la bataille, à laquelle Raimond Roger avait pris part, Simon se fit un plaisir de ravager une nouvelle fois la terre de son ennemi. Celui-ci dut faire sa soumission en avril 1214, et le château de Foix fut confié au légat pontifical, puis, en mai 1215, au comte de Montfort lui même. Cependant, au Concile de Latran, Raimond Roger se défendit avec ardeur, allégua cette remise volontaire de son château en témoignage de sa bonne foi, et obtint que l'abbé de Saint-Thibéry en reprît possession. Du moins l'ordre fut-il donné, mais quand fut-il exécuté ? En février 1217, Simon vint assiéger une forteresse que le comte avait élevée à Montgrenier, un peu au sud de Foix, et il s'en empara. Mais ses jours étaient comptés : en septembre, Raimond VI rentrait dans Toulouse et, tandis que Simon s'épuisait en ce siège où il devait périr, les soulèvements se succédaient de tous côtés. En mai ou juin 1218, affirme Pierre des Vaux-de-Cernay, «par la négligence de l'abbé de Saint-Thibéry, le château de Foix fut perdu, une garnison y fut mise par le comte de Foix, nouveau Caïn, nouveau Judas, qui s'en servit pour combattre la sainte Eglise...». Raimond Roger et, après sa mort (1223), son fils Roger Bernard n'eurent plus qu'à reconquérir l'ensemble de leurs terres, sauf Pamiers. Dès lors, le pays de Foix ne revit plus les Croisés, et c'est à la suite de négociations que, parallèlement au comte de Toulouse, Roger Bernard fit sa soumission à l'Eglise et sa paix avec Louis IX (Ph. Wolff, Une ville pyrénéenne au XIIIe siècle : l'exemple de Foix, Annales du Midi, Volume 77, 1965 - books.google.fr). L'abbé de Foix de la famille de Durban était Guillaume Athon qui s'était plaint des empiettements du comte de Foix sur les possessions de l'abbaye Saint Volusien. Sa sœur Agnès de Durban était parfaite et fut livrée à l'Inquisition avec une compagne, Serena de Châteauverdun, sœur de Pierre-Roger de Mirepoix, trahies par leur respect de la vie de poulets qu'une aubergiste soupçonneuse leur avait demandé de préparer pour leur repas (Michel Roquebert, Histoire des Cathares, 2016 - books.google.fr, Adrien Salvan, Histoire générale de l'église de Toulouse, Tome 3, 1859 - books.google.fr). Saint Volusien Esquerrier fait de l'abbaye fuxéenne de Saint-Volusien, le Saint-Denis de ses maîtres, leur sanctuaire tutélaire : le Romain saint Volusien, archevêque de Tours aurait trouvé le martyre, au pied des Pyrénées, à cause des vaincus de Vouillé se repliant vers l'Espagne. Pourtant les ancêtres des comtes ne seraient pas arrivés dans les fourgons de Clovis, mais dans ceux de Charlemagne (Françoise Bériac-Lainé, Des lépreux aux cagots: recherches sur les sociétés marginales en Aquitaine médiévale, 2009 - books.google.fr). Arnaud Esquerrier appartenait au même milieu de notables fuxéens. Il fut notaire, procureur et trésorier du comte Gaston IV dans le pays de Foix. En tant que trésorier, il avait la garde des archives ; quand Gaston IV (1331-1391) eut besoin d'asseoir ses revendications sur des actes, Michel du Bernis et Arnaud Esquerrier s'attelèrent ensemble à la rude tâche de remise en ordre de ces archives (Claudine Pailhès, Gaston Fébus: le prince et le diable, 2007 - books.google.fr). Le premier établissement monastique dans le pays de Foix date du VIIIe siècle. Au pied du rocher de Foix et au confluent des rivières l'Ariège et le Larget, s'élevait une modeste basilique, qui, placée d'abord sous le vocable des saints Celse et Nazaire, avait pris le nom de Saint-Volusien le jour où les reliques du saint évêque de Tours, martyrisé par les Goths au pied de nos montagnes, lui furent confiées. Une tradition respectable nous apprend que, vers l'an 779 et à l'occasion d'une victoire remportée par les troupes de Charlemagne dans le haut pays, on y fit une fondation monastique. Humble dans ses commencements, elle fut soumise, en 849, par l'Empereur Charles.le Chauve, à l'abbaye bénédictine de Césarïon ou Saint-Tibéry. Bonesinde, abbé de ce dernier monastère, défendit ses droits contre un puissant seigneur nommé Aton dans un plaid tenu à Narbonne aux ides de juin de la XXXe année du roi Charles, indiction XVe, date qui correspond au 13 juin 867. Raymond, comte de Toulouse, y appela des chanoines réguliers de Saint-Ciriac, e loco Sancti Ciriaci; nous dit le Gallia Christiana. Nous supposons que c'était l'abbaye bénédictine de Simorre, au diocèse d'Auch, qui conservait le corps de saint Cérat. Lorsque le comté de Foix se fut constitué, Saint-Volusien dut s'organiser en abbaye indépendante. Le premier abbé connu est Pierre ou Petronius (M. Barbier, Nos fondations monastiques, Congrès archéologique de France, Volume 51, 1885 - books.google.fr). Dès le début du XIIe siècle la «réforme grégorienne» – mouvement de renouveau et de libération de l'Église face à la féodalité – s'introduisit à Saint-Volusien. Nous ne savons s'il faut attribuer comme le fait Lacoudre , au comte Roger II la réorganisation de l'abbaye dans laquelle il aurait remplacé vers 1104 les bénédictins par des chanoines augustins ; mais il est probable que la réforme eut lieu à cette époque (Gabriel de Llobet, Foix médiéval: recherches d'histoire urbaine, 1975 - books.google.fr). "sainct
Morre" : Simorre (jeu de mot ?) Dans le Midi, la fondation de la ville de Simorre, qui n'est autre chose non plus qu'une translation opérée après qu'un incendie eut détruit les habitations anciennes. [...] «La première ville de Simorre, autrefois la capitale de l'Astarac, était anciennement bâtie sur une petite montagne avec un faubourg sur le penchant d'icelle à l'Orient et au Midy, auprès de la petite rivière de Gimone. Ayant été réduite en cendres, l'abbé et les religieux donnèrent une partie de leur enclos en 1141, aux habitants du lieu, lesquels y bâtirent une petite ville qui ne fait pas le quart de l'étendue de l'ancienne». (Dom Brugeles, Chroniques ecclésiastiques du diocèse d'Auch, Toulouse, 1746, p. 180) (J. Flach, Enquête sur les conditions de l'habitation en France: les maisons-types, Volumes 1 à 2, 1894 - books.google.fr). Des villas monacales donnèrent de naissance à des villes : Saint-Sever, par exemple, née autour du monastère de ce nom ; Condom, autour de celui de Saint-Pierre, Saramon, Simorre, etc., car le monastère a besoin comme la villa de cultivateurs et d'artisans. Il garde le même personnel de serfs et évolue comme la villa du seigneur vers la ville du moyen-âge (Revue de Gascogne: bulletin bimestrial de la Société historique de Gascogne, 1908 - books.google.fr). En 1209, l'abbé de Simorre se croise avec les évêques de Lodève, Couseran, comminges, et avec ceux du nord de la France et avec des barons et chevaliers contre les hérétiques (Les chroniques et annales de France des l'origine des francois, & leur venues es Gaules, 1617 - books.google.fr). Segnis, veuve de Centulle, comte d'Astarac, mit, le 13 de novembre, sa personne, son fils Centulle, tout le comté d'Astarac & tous les domaines qui avoient appartenu au feu comte Centulle, son mari, sous la protection & le vasselage du comtye Raimond VI de Toulouse, qui reçut en même temps l'hommage du jeune Centulle. Le viguier de Toulouse se transporta quelques jours après dans le comté d'Astarac pour y faire reconnoître le haut domaine du comte de Toulouse. Centulle II, comte d'Astarac, épousa dans la suite Pétronille de Comminges, dont il n'eut pas d'enfans, & Bernard, son frère, lui succéda (Claude de Vic, Histoire generale de Languedoc avec des notes et les pieces justificatives par Cl. Devic et J. Vaissete: Histoire generale. 1872-89, 1879 - books.google.fr). En 1240, le comte d'Astarac Centulle II prit l'habit monastique dans d'Abbaye de Simorre où il fut enterré en 1249. Son frère lui avait succédé comme comte d'Astarac sous le nom de Bernard IV. Celui-ci voulut empêcher les seigneurs ecclésiastiques d'exercer le droit de souveraineté dans son comté. Il réclama à l'Abbé de Simorre le droit de haute justice dans cette ville et quelques autres localités. L'Abbé, Bernard d'Asté (de Astario) et, plus tard, Bernard de Saint-Estier résistèrent et refusèrent d'accepter les prétentions de Bernard IV. Il s'en suivit un grand procès. Le comte fit révolter les religieux de Sarrancolin et de Sainte-Dode et même la population de Simorre contre l'autorité de l'Abbé. Ce dernier obtint gain de cause en 1284 au Conseil du Roi. Le comte furieux envahit avec ses soldats les terres de Tournan, pilla les récoltes et démolit le château du seigneur Abbé. L'archevêque d'Auch, sur les prières de Bernard de Saint-Estier, intervint dans la querelle et excommunia Bernard IV. Celui-ci fit assiéger par ses troupes le château de Lamaguère, propriété de l'Archevêché, en 1290. Le château fut pris et ravagé. Le roi Philippe le Bel favorisait l'Abbé de Simorre. Le comte d'Astarac fut condamné à payer à son adversaire une forte somme à titre d'indemnité. [...] Le roi finti par détacher Simorre de l'Astarac et la réunit à Rivière Verdun qui appartenait à la couronne (Bulletin de la Société archéologique, historique, littéraire & scientifique du Gers, Volumes 35 à 36, 1934 - books.google.fr). "vilains" "vilan" : grossier, diable, avare, sale ; de villanus et villa (métairie) (Gabriel Azaïs, Dictionnaire des idiomes romanes du midi de la France, Tome 5, 1877 - books.google.fr). Il y a dans la latinité un joli mot : c'est villa, qui a donné ville, mais qui signifie proprement maison de campagne. De villa, le bas latin forma villanus, habitant d'une villa ou exploitation rurale. Ainsi introduit, vilain prit naturellement le sens d'homme des champs ; et, comme l'homme des champs était serf dans la période féodale, vilain s'opposa à gentilhomme et fut un synonyme de roturier. Mais, une fois engagé dans la voie des acceptions défavorables, vilain ne s'arrêta pas à ce premier degré, et il fut employé comme équivalent de déshonnête, de fâcheux, de sale, de méchant ; c'était une extension du sens de non noble. Puis il se spécialisa davantage, et de déshonnête en général devint un avare, un ladre en particulier. Enfin, des emplois moraux qu'il avait eus jusque-là , il passa à un emploi physique, celui de laid, de déplaisant à la vue. C'est ordinairement le contraire qui arrive : un sens concret devient abstrait, mais rien en cela n'est obligatoire pour les langues ; et elles savent fort bien que ces inversions ne dépassent pas leur puissance (Emile Littré, Pathologies verbales, 1880 - www.lexilogos.com). "vilan"
: diable C'est ainsi que le Prieur & ses Moines Diaboliques continuèrent - ce train infernal, en emploiant le nom de S. Patrice qui leur servoit de manteau pour cacher leur Fourberie (Le passepartout de l'église romaine, ou histoire des tromperies des prêtres & des moines en Espagne, Tome 3, 1727 - books.google.fr). Il est tant forbe que le diable (Le livre de conduite du régisseur: et Le compte des dépenses pour le Mystère de la passion, joué à Mons en 1501, 1924 - books.google.fr). La sorcellerie est assez ambiguë. D'une part, elle sert de chef d'accusation à ces âmes crédules et parfois malveillantes : comme partout les lépreux ont signé un pacte avec les forces du mal - le roi de Grenade et le Soudan de Babylone - pour empoisonner les fontaines ; Blanche de Senconac est accusée d'avoir donné le Corps du Christ à un ennemi ; le diable se manifeste même à la mort des mauvaises personnes (celles qui sont de l'autre religion !) sous forme de deux chouettes pour Na Roqua hérétiquée à Montaillou (englobé dans le comté de Foix dès le XIIe siècle), ou de deux chats noirs pour Geoffroi d'Ablis, l'inquisiteur de Carcassonne. D'autre part le diable est une puissance que l'on invoque : Guillaume Maurs et ses ses compagnons font serment sur le pain et le vin de tuer Pierre Clergue ; Raymond d'Aire et Aycre de Boret s'accusent mutuellement d'avoir invoqué le diable non sans une certaine forfanterie irréligieuse : nous savons qu'ils sont assez anticléricaux. L'anticléricalisme est d'ailleurs très répandu chez ces montagnards particularistes et proches de leurs intérêts. «La population devrait s'entendre avec le comte pour interdire aux clercs le Pas de Labarre», s'écrie Pierre Guillaume d'Unac. «Les clercs sont des loups, ils font mal de réclamer les dîmes qui n'étaient pas payées autrefois». Et l'on a vu en effet que l'opposition aux dîmes a dressé le Sabartès contre l'Église. [...] Le lointain évêché de Toulouse s'était trop souvent déchargé sur les abbayes Saint-Antonin de Pamiers pour le Piémont et Saint-Volusien de Foix pour le Sabartès. Mais en 1295 sont fondés à Pamiers un évêché, un tribunal d'Inquisition et même une Université, sans parler des quatre ordres mendiants installés vers la même époque (Gabriel de Llobet, Des croyances et des moeurs aux témoignages exceptionnels (XIIIe - XVe siècles), Histoire de Foix et de la Haute Ariège, 1996 - books.google.fr). "habits" L'opposition contre les clercs n'était pas concentrée dans les classes dominantes; un poëte du XIIIe siècle dit que «oncque la gent vilaine n'aimèrent clerc ni prétre.» Il y avait cependant à cette époque des ordres nouveaux, sortis des classes inférieures de la société; les mineurs et les dominicains prirent, par une affectation d'humilité, les habits et les allures des pauvres, ce qui n'empêcha pas les paysans d'appeler les frères mendiants les précurseurs de l'Antechrist. La haine des vilains parait plus violente encore que celle des barons, elle éclate dans les insurrections de la classe opprimée. Les pastoureaux se soulevèrent contre les clercs autant que contre les seigneurs; ils dépouillaient les religieux et les prétres, ils les maltraitaient jusqu'à leur donner la mort. Le peuple applaudissait à ces excès, parce qu'il se réjouissait de la persécution du clergé (François Laurent, L'Eglise et l'Etat, 1858 - books.google.fr). M. Pasquier, archiviste de la Haute-Garonne, avait écrit que dans nos contrées, déjà au début du XVe siècle, le «servage étant aboli, le paysan jouissait de la liberté civile». Formulée d'une façon aussi générale, cette affirmation n'était pas tout à fait exacte. Son successeur aux archives de l'Ariège a eu la bonne fortune de mettre la main sur un document attestant que le servage n'avait pas absolument disparu de vos contrées. Voici, en effet, un acte d'affranchissement donné par le comte Mathieu de Castelbon en faveur de Jean Artigues et de sa famille demeurant dans la partie vieille de la ville d'Ax ; les habitants de la ville neuve avaient déjà été affranchis en 1241. Ce texte nous dit que la famille serve fut exempte de tout servage corporel ; ses biens, autrefois mainmortables, furent exemptes de la taille et déclarés tenures emphytéotiques, obligés à un cens annuel de quatre florins d'or d'Aragon. Moyennant ce ceps, la famille obtint sur ces biens tous les droits réels de la propriété. La cérémonie de l'affranchissement eut lieu dans l'abbaye de Saint-Volusien, à Foix, sous forme solennelle et en présence de personnages importants. Ce document nous fait connaitre que les serfs étaient tenus , sur la réquisition du baile d'Ax, à la corvée de la digue et des moulins du comte de Foix, ainsi qu'au guet et à la garde du château. Ils devaient payer la taille, qui s'élevait pour tous les serfs de la ville, à 30 francs d'or, et l'albergue qui était de 13 sous et 4 deniers toulousains. Le comte de Foix n'était exclu de la succession du mainmortable que par les descendants en ligne directe. Cette charte établit donc d'une façon incontestable que le servage existait encore dans le consulat d'Ax, à la fin du XIVe siècle. Cependant les coutumes d'Ax de 1241 et de 1391 déclarent affranchir les habitants de toute servitude. Comment expliquer cette contradiction ? Les chartes de coutumes affranchissent les habitants de la ville neuve d Ax (villa nova) ; or la famille Artigues habitait la ville vieille ( villa vetus ). On peut admettre que l'affranchissement concédé dans les coutumes fut accordé aux seuls habitants de la ville neuve , mais non aux habitants de la vieille ville et de la campagne du consulat. Cette remarque est très importante. Dans le comté de Foix, dès le XIIe siècle, des textes nombreux de coutumes locales proclament l'abolition de la servitude. Il est bien probable que dans ces localités, comme à Ax, l'affranchissement n'était accordé qu'aux habitants des villes. Le servage dans les campagnes dut persister longtemps après le XIIIe siècle (M. Trouillard, Affranchissement d'une famille serve, en 1392, par Mathieu de Castelbon, comte de Foix, Bulletin historique et philologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1900 - books.google.fr). Le système féodal reliant le seigneur à son serf commence à s'effondrer , et la noblesse terrienne perd de son prestige. Car les villes se développent . Toulouse , Béziers , Montpellier forment une classe de riches marchands qui très vite s'embourgeoisent (Renée-Paule Guillot, Le défi cathare, 1975 - books.google.fr). À l'autre extrémité de l'échelle sociale, travaille le serf. Cette civilisation des X-XIIIe siècles, toute rurale, a hérité des conditions de travail inchangées depuis la plus haute Antiquité. C'est le travailleur lui-même qui bénéficie à ce moment d'une mutation dans sa condition Le système du servage est sans doute ce qui illustre le mieux la disparition du monde ancien hérité de Rome, et ce qui fait l'originalité de la condition humaine de ces siècles. L'esclavage avait largement fondé la prospérité des sociétés antiques puis de l'Islam jusqu'à nos jours. L'esclave dans les mains de son maître est une chose dont celui - ci dispose en tout à son gré, y compris droit de vie ou de mort. Dans l'héritage germanique, le servage n'offre certes pas au travailleur de meilleures conditions de travail et on a beaucoup glosé là -dessus, toujours pour une critique sans grande nuance aboutissant à l'identification d'un système à l'autre, à l'assimilation du servage à l'esclavage. Critique injuste : le servage germanique fait du serf non pas une chose mais une personne. Le serf peut se marier ; attaché à la terre qu'il cultive, il ne peut pas en être expulsé, il organise son travail, il achète et il vend Les personnes recherchent la sécurité, quitte à perdre leur liberté, en des temps périlleux : le rôle des troubles de la fin du XIIe siècle, ou de la Croisade contre les Albigeois montre son poids par exemple à Caignac où les années 1204-1211 se soldent par dix entrées volontaires en servitude, un véritable record (Mireille Mousnier, Ville et servage en Languedoc toulousain : l’air de la ville rend-il libre ?. In: Mélanges de l'École française de Rome. Moyen-Age, tome 112, n°2. 2000 - www.persee.fr). L'hérétique est un laïc qui prétend se passer du clergé pour prier et rencontrer dieu : les rites sont aussi inutiles que la dîme. Il pense et veut agir comme si le temps de la joyeuse liberté des enfants de dieu était déjà survenu. Le retour du Christ étant imminent, il veut vivre comme il imagine la vie dans la Jérusalem céleste. Alors, doivent disparaître les distinctions entre les hommes ; entre clercs et laïcs, puissants et dépendants, mâles et femelles. La société hérétique n'est pas une société révolutionnaire, elle est une société mutante : elle accomplit sa mutation en dieu (Paul Labal, L'Eglise de Rome face au Catharisme, Fayard, 1982, p. 44) Les hérétiques interdisaient absolument la prestation du serment. D'abord on est tenté de voir en cette prohibition une interprétation très littérale du fameux précepte évangélique : «Et moi je vous dis de ne pas jurer du tout, ni par le ciel, ni par la terre, ni par Jérusalem ... Que votre discours soit : Cela est, cela n'est pas. Tout ce qui est en plus de cela vient de l'esprit mauvais.» Mais pour peu qu'on étudie l'importance du serment au Moyen Age, on reconnaîtra qu'il était comme l'une des principales colonnes de tout l'édifice féodal. Délier les vassaux, les serfs, les communes, du serment de fidélité, c'était supprimer le lien social. Il importe d'ajouter que les seigneurs et les puissants de cette terre en étaient venus à abuser odieusement du serment de fidélité. Ils l'extorquaient aux plus faibles, et l'hommelige se croyait en conscience tenu à obéir, à soutenir son seigneur les armes à la main, dans les guerres les plus injustes. Une réforme s'imposait. Les hérétiques supprimaient l'usage du serment. Il appartenait aux apologistes chrétiens de dénoncer les abus en légitimant l'usage (Hyacinthe Petitot, Vie de Saint Dominique, 1925 - books.google.fr). Raimond Escribe, qui devait être assassiné avec les inquisiteurs à Avignonet en 1242, disait, avant la croisade, alors qu'il était archidiacre de Vielmur, à un serf du Lauragais qui voulait quitter son seigneur : «Dis que tu es croyant (cathare)» (Dimitur Simeonov Angelov, Le bogomilisme en Bulgarie, 1972 - books.google.fr). "la
forbe" : l'euphorbe Autres noms : Lait du Diable, Petite Éclaire, Lait de Couleuvre. [...] Euphorbe signifie en grec «bien nourri» et ce nom aura été porté par bien des héros de l'Antiquité, notamment autour du siège de Troie (Bruno Didier, Hervé Guyot, Des plantes et leurs insectes, 2012 - books.google.fr). Cet Euphorbus ne serait autre chose que Pythagore lui-même, qui, ainsi que nous le raconte Ovide (Métamorphoses XV, 160), prétendait avoir vécu sous le nom d'Euphorbus du temps de la guerre de Troie (Bulletin des sciences mathématiques et astronomiques, Tome 4, 1873 - books.google.fr). On pense à la « réincarnation » chez Pythagore, que professaient aussi les Cathares. On adopte un terme, réincarnation, un vocable qui date finalement du XXesiècle, qui est issu de l'anthroposophie et considère que l'âme est un principe d'information individuelle de plusieurs corps individuels successifs, et on projette cette notion-là , complètement moderne, sur l'époque grecque. Où la métempsycose, comme son nom l'indique, et on le trouve dans les textes, n'est pas métensomatose : ce n'est pas changement de corps. C'est l'âme, principe général, universel, et qui se dégrade dans des individualités. [...] Le fait que la transmigration soit une illustration permet souvent de faire la confusion entre métempsycose et réincarnation. [...] Les illustrations transmigratoires trouvées dans des textes d'Inquisition à propos de cathares peuvent fonctionner comme illustration de la dégradation de l'âme à travers les cieux (Roland Poupin) (Les Cathares devant l'histoire: mélanges offerts à Jean Duvernoy, 2005 - books.google.fr). Lien avec le
quatrain précédent VIII, 11 Il est encore question de l’empereur du Saint Empire germanique Frédéric II et du Sud de la France. En 1242, Raymond VII comte de Toulouse réunissait les rois d’Angleterre, d’Aragon, de Navarre, de Castille et l’empereur pour chasser les Français de ses terres : alliance malheureusement sans effet (Robert Lafont, Catharisme et littérature occitane, Fayard, p. 383). Typologie Le report de 2039 sur la date pivot 1245 donne 451. Un peu plus tard, le pape Saint Léon a repris la même critique d'Augustin dans de nombreux sermons où plusieurs fois il parle en connaisseur des Ecritures manichéennes. Comme il a fait la chasse à ces dernières et comme il s'en est vu livrer de nombreux exemplaires, on pourrait croire qu'il les a lues avant de les brûler. Son œuvre montre qu'il emprunte tous ses renseignements soit à l'évêque d'Hippone soit aux autres polémistes latins. Peut-être est-ce vers le même temps qu'a paru la Formule latine d'abjuration imposée aux Manichéens convertis. Elle aussi mentionne les écrits de Mani et ceux d'Addas ou d'Adimante. Mais on aurait tort d'y chercher une analyse, même sommaire, de ces œuvres. Son auteur ne les a sans doute jamais lues ni jamais eues entre les mains. Comme Evode et le pape Léon, il emprunte tous ses renseignements à Augustin, si bien qu'il a été longtemps confondu avec lui. Mieux renseigné est l'historien grec Théodoret évêque de Cyr. Dans son Résumé des fables hérétiques, écrit entre 451 et 458, il expose les principes de la croyance des Manichéens en termes précis et personnels (Prosper Alfaric, Les écritures manichéennes, Tomes 1 à 2, 1918 - books.google.fr). |