Stoïciens et chrétiensVIII, 782087-2088Un braganas avec la langue torte Viendra des
dieux le sanctuaire, Aux Hérétiques
il ouvrira la porte En suscitant
l'église militaire. Bariolé "Braganas" ou
"Bragamas" pourrait avoir un rapport avec
"Bracanat" forme de "Barracanat" qui signifie "bariolé" En grec "bariolé"
se dit "poikilos"
qui a donné le nom du portique du Pécile,
qui est celui des stoïciens ("stoa", portique), où le fondateur de cette secte
faisait son école. Dans la basse ville, on voyait plusieurs autres
monuments, entre autres le Pécile,
et la Tour des Vents, d'Andronicus Cyrrhestès. Hors de la ville deux édifices admirables, le
temple de Thésée et celui de Jupiter Olympien, d'une demi-lieue de tour,
renfermant la statue du dieu, autre chef-d'œuvre de Phidias, également d'ivoire
et d'or; puis le Panthéon, temple consacré à tous les dieux, sur le modèle
duquel a été exactement construit celui de Rome; et enfin les jardins des
philosophes, l'Académie, sur la place Céramique, où enseignait Platon; le Lycée
d'Aristote, servant aussi aux exercices gymnastiques. Au-delà de l'ilissus, était le Cynosarge d'Antisthènes, fondateur de l'école Cynique. N'oublions pas
la montagne de l'Aréopage, où ce tribunal rendait ses arrêts; le Prytanée,
palais du sénat; et le Pnyx, où s'assemblait le peuple pour délibérer. Après 23
siècles de guerre et de désastres, Athènes est encore un objet d'admiration, et
ses magnifiques ruines témoignent éloquemment de ce qu'elle fut autrefois Les portiques
étaient très-nombreux à Athènes : le plus remarquable était celui que l'on
appelait le Pécile, "Polikilè", parce qu'il
renfermait une riche collection de tableaux, peints par des maitres fameux, tels que Polygnote, Mycon, et Pandœnus, frère de
Phidias. Les sujets de ces tableaux étaient la guerre de Troie ; les secours
fournis par les Athéniens aux Héraclides ; leurs victoires sur les
Lacédémoniens à OEnoé, sur les Perses à Marathon, sur
les Amazones dans les champs de l'Attique. Les murs à l'intérieur étaient
couverts de boucliers enlevés aux Lacédémoniens ou à d'autres ennemis. C'est là que Zénon professa sa philosophie,
et qu'il fonda cette secte fameuse des stoïciens, ainsi nommés du lieu où ils
s'assemblaient. A la porte du Pécile on remarquait la statue de Solon "secte" est le pendant latin du grec "hérésie". Zénon de Citium passe pour
avoir reçu de Delphes un conseil déjà donné à Socrate, celui de "prendre
la couleur des morts" (Suidas) Les dieux D'auantage, c'est vn des arrests donné par Zenon, qu'il ne fault point bastir de temples aux Dieux, d'autant que le temple n'est point
chose saincte, ne qui soit grandement à estimer,
attendu que c'est ouurage de massons & manœuures, & que nul ouurage
de telle manière de gens ne peult estre
de grand pris Tordu La théorie du solécisme
est indubitablement stoïcienne (Diog.-L. 7, 59) ;
mais il ne faut pas la placer trop tôt. En effet la référence au comportement bizarre
(Zénon) et à l'absurdité logique (Chrysippe) part du sens général ; le
solécisme des grammairiens relève du logos, de l'énoncé en forme, à la
différence du barbarisme, qui n'excède pas le plan de l'expression, léxis. Nous avons de
nombreuses autres attestations de l'acception "illogique" :
Aristote, Epicure, Sextus Empiricus, qui remontent
aux pièges de la dialectique, déjà attestés chez Protagoras. La faute de
logique, bien illustrée par un exemple de Lucilius (1284-1286), se manifeste
dans des énoncés amphibologiques (cf. "je l'ai vu frapper de mes
yeux" !) ; elle ne découle en rien de l'emploi grammatical qui est au
contraire postérieur. Les Romains, d'après Aulu-Gelle (5, 20), ont longtemps
répugné à l'emploi du terme grec ; on devine pourquoi. En effet, l'étymologie
usuelle se rapportait à la norme attique spécifiquement grecque. De là des
termes proprement latins qui évoquent la réalité syntaxique du solécisme : stribiligo (Aur.- Opillus), terme
hybride (gr. stroblos
"tordu" et suffixe -igo des noms de
maladies ou de malformations?), ou peut-être un vieux mot sorti d'usage, plutôt
qu'une création "pédante", puis imparilitas
(Sinnius Capito). Le terme
grec est d'abord attesté chez les rhéteurs (Rh.-Her.,
Sén.-Rhét., Quintilien) Ce qu'il y avait surtout de tordu chez Zénon, c'est
son cou (en lien métaphorique avec le solécisme ?). Diogène Laërce a écrit
(Livre VII) à propos de Zénon (333-261 avant notre ère), fondateur du stoïcisme
: «Zénon, fils de Mnaseas ou Demeas,
était natif de Citium à l'île de Chypre, une cité
grecque qui avait reçu des colons phéniciens.» «Il avait le cou tordu, dit Thimoteus
d'Athènes dans son livre intitulé Vies cependant Apollonius de Tyr dit qu'il
était frêle, très grand et noir, d'où le fait que certains l'aient appelé une
branche de vigne égyptienne, selon Chrysippe dans le Ier livre de ses
Proverbes» Eglise militaire :
militante Les Stoiciens tenaient que
la fin qu'on devait se proposer était de vivre selon la nature : or, que de
vivre selon la nature était de ne faire rien de contraire à ce que nous dictait
la raison qui était une loi générale et commune à tous les hommes. Que chacun devait embrasser la vertu Ã
cause d'elle-même, sans avoir égard à aucune récompense; qu'elle suffisait pour
rendre les gens heureux, et que ceux qui la possédaient, jouissaient d'un
parfait bonheur, même au milieu des plus grands tourments. [...] Qu'il n'y a point
de milieu entre le vice et la vertu, car, disaient-ils, comme il est absolument
nécessaire qu'on soit droit ou tordu, aussi toute action doit être bonne ou mauvaise
La philosophie stoïcienne a préparé le terrain au
christianisme. Les Pères de l'Eglise s'inspirent fortement d'elle L'Eglise, dans le sens spirituel, c'est l'assemblée
des personnes unies par la profession de la même Foi Chrétienne, & par la
participation des mêmes sacrements, sous la conduite des pasteurs légitimes,
dont le chef est le pape, vicaire de Jésus-Christ en terre. On distingue
l'Eglise triomphante, l'Eglise souffrante & l'Eglise militante. L'Eglise triomphante
est l'assemblée des fidèles qui sont déjà dans le ciel. L'Eglise souffrante est
l'assemblée des fidèles qui sont dans les flammes du purgatoire; & l'Eglise militante est l'assemblée des fidèles
qui sont occupés sur la terre à combattre contre les vices & les tentations.
Pour être membre de l'Eglise militante, il faut être baptisé; il faut n'être
pas retranché du corps de l'Eglise, comme enfant rebelle & désobéissant :
ainsi les infidèles & les Juifs, les schismatiques, les hérétiques &
les apostats, ne sont pas du corps de l'Eglise; il en est de même des
excommuniés, tant qu'ils sont dans l'état d'excommunication La porte ouverte Diogène Laërce nous apprend que Zénon, étant fort vieux, se cassa un doigt en sortant de son école, et que ne pouvant supporter la douleur aiguë que cet accident lui causoit, il s'étrangla. Lucien dit qu'il se laissa mourir de faim (John Leland, Nouvelle démonstration évangélique, 1768 - books.google.fr). Quant à Cléanthe, il mourut de la manière suivante : afin de le guérir d'une tumeur à la gencive, les médecins lui prescrivirent la diète. Au bout de deux jours, son mal ayant régressé, ils lui conseillèrent de reprendre son régime habituel. Mais Cléanthe n'y consentit pas, alléguant qu'il avait déjà parcouru une assez longue route : il était âgé de quatre-vingt-dix ans. Il continua donc à s'abstenir de manger et mourut (Yolande Grisé, Le suicide dans la Rome antique, 1982 - books.google.fr). Typologie Zénon serait né vers la 109e olympiade et mort à la 129e en 264 avant Jésus-Christ. Une olympiade valant 4 ans, sa naissance remonterait vers 344 (Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Lecons Sur L'histoire De La Philosophie IV, traduit par Pierre Garniron, 1975 - books.google.fr). En fait c'est Épicure qui "naquit, comme Ménandre, la 3e année de la 109e olympiade (Diogène Laërce, X, 14 - Strabon, XIV, p. 526); mais on sait que les jeux Olympiques se célébraient dans le mois Hécatombéon, et que, par conséquent, l'année commençait, selon cette chronologie, à l'époque qui, dans le calendrier attique, correspond à notre mois de juillet. Ainsi les années comptées d'après les olympiades sont, comme on dit vulgairement, à cheval sur deux années du système moderne, et la 3e année de la 109e olympiade, par exemple, commence au mois de juillet de l'an 342 av. J. C, pour finir à la fin de juin 341. Or, il semble probable que Ménandre naquit dans la première partie de l'année, c'est-à -dire en 342, et Épicure seulement dans la seconde, c'est-à -dire en 341 (Suidas, sub verbo. - Clinton, F. H. sub anno)" (Guillaume Guizot, Ménandre: Étude historique et littéraire sur la comédie et la société Grecques, 1855 - books.google.fr). Dans une lettre à Louis de Valois (1641), Gassendi note : Epicure a vécu à l'époque de Zénon, le prince des stoïciens, mais il était un peu plus jeune que lui (Sylvie Taussig, Pierre Gassendi (1592-1655): Traduction, 2004 - books.google.fr). Selon Paul Tannery, la grande année d'Aristarque ne serait pas de 2484 ans mais de 2434 (Paul Tannery, Mémoires scientifiques, Volume 9, 1929 - books.google.fr). De -344 à 2088 il y a 2431 années. Au IIIe siècle Aristarque de Samos a proposé une grande année de 2434 ans. Cette période n'arrive pas a accommoder les cycles de toutes les planètes, comme Paul Tannery l'a montré, mais elle est liée à la périodicité des éclipses (fr.wikipedia.org - Grande Année). Une éclipse totale aura lieu le 21 avril 2088 et sera visible à Larissa en Grèce, et presque totalement à Athènes (astro.ukho.gov.uk - Eclipse du 21 04 2088). Un disciple de Zénon, Cléanthe, s'opposa au système héliocentrique promu par Aristarque. Dès que l'on pense que la Terre ressemble aux autres planètes, on est amené à un système héliocentrique. C'est l'attitude d'Aristarque, d'après le témoignage irréfutable d'Archimède dans l'Arénaire. Pour Aristarque, le Soleil est au centre de la sphère des fixes, celle-ci d'un rayon immensément plus grand que celui de la Terre. Cet ensemble est immobile, alors que la Terre et les autres planètes décrivent chacune un cercle autour du Soleil. Le modèle d'Aristarque ne sauvait pas les phénomènes et présente le seul intérêt d'avoir inspiré dix-sept siècles plus tard Copernic. Les contemporains ne pouvaient l'accepter : il mouvait la Terre, et donc le feu central, contre le dogme. Voilà les esprits religieux à l'attaque! Plutarque nous le dit : "De l'avis de Cléanthe (disciple de Zénon), Aristarque devait être accusé devant les Grecs de profanation sacrilège, pour avoir déplacé le foyer du monde (renversé l'autel de Vesta) ; cet homme avait tenté, en effet, de sauver les apparences en faisant l'hypothèse que le ciel demeure immobile et que la Terre parcourt le cercle oblique (l'écliptique) en même temps qu'elle tourne autour de son axe propre" (Jacques Blamont, Chiffre et le Songe (Le): Histoire politique de la découverte, 1993 - books.google.fr). Aristarque était un hérétique aux yeux de Cléanthe, au sens moderne. |