Ambiorix VIII, 32 2053-2054 Garde toi Roy Gaulois de ton nepveu, Qui fera tant que ton unic fils, Sera meurtry à Vénus faisant veu, Accompagné de nuict que trois et six. Contexte Rappelons d'abord les faits principaux tels qu'on peut
les dégager du texte de César, les autres sources - Plutarque, Appien, Dion
Cassius, Suétone - ne nous étant pour ainsi dire d'aucun secours. Cette
année-là (54), César s'est attardé longtemps en Illyrie, puis dans le Nord de
l'Italie ; ce n'est qu'à la fin d'avril ou au début de mai qu'il regagne la
Gaule transalpine. A peine a-t-il rejoint son armée, stationnée en Picardie et
à l'embouchure de la Seine, où s'achève la construction des bateaux destinés au
débarquement en Bretagne, qu'il prend avec lui quatre légions, sur les sept
dont il disposait, et huit cents cavaliers pour aller mettre Ă la raison les
Trévires ; ce peuple, qui occupe un vaste territoire, limité par le Rhin,
la Lorraine, la Meuse et le Sud des Ardennes, est tiraillé entre deux hommes,
l'un gagné à la cause romaine, Cingétorix, l'autre farouche adversaire des
envahisseurs, Indutiomar, celui-ci empêche les Trévires de participer aux
assemblées réunies par César, et masse en secret des troupes dans la forêt
ardennaise. César parvient à restaurer l'influence de Cingétorix, par une
action personnelle sur les notables trévires, et à isoler Indutiomar qui se
soumet. Revenu près de sa flotte de débarquement, qui est
rassemblée à Portus Itius, le général doit déjouer les manœuvres du chef héduen
Dumnorix, qui se trouve au camp avec la plupart des autres chefs de la Gaule :
en effet César est décidé à les emmener en Bretagne avec lui parce qu'il craint
un soulèvement de la Gaule en son absence, et Dumnorix, qui a déjà manifesté
son hostilité aux Romains et son ambition personnelle dès l'arrivée de César en
Gaule, cherche à les détourner d'accompagner le corps expéditionnaire.
Finalement, au bout d'un mois, le jour de l'embarquement, Dumnorix s'enfuit
avec les cavaliers héduens ; César lance à ses trousses un détachement de
cavalerie qui le rattrape et le tue. Après son retour de Bretagne, peu avant l'équinoxe
d'automne, soit vers le 15-18 septembre, CĂ©sar arrĂŞte le dispositif de ses
unités pour l'hiver 54-53 : au lieu de les grouper comme les années
précédentes, il choisit de les disséminer dans la Gaule Belgique et le Nord de
la Celtique, pour faciliter le ravitaillement raréfié par la sécheresse ; on
trouve ainsi de l'Ouest à l'Est : - une légion dans l'Orne, chez les Esuviens, - une chez les Bellovaques dans la région de Beauvais, - deux autres à proximité d'Amiens, - la cinquième dans le Boulonnais chez les Morins, et trois légions dispersées au
Nord-Est : - une au pays des Nerviens, peut-ĂŞtre Ă Binche, sous le
commandement de Quintus Cicéron, - une aux confins des Rèmes et des Trévires, près de la
Meuse, sans doute à proximité de Luxembourg, aux ordres de Labiénus, -la dernière, renforcée de cinq cohortes, en flèche chez
les redoutables Eburons, à Atuatuca, qu'on identifie d'ordinaire avec Tongres. Mais pendant que les légions faisaient mouvement pour
gagner leurs quartiers respectifs (derniers jours de septembre), une révolte
éclata chez les Carnutes (région de Chartres), où le roi Tasget, installé par
César deux ans plus tôt, fut assassiné par le clan hostile à Rome ; César y
détacha aussitôt, pour tout l'hiver, une des deux légions stationnées à Amiens
; dorénavant, la dispersion était totale, bien que, à l'exception des deux
légions de l'Ouest, aucune des autres ne fût distante de sa voisine la plus
proche de plus de cent milles (= 150 km. environ). Or, la révolte des Carnutes n'était que le prélude des
événements beaucoup plus graves qui se déroulèrent entre le milieu d'octobre et
le début de novembre. 15 jours après l'arrivée des troupes dans leurs
cantonnements respectifs, nous dit CĂ©sar, les
Eburons, commandés par un des chefs les plus remarquables de la résistance
gauloise, Ambiorix, attaquèrent le camp d'Atuatuca, situé à la pointe Nord-Est
du dispositif, et, après avoir amené par la ruse les quinze cohortes qui le
défendaient à le quitter, massacrèrent presque tout l'effectif ; Suétone
mentionne ce désastre comme un des trois grands revers que César a subis au
cours de la guerre des Gaules, avec la destruction de la flotte en 55 et l'Ă©chec
devant Gergovie en 52. Dans les jours suivants, par une réaction en chaîne,
les Nerviens et leurs voisins les Atuatuques vont attaquer le camp de Quintus
Cicéron, frère de l'orateur, et lès Trévires celui de Labiénus, c'est-à -dire
les deux autres camps du Nord-Est, tandis qu'à l'Ouest des éléments armoricains viennent menacer et
immobiliser la légion stationnée dans l'Orne. Les messagers envoyés à César se faisant intercepter et
massacrer, le général ne fut informé des événements du Nord-Est qu'au bout
d'une dizaine de jours ; aussitôt il vole au secours de Cicéron-le-Jeune, avec
deux lĂ©gions prises l'une Ă Amiens, l'autre dans le Boulonnais, et arrive Ă
temps (premiers jours de novembre) pour dégager son lieutenant qui n'avait plus
qu'un homme valide sur dix, après avoir infligé une défaite cuisante aux
Nerviens. A la nouvelle de cette intervention victorieuse, les Trévires lèvent
le siège du camp de Labiénus et les Armoricains
s'éloignent de la légion stationnée en Normandie. La situation militaire est
donc rétablie ; mais l'agitation politique continue : dans presque toute
la Gaule se multiplient les réunions et les délibérations clandestines ;
César, pour la première fois depuis le début de la guerre, décide de ne pas
quitter la Gaule, tant la situation lui paraît inquiétante. De fait, un coup
d'état antiromain, semblable à la révolte qui a eu lieu chez les Carnutes, se
produit chez les Sénons ; puis Indutiomar, l'indomptable Trévire, qui n'a
pas cessé d'agir avec énergie, réunit une assemblée armée, concilium armatum,
qui décide de bannir son rival, Cingétorix, l'allié de César, et de déclencher
une offensive de grand style, avec l'appui des Eburons et des Nerviens :
la première phase des opérations consistera pour eux à traverser le pays des
Rèmes, amis des Romains, afin d'unir leurs forces à celles des Sénons (région
de Melun et de Sens) et des Carnutes ; heureusement, Labiénus, averti par
Cingétorix, attire Indutiomar dans un piège, s'empare de lui par surprise et le
tue (fin décembre ?). La Gaule redevient provisoirement «un peu plus calme» (Jean
Beaujeu, Les soulèvements des 54 dans le Nord de la Gaule et la véracité de
César. In: Revue du Nord, tome 40, n°160, Octobre-décembre 1958 - www.persee.fr). Voeu de César Celui qui fait un voeu ne serait ni le "Roy",
ni le "fils", ni le "nepveu" mais CĂ©sar, personnage fantĂ´me
du quatrain comme Pompée dans l’interprétation du quatrain III, 47 Au moment où la dépêche partit du camp de Cicéron, il y
avait plus d'une semaine que le siége était commencé; il y avait au moins douze
jours que le corps d’armée de Sabinus et de Cotta avait été détruit ; et
cependant César n'avait encore aucune nouvelle ni de l’un ni de l'autre
évènement : il ne les apprit que par la lettre de Cicéron. Ce fait, qu'on
rejetterait comme incroyable, si CĂ©sar lui-mĂŞme ne l'attestait, ne peut
s'expliquer que par une interruption rigoureuse des communications dans les
cités de la Belgique, même dans celles qui restaient encore paisibles ; ce qui
dénotait un accord effrayant pour les Romains entre presque toutes les nations
du nord. A la lecture de la dépêche,
CĂ©sar fut saisi d'une violente douleur; il jura de ne plus couper ni sa barbe
ni ses cheveux, que le meurtre de ses deux lieutenans et le désastre de leur
armée ne fussent pleinement vengés : "Auditâ clade Titurianå, barbam capillumque summisit, nec antè
demsit quà m vindicasset" (Sueton. Jul. Cæs. n. 67) (Amédée
Thierry, Histoire des Gaulois depuis les temps les plus reculĂ©s jusqu'Ă
l'entière soumission de la Gaule à la domination Romaine, Tome 3, 1842 -
books.google.fr). Ce qui fait dire Ă certains : Il raconte, dans
ses Commentaires, que dans sa douleur
d'avoir subi un échec de la part des Gaulois, il avait fait vœu à Vénus de
laisser pousser ses cheveux et sa barbe jusqu'à ce qu'il eût rasé les villes
des Eburons et des Nerviens. Il nous donne, par cette déclaration, une
grande idée de sa force d'âme, et si ce trait n'était au fond qu'une gasconnade
sublime, on lui en saurait beaucoup plus de gré. On sait, en effet, que César
avait plus de lauriers que de cheveux et qu'il portait Ă l'ordinaire une
couronne triomphale en guise de faux toupet (Hix,
Notes sur le deuxième volume de la Vie de Jules César, La vie parisienne:
magazine mensuel artistique et littĂ©raire, 2 Juin 1866 - books.google.fr). VĂ©nus Ă
l'Armoricaine La VĂ©nus de Quinipily est une statue antique aux origines
païennes incertaines. Elle est située dans les ruines du château de Quinipily,
Ă environ 1,5 km au sud-est de Baud, en direction de
Hennebont, dans le Morbihan, en Bretagne. Cette statue en granit haute
de 2,15 m, est découverte dans la maison de la Couarde à Castennec, près de
Saint-Nicolas-des-Eaux, sur la commune de Bieuzy-les-Eaux. Un manuscrit
(Bibliothèque Nationale de Paris) de 1668, écrit par un moine de Saint-Gildas
de Rhuys, la mentionne : «Proche du timbre, il y avait, sur une petite butte
élevée, une statue de pierre de grain, qui représentait une femme debout, toute
nue, haute de sept pieds, qui était certainement l’ydole de la Déesse Vénus.
Cette figure était plantée là , de temps immémorial, et la populace l'appelait
communément la Vieille de la Couart, ou Couarde, et y avait duré jusqu'en
1660.» En 1661, objet d'un culte païen, elle est jetée dans le Blavet, à la
demande de l'Ă©vĂŞque de Vannes, Charles de Rosmadec. En 1664, elle est sortie de
la rivière, par les gens du pays. En 1670, elle est mutilĂ©e, puis jetĂ©e Ă
nouveau dans la rivière. En 1695, elle en est retirée par Pierre de Lannion,
seigneur de Quinipily, qui entre, d'ailleurs, Ă ce sujet, en conflit avec le
duc de Rohan, et la fait transporter dans son château de Baud (fr.wikipedia.org -
VĂ©nus de Quinipily). La statue repose
sur un piedestal (qui n'aurait été fait qu'en 1696, probablement quand la
statue a été transférée au château de Quinipily) comportant 3 inscriptions
latines dont une dit :: “Veneri Victric, C.I.C.”
(Caius Julius Cesar en voeu à Vénus Victorieuse), et une autre dit : “Venus
armoricorum oraculum duce Julio C...” (Venus, oracle des Armoricains, sous
Jules CĂ©sar...). Il est connu que Jules
César, descendant de Vénus par Enée, portait (selon Dion) un cachet à Venus
Victrix, et que Venus Victrix aurait été son mot d'ordre à la veille de la
bataille de Pharsale. Mais la statue est certainement antérieure au
piedestal ; celui ci rappelle peut être une légende encore courante au 17
ème siècle ; selon le G.B., elle aurait été connue autrefois sous le nom de
Vénus de la Couarde, la Couarde étant aussi le nom d'une presqu'ile formée par
la rivière Blavet près de Bieuzy. Dans les ruines du chà teau de Quinipily, on a
trouvé, vers 1820, deux autres statues de granit representant des hommes armés
de massues (peut ĂŞtre des Hercules gaulois ?), du mĂŞme travail ancien et
grossier que la VĂ©nus. Ce sont probablement les seules statues anciennes en
Petite-Bretagne ; le menhir “anthropomorphique" à Kervédal, près de
Penmarch, est un menhir tombé dont le bas représenterait le corps d'une femme,
et le haut la tĂŞte d'un cheval (Pen-march = tĂŞte de cheval), mais sans qu'on en
soit certain (Max
Gilbert, Pierres mégalithiques (menhirs et dolmens) en Normandie, 1956 -
books.google.fr). "trois & six" Malgré les pertes énormes qu'ils avaient éprouvées, les
Nerviens ne tardent pas à se remettre de ce désastre. Leur cité est réorganisée
par les Romains, avec Bavai (Bagacum) pour chef-lieu. Leur territoire est
limité d'un côté par l'Escaut, de l'autre par la mer et vers l'est par les
Deux-Helpes. Renommés par leur force et leur bravoure, les Nerviens
deviennent d'utiles auxiliaires pour l'armée romaine. A la grande journée de Pharsale, ils combattent vaillamment
pour Jules-César, qui naguères les avait vaincus (Mémoires
de la société d'agriculture, sciences & arts centrale du département du
Nord séant a Douai, 1861 - books.google.fr). Toutes les populations du pays qui forme aujourd'hui la
Belgique flamingante et wallonne tenaient leur place dans les armées romaines.
En voici l'énumération, telle que la donne la Notice de l'empire, rédigée au
commencement du Ve siècle. Les Nerviens
fournissent une légion (qui finit par passer dans l'empire d'Orient), deux
corps d'archers, deux cohortes (portant
les numéros trois et six, ce qui suppose qu'il y en avait eu quatre
autres), et un corps détaché (Henri
Guillaume Moke, La Belgique ancienne et ses origines gauloises, germaniques et
franques, Volume 13, 1855 - books.google.fr). DĂ©jĂ dans le quatrain VI, 82 - GĂ©nocides - 1985-1986, il
serait question du réemploi des Gaulois dans les armées romaines après la
guerre des Gaules. "nuit" La première des questions que l'on peut se poser est
celle de l'adhésion de Lucain aux conceptions stoïciennes. La réponse est
nuancée. Certes, l'on retrouve dans la Pharsale la présence du pneuma igné dont
la circulation anime les différentes parties de l'univers et entretient sa
cohésion (ignea uirtus, IX, 7), ainsi que quelques références à un ordre
cosmique traditionnel (cf. par ex. I, 89) ; on y rencontre mĂŞme des
allusions assez nettes à la zone éthérée, exempte des orages comme doit l'être
l'âme du sage (II, 267), et réservée, du moins dans sa partie inférieure, au
séjour des mânes illustres, comme ceux de Pompée (IX, 5-9). Toutefois, la Pharsale
est surtout marquée par la prédominance des images du désordre cosmique :
déluge (V, 653 sqq. ; IV, 1 10-120) et embrasement (I, 655-657) renvoient au
tableau de la fin du monde (II, 289-292; VIII, 134-137), caractérisée par la
confusion des Éléments (monts sombrant dans les mers, astres s 'abattant sur le
sol, effondrement des hauteurs de l'Ă©ther et dislocation de la terre) - sans
qu'apparaisse d'ailleurs la moindre perspective de régénération. De ce motif de
la ruine cosmique, cet Ă©croulement de l'univers dont s'est rompue l'invisible
charpente et qui sombre dans le chaos, nous retiendrons, Ă titre
d'illustration, l'exemple du chant V : Tune superum
conuexa tremunt, atque arduus axis Insonuit motaque
poli compage laborat. Extimiuit natura
chaos; rupisse videntur Concordes elementa
moras, rursusque redire Nox mânes mixtura
deis... (Alors les séjours des dieux tremblent, et le pôle élevé
retentit et souffre sous l'Ă©branlement de l'assemblage du ciel. La nature
craignit le chaos. On croirait que les éléments ont rompu leurs traités
d'alliance et que va revenir la nuit qui mêlera les mânes aux dieux : V,
632-636). Si le cataclysme est ici évoqué à propos de la tempête et
revêt donc une valeur hyperbolique, il peut également apparaître dans des circonstances
plus significatives : ce peut être l'action maléfique des sorcières (VI, 476
sqq.), mais aussi et surtout, par le jeu du parallélisme institué par les
Stoïciens, au premier rang desquels Sénèque, entre ordre social et ordre
cosmique, celle de la guerre civile. Ainsi la rupture de la concordia entre les
hommes entraĂ®ne-t-elle celle des foedera mundi (I, 80) rĂ©duisant l'univers Ă
une machina discors (I, 75-80) grinçante et déréglée. L'allusion au recul du
soleil, au matin de Pharsale, en est une autre preuve, et confère en outre au
combat fratricide une dimension mythique, qui l'assimile au crime des deux
frères mycéniens, Atrée et Thyeste. Lucain prend donc appui sur les conceptions
de son temps, mais pour en tirer des effets poétiques dans une optique qui lui
est propre. De même, la répartition géographique des éléments, quand elle n'est
pas une simple référence à valeur métonymique3, fait apparaître des tensions
entre eau et feu, Ă©ther et terre, terre et mer, ainsi qu'entre nord et sud,
chaud et froid; elle révèle aussi l'existence de régions «névralgiques» telles
que les Syrtes et la Libye, marquées par la violence excessive des Eléments et
l'indétermination fondamentale de leur nature. Ces régions prennent toute leur
importance au chant IX, où elles sont le théâtre des exploits de Caton (Annick
Loupiac, La poétique des éléments dans la Pharsale. In: Bulletin de
l'Association Guillaume Budé, n°3, octobre 1991 - www.persee.fr). Lucain est un poète pour qui Pharsale représente une
«heure étoilée» de la romanité Ainsi, quand se brisera le lien du monde ; quand, l’heure
suprême venant clore tant de siècles, tout s’en retournera vers l’antique
chaos, on verra se heurter les Ă©toiles en guerre, et le feu des astres lutter
contre les eaux : la terre, rejetant la mer, lui refusera la ceinture de ses
rivages (Chant I) (Revue
des Ă©tudes latines, 1993 - books.google.fr, fr.wikisource.org -
La Pharsale - Chant I). "Garde toi" : trahison En -58, lors de la migration des Helvètes, Dumnorix agit
pour autoriser leur passage sur les terres séquanes. Puis, il usa de son
influence sur le peuple pour empêcher la livraison de blé que les Éduens
avaient promis Ă CĂ©sar. Enfin, lors de la bataille des romains contre les
Helvètes, il s'enfuit avec sa cavalerie des rangs romains pour ne pas combattre
ces derniers. Il fut dénoncé par le vergobret Liscus et son propre frère
Diviciacos. CĂ©sar lui pardonna pour ne pas perturber les liens amicaux qu'il
entretenait avec Diviciacos, mais le fit surveiller. Il continua cependant Ă
comploter. En -54, il complote contre CĂ©sar qui voulait l'obliger Ă le suivre
dans son invasion de la Bretagne (actuelle Grande-Bretagne) pour le surveiller.
Dumnorix s'enfuit avec sa cavalerie. César ordonna qu'on le ramenât et qu'on le
tuât s'il résistait. Dumnorix fut ainsi tué et sa cavalerie rejoignit les armées
de CĂ©sar (fr.wikipedia.org -
Dumnorix). Si CĂ©sar s'est
aussi longuement étendu sur l'épisode de la défection de Dumniorix lors de la
bataille contre les helvètes, c'est sans doute pour faire comprendre a
posteriori Ă ses lecteurs quels ferments de trahison Ă©taient Ă l'Ĺ“uvre chez les
Éduens dès les débuts de la guerre, ferments contre lesquels sa conduite
généreuse n'avait rien pu. Pour ce faire, il a proposé, de la situation
politique, une analyse qui transposait en Gaule des réalités romaines. Vraie ou
fausse, peu importe ici : nous aimerions plutĂ´t savoir si le proconsul
avait perçu ce type d'oppositions dès 58. A s'en tenir aux seuls faits indiqués
par César, on voit celui-ci intervenir de manière sans cesse plus forte dans
les affaires intérieures des peuples gaulois - nominations de rois, soutiens
apportés à tel chef contre tel autre, convocations régulières d'«assemblées
générales» (ne pas y venir est interprété comme un acte d'hostilité). Surtout,
à partir de l'année 55, les mesures de contrainte se multiplient. D'abord,
CĂ©sar exige des otages de plus en plus nombreux. Lors de la guerre contre les
Belges, en 57, il avait sélectionné ces otages parmi les chefs et leurs
familles. Ainsi, les Rèmes avaient donné les enfants de leurs principaux
citoyens, les Suessions les premiers personnages de leur État et les deux fils
du roi Galba lui-même, etc. En 55, il réclame aux
Morins un grand nombre d'otages, et il fait de mĂŞme en Bretagne, doublant leur
nombre après la «trahison» des Bretons. L'année suivante, 200 otages trévires
dont le fils et tous les proches d'Indutiomaros. Lors de la seconde expédition
en Bretagne, César rassemble les chefs de toutes les nations : il avait résolu
de n'en laisser en Gaule qu'un tout petit nombre, ceux dont il était sûr, et
d'emmener les autres comme otages parce qu'il craignait un soulèvement de la
Gaule en son absence. En 52, la
reddition de Vellaunodunum est acceptée contre 600 otages (plus armes et
chevaux). De «grands nombres» en furent ultérieurement réclamés aux Arvernes,
aux Bellovaques et à leurs alliés, aux Carnutes. Enfin, tous les peuples, en
51, sont contraints d'en livrer comme gages de la paix généralisée. Combien de
milliers de ces otages gaulois et bretons, qui suivirent enchaînés les
campagnes, furent cantonnĂ©s dans les quartiers d'hiver ou regroupĂ©s comme Ă
Noviodunum sous la garde d'une garnison ? Les chiffres manquent, mais leur
progression semble avérée. De même, les mesures se multiplient pour punir les
actes de «trahison». Le thème de la perfidie prend une place croissante au fil
de la Guerre des Gaules. Dès le début du livre I, César exprime des doutes sur
la fidélité des Éduens ou du moins de certains de leurs chefs, tout en
accompagnant ses propres interrogations d'une formule équivalant à «non, ce
n'est pas possible : les bienfaits de Rome à leur égard ont été et demeurent
trop nombreux» ; la répétition périodique empêche le lecteur d'éprouver une
quelconque surprise lorsqu'il apprend
enfin qu'en 52 les «frères de sang du peuple romain» ont rejoint
l'insurrection. Les rapports au SĂ©nat n'avaient dĂ», Ă aucun moment, laisser
supposer une telle trahison. Que César, en dépit de ses soupçons ait laissé dans une place éduenne ses
bagages, son ravitaillement, ses caisses et les otages reçus des cités
gauloises s'expliquait : nul homme loyal ne pouvait accepter l'idée d'un tel
forfait ! Bien qu'il dût ultérieurement faire acte de clémence, notamment en
restituant leurs prisonniers d'Alésia, César décoche aux Éduens des traits féroces , dépeignant leur humiliation lorsque les cités leur
refusèrent le commandement suprême ; quant aux trois chefs qui tombèrent
entre ses mains lors de la «bataille de cavalerie» avant le siège d'Alésia,
leur sort nous est inconnu mais ne peut guère susciter l'envie. C'est par la
plume également que César se venge rétrospectivement de la trahison de
Teutomatos, roi des Nitiobroges (de la région d'Agen) dont le père, Ollovico,
avait reçu du Sénat le titre d'ami et qui avait rejoint Vercingétorix avec une
forte troupe de cavaliers de sa nation et des mercenaires qu'il avait recrutés
en Aquitaine. Lors de l'assaut contre Gergovie, ce Teutomatos fut surpris dans
sa tente, oĂą il faisait la sieste, et Ă©chappa Ă grand-peine aux soldats qui y
entraient pour faire du butin ; il s'enfuit Ă demi nu. Deux hommes furent, eux, poursuivis d'une
haine inexpiable Ambiorix , d'abord, le roi Ă©buron qui
avait tendu un si «beau» piège en 54 à Sabinus et Cotta. César, l'année
suivante, organisa une véritable chasse à l'homme, mettant le pays éburon à feu
et à sang, faisant «des efforts infinis» pour capturer le fugitif. En vain :
Souvent, avec une cavalerie battant le pays dans tous les sens en si nombreux
détachements, il arriva qu'on fît des prisonniers qui venaient de voir passer
Ambiorix en fuite et le cherchaient des yeux, assurant qu'il n'Ă©tait pas encore
tout à fait hors de vue : on espérait alors l'atteindre et l'on faisait des
efforts infinis ; soutenu par l'idée d'entrer dans les bonnes grâces de
César, on dépassait presque la limite des forces humaines et toujours il s'en
fallait d'un rien qu'on n'atteignît le but tant désiré : lui, cependant,
trouvait des cachettes ou des bois épais qui le dérobaient et à la faveur de la
nuit il gagnait d'autres contrées, dans une direction nouvelle, sans autre
escorte que quatre cavaliers Ă qui seuls il osait confier sa vie (Christian
Goudineau, César et la Gaule, 2000 - books.google.fr). Cingétorix est un
chef gaulois, du pays de Trèves, vivait l'an 60 avant J.-C. Par jalousie et
par ambition, il se mit à la tête du parti des Romains, que son beau-père,
Indutiomar, combattait avec autant de patriotisme que d'habileté. A l'approche de l'armée de César, il
courut, avec la plupart des nobles, se joindre au général romain, et son rival
fut contraint de se soumettre. Le proconsul, récompensant la trahison, retint
Indutiomar prisonnier, et signifia à sa nation qu'elle eût à reconnaître
Cingétorix pour son magistrat suprême. Mais la soumission des Trévires ne
fut pas longue. Sollicités par l'infatigable Intudiomar, ils se levèrent en
masse, l'an 53, et déclarèrent Cingétorix ennemi de la patrie. Le banni se
réfugia aussitôt dans le camp de Labienus, l'un des lieutenants de César,
l'informa des résolutions du conseil et des plans d'Indutiomar; et bientôt une
sanglante défaite essuyée par ses compatriotes et la mort d'Indutiomar, tombé
sur le champ de bataille, le remirent Ă la tĂŞte du gouvernement. Cependant les
Trévires secouèrent encore une fois le joug; mais Labienus remporta, en l'an
51, une seconde victoire, qui soumit enfin complétement cette courageuse nation
(Nouvelle
biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Tome
10, 1854 - books.google.fr). Neveu et fils De bonne heure les
Romains avaient distinguĂ© Ambiorix, et CĂ©sar fit tout pour se l'attacher Ă
l'issue de cette campagne où les Aduatikes furent si cruellement traités :
il rendit à Ambiorix son fils et son neveu, détenus comme otages chez ce peuple; il lui donna encore d'autres marques
de sa faveur. Toutefois, cette
amitié intéressée ne séduisit point le chef éburon. Plus que tous les
autres chefs patriotes, plus qu'Indutiomar lui-mĂŞme, au fond il haissait les
Romains; mais, habile Ă dissimuler ses sentiments, il attendit avec patience
l'heure favorable. L'absence de CĂ©sar pendant son imprudente excursion en
Bretagne, et l'incurie de Labienus, lui permirent de se concerter Ă son aise
avec les mécontents des diverses parties de la Gaule; il le fit malgré
l'opposition de son collègue Cativolke, que l'âge et la maladie rendaient
timide et incertain. DĂ©jĂ s'organisait par ses soins une vaste conspiration
qui, ayant son foyer en Belgique, s'étendait de là dans les cités du centre et
de l'ouest, lorsque le retour de César en arrêta les progrès. Tout fut conduit
avec tant de mystère, que non-seulement les Romains, mais encore celles des
nations gauloises qu'on savait dévouées aux Romains, n'en conçurent aucun soupçon.
Le Trévire Indutiomar, rentré dans ses foyers après l'expédition de Bretagne,
mit au service d'Ambiorix son crédit et son infatigable activité; il alla
trouver Cativolke, l'aiguillonna, finit par entraîner le vieillard indécis, et
obtint de lui qu'il ne s'opposerait pas à l'armement en masse des Éburons, et
qu'il aiderait même son collègue dans toutes les occasions importantes. Il fut
convenu, entre les conjurés belges et armoricains,
qu'on attendrait l'arrivée de César en Italie et la dispersion des troupes
romaines dans les quartiers, pour donner le signal de la guerre et attaquer en
mĂŞme temps sur tous les points. Cette vaste conjuration nationale, dont
Ambiorix était en droit d'espérer la délivrance de la Gaule, échoua par la
précipitation des Carnutes. Leurs mouvements donnèrent l'alarme à César, qui
resta dans les Gaules et envoya deux de ses lieutenants, T. Saburius et Q.
Cotta, prendre leurs quartiers d'hiver dans le fort d'Aduatuca, sur le
territoire même des Éburons (Nouvelle
biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours:
Alf-Ara, 1859 - books.google.fr). Les bienfaits romains envers certains Gaulois visaient Ă
diviser leurs peuples et Ă les soumettre Ă l'envahisseur. Mais rien ne dit que
le neveu et le fils d'Ambiorix aient comploté contre lui. Lien avec le
quatrain précédent et le suivant Le quatrain VIII, 31 porterait sur la Ligue de Cambrai. Sous Auguste, Bavai devint la cité et la capitale du
peuple Nervien. Par suite des distinctions qu'Auguste accorda Ă cette nation,
on peut croire qu'il agrandit aussi son territoire, en y ajoutant Cambrai et
une partie du Cambrésis, afin de la rendre par son étendue la première et la
plus considérable des provinces Belgiques. C'est
ce qui résulte des limites de l'ancien diocèse de Cambrai, dont la juridiction
comprenait tout le pays des Nerviens. Cette circonscription des évêchés n'a
eu lieu, il est vrai, qu'après la conversion de Clovis, au commencement du
sixième siècle ; mais par l'accord unanime de tous les auteurs, tant
ecclésiastiques que autres, et par les anciens titres, il conste que la
première circonscription des diocèses était parfaitement conforme à la
juridiction civile des peuples qui étaient sous leur dépendance. Dans le
principe l'évêché de Cambrai releva de celui de Rheims; il confinait à l'orient
au diocèse de Tongres, sur lequel même St. Remi revendiqua la suprématie de son
évêché de Rheims, en 513; mais bientôt après, vers l'an 600, lorsque St. Géry
fut évêque de Cambrai, son diocèse tint le premier rang; celui d'Arras même y
fut réuni pendant quelque temps, et il subsista ainsi pendant mille ans,
jusqu'au règne de Philippe II, roi d'Espagne (Pierre
Jacques Baert, MĂ©moire sur les campagnes de CĂ©sar dans la Belgique et
particulièrement sur la position du Camp de Q. Cicéron chez les Nerviens, 1833
- books.google.fr). On peut donc rapporter au temps d’Agrippa la réunion de
Cambrai au territoire des Nerviens, en mĂŞme temps que cette ville cessait
d'appartenir aux Ambiens. Le concile de Sardique de 347 marquait que l'Ă©vĂŞque de
Cambrai était celui des Nerviens (Société
littéraire de Bruxelles. Mémoires couronnés, Volume 1 ;Volumes
1770 Ă 1772, 1771 - books.google.fr). Le quatrain suivant VIII, 34 - Jules CĂ©sar et la Guerre
des Gaules - 2055 porterait sur la bataille contre les Helvètes de -58. On remarque une intercalation de quatrains d'Histoire
romaine et de quatrains portant sur le tournant du XVe-XVIe. Typologie Le report de 2054 sur la date pivot -54 donne -2162. Par ordre «chronologique», en remontant jusqu'à la
division des langues, «anno mundi 1790, ante Christi nativitatem 2172», Johan
Jacob Fries (Frisius), dans Bibliotheca
philosophorum classicorum auctorum
chronologica, suit la succession de ce qu'il appelle les «philosophes»,
jusqu'au XVe siècle de notre ère, avec une notice biographique et doctrinale
sur chacun d'eux. Le premier philosophe
serait donc un Celtibère du nom de Samothès vivant en 2162 av. J.-C. et
apparenté à Tubal, fils du Japhet biblique. Les jalons suivants sont de la
même veine : les Druides, Prométhée, les Patriarches, Hermès
Trismégiste,... Orphée, Homère, les poètes épiques et les Sept Sages. À partir
des Milésiens, Frisius s'inspire très étroitement des développements de
Morelli. Il suit ainsi la lignée de Phérécyde, Pythagore, Télaugès, Empédocle
et Xénophane, Zénon et les Atomistes. Héraclite est traité en solitaire, mais
Frisius connaît ses «Lettres» éditées chez Aldus, et son opposition légendaire
à Démocrite (qui «s'en moquait, tandis qu'Héraclite pleurait...»). L'A. suit
toujours Morelli en résumant la pensée de Parménide, mais il ignore
complètement les Sophistes, excepté Thrasymaque, «disciple d'Isocrate et de
Platon» (Léonce
Paquet, Yvon Lafrance, Hélène Longpré, Les présocratiques: bibliographie
analytique, 1450-1879 : III Supplément, 1995 - books.google.fr). La Tenture de l’Histoire des Gaules (ca 1530) est conservée au Musée départemental de l’Oise à Beauvais et fait partie du Trésor de la cathédrale de Beauvais. Ces cinq pièces, réalisées après le traité de Cambrai de 1529, représentent, en neuf tableaux, dix rois gaulois mythiques – de Samothès à Francus – censés avoir régné en Gaule, de l’époque de Noé à la veille de la conquête de Jules César. Bien que François Ier ne reconduise pas Jean Lemaire de Belges à la charge d’historiographe de la cour de France au décès de Louis XII, l’ensemble de la tapisserie est une mise en scène des Illustrations de la Gaule et singularitez de Troye (1509-1512) (Etienne Bourdon, François Ier et les Gaulois, la Tenture de l’Histoire des Gaules (Beauvais, vers 1530), Parlement[s], Revue d'histoire politique, 2020/2 (N° 32) - www.cairn.info). |