Pithécuse

Pithécuse

 

VIII, 16

 

2041-2042

 

Au lieu que Hiéron fait sa nef fabriquer,

Si grand déluge sera et si subite,

Qu'on n'aura lieu ne terres s'attaquer,

L'onde monter FĂ©sulan Olympique.

 

Galère

 

En parlant aux jeunes gens des vaisseaux des anciens, on les avertit qu'il y a une grande difficultĂ© entre les savants pour expliquer comment les rangs de rames Ă©taient disposĂ©s. Il y en a, dit le P. de Montfaucon, qui veulent qu'ils fussent mis en long, et Ă  peu près comme sont aujourd'hui les rangs de rames dans les galères. D'autres (et il est lui-mĂŞme de ce nombre) soutiennent que les rangs des birèmes, des trirèmes, des quinquĂ©rèmes ou pentères, et d'autres, multipliĂ©s jusqu'au nombre de quarante en certains vaisseaux, Ă©taient les uns sur les autres, non perpendiculairement, ce qui aurait Ă©tĂ© impossible, mais obliquement et comme par degrĂ©s; et ils le prouvent par une infinitĂ© de passages d'auteurs. Mais ce qu'il y a de plus fort pour ce sentiment, c'est que les anciens monuments, surtout la colonne Trajane, nous reprĂ©sentent ces rangs les uns sur les autres. Cependant, ajoute le P. de Montfaucon, nos plus habiles gens de marine prĂ©tendent que cela est impossible. Tous ceux, dit-il, Ă  qui j'en ai parlĂ©, dont quelques-uns sont de la première distinction et d'une habiletĂ© reconnue de tout le monde, parlent de mĂŞme. Sans ĂŞtre fort habile dans la marine, on conçoit aisĂ©ment qu'il devait y avoir une difficultĂ© presque insurmontable dans la manĹ“uvre des vaisseaux d'une grandeur extraordinaire, tels que ceux de PtolĂ©mĂ©e Philopator, roi d'Égypte, et d'HiĂ©ron, roi de Syracuse. Le vaisseau d'HiĂ©ron, fabriquĂ© sous la direction d’Archimède, avait vingt rangs de rames, et l'autre quarante. Celui-ci Ă©tait long de deux cent quatre-vingts coudĂ©es, large de trente-huit, et en avait de hauteur environ cinquante. Les rames de ceux qui tenaient le plus haut rang avaient de longueur trente-huit coudĂ©es. Il paraĂ®t, par la colonne Trajane, que dans les birèmes et dans les trirèmes il n'y avait qu'un rameur Ă  chaque rame: il n'est pas aisĂ© de dĂ©cider pour les autres. Aussi Plutarque remarque-t-il que le vaisseau de PtolĂ©mĂ©e, plus semblable Ă  un bâtiment immobile qu'Ă  un navire, n'Ă©tait que pour la pompe et le spectacle, et non pour l'usage. Tite-Live dit Ă  peu près la mĂŞme chose du navire de Philippe, roi de MacĂ©doine, qui avait seize rangs de rames : Jussus Philippus naves omnes tectas tradere ; quin et regiam unam inhabilis prope magnitudinis, quam sexdecim versus remorum agebant. VĂ©gèce ne compte entre les vaisseaux de raisonnable grandeur et propres pour la guerre, que les quinquĂ©rèmes et ceux de moindres rangs ; et il n'est guère parlĂ© que de ceux-lĂ  dans les auteurs. Il paraĂ®t mĂŞme que, depuis Auguste, on n'a guère employĂ© d'autres vaisseaux Ă  plusieurs rangs de rames que les trirèmes et les birèmes (Charles Rollin, Letronne, TraitĂ© des Ă©tudes, Tome 3, 1872 - books.google.fr).

 

Raz de marée

 

La sismicitĂ© du monde mĂ©diterranĂ©en est bien connue. Des Des tremblements de terre sont signalĂ©s d'un bout Ă  l'autre de la MĂ©diterranĂ©e. Ă€ la pĂ©riode prĂ©historique, on en a relevĂ© dans le sud-ouest du PĂ©loponnèse au Bronze Ancien ; en Crète centrale Ă  Pisidia au XVe siècle et près de Cnossos oĂą le sĂ©isme fut accompagnĂ© de tsunami au XIIIe siècle ; Ă  Midea dans le PĂ©loponnèse vers 1190 ; Ă  Kyrnos en Grèce centrale au XIIe siècle ; Ă  Thèbes ; Ă  Mycènes et Ă  Tirynthe au milieu du XIIIe siècle ; enfin, de façon presque ininterrompue, sur la cĂ´te pylienne. Il reste que, pas plus que pour l'Ă©ruption de Santorin, on ne peut Ă©tablir de lien assurĂ© entre les phĂ©nomènes naturels et les bouleversements historiques contemporains. La remarque a valeur aussi pour ceux de Phthiotide au IIIe siècle après J.-C., de Stobi vers 300 et de Corinthe vers 400. Pour se limiter Ă  ceux que nous font connaĂ®tre les textes, on signalera les mouvements sismiques de Sidon, qui fut en partie dĂ©truite par un tremblement de terre et un raz de marĂ©e, ou de PithĂ©cuse, oĂą des troubles telluriques (Ă©manation de feu, d'eaux chaudes, Ă©ruption volcanique et raz de marĂ©e) se produisirent durant l'Ă©poque archaĂŻque, ce qui entraĂ®na le dĂ©part des premiers colons, puis Ă  nouveau peu avant la naissance de TimĂ©e, dans la première moitiĂ© du IVe siècle, ce pour quoi les nouveaux colons envoyĂ©s par HiĂ©ron de Syracuse abandonnèrent la forteresse et l'Ă®le (Jean-Nicolas Corvisier, Les Grecs et la mer, 2008 - books.google.fr).

 

Strabon raconte l'Ă©pisode au cours duquel les Syracusains, Ă©tablis Ă  Ischia, sont contraints d'abandonner l'Ă®le en raison d'une Ă©ruption volcanique. Plus ou moins longtemps après la catastrophe, les Napolitains y dĂ©barquent et en prennent possession. Une question se pose d'emblĂ©e : combien de temps les Syracusains occupèrent-ils Pithekoussai ? On admet gĂ©nĂ©ralement qu'ils s'y installent après la victoire de 474 av J.-C. sur les Étrusques, sans doute en compensation de leur alliance avec les Cumains. Ils dĂ©cident alors d'y construire une forteresse, dont la construction a pu se prolonger pendant quelques annĂ©es. D'autre part, il est dit qu'un contingent de colons fut envoyĂ© par HiĂ©ron de Syracuse peu avant que ne survienne l'Ă©ruption. Ce renseignement est dĂ©terminant dans la chronologie des Ă©vĂ©nements, la mort de HiĂ©ron en 467 av. J.-C. nous fournissant ainsi un repère absolu : l'Ă©ruption a nĂ©cessairement eu lieu avant cette date( terminus ante quem). Lorsqu'on relit le passage de Strabon en faisant abstraction des jugements historiques ou gĂ©ologiques, il apparaĂ®t  clairement que l'auteur parle de trois Ă©ruptions diffĂ©rentes. En admettant avec F. Sbordone que tout ce passage sur Pithekoussai se trouvait dĂ©jĂ  dans l'æuvre de TimĂ©e, celui-ci aurait par consĂ©quent distinguĂ© : 1. une première Ă©ruption vers la fin du VIII - dĂ©but du VIIe s. av. J.-C., au  moment oĂą une diminution de l'activitĂ© eubĂ©enne est confirmĂ©e par l'archĂ©ologie ; 2. une deuxième Ă©ruption situĂ©e entre 474 et 467 av. J.-C., entre la bataille de Cumes et la mort de HiĂ©ron ; 3. une troisième Ă©ruption entre 400 et 350 av. J.-C., peu avant la naissance de TimĂ©e lui-mĂŞme. C'est probablement parce que le souvenir de cette dernière catastrophe Ă©tait encore vivant dans la mĂ©moire collective que ce rĂ©cit est le plus long et riche en dĂ©tails (Mick Willemsen, L'Ă®le d'Ischia et les vagues de Cumes, Revue des archĂ©ologues et historiens d'art de Louvain, NumĂ©ros 27 Ă  28, 1994 - books.google.fr).

 

Faesula est l'ancien nom de la cité de Fiesole en Toscane, autrefois Etrurie, pays des Etrusque.

 

Timée rapporte à son tour qu'il courait chez les anciens une foule de récits curieux sur l'île de Pithécusses. Peu de temps avant sa naissance, notamment, secouée par des tremblements de terre, la colline connue sous le nom d'Epomeus avait vomi du feu et rejeté vers le large tout le terrain qui la séparait de la mer. Simultanément, une partie des terres, réduites en cendres, avait été d'abord projetée en l'air, puis était retombée sur l'île à la manière d'un typhon, provoquant dans la mer un reflux de trois stades (555 m), bientôt suivi d'un retour en raz de marée qui avait submergé l'île et en avait éteint l'incendie, tandis que, sur le continent, le fracas faisait fuir à l'intérieur de la Campanie les habitants du littoral. Strabon, Géographie, V, 4, 9 (Françoise Létoublon, La ruche grecque et l'empire de Rome, 1995 - books.google.fr).

 

Timée

 

Timée de Tauroménion (né vers 350 av. J.-C. à Tauromenion et mort v. 260 av. J.-C. à Syracuse) est un historien grec, ayant passé la majeure partie de sa vie à Athènes bien qu'il soit né et mort en Sicile. Originaire de la ville de Tauroménion en Sicile, Timée de Tauroménion est le fils du tyran Andromaque, partisan de Timoléon, libérateur de Syracuse en 344. Pour cette raison, il est exilé à Athènes par Agathocle de Syracuse, et il y passe la majeure partie de sa vie. Il y devient l’élève du rhéteur Isocrate, et y vit pendant quarante ans (un peu moins de cinquante ans d'après Polybe). En raison de cet exil, il n'eut aucune expérience du maniement des affaires publiques. À la fin de sa vie, sous le règne de Hiéron II, il retourne en Sicile vers 280 av. J.-C. (probablement en vue de s'informer directement sur le conflit entre Rome et Pyrrhus) et y meurt à l'âge de 96 ans vers 260 av. J.-C.

 

Il est l’auteur d'une Histoire du roi Pyrrhus, et d'une volumineuse Histoire de Sicile et de Grande Grèce en 38 livres, des origines jusqu’au début de la première guerre punique. Classée par olympiades, elle contenait une vie d’Agathocle et de Pyrrhus. Œuvre d’érudit, elle contenait également nombre de descriptions ethnographiques et géographiques. Timée était tenu en grande estime par les Alexandrins. Son œuvre n’a survécu que par les citations qu’en font les auteurs postérieurs, tels Polybe, qui s’en prend à lui à de nombreuses reprises dans ses Histoires

 

L'ouvrage Olympionikai etoi kronika Praxidika, «vainqueurs olympiques ou chronique Praxidika» n'a survĂ©cu que par cinq courts fragments. Cette liste synchronisait quatre listes chronographiques : la liste des vainqueurs du stadion aux Jeux olympiques antiques, les archontes Ă©ponymes d'Athènes, les Ă©phores et les rois de Sparte et les prĂŞtresses (Ă©ponymes) d'HĂ©ra Ă  Argos. Ces quatre listes Ă©taient probablement organisĂ©es sous forme de tableau, en parallèle. L'ensemble devait servir de cadre chronologique prĂ©paratoire pour l’Histoire de Sicile et de Grande Grèce (Historiai). Cet Olympionikai, tout comme les autres Ĺ“uvres de TimĂ©e, ne sont connus que par une rĂ©fĂ©rence dans la Souda et les critiques de Polybe. TimĂ©e aurait pu travailler en s'aidant de l'ouvrage Peri Heremon de Philochore, son contemporain Ă  Athènes (Ă  la fin du IVe siècle av. J.-C.) et inversement ce dernier aurait pu utiliser la liste chronographique de TimĂ©e pour rĂ©diger son propre ouvrage Olympiades. La liste de TimĂ©e commençait certainement avec la victoire de Corèbe, lors des premiers jeux en 776 av. J.-C pour aller jusqu'Ă  son Ă©poque, probablement au moment oĂą il entama la rĂ©daction de ses Historiai, peu de temps après son arrivĂ©e Ă  Athènes. Dans ses Historiai, il aurait datĂ© la refondation de Camarina avec la numĂ©rotation des olympiades, devenant donc ainsi le premier historien Ă  utiliser ce système (fr.wikipedia.org - TimĂ©e de TauromĂ©nion).

 

Il est parlé des prêtresses d'Argos dans la typologie de l'interprétation du quatrain VIII, 14 (Callithie, fille de Criasus, prêtresse d'Héra/Junon).

 

L'historien TimĂ©e convient que les anciens ont dit de PithĂ©cuse beaucoup de choses qui passent toute croyance ; mais il assure que, peu avant sa naissance, le mont ÉpomĂ©e, situĂ© pour lors au milieu de l'ile, ayant Ă©tĂ© secouĂ© par un tremblement de terre, avait jetĂ© des flammes; le terrain compris entre ce mont et le rivage avait Ă©tĂ© dĂ©tachĂ© de l'Ă®le et repoussĂ© dans la mer; toute la poussière du sol, enlevĂ©e dans les airs, Ă©tait ensuite retombĂ©e sur l'ile en forme de tourbillon; la mer s'Ă©tait retirĂ©e Ă  trois stades : mais, n'ayant demeurĂ© Ă  cette distance que peu de temps, elle Ă©tait soudain revenue, et par ce retour subit, l'Ă®le ayant Ă©tĂ© inondĂ©e, le volcan s'Ă©tait Ă©teint. Tous ces accidents avaient Ă©tĂ© accompagnĂ©s d'un tel bruit, que les Campaniens de la cĂ´te voisine s'Ă©taient enfuis dans l'intĂ©rieur des terres. (STRABON, liv. v.) (Lucius Annaeus Florus, L'HĂ©raclĂ©ade, ou Herculanum enseveli sous la lave du VĂ©suve, traduit par Joseph-François-Stanislas Maizony de LaurĂ©al, 1837 - books.google.fr).

 

"Fesulan"

 

Dans une lettre d'Ange Politien à Pierre de Médicis (1494), on lit que Faesula (grec "Phaisulè") est une des Hyades, nourrice de Bacchus (Angelo Poliziano: Letters, Tome 1, traduit par Shane Butler, 2006 - books.google.fr).

 

Les Hyades pleurent la mort de leur frère Hyas tué par un sanglier ou un lion. Les Héliades filles d'Hélios pleurent des larmes d'ambre la mort de leur frère Phaéton et son tranformées en peupliers.

 

La tradition mythologique qui concerne les étoiles placées autour de la constellation du taureau, ou qui sont du nombre de celles qui la composent, se trouve dans un fragment de Mnaséas que nous a conservé Hygin. Mnaséas rapporte qu'Atlas avoit eu de Pleïone, fille de l'Océan, quinze filles et un fils nommé Hyas. Ce dernier ayant été tué à la chasse par un lion, cinq de ses soeurs moururent de douleur. […] Timée (Schol. Hom. in Sigma. v. 486.), et d'autres auteurs (Schol. Arat. in Phaen. V.c.) racontent que Hyas avoit été tué à la chasse, en Lybie, par un serpent. On les nomma les Hyades, lorsqu'elles furent placées parmi les astres. Des dix autres soeurs qui restoient, plusieurs se tuèrent de désespoir, après la mort de leur frère; ces dernières furent nommées Pleïades, du nom de leur mère, et placées à côté des Hyades.

 

D'après diverses traditions, les Hyades étoient filles de Cadmus. Selon Phérécyde, elles étoient ces mêmes nymphes de Dodone qui avoient été les nourrices de Bacchus. Ino le leur avoit confié, dans la crainte que Lycurgue n'attentat à la vie de cet enfant. Les nymphes de Dodone, pour se garantir des ennemis du jeune Bacchus, se refugièrent à Thèbes, et Jupiter les plaça entre les astres, afin de les soustraire au courroux de Junon. Une tradition différente rapporte que les Pleïades, avec leur mère Pleïone, furent persécutées par Orion pendant cinq ans de suite en Boeotie, et métamorphosées en colombes, ainsi qu'elles l'avoient demandé. Mais Jupiter touché de compassion les plaça parmi les astres. D'autres disent que les Hyades étoient filles de Hyas et de Boeotie, et que les Pleïades seules étoient filles d’Atlas et de Pleïone. Selon Asclepiade, les Hyades ne se refugièrent pas avec le jeune Bacchus à Thèbes, où ce Dieu seroit tombé entre les mains de Junon, mais elles cherchèrent un asyle dans la mer chez Thétys. Une autre tradition enfin rapporte que Bacchus, pour récompenser les Océanitides, ses nourrices, les rajeunit; qu'elles devinrent de jeunes filles, et qu'après leur mort elles furent placées parmi les constellations sous le nom des Hyades (Description d'un camée) (H.K.E. Köhler's gesammelte schriften, Volume 5, 1852 - books.google.fr).

 

Une des soeurs HĂ©liades est Phaetusa.

 

PhaĂ©ton est pleurĂ© de ses sĹ“urs. Quelques Auteurs font monter le nombre de ses sĹ“urs jusqu'Ă  sept, & les appellent HĂ©liades, & la premiere, MĂ©rope, nom d'une des sept PlĂ©iades qui sont ici dĂ©signĂ©es sous le nom d'HĂ©liades. Mais plus communĂ©ment on ne lui donne que trois sĹ“urs, qui portent chacune un nom fort convenable Ă  une Ă©toile ; l'une est Lampetuse, l'autre Lampetie, & la troisieme PhaĂ«tuse; peut-ĂŞtre trois Ă©toiles les plus remarquables de la Constellation des Hyades. En effet, Euripides n'en comptoit que trois, & cela dans une TragĂ©die qu'il avoit intitulĂ©e PhaĂ«ton. Les Hyades avoient donc quelque rapport avec l'histoire de PhaĂ«ton.Au moins on les fait, comme les Hyades, Nymphes des eaux ; & l'on trouve un monument dans l'AntiquitĂ© expliquĂ©e de Montfaucon (tom. I, planch. 6), oĂą les sĹ“urs de PhaĂ«ton sont reprĂ©sentĂ©es versant de l'eau d'une urne, au moment de leur mĂ©tamorphose : d'ailleurs le peuplier est un arbre aquatique, symbole assez naturel des pluies qui suivent le coucher de PhaĂ«ton en automne, au lever acronique des PlĂ©iades & des Hyades, & au lever de l'Hercule cĂ©leste auquel le peuplier est Ă©galement consacrĂ©. Nonnus, d'ailleurs (Liv. XXXVIII, v. 427) dit que Jupiter envoya aussi-tĂ´t des torrens de pluies pour rĂ©parer les malheurs de la terre, & en dĂ©tremper les cendres brĂ»lantes. Nonnus, dans le Liv. 38 des Dionysiaques, dĂ©crit la chĂ»te de PhaĂ«ton, & dit positivement qu'il a Ă©tĂ© placĂ© au ciel dans la Constellation du Cocher, ou que Jupiter l'a mis dans les Constellations sous le nom & la forme d'un conducteur de char, ainsi que le fleuve Eridan dans lequel il avoit pĂ©ri (Astronomie, par M. de La Lande, lecteur Royal en mathematiques, Tome 4, 1781 - books.google.fr).

 

Peut-ĂŞtre confusion entre Phaetusa et Phaesula.

 

«TimĂ©e dit que la Sicile se nomme Thrinacie, parce qu'elle a trois caps [("treis akras" ; voir la scolie au vers 291 (note au vers 289)]. Mais les historiens disent que Thrinacos a Ă©tĂ© roi de Sicile. C'est dans la presqu'Ă®le de Myles, en Sicile, que paissaient les gĂ©nisses d'HĂ©lios.» (Scol.) Je ne trouve nulle part aucun renseignement sur ce roi Thrinacos. On sait, au contraire, que les historiens et les gĂ©ographes de l'antiquitĂ© s'accordent Ă  dire que le nom de Trinacrie vient de la forme triangulaire de la Sicile. La tradition des troupeaux d'HĂ©lios remonte Ă  une haute antiquitĂ©. Il est dĂ©jĂ  question dans l'OdyssĂ©e (XII, v. 127 et suiv.) des gĂ©nisses et des brebis d'HĂ©lios, des sept troupeaux de gĂ©nisses et des sept troupeaux de brebis Ă  la belle toison, qui comptent, chacun, cinquante tĂŞtes de bĂ©tail et n'augmentent et ne diminuent jamais. Les bergères de ces troupeaux sont deux dĂ©esses, nymphes aux beaux cheveux, que la divine NĂ©aira a enfantĂ©es Ă  HĂ©lios, PhaĂ©thousa (la brillante, de "phaitĂ´" pour "phaĂ´"; cf. PhaĂ©thon) et LampĂ©tia (l'Ă©clatante, de "lampĂ´"). Apollonios cite PhaĂ©thousa (v. 971) et LampĂ©tia (v. 973). Les noms de ces deux HĂ©liades se retrouvent encore dans Ovide (Met., II, v. 346, 349) qui abandonne la tradition suivie par Apollonios : en effet, dans les MĂ©tamorphoses, PhaĂ©thousa est l'aĂ®nĂ©e des trois sĹ“urs de PhaĂ©thon (Phaethusa sororum maxima); de plus, Phaethusa, LampĂ©tia et la troisième sĹ“ur qu'Ovide ne nomme pas sont les HĂ©liades qui se changent en arbres après la mort de Phaethon. A pollonios distingue nettement les HĂ©liades qui ont Ă©tĂ© mĂ©tamorphosĂ©es en peupliers noirs avant le voyage des Argonautes (Arg., IV, v. 603-626) et les HĂ©liades LampĂ©tia et PhaĂ©thousa que les Argonautes aperçoivent, conduisant les troupeaux de leur père, alors que les hĂ©ros passent devant la Sicile. Properce (Ă©dit. MĂĽller, IV, XI, v. 29-30) cite aussi LampĂ©tia : Lampeties Ithacis veribus mugisse iuvencos (Paverat hos Phoebo filia Lampetie). «Les boeufs et les brebis d'HĂ©lios dĂ©signent Ă©videmment, comme on s'accorde Ă  le reconnaĂ®tre, les trois cent cinquante jours et les trois cent cinquante nuits de l'annĂ©e primitive. La succession des jours ou des soleils avait donc Ă©tĂ© comparĂ©e, sans doute, Ă  la procession d'un brillant troupeau dont les animaux s'avancent l'un après l'autre dans les pâturages cĂ©lestes.» (Decharme, Mythol., p. 241.) (Apollonios de Rhodes, Les argonautiques: Traduction française suivie de notes critiques, mythologiques, gĂ©ographiques et historiques et de deux index des noms propres, Tome 2, 1892 - books.google.fr).

 

"Olympique" pointe sur Timée de Tauroménion auteur d'une Histoire de Sicile classée par olympiades.

 

Ambre

 

Nous savons par Pline, IV, 27 ; XXXVII, 12, 1, que Timée a écrit sur les régions productrices de l'ambre, situées aux bords de la Baltique (J. Felsenhart, Le Luxembourg belge, Messager des sciences et des arts, publ. par la Société royale des beaux-arts et des lettres, et par celle d'agriculture et de botanique de Gand, 1872 - books.google.fr).

 

Au quatrième siècle avant J.-C. c'est l'Étrurie qui était la dépositaire de l'ambre jaune. D'après le témoignage des auteurs grecs cités par Pline, 1. XXXVII, §§ 31-41 le commerce grec de l’ambre se faisait évidemment avec le pays des Étrusques. Les Grecs considéraient ce pays comme la source de l'ambre et ils croyaient même que l'ambre était le produit de ces contrées. Tous ces faits s'accordent aussi parfaitement avec le mythe de l'Eridane. On présumait en Grèce alternativement l'existence de ce fleuve dans divers pays et toujours dans celui d'entre eux, par l'entremise duquel on recevait l'ambre jaune dans une époque donnée. Or, aux temps de Philoxène d'Athènes (l'an 460 avant J.-C.) et d'Euripide (l'an 428 avant J.-C.) on soutenait en Grèce que l'embouchure de l’Eridane se trouvait sur les côtes de la Mer Adriatique (Pô) (J.N. Sadowski, Le commerce de l'ambre, Compte rendu de huitième session du congrès international d'anthropologie Volume 1, 1877 - books.google.fr).

 

Fiésole et Etrusques

 

Fiesole, l'ancienne Faesula des Romains, qui fut le berceau de Florence, n'a guère aujourd'hui d'intéressant que ses pierres étrusques, ses souvenirs littéraires, sa situation et les sculptures de sa cathédrale (Patrice Chauvierre, L'Italie: voyage religieux, historique, littéraire et artistique, 1878 - books.google.fr).

 

Faesulae, aujourd'hui Fiesole, était un ancien bourg étrusque, consacré aux observations météorologiques augurales, ou aux Nymphes Hyades (v. Silvius Italicus). Rome s'étant emparée de cette station, y établit un fort, avec des colons militaires (Cicero, Mur. 24). Des colons Fæsulans descendirent, dans la suite, des hauteurs, pour s'établir sur l’Arnus (Arno), nommé communément le fleuve (fluor, fluentum); aussi appela-t-on ces colons les Riverains ou les Fluviaux (Fluentini ou Fluorentini, Plin. III, 8; 3, Tacit. ann. 1, 79; Florus III, 21). Ces Riverains formerent plus tard le municipe romain Florentia (Fluviale, Riveraine). Comme le mot fluor (flux) fleur d'eau, se prononçait comme flôr (fleur), on croyait dans la suite que Florentia signifiait Florissante. On mit dans les armoiries de la ville les fleurs de lis; on consacra la cathédrale à Santa Maria del Fiore; et Dante appela il fiore, le florin florentin avec l'empreinté du lis (Dante Parad. 9, 130) (Frédéric Guillaume Bergmann, Dante, sa vie et ses oeuvres, 1881 - books.google.fr).

 

Les humanistes toscans s'efforçaient de dĂ©tourner au bĂ©nĂ©fice de Florence la grande idĂ©e «nationale» (c'est-Ă -dire romaine). D'oĂą, dans l'Ă©pitre cĂ©lèbre de Politien, De civitatis florentinae origine, par exemple, une certaine discrĂ©tion sur l'origine Ă©trusque ; elle ne fait allusion qu'aux connaissances de la nymphe Faesula (Fiesole) en haruspicine. Tous les humanistes n'Ă©taient pas sensibles au «mythe Ă©trusque» ; il se dĂ©veloppait pourtant vingt ans plus tard lors de l'invitation Ă  Rome de Julien de MĂ©dicis par le pape LĂ©on X (MĂ©dicis lui-mĂŞme) en 1513 (AndrĂ© Chastel, Art et humanisme Ă  Florence au temps de Laurent le Magnifique: Ă©tudes sur la Renaissance et l'humanisme platonicien, 1982 - books.google.fr).

 

Il a aimĂ© la Florence souple et fĂ©line comme la panthère mouchetĂ©e du poète, la Florence spirituelle et enthousiaste, orgueilleuse et inconstante, fiĂ©vreuse et vindicative, la Florence oĂą s'agite et s'affaire une race Ă©lĂ©gante et nerveuse de banquiers, de lĂ©gistes et de tisseurs de laine, oĂą les caractères se trempent, dans les Ă©preuves, oĂą le dĂ©sordre engendre le gĂ©nie ; la Florence oĂą fermente l'avenir, oĂą s'Ă©labore la civilisation des nouveaux âges, oĂą jaillissent les sources bienfaisantes qui bientĂ´t se rĂ©pandront sur l'Italie et de l'Italie sur le monde.  Il a aimĂ© la Florence mĂ©dicĂ©enne avec ses tournois et ses cavalcades, avec ses rires, ses chants et ses pleurs, avec ses saturnales brusquement interrompues par le poignard des Pazzi ; avec ses diplomates, ses artistes, ses astronomes et ses clercs ; avec son acadĂ©mie platonicienne, ses banquets philosophiques, ses entretiens graves ou plaisants sous les sapins des Camaldules ; avec son Laurent qui, dans l'Ă©clat des fĂŞtes paĂŻennes et dans la gloire d'un principat magnifique, met en vers Ă©lĂ©giaques la brièvetĂ© de la jeunesse et l'incertitude du lendemain, son Policien qui cĂ©lèbre la belle Simonetta, son petit chanoine de Fiesole, Marsile Ficin, qui vĂ©nère Platon comme un prophète de JĂ©sus et monte en chaire pour prĂŞcher le TimĂ©e (aux fidèles assemblĂ©s dans l'Ă©glise des Angeli) (Discours de rĂ©ception Ă  l'AcadĂ©mie française der Raymond PoincarĂ©, Ă©loge de son prĂ©dĂ©cesseur Emile Gebhart) (Larousse mensuel illustrĂ©, 1910 - books.google.fr).

 

Si la religion concerne les rapports qui existent entre les hommes et plus particulièrement ceux qui existent entre des prĂŞtres et des laĂŻcs – si l'on peut employer ce dernier terme pour d'autres cultures que la nĂ´tre – si la religion est donc un lien horizontal, elle est dabord, essentiellement, Ă©tymologiquement peut-ĂŞtre, un lien vertical : la religion rĂ©git les rapports qui unissent les hommes et la divinitĂ©. Aussi est-il lĂ©gitime de se demander maintenant quels dieux en Etrurie Ă©taient plus spĂ©cialement honorĂ©s lors des jeux athlĂ©tiques et hippiques, quels dieux (ou dĂ©esses ?) Ă©taient les patrons dĂ©signĂ©s de ces manifestations, de ces festivals sportifs. On sait bien qu'en Grèce comme Ă  Rome tous les grands jeux officiels Ă©taient cĂ©lĂ©brĂ©s en l'honneur de dieux particuliers que ces fĂŞtes devaient rĂ©jouir ou simplement apaiser. Pour en venir au cas de l'Etrurie, on pourrait procĂ©der en examinant, en passant en revue les diffĂ©rents documents - Ă  vrai dire, limitĂ©s en nombre - oĂą apparaĂ®t, Ă  cĂ´tĂ© d'athlètes ou de cavaliers, la figure, toujours plus ou moins Ă©nigmatique en Etrurie, d'une divinitĂ©. Quelques textes, latins ou grecs, pourront aussi, heureusement, laisser percer des indications. Mais nous partirons pour une fois sans hĂ©siter de la situation en Grèce et du monde du stade et du gymnase : c'est ce Ă  quoi nous invitent en effet un certain nombre d'auteurs modernes, qui ont cru retrouver en Etrurie diverses divinitĂ©s grecques des jeux athlĂ©tiques, tout frappĂ©s qu'ils Ă©taient Ă  la fois par les influences des jeux grecs sur les jeux Ă©trusques et par celles de la religion grecque sur la religion Ă©trusque.

 

MalgrĂ© toutes les similitudes apparentes, et mĂŞme lorsqu'on essaie de plaquer le modèle grec sur la rĂ©alitĂ© Ă©trusque, on ne peut jamais trouver de correspondance profonde. Les divinitĂ©s favorites du monde de l'athlĂ©tisme grec, Apollon, HĂ©raklès ou Hermès, ne retrouvent pas ce rĂ´le en Etrurie. Non seulement, il faut bien se garder de restituer leur figure, lĂ  oĂą on veut seulement les imaginer - il est vrai qu'une telle attitude est maintenant heureusement dĂ©passĂ©e - mais encore, partout oĂą ces dieux apparaissent, il faut examiner leur fonction avec la plus grande circonspection. La conclusion rejoint ici celle que nous avons pu faire et que nous ferons encore dans d'autres chapitres : si, comme on devait l'attendre de la part d'un peuple adonnĂ© plus que tout autre aux superstitions, le caractère religieux des jeux Ă©trusques est patent, il ne saurait ĂŞtre question, par lĂ -mĂŞme, de les confondre avec leurs homologues grecs. MalgrĂ© les rapprochements inĂ©vitables, tenant Ă  la nature des exercices sportifs et aux types de sociĂ©tĂ© envisagĂ©s, nous nous trouvons en prĂ©sence de deux univers diffĂ©rents (Jean-Paul Thuillier, Les jeux athlĂ©tiques dans la civilisation Ă©trusque. Rome : Ecole française de Rome, 1985 - www.persee.fr).

 

C’est donc au tout dĂ©but du VIIe siècle que des Etrusques ont dĂ©couvert et repris pour leur propre compte l’alphabet grec ou plutĂ´t un alphabet grec : c’est qu’a cette Ă©poque ils Ă©taient rĂ©gulièrement en contact avec les premiers colons grecs venus en Italie et qui s’étaient installĂ©s autour de 770 - c’est l’époque des premiers Jeux Olympiques, 776 Ă©tant la date traditionnelle de leur fondation - dans les Ă®les PithĂ©cousses, c’est-a-dire dans l'actuelle Ischia, au nord du golfe de Naples, avant de fonder Cumes juste en face sur le continent. Notons au passage, avant de revenir plus prĂ©cisĂ©ment a la question de |’écriture, que ces premiers colons grecs sont aussi ceux qui auront poussĂ© leur tentative le plus loin possible vers le nord de |’Italie, et que par la suite, dans ce qui va devenir la Grande Grèce, dans la botte italienne et en Sicile, les diverses colonies qui s’installeront seront toutes fondĂ©es plus au sud (Syracuse, Tarente, Sybaris, Crotone...) (Jean-Paul Thuillier, Les Ă©trusques: Histoire d'un peuple, 2003 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Histoire de l'EubĂ©e).

 

Encore une île : Aristote

 

La vieille théorie d’Aristote sur les tremblements de terre présente à première vue une certaine apparence de vérité, elle a été soutenue par plusieurs géologues. En effet, rien n'est plus naturel que de se figurer de l'eau provenant des pluies ou de la mer pénétrant par infiltrations dans les cavités souterraines; une foule d'expériences nous apprennent qu'à une certaine profondeur, qui ne doit pas être très grande, l'eau passe rapidement à l'état de vapeur. Si la tension de la vapeur devient suffisante, la cavité pourra faire explosion, comme le ferait une chaudière de machine à vapeur (M. Cordenons, Etude sur les tremblements de terre, Bulletin hebdomadaire, Association scientifique de France, 1884 - books.google.fr).

 

Cataclysme

 

Les Pléiades sont confondues avec les Hespérides (les pommes d'or) par Diodore de Sicile. Elles sont encore appelées par lui Atlantides, comme fille d'Atlas. L'Atlantide serait du côté des îles fortunées ou Canaries (Eugène Pégot-Ogier, Les îles fortunées ou Archipel des Canaries, Tome 2, 1869 - books.google.fr).

 

Dans le TimĂ©e de Platon (du nom de TimĂ©e de Locres), Critias, devant traiter de la maniĂ©rĂ© dont une communautĂ© de type pythagoricien doit se dĂ©fendre par les armes, commence par se rĂ©fĂ©rer a un rĂ©cit Ă©trange mais «vrai», narrĂ© autrefois par Solon qui l’aurait rapportĂ© au grand-père de Critias. Ce rĂ©cit racontait un exploit accompli par l’Athènes primitive, rĂ©cit que Solon aurait reçu en Egypte de prĂŞtres versĂ©s dans l’AntiquitĂ©. Alors que Solon affirmait aux prĂŞtres Ă©gyptiens avoir entendu parler du dĂ©luge mythique de Deucalion et de Pyrrha, un de ces prĂŞtres lui fit comprendre que ce dĂ©luge de la mythologie grecque ne fut pas le seul : «Bien des fois, en bien des façons, sont survenues ruines d’hommes, et il en surviendra d’autres ; le feu et l’eau ont fait les plus grandes». Et le prĂŞtre Ă©gyptien de rappeler le mythe apocalyptique de PhaĂ©ton (qui constituait a travers la figure des HĂ©liades l’un des fondements du poème ontologique de ParmĂ©nide d’ElĂ©e, ville de Grande Grèce) tout en rappelant que lorsque le dĂ©luge s’abat chez les Grecs, il ne laisse «survivre que les illettrĂ©s et les gens incultes» (TimĂ©e 20 d - 22 a). Bien d’autres dĂ©luges eurent lieu avant celui de l’époque de Deucalion ; quant a l’Athènes primitive, Solon en ignore tout car «les survivants pendant plusieurs gĂ©nĂ©rations sont morts sans qu’a l’écriture ils aient confiĂ© leur voix» (TimĂ©e 23 b-c). Cette Athènes, qui Ă©tait antĂ©rieure Ă  «la plus grande ruine amenĂ©e par les eaux» (TimĂ©e 25 d nous apprendra que l’Athènes primitive fut emportĂ©e par un tremblement de terre pendant que l’Atlantide croulait sous les eaux), Ă©tait alors «la plus vaillante a la guerre et a tous Ă©gards la mieux policĂ©e Ă  un degrĂ© remarquable» (TimĂ©e 23 c). Datant de 9000 ans selon le prĂŞtre Ă©gyptien, cette Athènes primitive Ă©tait dĂ©jĂ  protĂ©gĂ©e par la dĂ©esse AthĂ©na qui par goĂ»t est «guerrière et philosophe» (TimĂ©e 23 d - 24 c). Et c’est cette Athènes primitive qui, d’après les Ă©crits des Egyptiens, arrĂŞta dans sa marche insolente l’énorme puissance qui envahissait alors |’Europe et l’Asie. Cette puissance se trouvait sur une Ă®le situĂ©e de l’autre cĂ´tĂ© des colonnes d’Hercule dans la mer atlantique. Mais cette ile Atlantide se jeta sur l’Athènes primitive pour l’asservir. C’est alors qu’Athènes, qui avait le premier rang «pour le moral ainsi que pour les arts qui servent Ă  la guerre» (rĂ©fĂ©rence implicite au programme pĂ©dagogique de type pythagoricien dĂ©crit dans la RĂ©publique) l’emporta finalement sur |’Atlantide ; rĂ©cit rapportĂ© par Critias en rĂ©ponse a Socrate parce qu’il fournit a ce dernier un exemple historique de citĂ© qui Ă©tait 4 la fois de type pythagoricien et capable de se dĂ©fendre par les armes (TimĂ©e 24 e- 25 c). Mais peu après, un tremblement de terre emporta Athènes cependant qu’un dĂ©luge dĂ©truisit l’Atlantide (TimĂ©e 25 c-d). Critias propose alors a Socrate de considĂ©rer qu’il existe une «concordance parfaite» entre d’un cĂ´tĂ© l’Athènes primitive victorieuse de l’Atlantide (rĂ©cit trouvĂ© par un prĂŞtre Ă©gyptien dans des archives et transmis par lui 4 Solon qui le rapporta au grand-père de Critias), et d’autre part la citĂ© idĂ©ale de philosophes guerriers dĂ©crite par Socrate «comme en une fable» (TimĂ©e 26 c-d). On devine d’ailleurs que le travail de mĂ©moire opĂ©rĂ© par Critias (TimĂ©e 26 a), joint au nombre des intermĂ©diaires entre les archives des Egyptiens et Socrate (pas moins de quatre : le prĂŞtre Ă©gyptien, Solon, le grand-père de Critias, et enfin Critias lui-mĂŞme), laisse planer un doute massif sur l’exactitude littĂ©rale des faits rapportĂ©s ; de mĂ©me qu’a contrario nous savons bien que Critias se trompe lorsqu’il assimile la description socratique de la citĂ© idĂ©ale a une «fable» puisque cette citĂ© idĂ©ale reprenait le modèle historique des communautĂ©s pythagoriciennes qui avaient effectivement existĂ© en Grande Grèce au siècle prĂ©cĂ©dent. Socrate, maitre critique par excellence, ne pouvait ĂŞtre dupe de la prĂ©tendue historicitĂ© des Ă©vĂ©nements rapportĂ©s par Critias : il signifie d’ailleurs son ironie a ce sujet en rĂ©pondant a Critias : «Ce n’est pas une fable inventĂ©e, mais une histoire vraie, ce qui est Ă©norme !» (TimĂ©e 26 e) (Patrick NĂ©grier, Gurdjieff et la voie des maĂ®tres, 2021 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 2042 sur la date pivot -470 donne -2982, 62 ans après la déluge samaritain (-3044).

 

Epoque d'Arphaxad et de son fils Caïnan, le second Caînan dont l'existence n'est indiquée que dans les Septante (Lenglet Du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'hist. univers., sacrée et proph., ecclésiast. et civile, depuis la création du monde, jusqu'à l'an 1762, 1763 - books.google.fr).

 

Le texte hébreu, le texte samaritain, le Targum d'Onkelos, celui de Jonathan, la Vulgate, les versions syriaque et arabe et autres travaux qui supposent un maniement considérable de manuscrits hébreux de la Bible, ne font pas la moindre allusion à ce Caïnan, fils d'Arphaxad. C'est sur la seule version des Septante que ce personnage postdiluvien aurait existé.

 

S. Luc, dans la généalogie de N. S. Jésus-Christ (III, 36), à l'exemple des Septante, cite Caïnan, comme fils d’Arphaxad. S. Luc, gentil de naissance, s'adressant en grec à des Gentils, s'est servi ici, comme dans tous les passages où il cite l'Ancien-Testament, de la version mise à la portée de ces peuples, de la version grecque dite des Septante.

 

La citation de S. Luc ne prouve donc ni pour ni contre l'existence du Caïnan postdiluvien. Même parmi les auteurs anciens qui suivent la chronologie des Septante, il n'est pas rare d'en trouver qui rejettent le second Caïnan. Citons entre autres deux historiens chrétiens des premiers siècles de l'Eglise, Jules Africain et Eusebe.

 

Outre qu'il est difficile d'expliquer un retranchement volontaire dans les nombreux manuscrits hébreux consultés par les traducteurs et commentateurs juifs et chrétiens, il semble d'ailleurs que l'addition de ce Caïnan dans les Septante se comprendrait assez facilement. Qu'on veuille bien se rappeler le Caïnan antédiluvien (Gen. V, 9, 10); il se trouve le 4° parmi les patriarches dits de la première humanité. D'après les Septante, le Caïnan postdiluvien, arriverait aussi 4° parmi les patriarches de la nouvelle humanité (Ch. Robert, Sur l'étude du R.P. Brucker, Controverse et le Contemporain, Facultés Catholiques de Lyon, 1886 - books.google.fr).

 

Selon l'Hébreu et la Vulgate, Arphaxad engendre Salé à 35 ans. Selon le Samaritain à 135 ans. Selon la chronologie des Septante et d'Asaph, Arphaxad engendre Caïnan à 135 ans, trop tard pour le -2982. Mais pour la Peshitta des Syriens à 35 ans (Chronique de Michel le Syrien  - www.odysseetheater.org).

 

Nous apprenons de R. Moyse, fils de Maimon ou Rambam, de plusieurs paslages du Thalmud, des Commentateurs Juifs, de la plĂ»part des Ecrivains Orientaux, soit ChrĂ©tiens, foit Mahometans, qu'Abraham avoit Ă©tĂ© Ă©levĂ© dans le Sabiisme. Le passage de JosuĂ© sur l'Idolatrie de TharĂ©, est un texte irrefragable: la ville de Charan oĂą ce Patriarche, en quittant celle de Our, alla faire sa demeure, Ă©toit dès lors, & a toujours Ă©tĂ©, mĂŞme jusqu'aux derniers tems, la ville patriarchale du Sabiisme. Bâtie, dit Abulfaradge, par CaĂŻnan, fils d'Arphaxad, (mettons Arphaxad lui-mĂŞme puisque ce CaĂŻnan eft intrus) & illustrĂ©e par les Observations astronomiques qu'il y fit ; ses habitans se portèrent d'eux-mĂŞmes Ă  lui dresser des simulacres, & de-lĂ  le culte des Astres & des Statues ;des Astres, comme d'Etres Ă  la vĂ©ritĂ© subordonnez, mais mĂ©diateurs entre Dieu & les hommes : des Statues, comme reprĂ©sentans ces Astres en leur absence, par exemple, la Lune, lorsqu'elle ne paroĂ®t plus sur l’Horizon, les grands Hommes, lorsqu'ils ne sont plus, ou après leur mort. De ces remarques sur Charan, on pourroit soupçonner que les Sabiens ont dĂ» aussi porter le nom de Charaniens; & c'est en effet ce que nous trouvons dans AbulfĂ©da & dans beaucoup d'autres Auteurs, Arabes & Persans. [...]

 

Simulacres, Arbres dĂ©vouez, Bois sacrez, Temples, FĂŞtes, Hierarchie rĂ©glĂ©e, adoration, priĂ©re, croyance, idĂ©e mĂŞme de rĂ©surrection, les Sabiens avoient toutes ces marques de Religion intĂ©rieures & extĂ©rieures & Ibn Corra Astronome Sabien illustre soĂ»tenoit encore par des Ecrits publics, il y a quelques siècles, que toutes ces pratiques leur venoient des anciens ChaldĂ©ens. D'un autre cĂ´tĂ©, les MathĂ©maticiens qui les gouvernoient, se livroient Ă  toutes les idĂ©es que leur imagination leur prĂ©sentoit & chacun selon ses calculs & les systèmes ils se forgeoient des dogmes, ou rejettoient ceux des autres. Par exemple, selon quelques-uns, la rĂ©surrection devoit se faire au bout de 9000 ans. Pourquoi ? Ils fixoient Ă  9000 ans le tour entier de tous les Orbes cĂ©lestes. D'autres plus subtils vouloient une rĂ©surrection parfaite & totale, c'est-Ă -dire, de tous les animaux, de toutes les plantes, de toute la nature. Cela Ă©tant, ils ne l'attendoient qu'au bout de 36426 ans. Enfin, plusieurs d'entr'eux soĂ»tenoient dans le Monde, ou dans les Mondes, une espèce d'Ă©ternitĂ©, pendant laquelle tour Ă  tour ces Mondes Ă©toient dĂ©truits & refaits. [...] Cette Secte obligĂ©e par sa propre constitution Ă  observer le cours des Astres, a produit plusieurs Philosophes, & surtout plusieurs Astronomes du premier ordre (Fourmont l'AĂ®nĂ©, Sur le sabiisme, MĂ©moires de littĂ©rature tirĂ©s des registres de l'AcadĂ©mie royale des inscriptions et belles-lettres, 1743 - books.google.fr).

 

2042 : l'effondrement ?

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