Astronomie et religion
Astronomie et religion

 

VIII, 71

 

2082-2083

 

Croistra le nombres si grand des astronomes

Chassez, bannis & liures censurez.

L'An mil six cens & sept par sacre glomes,

Que nul aux sacres ne seront asseurez.

 

Glomes

 

Glomus in sacris crustulum cymbi figura, & oleo coctum appellatur (gâteau frit que les romains offroient dans les sacrifices) (remacle.org - Sextus Pompeius Festus, De la signification des mots, traduit par M. A. Savagner, 1846).

 

Cf. Caton, Economie rurale, ch. LXXIX, et Varron, de Ling. Lat., lib. v, § 107, qui écrivent globum. C'est cette circonstance qui nous a déterminé à regarder le mot cymbi comme altéré, et à le traduire, à tout hasard, par boule (Sextus Pompeius Festus, De la signification des mots, traduit par M. A. Savagner, 1846 - books.google.fr, Theodorus Janssonius Almeloveen, Lexicon philologicum, etymologicum sacrum, Tome I, 1697 - books.google.fr).

 

Varron écrit à ce sujet :

 

Globus, gâteau en forme de boule, composé d'une poignée de farine délayée dans de l’huile, doit son nom à sa rondeur.  … Le pain (panis) doit son nom à la forme qu’on lui donnait autrefois, et qui était celle d’un peloton de laine (panus) (Macrobe (Oeuvres complètes), Varron (De la langue latine), Pomponius Méla (Oeuvres complètes), 1850 - books.google.fr, Séverine Clément-Tarantino, La ‘cuisine’ de Virgile. À propos du centon virgilien De panificio, Dictynna, 10, 2013 - dictynna.revues.org).

 

Festus Grammaticus, Sextus Pompeius Festus est un grammairien latin de la fin du IIe siècle ap. J.-C, ayant peut-être vécu à Narbo (Narbonne). Il avait composé, sous le titre de De Significatione Verborum, une sorte de dictionnaire précieux pour la connaissance des antiquités romaines, de la langue latine et de la mythologie.Cet ouvrage est une sorte d'abrégé du traité De Verborum Significatu de Verrius Flaccus, qui n'est pas parvenu jusqu'à nous. Il est d'ailleurs à noter que l'ouvrage de Festus ne nous est lui-même parvenu que partiellement sa deuxième moitié), et de surcroît très mutilé et fut lui-même abrégé par Paul Diacre. Il ne reste, outre l'abrégé de Paul Diacre, que des fragments de Festus lui-même, trouvés dans les manuscrits de Pomponius Laetus (fr.wikipedia.org - Festus Grammaticus).

 

Le "sacre" au singulier - il existe une variante avec "sacrees" (le glomus était un gâteau destiné aux sacrifices) - aurait rapport avec la Fête-Dieu (cf. VI, 85) ainsi nommée dans certaine régions de France (Anjou), promue par sainte Julienne de Cornillon, et instituée par le pape Urbain IV en 1264 pour toute l'Eglise. Il s'agit de la fête du Saint Sacrement, de l'Eucharistie (hostie : pain azyme) (Paul Bertrand, Jacques Chiffoleau, Commerce avec dame pauvreté: structures et fonctions des couvents mendiants à Liège (XIIIe-XIVe s.), 2004 - books.google.fr).

 

Le rapprochement d'un terme catholique et d'un terme romain est peut-être significatif.

 

1961

 

Le Chronographe de Philocalus est rédigé l'occasion de la nouvelle année 354, à l'adresse un grand personnage chrétien de l'époque, nommé Valentinus. "On l'appelle le calendrier philocalien, du nom de Furius Dionysius Philocalus, artiste grec, inventeur de caractères d'une rare élégance, dont il se servit plus tard pour faire graver sur les tombeaux des martyrs les inscriptions dictées par son maître le pape Damase. Il ne les avait pas encore créés à l'époque où il composa notre almanach. Celui-ci est une compilation dont la première partie est nettement païenne : calendrier avec fastes romains de l'année et fêtes traditionnelles, suivi des sept jours de la semaine, à commencer par celui de Saturne, avec leurs propriétés astrologiques et sans rien de judéo-chrétien, chaque page étant ornée de dessins somptueux, à la manière sans doute habituelle des almanachs de l'époque. Aussi la seconde partie, qui comporte des éléments neutres (les fastes consulaires avec la date de quatre événements chrétiens, le catalogue des préfets de la Ville, la description de Rome) se termine par six pièces nettement chrétiennes ou destinées à compléter des textes chrétiens, le tout sans illustrations. Le personnage à qui ce luxueux cadeau de 1er Janvier était destiné devait, pour sa commodité, connaître les jours des fêtes païennes, même s'il ne les pratiquait pas; il avait besoin renseignements d'ordre civil et on avait puisé, à son intention, dans les archives épiscopales, la liste des préfets de Rome de 254 à 354, celle des papes avec la date de leur mort pour le même siècle (depositiones episcoporum), puis celle des martyrs principaux avec la date de leur anniversaire et le lieu de leur sépulture (depositiones martyrum), enfin la chronologie des papes usqu'à Libère, sans doute inspirée, pour la partie ancienne, de la chronique de saint Hippolyte, avec la mention d'églises érigées sous les divers pontificats (Noële Maurice Denis-Boulet, Le calendrier chrétien, 1959 - books.google.fr).

 

1607 + 354 = 1961, date de l'envoi du premier homme dans l'espace en la personne de Youri Gargarine et qui marque une baisse des vocations dans l'Eglise catholique.

 

Annone

 

L'annone romaine ne doit pas nous intéresser seulement pendant la période où elle fut celle d'une capitale, déchue mais toujours privilégiée, c'est-à-dire jusqu'en 476 - s'il est vrai que, dans ce domaine, la destitution du dernier empereur soit significative. Par la suite cette ville offre un exemple relativement bien documenté de cité provinciale, chef-lieu du patriarcat d'Occident, qui mena pendant près de deux siècles la vie d'une ville byzantine parmi d'autres avant de suivre le destin autonome auquel la conduisit la présence du pape. S'il s'avère que Rome garda au moins une partie des institutions annonaires après sa déchéance, il faudra se demander si elle le doit au maintien d'avantages anciens ou à ce que toutes les villes, ou du moins une partie importante d'entre elles, surtout les plus grandes, possédaient des services spécialisés mettant en œuvre des quantités, donc des fonds et un personnel, beaucoup moins considérables que l'annone des capitales mais semblables à elle dans leur principe (Jean Durliat, De la ville antique à la ville byzantine, 1990 - books.google.fr).

 

1607 + 476 = 2083, date du placement du quatrain.

 

Les spectacles sont une des manifestations les plus significatives de la culture antique, et le combat que mènent contre eux les auteurs chrétiens n'est qu'un aspect, et non des moindres, de la confrontation générale du christianisme et de la civilisation païenne. La tragédie en particulier pouvait être considérée, plus encore que l'épopée, comme la plus efficace propagandiste de la mythologie païenne. La composante morale du débat, certes toujours présente, n'est donc pas la seule et ne peut être séparée des autres valeurs culturelles, politiques, mythiques ou religieuses de la civilisation gréco-romaine. Une autre différence doit être soulignée entre la situation du XVIIe siècle et celle des premiers siècles de notre ère : ce que les premiers auteurs chrétiens appellent spectaculum est loin de se limiter au théâtre. quatre types de spectacles se partageaient les faveurs du public dans l'Empire romain, et occupaient ensemble une place énorme dans la vie quotidienne.  Maints témoignages antiques permettent de s'en faire une idée, du panem et circenses de la dixième satire de Juvénal au calendrier de Philocalus, datant de 354 (année de naissance de saint Augustin), où l'on voit que la moitié environ des jours de l'année étaient consacrés aux jeux, sans compter les jeux extraordinaires. Le théâtre, il faut le reconnaître, même s'il reste le type de spectacle le plus fréquent dans les jours fériés, n'en est pas le plus fréquenté, la plus grande affluence du public étant réservée à d'autres formes de spectacles : 1. Le cirque, où avaient lieu les courses de chars, et où le spectacle commençait par un cortège solennel, la pompa circi; on y voyait défiler les images des dieux entourées de prêtres, signe évident aux yeux des chrétiens que toute la manifestation était mise sous le patronage des démons. 2. L'amphithéâtre, où la cruauté sanguinaire et la violence se donnaient libre cours, soit dans les venationes où des animaux étaient opposés à d'autres animaux ou à des hommes, soit dans les munera ou combats de gladiateurs. Il n'y a pas lieu de s'étonner que les écrivains chrétiens condamnent les spectacles de l'amphithéâtre. Ce sont du reste aussi ceux qui sont le plus vivement dénoncés par un auteur profane tel que Sénèque. 3. La troisième forme de spectacles est une importation relativement tardive des concours helléniques sportifs ou artistiques, les "agônes", répétés à intervalle de quatre ans. Le lieu où ils se déroulent est un stade ou un gymnase, ou un odéon pour les disciplines artistiques. Les chrétiens n'avaient en principe pas grand chose à reprocher à ces concours, d'autant plus que saint Paul avait en quelque sorte donné sa caution à l'athlétisme en lui empruntant une métaphore fameuse (I Cor. 9,24-27) par laquelle il invitait le chrétien à imiter les coureurs du stade. Mais l'évolution du sport, ici encore, alla vers l'assouvissement des pires instincts de violence, les seules disciplines pratiquées n'étant bientôt plus que la boxe avec les mains garnies de cestes ornés de pièces de métal, et la lutte où les seuls coups interdits étaient de mordre ou d'arracher les yeux de l'adversaire. Telles sont, avec les jeux scéniques, les formes des spectacles populaires qui attirent les foules. La position des chrétiens à l'égard de ces quatre types de spectacles a été formulée de manière canonique en 197 par Tertullien, en des termes qui seront souvent répétés après lui : "Quant à vos spectacles, nous y renonçons, parce que nous n'avons rien à faire avec les superstitions dont elles tirent leur substance. Notre langage, nos yeux et nos oreilles n'ont rien de commun avec la folie (insania) du cirque, l'impudicité du théâtre, avec l'atrocité de l'arène et la vanité du xyste." (André Schneider, Le théâtre jugés par les premiers chrétiens, Le théâtre antique et sa réception: hommage à Walter Spoerri, 1994 - books.google.fr).

 

Chaque citoyen devait, pendant toute sa vie, recevoir quotidiennement un pain semblable et transmettre, à sa mort, le même droit à ses descendants. » (Cf. les textes de Zosime et du Chronographe de 354, d'après lesquels Aurélien fit au peuple une distribution gratuite de pain) Aurélien établit donc des distributions régulières, quotidiennes et gratuites de pain siligineus, à raison de 2 livres par tête: tous les citoyens inscrits sur les rôles, avaient droit à ces distributions, et ce droit était héréditaire. Cette mesure d'Aurélien transformait profondément le système des distributions alimentaires. Les distributions mensuelles de blé, irrégulières et peut-être même suspendues depuis la mort de Sévère Alexandre, étaient remplacées par des distributions quotidiennes de pain. Le droit aux distributions, qui était viager depuis le début de  l'Empire, devenait héréditaire. Enfin l'innovation la plus importante dut être l'introduction du principe de la gratuité. Aucun texte ne dit formellement que les distributions de blé sous l'Empire aient été gratuites ; probablement l'État avait toujours exigé une légère redevance (Léon Pol Homo, Essai sur le règne de l'empereur Aurélien (270-275), 1904 - books.google.fr).

 

Il est à noter que le calendrier de Philocalus connaît un natalis de l'Annone (C. I. L., I2, p. 318) qui était fêté sur la place des corporations d'Ostie à la date indiquée du 18 mai (C. I. L., XIV, 170). (Jérômé Carcopino, Ostie, 1929 - books.google.fr).

 

On rencontre le jeu de mot Ostie/hostie.

 

Saint Honoré, patron des boulangers en France, est fêté le 16 mai (www.boulangerie.net).

 

Une inscription de l'année 365, témoignant la présence d'une statue de Dionysos Liber offerte au sanctuaire d'Attis à Ostie, montre la vitalité des croyances païennes. Comme le temple d'Hercule à Ostie a été restauré en l'an 392 par le préfet de l'annone, le culte gréco-romain doit avoir été encore actif; les maisons d'habitation, elles, ne donnent qu'exceptionnellement des renseignements sur la croyance religieuse de leur habitants. Dans le vestibule de la Maison des Poissons, qui doit être datée au IVe siècle, le visiteur aperçoit la représentation d'un calice semblant renversé, contenant un poisson et flanqué de deux autres poissons (en tesselles de porphyre, qui ne se détachent à peine du fond noir. Certains auteurs ont cru reconnaître dans ce curieux emblème un signe chrétien. Certains auteurs ont cru reconnaître dans ce curieux emblème un signe chrétien. L'interprétation d'un calice avec trois poissons, comme offrande eucharistique, n'est guère possible, puisqu'à l'eucharistie, on ne consomme que du pain et du vin. Le poisson n'est pas un mets eucharistique ; du point de vue chrétien, il n'a, a priori, aucune relation avec le calice (Jean-Paul Descœudres, Ostia: port et porte de la Rome antique, 2001 - books.google.fr).

 

Annone et eucharistie

 

Le domaine de la militia offrait encore un autre symbole à l'initiation chrétienne, celui de l'annone. On sait que l'essentiel de la nourriture légionnaire était à base de blé et que le soldat reversait une partie de sa solde pour son approvisionnement. Mais à partir du IIIème siècle la situation a changé ; Augustin en témoigne lui-même : "Tous ceux qui servent dans la militia reçoivent annone et solde". En effet, par suite des dévaluations successives de la monnaie, la rétribution en deniers d'argent, le stipendium, avait perdu de sa valeur, malgré les augmentations consenties par Septime Sévère et Caracalla. Les soldats, comme d'ailleurs les autres employés de l'Etat, considéraient comme élément essentiel de leur salaire les denrées distribuées désormais gratuitement. Un nouvel impôt, institué probablement par Septime Sévère, fit face à ce surcroît de dépenses, l'"annone militaire", consistant en requisitions de blé. Le tiro Christi va, lui aussi, recevoir une nourriture frumentaire : "l'annone venue des greniers du Seigneur", qui n'est rien moins que "le pain vivant descendu des deux". Cette annone est le pain eucharistique que le nouveau fidelis recevra pour la première fois à sa sortie du bain baptismal. Si c'est là l'ordinaire des troupes, quelle sera la nourriture offerte aux armées victorieuses : "Que leur réserve-t-il après  les combats ? Et, après cette annone, que donnera-t-il aux vainqueurs ?". Au pain eucharistique, nourriture des années de service, il sera substitué, au soir de l'honesta missio, les délices de la vie bienheureuse et de la vision de Dieu. Augustin n'a traité le symbole qu'épisodiquement ; il fait partie intégrante des images de la militia et tout ensemble leur échappe ; la faim lancinante, l'appétit de l'ubertas divine que l'on sent frémir ici n'appartiennent plus à la ferme assurance des images héroïques (Suzanne Poque, Le Langage symbolique dans la prédication d'Augustin d'Hippone: images héroïques, Volumes 1 à 2, 1984 - books.google.fr).

 

Rappelons qu'Augustin est né en 354, année de rédaction du Chronographe de Philocalus.

 

Le Christ avait laissé deux métaphores explicites du multiple: le miracle de la multiplication des pains inséparable du sacrifice de l'Eucharistie par lequel il s'introjecte pour la première fois le pain multipliable en disant "ceci est mon corps", ce qui pourrait se traduire par: "ceci est la manière dont le multiple en moi s'abolit"; et l'épisode de l'expulsion des démons qui gonflent le corps du possédé de Gérasa et qu'il envoie paître, en légion qu'ils sont, dans la peau d'environ deux mille porcs... Voilà pour le texte évangélique lui-même et ses rapports avec l'allitération fondamentale dont je parlais plus haut. Mais il y a aussi la théologie. Je laisse de côté les gnoses, qui sont pourtant riches en notations sur le sujet; leurs proclamations d'horreur du monde sont imprégnées de références à la multiplicité: c'est parce qu'elles voient l'univers comme un grouillement infernal où il est impossible de repérer ce qui ne relèverait pas d'accouplements incalculables, qu'elles l'anathémisent sous des expressions éloquentes et conjuratoires comme globus horribilis, globus tenebrarum, massa perditionis, massa damnata (Philippe Muray, "Herr Omnes", Stanford French Review, Volumes 7 à 8, 1983 - books.google.fr).

 

L'annonce chez les Romains, étoit la provision de vivres, & particuliérement de bleds, pour une année. Ils distingnoient l’Annone civile & l’Annone militaire. La première étoit la provision de bleds que l’on mettoit tous les ans en réserve dans les magasins publics pour la subsistance des citoyens. L’Annone militaire étoit le bled destiné à la subsistance d’une armée pendant une campagne (Dictionnaire universel des sciences morale, économique, politique et diplomatique; ou Bibliotheque de l'Homme-d'état et du citoyen : AN-AR, Tome 5, 1778 - books.google.fr).

 

Deux poissons et cinq pains suffisent à rassasier cinq mille personnes ; les résidus – détail insolite – remplissent douze couffins. Astrologiquement, tout s'éclaire : les deux poissons sont le Soleil et la Lune ; les cinq pains, les planètes ; les douze couffins font allusion aux signes du Zodiaque. Transposition d'autant plus probante que la scène, tout à fait démesurée, se passe dans le désert, à la nuit tombée. C'est au fond une version astrologique du miracle de la manne céleste de l'Exode (Jean-Francois Wiser, Les Archives de Pythagore, 2015 - books.google.fr).

 

Dans le contexte de la fin de l'Antiquité, saint Augustin condamne sans ambages l'astrologie judiciaire où il ne voit que charlatanisme et impiété (Philippe Walter, Orion et Tristan ou la sémantique des étoiles, La soleil, la lune et les étoiles au Moyen Âge, 1983 - books.google.fr).

 

Le Soleil, la Lune et les étoiles (incluant le Zodiaque) apparaissent à l'avant-plan de la mythologie biblique (cf. Gen 1/14-18). En revanche, les planètes en ont été maintenues à l'écart. L'astromancie, non moins que les autres techniques divinatoires, était rigoureusement proscrite. Saint Augustin a bien résumé l'opinion des polémistes chrétiens sur la divination : «Si les astrologues étonnent parfois par la vérité de leurs étonnent parfois par la vérité de leurs réponses, on a quelque raison de croire qu'ils le font par inspiration occulte des démons.»  (Cité de Dieu 5/7). C'est la valeur morale de ces pratiques qui était mise en cause, pas leur efficacité. Cependant, explique R. Berthelot, « l'Eglise latine n'a jamais interdit d'adhérer à l'astrologie. Il suffit pour elle que les positions des astres ne soient pas considérées comme les causes des actions humaines (ce qui serait du fatalisme astrologique), mais seulement comme les signes de la volonté divine qui prédétermine ces actions ; distinction qu'Augustin avait déjà trouvée chez Plotin.» (La pensée de l'Asie et l'astrobiologie). C'était également l'opinion dominante parmi les Stoïciens, qui devaient aux Pythagoriciens beaucoup plus qu'on ne le pense (Jean-Francois Wiser, Les Archives de Pythagore, 2015 - books.google.fr).

 

1607

 

1607 de l'ère commune est une date du passage de la comète de Halley en vue de la Terre.

 

"En compulsant certains passages du Talmud, je crois avoir reconnu que les anciens observateurs de la Palestine ont, à ce sujet, possédé de curieuses indications. Voici, notamment, la traduction textuelle d'un fragment qui me semble s'appliquer à la comète de Halley :

 

"Deux sages de la Palestine, R. Gambiel et R. Josué, ont fait ensemble un voyage maritime. Le premier avait emporté une provision de pain. Le second avait, en outre, de la farine. Lorsque Gambiel eut mangé tout son pain, il demanda de la farine à son compagnon et lui dit : « Tu savais donc que nous resterions si longtemps en route que tu as eu la précaution de te munir de farine? » - Josué répondit : « Il y a une étoile très brillante qui apparaît tous les soixante-dix ans et qui trompe les navigateurs. J'ai pensé qu'elle pourrait nous surprendre pendant notre voyage, nous égarer et prolonger ainsi notre séjour sur la mer. C'est pour cela que j'ai fait provision de farine. »"

 

La différence entre la période indiquée ici (70 ans) et la période réelle de la comète de Halley (75 à 76 ans) s'expliquerait aisément par le fait que, dans les anciens textes hébreux, les valeurs ne sont généralement données qu'en nombres ronds, c'est-à-dire avec un zéro pour chiffre terminal. Il s'agit très probablement de l'apparition de l'an 66. En effet, Gambiel II, l'un des personnages dont il vient d'être question, naquit dans la première moitié du siècle premier de notre ère, et fut Nassi ou chef suprême des Juifs, de l'an 90 à l'an 110, dans l'école de Jabneh, ville de la Palestine située sur le rivage méditerranéen, entre Joppé et Asdod. Cette école, dans laquelle on étudiait et commentait les problèmes religieux dont les discussions réunies formèrent plus tard le Talmud, avait été fondée par Iochanan ben Sakkaï, après la destruction du temple de Jérusalem, en l'an 70" (G. Renaudot, Revue générale des sciences pures et appliquées, mars 1910) (www.cosmovisions.com - Halley).

 

Nicolas Copernic, né le 19 février 1473 à Thorn (aujourd'hui Torun), Prusse royale (Royaume de Pologne) et mort le 24 mai 1543 à Frauenburg (également en Prusse royale, Royaume de Pologne, aujourd'hui Frombork), est un chanoine, médecin, mathématicien, économiste et astronome polonais. Il est célèbre pour avoir développé et défendu la théorie de l'héliocentrisme selon laquelle le Soleil se trouve au centre de l'Univers et la Terre tourne autour de lui contre la croyance répandue que cette dernière était centrale et immobile. Selon Archimède et Plutarque, l'astronome grec Aristarque de Samos était partisan de l'héliocentrisme, dès le IIIe siècle avant notre ère. Copernic d'ailleurs mentionne son prédécesseur, ainsi que les sources antiques qui lui ont inspiré l'hypothèse du mouvement de la Terre. Car, selon son propre témoignage, il a commencé sa recherche, en bon humaniste, par la lecture des textes des Anciens. Les conséquences de cette théorie dans le changement profond des points de vue scientifique, philosophique et religieux qu'elle impose sont baptisées révolution copernicienne (fr.wikipedia.org - Nicolas Copernic).

 

Une tradition non documentée fait du père de Copernic un boulanger.

 

Nach einer dritten Nachricht soll Niklas Koppernigk Bäcker gewesen sein. Wernicke erwähnt dieselbe in seiner Geschichte Thorns I. (1839), 276., aber nur als eine unverbürgte Tradition. Aus ihm hat sie Czynski — ohne jedoch seine Quelle zu nennen und als feststehende Thatsache — aufgenommen und macht den Vater von Nicol. Copernicus zu einem "boulanger de Cracovie" (Kopernik et ses travaux (1846), p. 26.) (Leopold Friedrich Prowe, Zur Biographie von Nicolaus Copernicus, 1853 - books.google.fr).

 

Dans le protestantisme, Luther a des déclarations farouchement opposées à Copernic.

Mélanchton de même dans sa Physique, publiée en 1552. Tycho Brahé n'ose adopter les vues coperniciennes, par respect pour la Sainte Ecriture. Kepler aura du mal à faire imprimer son Mysterium Cosmographicum (1596) ; il devra supprimer un chapitre sur la conciliation de l'héliocentrisme avec la Sainte Ecriture. D'ailleurs en 1607, pour des raisons sinon directement scripturaires, du moins théologiques, il a des difficultés pour publier sa Relation sur la Comète de 1607, l'université luthérienne de Leipzig lui faisant de sérieuses objections. La signification, la portée et les conséquences de la condamnation de Galilée, méritent évidemment examen dans le cadre du problème général de la liberté laissée au savant par les autorités religieuses. Nous ne reprendrons point dans le détail l'étude de cette affaire. Notons seulement quelques points essentiels relativement aux causes et aux suites de cette condamnation. Qu'il y ait eu dans le jugement des autorités romaines sur Galilée un certain empiétement du pouvoir religieux sur le domaine de la science, c'est là un fait indéniable, mais qu'il importe de comprendre exactement : si l'intuition de Galilée était et si ses critiques contre l'aristotélisme étaient pour la plupart justifiées, les arguments qu'il apportait en faveur de la thèse copernicienne étaient peu probants C'est seulement après le milieu du XVIIe siècle que l'héliocentrisme put être  vraiment considéré comme acquis. Ainsi Mersenne en 1633, bien que très informé de l'état de la science astronomique, est très hésitant, comme d'ailleurs nombre d'autres savants de tendances très diverses. D'autre part, Galilée, en refusant de présenter ses vues comme une hypothèse — ce en quoi il avait parfaitement raison — heurtait directement les théologiens pour qui les conceptions sur la nature des réalités astronomiques étaient encore très solidaires du système d'ensemble de la théologie. L'abandon des conceptions astronomiques anciennes risquait dans ces conditions de troubler assez profondément la masse des croyants. Tout ceci constitue moins des excuses que des explications, car si les théologiens romains avaient été plus ouverts alors aux problèmes posés par le progrès des sciences, et si leurs conseillers « techniques », spécialement les Jésuites du Collège romain, surtout les Peres Scheiner et Grienberger, avaient été plus courageux pour presenter de fermes observations — que leur compétence et les conclusions héliocentriques auxquelles ils étaient arrives personnellement leur donnaient la possibilité et leur faisaient un devoir de fournir — la condamnation de Galilée aurait pu être évitée (Cahiers D'histoire Mondiale, Volume 3, Numéros 3 à 4, 1957 - books.google.fr).

 

"Chassez, bannis, liures censurez" concerne plus Galilée. Bien que chanoine, de son vivant Copernic ne fut jamais inquiété pour ses théories par les autorités ecclésiastiques, et il dédia son livre au Pape Paul III. Mais en 1616 De Revolutionibus Orbium Coelestium est finalement mis à l'index.

 

1484

 

Il semblerait que la loi frumentaire de 123 av. J.-C. établie par Caius Gracchus, frère de Tiberius Gracchus et élu tribun de la plèbe pour l’année 123 av. J.-C. fut influencée par différents problèmes survenus les dernières années avant son tribunat. En effet, outre les problèmes d’approvisionnement de la ville de Rome en blé, la cité est confrontée à un problème d’ordre social. Ces années sont marquées par différentes révoltes serviles survenues en raison des conditions de vies et de maltraitances des esclaves. Il est ainsi probable que les approvisionnements de Rome furent bousculés par ces rébellions et causèrent de graves préjudices. De plus, il s’avère qu’une politique structurée de l’approvisionnement alimentaire de Rome n’ait pas été instaurée pendant la première moitié du IIe siècle av. J.-C. La Lex Sempronia est une loi frumentaire parmi un nombre relativement important durant la période 123-58 av. J.-C.. En effet, une dizaine de lois sur le sujet furent établies pendant cette période de 65 ans. La loi frumentaire de Caius Sempronius Gracchus prévoyait que l’Etat réalisa des achats de blés massifs, construisent des silos et vente mensuellement aux citoyens une ration de blé à prix réduit, fixe, soit 6-1/3 as par modius. L’Etat évitait ainsi les spéculations saisonnières et pouvait se permettre une telle politique grâce à l’Afrique et la Sicile (fr.wikipedia.org - Lex Sempronia).

 

A Rome et en Italie, depuis Caius Gracchus au moins, existaient des greniers publics qu'on appellait précisément horrea Sempronia, comme l'apprend une notice de Festus 370 L: Sempronia horrea, qui locus dicitur, in eo fuerunt lege Gracchi, ad custodiam frumenti publici (Collection de l'Ecole française de Rome, Volumes 45 à 46, 1980 - books.google.fr).

 

Plutarque en parle dans Caius Gracchus 6.3.

 

On trouve ainsi chez Festus et "glomus" et les "sempronia horrea".

 

1607 depuis l'année -123 donne 1484. DE 1484 à 2083 il y a près de 600 ans, écart que l'on retrouve au quatrain IX, 44 (2136/1536).

 

Depuis la renaissance de l'Astronomie que l'on fait remonter à l'année de la parution du De revolutionibus de Copernic en 1543, nombreuses furent les éditions de tables mêlant prédictions des dates et durées des éclipses de Lune et de Soleil, positions des planètes sur l'écliptique, phases de la Lune, météorologie, dates des fêtes et prédictions astrologiques selon les auteurs. Après Regiomontanus qui fit paraître en 1475 des éphémérides pour une période de 31 années, plusieurs astronomes se succédèrent dans cet exercice (Guy Boistel, L'astronomie nautique au XVIIIe siècle en France : tables de la Lune et longitudes en mer, 2016 - books.google.fr).

 

Copernic est né en 1473.

 

Johannes Müller (1436-1476), dit Regiomontanus du nom latin de Könisberg, est le personnage le plus représentatif des débuts de la Renaissance non seulement aux yeux des historiens d'aujourd'hui, mais aussi pour ses propres successeurs. Copernic le considérait comme son précurseur immédiat immédiat (De revolutionibus, III, 6). Dans la préface à une édition d'ouvrages de Johann Werner, publiée en 1557, Johannes Rheticus, l'élève de Copernic, unit Regiomontanus et son maître Georg von Peurbach (1423-1461) dans un seul éloge : avec eux, « une nouvelle lumière a commencé de se lever sur les disciplines mathématiques », ce sont ce sont eux qui « se sont efforcés pour la première fois de tirer les mathématiques de la barbarie sarrasine». Auparavant, dans la dédicace de la Narratio prima (1540), qui contient la première présentation publiée du système héliostatique, Rheticus avait présenté Regiomontanus comme l'initiateur de la réforme qui a conduit à Copernic. Il le met intrinsèquement en parallèle avec Ptolémée et Copernic (Fernand Hallyn, Philologie et astronomie chez Regiomontanus, La Philologie Humaniste et ses Representations dans la Theorie et dans la Fiction, 2017 - books.google.fr).

 

Johann Werner (1468-1522), mathématicien et astronome, était prêtre. Il vécut la plus grande partie de sa vie à Nuremberg. D'abord étudiant à l'université d'Ingolstadt en 1484, il étudie à Rome de 1493 à 1497. Werner est couramment donné pour le véritable initiateur des distances lunaires dans la littérature sur le sujet. S'il en donne le principe, il ne tient aucun compte de toutes les corrections à apporter aux observations (Guy Boistel, L'astronomie nautique au XVIIIe siècle en France : tables de la Lune et longitudes en mer, 2016 - books.google.fr).

 

Or voici venus les temps de l'Antéchrist. Accumulées au cours de l'implacable XVe siècle, toutes les terreurs de toutes les terreurs de l'Empire se cristallisent à l'approche de l'an 1500, et avec une intensité telle que la certitude de l'imminence de la fin du monde va se prolonger bien au-delà de cette date.On pourrait citer des dizaines de prophéties. La principale est répandue par Johann Lichtenberger et Paul de Middelbourg pour l'an 1484 : cette année-là, naît une conjonction de Jupiter et de Saturne dans la maison du Scorpion. Cette maison est signe de malheur ; pire, cette conjonction soumet entièrement le bénéfique Jupiter aux influences néfastes de Saturne : signe presque assuré de la fin des temps. Prophétie capitale, car la conjonction astrale sur laquelle elle se fonde est destinée à durer au moins une vingtaine d'années - donc au moins jusqu'en 1504, si le monde n'a pas disparu auparavant. On lit ces prophéties dans les foires, on les illustre dans des gravures, elles courent de bouche à oreille et en cette fin du XVe siècle la terreur de la fin du monde s'empare de l'Allemagne. En proie à cette certitude, Sébastian Brant publie en 1494 sa fantastique Nef des Fous, dans l'espoir de réformer le monde avant qu'il ne soit trop tard. Le fameux chapitre 103, consacré à l'Antéchrist, annonce la fin des temps : « Je puis le dire en vérité, le Jugement dernier approche ! » Luther partage cette conviction avec toute son époque. Se fondant non sur des spéculations astrologiques, mais sur des calculs tirés des Livres saints, il prédit lui-même la fin du monde pour 1524, puis pour 1558 (Pierre Behar, Du Ier au IVème Reich: Permanence d'une nation, renaissances d'un Etat, 2014 - books.google.fr).

 

Nostradamus, selon la méthode du présent site, commence ses Centuries en 1558.

 

Luther est né le 10 novembre 1483 à Eisleben. Si le jour est bien attesté, l'année l'est moins. Il pourrait s'agir aussi de 1482 ou 1484. La question intéressait les astrologues de l'époque. Le mathématicien Cardanus estimait que le 10 novembre 1483 plaçait Luther sous une mauvaise constellation. Il devait finir «hérétique» ! Mélanchthon aurait, lui aussi, préféré que Luther fût né en 1484 ! (Marc Lienhard, Martin Luther, 1991 - books.google.fr).

 

Le sacerdoce universel est un principe d'abord énoncé par Luther et commun à tous les protestants, selon lequel il n'y a pas de différence de nature ou de dignité entre les clercs et les laïcs. Seules sont admises entre les baptisés des différences de fonctions. De ce principe découlentle rejet d'une médiation du clergé entre l'homme et Dieu, le refus de la hiérarchie catholique et de l'autorité sacrée du pape, et, plus prosaïquement, la possibilité pour les pasteurs de se marier et d'avoir une famille (Anne Bonzon, Jean-Yves Grenier, Katia Béguin, Dictionnaire de la France moderne, 2003 - books.google.fr).

 

"Nul aux sacres ne seront asseurés" : personne ne sera assuré d'être consacré dans la prêtrise, on ordinera moins de prêtres (baisse des vocations).

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