Le roi de Blois VIII, 38 2058-2059 Le Roy de Bloys dans Avignon regner, Une autre fois le peuple en monopolle, Dedans le Rosne par mer fera baigner Iusques à cinq le dernier pres de Nolle. Louis II d’Anjou Louis II d'Anjou (Toulouse, 1377 - Angers, 1417) était le
fils de Louis Ier et de Marie de Blois-Châtillon dite aussi Marie de Guise.
Comte de Provence ("RhĂ´ne") et roi de Sicile depuis le 1er novembre
1389, il fait partie de la seconde Maison d'Anjou dont 5 membres tenteront leur
chance en Italie : Louis Ier, lui-même, son fils, Louis III, le frère de
celui-ci René Ier d'Anjou et le fils de ce dernier Jean II de Lorraine - dit
aussi Jean de Calabre. Jean de Calabre (Nancy, 1425 - Barcelone, 1470)
("le dernier") défit à la bataille de Nola en 1459
("Nolle") Ferdinand d'Aragon, fils d'Alphonse V le Magnanime roi
d'Aragon et de Sicile. Le 2 novembre, le lendemain du sacre du roi de Sicile,
le pape de Rome Boniface IX Ă©tait Ă©lu ("Devant Boni..." : avant
Boniface).(MĂ©moires
pour l'histoire des sciences et des beaux-arts, 1715 -
www.google.fr/books/edition). Couronnement de
Louis II d'Anjou Jean de Bueil et Pierre d'Avoir, conseillers du roi de
Sicile, devaient aussi jouir pendant leur vie, le premier de Mirebeau, le
second de la Roche-au-Duc. Ces deux personnages étaient désignés par Louis Ier
pour aider sa veuve dans le gouvernement de ses États pendant la minorité de
son fils, ainsi que l'Ă©vĂŞque d'Angers, l'Ă©vĂŞque du Mans et plusieurs
personnages notables. Marie se priva volontairement du secours de Pierre
d'Avoir, qui lui portait ombrage; mais elle utilisa fréquemment les lumières
des autres dans l'exécution de la tâche multiple qui lui incombait. En
Provence, elle sut pacifier les discordes civiles et affermir la domination de
la maison d'Anjou, qui allait bientĂ´t y devenir l'objet d'un religieux
attachement. Des intrigues, nées à la fois de l'animosité de ses adversaires et
de la jalousie des princes du sang, faillirent d'abord Ă©branler cette
domination. Un certain nombre de gens d'Église, de nobles et d'autres habitants
Ă©taient venus supplier le Roi de prendre le pays sous sa protection pendant la
lutte des deux partis. Charles VI et ses conseillers eussent été bien aises
d'en prendre prétexte pour saisir le comté, et le duc de Berry s'y rendit
lui-mĂŞme pour sonder le terrain. Mais l'affaire Ă©choua par le refus des
Provençaux, et il résulta des informations prises que les suppliants étaient
des partisans de Charles de Duras, n'ayant aucune mission pour demander la
mainmise, mais seulement pour obtenir la médiation du Roi en faveur de la paix.
Clément VII, qu'on avait dit favorable à cette tentative, s'en défendit
vivement, et répondit aux ambassadeurs royaux qu'il soutenait les princes
d'Anjou parce qu'ils avaient un droit certain sur la Provence; que, s'il eût
pensé que le roi de France eût des titres supérieurs, il n'eût pas manqué de
prendre ses intérêts, et qu'on l'avait calomnié en l'accusant d'avoir brûlé le
testament du roi Robert, sur lequel on voulait appuyer les prétentions de la
couronne. L'habileté de la reine Marie, la mort de Charles de Duras, la
lassitude du pays, contribuèrent à apaiser tous les débats : la révolte de
Raymond de Turenne devait être la dernière manifestation d'opposition locale. Charles VI en personne et presque toute la
maison de France assistèrent au couronnement de Louis II, que le pape d'Avignon
(antipape Clément VII) célébra en grande pompe à Avignon, le 1er novembre 1389,
et consacrèrent par leur présence l'autorité de la dynastie angevine :
c'était toujours une dynastie française, et son affermissement pouvait être
considéré comme une demi-annexion. Louis II avait alors douze ans (Albert
Lecoy de la Marche, Le Roi René, sa vie, son administration ses travaux
artistiques et littéraires, Tome 1 1875 - books.google.fr). "monopolle" : Monopoli Un jeu de mot peu se cacher avec Monopoli ville de
Calabre dans le royaume de Naples, sur
fond de grand schisme, qui concerne plutôt Louis Ier d'Anjou, le père. Les historiens, en général, jugent avec sévérité
l'aventure qui prit fin dans le château de Bari, le 21 septembre 1384. Dans cette
folle équipée, tout leur parait blâmable, et le but poursuivi, et les fautes
commises, et l'inévitable catastrophe, et les conséquences fatales qui en
résultèrent pour l'Italie et pour la France. Au point de vue religieux, je
reconnais, en effet, que l'entreprise de Louis d'Anjou ne peut guère se
défendre. Clément VII eut-il eu cent fois le droit pour lui, la puissance de
son rival résidait surtout dans la conscience des peuples, et le pire moyen de
la combattre était l'emploi de la force armée. Quand bien même Louis d'Anjou
eût expulsé de Rome le pontife italien, quand il l'eût pris et livré
traitreusement au pape d'Avignon, je ne vois point que cette violence eût eu la
moindre chance de faire refleurir la paix dans les âmes. Tout au plus Louis
d'Anjou pouvait-il se flatter de replacer dans l'obédience avignonnaise un
royaume qui, sous le sceptre de Jeanne, avait officiellement reconnu Clément
VII : médiocre résultat, qu'on ne jugera sans doute pas suffisant pour justifier
de pareils efforts. A vrai dire, si le salut de l'Église était pour Louis
d'Anjou autre chose qu'un prétexte pieux, l'ambition politique avait encore
plus d'empire sur son âme, et j'ajouterai, contrairement à l'opinion commune,
qu'ici cette ambition ne me semble pas tout à fait déplacée. Qu'eut-il besoin,
dit-on, de se mĂŞler des affaires de l'Italie? Qu'allait-il faire Ă Naples, si
loin de son pays ? - Ce qu'y avait fait, cent ans plus tĂ´t, Charles d'Anjou,
frère de saint Louis. D'ailleurs on oublie trop souvent qu'en se portant comme
vengeur de la reine Jeanne, en Italie, Louis acquérait son principal titre à la
possession de la Provence, et l'on ne peut lui savoir mauvais gré d'avoir
disputé à Charles de Durazzo une province qui, grâce à lui, grossit, cent ans
plus tard, le patrimoine des rois de France. Quant aux critiques adressées à la
tactique de Louis, les unes subsistent, les autres tombent dès qu'on étudie
d'un peu près les campagnes. Un Chandos ou un Duguesclin eût sans doute tiré
meilleur parti des ressources mises Ă sa disposition. EĂ»t-il mieux rĂ©ussi Ă
protéger ses troupes contre les dangers du climat et les ravages de l'épidémie
? En tout cas, Ă dĂ©faut de qualitĂ©s maitresses, il convient de reconnaĂ®tre Ă
Louis une patience à toute épreuve, une juste sévérité dans l'exercice du
commandement, une foi courageuse dans le succès final. Ajoutons que, durant ces
trois ans, il éprouva de vives déceptions, mais n'essuya aucun revers grave,
qu'il rangea sous son autorité des terres nombreuses, bien que disséminées, et
qu'enfin la mort seule vint inopinément interrompre une œuvre que ni lui, ni
aucun de ses partisans ou adversaires, ne considérait alors comme désespérée.
C'est en songeant aux frais ruineux de l'expédition qu'on est surtout tenté de
maudire l'ambition de Louis d'Anjou. De bons esprits s'associeraient
aujourd'hui volontiers aux critiques entendues, dès le 27 décembre 1384, dans
un cabaret d'Orléans : «Qu'est alez faire le duc d'Anjou là où il est alez ? Il
a pillée, robée et emportée la finance en Italie, conquérir autrui terre : il
est mort et dampné !» A part les sommes versées par les deux Visconti, la plus
grande partie des fonds utilisés pour la campagne provenait, en effet, des
coffres du duc d'Anjou, de Charles VI, de Clément VII, en d'autres termes, des
dépouilles du peuple et du clergé de France. L'appauvrissement du pays au
profit d'une conquête qui ne l'intéressait que fort indirectement a quelque
chose de révoltant. Mais ici encore, n'oublions pas de reconnaître dans la
situation anormale de l'Église la principale source du mal. Tant de trésors
amassés laborieusement en France n'auraient point pris le chemin de Naples, si
le roi, d'un cĂ´tĂ©, et le pape, de l'autre, n'avaient pensĂ©, en participant Ă
l'entreprise du duc d'Anjou, coopérer à la suppression du schisme, au
relèvement de l'Église, au triomphe de ce qu'ils croyaient être la vérité [...]
De nombreux actes d'autorité furent exercés par Clément
VII dans certaines parties du royaume de Sicile, postérieurement à la chute de
Jeanne. Considérant comme vacant le siège de Tropea, dont l'évêque Orlandino
avait adhéré à Urbain VI, Clément VII y
transféra, par bulle du 16 juin 1382, l'archevêque Jean d'Acerenza (ibid., fol.
53 r°), circonstance ignorée d'Ughelli (cf. t. IX, c. 466). Le 2 juillet 1382,
il nomma Jean de Pietramala au siège de Monopoli, vacant par la translation
de l'évêque Jean au siège de Tricarico (même reg, fol. 54 vo); Ughelli (t. I,
c. 969) se borne Ă mentionner, en 1382, la nomination par Urbain VI d'un Ă©vĂŞque
de Monopoli. Durant la quatrième année de son pontificat, il pourvut de la
dignité d'archiprêtre de Castelvolturno un certain Antoine Pietro a de Sumpnio
de Cercacupa, désigné par les suffrages des clercs : il faut ajouter que l'abbé
de San-Vincenzo al Volturno avait refusé de ratifier cette élection et avait
pourvu, de son côté, un prélat urbaniste qui ne tarda pas à être assassiné par
des neveux d'Antoine Pietro; il en était résulté une série de troubles et de
violences, dont le prélat clémentin était venu demander justice en Avignon
(Arch. du Vatican, Liber supplicationum Clemenlis VII antip., anni IV pars II,
fol, 98 v°). Clément VII concéda encore,
le 7 juin 1383, diverses faveurs Ă Mathieu, archevĂŞque de Trani, et lui donna
tous pouvoirs pour destituer et priver de leurs biens deux prélats suspects
d'«urbanisme,» les archiprêtres de Monopoli et de Foggia, et d'une manière
générale, pour faire emprisonner tous les urbanistes de son diocèse (Arch.
du Vatican, Reg. 294, fol. 117 vo) (Nicolas
Valois, Expédition et mort de Louis Ier d'Anjou en Italie, Revue des questions
historiques, 1894 - books.google.fr). Acrostiche : LUDI LUDUS. Liber dictus “Declina malo," Hebraice ; de A
ludis agit, an liciti vel illiciti, per modum dialogi inter Eldad et Medad (Catalogus
Librorum Impressorum Bibliothecae Bodleianae in Academia Oxoniensi, Tome 2,
1843 - www.google.fr/books/edition). IEHVDAE (Ariae) vulgo Leonis Mutinensis, fil. R. Isaac,
Rabbini Veneti et Synagogae Rectoris, Poetae Ebraici et Itali egregii, Sûr Merâ
i.e. Declina Ă Malo, seu Dialogus de Lulu Alearum, et Talorum, inter Eldad et
Medad, quorum alter ludum defendit ; alter vero reprehendit et detestatur. Pragae
1615. 8. et Leidae, cura Io. Georg. Neselii, 1656. Hinc cum versione Lat. et
notis Aug. Pfeifferi, Wittenb. 1665 4. et Lips. cum Versione Germanica Frid. Alberti Christiani, Exiudaei,
sub titulo : Lusor doctus, sed conuersus Vid. WOLFFII Biblioth. Hebr. T. I. p . 415. et HYDE de Lud. Oriental. T. II. p. 122. vbi argumentum huius libri satis fuse recensetur (Heinrich
Jonathan Clodius, Clodii Primae lineae bibliothecae lvsoriae; sive, Notitia
scriptorvm de lvdis praecipve domesticis ac privatis ordine alphabetico
digesta, 1761 - www.google.fr/books/edition). Le Livre sur les jeux de hasard de Léon de Modène
(1571-1648), dans lequel figurent deux amis, Eldad, ennemi des jeux de hasard,
et Medad, ami de ces jeux (Revue
critique d'histoire et de littérature, Volumes 67 à 68, 1909 - books.google.fr). VIII, 52 2068-2069 Le Roy de Blois dans Avignon regner, D'Amboise & seme viendra le long de
Lyndre Ongle à Poytiers sainctes aisles ruiner, Devant Boni (vers incomplet) Obsèques de
Bertrand Duguesclin Les grands honneurs rendus Ă sire Bertrand Duguesclin par
la chevalerie de France et d'Ă€ngleterre, indiquent assez en quelle circonstance
notre petite figurine de plomb a dĂ» ĂŞtre accueillie avec enthousiasme par le
peuple parisien, qui la portait sans doute au chaperon, pour prendre part au
deuil général. Peut-être Charles VI la fit-il fabriquer et distribuer neuf ans
plus tard en 1389, lorsqu'il eut la singulière idée de refaire les funérailles
de Duguesclin ? Les historiens nous apprennent que cette fantaisie lugubre fut
sérieusement exécutée avec le plus grand succès, et que l'oraison funèbre,
prononcée par l'évêque d'Auxerre, fit même pleurer les assistants (M.
Grésy, Sur quelques enseignes de plomb, Mémoires de la Société Nationale des
Antiquaires de France, Volume 25, 1862 - books.google.fr). Retour au passé "Ongle" et "sainctes aisles" : un
aigle. "Ongle" peut se rapporter aux serres d'un aigle. Bertrand du
Guesclin occupe la première place dans les récits que nous allons
reproduire. Froissart ne le citera pas toutefois comme le type du parfait
chevalier. Il n'est pas issu d'une de ces illustres familles qui peuvent
prétendre à l'honneur de ceindre l'épée de connétable, et ce n'est que plus
tard que prendront cours les légendes qui saluent en lui le descendant des rois
maures vaincus par Charlemagne et soumis par le christianisme. Il ne s'est pas
élevé par le dévouement et le désintéressement, mais plutôt en s'associant aux
exploits des aventuriers bretons, chefs avides de compagnies trop portées au
pillage. Lui-même il aime l'or et le dépense vite ; il est rude et même cruel.
De plus il est superstitieux, car son enfance passée tout entière en courses vagabondes
sur les landes désertes, s'est éprise d'un culte mêlé de respect et de terreur
pour les druidesses ou les fées de l'Armorique. Là seulement est la poésie du
caractère du connétable, et telle sans doute fut l'inspiration de sa réponse
restée célèbre, qu'il n'y avait dame en France qui ne filât sa quenouille pour
payer sa rançon : parole toute chevaleresque, puisqu'elle associait la beauté
compatissante à la gloire malheureuse. Et néanmoins, il faut bien le dire, ce
qui manqua Ă Bertrand du Guesclin, ce qui peut expliquer comment, en certaines
circonstances, il se montra plutĂ´t homme d'armes que chevalier, c'est qu'il
apprit assez imparfaitement les lois de la chevalerie. Il ne les avait pas
étudiées dans les livres ; il ne les vit pas toujours respectées sur le champ
de bataille. Enfant, «il estoit rude et mal gracieux.» Sorti de l'enfance, il
continua Ă braver toutes les fatigues, mais il resta laid, petit et trapu. Pour
être surnommé le dixième preux, il faut ressembler à Hector, non à Paris. «Avisés,
dit son biographe, corsage d'omme et chière de sanglier, les poings gros et
carrés pour porter espée, et est bien a taillié d'endurer grant paine.» Un de ses contemporains achève le portrait
en le comparant à l'aigle éployé qui figure dans son écusson : «Le chevalier qui
les armes porte, peut bien estre appellé l’Aigle d'occident pour plusieurs
causes. La première si est : Est né d'occident, c'est de Bretaigne ; la
seconde si est qu'il porte l'aigle ; la tierce si est que sa nature, sa façon
ressemble à la façon de l'aigle. L'aigle de sa façon est gros et rude et pesant
et brun, et est (appellé roy des oyseaulx, car il est doubté de toutes manières
d'oyseaulx. Si le puys bien acomparagier Ă l'aigle d'occident, car il a est
gros et rude et de rude taille et pesant et brun, et peut bien & estre
appellé aigle et roy des bons chevaliers, car c'est le chevalier « du royaume
de France plus doubté des ennemis au roy de France» (Roman du roi Modus) (M.
Kervyn de Lettenhove, Oeuvres de Froissart: chroniques : publiées avec les
variantes des divers manuscrits, Tome 8, 1869 - books.google.fr). "Lyndre" L'Indre coule en particulier dans le Berry. Les ducs de Berry, de Bourgogne et de Bourbon et le
connétable du Guesclin conquirent presque tout le Poitou sur les Anglois, en
1372 ; ils revinrent à Paris le 11 décembre, et le lendemain le duc de Berry
fit hommage au roi son frère du comté de Poitiers (Le
Menagier de Paris; traite de morale et d'economie domestique compose vers 1393,
par un bourgeois Parisien, Tome 1, 1846 - books.google.fr). En 1372, le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, avait
levé à ses frais pour deux mois une compagnie de quelques centaines d'hommes
d'armes grâce à une indemnité de 6.000 francs qu'il avait reçue du roi, dans le
dessein de contribuer au «grignotement des positions anglaises de l'ouest et
notamment du Poitou. Diverses montres avaient eu lieu dans la seconde quinzaine
d'août à Nevers et à Selles-sur-Cher, où était venu le rejoindre Raoul de
Renneval. Le duc et ses troupes avaient
cheminé vers l'ouest, passant le 23 août à Montrichard, le 24 à Amboise et
s'arrĂŞtant le 25 Ă Chinon. Le lendemain, un chevaucheur du duc de Berry
apportait la nouvelle de la déconfiture, trois jours auparavant, au combat de
Soubise, du Captal de Buch et de Thomas de Percy, par les gens de Bertrand du
Guesclin (Henri
martin, Enguerrand d'Eudin, Bulletin trimestriel de la Société archéologique de
Touraine, Volume 32, 1957 - books.google.fr). Après avoir guerroyé quelque temps dans le Poitou,
Duguesclin vint donc rejoindre le duc de Berry devant Sainte-Sévère. Le siège de Sainte-Sévère eut lieu
certainement pendant la seconde quinzaine de juillet 1372. La reddition de
Poitiers peut être fixée, presque à coup sûr, au 6 août 1372, ou plutôt au
samedi 7, dès le matin. Sainte Sévère est au bord de l'Indre à l'état de ruisseau près de sa source (Just Veillat, Du Guesclin a Sainte-Sévère, chronique berrichonne du XIVe siècle (1372), 1853 - www.google.fr/books/edition). Louis Ier d'Anjou, frère de Charles V, est fait comte de
Poitiers en 1350. Un jeu de mot entre "ongle" et
"oncle" permettrait d'identifier l'oncle de Louis II, Jean duc de
Berry, autre frère de Charles V (fr.wikipedia.org -
Louis II d'Anjou). Boni : Boniface Le 2 novembre, le lendemain du sacre du roi de Sicile, le pape de Rome Boniface IX Ă©tait Ă©lu. Certaines Ă©ditions ont au vers 4 : "Devant Bonieux
viebndra la guerre esteindre". Duguesclin descendant en Espagne avec des troupes avait
été payé par le pape Urbain V pour épargner Avignon et le Comtat Venaissin :
cf. le quatrain III, 93. La bataille de Navarrete, livrée le 3 avril 1367, fut on
ne peut plus dĂ©sastreusepour le premier, qui, complètement dĂ©fait, fut rĂ©dUit Ă
se sauver précipitamment du Guesclin, Arnoul d'Audrehem et les plus vaillants
capitaines français restèrent prisonniers entre les mains du vainqueur. Quant Ă
celles des Compagnies, pour la plupart Bretonnes, qui avaient pris part au
combat sous leur direction, elles quittèrent également en hâte le sol espagnol
et repassèrent les Pyrénées. Le pape Urbain V n'avait pas attendu leur retour
il avait profité de l'accalmie relative dont jouissaient la Provence et le Languedoc pour faire le voyage de
Montpellier, puis se diriger sur Marseille et prendre la mer pour retourner en
Italie (9 janvier - 19 mai). Mais, avant de s'embarquer, par sa bulle du 9 mai
1367 il avait renouvelé ses anathèmes contre les routiers et leurs fauteurs.
[...] Dès le mois de juin, le Comtat ne se sentait plus en sûreté : le 29 de ce
mois, Pons Bermond, le capitaine de Carpentras, mis en Ă©veil par certaines
rumeurs inquiétantes, ordonnait de faire le recensement des personnes portant les
armes et du matériel de guerre qu'on pourrait au besoin se procurer dans la
ville. [...] DĂ©jĂ mĂŞme le 29 avril ou
disait à Carpentras que des gens d'armes se réunissaient du côté de Bonnieux.
(Arch. de Carpentras, DB 7 bis, compte, fol. 169). Il Ă©tait encore trop tĂ´t
pour ce fussent des troupes revenant d'Espagne (L.H.
Lalande, Bertand Duguesclin et les Etats pontificaux de France, 1904 -
bibnum.enc.sorbonne.fr). Acrostiche : LDOD,
le schisme d’Eldod (Eldad) La rébellion du veau d'or étant calmée, après avoir fait
construire l'arche et promulgué une grande partie de ses lois, Moïse résolut de
quitter le Sinaï pour s'approcher de la Palestine à travers le désert, et pour
essayer de commencer la guerre contre les Cananéens des frontières. [...] A
peine le camp fut-il levé que le peuple murmurait (Nombres, chap. XI, v. 1).
Moïse lui répondit par son feu de Jéhovah, qui dévora une partie des mécontents
près du camp. Le peuple suppliant Moïse de le ménager, le feu s'arrêta. On
nomma cet endroit Thabera, brûlement. Mais le feu ne donna pas de viande, et le
peuple fatigué de la manne demanda de la viande. J'ai déjà fait observer que
c'était la lie du peuple, mais cette lie était menaçante et son mot d'ordre
était toujours : «Qu'on nous ramène en Égypte, pays d'oignons et de concombres
en abondance». Moïse alors assembla de nouveau soixante-dix Anciens. Il faut
croire que les délégués n'étaient pas de force à calmer les plaintes de la
masse, ou qu'ils faisaient cause commune avec elle. C'est Ă ce sujet que la
Bible cite ce mot admirable de MoĂŻse qui devrait servir de devise Ă tous les
pouvoirs intelligents. Jéhovah dit à Moïse : «Assemble-moi soixante-dix
Anciens, je mettrai en eux un peu de ton esprit». Nombres, chap. XI, V. 17. Les
soixante-dix alors se réunirent autour de la tente, et la fameuse nuée
descendant, les Anciens, inspirĂ©s de l'esprit de MoĂŻse, se mirent Ă
prophétiser. En d'autres termes, Moïse les avait gagnés à la cause de Jéhovah,
en leur exposant son plan de conquète, qui devait être mis en exécution, et
demanda au peuple de prendre patience et de ne pas trop se plaindre des
privations matérielles. Deux de ces Anciens, Eldod et Médod, restèrent au camp et prophétisèrent à leur tour. Le fidèle Josué arriva en courant vers Moïse, et lui dit que deux séparatistes péroraient loin de la tente et le pria d'en finir avec eux du coup (v. 28). On le voit, Josué, connaissant les secrets du gouvernement de son maître, n'y allait pas de main morte. Mais Moïse lui répondit (v. 29) : «Trop de zèle ! Plút à Dieu que tout le peuple fût composé de prophètes, sur lesquels Jéhovah aurait mis son esprit !». Mot admirable! Moïse ne craignait pas l'instruction, il ne craignait que l'ignorance ! (Alexandre Weill, Vie, doctrine, et gouvernement authentiques de Moïse d'après des textes hébraiques de la Bible, 1886 - books.google.fr, parshapeople.blogspot.com). Au reste, je n'oserois assurer que Josué fut animé dans
cette occasion d'un mouvement de pure jalousie. Il y avoit certainement de
l'humain dans ses sentiments ; puisque Moise l'en reprend : mais je ne
sçai si c'étoit l'unique, ou même le principal motif qui le faisoit parler. Car
il n'est point blessé de ce que les 70 qui étoient assemblez, prophétisoient,
mais seulement de ce qu'Eldad & Médad le faisoient hors de cette assemblée,
& sans avoir l'aveu de MoĂŻse. Ainsi
il pouvoit craindre qu'ils ne s'attribuassent une autorité indépendante de lui,
& par conséquent schismatique (François-Philippe
Mésenguy, Abbrégé de l'histoire de l'Ancien Testament, Tome 2, 1738 -
www.google.fr/books/edition). Dès le septième siècle, nous voyons les Judéo-Berbères
alliés aux conquérants de l'Espagne, groupés autour de leur secte, pour
reconquérir l'Espagne sur les Musulmans. Dans ce même siècle, les Juifs
"Maghrabia" sont considérés par les Juifs asiatiques comme une
population juive hérétique et dissidente. Cet esprit réfractaire à l'orthodoxie
se manifeste maintes fois par les controverses religieuses, entre communautés
africaines et princes de la Synagogue, Ă partir du neuvième siècle. C'est Ă
cette Ă©poque que s*Ă©tend le schisme de Berghouta et que les Falacha eux-mĂŞmes
commencent à jouer un rôle politique. Ce même siècle a vu une tentative de
schisme faite par le fameux Eldad, tentative singulièrement conforme à l'esprit
des Juifs autochtones du Maghreb. Le premier savant du Maghreb, Ibn Koreîch
(vers 760), tient peu de compte dans l’exégèse rabbinique des conceptions
religieuses et tient d'Eldad. Sa manière de citer le Talmud rappelle même
singulièrement celle des Caraîtes. Les Rodanites ou Danites sont des
commerçants mystérieux qui parlent l'hébreu et qui possèdent «un pays
juif» dans l’intérieur africain. Ils
entrent en scène en Espagne et en pays berbère, et c'est à eux qu'on doit
l'éclosion d'une littérature dont les fragments attribués à Eldad et à Elhanan
le marchand, servent d'exemple. Des inscriptions et des souvenirs d'influence
juive se multiplient depuis la Cyrénaîque jusqu'au Soudan ; ils dureront
jusqu'au douzième siècle (Nahum
Slouschz, Hébræo-Phéniciens et Judéo-Berbères: introduction à l'histoire des
Juifs et du judaisme en Afrique, 1908Â -
archive.org). Typologie Le report de 2058 (quatrain VIII, 38) sur la date pivot 1389 donne 720. Le report de 2068 (quatrain VIII, 52) sur la date pivot 1389 donne 710. Aix en Provence, oĂą se trouvent la grotte de la Sainte Baume
et Saint Maximin, était déjà métropole en 684 du temps de la fondation de
Groseau, selon le chanoine Faillon. Le
corps de Madeleine aurait été recélé à Saint Maximin même pour mieux la cacher
aux Sarrasins qui faisaient leurs incursions Ă cette Ă©poque, en 710 ou en 716
selon les différentes lectures de l'inscription "découverte" en 1279
(Etienne-Michel
Faillon, Monuments inédits sur l'apostolat de Sainte Marie-Madeleine en
provence, Tome I, 1848 - www.google.fr/books/edition). «Les chroniques chrétiennes font commencer ces irruptions en 719, année de la prise de Narbonne; mais il y a tout lieu de croire qu'elles ne sont pas exactes sur ce point» (Fauriel)
(
Théodose Burette, Histoire de France depuis l'étabissement des Francs dans la Gaule jusqu'en 1830: continuée depuis la révolution de 1830 jusqu'en 1er juin 1848, Tome 1, 1848 - www.google.fr/books/edition). Le culte provençal de sainte Marie-Madeleine, fortement controversé par les bourguignons dès le quatrième quart du XIIIème siècle, bénéficie alors du soutien
constant des papes qui participent amplement à sa promotion. En effet, il faut préciser que Rome abandonne rapidement ses prétentions sur le sépulcre de la
sainte, allant jusqu’à offrir sa relique de la mâchoire au couvent de Saint-Maximin ; que le pape Boniface VIII (1294-1303) accrédite l’authenticité du corps provençal de la
Madeleine et tente de promouvoir son pèlerinage en accordant des indulgences ; que Benoît XI (1305-1314) confirme tous les privilèges de son prédécesseur à Saint-
Maximin et à la Sainte-Baume. La papauté, installée à Avignon au printemps de l’année 1309, manifeste également une dévotion croissante pour la Madeleine, effectuant de nombreux
pèlerinages en terre provençale. Sous Jean XXII (1316-1334) et Benoît XII (1334-1342), tous les privilèges du couvent de Saint-Maximin sont confirmés ; sous Clément VI
(1342-1352), de nouvelles faveurs sont accordées aux pèlerins qui visiteraient le tombeau et la grotte de la Madeleine, il fonde même une chapelle en l’honneur de
Saint-Pierre à l’église de Saint-Maximin. Sous Innocent VI (1352-1362) et Urbain V (1362-1370), la dévotion envers l’ermite de Provence est toujours aussi fervente, puis
connaît une nouvelle impulsion sous Grégoire XI (1370-1378), multipliant ses visites sur les terres de la Madeleine. Clément VII (1378-1394) et Benoît XIII (1394-1403)
s’illustrent également comme de pieux dévots. Les élites gravitant autour du pape sont également de fervents promoteurs du culte magdalénien et consacrent
abondamment la légende provençale dans leurs écrits. Ainsi, le grand historien de l’invention des reliques de sainte Marie-Madeleine, Bernard de la Guionie (1261-
1331) rapporte cette tradition dans ses Fleurs des chroniques, ouvrage composé pour le pape Jean XXII ; au cours de la seconde moitié du XVème siècle, Amauri Auger de
Béziers, chapelain du pape Urbain V, l’évoque également dans son ouvrage Actes des pontifes romains. Les papes d’Avignon, qui s’imposent comme de fidèles soutiens du culte provençal
de la Madeleine, délaissent considérablement celui de Vézelay qui, se repliant sur luimême, reste essentiellement soutenu et promu par un petit cercle d’ecclésiastiques
gravitant autour du lieu. Concernant le soutien de la royauté, ce constat est plus nuancé car malgré la prééminence des sanctuaires provençaux, de nombreux rois
restent fidèles à l’antique pèlerinage vézelien
(
Raphaëlle taccone, Marie-Madeleine en Occident : les dynamiques de la sainteté en Bourgogne des IXème-XVème siècles, 2012 - www.theses.fr). Cf. X, 88 - Maximien Hercule - 2242. |