Les Enfants-trouvés VIII, 5 2033-2034 Apparoistra temple luisant orne, La lampe & cierge a Borne &
Breteuil, Pour la Lucerne le canton destorne, Quand on verra le grand coq au cercueil. "temple" : poétiq. Eglise catholique ; "lampe et cierge" :
allusion à la lampe et aux cierges qui sont allumés sur l'autel pendant la
messe (Jean-Charles de Fontbrune, Nostradamus,
historien et prophète, Editions du Rocher, 1980, p. 519). "canton destorné" : Le
chausse-trappe du canton de Lucerne Vieilli et littér. Certaine
étendue de pays. Endroit, lieu, région : Il y avait un berger qui gardait les
chamelles d'un village aux bords de ce lac, dans un canton désert et inhabité
de cette haute montagne. Lamartine, Voyage en Orient, t. 2, 1835, p. 240. cf.
l'expression pascalienne : (l'homme) égaré dans ce canton détourné de
la nature (Pensées, éd. Brunschwicg, II, 72) Nicolas Mazure fut en 1643 l'un des approbateurs de la
Fréquente Communion d'Arnauld et resta par la suite proche des jansénistes,
dont Blaise Pascal fut le défenseur Mazure est né à Subligny. La
puissante famille de Subligny, qui participe au XIIe
siècle à la fondation de l'abbaye de La Lucerne, et dont on trouve un
représentant aux côtés de Guillaume le Conquérant L'abbaye Sainte-Trinité de La Lucerne est une abbaye prémontrée située dans le département de la Manche sur le
territoire de la commune de La Lucerne-d'Outremer. L'abbaye
a été fondée en 1143 par Hasculphe de Subligny, seigneur de Subligny (Ã
10 km de La Lucerne), et par son frère Richard, évêque d'Avranches Né en Normandie, Nicolas Mazure fut docteur de la maison,
mais non de la société de Sorbonne. Il succède à son oncle Guillaume Mazure Ã
la cure de Saint Paul à Paris. Le 27 avril 1664, il permuta cette cure avec M. Hameau, abbé de Saint-Jean-en-Vallée de
Chartres, ce qui fit dire que les Parisiens de Saint-Paul avaient changé leur
Mazure pour leur Hameau. Il mourut à Chartres en 1685, âgé de
quatre-vingt-dix ans. Il paraît avoir eu l'humeur assez processive, car pendant
qu'il était curé de Saint-Paul, il publia un assez grand nombre de factums :
Pour M. Nicolas Mazure, prestre, docteur en théologie
de la Faculté de Paris et maison de Sorbonne, contre les religieux Minimes de
la place Royale de Paris. In-4. Pour M. Nicolas Mazure.... curé de l'église parochiale de Saint-Paul, contre maistres
James Guillard et Edme Tonnellier, nouveaux
marguilliers d'icelle paroisse, In-4. Factum pour M. Nicolas Mazure, docteur de
Sorbonne et ancien curé de Saint-Paul, contre M. André Hameau, bachelier en
théologie et nouveau curé de Saint-Paul. in-4. On connaît en outre de Nicolas
Mazure : Harangue funèbre de Louis le Juste, treizième du nom, roy de France et de Navarre, prononcée le mercredy 3e jour de juin, au dernier service solennel qui
fut fait en l'église paroissiale de Saint-Paul. Paris, 1643, in-4.
Oraison funèbre de feu messire Jean-François de Gondy,
premier archevesque de Paris, prononcée par
le sieur Mazure au service solennel qui se fist en laditte église le 19 de juin 1651. Paris, 1654, in-4. Harangue de M. Mazure, curé de Saint-Paul, Ã
la reyne de Suède pour MM. les curez de Paris,
in-4. Mazure, ancien curé de Saint-Paul, assure, en 1667, que
Berryer et Hameau, son beau-frère, possèdent pour plus de quarante mille livres
de bénéfices. Lorsque Berryer, à la tète des
secrétaires du Roi, dont il était alors procureur-syndic, alla saluer Le
Tellier récemment nommé chancelier, celui-ci lui répondit : «Monsieur Berryer,
je vous remercie, vous et votre Compagnie; mais, Monsieur Berryer, point de
finesse, point de friponneries !» Cette réponse, dit Mme de Sévigné, fait
plaisir aux gens de bien. Lorsque Berryer mourut, en 1686, sa succession dut
restituer au trésor royal plus de 830 000 livres. En 1671, Berryer avait acheté
la terre de La Ferrière, près de Domfront Dispute sur les
ornements d'église Les textes d'un «Autheur zelé pour l'ancienne Discipline», l'inévitable
Jean-Baptiste Thiers, s'élèvent aussi, au nom du «respect» dû au Saint
Sacrement, contre «l'abus» que représentait sa trop fréquente exposition. On
peut sans doute rapprocher ce type d'attitudes théologiques «séparatistes» des
dispositifs matériels équivalents (jubés, clôtures) qui s'interposent entre fidèles
et Saint Sacrement dans de très nombreuses églises parisiennes du XVIIe siècle.
Dans le cas de Thiers notamment, nous le verrons, il y a bien un rapport entre
ses positions théoriques sur l'eucharistie et sa défense des jubés.
Inversement, la «libération» spatiale que l'on observe dans plusieurs églises,
celles justement des Jésuites honnis par les Jansénistes, a bien à voir avec
des conceptions relatives à l'accessibilité de l'eucharistie opposées à celles
des Jansénistes. Dans le cas de ces derniers, la situation est cependant plus
complexe et ambiguë. Les deux églises de Port-Royal adoptent, paradoxalement,
les dispositifs «modernes» que l'on trouve chez les Ordres les plus
«progressistes» de l'époque qui
éliminent jubés et clôtures monumentales. À Port-Royal de Paris les religieuses
sont bien séparées et à distance de l'autel (dans le chÅ“ur monastique situé Ã
l'opposé), mais les autels des deux églises sont pour les fidèles, dont on sait
qu'ils étaient aussi invités à lire (en français) la Bible et le Bréviaire,
immédiatement perceptibles et accessibles depuis la nef. Il faut dès lors
supposer que l'accessibilité physique et visuelle ne s'accompagnait pas pour
autant toujours d'un accès plus grand et aisé à l'eucharistie. Au contraire,
cette apparente proximité servait à aviver et à rendre plus douloureuse encore
la distance et la séparation effective des fidèles à l'égard de l'objet de leur
désir. [...] L'argument de Thiers n'était pourtant pas ici celui du
jansénisme et de la légitimité pour des pêcheurs de s'approcher, de voir, et de
recevoir le Saint Sacrement, mais plutôt celui, plus ancien, vague et général,
du «respect» dû au corps du Christ que diminuait, selon l'auteur, cette
exposition : «je produis les raisons qui prouvent
que l'Eucharistie ne doit pas être fréquemment exposée en évidence, & que
la fréquente exposition qui s'en fait ainsi est un abus, & qu'elle diminue
le respect qui est du à un si redoutable Sacrement»
(THIERS, op. cit., Préface). Bon catholique, attaché
à une relative valorisation du sensible, Thiers ne niait pas la nécessité pour
l'Église de cérémonies et de «formalités extérieures» qui correspondent à la
nature humaine, nature corporelle et sensible. En bon traditionaliste, il
mettait par contre en cause ce qui lui paraissait être un «abus» dans les
cérémonies modernes. Sans nier l'utilité de l'exposition et des processions
utiles pour «entretenir» la vénération, Thiers souhaitait en limiter l'usage et
l'encadrer strictement. Il montrait notamment que l'exposition et l'élévation
n'étaient que des usages relativement modernes, et que d'autres notamment celui
des Jésuites, ou de certains monastères supposés laxistes qui avaient également
renouvelé leurs maîtres autels comme les Minimes de de la Place Royale de Paris,
accusés en 1641 par le curé de Saint-Paul de confesser «hors les necessitez [...] donnant absolution
de tous cas Reservez & non Reservez»
(AN, L 952, n° 1, Pièce imprimée du curé Nicolas Mazure, Paris, 1641) Le temple orné est le contraire de la masure (Mazure),
dans le même esprit que masure/hameau. Luisant est une commune au sud de Chartres. Le village est appelé Lucens dans une charte du monastère de Saint Jean en Vallée Il est intéressant de noter que Nostradamus n'hésite pas à convertir des noms de lieux en noms communs : Plaisance devient plaisant (Jacques Halbronn, Le texte prophétique en France: formation et fortune, Tome 3, 1999 - books.google.fr). Jacques Lescot, né à Saint-Quentin, docteur et professeur de Sorbonne, principal du collége de Dainville, chanoine de Notre-Dame de Paris en 1639 et confesseur de Richelieu, tut sacré évêque de Chartres le 15 novembre 1643 et mourut le 11 août 1656 (Léon Aubineau, Mémoires du P. René Rapin de la Compagnie de Jésus sur l'église et la société, la cour, la ville et le jansénisme: 1644 - 1669, Tome 1, 1865 - books.google.fr). Au mois de mai 1639, Saint-Cyran subit à Vincennes plusieurs interrogatoires qui ont été recueillis avec soin par un écrivain janséniste. Celui qui fut chargé d'examiner sa doctrine et sa conduite étoit Jacques Lescot, docteur de Sorbonne, confesseur du cardinal de Richelieu, et depuis évêque de Chartres, homme distingué par sa modération et ses vastes connoissances en théologie. Il produisit à l'accusé des pièces authentiques, contenant la preuve que, depuis plusieurs années, il cherchoit à établir une nouvelle secte. Saint-Cyran ne répondit le plus souvent que par des dénégations; et, lorsqu'il lui fut impossible de se servir de ce moyen, il mit beaucoup d'adresse à expliquer d'une manière spécieuse ce qui étoit à sa charge. Il se trouva surtout compromis par les motifs de sa rupture avec Vincent de Paul, et par le mystère qu'il avoit mis dans ses correspondances avec des personnes de toutes les classes. Le chancelier Séguier vouloit qu'on lui fît son procès : Richelieu craignit dans ces circonstances un trop grand éclat; et l'on ne sait pas les mesures que le ministre auroit prises, puisqu'il mourut deux ans après, pendant que Saint-Cyran étoit encore à Vincennes (Claude-Bernard Petitot, Notice sur Port-Royal, 1824 - books.google.fr). Antoine Arnauld obtint le titre de « socius sorbonicus », ou « compagnon de la Sorbonne », non en 1641, en raison des interventions hostiles de Jacques Lescot et d'un autre docteur, Jacques Hennequin, mais seulement le 31 octobre 1643. [...] Les curés de Saint-Paul et de Saint-Benoît en ont été, qui avaient été accusés de timidité (au sens de «lâcheté» : il s'agit de Nicolas Mazure, curé de Saint-Paul, et de Claude Grenet, curé de Saint-Benoît), parce que, depuis que M. le chancelier «vient en classe», comme on dit, c'est-à -dire Sorbonne, ils s'étaient absentés. M. Le Verrier, jeune docteur reçu depuis ces assemblées, parla très bien et dit entre autres choses : Quot jesuitœ, tot hostes et adversarii (Jean Lesaulnier, Pol Ernst, Journal d'un Solitaire de Port-Royal: 1655-1656 de Antoine Baudry de Saint-Gilles d'Asson, 2008 - books.google.fr). Au début du XIème siècle, vers 1020, des chanoines
construisent une petite église dans la banlieue de Chartres, dans un lieu nommé
simplement "Vallée" (non loin de l'emplacement de la gare actuelle).
Cette église était dédiée à St Jean Baptiste. [...] Au XIVème siècle, un petit
bourg s'était développé autour du monastère : une petite église paroissiale (la
Madeleine) desservie par les religieux de St Jean fait partie dès cette époque
des 11 paroisses de Chartres. Le 15 mars 1568, après deux semaines de siège et
d'assauts repoussés par la défense chartraine, l'armée du Prince de Condé leva
le siège de Chartres, ayant reçu la nouvelle d'un cessez-le-feu immédiat, et se
dirigea, pour partie vers Bonneval, pour partie vers Illiers.
Ils incendièrent sur leur passage les faubourgs, et ce qui restait des villages
de Luisant et Mainvilliers. Comme beaucoup d'autres bâtiments, le monastère de
Saint-Jean-en-Vallée fut détruit, à l'exception de l'église paroissiale de la
Madeleine et de l'hôpital paroissial. Les religieux se replièrent donc sur leur
prieuré de Sainte-Foy, mais les lieux étant beaucoup trop petits, ils
décidèrent de s'installer rue Saint-Eman, au prieuré
Saint-Etienne qu'ils agrandirent. Ils continuèrent cependant d'assurer les
offices dans l'église paroissiale de la Madeleine. Quand leur nouvelle église
fut construite, dans leur nouveau monastère rue St Eman,
la ville de Chartres fit détruire la Madeleine, dont les paroissiens furent
attachés à l'église Sainte-Foy "Borne &
Breteuil" BORNE, vfr. bonne,
bonne, bousne, bodne. Ces
vocables procèdent d'une forme plus ancienne bodina, bodena. Bonne est donc une contraction de bodina, et borne une modification euphonique pour bodne ou bosne, que'les principes phonologiques permettent parfaitement
d'admettre (cp. d'une part Rhône, Rhosne,
de Rhodanus, et d'autre part pour la substitution de
r à s, varlet" de vaslet). Mais d'où vient bodina et la forme variée bodula,
d'où le prov. bozola (=
borne) ? Ils appartiennent, selon Diez, à la même racine bod,
enfler, qui a donné bouder, boudin (voy. ces mots);
et la borne serait donc qqch. en relief, en saillie, une butte de terre cfr. l'ail, schwelte,
seuil, de schwellen, s'enfler). Pour bodina, le latin du moyen âge présente aussi bunda, bonda, c'est de là que vient l'anglais bound, limite. Bonna a en outre
donné bonnarium, mesure agraire, d'où le fr. bonnier Bonnières - de Boneriis 1058 ; Boniras 1079 - cn
de Marseille-en-Beauvaisis. Nous avons probablement un dérivé du nom d'homme
latin Bonus avec le suffixe féminin -aria. Cf. DR. p.95 ; M. III 40 a.
L'anthroponyme Bonus et ses dérivés sont bien attestés (comme surnoms et noms
chrétiens) : cf. M. II 28 a. Le suffixe latin - aria (féminin de - arius), fréquent après les noms de végétaux du début du
second millénaire est très peu utilisé dans l'Oise pour former des dérivés de
noms de personnes (seul cas avec Francières). Le
village étant situé sur une voie ancienne, M. Roblin
(op. cité p. 157) et E. Lambert (ms. p. 323) pensent à une éventuelle station
routière et suggèrent l'hypothèse d'un latin *bodinarias
(< celtique, puis bas latin, bodina, «borne» +
suffixe -aria). Or, si bodina aboutit, localement, Ã
bonde, bon-ne, l'anc. picard bodne aboutit lui à la
forme borne qui l'emportera d'ailleurs au XVIe s. en français (cf. P. Fouché, Phon. historique p.862). Néanmoins, cette explication n'est
pas à écarter ; on la placera en second Christophe-Auguste de Harlay,seigneur de Cély et
Bonneuil épouse 24/09/1642 sa cousine Françoise-Charlotte de Thou, dame de
Bonneuil, Fille d’honneurde la Reine Anne d’Autriche
(1622-1640) née vers 1612, morte après 1647 (fille de René, seigneur de
Bonneuil, Introducteur des Ambassadeurs, et de Marie Faye d’Espeisses) De la station de Breteuil (Oise), on peut aller visiter
l'église et le château de Folleville (Somme), village de 194 habitants, éloigné de 6
km environ. La terre de Folleville était passée en
1604 en la possession de Philippe Emmanuel de Gondi, comte de Joigny, général
des Galères de France, par son mariage avec Françoise-Marguerite de Silly, arrière petite-fille et héritière, par sa mère, de Raoul de
Lannoy et de Jeanne de Poix. Ce fut dans
l'église de Folleville que saint Vincent de Paul,
alors précepteur des enfants d'Emmanuel de Gondi, propriétaire du château,
prêcha en 1617 (dans la petite chaire encore existante) la mission à la suite
de laquelle il résolut de fonder la congrégation des Pères de la Mission ou Lazaristes,
pour l'instruction religieuse des gens du peuple en France Françoise-Marguerite de Silly, qui, par l'entremise de
Bérulle, s'était mise sous la direction de «Monsieur Vincent», confia Ã
celui-ci la prédication de «missions» pour les paysans de leurs terres et c'est
là que se précisa peu à la vocation de ce dernier, qui, grâce aux ressources
des Gondi, put fonder pour des œuvres semblables les «Prêtres de la Mission» ou
lazaristes. Le troisième fils de Philippe-Emmanuel, Jean-François-Paul
(1613-79), devint à son tour archevêque de Paris, après la mort de son oncle
(1654) qui le fut le premier de l'histoire en 1622, et fut célèbre à l'époque
de la Fronde sous le nom de Cardinal de Retz Depaul et les ornements d'église Mais qui pourroit dire quelle étoit la consolation que recevoit
Vincent, quand il lisait dans les lettres qui lui étoient
ecrites par ses prêtres qui demeuroient
à Tunis et à Alger, que le service divin s'y faisoit
avec autant de solennité que dans les paroisses de Paris ; [...] que dans les
églises des missionnaires il y avoit des tabernacles
où le saint Sacrement étoit gardé jour et nuit, avec
des lampes toujours allumées; que lorsqu'on le portoit
aux malades dans les bagnes, c'étoit avec les torches
et cierges en main, et les autres marques extérieures du respect qui se doit
rendre à un si grand sacrement; et que tous les ans, le jour de la Fête-Dieu et
durant toute l'octave, le saint Sacrement y étoit
exposé, et même porté en procession dans ces chapelles et églises, les
assistants ayant chacun un cierge à la main Mazure et Depaul À Paris, les confréries gagnent peu à peu l'ensemble des
paroisses. La collaboration des curés, qui les réclament, est indispensable
pour autoriser les quêtes, organiser une prédication, encourager les dames Ã
rejoindre la confrérie. [...] Les curés, maîtres chez eux, ne se satisfont pas
toujours de la place seconde que leur abandonnent les règlements de confrérie.
Ils s'étonnent aussi de ne pas avoir toute autorité sur les filles. Nicolas
Mazure, à Saint-Paul, demande à l'une demande à l'une des sœurs «comment elles
vivent, quels sont leurs exercices, qui les conduit, qu'il veut les conduire,
et désire qu'elles dépendent de lui entièrement» (Lettre n° 372 de Depaul à Louis e de Marillac, entre 1636 et 1639) "le grand Coq" Le prétendu coq gaulois ne se voit sur aucune médaille
ancienne de cette contrée. Un jeu de mots qui se trouve dans quelques auteurs
anciens, sur le mot gallus, coq, et Gallus, Gaulois,
a pu suggérer cette idée. Ce jeu de mot fut relevé d'une manière piquante par
Pierre Danès, ambassadeur de France au concile de
Trente. Comme un orateur français déclamait contre les mœurs relâchées des
ecclésiastiques d'Italie, l'évêque d'Orviète dit avec
dédain : Gallus cantat. Danès
reprit vivement : Utinam ad Galli cantum
Petrus resipisceret (Plût au ciel qu'au chant du coq
Pierre vînt à résipiscence) ! Lors de la révolution française, le coq fut placé
sur les drapeaux et sur les enseignes autant comme l'emblème de Mars que comme
le symbole des Français. La première médaille frappée à cette époque où l'on
voie un coq est celle qui fut faite en l'honneur de Louis XVI avec la légende
Vive à jamais le meilleur des rois, et à l'exergue Louis XVI, restaurateur de
la liberté française et le véritable ami de son peuple. Le revers représente la
Liberté ou la France casquée, portant un bouclier couvert de la tête de Méduse,
et tenant de la main droite une pique surmontée du bonnet de la liberté. Elle
foule aux pieds des chaînes ; devant elle est un obélisque surmonté d'une fleur
de lis, et un coq au-dessus duquel brille un soleil rayonnant. La légende porte
les mots Liberté et sécurité. Salut et régénération de la France par
l'Assemblée nationale en 1789 et 1790. Cependant, avant cette médaille de la
révolution française, nous trouvons un exemple de l'allégorie du coq français,
ou du coq symbole de la France, sur une médaille frappée en Italie, sous le
pape Clément VIII, pour la naissance de Louis XIII en 1601. On voit au revers
de cette médaille un enfant qui tient d'une main un sceptre et de l'autre une
fleur de lis; à ses pieds un coq couronné posant le pied sur un globe. Autour,
la légende REGNIS NATUS ET ORBI (Né pour son royaume et pour l'univers) C'est dans cette symbolique cléricale et christologique
du coq que puisent les auteurs au service des rois de France. Christine de
Pisan, par exemple, compare Charles V à un coq veillant sur ses sujets. Au xve siècle, le surnom de gallus
est tour à tour attribué à Charles VII (1422-1461), à Charles VIII (1483-1498)
et à Louis XII (1498-1515). Enfin, quelques décennies plus tard, l'entourage de
François Ier met en scène un véritable programme politique construit sur la
symbolique du coq : lucide, fier, courageux, attribut du soleil, de Mars et de
Mercure, emblème générique des anciens Gaulois, le coq est l'image même du roi
de France (Lecoq 1987). La mythologie, l'astrologie, l'histoire et
l'archéologie sont alors convoquées pour célébrer cet animal qui, au début du xvie siècle, commence à occuper dans l'emblématique royale
une place importante, aux côtés de la couronne et de la fleur de lis. Au siècle suivant, l'image du coq est définitivement
assumée. Elle fait de plus en plus souvent partie de la propagande monarchique
et renvoie tantôt au roi lui-même, tantôt au royaume dans son ensemble, tantôt
à la nation française. En 1601, par
exemple, à l'occasion de la naissance du futur Louis XIII, son père Henri IV
fait couler une médaille sur laquelle on voit le jeune dauphin tenir un sceptre
et une fleur de lis tandis que, Ã ses pieds, un coq, symbole du royaume, pose
hardiment la patte sur un globe terrestre. Onze ans plus tard, Ã l'occasion
des fêtes qui célèbrent les fiançailles de ce même Louis XIII avec l'infante
Anne d'Autriche, la place Royale à Paris est entièrement décorée de coqs,
emblèmes de la France, et de lions, emblèmes de l'Espagne. Ces deux animaux se
retrouvent au même endroit en 1660 à l'occasion des fêtes offertes par la ville
après le mariage de Louis XIV et de l'infante Marie-Thérèse Pendant le règne de Louis XIII, Vincent de Paul n'eut de
communications avec la cour que pour remplir le saint ministère de défenseur
des pauvres, et pour assister à ce moment solennel où l'âme de Louis XIII monta
vers son Créateur. Un historien rapporte qu'à son agonie, le roi envoya
chercher Vincent de Paul à Saint-Germain-en-Laye, pour en recevoir de
salutaires avis et pour lui communiquer quelques desseins de piété. La première
parole que prononça le serviteur de Dieu, en s'approchant du lit de douleur où
reposait le successeur de tant de rois, fut cette belle sentence de l'Écriture
: Timenti Deum benè erit in extremis; à quoi le prince répondit, en achevant le
verset : El in die defunctionis mm benedicetur. Le roi daigna s'entretenir avec lui de la direction
des évêchés. «O monsieur Vincent! lui dit-il, si je retournais en santé  les évêques demeureraient trois ans en
retraite chez vous. Je fais bien cas de votre institut, et je juge vos moyens très-propres
et très-convenables pour préparer les ecclésiastiques à soutenir la charge
très-pesante de ces dignités.» Saint
Vincent demeura auprès du roi jusqu'au 14 mai 1643, jour où ce monarque expira.
Après quelques consolations versées sur la douleur de la reine, Vincent de Paul
s'en revint bientôt à Saint-Lazare offrir à Dieu des prières et célébrer
l'office des morts, afin d'honorer, pour la dernière fois, la majesté royale au
tombeau. Ce fut sous l'administration d'Anne d'Autriche, régente du royaume,
que Vincent de Paul commença à se trouver lié à l'administration de l'État. La
reine-mère avait jugé à propos d'établir un conseil pour les affaires
ecclésiastiques; il fut composé du cardinal Mazarin, du chancelier, de M.
Charton et de Vincent de Paul Borne, coin,
canton Le mot "canton" est venu de l'Italie du Nord où
cantone est passé du sens de « coin » à celui de «
portion de territoire », dès l'an 1000; le nom de canton aurait été employé
pour désigner les États de l'ancienne Confédération suisse, par des marchands
et ambassadeurs italiens venus à Fribourg, puis aurait été adopté par les
chancelleries fribourgeoises En 1633, Vincent de Paul fonde l'Ordre des Filles de la
Charité pour aider les pauvres malades. D'importants dons financiers
charitables, provenant de la haute société permettent financer l'institution.
En 1638, est fondée l'institution des Enfants-Trouvés. Elle s'installe tout
d'abord près de la porte Saint-Victor. Elle est transférée au château de
Bicêtre en 1648, puis vers l'enclos Saint-Lazare. Elle est ensuite fixée rue du
Faubourg Saint-Antoine. Aux Enfants-trouvés-de-Paris en face Notre-Dame, on
recueille 312 enfants en 1670 et 1676 en 1772. La bonne réputation des hospices
et l’anonymat de leur accueil ont dû encourager certains parents à y confier
leur progéniture. Pourtant, le destin des petits y est souvent tragique :
entassés, un tiers d’entre eux meurent le temps de trouver une nourrice Péguy est ainsi le dernier à employer couramment une
expression comme «le coin de la borne», qui désignait, avant les trottoirs,
dans les rues tapissées de bornes le long des murs, un espace mythique : ce
lieu, où l'on déposait les ordures et où les chiffonniers s'activaient, se
prêtait à de nombreuses interprétations. Dans toute la littérature du XIXe
siècle, «le coin de la borne» est un espace symbolique capital, celui de
l'ivresse, de la prostitution, de l'abandon des enfants. Or, après la guerre,
plus personne n'a su ce qu'était «le coin de la borne», ni dans les rues de la
ville ni dans les mentalités. Péguy en 1914 emploie encore cette expression et
bien d'autres qui vivent alors leur dernier moment. Pour lui, la ville est
encore vue à travers des images du XIXe siècle. Par exemple, dans Ève, il
recourt à ce grand cliché poétique qui traverse tout le XIXe siècle, celui des
enfants abandonnés au «coin de la borne». On y abandonnait traditionnellement
les enfants depuis le Moyen Âge ; ils étaient donc trouvés par le chiffonnier,
qui les emmenait à l'hôpital des Enfants trouvés, aujourd'hui
Saint-Vincent-de-Paul. Après Péguy, aucun écrivain ne fera plus référence Ã
cette représentation légendaire des enfants abandonnés, ni au fait que, dans
l'imaginaire social, les chiffonniers étaient préposés à leur découverte On retrouve sur internet une référence de 1825 relative Ã
une lithographie de Pierre Roch Vigneron avec une borne et un enfant abandonné.
Au delà plus rien Les enfants étaient
abandonnés sous le porche des églises, sous le portail des hôtels, à l'angle des rues fréquentées, dans
les jardins publics et sur les ponts A l'angle des rues, on trouvait des pierres d'encoignure
ou bornes, en italien "cantonata" Les Enfants-trouvés de Depaul
est une fondation réalisée avec le concours des Filles de la Charité du même Du XVIIe au XVIIIe siècle, l'homme s'est senti peu à peu comme isolé au milieu des choses, en état de « déréliction ». Pascal, déjà , voyait l'homme «égaré dans un canton détourné de la nature»; et seulement capable «d'apercevoir quelque chose du milieu des choses». Mais, pour Pascal, le Christ est venu en médiateur; pour empêcher que cet isolement ne se creuse en abîme, il est venu combler l'abîme. On assiste au XVIIIe siècle à une réduction de l'angoisse et du pathos. Cette situation nouvelle d'isolement est progressivement acceptée. Locke, déjà , la comparait à celle des marins qui naviguent à la sonde. La sonde n'explore pas l'abîme, elle ne touche pas le fond des mers; il suffit qu'elle permette de repérer les hauts-fonds, et le navire est sauf, il trouve son chemin. On ne va plus s'attarder désormais à la recherche des causes premières, ni à celle des causes finales. On estime que la quête du pourquoi est vaine, et condamnée à l'échee. En revanche, celle du comment est possible; elle est utile; elle offre à l'homme le moyen de poser les principes d'une praxis, d'une action efficace. Savoir comment les choses se passent, autour de l'homme, comment elles se sont passées pour aboutir à l'homme, comment s'est constituée peu à peu, dans un monde soumis à la durée, la « grande chaîne des êtres », voilà ce qui est exaltant, et de plus à la portée de l'homme (Marcel Raymond Saint-Martin et l'Illuminisme contre l'"Illuminismo", Lettere italiane, Volume 19, 1967 - books.google.fr). Jésus est mort, et en mourant n'a point laissé les siens orphelins, mais leur a envoyé son Saint-Esprit, qui est son divin amour, pour les assister, et lui-même y demeure invisiblement jusqu'à la fin du monde (Lettre 1646-1652) (Jacqueline Pascal, Littérature par Victor Cousin, 1849 - books.google.fr). En 1661, les persécutions contre Port-Royal reprennent. On exige des religieuses qu'elles signent un « formulaire » condamnant les propositions de Jansénius. Contre Arnauld et Nicole, partisans d'un compromis, Pascal se montre inflexible. Sa sœur Jacqueline, bouleversée d'avoir dû signer, meurt le 4 octobre. Accablé, isolé, Pascal choisit alors de s'éloigner définitivement des querelles théologiques. Malgré son état de faiblesse, il visite toutes les églises de Paris. Pèlerinage si épuisant qu'une idée lui vient au détour d'une prière : il faut à Paris des omnibus. Ce sera chose faite quelques mois plus tard avec l'inauguration de la ligne Porte Saint- Antoine - Palais du Luxembourg. Carrosses à 5 sous la place, dont l'entrée sera interdite aux domestiques et aux ouvriers. Comme par hasard c'est le chemin qui relie son domicile à celui de son ami le duc de Roannez. Il héberge des pauvres et soutient des orphelins. Cédant sa maison à un enfant malade, il se fait porter chez sa sœur Gilberte Périer. Le 19 août 1662, pourvu des derniers sacrements, il meurt (Romain Chabert, Lire, Numéros 196 à 201, 1992 - books.google.fr). Reportant la date de 2034, sur le pivot de 1368 (fondation des Enfants trouvés), on tombe sur 1242. Une première institution fondée en 1201 offrait aux
orphelins épisodiquement un abri précaire, c'était l'Hôpital de la Croix de la
Reine, situé près de la fontaine du même nom alimentée par le rue du
Pré-Saint-Gervais, à l'angle actuel de la rue Saint-Denis et de la rue Greneta.
Pris en charge en 1210 par des religieux Prémontrés, de l'abbaye d'Hermières en Brie, ils y accueillaient pour la nuit ies voyageurs et les pèlerins qui arrivaient à Paris après
le couvre-feu, alors que les portes de la ville étaient déjà fermées, et de
temps en temps ils hébergeaient des enfants isolés Il s'agit l'Hôpital de la Trinité, affecté en 1545 par le
Parlement de Paris à l'accueil des orphelins pauvres pour leur apprendre un
métier. Il fut alors administré par le Grand bureau des pauvres de Paris et
fréquenté par de nombreux corps de métiers qui venaient y chercher leurs
apprentis. Les pensionnaires étaient nommés enfants bleus. Il fut supprimé à la
Révolution. Il y eut aussi vers 1360 la création de l'Hôpital du Saint Esprit
en Grève par des notables parisiens avec l'évêque de la ville Jean de Meulan.
Ses pensionnaires étaient appelés les enfants rouges La Lucerne était une abbaye de Prémontrés. Connue dès 1242 sous le nom de "rue Jean Palée" du nom d'un des fondateurs de l'Hôpital de la Trinité, cette rue porte, au XVIe siècle, le nom de « rue du Petit-Huleu », défiguré depuis sous la forme de rue du Petit-Hurleur (Jaillot, Quartier de Saint-Denis , p. 45- 46) (Auguste Longnon, Paris pendant la domination anglaise (1420-1436): documents extraits des registres de la Chancellerie de France, 1878 - books.google.fr). Le peuple appelle cette rue & celle du Petit Hurleur, rue du Grand Huleu, & rue du Petit Huleu ; mais c'est par corruption, car, suivant la remarque d'Adrien de Valois, il faut écrire du Grand Hue-le & du Petit Hue-le. On leur a donné ce nom parce qu'elles n'étoient autrefois habitées que par des filles de joye, & que dès que l'on voyoit entrer un homme dans l'une ou dans l'autre , on devinoit aifément ce qu'il y alloit faire; & l'on difoit au enfans, Hue-le ! [...] Il est certain, ajoute-t-il, qu'anciennement on disoit Hue pour Hugues, & Leu pour Loup [cf. louve et lupanar] (Description historique de la ville de Paris et de ses environs par feu M. Piganiol de La Force, Tome 3, 1765 - books.google.fr). Un Chevalier qui avoit du bien à Paris et aux environs, au XIIe siécle, s'appelloit Hugo Lupus ou Hugo Lupi : sa sœur Clemence fut seconde Abbesse d'Hieres. Il paroit que c'est de lui et de son fils, que les deux rues de Hue-leu ont tiré alors leur nom (Jean Lebeuf, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris, Tome 1 (1755), 1890 - books.google.fr). Jean Etheart, vicaire-général de la congrégation des Prémontrés réformés, reçut du roi l'abbaye, et en prit possession en cette même année, 'cum pedo mitra et annulo.'. Il reçut sa bénédiction, à Ardenne, de l'évêque de Bayeux. Ce fut un abbé plein de zèle pour son monastère. Jean Etheart était encore un homme très-distingué dont François Le Lorain disait: 'Toto lucebat in ordine et toti par erat praelucere ecclesiae.'; c'était aussi un homme orné et savant. C'est ainsi que le montre dans son panégyrique son successeur: 'Je me suis trouvé, à la prière de ses enfans, les religieux de la Luzerne, chargé de composer son éloge funèbre.... Cela me dédommagera aussi de la perte que j'ai faite d'un ami avec qui j'étais lié d'une union très-étroite depuis quarante-six ans, en me représentant ses grandes actions et ses vertus. Jean Etheart joignit, dans sa jeunesse, à l'étude des sciences humaines et de la philosophie, où il fit de grands progrès au collège d'Amiens chez les Jésuites, celle de la musique et de divers instrumens." Jean Etheart assista à une assemblée générale de son ordre où il se prononça contre les doctrines des Jansénistes. Ses chanoines firent une déclaration contre les cinq propositions de Jansénius. L'ornementation de l'abbaye dut beaucoup à cet abbé, témoin ce passage du panégyrique : "Ces bâtimens rétablis et nouveaux, ce beau cloître élevé par ses soins de fond en comble pour la troisième fois depuis la fondation de cette ancienne abbaye, ces lambris enrichis d'un si bel ordre d'architecture qu'on voit de tous côtés, ce tombeau renouvelé de l'excellent et noble abbé de La Bellière, ces beaux ornemens que vous voyez déployer devant vous, tiennent un langage muet, mais éloquent." Transféré dans une autre abbaye, Jean Etheart mourut à Paris en 1712 (La Luzerne, notes hiqstoriques et archéologiques, 1847 - le50enlignebis.free.fr). Bien que l'Est de la France soit une terre d'élection du Jansénisme, sa version febronienne (XVIIIème siècle) reçue à Prémontré, a surtout marqué les Circaries de Normandie et de Prémontré dans l'ancienne Observance (Bernard Plongeron, Les réguliers de Paris devant le serment constitutionnel, 1964 - books.google.fr). A Louvain, c'est le président du collège Prémontré Van den Steen, surnommé Jean a Lapide, qui fait l'éloge funèbre de Jansénius. [...] En France, l'ordre de Prémontré se tint en marge des grandes disputes théologiques et spirituelles du XVIIème siècle. À grand peine relève-t-on quelques traces de jansénisme à Étival, Saint-Paul de Verdun ou Rangéval. Il ne revêt jamais le caractère passionnel qui le caractérisa sous d'autres cieux (Bernard Ardura, Prémontrés: histoire et spiritualité, 1995 - books.google.fr). Au début de l'année 1646, le père de Blaise Pascal, qui s'était démis la cuisse en tombant sur la glace, fut soigné chez lui par deux gentilshommes normands, disciples de Guillebert, curé de Rouville, et comme lui ardents propagateurs de l'austère doctrine de Saint-Cyran. Blaise, profondément ébranlé par leur conversation et par la lecture des livres qu'ils lui confièrent, comprit vite qu'il fallait reviser les principes selon lesquels, consciemment ou non, il avait jusque-là vécu; qu'une transformation intérieure, une "conversion", un passage du monde à Dieu étaient nécessaires, et il fit partager ces vues à toute sa famille (republique-des-lettres.com). |