Pithécuse VIII, 16 2041-2042 Au lieu que Hiéron fait sa nef fabriquer, Si grand déluge sera et si subite, Qu'on n'aura lieu ne terres s'attaquer, L'onde monter Fésulan Olympique. Galère En parlant aux jeunes gens des vaisseaux des anciens, on
les avertit qu'il y a une grande difficulté entre les savants pour expliquer
comment les rangs de rames étaient disposés. Il y en a, dit le P. de
Montfaucon, qui veulent qu'ils fussent mis en long, et à peu près comme sont
aujourd'hui les rangs de rames dans les galères. D'autres (et il est lui-même
de ce nombre) soutiennent que les rangs des birèmes, des trirèmes, des
quinquérèmes ou pentères, et d'autres, multipliés jusqu'au nombre de quarante
en certains vaisseaux, Ă©taient les uns sur les autres, non perpendiculairement,
ce qui aurait été impossible, mais obliquement et comme par degrés; et ils le
prouvent par une infinité de passages d'auteurs. Mais ce qu'il y a de plus fort
pour ce sentiment, c'est que les anciens monuments, surtout la colonne Trajane,
nous représentent ces rangs les uns sur les autres. Cependant, ajoute le P. de
Montfaucon, nos plus habiles gens de marine prétendent que cela est impossible.
Tous ceux, dit-il, à qui j'en ai parlé, dont quelques-uns sont de la première
distinction et d'une habileté reconnue de tout le monde, parlent de même. Sans
être fort habile dans la marine, on conçoit aisément qu'il devait y avoir une
difficulté presque insurmontable dans la manœuvre des vaisseaux d'une grandeur
extraordinaire, tels que ceux de Ptolémée Philopator, roi d'Égypte, et
d'Hiéron, roi de Syracuse. Le vaisseau
d'Hiéron, fabriqué sous la direction d’Archimède, avait vingt rangs de rames,
et l'autre quarante. Celui-ci était long de deux cent quatre-vingts coudées,
large de trente-huit, et en avait de hauteur environ cinquante. Les rames de
ceux qui tenaient le plus haut rang avaient de longueur trente-huit coudées.
Il paraît, par la colonne Trajane, que dans les birèmes et dans les trirèmes il
n'y avait qu'un rameur à chaque rame: il n'est pas aisé de décider pour les
autres. Aussi Plutarque remarque-t-il que le vaisseau de Ptolémée, plus
semblable à un bâtiment immobile qu'à un navire, n'était que pour la pompe et
le spectacle, et non pour l'usage. Tite-Live dit à peu près la même chose du
navire de Philippe, roi de Macédoine, qui avait seize rangs de rames :
Jussus Philippus naves omnes tectas tradere ; quin et regiam unam inhabilis
prope magnitudinis, quam sexdecim versus remorum agebant. Végèce ne compte
entre les vaisseaux de raisonnable grandeur et propres pour la guerre, que les
quinquérèmes et ceux de moindres rangs ; et il n'est guère parlé que de
ceux-là dans les auteurs. Il paraît même que, depuis Auguste, on n'a guère employé
d'autres vaisseaux à plusieurs rangs de rames que les trirèmes et les birèmes (Charles
Rollin, Letronne, Traité des études, Tome 3, 1872 - books.google.fr). Raz de marée La sismicité du
monde méditerranéen est bien connue. Des Des tremblements de terre sont
signalés d'un bout à l'autre de la Méditerranée. À la période
préhistorique, on en a relevé dans le sud-ouest du Péloponnèse au Bronze Ancien ;
en Crète centrale à Pisidia au XVe siècle et près de Cnossos où le séisme fut
accompagné de tsunami au XIIIe siècle ; à Midea dans le Péloponnèse vers 1190 ;
Ă Kyrnos en Grèce centrale au XIIe siècle ; Ă Thèbes ; Ă Mycènes et Ă
Tirynthe au milieu du XIIIe siècle ; enfin, de façon presque
ininterrompue, sur la cĂ´te pylienne. Il reste que, pas plus que pour l'Ă©ruption
de Santorin, on ne peut établir de lien assuré entre les phénomènes naturels et
les bouleversements historiques contemporains. La remarque a valeur aussi pour
ceux de Phthiotide au IIIe siècle après J.-C., de Stobi vers 300 et de Corinthe
vers 400. Pour se limiter à ceux que nous font connaître les textes, on
signalera les mouvements sismiques de Sidon, qui fut en partie détruite par un
tremblement de terre et un raz de marée, ou
de Pithécuse, où des troubles telluriques (émanation de feu, d'eaux chaudes,
éruption volcanique et raz de marée) se produisirent durant l'époque
archaïque, ce qui entraîna le départ des premiers colons, puis à nouveau peu
avant la naissance de Timée, dans la première moitié du IVe siècle, ce pour
quoi les nouveaux colons envoyés par Hiéron de Syracuse abandonnèrent la
forteresse et l'île (Jean-Nicolas
Corvisier, Les Grecs et la mer, 2008 - books.google.fr). Strabon raconte
l'Ă©pisode au cours duquel les Syracusains, Ă©tablis Ă Ischia, sont contraints
d'abandonner l'île en raison d'une éruption volcanique. Plus ou moins longtemps
après la catastrophe, les Napolitains y débarquent et en prennent possession.
Une question se pose d'emblée : combien de temps les Syracusains
occupèrent-ils Pithekoussai ? On admet généralement qu'ils s'y installent
après la victoire de 474 av J.-C. sur les Étrusques, sans doute en compensation
de leur alliance avec les Cumains. Ils décident alors d'y construire une
forteresse, dont la construction a pu se prolonger pendant quelques années.
D'autre part, il est dit qu'un contingent de colons fut envoyé par Hiéron de
Syracuse peu avant que ne survienne l'Ă©ruption. Ce renseignement est
déterminant dans la chronologie des événements, la mort de Hiéron en 467 av.
J.-C. nous fournissant ainsi un repère absolu : l'éruption a nécessairement eu
lieu avant cette date( terminus ante quem). Lorsqu'on
relit le passage de Strabon en faisant abstraction des jugements historiques ou
géologiques, il apparaît clairement que
l'auteur parle de trois éruptions différentes. En admettant avec F. Sbordone
que tout ce passage sur Pithekoussai se trouvait déjà dans l'æuvre de Timée,
celui-ci aurait par conséquent distingué : 1. une première éruption vers
la fin du VIII - dĂ©but du VIIe s. av. J.-C., auÂ
moment où une diminution de l'activité eubéenne est confirmée par
l'archéologie ; 2. une deuxième
éruption située entre 474 et 467 av. J.-C., entre la bataille de Cumes et la
mort de Hiéron ; 3. une troisième éruption entre 400 et 350 av. J.-C.,
peu avant la naissance de Timée lui-même. C'est probablement parce que le
souvenir de cette dernière catastrophe était encore vivant dans la mémoire
collective que ce récit est le plus long et riche en détails (Mick
Willemsen, L'île d'Ischia et les vagues de Cumes, Revue des archéologues et
historiens d'art de Louvain, Numéros 27 à 28, 1994 - books.google.fr). Faesula est l'ancien nom de la cité de Fiesole en
Toscane, autrefois Etrurie, pays des Etrusque. Timée rapporte à son tour qu'il courait chez les anciens
une foule de récits curieux sur l'île de Pithécusses. Peu de temps avant sa
naissance, notamment, secouée par des tremblements de terre, la colline connue
sous le nom d'Epomeus avait vomi du feu et rejeté vers le large tout le terrain
qui la séparait de la mer. Simultanément, une partie des terres, réduites en cendres,
avait été d'abord projetée en l'air, puis était retombée sur l'île à la manière
d'un typhon, provoquant dans la mer un reflux de trois stades (555 m), bientĂ´t
suivi d'un retour en raz de marée qui avait submergé l'île et en avait éteint
l'incendie, tandis que, sur le continent, le fracas faisait fuir à l'intérieur
de la Campanie les habitants du littoral. Strabon, Géographie, V, 4, 9 (Françoise
Létoublon, La ruche grecque et l'empire de Rome, 1995 - books.google.fr). Timée Timée de
TauromĂ©nion (nĂ© vers 350 av. J.-C. Ă Tauromenion et mort v. 260 av. J.-C. Ă
Syracuse) est un historien grec, ayant passĂ© la majeure partie de sa vie Ă
Athènes bien qu'il soit né et mort en Sicile. Originaire de la ville de
Tauroménion en Sicile, Timée de Tauroménion est le fils du tyran Andromaque,
partisan de Timoléon, libérateur de Syracuse en 344. Pour cette raison, il est
exilé à Athènes par Agathocle de Syracuse, et il y passe la majeure partie de
sa vie. Il y devient l’élève du rhéteur Isocrate, et y vit pendant quarante ans
(un peu moins de cinquante ans d'après Polybe). En raison de cet exil, il n'eut
aucune expérience du maniement des affaires publiques. À la fin de sa vie, sous
le règne de Hiéron II, il retourne en Sicile vers 280 av. J.-C. (probablement
en vue de s'informer directement sur le conflit entre Rome et Pyrrhus) et y
meurt à l'âge de 96 ans vers 260 av. J.-C. Il est l’auteur d'une Histoire
du roi Pyrrhus, et d'une volumineuse Histoire de Sicile et de Grande Grèce en 38 livres, des origines jusqu’au
début de la première guerre punique. Classée
par olympiades, elle contenait une vie d’Agathocle et de Pyrrhus. Œuvre
d’érudit, elle contenait également nombre de descriptions ethnographiques et
géographiques. Timée était tenu en grande estime par les Alexandrins. Son œuvre
n’a survécu que par les citations qu’en font les auteurs postérieurs, tels
Polybe, qui s’en prend à lui à de nombreuses reprises dans ses Histoires L'ouvrage Olympionikai etoi kronika Praxidika,
«vainqueurs olympiques ou chronique Praxidika» n'a survécu que par cinq courts
fragments. Cette liste synchronisait quatre listes chronographiques :
la liste des vainqueurs du stadion aux Jeux olympiques antiques, les archontes éponymes d'Athènes, les
Ă©phores et les rois de Sparte et les prĂŞtresses (Ă©ponymes) d'HĂ©ra Ă Argos. Ces
quatre listes étaient probablement organisées sous forme de tableau, en
parallèle. L'ensemble devait servir de cadre chronologique préparatoire pour l’Histoire de Sicile et de Grande Grèce (Historiai).
Cet Olympionikai, tout comme les
autres œuvres de Timée, ne sont connus que par une référence dans la Souda et
les critiques de Polybe. Timée aurait pu travailler en s'aidant de l'ouvrage Peri Heremon de Philochore, son
contemporain à Athènes (à la fin du IVe siècle av. J.-C.) et inversement ce
dernier aurait pu utiliser la liste chronographique de Timée pour rédiger son
propre ouvrage Olympiades. La liste
de Timée commençait certainement avec la victoire de Corèbe, lors des premiers
jeux en 776 av. J.-C pour aller jusqu'Ă son Ă©poque, probablement au moment oĂą
il entama la rédaction de ses Historiai,
peu de temps après son arrivée à Athènes. Dans ses Historiai, il aurait daté la refondation de Camarina avec la
numĂ©rotation des olympiades, devenant donc ainsi le premier historien Ă
utiliser ce système (fr.wikipedia.org
- Timée de Tauroménion). Il est parlé des prêtresses d'Argos dans la typologie de
l'interprétation du quatrain VIII, 14 (Callithie, fille de Criasus, prêtresse
d'Héra/Junon). L'historien Timée convient que les anciens ont dit de
Pithécuse beaucoup de choses qui passent toute croyance ; mais il assure
que, peu avant sa naissance, le mont Épomée, situé pour lors au milieu de
l'ile, ayant été secoué par un tremblement de terre, avait jeté des flammes; le
terrain compris entre ce mont et le rivage avait été détaché de l'île et repoussé
dans la mer; toute la poussière du sol, enlevée dans les airs, était ensuite
retombée sur l'ile en forme de tourbillon; la mer s'était retirée à trois
stades : mais, n'ayant demeuré à cette distance que peu de temps, elle était
soudain revenue, et par ce retour subit, l'île ayant été inondée, le volcan
s'était éteint. Tous ces accidents avaient été accompagnés d'un tel bruit, que
les Campaniens de la côte voisine s'étaient enfuis dans l'intérieur des terres.
(STRABON, liv. v.) (Lucius
Annaeus Florus, L'Héracléade, ou Herculanum enseveli sous la lave du Vésuve,
traduit par Joseph-François-Stanislas Maizony de Lauréal, 1837 -
books.google.fr). "Fesulan" Dans une lettre d'Ange Politien Ă Pierre de MĂ©dicis
(1494), on lit que Faesula (grec
"Phaisulè") est une des Hyades, nourrice de Bacchus (Angelo
Poliziano: Letters, Tome 1, traduit par Shane Butler, 2006 - books.google.fr). Les Hyades pleurent la mort de leur frère Hyas tué par un
sanglier ou un lion. Les HĂ©liades filles d'HĂ©lios pleurent des larmes d'ambre
la mort de leur frère Phaéton et son tranformées en peupliers. La tradition mythologique qui concerne les étoiles
placées autour de la constellation du taureau, ou qui sont du nombre de celles qui
la composent, se trouve dans un fragment de Mnaséas que nous a conservé Hygin.
Mnaséas rapporte qu'Atlas avoit eu de Pleïone, fille de l'Océan, quinze filles
et un fils nommé Hyas. Ce dernier ayant été tué à la chasse par un lion, cinq
de ses soeurs moururent de douleur. […] Timée
(Schol. Hom. in Sigma. v. 486.), et d'autres auteurs
(Schol. Arat. in Phaen. V.c.) racontent
que Hyas avoit été tué à la chasse, en Lybie, par un serpent. On les nomma les
Hyades, lorsqu'elles furent placées parmi les astres. Des dix autres soeurs qui
restoient, plusieurs se tuèrent de désespoir, après la mort de leur frère; ces
dernières furent nommées Pleïades, du nom de leur mère, et placées à côté des
Hyades. D'après diverses traditions, les Hyades étoient filles de
Cadmus. Selon Phérécyde, elles étoient ces mêmes nymphes de Dodone qui avoient
été les nourrices de Bacchus. Ino le leur avoit confié, dans la crainte que
Lycurgue n'attentat Ă la vie de cet enfant. Les nymphes de Dodone, pour se
garantir des ennemis du jeune Bacchus, se refugièrent à Thèbes, et Jupiter les
plaça entre les astres, afin de les soustraire au courroux de Junon. Une
tradition différente rapporte que les Pleïades, avec leur mère Pleïone, furent
persécutées par Orion pendant cinq ans de suite en Boeotie, et métamorphosées en
colombes, ainsi qu'elles l'avoient demandé. Mais Jupiter touché de compassion
les plaça parmi les astres. D'autres disent que les Hyades étoient filles de
Hyas et de Boeotie, et que les Pleïades seules étoient filles d’Atlas et de
Pleïone. Selon Asclepiade, les Hyades ne se refugièrent pas avec le jeune
Bacchus à Thèbes, où ce Dieu seroit tombé entre les mains de Junon, mais elles
cherchèrent un asyle dans la mer chez Thétys. Une autre tradition enfin
rapporte que Bacchus, pour récompenser les Océanitides, ses nourrices, les
rajeunit; qu'elles devinrent de jeunes filles, et qu'après leur mort elles
furent placées parmi les constellations sous le nom des Hyades (Description
d'un camée) (H.K.E.
Köhler's gesammelte schriften, Volume 5, 1852 - books.google.fr). Une des soeurs Héliades est Phaetusa. Phaéton est pleuré de ses sœurs. Quelques Auteurs font
monter le nombre de ses sœurs jusqu'à sept, & les appellent Héliades, &
la premiere, Mérope, nom d'une des sept Pléiades qui sont ici désignées sous le
nom d'Héliades. Mais plus communément on ne lui donne que trois sœurs, qui
portent chacune un nom fort convenable Ă une Ă©toile ; l'une est Lampetuse,
l'autre Lampetie, & la troisieme Phaëtuse; peut-être trois étoiles les plus
remarquables de la Constellation des Hyades. En effet, Euripides n'en comptoit
que trois, & cela dans une Tragédie qu'il avoit intitulée Phaëton. Les Hyades avoient donc quelque rapport avec
l'histoire de Phaëton.Au moins on les fait, comme les Hyades, Nymphes des eaux ;
& l'on trouve un monument dans l'Antiquité expliquée de Montfaucon (tom. I,
planch. 6), où les sœurs de Phaëton sont représentées versant de l'eau d'une
urne, au moment de leur métamorphose : d'ailleurs le peuplier est un arbre
aquatique, symbole assez naturel des pluies qui suivent le coucher de Phaëton
en automne, au lever acronique des Pléiades & des Hyades, & au
lever de l'Hercule céleste auquel le peuplier est également consacré. Nonnus, d'ailleurs (Liv. XXXVIII, v. 427)
dit que Jupiter envoya aussi-tôt des torrens de pluies pour réparer les
malheurs de la terre, & en détremper les cendres brûlantes. Nonnus,
dans le Liv. 38 des Dionysiaques, décrit la chûte de Phaëton, & dit
positivement qu'il a été placé au ciel dans la Constellation du Cocher, ou que
Jupiter l'a mis dans les Constellations sous le nom & la forme d'un
conducteur de char, ainsi que le fleuve Eridan dans lequel il avoit péri (Astronomie,
par M. de La Lande, lecteur Royal en mathematiques, Tome 4, 1781 -
books.google.fr). Peut-être confusion entre Phaetusa et Phaesula. «Timée dit que la Sicile se nomme Thrinacie, parce
qu'elle a trois caps [("treis akras" ; voir la scolie au vers
291 (note au vers 289)]. Mais les historiens disent que Thrinacos a été roi de
Sicile. C'est dans la presqu'île de Myles, en Sicile, que paissaient les
génisses d'Hélios.» (Scol.) Je ne trouve nulle part aucun renseignement sur ce
roi Thrinacos. On sait, au contraire, que les historiens et les géographes de
l'antiquité s'accordent à dire que le nom de Trinacrie vient de la forme
triangulaire de la Sicile. La tradition des troupeaux d'HĂ©lios remonte Ă une
haute antiquité. Il est déjà question dans l'Odyssée (XII, v. 127 et suiv.) des
génisses et des brebis d'Hélios, des sept troupeaux de génisses et des sept
troupeaux de brebis Ă la belle toison, qui comptent, chacun, cinquante tĂŞtes de
bétail et n'augmentent et ne diminuent jamais. Les bergères de ces troupeaux
sont deux déesses, nymphes aux beaux cheveux, que la divine Néaira a enfantées
à Hélios, Phaéthousa (la brillante, de "phaitô" pour
"phaô"; cf. Phaéthon) et Lampétia (l'éclatante, de "lampô").
Apollonios cite Phaéthousa (v. 971) et Lampétia (v. 973). Les noms de ces deux
HĂ©liades se retrouvent encore dans Ovide (Met., II, v. 346, 349) qui abandonne
la tradition suivie par Apollonios : en effet, dans les MĂ©tamorphoses,
Phaéthousa est l'aînée des trois sœurs de Phaéthon (Phaethusa sororum maxima);
de plus, Phaethusa, Lampétia et la troisième sœur qu'Ovide ne nomme pas sont
les Héliades qui se changent en arbres après la mort de Phaethon. A pollonios distingue nettement les
Héliades qui ont été métamorphosées en peupliers noirs avant le voyage des
Argonautes (Arg., IV, v. 603-626) et les Héliades Lampétia et Phaéthousa que
les Argonautes aperçoivent, conduisant les troupeaux de leur père, alors que
les héros passent devant la Sicile. Properce (édit. Müller, IV, XI, v.
29-30) cite aussi Lampétia : Lampeties Ithacis veribus mugisse iuvencos
(Paverat hos Phoebo filia Lampetie). «Les
boeufs et les brebis d'Hélios désignent évidemment, comme on s'accorde à le
reconnaître, les trois cent cinquante jours et les trois cent cinquante nuits
de l'année primitive. La succession des jours ou des soleils avait donc été
comparée, sans doute, à la procession d'un brillant troupeau dont les animaux
s'avancent l'un après l'autre dans les pâturages célestes.» (Decharme,
Mythol., p. 241.) (Apollonios
de Rhodes, Les argonautiques: Traduction française suivie de notes critiques,
mythologiques, géographiques et historiques et de deux index des noms propres,
Tome 2, 1892 - books.google.fr). "Olympique" pointe sur Timée de Tauroménion
auteur d'une Histoire de Sicile
classée par olympiades. Ambre Nous savons par Pline, IV, 27 ; XXXVII, 12, 1, que Timée
a écrit sur les régions productrices de l'ambre, situées aux bords de la
Baltique (J.
Felsenhart, Le Luxembourg belge, Messager des sciences et des arts, publ. par
la Société royale des beaux-arts et des lettres, et par celle d'agriculture et
de botanique de Gand, 1872 - books.google.fr). Au quatrième siècle avant J.-C. c'est l'Étrurie qui était
la dépositaire de l'ambre jaune. D'après le témoignage des auteurs grecs cités
par Pline, 1. XXXVII, §§ 31-41 le commerce grec de l’ambre se faisait
évidemment avec le pays des Étrusques. Les Grecs considéraient ce pays comme la
source de l'ambre et ils croyaient mĂŞme que l'ambre Ă©tait le produit de ces
contrées. Tous ces faits s'accordent aussi parfaitement avec le mythe de
l'Eridane. On présumait en Grèce alternativement l'existence de ce fleuve dans
divers pays et toujours dans celui d'entre eux, par l'entremise duquel on
recevait l'ambre jaune dans une époque donnée. Or, aux temps de Philoxène
d'Athènes (l'an 460 avant J.-C.) et d'Euripide (l'an 428 avant J.-C.) on
soutenait en Grèce que l'embouchure de l’Eridane se trouvait sur les côtes de la
Mer Adriatique (PĂ´) (J.N.
Sadowski, Le commerce de l'ambre, Compte rendu de huitième session du congrès
international d'anthropologie Volume 1, 1877 - books.google.fr). Fiésole et
Etrusques Fiesole,
l'ancienne Faesula des Romains, qui fut le berceau de Florence, n'a guère
aujourd'hui d'intéressant que ses pierres étrusques, ses souvenirs
littéraires, sa situation et les sculptures de sa cathédrale (Patrice
Chauvierre, L'Italie: voyage religieux, historique, littéraire et artistique,
1878 - books.google.fr). Faesulae,
aujourd'hui Fiesole, était un ancien bourg étrusque, consacré aux observations
météorologiques augurales, ou aux Nymphes Hyades (v. Silvius Italicus). Rome
s'étant emparée de cette station, y établit un fort, avec des colons militaires
(Cicero, Mur. 24). Des colons Fæsulans descendirent, dans la suite, des
hauteurs, pour s'établir sur l’Arnus (Arno), nommé communément le fleuve
(fluor, fluentum); aussi appela-t-on ces colons les Riverains ou les Fluviaux
(Fluentini ou Fluorentini, Plin. III, 8; 3, Tacit. ann.
1, 79; Florus III, 21). Ces Riverains formerent plus tard le municipe romain
Florentia (Fluviale, Riveraine). Comme le mot fluor (flux) fleur d'eau, se
prononçait comme flôr (fleur), on croyait dans la suite que Florentia
signifiait Florissante. On mit dans les armoiries de la ville les fleurs de
lis; on consacra la cathédrale à Santa Maria del Fiore; et Dante appela il
fiore, le florin florentin avec l'empreinté du lis (Dante Parad. 9, 130) (Frédéric
Guillaume Bergmann, Dante, sa vie et ses oeuvres, 1881 - books.google.fr). Les humanistes toscans s'efforçaient de détourner au
bénéfice de Florence la grande idée «nationale» (c'est-à -dire romaine). D'où, dans l'épitre célèbre de Politien, De
civitatis florentinae origine, par exemple, une certaine discrétion sur
l'origine Ă©trusque ; elle ne fait allusion qu'aux connaissances de la
nymphe Faesula (Fiesole) en haruspicine. Tous les humanistes n'Ă©taient pas sensibles
au «mythe étrusque» ; il se développait pourtant vingt ans plus tard lors de
l'invitation Ă Rome de Julien de MĂ©dicis par le pape LĂ©on X (MĂ©dicis lui-mĂŞme)
en 1513 (André
Chastel, Art et humanisme Ă Florence au temps de Laurent le Magnifique: Ă©tudes
sur la Renaissance et l'humanisme platonicien, 1982 - books.google.fr). Il a aimé la Florence souple et féline comme la panthère
mouchetée du poète, la Florence spirituelle et enthousiaste, orgueilleuse et
inconstante, fiévreuse et vindicative, la Florence où s'agite et s'affaire une
race élégante et nerveuse de banquiers, de légistes et de tisseurs de laine, où
les caractères se trempent, dans les épreuves, où le désordre engendre le génie ;
la Florence oĂą fermente l'avenir, oĂą s'Ă©labore la civilisation des nouveaux
âges, où jaillissent les sources bienfaisantes qui bientôt se répandront sur
l'Italie et de l'Italie sur le monde. Il
a aimé la Florence médicéenne avec ses tournois et ses cavalcades, avec ses
rires, ses chants et ses pleurs, avec ses saturnales brusquement interrompues
par le poignard des Pazzi ; avec ses diplomates, ses artistes, ses
astronomes et ses clercs ; avec son académie platonicienne, ses banquets
philosophiques, ses entretiens graves ou plaisants sous les sapins des
Camaldules ; avec son Laurent qui, dans l'Ă©clat des fĂŞtes paĂŻennes et dans
la gloire d'un principat magnifique, met en vers élégiaques la brièveté de la
jeunesse et l'incertitude du lendemain, son Policien qui célèbre la belle
Simonetta, son petit chanoine de Fiesole, Marsile Ficin, qui vénère Platon
comme un prophète de Jésus et monte en chaire pour prêcher le Timée (aux
fidèles assemblés dans l'église des Angeli) (Discours de réception à l'Académie
française der Raymond Poincaré, éloge de son prédécesseur Emile Gebhart) (Larousse
mensuel illustré, 1910 - books.google.fr). Si la religion concerne les rapports qui existent entre
les hommes et plus particulièrement ceux qui existent entre des prêtres et des
laïcs – si l'on peut employer ce dernier terme pour d'autres cultures que la
nôtre – si la religion est donc un lien horizontal, elle est dabord,
essentiellement, Ă©tymologiquement peut-ĂŞtre, un lien vertical : la
religion régit les rapports qui unissent les hommes et la divinité. Aussi
est-il légitime de se demander maintenant quels dieux en Etrurie étaient plus
spécialement honorés lors des jeux athlétiques et hippiques, quels dieux (ou
déesses ?) étaient les patrons désignés de ces manifestations, de ces
festivals sportifs. On sait bien qu'en Grèce comme à Rome tous les grands jeux
officiels étaient célébrés en l'honneur de dieux particuliers que ces fêtes
devaient réjouir ou simplement apaiser. Pour en venir au cas de l'Etrurie, on
pourrait procéder en examinant, en passant en revue les différents documents -
à vrai dire, limités en nombre - où apparaît, à côté d'athlètes ou de cavaliers,
la figure, toujours plus ou moins énigmatique en Etrurie, d'une divinité. Quelques
textes, latins ou grecs, pourront aussi, heureusement, laisser percer des
indications. Mais nous partirons pour une fois sans hésiter de la situation en
Grèce et du monde du stade et du gymnase : c'est ce à quoi nous invitent
en effet un certain nombre d'auteurs modernes, qui ont cru retrouver en Etrurie
diverses divinitĂ©s grecques des jeux athlĂ©tiques, tout frappĂ©s qu'ils Ă©taient Ă
la fois par les influences des jeux grecs sur les jeux Ă©trusques et par celles
de la religion grecque sur la religion étrusque. Malgré toutes les similitudes apparentes, et même
lorsqu'on essaie de plaquer le modèle grec sur la réalité étrusque, on ne peut
jamais trouver de correspondance profonde. Les divinités favorites du monde de
l'athlétisme grec, Apollon, Héraklès ou Hermès, ne retrouvent pas ce rôle en
Etrurie. Non seulement, il faut bien se garder de restituer leur figure, lĂ oĂą
on veut seulement les imaginer - il est vrai qu'une telle
attitude est maintenant heureusement dépassée - mais encore, partout où ces
dieux apparaissent, il faut examiner leur fonction avec la plus grande
circonspection. La conclusion rejoint ici celle que nous avons pu faire et que
nous ferons encore dans d'autres chapitres : si, comme on devait
l'attendre de la part d'un peuple adonné plus que tout autre aux superstitions,
le caractère religieux des jeux étrusques est patent, il ne saurait être
question, par là -même, de les confondre avec leurs homologues grecs. Malgré les
rapprochements inévitables, tenant à la nature des exercices sportifs et aux
types de société envisagés, nous nous trouvons en présence de deux univers
différents (Jean-Paul
Thuillier, Les jeux athlétiques dans la civilisation étrusque. Rome : Ecole
française de Rome, 1985 - www.persee.fr). C’est donc au tout
début du VIIe siècle que des Etrusques ont découvert et repris pour leur propre
compte l’alphabet grec ou plutôt un alphabet grec : c’est qu’a cette
époque ils étaient régulièrement en contact avec les premiers colons grecs
venus en Italie et qui s’étaient installés autour de 770 - c’est l’époque des
premiers Jeux Olympiques, 776 Ă©tant la date traditionnelle de leur fondation -
dans les îles Pithécousses, c’est-a-dire dans l'actuelle Ischia, au nord du
golfe de Naples, avant de fonder Cumes juste en face sur le continent.
Notons au passage, avant de revenir plus précisément a la question de
|’écriture, que ces premiers colons grecs sont aussi ceux qui auront poussé
leur tentative le plus loin possible vers le nord de |’Italie, et que par la
suite, dans ce qui va devenir la Grande Grèce, dans la botte italienne et en
Sicile, les diverses colonies qui s’installeront seront toutes fondées plus au
sud (Syracuse, Tarente, Sybaris, Crotone...) (Jean-Paul
Thuillier, Les Ă©trusques: Histoire d'un peuple, 2003 - books.google.fr, fr.wikipedia.org
- Histoire de l'Eubée). Encore une île :
Aristote La vieille théorie d’Aristote sur les tremblements de
terre présente à première vue une certaine apparence de vérité, elle a été
soutenue par plusieurs géologues. En effet, rien n'est plus naturel que de se figurer
de l'eau provenant des pluies ou de la mer pénétrant par infiltrations dans les
cavités souterraines; une foule d'expériences nous apprennent qu'à une certaine
profondeur, qui ne doit pas être très grande, l'eau passe rapidement à l'état
de vapeur. Si la tension de la vapeur devient suffisante, la cavité pourra
faire explosion, comme le ferait une chaudière de machine à vapeur (M.
Cordenons, Etude sur les tremblements de terre, Bulletin hebdomadaire,
Association scientifique de France, 1884 - books.google.fr). Cataclysme Les Pléiades sont confondues avec les Hespérides (les
pommes d'or) par Diodore de Sicile. Elles sont encore appelées par lui
Atlantides, comme fille d'Atlas. L'Atlantide serait du côté des îles fortunées
ou Canaries (Eugène
Pégot-Ogier, Les îles fortunées ou Archipel des Canaries, Tome 2, 1869 -
books.google.fr). Dans le Timée de Platon (du nom de Timée de Locres),
Critias, devant traiter de la maniéré dont une communauté de type pythagoricien
doit se défendre par les armes, commence par se référer a un récit étrange mais
«vrai», narré autrefois par Solon qui l’aurait rapporté au grand-père de
Critias. Ce récit racontait un exploit accompli par l’Athènes primitive, récit
que Solon aurait reçu en Egypte de prêtres versés dans l’Antiquité. Alors que
Solon affirmait aux prêtres égyptiens avoir entendu parler du déluge mythique
de Deucalion et de Pyrrha, un de ces prêtres lui fit comprendre que ce déluge
de la mythologie grecque ne fut pas le seul : «Bien des fois, en bien des façons,
sont survenues ruines d’hommes, et il en surviendra d’autres ; le feu et l’eau
ont fait les plus grandes». Et le prêtre égyptien de rappeler le mythe
apocalyptique de Phaéton (qui constituait a travers la figure des Héliades l’un
des fondements du poème ontologique de Parménide d’Elée, ville de Grande Grèce)
tout en rappelant que lorsque le déluge s’abat chez les Grecs, il ne laisse «survivre
que les illettrés et les gens incultes» (Timée 20 d - 22 a). Bien d’autres
déluges eurent lieu avant celui de l’époque de Deucalion ; quant a l’Athènes
primitive, Solon en ignore tout car «les survivants pendant plusieurs
générations sont morts sans qu’a l’écriture ils aient confié leur voix» (Timée
23 b-c). Cette Athènes, qui était antérieure à «la plus grande ruine amenée par
les eaux» (Timée 25 d nous apprendra que
l’Athènes primitive fut emportée par un tremblement de terre pendant que l’Atlantide
croulait sous les eaux), était alors «la plus vaillante a la guerre et a
tous égards la mieux policée à un degré remarquable» (Timée 23 c). Datant de 9000 ans selon le prêtre
égyptien, cette Athènes primitive était déjà protégée par la déesse Athéna qui
par goût est «guerrière et philosophe» (Timée 23 d - 24 c). Et c’est cette Athènes
primitive qui, d’après les écrits des Egyptiens, arrêta dans sa marche
insolente l’énorme puissance qui envahissait alors |’Europe et l’Asie. Cette
puissance se trouvait sur une île située de l’autre côté des colonnes d’Hercule
dans la mer atlantique. Mais cette ile Atlantide se jeta sur l’Athènes
primitive pour l’asservir. C’est alors qu’Athènes, qui avait le premier rang
«pour le moral ainsi que pour les arts qui servent à la guerre» (référence
implicite au programme pédagogique de type pythagoricien décrit dans la
République) l’emporta finalement sur |’Atlantide ; récit rapporté par
Critias en réponse a Socrate parce qu’il fournit a ce dernier un exemple
historique de cité qui était 4 la fois de type pythagoricien et capable de se
défendre par les armes (Timée 24 e- 25 c). Mais peu après, un tremblement de
terre emporta Athènes cependant qu’un déluge détruisit l’Atlantide (Timée 25
c-d). Critias propose alors a Socrate de considérer qu’il existe une
«concordance parfaite» entre d’un côté l’Athènes primitive victorieuse de l’Atlantide
(récit trouvé par un prêtre égyptien dans des archives et transmis par lui 4
Solon qui le rapporta au grand-père de Critias), et d’autre part la cité idéale
de philosophes guerriers décrite par Socrate «comme en une fable» (Timée 26
c-d). On devine d’ailleurs que le travail de mémoire opéré par Critias (Timée
26 a), joint au nombre des intermédiaires entre les archives des Egyptiens et
Socrate (pas moins de quatre : le prêtre égyptien, Solon, le grand-père de
Critias, et enfin Critias lui-mĂŞme), laisse planer un doute massif sur
l’exactitude littérale des faits rapportés ; de méme qu’a contrario nous
savons bien que Critias se trompe lorsqu’il assimile la description socratique
de la cité idéale a une «fable» puisque cette cité idéale reprenait le modèle
historique des communautés pythagoriciennes qui avaient effectivement existé en
Grande Grèce au siècle précédent. Socrate, maitre critique par excellence, ne
pouvait être dupe de la prétendue historicité des événements rapportés par
Critias : il signifie d’ailleurs son ironie a ce sujet en répondant a
Critias : «Ce n’est pas une fable inventée, mais une histoire vraie, ce
qui est énorme !» (Timée 26 e) (Patrick
Négrier, Gurdjieff et la voie des maîtres, 2021 - books.google.fr). Typologie Le report de 2042 sur la date pivot -470 donne -2982, 62
ans après la déluge samaritain (-3044). Epoque d'Arphaxad et de son fils Caïnan, le second Caînan dont l'existence n'est
indiquée que dans les Septante (Lenglet
Du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'hist. univers.,
sacrĂ©e et proph., ecclĂ©siast. et civile, depuis la crĂ©ation du monde, jusqu'Ă
l'an 1762, 1763 - books.google.fr). Le texte hébreu, le texte samaritain, le Targum
d'Onkelos, celui de Jonathan, la Vulgate, les versions syriaque et arabe et
autres travaux qui supposent un maniement considérable de manuscrits hébreux de
la Bible, ne font pas la moindre allusion Ă ce CaĂŻnan, fils d'Arphaxad. C'est
sur la seule version des Septante que ce personnage postdiluvien aurait existé.
S. Luc, dans la généalogie de N. S. Jésus-Christ (III,
36), à l'exemple des Septante, cite Caïnan, comme fils d’Arphaxad. S. Luc,
gentil de naissance, s'adressant en grec Ă des Gentils, s'est servi ici, comme
dans tous les passages oĂą il cite l'Ancien-Testament, de la version mise Ă la
portée de ces peuples, de la version grecque dite des Septante. La citation de S. Luc ne prouve donc ni pour ni contre
l'existence du CaĂŻnan postdiluvien. MĂŞme parmi les auteurs anciens qui suivent
la chronologie des Septante, il n'est pas rare d'en trouver qui rejettent le
second Caïnan. Citons entre autres deux historiens chrétiens des premiers
siècles de l'Eglise, Jules Africain et Eusebe. Outre qu'il est difficile d'expliquer un retranchement
volontaire dans les nombreux manuscrits hébreux consultés par les traducteurs
et commentateurs juifs et chrétiens, il semble d'ailleurs que l'addition de ce
CaĂŻnan dans les Septante se comprendrait assez facilement. Qu'on veuille bien se
rappeler le Caïnan antédiluvien (Gen. V, 9, 10); il se trouve le 4° parmi les patriarches
dits de la première humanité. D'après les Septante, le Caïnan postdiluvien,
arriverait aussi 4° parmi les patriarches de la nouvelle humanité (Ch.
Robert, Sur l'étude du R.P. Brucker, Controverse et le Contemporain, Facultés
Catholiques de Lyon, 1886 - books.google.fr). Selon l'Hébreu et la Vulgate, Arphaxad engendre Salé à 35
ans. Selon le Samaritain Ă 135 ans. Selon la chronologie des Septante et
d'Asaph, Arphaxad engendre CaĂŻnan Ă 135 ans, trop tard pour le -2982. Mais pour
la Peshitta des Syriens Ă 35 ans (Chronique
de Michel le Syrien -
www.odysseetheater.org). Nous apprenons de R. Moyse, fils de Maimon ou Rambam, de
plusieurs paslages du Thalmud, des Commentateurs Juifs, de la plûpart des
Ecrivains Orientaux, soit Chrétiens, foit Mahometans, qu'Abraham avoit été
élevé dans le Sabiisme. Le passage de
Josué sur l'Idolatrie de Tharé, est un texte irrefragable: la ville de Charan
où ce Patriarche, en quittant celle de Our, alla faire sa demeure, étoit dès
lors, & a toujours été, même jusqu'aux derniers tems, la ville patriarchale
du Sabiisme. Bâtie, dit Abulfaradge, par Caïnan, fils d'Arphaxad, (mettons
Arphaxad lui-même puisque ce Caïnan eft intrus) & illustrée par les Observations
astronomiques qu'il y fit ; ses habitans se portèrent d'eux-mĂŞmes Ă
lui dresser des simulacres, & de-lĂ le culte des Astres & des Statues ;des
Astres, comme d'Etres à la vérité subordonnez, mais médiateurs entre Dieu &
les hommes : des Statues, comme représentans ces Astres en leur absence,
par exemple, la Lune, lorsqu'elle ne paroît plus sur l’Horizon, les grands
Hommes, lorsqu'ils ne sont plus, ou après leur mort. De ces remarques sur
Charan, on pourroit soupçonner que les Sabiens ont dû aussi porter le nom de
Charaniens; & c'est en effet ce que nous trouvons dans Abulféda & dans
beaucoup d'autres Auteurs, Arabes & Persans. [...] Simulacres, Arbres
dévouez, Bois sacrez, Temples, Fêtes, Hierarchie réglée, adoration, priére,
croyance, idée même de résurrection, les Sabiens avoient toutes ces marques de
Religion intérieures & extérieures & Ibn Corra Astronome Sabien
illustre soûtenoit encore par des Ecrits publics, il y a quelques siècles, que
toutes ces pratiques leur venoient des anciens Chaldéens. D'un autre côté,
les Mathématiciens qui les gouvernoient, se livroient à toutes les idées que
leur imagination leur présentoit & chacun selon ses calculs & les
systèmes ils se forgeoient des dogmes, ou rejettoient ceux des autres. Par
exemple, selon quelques-uns, la résurrection devoit se faire au bout de 9000
ans. Pourquoi ? Ils fixoient Ă 9000
ans le tour entier de tous les Orbes célestes. D'autres plus subtils
vouloient une résurrection parfaite & totale, c'est-à -dire, de tous les
animaux, de toutes les plantes, de toute la nature. Cela Ă©tant, ils ne
l'attendoient qu'au bout de 36426 ans. Enfin, plusieurs d'entr'eux soûtenoient
dans le Monde, ou dans les Mondes, une espèce d'éternité, pendant laquelle tour
à tour ces Mondes étoient détruits & refaits. [...] Cette Secte obligée par
sa propre constitution Ă observer le cours des Astres, a produit plusieurs
Philosophes, & surtout plusieurs Astronomes du premier ordre (Fourmont
l'Aîné, Sur le sabiisme, Mémoires de littérature tirés des registres de
l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres, 1743 - books.google.fr). 2042 : l'effondrement ? |