Notre Dame de Savone VIII, 9 2036-2037 Pendant que l'Aigle & et le Coq Ă Savone
Seront unis, Mer, Levant & Ongrie, L'armee Ă Naples,
Palerme, Marque d'Ancone. Rome, Venise par
Barbe horrible crie. L'"Aigle"
d'Anne d'Autriche On poursuit la quête du Coq-Louis XIII. À l'occasion du sacre des Rois à Reims, de somptueux
cadeaux étaient faits au chapitre de Reims, cathédrale, ainsi qu'à l'abbaye
Saint-Rémi, qui abritait la Sainte Ampoule. La plus grande partie des trésors
ainsi amassés a disparu de nos jours, mais, parmi les quelques vestiges des
dons princiers dont la provenance est assurée figure un dais brodé aux armes de
Louis XIII et d'Anne d'Autriche. Composé de quatre pentes rectangulaires
bordées par le bas d'une frange d'or, ce dais est décoré de motifs appliqués de
"draps" d'or et d'argent et de broderies d'or et d'argent Ă fort
relief, relevées d'un peu de soie, sur fond de velours cramoisi. Ce dernier a
remplacé le tissu d'origine, qui, d'après Farcy,
était une soierie blanche. Encadrés par une bordure de feuilles de laurier, des
rinceaux de feuilles d'acanthe alternent avec les chiffres entrelacés du Roi et
de la Reine et ave leurs emblèmes : fleur de lis pour Louis XIII, aigle
impériale pour Anne d'Autriche, parfois confondue avec un pélican Savone La dévotion à Notre-Dame de Savone fut introduite en
l'église Notre-Dame-des-Victoires par le frère Fiacre, et voici à quelle
occasion. Ce religieux, né à Marly en 1609, d'un pauvre paysan, s'appelait Denis
Antueaume, mais n'Ă©tait connu en religion et dans le
inonde que sous le nom de frère Fiacre. Il fut admis en 1631 dans la
congrégation des Augustins-Déchaussés ou Petits-Pères, après avoir exercé
pendant quelques années la profession de potier d'étain. Le frère Fiacre devint
bientĂ´t l'un deS ornemens
de la maison conventuelle pat sOn intelligence, par
la tendre douceur de son caractère et de sa piété. Plusieurs auteurs du temps
rapportent qu'il avait prédit la grossesse de la reine Anne d'Autriche et la
naissance d'un prince. L'événement prouva la réalité du vœu prophétique du
frère Fiacre. Ce fait, dont l'authenticité ne saurait être garantie, a
néanmoins un fondement incontestable : c'est qu'après la naissance de ce
prince, qui régna depuis si glorieusement sur la France, sous le nom de Louis
XIV, la reine-mère honora ce bon moine de son estime particulière, ainsi que le
roi son fils, comme on le verra bientĂ´t. A l'occasion de cette naissance qui
comblait tous leurs vœux, Louis XIII et Anne d'Autriche firent présenter à la
célèbre église de Notre-Dame-de-Lorette, nommée par les Italiens la Sainte
Maison, Santa Casa, deux couronnes d'or enrichies de diamans,
l'une pour la Vierge, l'autre pour l'enfant JĂ©sus, plus un ange d'argent,
soutenant la figure d'un dauphin d'or massif, couché sur un bassin autour
duquel étaient gravés ces mots: Acceptant à Virgine Delphinum Gallia Virgini reddit. Ce beau travail, estimé alors cent mille écus,
avait été exécuté par l'habile sculpteur Jacques Sarrasin. Vingt ans après,
c'est-Ă -dire en 1659, la mĂŞme reine et Louis XIV, voulant rendre des actions de
grâces à la même Vierge de Lorette de l'heureuse conclusion du traité des
Pyrénées, où fut stipulé le mariage du grand roi avec l'infante Marie-Thérèse,
se firent représenter en 1660, dans l'accomplissement
de ce devoir pieux, par le frère Fiacre. Le bâtiment sur lequel il s'embarqua Ă
Marseille fut obligé de faire retâche dans le port de
Savone, île de l'Etat de Gênes, peuplée de dix mille âmes. Frappé de la dévotion
des habitans de la ville et mĂŞme de toute la haute
Italie, pour Notre-Dame de la Misériricorde (la
Madona di Misericordia, c'est ainsi qu'on la nomme
dans le pays), il résolut de l'introduire à Paris. Le frère Fiacre, à son
retour de Lorette, eut l'honneur d'entretenir la reine Anne d'Autriche et la
jeune reine Marie-Thérèse de tout ce que produisait de merveilleux la dévotion
de la Madone de Savone, et leur exprima le désir de la voir établie dans la
capitale. Leurs Majestés s'empressèrent de déférer à son vœu, en l'aidant de
leurs libéralités, pour faire sculpter, en marbre de Carrare, la statue de
cette Vierge, de mĂŞme que celle du campagnard Antoine Botta, promoteur de ce
culte local. Les deux statues arrivèrent en France l'an 1664. Le frère Fiacre
travaillait en ce moment Ă faire Ă©tablir une maison de son ordre Ă Montmartre,
dont Notre-Dame-de-Savone aurait été la patronne titulaire. Si ce projet avait
réussi, les statues auraient été placées dans l'église du couvent. Mais comme,
malgré tout son crédit, il ne put parvenir à vaincre les difficultés qu'il
rencontra, il fallut y renoncer. Ce fut alors que Louis XIV ordonna Ă Colbert,
en sa qualité de surintendant des bâtimens de la
Couronne, de faire décorer à Notre-Dame-des-Victoires une chapelle digne du
culte qui devait y être exercé lorsqu'elle aurait reçu les deux statues, ce qui eut lieu en 1672 1560 : la chasse
aux Barbes Les barbes sont les pasteurs vaudois des vallées alpines
(cf. quatrains III, 99, VIII, 70). Rome elle-mĂŞme et les feudes de
l'Eglise connurent la Réforme et les doctrines de l'école de Valdès. Velletri, Viterbo, Orvieto, les duchés de Spoleto et de Camerino, Urbino, Ancona, Imola,
Faenza, Bologne, Perugia, Fano, etc., avaient des
hérétiques. Avant d'aller à Naples, le mineur Mollio
de Montalcino avait lu et expliqué l'Evangile à Bologne,
aux étudiants surtout, et avait même été accusé d'hérésie par un confrère
jaloux. Il se fit absoudre à Rome par Paul III ; mais ayant repris ses prédications
évangéliques, il fut chassé de l'université, se retira à Naples et devint
complètement réformé dans la société de Valdès. Il prêcha dès lors
courageusement la Réforme; mais arrêté à Ravenne, après un procès éclatant dans
lequel on fit abjurer devant lui, pour l'ébranler, quinze hérétiques, Mollio demeuré ferme, avec un certain Tisserando,
de Perugia, fut pendu et brûlé sur le Campo de'Fiori, à Rome, le 5 septembre 1553 L'iconographie
traditionnelle et codifiée du thème de l'Apparition de la Vierge au berger
Antonio Botta, de Savone, a été réalisée en 1560 à Savone par Pietro Orsolino, qui s'était vite répandue dans toute l'Europe
Venise offrait toujours un asile aux protestants. Le
Sénat, jaloux de son autorité, s'opposait à l'établissement d'un tribunal
d'inquisition, tandis que Naples et Milan en étaient déjà pourvues.
Il exigeait que des magistrats et des juristes assistassent aux dépositions des
témoins, et il ne permettait aux inquisiteurs en mission sur son territoire de
prononcer les sentences qu'à l'égard des ecclésiastiques. Paul IV obtint de la
république un peu plus de complaisance. Cependant, jusqu'à l'année 1560, aucun
protestant ne fut puni de mort Ă Venise. Pie
IV venait de monter sur le trĂ´ne pontifical. Il voulut sans doute protester
par ses rigueurs contre la conduite que des Romains avaient tenue Ă la mort de
son prédécesseur, quand ils brûlèrent le palais de l'Inquisition, rendirent la
liberté aux prisonniers, et jetèrent dans le Tibre la statue que Paul IV s'était
érigée. Au pontificat de ce prince (1559
– 1565) se rapportent l'extinction de l'hérésie à Venise et l'atroce persécution
de la colonie des Vaudois en Calabre. A partir de 1562, les supplices
furent fréquents sur le territoire vénitien. L'inquisition y procédait avec un
odieux mystère. Le mode d'exécution rappelle les noyades de Carrier. « Au
milieu de la nuit, le prisonnier était tiré de son cachot et placé sur une
gondole où se trouvait, avec les matelots, un prêtre chargé de le confesser. Le
bateau s'avançait en pleine mer à la rencontre d'une autre barque qui
l'attendait : on jetait en travers de ces gondoles une planche sur laquelle on
étendait le prisonnier garrotté, avec une lourde pierre attachée à ses pieds ;
puis les deux bâtiments s'écartaient l'un de l'autre, et le malheureux
disparaissait dans les flots. La destruction de la colonie vaudoise de Calabre présente
quelque rapport avec la persécution que les hérétiques vaudois souffrirent en
France en 1545. Les deux villes de Santo-Xisto et de
La Guardia Ă©taient les Ă©tablissements principaux de
cette colonie religieuse. On accusa les habitants de projets de révolte. Le vice-roi de Naples envoya des troupes,
qui traquèrent les Vaudois dans leurs retraites, au milieu des montagnes
boisées de la Calabre. La plupart furent massacrés; quelques-uns moururent
de faim, les autres furent livrés au supplice. L'un deux, Stefano Carlino fut torturé si brutalement que son ventre brisé
laissa Ă©chapper ses entrailles. Un autre, Bernardino Conte, fut recouvert d'un
enduit de poix et brûlé sur la place publique de Cosenza. Soixante femmes
furent mises à la torture et ne s'en relevèrent point. Les historiens catholiques
n'ont pas déguisé ces horreurs. Thomas Costo raconte
que plusieurs hérétiques furent sciés par le milieu du corps ou précipités d'un
rocher élevé. Le témoignage de Pantaleone, témoin
oculaire, est navrant, épouvantable. «A
parler franchement, dit-il, l'exécution des luthériens, qui a commencé le 11
juin, ne peut se comparer qu'à une boucherie. L'exécuteur est venu; il a fait
avancer un de ces malheureux, et, après lui avoir enveloppé la tête d'un linge,
il l'a conduit sur un terrain qui touche au bâtiment, l'a fait mettre à genoux
et lui a coupé la gorge avec un couteau. Ramassant ensuite le voile
ensanglanté, il est venu chercher un autre prisonnier auquel il a fait subir le
même sort, et 88 personnes ont été égorgées de la même manière, l'une après
l'autre On ne se représentera jamais la douceur et la patience avec laquelle
ces hérétiques ont souffert le martyre et la mort. Un petit nombre d'entre eux,
au moment d'expirer, ont déclaré qu'ils embrassaient la foi catholique, mais la
plupart sont morts dans la plus infernale opiniâtreté. Tous les vieillards ont fmi avec un calme imperturbable; il n'y a que les jeunes
gens qui aient manifesté quelque frayeur. Tous mes membres frissonnent encore
quand je me figure le bourreau, avec le couteau ensanglanté entre les dents, tenant
à la main le linge dégoûtant, entrer dans la maison, le bras rougi du sang des
victimes, et saisir les prisonniers l'un après l'autre, comme un boucher s'en
va prendre les moutons qu'il veut égorger. On a déjà envoyé des chariots pour
enlever les cadavres qui doivent être mis en pièces, et pendus sur les grandes
routes d'une extrémité de la Calabre à l'autre. A moins que le pape et le vice-roi
ne commandent au marquis de Buccianici, qui gouverne
la province, de suspendre ses coups, il fera mettre tous les autres hérétiques
à la torture, et poursuivra ces exécutions jusqu'à ce qu'il n'en reste plus un
seul. Aujourd'hui même, un décret a condamné à la question une centaine de
femmes, qui seront mises Ă mort, de sorte qu'on peut affirmer que cette
multitude de victimes se composera d'un nombre à peu près égal de personnes de
l'un et de l'autre sexe. VoilĂ tout ce que j'ai Ă vous apprendre sur ces actes
de justice. On fait monter à 1,600 le nombre de ces hérétiques qui ont été
arrêtés dans la Calabre. Tous sont condamnés, mais on n'en a encore fait mourir
que 88. Ces gens sont originaires de la vallée d'Angrogna,
près de la Savoie. Ils occupent encore quatre villes dans le royaume de Naples,
mais je n'ai point appris qu'ils s'y conduisent mal : ce sont des hommes sans
instruction, entièrement livrés à l'agriculture, et qui montrent des sentiments
religieux au lit de mort (1560).» Quant à Louis
Pascal, il consomma après tous les
autres, sur le bûcher, à Rome, en présence du pape, des cardinaux et d'un
peuple immense, le sacrifice qu'il avait commencé en se séparant temporairement
de sa fiancée pour se rendre en Calabre. Les flatteries, les obsessions, les
menaces continuelles d'une meute de moines et de prĂŞtres, les tourments
corporels qu'il endura dans d'humides prisons oĂą on lui refusait mĂŞme de la
paille, les prières et les larmes d'un frère chéri, resté papiste, qui le
suppliait de le redevenir, et qui, pour le tenter plus fortement, lui offrait
la moitié de ses biens, le souvenir douloureux d'une tendre amie qu'il laissait
veuve avant de l'avoir épousée, aucun pouvoir humain, en un mot, rien ne put
ébranler cette âme fidèle et éprouvée. L'on se décida, enfin, à le supplicier
sans tarder davantage. Le pape voulut se donner le plaisir d'assister aux
derniers moments d'un hérétique si obstiné, qui l'avait constamment qualifié d'Antechrist. Le lundi, 9 septembre 1560, une foule agitée et curieuse se pressait vers la
place du château Saint-Ange. Un échafaud et tout auprès un bûcher y étaient
dressés. Dans le voisinage s'élevait un amphithéâtre de riches gradins, sur
lesquels étaient assis sa sainteté le pape, vicaire de Jésus-Christ sur la
terre, les cardinaux, les inquisiteurs, des prĂŞtres et des moines de toute
espèce, en grand nombre. Quand le martyr de la vérité chrétienne parut, se
traînant à peine sous le poids de ses chaînes, ses ennemis, qui observaient
tous ses mouvements et le jeu de sa physionomie pour triompher de la moindre
faiblesse, ne purent surpendre sur ses traits ni
altération ni crainte. C'était la même attitude douce et résignée qui ne
l'avait jamais quitté durant tout le temps de son long emprisonnement. Arrivé
sur l'Ă©chafaud, et profitant d'un moment de silence
qui s'était fait, il déclara au peuple que, s'il mourait, ce n'était pour aucun
crime qu'il eût commis, mais pour avoir osé confesser avec pureté et franchise
la doctrine de son divin maître et sauveur Jésus-Christ: «Quant à ceux, continua-t-il, qui tiennent le pape pour Dieu en terre
et vicaire de Jésus-Christ, ils s'abusent étrangement, vu qu'en tout » et par tout
il se montre ennemi mortel de sa doctrine, de son vrai service et de la pure
religion, et que ses actes le manifestent vrai Antechrist.»
Il ne put en dire davantage. Les inquisiteurs venaient de donner le signal au
bourreau qui, l'enlevant de terre, l'étrangla. Son corps, jeté sur le bûcher,
fut réduit à l'instant en cendres. «Le
pape eût voulu être ailleurs, dit un historien, ou que  Pascal eût été muet et le peuple sourd; car il
dit beau» coup de choses contre le pape, par la Parole de Dieu, qui lui
déplurent extrêmement. Ainsi mourut ce per» sonnage,
invoquant Dieu d'un zèle si ardent qu'il en émut les assistants, et fit grincer
les dents au pape et à ses cardinaux.» (V. Crespin, Hist. des Martyrs, fol.
520. - Perrin, Hist. des Vavdois et des Albigeois, p. 207.) La statue de Notre Dame de Savone a été sculptée avec le sang des martyrs. Il semble qu'on butte sur les Vaudois dans ces quatrains
de la huitième centurie mise en relation avec Louis XIII : ceux brûlés à Turin
après la conquête de la Savoie en 1536 (VIII, 3) ; ceux de la Vallée de
Lucerne (VIII, 5) ; et ceux d'Italie après 1560. Est-ce un péché originel de la
royauté française ? Victor-Amédée II, né le 14 mai 1666, succède, sous la régence de sa mère, au duc Charles-Emmanuel, son père. L'an 1686, à la sollicitation de Louis XIV, il entreprend de chasser des vallées de Luzerne, Angrone, etc., les Vaudois, communément appelés Barbets ; entreprise qui ne s'exécuta qu'avec beaucoup de peines et qu'après bien du sang répandu. L'an 1690, le duc traite, à Milan, contre la France, avec l'Espagne, le 3 juin, et le lendemain avec l'empereur. La France n'apprend pas plutôt qu'il s'est ligué contre elle, que la Savoie lui est enlevée par le Général Saint Ruth (L'Art de vérifier les dates, Tome 22, 1819 - books.google.fr). Epiphanie Dans les quatrains de la centurie VIII, 4, 5 et 6,
apparaît le verbe "apparaître". Le latin "apparitio" est un calque du
grec "epiphaneia"
: Ă©piphanie. Saint Bernard utilise
le terme d'apparition dans ce sens en 1190 (Dictionnaire Ă©tymologique Larousse,
1969). La naissance de Louis XIV intervient dans le contexte des
enfants trouvés du quatrain VIII, 5. Avec Louis Dieu-Donné, l'image christomimétique du souverain connaît sous la plume des
flagorneurs une vogue sans précédent. Louis XIV devient l'objet d'un encensement
calqué sur le modèle de l'adoration des Rois-Mages : Edmond Maillet lui promet
que ses futures gloires le conduiront si haut que l'Indien sera contraint de
lui faire offrande de son or, symbole de richesse, le Turc de ses couronnes de
myrte, symbole de majesté immortelle, et le Persan de son encens, symbole de
sainteté. Ce thème est particulièrement prisé par les almanachs royaux, qui
représentent dans leurs gravures Louis XIV ou son fils, le duc de Bourgogne,
dans le rĂ´le de l'enfant JĂ©sus, recevant les offrandes de l'Ă©piphanie des mains
des provinces du royaume ou des diverses nations du globe. La vision du
monarque participant à part entière à la gloire divine explique dans une large
mesure la survivance au XVIIe siècle des anciennes traditions prophétiques
ayant trait Ă la monarchie française. L'accession du souverain français Ă
«l'Apothéose» conforta solidement la conviction qu'un rédempteur temporel
viendrait et inaugurerait une ère messianique sur terre. C'était un
encouragement à renouveler les appels à décerner au monarque séculier le titre
de souverain dominateur de tout l'univers Tardivement introduit en Grèce de l'Orient, le coq,
quasiment absent de la mythologie, occupe pourtant une place importante dans le
courant pythagoricien où il apparaît comme véhicule de l'âme. La beauté du
plumage, le supposé courage et la combativité du volatile lui accordent une
place privilégiée dans la symbolique des jeux panathénaïques aux côtés
d'Athéna, tandis qu'il est proposé comme exemple d'ardeur guerrière aux jeunes
soldats avant les batailles. C'est certainement dans ce contexte oĂą s'est
développée l'homosexualité masculine rituelle que le coq acquiert le statut de
cadeau intime pour exprimer le dépassement de l'amour charnel. Apollon.
Aphrodite, Ares, Asclépios semblent avoir bénéficié des services rituels du coq
en profitant de ses prérogatives orientales ; celui-ci reste néanmoins, le plus
souvent, lié au soleil et à la lumière dont il annonce l'apparition à l'aube et
la disparition au crépuscule. Même de nos jours, dans les traditions populaires
grecques, le coq reste très proche de son image antique : suffisant,
superficiel, jaloux, possessif, mauvais amant, mais aussi cet annonciateur
jovial du jour seul capable de dissiper l'obscurité et les dangers qu'elle
véhicule |