Louis X le Hutin VIII, 65 2077-2078 Le vieux frustré du principal espoir, Il paruiendra au chef de son empire : Vingt mois tiendra le regne à grand pouuoir, Tiran, cruel en delaissant un pire. On suppose que le "vieux" - (étant) "frustré" - (vers 1) et "Il" (vers 2) sont deux personnages différents. "Tyran" Les trois derniers Capétiens directs ne laissent que le souvenir de leurs inutiles méfaits : Louis le Hutin fait étrangler sa femme Marguerite de Bourgogne et ses belles-soeurs,
pendre Enguerrand de pendre Enguerrand de Marigny, torturer le chancelier de France Latilly et l'avocat général Raoul de Presle, persécuter et dépouiller les juifs; Philippe le
Long vend à l'encan les titres de noblesse et extermine les lépreux; Charles le Bel occupe son règne éphémère à ordonner l'affreuse mort du baron de l'Isle-en-Jourdain, neveu du
pape, et à tenir le Saint-Siège captif en Avignon. Les premiers Valois n'ont rien à envier à ces princes cruels (François Piétri, Pierre le Cruel: le vrai et la faux, 1961
- www.google.fr/books/edition). "espoir" du vieux Charles de Valois Louis X accorda toute sa confiance à son oncle Charles de Valois, qui savait se prêter à ses moindres caprices. Jamais homme ne fut plus avide du pouvoir que Valois; ses désirs
étaient d'autant plus vifs, qu'il semblait que le sort se plût à tromper son espoir : fils, père, frère, gendre, oncle de roi, il ne put jamais le devenir; dévoré d'ambition, il porta
dans toute l'Europe son humeur inquiète. On l'avait vu prétendre aux couronnes de Constantinople, d'Aragon et d'Allemagne; elles lui furent enlevées par un concours de circonstances
contre lesquelles sa valeur téméraire n'avait pu le servir. Ses alliances illustres, une postérité nombreuse, ajoutaient encore dans l'esprit des peuples à son importance politique;
mais l'envie rongeait ce coeur fier et superbe : la possession d'une couronne pouvait seule le satisfaire. Désespérant enfin de l'obtenir, il voulut au moins régner sous le nom d'un
autre. Le comte de Valois s'efforça, en conséquence, de dominer son neveu et de le diriger à son gré; il y parvint, en sachant rajeunir ses goûts et en diminuant la rudesse de ses
formes (Alexandre Mazas, Vies des grands capitaines Français du Moyen âge, Tome 1, 1845
- www.google.fr/books/edition). La campagne de 1324 avait été si vivement menée par le vieux Charles de Valois qu'à l'automne les Anglais ne possédaient plus que Bordeaux, Bayonne et quelques places.
Édouard II qui, en Angleterre même, était en proie aux plus plus graves embarras, donnait l'impression qu'il abandonnait la partie. Vers 1326, deux notables de Bordeaux,
Jean Colomb et Bertran Calhau, dans une lettre adressée à Hugue le Dépensie, rapportaient le bruit d'après lequel il se préparait à évacuer la Guyenne et assuraient que de nombreux
habitants de Bordeaux, Anglais et Gascons, songeaient à quitter la ville (Histoire littéraire de la France, Tome 38, 1941
- www.google.fr/books/edition,
fr.wikipedia.org - Charles de Valois). A peine "vingt mois" Les chevaliers Templiers, ainsi appellés, parce que Baudouin II, roi de Jérusalem, leur avoit donné une maison proche le temple de Salomon, profitans des bienfaits qu'ils avoient
reçus, vivoient dans le luxe, & s'adonnoient aux plaisirs. Ils furent accusésdecrimes de toute espece. Je n'examine pas s'ils étoient coupables de tous ceux qui leur sont imputés.
Ce qui est certain, c'est que fiers de leurs grandes possessions & de leurs privileges, ils affectoient un air d'indépendance, & qu'ils eurent part à quelques féditions. C'en étoit
assez, pour qu'un tel ordre fût dangereux. Philippe le Bel résolut de l'abolir. Le bien & le repos de l'état l'exigeoient : mais on pouffa fans doute la rigueur trop loin, en faisant
périr cruellement un grand nombre de ces chevaliers. Une partie de leurs biens paslá à ceux de saint Jean. Les rois voifins imiterent Philippe. le Bel : cette scéne tragique finit
par le supplice du Grand-Maître, Jacques de Molai, & de Gui, frere du dauphin d'Auvergne , maître de Normandie. Après avoir été plusieurs années prisonniers, ils expiarerent
dans les flammes, l'an 1314, en protestant de l'injustice du châtiment qu'on leur faisoit subir. Philippe meurt la même année, & laisse la couronne à Louis X, dit le Hutin,
son fils. Le regne de Louis fut comme un éclair qui passe & qui disparoît. A peine vingt mois le virent-ils sur le trône; mais il vécut assez, pour ordonner un affranchissement
général (Gautier de Sibert, Variations de la monarchie françoise dans son gouvernement politique, civil et militaire, Tome 2, 1765
- www.google.fr/books/edition). "empire" S'appuyant sur la Papauté, elle-même en lutte contre l'Empire, Philippe Auguste obtient, en 1202, à l'occasion d'une demande de légitimation des enfants du comte de Montpellier,
Guilhem VIII, du Pape Innocent III qu'il déclare dans la décretale «Per venerabilem» que le Roi de France ne reconnaît aucun supérieur au temporel. C'est une application avant la
lettre de la formule que les légistes inventeront sous Philippe le Bel «Le Roi est Empereur en son royaume» (Maurice Jallut, Philippe-Auguste: fondateur de l'unité française, 1963
- www.google.fr/books/edition). L'adage Rex imperator in regno suo, «le roi est empereur en son royaume», marque un tournant historique. Le travail des canonistes et des légistes aboutit à cette énonciation sous le
règne de Philippe IV le Bel (1285-1314) (Souveraineté et solidarité, un défi européen, 2022
- www.google.fr/books/edition). Cf. quatrain III, 93 ("tout le chef de l'Empire"). Acrostiche : LIVT, Liut Gilles-André de la Roque, parlant de la signification des noms de nos premiers rois, dans son Traité de l’Origine des noms et surnoms, Paris, 1681, in 12, dit : «Rhenan et Athamer,
sont a l'interprétation de quelques-uns, comme Clovis et Louys, qui signifient homme d'excellente valeur. Ce qui vient de luitwich, luit voulant dire
peuple, et wich, homme excellent; il signifie aussi fort ou réputé des hommes : car wig, en ancien allemand, se prenoit, selon quelques-uns, pour forteresse ou puissance, et selon
d'autres pour réputation» (Gabriel Peignot, Melanges litteraires, philologiques et bibliographiques, 1818
- www.google.fr/books/edition). Typologie Le report de 2078 sur la date pivot 1316 donne 554. En 555, à la mort de Thibaut, Clotaire Ier épouse Vuldetrade, la veuve de son neveu, et s'empare de ses États ; incestueux aux yeux de l’épiscopat, il offre la femme au duc bavarois
Garibald. Clotaire donne le gouvernement de l'Auvergne à son fils Chramn (fr.wikipedia.org - Année 555). Les autorités anciennes & les exemples concourent à exclure les filles de la succession à la couronne. Agathias a marqué que Childebert I. n'avoit point
de fils qui pussent lui succéder, mais seulement des filles. C'est le premier exemple de la coutume que les modernes ont appellée la Loi Salique.
Les états de Childebert échurent, après sa mort, non à ses filles, mais à Clotaire I. son frére. Les filles de Charibert furent excluses par
leurs oncles. Gontran ne tinc compte de ses filles, laissant la plus grande partie de ses états à Childebert II. & la portion restante à Clotaire II. ses neveux. Chilpéric I.
avoit perdu tous ses fils : & quoiqu'il lui restât deux filles, Basine & Rigonthe, il répondit aux Ambassadeurs de Childebert II. avant la naissance de Chlotaire, qui fut depuis Chlotaire II. puisque mes
péchés m'ont privé de mes fils, il ne me reste maintenant d'autre héritier que mon neveu Childebert. La Reyne Bathilde étant grosse de l'enfant, qui fut depuis Clotaire III. & craignant que si elle mettoit
au monde une fille, le Roïaume ne manquât d'héritier, S. Eloy vint trouver cette Reyne, & lui rendit la tranquillité
en l'assûrant publiquement qu'elle accoucheroit d'un garçon. Jeanne fille de Louis X. hérita de la Navarre, & réclama la couronne de France : Philippe le long
frére de Louis fut son successeur par jugement d'un grand nombre de nobles, de presque tous les Prélats, des plus considérables habitants de Paris, & de l'Université.
Les filles de Philippe le long ne se présentérent pas pour succéder. Charles le Bel fut roi, & n’aïant laissé qu'une fille posthume, qui fut depuis Duchesse d'Orléans, Philippe de
Valois succéda à la couronne, après le jugement des Barons contre Edouard III. Roi d'Angleterre plus proche du dernier Roi, du chef d'Isabelle de France ?a mére fille de Philippe le
Bel (Gilbert Charles Le Gendre, Des antiquités de la nation et de la monarchie françoise, 1741
- www.google.fr/books/edition). |