Louis le Hutin roi de Navarre

Louis le Hutin roi de Navarre

 

VIII, 86

 

2093-2094

 

Par Arnani Tholoser Villefranque

Bande infinie par le Mont Adrian,

Passe rivière Hutin par pont la planque

Bayonne entrer tous Bichoro criant.

 

Par Hernani, Tolosa, Villafranca de Orio, “bande infinie”, c’est-Ă -dire d’innombrables envahisseurs, venus de Castille puisqu’ils dĂ©bouchent par le fameux passage souterrain du Mont San Adrian, traversent la Bidassoa Ă  Irun par un pont de planches, entrent enfin Ă  Bayonne oĂą tous les habitants poussent leur traditionnel cri d’alarme et de ralliement: Biaforo. J’estime en effet que, sans forcer les choses, Hutin peut ĂŞtre considĂ©rĂ© comme une coquille pour Hurin, Hurin Ă©tant une mĂ©tathèse du nom d’Irun dont il existe des exemples anciens. De mĂŞme, j’incline Ă  voir dans Bichoro : une banale erreur typographique pour Biaforo; clameur – soit dit en passant – qui n’était pas l’apanage des seuls Bayonnais, puisque, par exemple, c’est Ă  l’appel presque semblable de Via fora que les Catalans se soulevèrent, l’an 1461, contre Jean II d’Aragon, en faveur du Prince de Viane (Philippe Veyrin, Deux quatrains de Nostradamus relatifs au Pays Basque, BSB nÂş 72, 1955 - core.ac.uk).

 

Il y a cependant un Villefranque près de Bayonne, dans le Pays Basque comme Hernani (côté espagnol). Toulouzette est dans les Landes, tandis que Tolosa est en Guipuscoa comme Hernani (Jacques Halbronn, Le texte prophétique en France: formation et fortune, Tome 3, 1999 - books.google.fr).

 

"Hutin" / "Hurin"

 

Pampelune qui est depuis sa fondation un lieu de passage, était vasconne et s’appelait Iruñea (Le Pays Basque au Moyen-Âge (du Ve au XIe siècle) - www.muturzikin.com).

 

Gardons Hutin, sachant que Louis X le Hutin, fils aîné de Philippe IV le Bel, fut de part sa mère roi de Navarre, en même temps que roi de France ; et c'est le premier. Il est des trois frères qui terminent les Capétiens directs.

 

"pont la planque" : "pont et planche" ou la Loi Salique

 

Jean Juvénal reprend d'abord la généalogie de Charles VII depuis saint Louis, et il établit comment il descend en droite ligne de ce prince, par la branche des Valois, qui hérita de la couronne à défaut de mâle dans la ligne des Capétiens directs. Puis, entrant en discussion, il pose en principe que, dans aucun cas, les Anglais ne peuvent réclamer la couronne. S'ils disent que les filles sont inhabiles à succéder, Isabelle est par là même exclue; s'ils disent qu'elles sont habiles à succéder, Isabelle est encore écartée, parce que Blanche, fille de Charles-le-Bel, dernier Capétien direct, était plus proche héritière qu'elle et ses descendants; s'ils disent qu'une femme peut «faire planche et pont,» Charles, roi de Navarre, fils de Jeanne d'Evreux, et petit-fils de Louis-le-Hutin, ou encore Louis, comte de Flandre, petit-fils par sa mère de Philippe-le-Hardi, doivent venir avant Edouard III, parce qu'ils descendent de rois, tandis qu'Edouard ne descend que d'une sœur de roi. Et que les Anglais n'allèguent pas qu'il y a eu de la part de ces héritières négligence à faire valoir leur droit, car l'histoire contemporaine prouve qu'elles ont tout fait pour recueillir la couronne, et néanmoins elles ont été déclarées inhabiles et ont été écartées. Pour établir que les femmes sont incapables de succéder au trône de France, Jean Juvénal invoque la loi salique, dont il donne, comme un extrait, le texte suivant «Nulla portio in regno mulieri veniat, sed ad virilem sexum tota hereditas perveniat.» Cette loi a été confirmée et amplifiée en 802 par Charlemagne; aussi l'exclusion des femmes est-elle devenue un dicton populaire (Pierre Louis Péchenard, Jean Juvénal des Ursins, historien de Charles VI., évêque de Beauvais et de Laon, archevêqueduc de Reims: Étude sur sa vie & ses oeuvres, 1876 - books.google.fr).

 

Une femme qui ne possède pas par elle-même de droits successoraux peut-elle transmettre à ses héritiers mâles des droits qui ne lui ont jamais appartenu et, en aucun cas, n'auraient pu lui appartenir, ou, pour me servir d'une heureuse expression, peut-elle leur faire «le pont et planche» (manuscrit français 23281 de Jean de Montreuil) (Paul Viollet, Comment les femmes ont étét exclues, en France, de la succession à la couronne, Mémoires de l'Institut National de France, Académie des inscriptions et belles-lettres, Volume 34,Partie 2, 1895 - books.google.fr).

 

Jeanne II de Navarre

 

Jeanne II (28 janvier 1312 – 6 octobre 1349) est reine de Navarre de 1328 à sa mort. Elle est la seule enfant de Louis X de France et de Marguerite de Bourgogne. La paternité de Jeanne reste toutefois douteuse car sa mère a été impliquée dans l'affaire de la tour de Nesle, mais Louis X reconnaît sa fille peu avant sa mort1. Cependant, les barons de France sont opposés à l'idée de voir une femme accéder au trône et élisent roi de France Philippe V, frère de Louis X. Les nobles navarrais rendent également hommage à Philippe. La grand-mère de Jeanne, Agnès de Bourgogne, ainsi que son oncle, Eudes IV de Bourgogne, essaient sans succès de récupérer pour Jeanne les comtés de Champagne et de Brie, qui lui reviennent de droit. Après avoir épousé une des filles de Philippe V et reçu les deux comtés en dot, Eudes renonce au nom de Jeanne à ses revendications sur la Champagne et la Brie en échange d'une compensation en mars 1318. Jeanne épouse Philippe d'Évreux, membre de la famille royale de France. Décédé en 1322, Philippe V est remplacé sur les trônes de France et de Navarre par son autre frère, Charles IV. À la mort de Charles en 1328, les Navarrais expulsent le gouverneur français et proclament Jeanne reine de Navarre. En France, Philippe de Valois est couronné roi. Il conclut un accord avec Jeanne et son époux où, en échange de la renonciation de Jeanne sur la Champagne et la Brie, il l'accepte comme souveraine de Navarre. Jeanne et son époux sont couronnés ensemble à la cathédrale de Pampelune le 5 mars 1329. Le couple royal coopère étroitement pendant leur règne conjoint, mais Philippe d'Évreux est plus actif. Cependant, ils résident la plupart du temps dans leurs domaines en France. La Navarre est alors administrée par un gouverneur en leur absence (fr.wikipedia.org - Jeanne II de Navarre).

 

Traité d'extradition existait entre le Labourd et la Navarre

 

A l'occasion des fĂŞtes du couronnement de Louis le Hutin comme roi de Navarre, et peut-ĂŞtre sur la flotte qui portait en Angleterre les mille tonneaux de vin de Gascogne, Bayonne, selon la coutume, envoya des dĂ©putĂ©s chargĂ©s de prĂ©senter au roi les fĂ©licitations de la ville et..., un cahier de vĹ“ux. Les vĹ“ux, qui en doute ! Ă©taient mĂŞlĂ©s de plaintes : «1° que le roi garantisse les privilèges et les libertĂ©s accordĂ©s Ă  la ville par les rois anglais ; 2° les marchandises des Bayonnais paient en Angleterre 3 deniers sterling d'entrĂ©e et 3 deniers de sortie, tandis que les gens d'Espagne ne paient rien ; que les marchands de Bayonne soient traitĂ©s aussi favorablement que les Ă©trangers ; 3° que les Bayonnais soient, comme les Dacquois, francs de toute coutume et pĂ©ages royaux dans le duchĂ© de GuyennĂ© ; 4° que si un voisin blesse ou tue Ă  Bayonne un Ă©tranger, il ne soit condamnĂ© qu'Ă  la peine infligĂ©e Ă  cet Ă©tranger pour pareil fait dans son pays ; 5° que les lettres de marque donnĂ©es par les rois de France contre les gens de Bayonne, soient retirĂ©es ; 6° qu'il plaise au roi de prĂŞter en mains de leurs messagers, le serment que les ducs de Guyenne ont accoutumĂ© de prĂŞter aux habitants de Bayonne, Ă  leur avènement. Quant aux plaintes, elles Ă©taient dirigĂ©es contre des officiers royaux : les baillis de Labourd, de Labenne, de Gosse, etc.; le gardien du sceau de Gascogne. Par suite de l'incurie des baillis, les Bayonnais ne pouvaient aller Ă  leurs possessions dans ces bailliages sans ĂŞtre exposĂ©s aux attaques des voleurs et autres malfaiteurs de la pire espèce; et, faute d'un tarif prĂ©cis, le contrĂ´leur se permettait des perceptions lĂ©onines. Une note annexĂ©e Ă  la pĂ©tition des Bayonnais nous donne les rĂ©ponses qui furent faites aux rĂ©clamations des messagers : la garantie des privilĂ©ges de la ville de Bayonne peut ĂŞtre l'objet d'une charte conçue «en termes gĂ©nĂ©raux» s'informer des concessions faites aux Dacquois, pour tâcher d'accommoder les Bayonnais; il importe qu'il y ait un tarif uniforme pour le sceau de Gascogne; le roi de France sera requis pour les lettres de marque, et le sĂ©nĂ©chal de Gascogne, pour l'affaire des baillis; c'est au sĂ©nĂ©chal de Guyenne de jurer pour le roi, qu'il prĂŞte serment s'il ne l'a dĂ©jĂ  fait». Qu’advint-il des voeux pour l'affranchissement des droits d'entrĂ©e et de sortie en Angleterre, pour l'Ă©galitĂ© de traitement entre les Ă©trangers et les voisins de Bayonne en matière pĂ©nale. C'Ă©taient les points auxquels la commune tenait le plus : ils furent catĂ©goriquement repoussĂ©s. Grande dĂ©ception pour PĂ©legrin de Vièle et ses amis. Gui Ferrier, nommĂ© sĂ©nĂ©chal de Gascogne Ă  la place de Johan de Havering (12 mars 1308), fut chargĂ© de notifier aux Bayonnais les rĂ©solutions de la couronne. Du reste, une affaire de sĂ©rieuse importance l'attendait sur notre frontière des PyrĂ©nĂ©es.

 

Louis-le-Hutin, fils ainĂ© de Philippe-le-Bel, devenu roi de Navarre par suite du dĂ©cès de la reine Jeanne, sa mère, visitait ses nouveaux Ă©tats, depuis bien longtemps dĂ©shĂ©ritĂ©s de la prĂ©sence du souverain. La Navarre, Ă  peu de chose près, Ă©tait administrĂ©e comme la Gascogne : un gouverneur, ayant les mĂŞmes fonctions que le sĂ©nĂ©chal de Guyenne, dirigeait le personnel militaire, financier et civil du royaume, sous la surveillance intermittente de lieutenants de roi, sorte d'inspecteurs de haut rang, investis, pour les cas de grave nĂ©cessitĂ©, des pleins pouvoirs de la royautĂ©. Philippe-le-Bel n'appela jamais que des Français aux fonctions de gouverneur. A la mort de Jeanne de Navarre, les cortès de Pampelune (1305) avaient dĂ©pĂŞchĂ© des ambassadeurs Ă  Paris, chargĂ©s de demander l'envoi immĂ©diat de Louis, fils ainĂ© de la reine dĂ©funte, pour procĂ©der, conformĂ©ment aux fueros, Ă  la solennitĂ© du couronnement. Philippe-le-Bel ne s'en souciait pas; il diffĂ©ra deux ans ce voyage : mais enfin, comme il fallut cĂ©der devant les lĂ©gitimes rĂ©clamations des Navarrais, le jeune prince Ă©tait parti, et il s'essayait prĂ©cisĂ©ment Ă  porter sa première couronne de roi, attendant, sans trop d'impatience, l'heure d'aller l'offrir, comme un chapeau de fleurs, Ă  l'idole passagère de ses courtes amours, Ă  sa femme Marguerite de Bourgogne, la future hĂ©roĂŻne des sinistres aventures de la tour de Nesle, lorsque Gui-Ferrier parut sur la frontière pyrĂ©nĂ©enne avec la mission d'arrĂŞter, d'accord avec lui, les prĂ©liminaires d'un traitĂ© d'extradition entre la Navarre et la Guyenne.

 

Ce document (Archives de Bayonne, Registre AA. 11, pag. 67), d'un rare intĂ©rĂŞt pour l'Ă©poque oĂą il se produisit, ne fut pourtant signĂ© que le 12 mars suivant (1308-1309) par Johan de Jomulhe, chevalier, seigneur de Juli-Castro, sĂ©nĂ©chal de Pampelune, pour le roi de Navarre, et par Gui Ferrier, chevalier, sĂ©nĂ©chal du duchĂ© de Guyenne, pour le roi d'Angleterre : il a pour but capital de mettre un terme aux actes de violence, meurtres, vols, brigandages, dont les deux pays Ă©taient le théâtre, avec une impunitĂ© absolue pour les coupables, lesquels Ă©chappaient au châtiment en traversant une frontière impossible Ă  garder. Pour le passĂ©, afin de rĂ©gler les indemnitĂ©s qui pouvaient ètre dues aux parties lĂ©sĂ©es depuis la dernière occupation de la Guyenne par les Français, des arbitres sont dĂ©signĂ©s : ce sont le chevalier Garcia Martinez de Olloqui, alcalde de la cour, et Johan Isarn, sergent d'armes, pour le roi de Navarre; le chevalier Gassernaud d'Espelette et Narremond-Durand de Viele, citoyen de Bayonne, pour la Guyenne.

 

Quant Ă  l'avenir, voici les principales dispositions :

 

Tout habitant du Labourd ou du reste du duché convaincu du accusé d'un cas de meurtre accompli en Guyenne, qui se réfugiera en Navarre, devra sur la requête du sénéchal de Gascogne et de ses officiers, leur être délivré par l'autorité espagnole. Par réciprocité, le meurtrier navarrais réfugié en Gascogne, devra être remis en mains des officiers du roi de Navarre. L'extradition s'appliquera aux larrons et détrousseurs de grands chemins ; afin d'éviter la formation des bandes qui courent le pays, que nul vilain ou fils de vilain n'aille en armes en compagnie de gens de haut parage; et celui d'entr'eux qui sera surpris en pareille compagnie sera mis en arrestation par le bailli, et détenu jusqu'à ce qu'il ait acquitté l'amende de 65 sols de Morlaas; chaque jour de prison sera complé au détenu pour 12 deniers morlans, un sol par jour. Le chevalier ne pourra amener avec lui, en voyage, plus de quatre compagnons, et le damoiseau plus de trois; la femme du chevalier, trois, et celle du damoiseau, deux, sous peine de l'amende de 66 sols ou de la prison, chaque jour également compté pour 12 deniers. Défense à qui que ce soit d'exiger le droit d'aubergade, si ce n'est de ses propres hommes; celui qui demandera indument à loger, et celui qui par peur subira cette exigence, seront tous deux punis de la peine de 66 sols morlans ou de la prison. Que personne sciemment n'accueille un banni, sous peine d'encourir à son tour la peine du bannissement. Ordre à tous les bannis d'évacuer le territoire des deux pays dans le délai de 30 jours; passé ce délai, les bannis seront livrés aux autorités dont ils relèvent. D'après la coutume de Bayonne, le banni arrêté en rupture de ban était pendu; il en était probablement de même en Navarre (Jules Balasque, Études historiques sur la ville de Bayonne, Tome 3, 1875 - books.google.fr).

 

Dans son voyage Ă  la frontière des PyrĂ©nĂ©es, Gui Ferrier avait pu constater dans le pays de Labourd l'insĂ©curitĂ© des roules, l'usurpation des domaines de la couronne, les excès de toute sorte auxquels s'abandonnait une noblesse Ă  demi sauvage, surtout l'impuissance du bailli Ă  faire respecter de qui que ce soit l'autoritĂ© royale. Que valait le traitĂ© d'extradition conclu avec la Navarre, si l'on n'avait pas en main la force nĂ©cessaire pour en exiger l'exĂ©cution ? A Bayonne, les difficultĂ©s ne manquaient pas non plus : on commençait Ă  ĂŞtre quelque peu las de la domination sans contre-poids de la famille de Vièle, devenue plus hautaine dans les mains de la nouvelle gĂ©nĂ©ration: Pierre-Arnaud le jeune, Raymond-Jean, Bernard, Laurent. Tant que Raymond-Durand restait debout sur la brèche avec Pelegrin, couvrant ses jeunes parents du prestige de son incontestable droiture non moins apprĂ©ciĂ©e des Ă©trangers nos voisins que de ses concitoyens, le mal n'Ă©tait pas grand; mais il Ă©tait facile de prĂ©voir que le jour oĂą il disparaitrait, la puissante famille aurait Ă  lutter contre de vives oppositions. La vieille faction aristocratique comptait encore de nombreux adhĂ©rents, tous plus ou moins hostiles aux de Vièle ; ils se recrutaient surtout parmi les riches propriĂ©taires des environs de Bayonne, dont les pères retirĂ©s des affaires avaient acquis des fiefs seigneuriaux ou s'Ă©taient alliĂ©s Ă  des familles seigneuriales : les Saubaignac Ă  Guiche, les Lalanne Ă  Saint-Etienne, les de France Ă  Villefranque, etc. Le plus influent de ces adversaires c'Ă©tait Arnaud-Sanz de Luc, seigneur de la maison noble de BĂ©riots, fermier de riches pĂŞcheries sur la Nive, et dont l'un des ancĂŞtres, au siècle dernier, avait occupĂ© le siĂ©ge Ă©piscopal de Bayonne (Jules Balasque, Études historiques sur la ville de Bayonne, Tome 3, 1875 - books.google.fr).

 

Acrostiche : PBPB

 

En basque, la formule Euskal Herria est attestée à partir du XVIe siècle (chez Joanes Leizarraga (1506-1601) en 1571). Comme pour les formes françaises, on désigne ainsi les régions peuplées de Basques. En 1643, le traité de religion Gero de Pedro de Axular, en langue basque, est le premier document connu qui décrit territorialement ce «Pays basque» en fournissant l'énumération des sept provinces qui le composent. Une telle description géographique demeure isolée. On note une nouvelle énumération des sept provinces (désignées comme «pays particuliers») constituant un Pays basque, cette fois en français sous la plume du chevalier Jean-Philippe de Béla (1709 - 1796) dans son Histoire des Basques rédigée entre 1761 et 1766. Au XIXe siècle, l'expression «Pays basque» est désormais d'usage courant en français (fr.wikipedia.org - Pays basque, Jean Loret, La Muze historique, Lettre en vers à madame la duchesse de Nemours (24 septembre 1664), 1664 - www.google.fr/books/edition).

 

Typologie

 

Le report de 2094 sur la date pivot 1309 donne 524.

 

L’histoire des Basques et du Pays Basque a commencé il y a des milliers d’années sur des terres qui sont maintenant connues sous le nom de Navarre. Ces terres ont dès le départ été nommées par les Romains sous le nom de Vasconia.

 

À l’époque Franco-wisigothe, les Vascons de Navarre qui étaient à la tête de tribus basques, défendent les institutions et un mode de vie très romain, contre des invasions germaniques. À partir de cette époque, fruit de l’assimilation vasconne, de nombreuses tribus basques disparaîtront des textes et on ne parlera désormais qu’uniquement des Vascons. La forme basque du mot Vascons était ’’euskaldunak’’, terme qui continue actuellement à être utilisé par les Basques. Dans d’autres langues, par contre, les noms utilisés pour les désigner ont été très souvent varié et ceci durant des siècles.A l’époque Franco-wisigothe, les Basques étaient connus sous le nom de «Vascons» (écrit aussi parfois Wascons). Plus tard, dans les chroniques carolingiennes, on a commencé à différencier les «Vascons» qui étaient sous le joug de gouvernements francs et ceux qui étaient indépendants, en utilisant pour ces derniers le terme de «Navarrais», ou le mot «Vascon», uniquement. Pour les Vascons sous gouvernement franc, le terme évoluera ultérieurement sous le nom actuel de Gascon.

 

Selon BartolomĂ© Bennassar : En fait aux V-VIIe siècle, les Basques qui vivent l’une des pĂ©riodes les plus dynamiques de leur histoire, loin d’être sur la dĂ©fensive sont conquĂ©rants.

 

Les Wisigoths pĂ©nĂ©trèrent en Espagne dès 414. L’IbĂ©rie Ă©tait alors aux mains des Vandales, installĂ©s en BĂ©tique (l’Andalousie actuelle), des Suèves et des Alains ; les Wisigoths vainquirent ces derniers, qui furent rejetĂ©s en Lusitanie, et harcelèrent les Vandales qui finirent par migrer vers l’Afrique romaine en 439. Toujours comme fĂ©dĂ©rĂ©, ThĂ©odoric Ier combattit aux cĂ´tĂ©s d’Aetius contre Attila, et y trouva la mort en 451.

 

Lorsque la paix avec les Romains fut conclue par le fœdus de 418, traité passé entre l’Empire romain et une cité ou un peuple étranger, Honorius accorda aux Wisigoths des terres dans la province Aquitaine seconde. La sédentarisation en Aquitaine a lieu après la mort de Wallia.

 

Le roi Euric (466-484) rompant le fœdus après la disparition de la famille impériale, agrandit son territoire aux dépens des Suèves qu’il battit en Hispanie en 468, et des Gallo-romains alliés aux Armoricains à la bataille de Déols, affrontant Ægidius et Ecdicius. Pampelune qui est depuis sa fondation un lieu de passage, était vasconne et s’appelait Iruñea. Or, ce sont les Romains qui fondent la ville actuelle connue comme Pompaelo ou Pompailon et à cette époque, sont bâtis des remparts. La ville sera envahie par les Barbares et rasée par les Germains au Ve siècle. En 472, elle est occupée par les Wisigoths, selon le témoignage écrit de Saint Isidore.

 

En 507, Clovis, roi des Francs et considéré comme le premier roi chrétien du royaume, chasse les Wisigoths qui étaient installés au nord des Pyrénées lors de la bataille de Vouillé. Cette victoire ouvre pour Clovis la route du Midi. Réussissant à conquérir Toulouse, ancienne capitale des Wisigoths, puis temporairement le Narbonnais qui sera repris par les Ostrogoths après la défaite du siège d’Arles, il s’empare de l’Aquitaine, de la Gascogne, du Languedoc et du Limousin, ce qui consacre la domination franque sur l’Auvergne. A partir de 561, une alliance basque entre les Vascons et les Aquitains permet de vaincre les Francs et de créer le "Principat de Vasconie" qui semble marquer la souveraineté d’un état Basque et dont l’apogée se situe autour de l’an 1000. Le terme "Vascon" donnera "Gascon" au nord germanisé (V se transformant en G), "Basques" au sud ibérique (V se lisant B).

 

Entrée en théorie depuis 507 dans le territoire franc, la province ecclésiastique des Neuf Peuples a fait auparavant partie de façon très dynamique du royaume goth des Balthes. La bataille de Vouillé n'a cependant mis fin ni à la royauté gothique, ni aux espérances des Goths. Tant que vécut Amalaric, le dernier descendant mâle des rois balthes, les tentatives de restauration sont manifestes.

 

A partir de ce moment les Vascons sont pris en étau, face à deux ennemis, les Francs au nord des Pyrénées et les Visigoths au sud. Plusieurs faits d’arme vont se produire. D’après les écrits de Barbero et Vigil, dans la seconde moitié du VIème siècle, les Vascons comme les Cantabres étaient des peuples indépendants que ni les Francs, ni les Wisigoths, ni les Suèves ne purent soumettre (Le Pays Basque au Moyen-Âge (du Ve au XIe siècle) - www.muturzikin.com).

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