Le siège de Perpignan

Le siège de Perpignan

 

VIII, 24

 

2047-2048

 

Le lieutenant Ă  l'entree de l'huys

Assommera le grand de Parpignan,

En se cuidant sauver Ă  Monpertuis,

Sera deceu bastard de Lusignan.

 

Philippe de Bresse

 

Pendant que le sort était pleinement favorable au roi dans la destruction du comte d'Armagnac, il éprouvait non loin de là un grand revers de fortune. Après la mort du duc Jean de Calabre, la Catalogne n'avait point tardé à rentrer sous la domination du roi d'Aragon, et aucun effort ne fut tenté par la maison d'Anjou pour se maintenir dans cette province, dont elle s'était prétendue héritière. Le Roussillon, que le même langage, les mêmes coutumes et un commerce continuel unissaient à la Catalogne, se trouvant accablé des impôts levés par le roi de France et du désordre de ses gens de guerre, imita bientôt un exemple si voisin. Une conspiration se trama dans toute la province, et dans le mois de février 1473, pendant que l'armée du roi assiégeait Lectoure, le soulèvement fut général. Il était concerté avec le roi d'Aragon, qui s'était approché de la frontière. A un jour marqué, les Français furent partout assaillis; ceux qui se trouvaient dans Perpignan, et qui n'eurent pas le temps de se réfugier dans la citadelle, furent massacrés. Il ne resta plus au roi que Saulces, Collioure et le château de Perpignan. Le roi d'Aragon entra aussitôt en Roussillon, et fut reçu avec transport dans la ville. Il la fit sur-le-champ entourer à la hâte de nouveaux remparts en terre. Les habitants travaillaient avec un zèle incroyable à se garantir du retour des Français. Pendant deux mois et demi la garnison du château se défendit sans que le roi de France pût lui envoyer du secours, ou même communiquer avec elle. Enfin monsieur Philippe de Savoie, lieutenant du roi en Roussillon, vint mettre le siège devant Perpignan; peu après le cardinal d'Alby arriva avec l'armée qui venait de soumettre l'Armagnac. Don Juan, roi d'Aragon, était pour lors âgé de soixante-seize ans. Tous ses capitaines le conjurèrent de ne point se laisser enfermer dans une place mal fortifiée, pourvue de peu de vivres, et que les Français allaient sans doute environner de toutes parts. Ils lui juraient de se défendre vaillamment et de ne se point rendre tant qu'ils auraient du sang dans les veines. Mais plus le vieux roi voyait que l'entreprise était difficile et périlleuse, plus il jugeait que sa présence était nécessaire. D'ailleurs la constance des habitants pouvait chanceler : un parti dans la ville était favorable aux Français. Il se résolut à rester, assembla les bourgeois dans la cathédrale. Les remerciant de s'être confiés à lui, il leur dit qu'il ne se confiait pas moins à eux, puis leur jura de ne les point abandonner, et de partager avec eux jusqu'à la fin les périls et les misères du siège. Le roi Louis n'était nullement préparé à soutenir une pareille guerre; malgré les trêves, il ne pouvait risquer de dégarnir les marches de Bretagne, ni la Normandie, où pouvaient descendre les Anglais; ni la Picardie, l'Ile de France et la Champagne, qui touchaient aux États de Bourgogne; ni le duché de Bar qu'il occupait depuis la mort du duc Nicolas et les entreprises du duc Charles sur la Lorraine. Ainsi il n'avait pas à envoyer en Roussillon des compagnies d'ordonnance, mais seulement le ban, l'arrière-ban et les francs archers des provinces voisines. Outre monsieur Philippe de Savoie, son lieutenant, il lui importait d'avoir à la tête de cette armée quelque chef habile et expérimenté. Il choisit d'abord un de ses plus dévoués serviteurs, le maréchal de Comminges, ancien compagnon de son exil à Genappe, qu'on voyait peu à la cour, parce que le roi aimait encore mieux ceux qui lui obéissaient que ceux qui le conseillaient trop, et qu'il craignait avant tout d'être ou de paraître gouverné. Il avait donc constamment tenu le maréchal à son gouvernement de Dauphiné, qui ne laissait pas d'avoir une haute importance à cause du voisinage de la Savoie. Malheureusement le maréchal de Comminges mourut au mois d'avril 1473, lorsqu'il allait se rendre en Roussillon. Le roi lui donna pour successeur le sire Louis de Crussol, sénéchal de Poitou et grand panetier de France, qui mourut aussi avant d'avoir pris le commandement de l'armée. Enfin il fut confié à un des hommes qui plaisaient le mieux au roi : c'était Jean de Daillon, seigneur du Lude, bailli de Cotentin. Il avait été dès sa jeunesse élevé avec le roi, qui le nommait son compère et le traitait avec une vieille habitude de familiarité. Son caractère était assez conforme à celui de son maître; il n'y avait personne qu'il se fît scrupule d'abuser ou de tromper. Pour lui, comme pour le roi, c'était matière de jeu et de raillerie, et ils aimaient à plaisanter ensemble sur leurs subtilités. Le roi lui avait donné le surnom de maître Jean des habiletés, et parfois lui écrivait : «Faites bien du maître Jean, et moi je ferai du maître Louis» mais l'un comme l'autre, avec leur goût pour la tromperie et leur trop grande vivacité d'esprit, étaient sujets à se laisser souvent tromper eux-mêmes. Du reste, avant que le sire du Lude se fût, vers le mois de septembre 1473, mis à la tête de l'armée de Roussillon, il se passa beaucoup d'événements devant Perpignan. Dès que la noblesse d'Aragon, de Catalogne et du royaume de Valence sut que son vieux et vaillant roi s'était enfermé dans cette ville, tout s'émut pour venir à son secours. Son bâtard, l'archevêque de Saragosse, se mit à la tête de trois cents chevaux et vint défendre la ville d'Elne. Don Ferdinand, mari de madame Isabelle de Castille, abandonna les grands intérêts qu'il avait en ce royaume, dont il voulait assurer la succession à sa femme, et assembla cinq cents lances castillanes, avec les gentilshommes d'Aragon, de Valence et de Catalogne, pour marcher en Roussillon. Des renforts considérables furent jetés dans Perpignan. Parmi les seigneurs d'Aragon, c'était à qui irait partager les périls du roi. Don Pédro de Péralta, connétable de Navarre, se déguisa en moine cordelier, traversa le camp des Français et réussit à entrer ainsi dans la ville au risque de sa vie. Une si vaillante défense fit échouer toutes les entreprises des assiégeants; ils ne pouvaient même empêcher les convois d'apporter des vivres, tant cette guerre était conduite avec courage et habileté. Le sire du Lau, gouverneur de Roussillon, et le sénéchal de Beaucaire, furent même faits prisonniers dans une des sorties de la garnison. Les bourgeois de Perpignan, animés par la présence du roi, ne combattaient pas moins bien et supportaient les fatigues et les privations avec autant de patience que les gens de guerre. Enfin, après plus de trois mois de siège, don Ferdinand ayant réuni une armée de plus de sept mille combattants, entra en Roussillon. L'armée française était en proie aux maladies; on commençait à y manquer de tout; le roi n'avait pu y faire passer d'argent. Il fallut se retirer, et ce fut avec une telle précipitation, qu'on mit le feu au logis du camp et qu'on livra aux flammes une quantité de pauvres malades et blessés, n'ayant nul moyen de les emmener. Les Français n'étaient plus en état de tenir la campagne. La présence de don Ferdinand était nécessaire en Castille; une suspension d'armes fut conclue. C'était au mois de juillet. Lorsque le roi de France apprit ces mauvaises nouvelles, il en fut grandement courroucé. Ce fut alors qu'il nomma le sire du Lude chef de l'armée; il donna ordre qu'elle fût renforcée. Il contracta de grands emprunts chez maître Briçonnet, riche marchand et maire de la ville de Tours. Puis sans s'arrêter à la suspension d'armes qu'avaient négociée monsieur Philippe de Savoie et le cardinal d'Albi, il voulut que le siège fût de nouveau mis devant Perpignan, dont la citadelle, grâce à sa vaillante garnison, continuait toujours à appartenir aux Français. Le vieux roi don Juan était malade des fatigues du premier siège, mais les instances des médecins et de ses serviteurs ne purent encore gagner sur lui qu'il sortît de la ville, et il voulut braver une seconde attaque. Cette fois le roi de France agit comme il faisait dans les entreprises difficiles où il avait échoué. La guerre ne fut pour lui qu'un moyen de traiter plus avantageusement. Le 17 septembre, il fut convenu que le Roussillon serait remis au roi d'Aragon lorsqu'il aurait payé la somme pour laquelle ce comté avait été engagé en 1462, qu'en attendant, le gouverneur serait choisi par le roi de France parmi deux hommes désignés par le roi d'Aragon, mais étrangers à la province; tandis qu'au contraire le capitaine de chaque ville serait élu par le roi d'Aragon parmi quatre hommes désignés par le roi de France. Toutes autres précautions étaient prises pour la conservation du droit des deux parties. Cependant c'était au nom du roi de France que le pays devait continuer à être gouverné, et il devait lui être rendu si dans le cours d'une année, le roi d'Aragon n'avait pas remboursé la somme pour laquelle le Roussillon était en gage. Le traité portait alliance entre les deux rois, et il commença à être question d'un projet de mariage entre le Dauphin et l'infante, fille de don Ferdinand. Ce fut ainsi que se terminèrent, pour l'année 1473, les affaires du Roussillon, qui étaient destinées à donner encore de grands embarras au roi (Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, 1364-1477, Tome 2, 1838 - books.google.fr).

 

Philippe de Savoie est né à Chambéry, fils cadet de Louis Ier deuxième duc de Savoie et d’Anne de Lusignan-Chypre. Il est le beau-frère du futur Louis XI qui a épousé sa sœur Charlotte. Ce cadet est turbulent, il n’aime pas l’entourage de sa mère et se révolte ; il est éloigné de la cour et n’est pas doté. Il est alors connu sous le nom de Philippe sans terre.

 

En 1462 il monte une conspiration, il assassine le chancelier de Savoie et enlève des favoris de la duchesse qu’il estime corrompus. Il se rĂ©fugie en France et sur demande de son père, il est arrĂŞtĂ© en 1464 Ă  Vierzon par Louis XI, qui l’enferme au donjon de Loches. Entre temps son père meurt (1465), son frère aĂ®nĂ© devient le duc AmĂ©dĂ©e IX. Il est très pieux et maladif, gouvernĂ© par sa femme Yolande de France sĹ“ur de Louis XI. Après plus de 2 ans de dĂ©tention, Louis XI s’entend avec Philippe qui est son beau-frère et le libère. Pour l’apaiser AmĂ©dĂ©e lui cède le comtĂ© de Bresse en apanage ; il rĂ©sidera Ă  Bourg-en-Bresse et surtout Ă  Pont-d’Ain pour la chasse. En 1468 il s’affiche avec le duc de Bourgogne Ă  l’entrevue de PĂ©ronne. Pour le punir Louis XI envoie les dauphinois ravager les bourgades de la plaine de L’Ain. [...]

 

En 1471 excĂ©dĂ© par la faiblesse de son frère, il fait une incursion Ă  ChambĂ©ry, capture le prince hĂ©ritier Philibert, chasse l’entourage de la duchesse qui s’enfuit Ă  Grenoble. Louis XI doit le ramener Ă  la raison. AmĂ©dĂ©e IX le bienheureux meurt en 1472, la duchesse Yolande devient rĂ©gente pour le nouveau duc Philibert Ier trop jeune ; elle meurt en 1478. Philippe de Bresse devient alors rĂ©gent de Savoie. En 1480 il a un accident de chasse près de Pont-d’Ain qui fait craindre pour sa vie. Sa femme Marguerite de Bourbon fait le vĹ“u, s’il survit, de crĂ©er un prieurĂ© Ă  Bourg. Il s’en sort, mais le vĹ“u est oubliĂ©, car sa femme dĂ©cède peu après. Elle lui a donnĂ© 2 enfants : Philibert et Louise. Louise de Savoie, Ă©levĂ©e Ă  la cour de Bourbon, deviendra la mère du roi François Ier et aura un rĂ´le politique majeur... Philippe s’est ensuite remariĂ© avec Claudine de Brosse-Penthièvre (morte en 1513) : elle est l’ascendante de toute la maison de Savoie jusqu’à nos jours.

 

Après une succession rapide de décès des ducs en titre, Philippe, grand-oncle du défunt duc Charles à 6 ans, devient (enfin) duc de Savoie sous le nom de Philippe II. Il a 58 ans, c’est trop tard pour lui pour jouer un grand rôle ; il meurt l’année suivante en novembre (Philippe de Bresse, 2017  - www.museemilitairelyon.com).

 

"assomera"

 

Plutôt que frapper, il faudrait entendre "sommer", faire une somme, de l'argent que le roi Jean II d'Aragon promettait de payer à Louis XI. Charles VIII rend le Roussillon aux Espagnols sans que le dû ne soit réglé.

 

Provenç. assomar, asomar; anc. ital. assomare. Ce mot a eu différents sens. Dans l'historique, on le trouve avec la signification de faire une somme, et alors il vient de somme, réunion de plusieurs quantités; on le trouve avec le sens d'assoupir, et alors il vient de somme, sommeil; enfin on le trouve avec le sens de tuer avec quelque chose de lourd, de fatiguer, et alors il vient de somme, fardeau, comme dans bête de somme (Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, Tome 1, 1877 - books.google.fr).

 

"l'huys" : jeu de mot

 

Lhuis est une commune du Bugey, dont Philippe de Bresse Ă©tait aussi comte.

 

Village pittoresque du Bas-Bugey, Lhuis se situe en région Auvergne-Rhône-Alpes, dans le département de l’Ain. Accroché à 400m d’altitude entre Rhône et montagnes, son cœur de village domine élégamment les plateaux du nord Isère, sur fond de Chartreuse et Vercors. La commune s’étend de la rive droite du Rhône aux crêtes les plus méridionales du Jura, de 204m à 1019m d’altitude (www.lhuis.fr, Jean-Francois Dreux du Radier, Mémoires historiques, critiques et anecdotes des reines et régentes de France, Tome 4, 1776 - books.google.fr).

 

En 1269, le dauphin de Viennois fit hommage à Philippe, comte de Savoie , pour plusieurs châteaux en Dauphiné, et pour les seigneuries de Lhuis et de Saint-Sorlin en Bugey (Guichenon, Histoire de Savoie, page 293) (Agricole Charles Nestor de Lateyssonnière, Recherches historiques sur le département de l'Ain, Volumes 1 à 3, 1838 - books.google.fr).

 

En ce temps-là, 1470-1473, la chronique latine de Savoie raconte qu'un certain chirurgien du nom de Jean de Medici, chirurgien de l'illustre seigneur Philippe de Savoie, comte du Bugey, et un frère jacobin de l'ordre des prêcheurs de la ville de Bourg en Bresse confesseur du comte, fabriquèrent une image de ce dernier avec un art sacrilège et la baptisèrent de son nom. En touchant cette image, ils parvenaient à produire une douleur correspondante chez Philippe. De cette façon ils eurent le pouvoir de lui donner à leur gré la santé et la maladie, d'acquérir ainsi ses bonnes grâces et de gouverner l’Etat. Mais un mauvais arbre ne saurait porter de bons fruits et Satan, qui connaît mille manières de faire le mal, a coutume de mal rétribuer ses sectateurs. Les manœuvres coupables ayant été découvertes par l’aide de Dieu, le prince en fut avisé et on s'empara des deux coupables qui avouèrent leur crime. Ils furent conduits dans le pays de Vaud, à Morges, et remis à des juges ecclésiastiques. Lors de la rédaction de cette chronique, ils étaient encore en prison (H. carrard, A propos du tombeau du Chevalier de Grandson, Mémoires et documents, Société d'histoire de la Suisse romande, Tome II, 1890 - archive.org).

 

"bastard" : la royauté de Chypre

 

Jacques II de Lusignan, dit le bâtard ou l'archevêque, né vers 1439, mort le 6 juillet 1473, roi de Chypre (1460-1473), fils de Jean II de Chypre et de Mariette de Patras (fr.wikipedia.org - Jacques II (roi de Chypre)).

 

En 1459, un des fils du duc de Savoie Louis et d’Anne de Chypre, appelé aussi Louis, se maria avec l’héritière des rois de Chypre, Charlotte de Lusignan. Malheureusement le couple royal fut renversé en 1460 par le frère bâtard de Charlotte, Jacques II de Lusignan qui prétendait au trône. Les troupes de Charlotte et de Louis de Savoie résistèrent 3 ans dans le château de Kyrénia mais faute d’aide, capitulèrent. La Savoie avait cependant envoyée de l’aide, mais elle n’était pas en mesure de soutenir une lutte, en réalité contre Venise et les mamelouks d’Égypte qui soutenaient le bâtard Jacques. Cette guerre vida probablement les caisses du duché de Savoie. Il faudrait y voir la raison de la révolte de Philippe sans terre, un des fils du duc Louis, qui s’en prit en 1461 au «clan chypriote», en assassinant à Thonon les favoris d’Anne de Chypre et du duc, le chambellan Jean de Varax et le chancelier Jacques de Valpergue. Le clan chypriote est à comprendre non comme des chypriotes «de souche» comme le suggère l’historiographie à ce sujet mais comme des partisans de la guerre pour aider le roi Louis et la reine Charlotte à reconquérir leur trône. Ni le chambellan Jean de Varax, ni le chancelier de Valpergue qui ont été assassinés par Philippe et ses partisans n’étaient chypriotes. Par contre ces hommes avaient des relations fortes avec l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Jérusalem (ces derniers représentaient une véritable une force navale en Méditerranée. Leur alliance était donc essentielle s’ils voulaient monter des expéditions aussi loin). Cette révolte de Philippe de Bresse, était donc un coup d’état dont la raison était pourtant plus importante que celle que nous donne l’historiographie, c’est à dire, celle d’un prince «sans terre» (d’où son surnom) face à un frère qui a tout et qui devient roi. L’adhésion totale de la population, du moins son élite noble et bourgeoise à l’entreprise de Philippe sans terre aurait dû être mieux prise en compte dans les études historiques. Car c’est cette adhésion massive, confirmée par les états généraux (réunion de la noblesse, du clergé et du tiers-état) de 1462 qui achève et finalise le projet de Philippe sans terre (les états généraux se sont tenus d’ailleurs devant le couvent franciscain de Rive à Genève, lieu central du pouvoir dans le duché de Savoie à cette époque). Ce coup d’état permis aussi de changer les têtes du clergé savoyard. Ceux-ci durent laisser leurs principales charges suite aux décisions des états généraux de 1462. Nous avons par exemple Guillaume de Varax, de la famille du chambellan assassiné qui se vit refuser l’accès à l’épiscopat de Lausanne. Il ne put donc laisser sa place d’évêque de Belley à son petit neveu Jean de Varax (un autre Jean de Varax que celui qui a été assassiné) Thomas de Sur, lui, laissa son palais de Genève pour se rendre en Tarentaise pour ne gérer que ce siège (une sorte de mise au placard). C’est Barthélémy de Chuet qui prit sa place à Genève en tantque vicaire épiscopal. C’est aussi ce dernier qui assura certains sacrements dans le diocèse de Belley comme la consécration de l’église du couvent des franciscains de l’Observance en 1463 (Manu Coux, Le récit surprenant de Saint Grat dans la chapelle de Vulmix, 2019 - www.academia.edu).

 

Montpertuis : Vierzon

 

La cour de Savoie Ă©tait frappĂ©e de terreur ; le comte de Bresse y Ă©tait seul obĂ©i ; sa mère mourut dans le plus fort de son ressentiment contre lui. Le duc de Savoie s'adressa Ă  son gendre le roi de France, qui offrit aussitĂ´t sa mĂ©diation, et qui invita tous les princes de Savoie Ă  venir l'attendre Ă  Paris. Le duc Louis s'empressa d'y venir avec son fils aĂ®nĂ©. Le comte de Bresse faisait au contraire des difficultĂ©s pour suivre son père; mais le roi lui envoya le sire de Crussol, sĂ©nĂ©chal de Poitou, avec un sauf-conduit. Se croyant alors en sĂ»retĂ©, Philippe entra en France, mais arrivĂ© Ă  Vierzon, il fut arrĂŞtĂ© par un des gentilshommes que Louis lui avait donnĂ©s pour l'accompagner, et enfermĂ© au château de Loches (Jean Charles LĂ©onard Simonde de Sismondi, Histoire des Français, Tome 9, 1837 - ks.google.fr).

 

Montpertuis se trouvait à Lury, près de Vierzon, en lien avec la famille Huaut :

 

Encore que Maupertuys pourrait faire partie d'un itinéraire de Tuchan à Barcelonne (Connetable, Réponse à J. Halbronn, 2002 - michel.nostradamus.free.fr).

 

Il existait un Malpertus, non situé aujourd'hui, en Roussillon au Moyen Âge :

 

En 1164 un conflit oppose Bernard de Montesquieu et le comte Girard à propos d'une nouvelle perception (nova inpresione) que Bernard faisait à Malpertus (Le Perthus ?). Ce châtelain a imposé des péages sur la route qui va de Perpignan à Malpertus, et le comte, comme son père Gaufred l'avait déjà fait, réclame que la route redevienne libre. La force est utilisée là pour rançonner les voyageurs, cette piraterie des routes rappelle les conflits pour le contrôle du col du Puymorens entre les vicomtes et les comtes de Cerdagne au milieu du XIe siècle (Aymat Catafau, Les Celleres et la naissance du village en Roussillon: Xe-XVe siècles, 2014 - books.google.fr).

 

La plupart des Ă©ditions de la Centurie VIII Ă©crivent cependant Montpertuis.

 

En 1409, GÉRARD HUAUT, clerc et notaire, âgé de quarante-cinq ans, seigneur de la Motte-d'Héry; il assista en cette qualité, quatre années après, avec son voisin de Verdeaux Jean Charrier, avocat et conseiller en la Cour de Vierzon, âgé de cinquante-six ans, à l'enquête ouverte par le Chapitre de Bourges, pour reconnaître que l'étang de Verdeaux était assis en la terre de Lury. Le 21 février 1449, il avait pour successeur Jean Huaut, comme lui notaire à Vierzon.

 

Le 24 février 1487, Jean HUAUT III l'aîné, licencié ès-lois, avocat à Bourges, seigneur de la Motie-d'Héry, de Verdeaux et du clos Laudry, épousait Catherine d’Auron, fille de Michel, valet de chambre du roi Louis XI, seigneur de Puyvallée, et faisait hommage, le 19 décembre 1488, «de la quarte partie du lieu et manoir de Verdeaux, ensemble les fié et hommages qui luy sont tenus et accoutumés faire des trois autres quarte parties à cause de la Motte-d'Héry».

 

A cette époque déjà, la vieille Motte-d'Héry était en ruines probablement, et le seigneur Huaut III avait reporté sa résidence à Verdeaux; mais son véritable domicile était Bourges où il habitait près du grand hôtel Jacques-Coeur une maison appelée la Vieille Monnaie ou «l'Escrévisse».

 

JEAN HUAUT IV, bachelier ès-lois, seigneur de Puyvallée, rendit hommage de Verdeaux le 7 septembre 1541, vendit à Denis Courauld, seigneur de Chevilly, deux jours après, 16 septrées de terre à Montpertuis, paroisse de Lury, fournit le dénombrement de Puyvallée le 22 décembre 1550, et transmit cette seigneurie à Claudine HUAUT, sa fille unique, qui, n'ayant pas eu d'enfants de son union avec Pierre Bouer, laissa tous ses biens à ANTOINE BENGY, avocat à Bourges, son neveu, par testament olographe du dernier décembre 1622; depuis lors, la famille de Bengy a ajouté à son nom celui de Puyvallée (J.B.E. Tausserat, Chroniques de la châtellenie de Lury, Mémoires de la Commission Historique du Cher, 1878 - books.google.fr).

 

Le fief du Puy-valée s'appelloit autrefois la Motte du Puy, & ce nouveau nom luy été donné à cause de la Famille de Valée qui l'a possédé long-temps ; il est situé en la Paroisse de Vasselay sur une Coline agreable, & dont les veuës sont des plus belles de la Province. Etienne Valée en étoit Seigneur l'an 1380. & il en donna le Dénombrement au Duc de Berry le 4. d'Août ; il le laissa à Jean & Gilbert Valée ses Enfans, & ce dernier, tant en son nom que comme Tuteur des Enfans de Jean son Frère, en fit l'hommage au Roy le 24. Septembre 1459. Il passa depuis à Gilbert Valée, qui le transmit à Etiennette Valée sa Fille & de Souveraine Barberin, conjointe par Mariage le 16. Janvier 1461. avec Michel d'Auron Valet de Chambre du Roy Louis XI. & Réceveur general en Poitou, Fils de Jean d'Auron & de Martine Faverotte ; de ce Mariage sortit Catherine d'Auron, mariée le 24. Février 1487. à Jean Huaud III. du nom s. de la Motte d'Hery, de Verdeaux & du Clos-Landry, qui en fit hommage à la Duchesse de Berry le 17. May 1519. en qualité de Tuteur de Perpette, Simon, Jean & Suzanne Huaud ses Enfans. Perpette Huaud epousa Jean Boüer, & à cause de cette Alliance les Armes des Bouer se voyent gravées au Château du Puy-Valée, par le partage fait entre les Enfans de Catherine d'Auron. Puy-Valée demeura à Jean Huaud IV. du nom , qui en fournit l'Aveu & Denombrement le 22. Decembre 1550. Il le transmit à Claudine Huaud sa Fille unique, & de Catherine Bondor sa Femme, qui donna son Aveu au Roy le 22. Août 1571. & ayant depuis épousé Pierre Bouer, il fournit son Aveu le 6. Novembre 1600. n'ayant aucuns Enfans, Claude Huaud inftirua Heritier Antoine Bengy Avocat du Roy à Bourges son Neveu, par Testament Holographe du dernier Decembre 1622. Il donna son Aveu le 1. Juillet 1628. & il eut pour Successeur Jacques Bengy Ecuyer S. de Puy-Valée, à present vivant (Gaspard Thaumas de La Thaumassière, Histoire de Berry, 1689 - books.google.fr).

 

Michau Dauron, né de parents berrichons, se trouve en Dauphiné dès 1453, comme fournisseur du Dauphin, le futur Louis XI, qu'il suit pendant son exil en Brabant. Devenu en 1461 receveur des finances en Poitou (finances ordinaires et extraordinaires) jusqu'en 1467, puis échevin de Poitiers en 1462, il n'en continue pas moins d'exercer le commerce des draps de laine et de soie. Il semble avoir joui de faveurs spéciales auprès de Louis XI, qui lui avança peut-être des fonds (Bengy-Puy vallée, Le livre d'affaires d'un marchand berrichon au XVe siècle, dans Mém. de la Soc. des Ant. du Centre, t. XL (1921), p. 225-272). Ses comptes de 1452 à 1470 sont conservés.

 

Michel Dauron, «valet de chambre» de Louis XI, receveur des finances en Poitou (1461), est en même temps fournisseur de la cour et marchand de drap. Mais, comme pour Jacques Coeur, il est à remarquer que le centre de ses affaires n'est pas Bourges. C'est Grenoble, puis Poitiers. Relevé de ses fonctions de receveur des finances en 1473, il revient finir ses jours à Bourges. A la fin du règne de Louis XI, Bourges compte toujours parmi les villes importantes du royaume. Elle figure au nombre des onze bonnes villes que convoque le roi, en 1482, pour tenter de ranimer le commerce en Méditerranée par la fondation d'une «compagnie pour marchander sur la mer du Levant et ailleurs». Bourges fut par ce roi et son successeur. En 1484, les foires de Lyon furent transférées à Bourges parce que leur succès entraînait une exportation métallique qui effrayait le Conseil de Charles VIII. Cette mesure, est la meilleure preuve que Bourges était mal situé pour le grand commerce. Aussi fut-il nécessaire de restituer les foires de Lyon (1498) (Ferdinand Lot, Recherches sur la population et la superficie des cités remontant à la période gallo-romaine, 1950 - books.google.fr).

 

"deceu bastard de Lusignan" : trompé "par" le bâtard... ?

 

Jacques II bâtard de Lusignan et roi de Chypre épousa Catherine fille de Marc Cornaro gentilhomme vénitien, que le Sénat de Venise adopta. Elle fut laissée enceinte d'un fils qui ne vécut que deux ans, et Catherine remit le royaume aux Vénitiens. Charlotte eut recours au pape Sixte IV qui reconnut authentiquement la légitimité de son droit sur le royaume de Chypre, dont les Vénitiens ne laissèrent pas que de s'emparer. Louis et Charlotte ayant ainsi perdu toute espérance de rentrer en possession de leur royaume se retirèrent dans les états de Savoie. Louis mourut à Ripaille en 1482, et Charlotte ayant passé quelque temps à Moncalier alla finir ses jours à Rome, où elle fit une nouvelle donation de son royaume à Charles duc de Savoie son neveu en présence du pape et des cardinaux. Elle mourut de paralysie en 1487. (Giacinto Sigismondo Gerdil, Nouveaux opuscules du cardinal Gerdil publiés pour la première fois d'après les autographes existants au Collége des PP.: Barnabites, de Rome, Tome 1, 1852 - books.google.fr).

 

Comme Pierre de Bresse était héritier de Charles, c'est à lui que devait revenir le royaume de Chypre selon les volontés de Charlotte e Lusignan.

 

Acrostiche : LAES, laès

 

Bergamo : laès, leèz, laesi laveggio, vaso fatto di laveggio che è pietra resistente a ogni fuoco e che trovasi in abbondanza nei contorni di Chiavenna. Tiraboschi 1873, ähnlich auch Facchetti 1901 für Treviglio. Brescia : laès laveggio, vaso di pietra che s'usa in Lombardia per cuocervi entro le vivande in luogo di pentola (Zeitschrift Für Romanische Philologie, 1959 - books.google.fr).

 

Philippe de Bresse est appelé en Italie Filipo de Brescia.

 

Ne pas confondre, bien entendu, la ville de Brescia, Bresse, l'ancienne Brixia, ville d'Italie, Évêché suffragant de Milan, avec la Bresse, province de France (Lettres historico-critiques au sujet du livre des Cinq Plaies de l'Eglise de D. Antonio de Rosmini-Serbati, Tome 2, traduit par Augustin Theiner, 1851 - books.google.fr).

 

Avec les coffres de VIII, 23, il s'agit encore de contenant.

 

Conçue sur la différence naturelle des sexes (masculin/féminin), l'opposition identique/différent structure toutes les catégories mentales qui nous servent à penser. Il s'agit aussi bien des catégories triviales du langage ordinaire : chaud/froid, lourd/léger, haut/bas, plein/vide, sec/humide, sain/malsain, actif/passif, etc., que des catégories abstraites et savantes : un/multiple, continu/discontinu, contenant/contenu, formel/informel, mobile/immobile, juste/injuste, etc. Aucun des termes de ces catégories dualistes n'est pensable sans l'autre : il n'y a pas de chaleur pensable sans référence au froid, il n'y a pas d'identité pensable sans référence à l'altérité (Françoise Héritier, Vers un nouveau rapport des catégories du masculin et du féminin, Contraception : contrainte ou liberté ?, 1999 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 2048 sur la date pivot 1464 donne 880 et 1473, 898.

 

L'ancienne Allobrogie demeura incorporée au corps germanique jusqu'en 880 qu'elle fit partie du royaume d'Arles, fondé par Boson, fils de Bernard comte d'Autun et mari d'Hermengarde, fille de l'empereur Louis II. Ce royaume fut réuni en 930 à celui de la Bourgogne transjurane, dont Rodolphe de Stratlingen, qui en était gouverneur, s'était fait proclamer roi en 888, durant la minorité de Charles-le-Simple. Le Dauphiné et la Savoie firent partie de ce second royaume de Bourgogne, dont le dernier roi, Raoul-le-Fainéant, qui mourut en 1031, légua ses états à l'empereur Conrad-le-Salique qui avait épousé sa sæur Gisèle, ou plutôt à Henri leur fils et son neveu, qui fut depuis empereur sous le nom de Henri III, surnommé le Noir. A cette époque le Dauphiné et la Savoie cessèrent d'être gouvernés par le même souverain : il se forma dans la première de ces provinces plusieurs petites principautés indépendantes, dont le comté d'Albon devint la plus puissante. Son premier comte, Guy ou Guigue Ier, gouvernait comme prince souverain dès la fin du IXe siècle (889). La Savoie, érigée en comté par le dernier roi de Bourgogne, devint également un état indépendant, et ce fut alors que commença à régner l'illustre famille qui la gouverne encore à présent (Lambert Elizabeth d'Aubert de Résie, La Savoie: voyage à Chambéry et aux eaux d'Aix, Tome 2, 1847 - books.google.fr).

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