Eléonore Cobham vengée

Eléonore Cobham vengée

 

VIII, 37

 

2057

 

La forteresse aupres de la Tamise

Cherra par lors le Roy dedans serré :

Aupres du pont sera veu en chemise.

Un devant mort, puis dans le fort barré.

 

Duc de Gloucester et Eléonore Cobham

 

Humphrey de Lancastre (3 octobre 1390 - 23 février 1447), est comte de Pembroke et duc de Gloucester de 1414 à 1447. Il est le dernier fils du roi d'Angleterre Henri IV. Il sert son frère aîné Henri V notamment à la bataille d'Azincourt en 1415. Après la mort d'Henri V en 1422, il est Lord Protecteur avec son frère Jean de Lancastre du jeune roi Henri VI jusqu'à sa majorité en 1437 (fr.wikipedia.org - Humphrey de Lancastre).

 

Aux environs de 1422, Éléonore devint dame de compagnie de Jacqueline de Hainaut qui, divorcée de Jean IV de Brabant, s'était enfuie en Angleterre en 1421. En 1423, Jacqueline épouse le duc de Gloucester, Humphrey de Lancastre, le plus jeune fils du roi Henri IV d'Angleterre1, lequel, depuis le décès de son frère ainé, Henri V d'Angleterre était le protecteur d'Henri VI d'Angleterre. Gloucester se rendit en France pour prendre possession des territoires de son épouse. À son retour en Angleterre, en 1425, Éléonore devint sa maîtresse. Le duc fit annuler son mariage et épousa sa maîtresse. Éléonore était «belle, intelligente et ambitieuse» et Humprey, «cultivé, épicurien et illustre». Les années qui suivirent, ils furent le centre d'une cour modeste mais non moins flamboyante au Palais de Placentia.

 

Éléonore consultait des astrologues pour tenter de connaître l'avenir. Les astrologues sollicités, Thomas Southwell et Roger Bolingbroke prédirent qu'Henri VI d'Angleterre contracterait une maladie fatale en juillet ou en août 14413. Lorsque cette rumeur parvint aux oreilles des défenseurs du roi, ils consultèrent à leur tour des astrologues qui ne trouvèrent pas de telles funestes destinées pour leur roi, un réconfort pour ce dernier qui avait été ébranlé par ces commérages. Ils remontèrent jusqu'à la source de la rumeur en questionnant Southwell, Bolingbroke et John Home (le confesseur particulier d'Éléonore). Ils arrêtèrent Southwell et Bolingbroke au motif de «trahison nécromancienne». Bolingbroke livra le nom d'Éléonore comme instigatrice de la rumeur, ce qui conduisit à son arrestation et son jugement. Les accusations la concernant furent probablement tronquées et exagérées pour contrer les ambitions de son mari.

 

ÉlĂ©onore rĂ©futa la plupart des accusations, mais confessa avoir pris certaines potions de Margery Jourdemayne pour l'aider Ă  concevoir un enfant. ÉlĂ©onore et ses «conspirateurs» furent dĂ©clarĂ©s coupables. Southwell pĂ©rit dans la tour de Londres ; Bolingbroke fut pendu et Ă©cartelĂ© ; et Jourdemayne fut brĂ»lĂ©e sur le bĂ»cher. ÉlĂ©onore dut faire une pĂ©nitence publique Ă  Londres, dut divorcer de son mari et fut condamnĂ©e Ă  la prison Ă  perpĂ©tuitĂ© (fr.wikipedia.org - ElĂ©onore Cobham).

 

En chemise

 

Le duc de Gloucester se mit en rapport avec le duc d'York, régent de France, et entreprit de fomenter une conspiration qui devait aboutir à la déposition d'Henri VI. Il recueillerait le sceptre, que la main débile de son neveu abandonnait au cardinal de Winchester. Eléonore Cobham serait enfin vengée de la condamnation ignominieuse qu'on lui avait infligée : elle, qu'on avait promenée en chemise et tête nue dans les rues de Londres sous les huées de la foule, elle ferait, comme souveraine, une entrée triomphale dans la cité ; le peuple, qui l'avait traitée de sorcière, serait contraint de l'acclamer. Henri payerait de sa vie l'horreur que lui inspirait le libertinage de son oncle. Marguerite, cette enfant orgueilleuse et insolente, retournerait à la cour de son père pour y pleurer son roi et sen royaume perdus ! Quand il se jetait sur son lit au petit jour, après les nuits de débauche qui étourdissaient sa haine et son chagrin, Gloucester, brûlant de fièvre, le corps miné par la maladie qu'il s'obstinait à négliger, goûtait en rêve la volupté de la vengeance (Jean Petithuguenin, La vie tragique de Marguerite d'Anjou, reine d'Angleterre, 1928 - books.google.fr).

 

En 1445, Henri VI épouse Marguerite d'Anjou, nièce par alliance de Charles VII. Le pouvoir tombe entre les mains du comte de Suffolk et de Edmond Beaufort, comte de Somerset, qui ont arrangé le mariage. Leur premier but est d'éliminer Humphrey de Gloucester qui pourrait le leur contester. Déjà, sa deuxième femme avait été condamnée pour sorcellerie et enfermée à vie. Le 20 février 1447, il est arrêté sous l'inculpation de tentative de rébellion au Pays de Galles. Trois jours plus tard, il meurt en prison (probablement d'une attaque cardiaque). Certains accusent néanmoins Suffolk ou le cardinal Beaufort d'avoir fait assassiner le propre oncle et héritier du roi (fr.wikipedia.org - Humphrey de Lancastre).

 

En 1442, Éléonore fut emprisonnée dans le château de Chester. En 1443, elle fut déplacée au château de Kenilworth. Par la suite, elle fut écrouée sur l'île de Man et, finalement, en mars 1449, au château de Beaumaris (Anglesey), où elle mourut le 7 juillet 1452  (fr.wikipedia.org - Eléonore Cobham).

 

Édouard IV, né le 28 avril 1442 et mort le 9 avril 1483, est roi d'Angleterre de 1461 à 1483.

 

Les prétentions de son père Richard Plantagenêt à la couronne d'Angleterre, et la santé mentale inégale du roi Henri VI forment le facteur déclenchant de l'escalade du conflit connu sous le nom de guerre des Deux-Roses. Après la victoire de Northampton, le 10 juillet 1460, Richard d'York se fait alors reconnaître par le Parlement comme le successeur d'Henri VI par l'Acte d'Accord du 25 octobre. Quand Richard est vaincu et tué par les Lancastre à Wakefield, le 30 décembre 1460, Édouard hérite de ses prétentions. A la décisive bataille de Towton, l'armée des Lancastre est anéantie. Édouard IV, de retour à Londres, se fait couronner officiellement le 28 juin. Une fois la menace de la maison de Lancastre éliminée à la suite de la bataille de Tewkesbury, l'Angleterre connaît la paix jusqu'à sa mort soudaine. Son règne est brièvement interrompu par un retour de Henri VI entre le 3 octobre 1470 et le 11 avril 1471 (fr.wikipedia.org - Edouard IV).

 

Eleanor herself, on the 13th of November 1441, was brought from Westminster by water and landed at the Temple bridge, from whence, with a taper of wax of two pounds weight in her hand, she went through Fleet Street, “hoodless, save a kerchief, to St Paul's, where she offered her taper.” On two other days in the same week she was landed at Queenhithe and in Thames Street, whence she made the like penitential procession to other shrines in the city; at all which times the mayor, sheriffs, and crafts of London received and accompanied her: the march, doubtless, preserved the show of voluntary penitence; and the exposure of the king's aunt was softened by some tokens of her royal connection. (Robert Carruthers, Chamber's household edition of the dramatic works of William Shakespeare, ed. by R. Carruthers and W. Chambers, Volume 6, 1862 - books.google.fr).

 

Le Lord Cobham qui participe activement au renversement de Henri VI aux côtés de Warwick et d'Edouard d'York, n’est pas de la famille d’Eléonore, il s’agit d’Edouard Brooke, fait chevalier sur le champ de bataille de Tewkesbury (Histoire navale d'Angleterre, depuis la conquete des Normands en 1066, jusq'a la fin de l'annee 1734, traduit de l'anglois de Thomas Lediard, Tome 1, 1751 - www.google.fr/books/edition).

 

"forteresse" et "Roy serré" : Henri VI prisonnier à la Tour de Londres

 

Avec l'aide de Richard Neville (surnommé the Kingmaker, le faiseur de rois) Henri VI reprit le trône pour une courte période en 1470. Cependant, Édouard IV reprit l'avantage et Henri VI fut emprisonné à la tour de Londres où il fut probablement assassiné dans la petite chapelle de la tour Wakefield durant sa prière. Durant les hostilités, la tour fut fortifiée pour résister à l'artillerie et fut équipée d'embrasures pour les canons (fr.wikipedia.org - Tour de Londres).

 

"veu"

 

"veu" est au masculin. Il conviendrait mieux Ă  Henri VI.

 

On 21 May members of Eton College and King's College, Cambridge put white roses and lilies in Wakefield Tower in memory of Henry VI, who founded both institutions, and who was murdered here in 1471 (Christopher Catling, Louise Nicholson, Explorer London, 2000 - www.google.fr/books/edition).

 

Tower Bridge tire son nom de la Tour de Londres à proximité (www.nicholsonspubs.co.uk).

 

Le fantôme d'Henri VI serait vu régulièrement à la Tour de Londres. Il apparaît à Richard III dans la pièce éponyme de Shakespeare (Acte V, scène III). Le drap des fantômes est appelé "shirt" en naglais qui signifie "chemise".

 

But there is nothing which delights and terrifies our English Theatre so much as a Ghost, especially when he appears in a bloody shirt (Joseph Addison, Thomas Tickell, John Baskerville, Remarks on several parts of Italy, &c. The Tatler. The Spectator, no. 1-89, 1761 - www.google.fr/books/edition).

 

La chemise de pénitente d'Eleonor Cobham devient la chemise de fantôme du roi Henri VI.

 

"barré" : fortifié ?

 

Quand Clarence, frère d'Edouard, et Warwick, cousin d'Edouard, envahissent l'Angleterre en septembre 1470, l'épouse du roi Edouard IV, Elizabeth Wydville (Woodville), fortifie la Tour de Londres et s'y retire. Son mari s'enfuit en Bourgogne chez Charles le Téméraire qui l'aide à reconquérir son trône (batailles de Barnet et de Tewkesbury) (Anthony Goodman, The Wars of the Roses, 2017 - books.google.fr).

 

Mort de Henri VI

 

Henri VI meurt dans la Tour de Londres en 1471. C'est le seul roi anglais prisonnier après que la Tout a été assiégée (www.merveilles-du-monde.com).

 

La chronique yorkiste Historie of the Arrivall of Edward IV affirme que le roi destitué est décédé de mélancolie après avoir appris la mort de son fils Édouard à Tewkesbury mais il semble que peu de personnes aient cru à cette explication. Certains accusent Richard de Gloucester d'avoir poignardé à mort le roi déchu mais la responsabilité d'un tel régicide revient à Édouard IV, qui contrôle alors l'accès au roi. De plus, la tour de Londres sert également de résidence royale au XVe siècle, donc la présence de Richard à la tour ne signifie pas forcément qu'il a participé au meurtre. Néanmoins, en tant que connétable d'Angleterre, Richard a dû transmettre l'ordre royal de mettre à mort le royal captif. Des ricardiens prétendent qu'Henri VI a été tué le 23 mai, en s'appuyant sur la Chronique de Wakefield, afin d'innocenter Richard dans l'assassinat d'Henri, car Richard a quitté Londres à cette date et se dirige vers Southampton afin d'y capturer Fauconberg. La responsabilité de Richard dans le meurtre a été transmise à la postérité par la célèbre pièce de Shakespeare (voir plus bas) qui a repris les écrits de Thomas More, lui-même inspiré de John Rous. Henri VI est d'abord inhumé à l'abbaye de Chertsey sur ordre d'Édouard IV. Le 12 août 1484, son corps est déplacé à la chapelle Saint-Georges du château de Windsor sur ordre de Richard III, qui cherche peut-être ainsi à se faire pardonner. Lorsque le corps d'Henri est examiné en 1910 sur ordre de George V, les fossoyeurs estiment sa taille à environ 1,77 m. Ses cheveux clairs sont tachés de sang, avec des meurtrissures au crâne, prouvant que le roi a bel et bien succombé à une mort violente (fr.wikipedia.org - Henri VI (roi d'Angleterre)).

 

Typologie

 

Le report de 2057 sur la date pivot 1471 donne 885.

 

Guillaume le Conquérant, couronné à Westminster en 1066 se mit aussitôt à bâtir la Tour de Londres dans un angle des vieilles murailles de la Cité construites par les Romains et restaurées en 885 par le roi Alfred le Grand qui avait conquis la ville cette année-là sur les Danois (La Tour de londres, Ministry of Public Building and Works Guide-Book, 1969 - books.google.fr).

 

En 885, Alfred prend Londres, en territoire danois. La paix d'Alfred et de Guthrum entérine cette conquête. Une dernière guerre oppose Alfred aux Danois, entre 892 et 897. Elle s'achève sur la déroute des forces danoises. À sa mort, son fils Édouard l'Ancien (899-924) poursuit l'expansion entreprise (Jean-François Pépin, Florence Braunstein, 1 kilo de culture générale, 2018 - www.google.fr/books/edition).

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