La barbe et le diamant VIII, 45 2063 La main écharpe et la jambe bandée, Longs puisné de Calais portera, Au mot du guet la mort sera tardée, Puis dans le temple à Pâque saignera. Tournay 1581 et la
"main escharpe" Cependant le Tournaisis continuait à tenir pour la Réforme et les Hurlus ne cessaient de venir piller nos environs. Les villages de Bondues, de Marcq-en-Barœul, d'Hellemmes, de Lomme, de Lompret, de Wambrechies, de Lambersart et de Fives eurent à souffrir successivement de leurs incursions. Ils portèrent même l'incendie jusque dans les faubourgs de La Madeleine et de Saint-Pierre. Aussi Lille s'empressa-t-il d'offrir un précieux secours en hommes, en munitions et en argent au prince de Parme, lorsqu'en 1581, celui-ci résolut de mettre le siège devant Tournai. Les confrères de Sainte-Barbe, qui déjà avaient contribué, du 13 au 20 juillet 1579, à la prise du château de Mouscron, furent appelés à faire partie de l'expédition et s'y firent particulièrement remarquer. La place fut investie, comme on sait, dans les premiers jours d'octobre et ne capitula que le 29 novembre, après une héroïque défense dirigée par la princesse d'Espinoy, femme du Gouverneur, à qui son mari avait laissé le commandement pour aller rejoindre le prince d'Orange, dont il avait embrassé la cause avec passion. La garnison obtint les honneurs de la guerre et sortit de la ville avec armes et bagages, ayant à sa tête la vaillante princesse, le bras en écharpe, à cause d'une blessure reçue pendant un assaut (Auguste Fromont, Auguste de Meunynck, Histoire des Canonniers de Lille, Tome 1, 1892 - books.google.fr). "jambe bandée" Pontus de Noyelle, Seigneur de Bours &c., Colonel d'un Régiment d'Infanterie Walonne, Gooverneur & Capitaine de la Ville de Malines, le 1er Févr. 1578 par commission de l'Archiduc Mathias & des Etats ; à laquelle occasion le Magistrat donna le lendemain (2 dudit mois) un repas à l'Hôtel de Ville. Il étoit encore Gouverneur le 6 Nov. 1579, mais peu après ceux de Malines le déporterent de son état, & le chasserent hors de la Ville. Ensuite il devint Gouverneur & Bailli de Courtrai, & se trouva devant Tournai (dont le Siége commença au commencement d'Octobre 1581, & finit le 30. Novembre suivant par la prise de la Ville), où il reçut une blessure à la jambe, & en mourut le 6 Déc. de la même année. Il git aux Religieuses de l'Annonciade à Bethone. Sa femme, Anne de Rubempré, décéda en 1606. Voïez Strada tom. 3- pag. 285. in pr., 287. fig., & 298. in med (Josephus Felix Azevedo Coutinho y Bernal, Généalogie de la famille de Coloma, 1777 - books.google.fr). "mot du guet" Le mercredy ceulx du camp ont tiré cent coups de canons afin de deffendre que ceulx de la ville ne puissent remparer la bresche. Plusieurs ouvriers qui ouvroient à la bresche furent tués et des enfants blessez. Le jeudy à trois ou quatre heures du matin le secour qui estoit tant désiré entra en Tournay par la porte Sept-Fontaines venant de Menin. Sont passés tout au travers du camp du Roy qui estoit devant Tournay, par le moyen qu'ils ont advisé de prendre une sentinelle de cheval du camp qui avoit le mot du guet qui estoit Sainte-Barbe dont le colonelle de Menin accompagné d'ung cent quarante soldats à cheval sont entré dans Tournay sans avoir fortunne (embarras), en donnant partout où ils passèrent le mot du guet. Ceulx de Tournay en faisoient bien grande feste pensant que c'estoit bien tout autre chose. Les femmes crioient : Bien soyez venus que nous avons longuement attendu après vous. Le Seigneur soit loué, puisque vous estes arrivez en bonne prospérité. Ceulx du bon costé qui estoient catholiques disoient qu'ils estoient tout perdus et qu'il n'estoit possible d'ainsy passer par un camp sans y avoir de la trahison. Les aultres ont peur que ces nouveaux soldats n'émeuvent les aultres de piller les églises. Ceulx du camp ont commencé de tirer leur canon pour la bienvenue des soldats englois qu'ils sont entrés en Tournay. Ce jour ceulx de Tournay ont esté mettre de nouveaux guidons et enseignes sur les remparts de la bresche. Ceulx du camp aussitôt qu'ils eurent mis ces enseignes, il y eut un canon qui en at emporté une toute en pièce et sy eut un nouveau soldat de tué pour sa bienvenue, sans avoir encore beu ou mangé en Tournay. Encore quatre de la ville et plusieurs qui ouvroient au remparement de la bresche (Philippe Warny, Mémoires sur le siège de Tournay, 1581, 1860 - books.google.fr). "Calais" The
situation in Portugual, which since 1580 was part of Philip's empire, also
required careful observation as a result of the persistent efforts of Don
Antonio, prior of Crato, to place the Portuguese crown on his own head. The
pretender resided alternately in England, France, and the Netherlands, but his
movements were carefully observed and reported by Mendoza's agents. The
principal factotum in this affair was Antonio de Escobar, a Portuguese subject
living sometimes in Paris, sometimes in London. “Sanson,” as Escobar is
cryptographically known in all of Mendoza's correspondence, was ostensibly a
partisan of Don Antonio and as such received frequent and intimate news about
him from those attached to his household. Sanson was also in a position to
acquire valuableÂ
information on English affairs. In addition to this efficient
channel of communication, Mendoza also received irregular reports from Antonio
de Viegas, a Portuguese confident sent to London by Philip to help keep an eye
on Don Antonio. Viegas wrote to Mendoza under the pseudonym Luis Fernandez Marchone , although in Mendoza's letters to Philip he is
sometimes referred to simply as Viexas. Also working on the Portuguese matter
in Spain were Diego Borello and even the youngest son of Don Antonio himself.
Supplying valuable information on the activities of rebel leaders in the
Netherlands was Godfrey Foljambe, hired by he duke of Parma at thirty escudos a
month, and two of Mendoza's employees:
M. d'Estrelles, a former rebel but since his distinguished service at the
defense of Tournai in 1581 a loyal subject of the Spanish king, and a
certain Hugo Frion (De
Lamar Jensen, Diplomacy and Dogmatism, Bernardino de Mendoza and the French
Catholic League, 1964 - books.google.fr). Dona Catarina, Infante de Portugal, dite Catherine de Portugal, duchesse de Bragance par son mariage, est nĂ©e le 18 janvier 1540, et est morte le 15 novembre 1614. Elle elle la grand-mère du roi Jean IV de Bragance, d'une dynastie portugaise rĂ©tablie après la rĂ©voltution anti-espagnole de 1640. Elle Ă©tait la deuxième fille de Dom Duarte, Infant de Portugal, dit aussi Édouard de Portugal, frère puinĂ© du roi Jean III et fils du roi Manuel Ier, duc de GuimarĂŁes, et de l'Infante Isabelle de Bragance. Après la mort de son frère le ConnĂ©table Dom Duarte, Infant de Portugal, duc de GuimarĂŁes, elle hĂ©rita de ses droits Ă la couronne portugaise, puisque sa sĹ“ur Dona Maria, Infante de Portugal, mariĂ©e au duc de Parme, Alexandre Farnèse, perdait ses droits en ne les rĂ©clamant pas et en maintenant sa descendance Ă©trangère au royaume de Portugal. Pour cette raison, Ă la rĂ©union des États Ă Lisbonne, en 1641, il fut dĂ©cidĂ© que la couronne portugaise ne pourrait plus se transmettre qu'aux princes naturels c'est-Ă -dire portugais. Les droits de la princesse Catherine Ă la succession de Portugal, droits qu'elle rĂ©clama en 1580, Ă©taient ceux d'ĂŞtre la seule princesse portugaise alors vivante avec descendance, la petite-fille par les mâles d'Emmanuel le FortunĂ©, tandis que Philipe Ier (Philippe II d'Espagne), qui occupa militairement le Portugal en 1581, forçant son accession Ă la couronne, n'Ă©tait que son petit-fils par les femmes, sa mère, l'impĂ©ratrice Isabelle de Portugal, femme de Charles Quint, venant après tous ses frères dans la succession royale (fr.wikipedia.org - Catherine de Portugal). La seconde inquiĂ©tude du monarque espagnol concerne Dom Antonio, prieur de Crato. Fils de l'infant Dom Luis, frère puinĂ© du cardinal Henri, et d'une juive convertie, nommĂ©e Yolande GĂłmez, dite la Pelicana, il avait Ă©tĂ© lĂ©gitimĂ© par son père, mais l'acte Ă©tait restĂ© secret. […] Il est pour sa part soutenu par le bas clergĂ© et le petit peuple, mais dĂ©plaĂ®t au roi Henri et prĂ©sente le handicap de descendre par sa mère d'une famille de nouveaux chrĂ©tiens. Les autres prĂ©tendants, secondaires il est vrai, sont Ranuccio, fils d'Alexandre Farnèse, Emmanuel-Philibert, duc de Savoie et Catherine de MĂ©dicis ! Les deux premiers sont les fils de princesses portugaises, mais leurs liens de parentĂ© avec la lignĂ©e rĂ©gnante sont plus Ă©loignĂ©s que ceux de Philippe II. Quant Ă la reine mère, elle prĂ©tend dĂ©tenir des droits anciens sur le Portugal. Elle serait en effet la descendante de la fille nĂ©e du mariage d'Alphonse III, mort en 1279, et de sa première femme, Mathilde de Boulogne, Ă©pousĂ©e en 1235 et rĂ©pudiĂ©e en 1248. Cette candidature ne semble pas très sĂ©rieuse et paraĂ®t n'avoir Ă©tĂ© avancĂ©e que pour freiner ou contrecarrer la montĂ©e sur le trĂ´ne de Philippe II. Ă€ moins que cette course Ă la succession ne soit stoppĂ©e par les projets matrimoniaux du cardinal Henri. Celui-ci envisage un temps de se faire relever de ses veux par le pape et de fonder sa propre dynastie. Cette nouvelle inquiète suffisamment Philippe II pour l'amener Ă intervenir Ă Rome, par l'intermĂ©diaire de son ambassadeur, Juan de Zuñiga, afin d'empĂŞcher l'octroi de la bulle autorisant Henri Ă se marier. Le roi Catholique qui connaĂ®t le patriotisme portugais et l'hostilitĂ© Ă l'Ă©gard de la Castille, craint mĂŞme que l'on place aux cĂ´tĂ©s du cardinal une femme dĂ©jĂ enceinte. Les thĂ©ologiens de Philippe II, Diego de Chaves et Hernando de Castillo, se lancent dans une guerre de propagande visant Ă dĂ©montrer l'incapacitĂ© du cardinal Ă renoncer Ă ses vĹ“ux. Le roi est nĂ©anmoins rassurĂ© par les rapports qu'il reçoit de Moura, dĂ©crivant la lassitude du cardinal : «Il est vieux et cassĂ©. Il entend avec difficultĂ©...» (Jean-Michel Ribera, Diplomatie et espionnage: les ambassadeurs du roi de France auprès de Philippe II : du TraitĂ© du Cateau-CambrĂ©sis (1559) Ă la mort de Henri III (1589), 2007 - books.google.fr). Dom Antonio n’est pas puinĂ© mais issu de puinĂ©, Dom Luis, son père. En mars 1583, Ă Rueil, dom AntĂłnio (1531-1595) manque d'ĂŞtre assassinĂ© par quatre spadassins espagnols, agents de Philippe II, roi d'Espagne et dĂ©sormais du Portugal. Il n'est autre que le prieur de Crato, qu'un long chemin d'exil a menĂ© vers la capitale française. Sa vie est un vĂ©ritable roman. Dernier membre de la dynastie d'Aviz – Ă laquelle succĂ©dera celle des Bragances en 1640 –, dom AntĂłnio est le fils est le fils bâtard de l'infant dom LuĂs (second fils de dom Manuel Ier). Il accompagne en aoĂ»t 1578 son cousin, le roi dom SĂ©bastien dans le dĂ©sastre d'El-ksar-el-Kebir au Maroc. Le roi y perd la vie, parmi plus de 6000 autres chrĂ©tiens, tandis qu'AntĂłnio est fait prisonnier. Mais son habit dĂ©chirĂ© de l'ordre de Malte le fait prendre pour un prĂŞtre et il est remis en libertĂ©. Il rentre au Portugal et cherche Ă se faire reconnaĂ®tre hĂ©ritier du trĂ´ne. En 1580, Ă SantarĂ©m, un mouvement populaire le proclame roi, mais en aoĂ»t, Ă la bataille d'Alcantara remportĂ©e par les Espagnols, sa tĂŞte est mise Ă prix par Philippe II, mariĂ© Ă la tante de dom SĂ©bastien, qui revendique la couronne portugaise et sera proclamĂ© roi le 22 septembre. Dom AntĂłnio quitte alors le pays et, après plusieurs mois d'errance, dĂ©barque au port de Calais. Quand il arrive Ă Paris fin 1581, il est logĂ© au Louvre oĂą il s'entretient avec Catherine de MĂ©dicis au sujet de ses prĂ©tentions. Le royaume de France le soutient contre la promesse d'obtenir une implantation au BrĂ©sil (Agnès Pellerin, Les Portugais Ă Paris: au fil des siècles & des arrondissements, 2009 - books.google.fr). De Thou raconte que dom Antonio Ă©tait encore en Angleterre au commencement d’octobre 1581 (date du dĂ©but du siège de Tournai), d'oĂą il repassa en France (Alphonse de Ruble, Histoire Universelle d'Agrippa d'AubignĂ©, SociĂ©tĂ© de l'histoire de France, Volume 258, Partie 6, 1892 - books.google.fr). Cf. quatrain I, 35. Après un Ă©chec aux Açores, et un dĂ©sastre de la marine française qui l'Ă©paulait, dom AntĂłnio s'installe en 1582 Ă Rueil. TraquĂ©, craignant de plus en plus pour sa vie, il court se rĂ©fugier en Bretagne avec ses deux fils. Poursuivi par les sbires du roi d'Espagne, il parvient nĂ©anmoins Ă s'enfuir de château en château. Il trouve enfin protection chez les huguenots de La Rochelle et tente d'organiser plusieurs expĂ©ditions militaires pour revenir au Portugal. Après de nouveaux Ă©checs, il doit se replier en Angleterre. Il donne en gage Ă la reine Elisabeth Ière le plus gros des diamants qu'il avait apportĂ©s du Portugal. DĂ©but 1594, il se rend Ă Chartres oĂą Henri IV doit ĂŞtre sacrĂ© le 27 fĂ©vrier. Ce dernier le convie Ă la cĂ©rĂ©monie, promet de lui fournir de riches vĂŞtements et une place d'honneur. Dom AntĂłnio n'assiste cependant pas au sacre en raison «d'une courte haleine qui ne lui donne pas un moment de repos», mais accepte la protection du roi et une pension qui lui permettra de vivre, tant sa misère est grande. Il rejoint Paris peu après l'entrĂ©e du roi dans la capitale, qui a lieu le 23 mars. Ă€ la veille du NoĂ«l 1594, il est avec son fils Manuel au «Logis du Cygne» du 43 de la rue Saint-HonorĂ© (1er), oĂą il reçoit quelques amis, dont Agrippa d'AubignĂ©. Dom AntĂłnio trouve la mort le 26 aoĂ»t 1595 dans un minuscule logis du Marais, Ă deux pas du couvent des CĂ©lestins, assistĂ© de ses fils et de son confesseur Francisco Teixeira. Sa mort est ainsi mentionnĂ©e dans le Journal de Pierre l'Estoile : «En ce mois, mourut Ă Paris dom AntĂłnio, roy de Portugal, au moins qui l'avait Ă©tĂ© ; car son train Ă©tait rĂ©duit Ă celui d'un bien simple gentilhomme.» (Agnès Pellerin, Les Portugais Ă Paris: au fil des siècles & des arrondissements, 2009 - books.google.fr). Dom Antoine a Ă©tĂ© enterrĂ© au couvent des Cordeliers (Ecole de mĂ©decine) Ă paris dans le Ve arrondissement oĂą se trouve aussi le collège Sainte Barbe, toujours existant, qui a Ă©tĂ© dirigĂ© par Diogo Gouveia (1471 – 1557), Ă partir de 1520, qui y a attirĂ© de nombreux compatriotes Ă©tudiants portugais. Vers 4 Le 16 mars 1582 (Pâques est le 26), Jean JaurĂ©guy essaie de tuer le prince d'Orange ; il le blesse seulement, mais le bruit de sa mort se rĂ©pand (5ko.free.fr). ÉchappĂ© Ă ce danger, Guillaume de Nassau se vit bientĂ´t après exposĂ© Ă un autre. Un riche marchand de Flessingue, nommĂ© Janssen, forma le projet de faire sauter, au moyen d'une mine, le palais que le prince d'Orange occupait avec toute sa famille. Ce forcenĂ©, chez lequel on trouva des lettres de l'ambassadeur d'Espagne en France, fut arrĂŞtĂ©, condamnĂ© et exĂ©cutĂ© vers le milieu d'avril 1584. Quinze jours après environ, le prince d'Orange laissait s'introduire auprès de lui, et s'insinuer dans sa confiance, l'homme Ă qui l'enfer avait rĂ©servĂ© la sanglante aurĂ©ole qu'avaient ambitionnĂ©e Jaureguy, Salseda et Janssen, sans pouvoir en couronner leur front. Dans les premiers jours de mai 1583, Guillaume de Nassau reçut Ă son service un Franc-Comtois qui s'Ă©tait prĂ©sentĂ© Ă lui comme un rĂ©formĂ© fervent, et comme fils d'un martyr de la religion nouvelle. Geraerts affectait un grand zèle religieux ; il frĂ©quentait fort les temples, et on ne le trouvait jamais sans une Bible Ă la main (Adolphe Boucher, Histoire dramatique et pittoresque des JĂ©suites depuis la fondation de l'ordre jusqu'Ă nos jours, 1864 - books.google.fr). NĂ© Ă Vuillafans en Franche-ComtĂ©, alors sous autoritĂ© du roi d'Espagne (en tant que comte de Bourgogne), Balthazar GĂ©rard est issu d’une famille bourgeoise très attachĂ©e Ă la religion catholique de leur souverain Philippe II. Fils de Jean GĂ©rard, châtelain et juge de Vuillafans, et de Barbe d'Emskerque, d’origine hollandaise, il est le neuvième d’une fratrie de 11 enfants. Lorsqu'en juin 1580 Philippe II signe un Ă©dit qui promet Ă quiconque tuerait Guillaume d’Orange, l'anoblissement et 25000 Ă©cus, Balthazar GĂ©rard dĂ©cide de se rendre Ă Delft aux Pays-Bas et de s'y faire passer pour un protestant en fuite, afin d'approcher Guillaume de Nassau et de rĂ©aliser son projet de l'assassiner4. Il avait exposĂ© Ă Tournai son projet d'assassinat au gouverneur Alexandre Farnèse, mais le conseiller Assonleville avait mis en garde GĂ©rard contre les dangers de son entreprise (fr.wikipedia.org - Balthazar GĂ©rard). Dans une dĂ©claration Ă©crite le 2 avril 1584 (Pâques le 1er), GĂ©rard raconte son projet. Il en remet des copies au Gardien du couvent des Cordeliers de Tournai. La dĂ©claration est transmise Ă M. d'Assonville pour qu'elle soit communiquĂ©e au prince de Parme (Correspondance, publ. pour la premiere fois; suivie de pieces inedites sur l'assassinat de ce prince et sur les recompenses accordees par Philippe II. a la famille de Balthazar Gerard par Gachard, Tome 6, 1857 - www.google.fr/books/edition). Les maximes rĂ©gicides des JĂ©suites trouvèrent leur sinistre application Ă Delft, le 10 juillet 1584, lors du meurtre de Guillaume d'Orange (EncyclopĂ©die des sciences religieuses, Tome 7, 1877 - www.google.fr/books/edition). Juan Jaureguy, auteur de l'attentat de 1582, Ă©tait commis chez le banquier espagnol en banqueroute Anastro. Si Jaureguy fut "massacrĂ©", Anastro se rĂ©fugia Ă Calais (Daniel Stern, Histoire des commencements de la rĂ©publique aux Pays-Bas 1581-1625, traduit par Marie Catherine Sophie d'Agoult - 1872 - books.google.fr). Acrostiche :
LLAP "Llap" du catalan "llamp" (tilde sur le a), foudre ou "llapa" assiette. On invoque principalement sainte Barbe contre la foudre et la mort subite (par allusion à celle de son père) ; par suite elle est la patronne naturelle de tous les artisans dont le métier expose à la mort subite : artificiers, artilleurs, fondeurs, armuriers, couvreurs, charpentiers, maçons, mineurs (Paul Guérin, Les petits bollandistes vies des saints de l'Ancien et du Nouveau Testament, Tome 14, 1882 - www.google.fr/books/edition). "long puis nay" : né d'un puits profond "puits" est une
graphie latinisante postérieure à "puis", attesté dès 1120 et issu du
lat. puteum, probablement influencé par le mot francique *putti (Agnès
Baril, Guillaume de Machaut, le livre du voir dit: Commentaire grammatical et
philologique des lignes 1 Ă 4153, pages 41 Ă 366, 2001 - books.google.fr). On pense au puits de mine (sainte Barbe) et Ă la mine de
diamant. Beauvoir, la clef de l'ile de Noirmoutier grâce au
passage du Gois, servit de refuge à un roi détrôné, dom Antonio, fils du roi
Louis de Portugal et petit-fils d’Emmanuel le Grand. Obligé de quitter le
Portugal, le prince s'embarqua sur un navire marchand, qui le dĂ©posa Ă
Beauvoir, où il demeura cinq années entières. Dom Antonio était porteur de l'admirable diamant plus tard appelé le
Sancy, du nom du ministre des finances, Nicolas de Sancy, son possesseur après
le prince (Valentine
Vattier d'Ambroyse, Le Littoral de la France, Tome 3, 1886 - books.google.fr). Ce fut dans ce
temps de détresse que Dom Antonio engagea pour quarante mille livres seulement
Ă M. de Sancy un diamant d'un prix inestimable. Ce diamant pesoit 106 carats.
Après un voyage que Dom Antonio fit en Angleterre, il couroit risque de se
trouver sans argent, si le même Sancy ne lui eût envoyé vingt mille écus. C'est-à -dire que Sancy acheta en tout cent
mille livres un diamant qui valoit alors, plusieurs millions. Sancy céda
depuis ce diamant Ă la Couronne ; on l'appelle le grand Sancy (MĂ©moires
Anecdotes pour servir Ă l'histoire de la maison de Bourbon, Tome 6, 1792 -
books.google.fr, fr.wikipedia.org
- Sancy (diamant)). Cf. I, 61 - Le contrat de Sancy et l'Escalade de Genève -
1602-1603. Retaillés, débaptisés, subissant parfois des «éclipses»
de plusieurs décennies, les diamants célèbres, en fait, ne disparaissent jamais
totalement, même lorsqu'ils sont réputés maléfiques. D'où viennent ces pierres qu'une vieille inscription hollandaise
qualifie de «gouttes du puits de l'éternité» ? La presque totalité (97
%) est aujourd'hui fournie par le seul continent africain (Afrique du Sud,
Congo ex-belge, Angola, Kenya, Tanganyika, Sierra-Leone), le reste provenant du
Brésil (dont les diamants blanc bleuté sont réputés), d'Arkansas, de la Guinée
britannique, de l'U.R.S.S., du Venezuela, des Etats-Unis, enfin d'Australie et
de Bornéo, dont les pierres sont encore plus dures qu'ailleurs (René
Brest, Diamants, La revue française de l'élite européenne, 1961 -
books.google.fr). Ik breng u't loodt van ziynen diamant, Zijn heerlijk dicht
in mynen vorm gegoten. Een straal van
dat doorluchtige verstandt. Een druppel uit zyn rijke bron gevloten. Hier
rymt Bartas, daar Vrankryk roem op draagt. Ik doe hem op myn wyze
Hollandtsch spreken. Ik volg't Latyn en Fransch, daar Beza
klaagt. Men hoor'hem om een zaalig ende smeken.
De grootste Dagh der grootste vreught of rouw Kan hier zyn schets uit Baarles
woorden malen , Myn Vader door den bandt der huwlykstrouw ; Dit Nederduitsch
wou zyn Latyn vertalen (Aan den zelven Heer) (Geeraert Brandt, Poëzy, 1688 -
books.google.fr, Thierry
Allain, Geeraert Brandt, Dictionnaire des Pays-Bas au Siècle d'or, 2018 -
www.google.fr, A.
Beekman, Influence de Du Bartas sur la littérature néerlandaise, 1912 -
books.google.fr). Barbara, Vajra (Bajra) Le mot composé
français «foudre-diamant» ne rend qu'imparfaitement la signification complexe
du terme sanskrit «vajra». Aux deux sens primordiaux de foudre et de diamant,
le mot indien ajoute l'idée de lumière, de chaleur purificatrice,
d'imputrescibilité et de membre viril. Ces diverses notions jouent des
rôles si importants dans le bouddhisme ésotérique indien que les textes
autochtones dénomment souvent cette école «Vajrayâna», «Véhicule du diamant».
Le vajra constitue l'un des instruments rituels fondamentaux du bouddhisme
tantrique. Il est présent dans la plupart des liturgies. Il est de même attesté
dans toutes les branches du bouddhisme ésotérique, quelles que soient les aires
ulturelles envisagées. Sa forme évoque celle d'un petit haltère aux extrémités
ajourées. Lorsqu'il est associé à la clochette (ghantâ, dril-bu), il symbolise
le «moyen» utilisé pour atteindre l'Eveil, et la clochette la «sagesse» propre
Ă cette illumination. Leur utilisation conjointe ,
lors de certains gestes canoniques ( mudra ) , représente l ' union de ces deux
principes complémentaires. Les vajra et le manche des clochettes comptent cinq
ou neuf branches l'axe central. Cette particularitĂ© ne paraĂ®t liĂ©e ni Ă
l'orientation sectaire, ni à la divinité concernée. Une tradition tibétaine
voudrait que le métal utilisé pour la fabrication de certains objets rituels,
particulièrement le fer, provienne de météorites, en effet nombreux sur le
plateau tibétain (Gilles
Béguin, Art ésotérique de l'Himâlaya: catalogue de la donation Lionel Fournier,
1990 - books.google.fr). De cette fameuse troisième fenêtre de la tour où elle fut
enfermée, sainte Barbe voulait en faire le signe de la Sainte Trinité où
l'avait plongĂ©e son baptĂŞme. [...] Une fenĂŞtre permet aussi de voir Ă
l'extérieur. [...] Je ferais volontiers un rapprochement avec un rite
symbolique pratiqué par les moines tibétains qui, parvenus à un haut degré de
connaissance de Dieu, célèbrent ce qu'ils appellent «l'ouverture du troisième
œil», celui qui voit l'invisible L'incendie de la tour où était enfermée Barbe et dont
elle a réchappé grâce à ses amies l'a fait choisir comme patronne par les
pompiers et par de nombreuses professions en lien avec le feu. Cet Ă©pisode
mouvementé de la vie de Barbe est porteur de significations intéressantes.
Quels qu'aient pu être les motivations du père de Barbe et les effets
dévastateurs du feu qu'il avait allumé, dépassons les aspects légendaires de
l'événement pour rechercher ce qu'il suggère. Dans l'Évangile, Jean-Baptiste,
parlant de Jésus, disait : «Il vous baptisera dans l'Esprit Saint et le feu.» Ce
feu dont parle Jean, symbolise l'action de Dieu qui purifie, comme l'or est
purifié au creuset. Barbe, échappant au feu, manifesterait sa sainteté et sa
pureté (Joseph
Proux, Fêtes en Église, Tome 2, 2017 - www.google.fr/books/edition). Si les artilleurs invoquent saint Barbe comme patronne, c'est aussi pour qu'ils soient protégés de l'explosion malencontreuse de leurs engins à leurs dépens (Joseph Proux, Fêtes en Église, Tome 2, 2017 - www.google.fr/books/edition). Cf. quatrain suivant VIII, 46 sur la mort du Chevalier de
Guise tué par l'explosion d'un canon. Vajravarahi (littéralement truie de diamant), traduit en
tibétain par Dorjé Naljorma, et en chinois pinyin : Jingang haimu (le 12e
rameau correspondant au signe du cochon en astrologie chinoise et tibétaine),
est une forme de Vajrayogini. Elle est la consœur de Chakrasamvara. Elle
représente la sagesse, considérée comme l'impératrice de la danse ou une
représentation bouddhiste de Shakti. Vajravarahi représente la passion et la
compassion, l'ignorance autant que la sagesse de la matrice compatissante génératrice
de tous les phénomènes (fr.wikipedia.org
- Vajra Varahi). Va, c'est la compassion. Ja, c'est la vacuité. Ra, c'est l'un des deux morphèmes du dehors ou du passé qui n'ont pas la lettre ra. Le son hi, c'est la non-perception des causes (h-etvanypalabdh-i). Ainsi Varahi précédée de Vajra (Vajra Varahi), c'est la purification au Sens Ultime. Le triangle, c'est la purification du corps, de la parole, de la pensée. Comme la cause et l'effet sont indivisibles, le triangle (exprime) l'égalité dharmodaya (Indian Studies: Volume in Honour of Edward James Rapson, 1985 - books.google.fr). Typologie Le report de 2063 sur la date pivot 1581 donne 1099, date de la prise d’Al Qods par les croisés. Dans la version du chanoine Albert d'Aix (Aix-la-Chapelle), dont on considère généralement le Liber christianae expeditionis pro ereptione... Hierosolymitanae ecclesiae comme une des meilleures sources de renseignements, de la prise de Jérusalem, ce seraient deux chevaliers tournaisiens, deux frères, Ludolfe et Engelbert, qui après avoir participé à toute la manœuvre de la tour roulante dans laquelle se trouvaient également Godefroid de Bouillon et son frère Eustache, s'élancèrent les premiers sur les murs de la ville assiégée (Paul Rolland, Les croisades et le Tournaisis. In: Revue du Nord, tome 24, n°95, août 1938 - www.persee.fr). |