Sigismond roi de Bourgogne

Sigismond roi de Bourgogne

 

VIII, 63

 

2076-2077

 

Quand l'adultère blessé sans coup aura

Meurtry la femme et le fils par despit,

Femme assommée l'enfant estranglera,

Huict captifs prins s'estouffer sans respit.

 

Il est question du royaume de Bourgogne dans la typologie du quatrain précédent VIII, 62, à une date plus récente.

 

"estouffer"

 

L'on a la coutume de lever le noyer par les pieds, croyant par ce moyen lui faire rendre l'eau qu'il aurait avalée, sans penser qu'un homme qui se noie, ne meurt pas de l'eau qu'il a bue, mais parce que, empêché de respirer par l'eau dans laquelle il était tombé, il a manqué d'étouffer : car se noyer et étouffer sont synonimes (Aloys Schreiber, Guide du voyageur sur le Rhin: depuis Schafhouse jusqu'en Hollande, 1830 - www.google.fr/books/edition).

 

"huit"

 

Les Corps des glorieux Martyrs saint SIGISMOND troisieme Roy de Bourgongne de la saincte Reyne sa Femme, de ses deux fils Gistal, & Gondebal, & des huit Comtes, qui furent martyrisé auec eux, incontinant qu'ils ont esté iettés & enseuelis dans le Puits antique de Belsa, proche de la Cité d'Orleans, ils commençerent à manitester leur Saincteté, par des prodigieux miracles que DIEV faisoit par leurs merites (Histoire du glorieux sainct Sigismond Martyr, Roy de Bourgongne, 1666 - www.google.fr/books/edition).

 

Sigismond

 

Après la mort d'Ostrogothe, première femme de saint Sigismond, ce prince épousa Constance qui voulut faire passer la couronne sur la tête de son fils, aux dépens de Sigéric, né du premier lit. Elle l'accusa donc de trahison près de Sigismond qui le fit étrangler en 522. Cet acte provoqua de la part des princes français une vengeance qui finit par le massacre de Sigismond et de sa famille. Ce prince honoré comme saint est un des patrons de l'abbaye (Jean Félix Onésime Luquet, Études Historiques Sur L'établissement Hospitalier Du Grand Saint-Bernard, 1849 - www.google.fr/books/edition).

 

On pourrait supposer selon l'histoire racontée par le quatrain à un Sigismond adultère qui élimine sa première femme pour épouse sa suivante.

 

Soit pour mettre sa conscience en repos, soit pour assurer un rang plus honorable aux enfants nés de sa concubine, il finit par l'épouser. La nouvelle reine eut pour les enfants d'Ostrogothe les sentiments d'une marâtre, et le jeune Sigeric les aigrissait encore par des réponses pleines de fiel (Thomas Mermet, Histoire de la ville de Vienne: de l'an 438 à l'an 1039, 1833 - www.google.fr/books/edition).

 

"assommée" ?

 

assommer : tuer, et accabler, incommoder, chagriner (Pierre Richelet, Nouveau dictionnaire françois, 1709 - www.google.fr/books/edition).

 

ASSOMMER, assomer, assoumer, assommer, verbe. Act., causer un profond sommeil, jeter dans le sommeil, assoupir (Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, Tome 1, 1881 - www.google.fr/books/edition).

 

Selon GrĂ©goire de Tours, "le lendemain, Ă  l'heure de midi, c'est-Ă -dire de la sieste, pendant que SigĂ©ric après le repas dormait d'un profond sommeil, deux serviteurs lui passèrent une corde au cou, et le tirant violemment de son lit de repos, l'Ă©tranglèrent. L'ordre avait-il Ă©tĂ© donnĂ© par la marâtre, ou par Sigismond ? Il est impossible de le savoir. Ce qui est certain, c'est que le malheureux roi vint se jeter en pleurant sur le corps inanimĂ© de son fils, et le tint longtemps embrassĂ©. Un vieillard, tĂ©moin de son dĂ©sespoir, lui dit : C'est sur vousmĂŞme qu'il faut pleurer, puisqu'une dĂ©nonciation infâme vous a poussĂ© au parricide. Votre fils Ă©tait innocent; pleurez sur vous, non sur lui ! (523). Le malheureux roi ne tarda point Ă  dĂ©couvrir la perfidie de sa femme. L'horreur de son crime le poursuivait sans repos ni trĂŞve. Il alla s'enfermer au monastère d'Agaune, pleurant jour et nuit, priant, jeĂ»nant, multipliant les aumĂ´nes pour obtenir de Dieu le pardon. Ce fut alors, ajoute GrĂ©goire de Tours, qu'il institua dans ce monastère la psalmodie perpĂ©tuelle". La première idĂ©e de cette institution lui fut suggĂ©rĂ©e par une vision surnaturelle, que la Chronique d'Agaune raconte en ces termes : «Un jour, prosternĂ© devant l'autel, Sigismond baignait le pavĂ© de ses larmes. Un ange lui apparut et lui ordonna d'Ă©tablir des chĹ“urs de psalmodie qui reprĂ©senteraient ici-bas les concerts de la milice cĂ©leste. Le roi convoqua aussitĂ´t une assemblĂ©e d'Ă©vĂŞques et de pieux laĂŻques pour les consulter Ă  ce sujet. Bien qu'une institution de ce genre fĂ»t extraordinaire et jusque-lĂ  sans exemple, les Ă©vĂŞques, inspirĂ©s par le Seigneur, s'accordèrent unanimement Ă  l'approuver.» Ce fragment de la Chronique d'Agaune, retrouvĂ© par le Père Sirmond en 1671 et publiĂ© par lui pour la première fois dans l'appendice au IVe volume de la Collection des Conciles, fixe pĂ©remptoirement Ă  l'an 523, Ă©poque du meurtre de SigĂ©ric, l'institution du Laus perennis et la date jusque-lĂ  controversĂ©e du procès-verbal dont nous avons reproduit plus haut la teneur (Joseph E. Darras, Histoire gĂ©nĂ©rale de l'eglise depuis la crĂ©ation jusqu'Ă  nos jours, Volume 14, 1870 - www.google.fr/books/edition).

 

Ayant Ă©pousĂ© la fille de ThĂ©odoric le Grand, l'arienne Ostrogotho Areani, Sigismond respecta le principe de fonctionnement du couple mixte, puisqu'il n'y a aucune trace de conversion de la princesse jusqu'Ă  sa disparition, Ă  une date imprĂ©cise entre 507 et 516. Quoique les diffĂ©rences confessionnelles entre le mari et la femme aient Ă©tĂ© inversĂ©es par rapport Ă  la gĂ©nĂ©ration antĂ©rieure, la logique qui prĂ©sidait Ă  l'institution demeurait : la reine restait disponible pour les sujets ariens, tandis que Sigismond protĂ©geait les catholiques, en menant en particulier dès 506 la construction dans sa capitale, Genève, d'une basilique qui abritait des reliques romaines. Selon la correspondance d'Avit de Vienne qui s'en inquiète, les enfants du couple, dont surtout l'hĂ©ritier du trĂ´ne Sigeric, Ă©taient encore ariens en 516 ou 517, ce qui semble indiquer qu'Ostrogotho avait obtenu en faveur de sa descendance l'observance du modèle de transmission maternelle de la religion. Une difficultĂ© apparaĂ®t toutefois lorsqu'on lit dans l'Ă©pitaphe de Caretène, morte en 506, que celle-ci obtenu non seulement la conversion de son fils Sigismond, mais Ă©galement celle de ses petits-enfants. L'insistance sur les petits-fils signifierait que la «matriarque» aurait rĂ©ussi Ă  outrepasser les droits de sa belle fille Ostrogotho. Toutefois, l'information donnĂ©e par l'Ă©pitaphe est en totale contradiction avec les indications, difficilement contestables, fournies par Avit. On sait en effet que Sigismond, entre 516 et 518, ordonna la conversion de ses deux enfants, encore jeunes, au cours d'une cĂ©rĂ©monie publique qui se dĂ©roula en deux jours (Bruno DumĂ©zil, La mixitĂ© religieuse chez les couples royaux burgondes, Famille, violence et christianisation au Moyen Age: mĂ©langes offerts Ă  Michel Rouche, 2005 - www.google.fr/books/edition).

 

"blessé sans coup"

 

Chez Pierre du Moulin, on trouve une discussion sur la transsubstantiation à partir des écrits de Nicolas Coëffeteau. Selon ce dernier, le pain et le vin ingérés pendant la Cène se ressentiraient des effets des violences subies par le Christ lors de la Passion sans en recevoir les coups (Pierre Du Moulin, Apologie pour la saincte cene du Seigneur: contre la presence corporelle, et transsubstantiation. Item, Contre les messes sans communians. Et contre la communion sous vne espece, 1610 - www.google.fr/books/edition).

 

La mère de Du Moulin, Françoise Gabet, était de la ville de Vienne, dont saint Avit fut évêque (Gédéon Gory, Pierre du Moulin: essai sur sa vie, sa controverse et sa polémique, 1888 - www.google.fr/books/edition).

 

«Le catholique sait qu'il ne peut se tromper; il sait de plus que, s'il pouvait se tromper, il n'y aurait plus de vĂ©ritĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e, ni d'assurance pour l'homme sur la terre, puisque toute sociĂ©tĂ© divinement instituĂ©e suppose l'infaillibilitĂ©, comme l'a dit excellemment l'illustre Malebranche. La foi catholique n'a donc pas besoin, et c'est ici son caractère principal qui n'est pas assez remarquĂ©, elle n'a pas besoin, dis-je, de se replier sur elle-mĂŞme, de s'interroger sur sa croyance et de se demander pourquoi elle croit; elle n'a point cette inquiĂ©tude dissertatrice qui agite les sectes. C'est le doute qui enfante les livres : pourquoi Ă©crirait-elle donc, elle qui ne doute jamais ? Mais si l'on vient Ă  contester quelque dogme, elle sort de son Ă©tat naturel, Ă©tranger Ă  toute idĂ©e contentieuse; elle cherche les fondements du dogme mis en problème; elle interroge l'antiquitĂ©; elle crĂ©e des mots surtout, dont sa bonne foi n'avait nul besoin, mais qui sont devenus nĂ©cessaires pour caractĂ©riser le dogme, et mettre entre les novateurs et nous une barrière Ă©ternelle.» (DE MAISTRE, Du Pape, liv. I, ch. I.)

 

C'est ainsi qu'ont été définies et la consubstantialité du Verbe contre l'arianisme, et la transsubstantiation contre les protestants, définitions qui résument d'un mot l'immuable croyance de l'Église sur la divinité du Verbe et sur l'adorable Eucharistie (Eugenio Cecconi, Histoire du Concile du Vatican d'après les documents originaux, Volume 1, traduit par Jules Bonhomme, M. D. Duvillard, 1887 - www.google.fr/books/edition).

 

La transsubstantiation a pour résultat la consubstantialité du Christ et des espèces (Émile Bourgeois, Le capitulaire de Kiersy-sur-Oise (877), 1885 - www.google.fr/books/edition).

 

La conjuration de la Reine Gosuïnde sur bien plus terrible & plus dangereuse. Cette détestable Arienne, pour se maintenir à la Cour, avoit feint au commencement d'embrasser la Foy Catholique, quand le Roy fit la déclaration; & profanant les saints mysteres par un horrible facrilege, elle rejettoit en cachette la Sainte Hostie, qu'elle faisoit semblant de recevoir avec respect à la Communion (Louis Maimbourg, Histoire de l'arianisme depuis sa naissance jusqu'a sa fin: avec l'origine et le progrés de l'heresie des Sociniens, Tome 2, 1686 - www.google.fr/books/edition).

 

Sigismond avait été converti au catholicisme par saint Avit.

 

Acrostiche : QMFH

 

QM : quomodo ; F : filius (fils) ; H : homo, hic, hoc, honor, honestas, hereditas, heres, hostia (victime, hostie) (Adriano Cappelli, Dizionario di abbreviature latine ed italiane, 1899 - www.google.fr/books/edition).

 

Nous apprenons qu'en matiere de foy, c'est assez de sçavoir le quid, encor qu'on ne sçache pas le quomodo. Il arrive ainsi en tous les plus hauts mysteres. En la TrinitĂ© nous sçavons qu'il y a vn Dieu en trois Personnes, nous le croyons; mais nous ignorons le quomodo. En l'Incarnation nous croyons deux natures en vne personne, le quomodo nous est inconnu. En l'Eucharistie mĂŞme nous croyons la transubstantiation du pain & du vin au Corps & au Sang de Iesvs. Nous croyons aussi la presence reelle sous les especes : nous ne sçavons pas le quomodo, ni de l’vn, ni de l'autre.Et quoyque les Theologiens Scholastiques disputent entr'eux du quomodo, chacun disant & tachant d'appuyer ce qui lui semble;toutefois c'est sans prejudice de ce que la foy nous oblige de croire, & toutes leurs disputes supposent pour fondement les veritez revelĂ©es sans jamais s'en dĂ©partir (François Duneau, Sermons du très-saint sacrement de l'autel, distribuĂ©s en quatre octaves, 1672 - www.google.fr/books/edition).

 

La transsubstantiation (en latin : transsubstantiatio, en grec ancien "metousiosis") est un phĂ©nomène surnaturel, qui littĂ©ralement est la conversion d'une substance en une autre. Le terme dĂ©signe, pour une partie des chrĂ©tiens (en particulier les catholiques et les orthodoxes), la conversion du pain et du vin en corps et sang du Christ lors de l'Eucharistie par l'opĂ©ration du Saint Esprit.

 

Lorsque JĂ©sus dit pendant la Cène : «Ceci est mon corps», ce qu'il tient dans ses mains a l'apparence du pain mais, selon la doctrine catholique, la substance de ce pain a Ă©tĂ© convertie en chair du Christ. C'est donc vraiment son corps, mĂŞme si les apparences accessibles aux sens ou aux Ă©tudes scientifiques demeurent celles du pain.

 

Les concepts de «substance» et d'«espèce» s'inscrivent dans la distinction aristotélicienne entre «essence» et «accident». La substance est ce qui existe par soi-même (ipsum esse subsistens), et l’accident est ce qui change, ce qui n’existe qu’en un autre. Ainsi, la forme d'un chapeau n'est pas le chapeau lui-même, pas plus que sa couleur, sa taille, sa texture ni aucune autre propriété sensible. C'est le chapeau lui-même (sa « substance ») qui possède une forme, une couleur, une taille, une texture tout en étant distinct de ces propriétés. Contrairement à ces apparences ou «accidents», la substance ne peut être perçue par les sens. La substance est l'une des dix catégories de l'être définies par Aristote (une substance et neuf accidents) (fr.wikipedia.org - Transsubstantiation).

 

Quelle modification du réel l’acte d’énonciation des paroles eucharistiques fait-il advenir, alors même qu’aucune manifestation perceptible n’en est produite ? Dit autrement, que se passe-t-il exactement lorsque sont proférées les propositions «ceci est mon corps», «ceci est mon sang» ? Ce problème, intrinsèque au mystère eucharistique, constitue le nerf de la controverse du XIe siècle entre Bérenger de Tours et Lanfranc de Pavie.

 

Selon Bérenger de Tours (Beringerius Turonensis), né en 998 à Tours et mort en 1088, le quomodo sit, le mode de présence du Christ dans l’eucharistie, est à comprendre comme présence symbolique, c’est-à-dire non sensible. Cela n’exclut pas, et telle est l’originalité de sa thèse, qu’elle soit envisagée comme réelle puisque ce que Bérenger nie, c’est que cette présence réelle soit physique. Selon lui, une présence spirituelle est une présence réelle sans pour autant être matérielle. Le pain et le vin sont donc bien convertis en corps et sang du Christ mais intellectualiter et non sensualiter, comme il l’écrit dans sa Lettre à Adelman de Liège (Pascaline Turpin, Querelle eucharistique et épaisseur du sensible : Bérenger et Lanfranc, Revue des sciences philosophiques et théologiques, 2011/2 (Tome 95) - www.cairn.info, fr.wikipedia.org - Bérenger de Tours).

 

SAINT AVIT. «Les autres laissent leurs biens à leurs héritiers, mais Jésus-Christ s'est laissé soi-même, c'est-à-dire qu'il nous a légué la chair et le sang de son propre corps.» (Serm. de nat. calicis.) (Jules Corblet, Histoire dogmatique, liturgique, et archéologique du sacrement de l'Eucharistie, Tome 1, 1885 - www.google.fr/books/edition).

 

Typologie

 

Le report de 2077 sur la date pivot 524 donne -1029.

 

La légende annamite du Bouddha place en 1028 avant l'ère chrétienne la naissance du Bouddha que des merveilles accompagnent dans l'Inde et que d'autres merveilles annoncent en Chine. Elle fait ressortir la science innée du Prédestiné, sa primauté dans tous les exercices; elle parle de son mariage avec deux princesses; de ses rencontres successives du vieillard décrépit, du malade abattu, du cadavre repoussant et du religieux plein de sérénité, quadruple rencontre qui détermine la vocation du futur Bouddha. Il fuit de son palais, entre dans la solitude, se livre aux méditations, entre dans une période de macérations aussi excessives qu'inutiles, et en sort enfin pour acquérir la suprême intelligence sous le figuier religieux (E. Aymonier, La légende annamite du Bouddha, mémoire manuscrit traduit par G. Dumontier, Bulletin de géographie historique et descriptive, 1895 - www.google.fr/books/edition).

 

Prédestinés

 

Une thèse classique en thĂ©ologie est que les sacrements et spĂ©cialement l'eucharistie ont pour fonction de rĂ©gĂ©nĂ©rer l'âme, mais visent aussi la santĂ© du corps : de mĂŞme que le corps se rĂ©gĂ©nère par une nourriture appropriĂ©e, de mĂŞme en va-t-il de l'âme dans l'eucharistie (Jean-Christophe Bardout, MĂ©ditations sur la mĂ©taphysique de François de Lanion, 2009 - www.google.fr/books/edition).

 

Les thĂ©ologiens distinguent la predestination Ă  la grâce de la prĂ©destination Ă  la gloire. Il est certain que tous ceux qui sont prĂ©destinĂ©s Ă  la grâce ne sont pas pour cela prĂ©destinĂ©s Ă  la gloire, puisqu'il en est malheureusement plusieurs qui, après avoir Ă©tĂ© justifiĂ©s, ne persĂ©vèrent pas dans le bien,et ne meurent pas dans l'amitiĂ© de Dieu. Quant Ă  ceux qui sont prĂ©destinĂ©s Ă  la gloire, ils sont nĂ©cessairement prĂ©destinĂ©s Ă  la grâce, au bienfait de la justification, et au don de la persĂ©vĂ©rance finale, puisque c'est par lĂ  qu'ils peuvent seulement entrer en possesion de la gloire. La prĂ©destination s'entend plus particulièrement de la prĂ©destination Ă  la gloire, et le nom de prĂ©destinĂ©s, dans son sens propre et rigoureux, dĂ©signe ceux que Dieu a destinĂ©s Ă©ternellement Ă  jouir de la fĂ©licitĂ© surnaturelle qui consiste Ă  le voir, Ă  l'aimer et Ă  le possĂ©der pleinement lui-mĂŞme dans le ciel. [...] Nul auteur catholique ne nie cette prĂ©dĂ©stination, elle fait partie de la foi de l'Eglise : Predestinationem dei, dit un fidèle disciple de saint Augustin, saint Prosper, nullus catholicus negat. Mais ce qui est librement discutĂ© entre les thĂ©ologiens catholiques, c'est la question de savoir si le dĂ©crel de la prĂ©destination Ă  la gloire est antĂ©rieur ou postĂ©rieur Ă  la prĂ©vision des mĂ©rites surnaturels de l'homme aidĂ© par la gráce. Il est permis de croire que ce dĂ©cret de la prĂ©destination Ă  la gloire est postĂ©rieur, (il ne s'agit Ă©videmment que d'une antĂ©rioritĂ© ou postĂ©rioritĂ© de raison, non de temps) Ă  la prĂ©vision des mĂ©rites de l'homme, c'est-Ă -dire que Dieu destine Ă©ternellement Ă  la gloire ceux qu'il prĂ©voit devoir bien user de la grace, et les y destine Ă  cause et en consĂ©quence de cette prĂ©vision (Augustin Henry, Les Magnificences de la religion, Tome 2, 1874 - www.google.fr/books/edition).

 

Luther affirme la complète dĂ©chĂ©ance des hommes : tout ce qu'ils font est pĂ©chĂ© mortel, ils sont incapables de vivre selon les commandements, ils ne doivent leur salut qu'Ă  JĂ©sus-Christ, Ă  la condition de faire partie des prĂ©destinĂ©s Ă  qui Dieu donne la foi qui sauve; les sacrements du baptĂŞme et de l'eucharistie n'ont d'autre rĂ´le que d'exciter la foi

 

Luther parle d'impanation eucharistique à l'exemple de l'incarnation (Michel Bouvier, Rudiments de culture chrétienne: Pour une meilleure lecture des œuvres littéraires, 2019 - www.google.fr/books/edition).

 

Calvin nie la transsubstantiation et même la présence réelle du Christ; il admet seulement une présence virtuelle, de sorte que les prédestinés reçoivent dans la cène, non pas le corps du Christ, mais seulement une vertu divine qui émane du corps du Christ présent dans le ciel (Petrus Henricus Albers, Manuel d'histoire eccl?siastique, Tome 2, traduit par René Hedde, 1913 - www.google.fr/books/edition).

 

De mĂŞme que les PĂ©lagiens dĂ©truisaient entièrement l'Ă©lection de la grâce, en la faisant dĂ©pendre des mĂ©rites humains et des bonnes oeuvres opĂ©rĂ©es par des moyens humains; de mĂŞme les PrĂ©destinatiens se jetèrent dans une erreur contraire et de beaucoup plus absurde. Car ils anĂ©antirent entièrement le libre arbitre, et imaginèrent que le salut des hommes, ainsi que leur perle Ă©ternelle, Ă©laient rĂ©glĂ©s rigoureusement par une nĂ©cessitĂ© fatale. Il est certain que l'hĂ©rĂ©sie des PrĂ©destinatiens n'est pas une chimère, quoiqu'en disent JansĂ©nius et ses sectateurs. A la fin du Ve siècle un synode de trente Ă©vèques fut assemblĂ© Ă  Arles, dans lequel on accusa d'hĂ©rĂ©sie le prĂŞtre Lucide. Faustus de Riez lui Ă©crivit au nom du Synode, d'après le placet prĂ©sentĂ© aux Pères du concile, par Lucidus. On ne peut douter qu'il n'y ait eu alors un certain nombre de personnes, qui s'Ă©loignaient des règles de la foi, au sujet de la prĂ©destination. Car Lucidus qui, dans son placet, condamne ses anciens sentimens Ă  lui-mĂŞme, prononce anathème, entre autres, contre celui qui dit : «que le travail de l'obĂ©issance humaine n'a pas besoin d'ĂŞtre joint Ă  la grâce divine»; de mĂŞme contre celui qui dit : «qu'après la chute du premier homme, le libre arbitre de l'homme fut complètement Ă©teint et anĂ©anti». Voyez TournĂ©ly Ă  l'endroit citĂ©; PĂ©tau, de l'Incarnation, lib. XIII, cap. VII. (François LĂ©opold Bruno Liebermann, Institutions thĂ©ologiques, Tome 4, 1839 - www.google.fr/books/edition).

 

Faustus a craftie and subtle man, imposed it upon the Arelaten Synode, with ambiguous and deceitfull words, wherewith that Epistle was cloathed, which he offered to the Synode. For afterward he explaned his meaning in the booke which he writ, De gratia qua salvamur, where he doth more incline to Pelagius, which booke Gennadius, and Sydinius Apollinaris doe so mention that they seeme to thinke honorably of it : But at the same time, Cesarius Bishop of Arles, and Avitus Bishop of Vienna, writ against this Booke, as Ado doth testifie in his Chronicie, to whom Fulgentius Bishop of Ruspe in Africa joyned himselfe (Pierre du Moulin, The Anatomie of Arminianisme, 1635 - www.google.fr/books/edition).

 

Césaire d'Arles (latin : Cæsarius Arelatensis), né vers 470 à Chalon-sur-Saône et mort le 27 août 542 à Arles, fut évêque de cette cité de décembre 502 jusqu'à sa mort en 542 (fr.wikipedia.org - Césaire d'Arles).

 

Le Viennois appartient au royaume burgonde. Son roi, Gondebaud (v. 480-516), tout comme les Burgondes sont officiellement attachés à l'arianisme. Avit semble être né vers 450, dans la cité de Vienne, en Gaule romaine4. Il est le fils d'Hésychius/Isice (Esychius, Isicius), magistrat (sénateur), puis évêque métropolitain de Vienne. Selon la tradition, il est veuf vers 40 ans. Il semble avoir distribué tous ses biens aux pauvres et se retire dans un monastère près de chez lui. Avit reçoit la consécration épiscopale le 17 juin (490). Il succède à son père sur le siège de Vienne. Avit est un opposant à l'arianisme, majoritaire dans la région, le nestorianisme et le semi-pélagianisme. Chef de l'Église de Vienne, il tente de convertir les Burgondes. Si son influence sur les rois Chilpéric et Gondebaud n'a pas été assez forte pour obtenir la conversion au catholicisme, elle est décisive auprès des fils de ce dernier, Sigismond et Godomar, et de la fille de Chilpéric II, Clotilde. Le baptême de Sigismond a lieu vers 496/499 (fr.wikipedia.org - Avit de Vienne).

 

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