La chasse au cerf

La chasse au cerf

 

VIII, 82

 

2090-2091

 

Ronge long secs faisant du bon valet,

A la parfin n'aura que son congie :

Poignant poyson, & lettres au collet,

Sera saisi eschappe en dangie.

 

"ronge" : le cerf

 

Le Cerf fait le Ronge, c'est à dire qu'il rumine (François-Antoine Pomey, Le Dictionnaire royal, augmenté. Seconde édition, enrichie... d'un petit traité de la Venerie et de la Fauconerie, 1671 - www.google.fr/books/edition).

 

"lettres au collet"

 

Car ainsi que porte l'histoire ancienne des Roys de France, comme une fois iceluy Roy Charles sixieme s'occupoit au plaisir de la chasse prez Senlis fut trouué prins au milieu des laz un cerf qui auoit au col une chesne ou collier de cuiure doré ou estoit escrit en caracteres anciens Cæsar hoc mihi donauit. Et de là en auant le Roy de son propre mouuement volut porter en sa deuise un cerf vollant ayant une couronne au col, & partout où on mettoit ses armes y auoit deux cerfs vollans qui les soustenoicnt d'vn costé & d'autre en ceste sorte (Claude Malingre, Traicté de la loy salique, armes, blasons et deuises des François, 1614 - www.google.fr/books/edition).

 

Cela se passait vers juillet 1382 (Anne Lombard-Jourdan, Aux origines de carnaval, 2005 - www.google.fr/books/edition).

 

"poison" et contre poison

 

A mi-chemin entre la fontaine biblique à laquelle l'âme aspire et la fontaine de Jouvence, on voit la lutte du cerf et de serpent splendidement exaltée à la fin du XIIIe chez Brunetto Latini et vers 1320 chez Nicole Bozon : "Quand le cerf veut déposer vieillesse ou maladie, il lutte contre le serpent, le mange et court à la fontaine". En cette manière, il mue son poil et ses cornes et les jette loin de lui... et pour cela Alexandre faisait mettre des cercles d'or autour de son cou". La victoire sur le mal et la victoire sur la mort sont donc liées et le cerf est considéré comme ayant triomphé de l'un comme de l'autre. Un nouveau style de littérature technique dérivée de l'histoire naturelle apparaît avec les livres de la chasse dans la deuxième moitié du XIIIe. Ceuxci ne se consacrent guère à la chasse à courre du cerf que dans la deuxième moitié du XIVe, car jusque là la chasse nobiliaire est plutôt la chasse au faucon, et le cerf se chasse longtemps aux rets et aux flèches. Si Gace de la Buigne ne nous est guère utile, Gaston Phoebus donne une classique description du combat du cerf et de sa régénération dans la fontaine. Il est le premier à affirmer qu'il s'agit d'une chasse nobiliaire par excellence : "Est bête de droite noblesse et gentillesse... Chasser le cerf est noble chose... les veneurs vont au paradis quand ils meurent". Les lois de la chasse pour le temps de paix font pendant aux lois de la guerre et permettent à la noblesse d'éviter oisiveté et vice. Hardouin de Fontaine Guérin, dont le Trésor de Vénerie est postérieur de peu à l'oeuvre de Phoebus, partage ses vues sur le caractère strictement nobiliaire d'une chasse au cerf qu'il ritualise encore plus :

 

On vit du temps passé un cerf prendre

Qui avait à son col un collier doré

Bien lettré et bien labouré

Et avait dessus écrit

"Des cerfs Jules Cesar suis"

 

Ce cerf capturé par Charles VI aurait eu sept cent ans (!). Or ce texte fut écrit vers 1394 dans l'entourage des ducs d'Anjou et reflète assez bien les opinions de l'entourage royal. Au XVIe siècle encore, “vivre des années de cerf” signifiait vivre longtemps ou même éternellement. On en déduisit très logiquement, chez Pline comme chez Gaston Phoebus, l'efficacité des cornes ou du poil ou de l'os de coeur de cerf contre le poison ou ses conséquences (frénésie, folie). L'os du coeur de cerf, d'après le Trésor de Vénerie, prend la forme d'une croix le 3 mai et le 15 septembre, fêtes de l'Exaltation de la Croix qui marquent le début et la fin de la cervaison, c'est-à-dire de la période normale de chasse aux cerfs. Il y a donc de ces cartilages dans les inventaires royaux, dans la pharmacopée de l'Antidotaire Nicolas à la fin du XIVe ou dans le Miroir des Apothicaires de Symphorien Champier. Ils servent comme talismans ou comme remède contre le poison, les douleurs de chef, la folie. On peut supposer que la moindre utilisation après 1392-94 par Charles VI de la devise au cerf volant est due, entre autres, à des doutes sur l'efficacité thérapeutique de celle-ci ! Les littératures techniques amènent donc à des conclusions un peu différentes des sources religieuses. Si le cerf est dans les deux cas lié à la vie éternelle et à la lutte contre le mal, il est tout autant un symbole nobiliaire qu'un symbole christologique. Les textes proprement littéraires reflètent aussi cette ambivalence. Le cerf y est un messager céleste fréquent, destiné souvent à des membres de la dynastie royale, protégés de Dieu en situation difficile. Parmi les prédécesseurs de Charles VI qui furent bénéficiaires d'une telle révélation, citons Clovis, Dagobert et Charlemagne. Pour Grégoire de Tours, Clovis arrêté devant la Vienne en crue, pria le Seigneur et vit alors apparaître une biche qui montra le gué à l'armée et lui permit ainsi de vaincre l'hérétique wisigoth. Les Grandes Chroniques reprennent et amplifient le passage. Néanmoins, ce précédent n'est jamais évoqué avant la deuxième moitié du XVe siècle (Colette Beaune, Costume et pouvoir en France à la fin du Moyen Âge : les devises royales vers 1400, in Moyen Âge flamboyant : XIVe-XVe siècles, Revue des Sciences Humaines 183, 181 - www.google.fr/books/edition).

 

Rappelons que, selon les auteurs classiques et médiévaux, le cerf, après avoir dévoré le serpent dont le venin l'échauffe et le dessèche, éprouve la nécessité incoercible de boire, puis, sa soif assouvie, le besoin de s'agiter pour combattre et évacuer à tout prix le poison qu'il vient d'ingérer et qui menace de circuler jusque dans ses veines (Anne Lombard-Jourdan, Aux origines de carnaval, 2005 - www.google.fr/books/edition).

 

"bon valet"

 

"Et puisqu'il est valet (varlet) de chiens, je le veux promouvoir et faire aide et lui enseigner comment il sera bon aide comme il est bon valet de chiens. Toutefois je conseille qu'il ait pour cela l'âge de vingt ans, de sorte que toute sa vie il ait hanté, comme j'ai dit, les chiens, sauf les sept ans qu'il avait, quand je le fis page.[...]

 

Je veux maintenant, puisque cet enfant a été bon page et bon valet de chiens et que le voici bon aide, qu'il devienne bon veneur. Et je lui veux apprendre comment il doit chasser et rechasser, requérir et prendre le cerf à force et par maîtrise.[...]

 

C'est pourquoi le veneur en chassant le chevreuil apprend à bien chasser toutes les autres bêtes. Car il demeure et tournoie plus en son pays que nulle autre bête.[...]

 

Et c'est belle maîtrise et belle chose que de bien savoir tuer un sanglier de l'épée.[...]

 

Après avoir dit comment on doit chasser les bêtes sauvages à force, ,je veux dire comment on les prend par maîtrise et au moyen de quels engins car il me semble que nul n'est parfait veneur s'il ne sait prendre les bêtes à force et par engin. Mais je n'en parlerai pas volontiers car je ne devrais enseigner à prendre les bêtes que par noblesse et gentillesse et pour y prendre agrément. Il y aurait ainsi plus de bêtes si on ne les tuait pas faussement et on en trouverait toujours à chasser.[...]

 

Comme j'ai dit au début de mon livre que les bons veneurs vivent longtemps et joyeusement et à leur mort vont au paradis. Je veux enseigner à tout homme à être veneur de façon ou d'autre. J'affirme que s'il n'est bon veneur il n'entrera jamais en paradis.[...]

 

C'est pourquoi je voudrais, puisque je suis veneur, que chacun fut aussi simple que je suis.[...]" (Gaston Phébus, Livre de chasse - classes.bnf.fr).

 

C'est de vénerie seulement que Gaston s'est occupé. Il a commencé son livre le 1er mai 1387 (Joseph Lavallée, La Chasse de Gaston Phoebus, 1854 - www.google.fr/books/edition).

 

"que son congie" et "eschappé en dangie"

 

Le valet de vénerie ne sera pas d'utilité dans la chasse à laquelle fait allusion le quatrain.

 

Le cerf de Senlis sera remis en liberté par Charles VI.

 

Une autre version de l'hommage du cerf à Charles VI est le songe du roi en 1382 dans lequel, près Arras où il n'était jamais allé, il enfourche un cerf ailé, lors d'une chasse au faucon (Anne Lombard-Jourdan, Aux origines de carnaval, 2005 - www.google.fr/books/edition).

 

La curée : "sec"

 

Le Gentil-homme de la Venerie qui aura esté chercher vne charrette, & le valet de limier qui aura gardé le Cerf, le doiuent faire charger, & tous les deux le doiuent accompagner, puisque ce sont eux qui en doiuent répondre, iusques à ce qu'il soit conduit au quartier de la Venerie, & déchargé dans le chenil, en la garde des valets de chiens; & quant au lieu destiné pour y faire la curée, ce doit estrevne belle & grande place herbuë, afin que la venaison ne se gaste pas dans la poudre; & si tost que le Cerf eft entre leurs mains, ils doivent prendre leurs couteaux pour ofter la nape du Cerf, & le preparer pour en faire la curée à leurs chiens qui sont dans le chenil, où il doit auoir deux valets de chiens aupres d'eux pour les empescher de crier & se battre, à cause du vent qu'ils auront du Cerf. Les valets de chiens le mettront sur le dos, foûtenu de son bois; & si c'est dans le temps de la Cerfuaison, il faut qu'ils ayent fait prouision d'un crochet de bois pour y mettre & accrocher les menus droits qui appartiennent au Roy, & commencer par la coupe des bouts de la teste qui en sont mols, & iusques au dur : car le reste doit seruir à faire de l'eau, & mettre ces bouts de teste dans vne seruiette blanche; puis ils leueront les dintiers, le bout du mufe, & les aureilles qu'ils mettront au crochet par une fente qu'ils auront faite à la peau: cela estant, ils commenceront à luy oster la nappe, la fendant sous la gorge, & iusques où ont esté les dintiers. Apres ils prendront le pied droit dont ils couperont la peau alentour de la iambe, & la fendront iusques au noyau de la poitrine, & les autres valets de chiens, ou pour le moins deux, en peuuent faire de mesme à ceux de derriere, cependant que deux tiennent les deux autres pieds, & pour l'ouuerture de la peau des iambes de derriere, elle doit aller le long du dedans des cuisses iusques aux dintiers, & apres ils dépoüilleront les iambes, & en suite le corps. Ce qu'estant fait, on luy doit laisser la nappe sous le corps pour leuer la langue, & le reste des menus droits, coupans les quatre noeuds qui sont au defaut des épaules & des cuisses qu'ils mettront pareillement au crochet. L'on doit fendre le Cerftout le long du ventre, & en oster la panse, sans le rompre ny couper, afin de ne pas gaster la venaison de ce qui sortiroit de ce sac, que l'on doit donner aux petits ou grands valets de chiens ordinaires, & en leur absence, à ceux qui sont en quartier, pour l'aller vuider & lauer où est la franc boyau, qui est encores des menus droicts, qui se doit mettre au crochet, & pour le membre du Cerf, il doit estre leué, dont les valets de chiens doiuent auoir soin de se lauer, nettoyer & le mettre tremper vingt-quatre heures dans du fort vinaigre, & apres l'en tirer, pour le faire secher au four, ou au Soleil, selon la saison; pour quand il sera sec, le remettre au maistre valet de chiens, qui le doit donner au Lieutenant, ou au grand Veneur, s'il le veut, dont la vertu est de guarir le flux de sang. Comme l'os que l'on doit tirer du coeur du Cerf, que l'on appelle vulgairement, Croix de Cerf, qui doit estre seulement nettoyé de sa chair & feiché. Il faut donner le cœur, vne partie du foye & de la ratte aux valets de limiers, pour le droict de leurs limiers,qui leur doiuent faire manger par petits morceaux, apres les auoir mis deuant la teste du Cerf, que l'on aura leué du Maf sacre où ils les tiendront quelque temps , les vns deuant les autres pour les animer. Alors on leuera les épaules, dont la droicte appartient à celuy qui a laissé courre le Cerf : & l'autre aux Gentils-hommes de la Venerie. Les petits filers doiuent estre encore au Roy, & lecimier au grand Veneur. Les grands filets aux Lieutenát & sous-Lieutenant de la Venerie. Les foccilets & les nombres, aux valets de limiers, & le col aux valets de chiens. Et quant au bois duCerf, il doit estre porté au Roy. On doit avoir conserué le sang dans vn sceau. ou chauderon, aussi-tost que l'on a ouuert le Cerf. Il faut aussi auoir fait prouision de deux ou trois sceaux de laict venant du py de la vache, ou au moins qu'il ne soit pas écrémé, ny aigre; ce qui feroit mal aux chiens. Les valets de chiens ayant apporté le fac & les boyaux, bien lauez & nettoyez, ils les couperont par petits morceaux,auec le reste de la ratte & du foye, & force pain aussi, par petits morceaux, & méleront le tout dans le sang & le laict, qui sera dans vn grand banquet, ou deux (s'il ne suffit d'vn) broüillant le tout auec les mains, & le laisseront vn peu de temps, pour faire imbiber le pain : & apres, vous mettrez sur la nape du Cerf (qui est la peau) que vous aurez étenduë sur le drap de curée, qui doit estre de toille forte, assez grand & carré : & peu de temps apres que vous aurez mis la mouée fur la nappe, vn des valets de chiens la doit oster : & les autres doiuent prendre le drap de curée par les coings, pour remuer & réler la moüée, iusques à ce que le pain soit imbu du sang & du laict : & dans l'Hyuer que l'on ne trouue pas du lai&t facilement, l'on doit prendre huict ou dix liures de sein doux, selon la quantité de chiens que l'on a, pour faire la moüée grosse ou petite, lequel l'on fait fond:e & méler auec de l'eau & boüillir dans vne chaudiere, que l'on met tout chaud dans un grand bacquet, où est le pain en petits morceaux, & le dedans du Cerf, que l'on remuë auec des baftons. Le Maistre-valet de chiens doit auoir fait couper force houslines par ses compagnons, qui soient de bois de bouleau, ou de coudre, & non de bois puant & de rouynette, qui donne le flux de sang. Cette preparation estant faite, il doit aller dire au Lieutenant de la Venerie, ou à celuy qui commandera dans le quartier, que la curée est preste : & apres, il doit reuenir donner le reste de ses ordres, comme de faire mettre le coffre du Cerf dans vne belle place herbuë, à cinquante pas de la moüée, & le forthu à mesme diftance (si c'en et la saison) qui est le temps de la Cerfuaison. Ce forchu, sont les petits boyaux du Cerf, que l'on doit mettre au bout d'vne fourche de bois, dont on aura émoussé les bouts, de peur qu'elle ne picque les chiens, & donner ordre aux valets de chiens de se tenir partie dans le chenil, & l'autre dehors, aux ailes, pour conduire & faire aller les chiens à la mouée, & que ceux qui seront dans le chenil, se tiennent à la porte,pour l'ouurir tout d'vn temps, & la tenir ouuerte, afin que les chiens ne s'y heurtent pas de la hanche en passant, où ils se pourroient étreufler, & que l'on couple & tienne les chiens qui sont trop gras, pour ne les decoupler qu'apres que les autres auront estê quelque temps à la moüée (Robert de Salnove, La venerie royale: divisée en IV parties, qui contiennent les Chasses du Cerf, du Lievre, du Chevreuil, du Sanglier, du Loup, & du Renard, 1665 - www.google.fr/books/edition).

 

Charles VI et Gaston

 

Le voyage que le roi Charles VI fit en 1390, dans le midi de la France, donna encore lieu à Gaston de déployer sa magnificence. A Toulouse, Le roi eut en particulier de longues conférences avec le comte de Foix. Celui-ci n'avait plus d'héritier en ligne directe. Ses Etats devaient passer à un collatéral, Matthieu de Castelbon, son cousin, dont il croyait avoir à se plaindre. Il préféra laisser, après sa mort, ses domaines au roi. Il lui en fit donation. Charles VI quitta Toulouse le 7 janvier 1390. Dès qu'il eut mis le pied sur les terres du comte, Gaston ne négligea rien pour recevoir dignement son hôte.

 

Olhagaray rapporte aussi qu'un des premiers comtes de Foix, Rogier II, «estant allé à la chasse du cerf avec Madame Eximène, fort content et joyeux ce jour-là, ayant couru longtemps, lassé d'une si longue corvée, l'heure du diner passant, il se voulut refreschir; et comme on lui donnoit à boire, ayant prins quelque morceau d'un pasté de sanglier, il tomba de son siége et, roulant les yeux en la teste, mourut sans mot dire.» Ce fut aussi à la suite d'une partie de chasse que Gaston Phoebus rendit l'âme (Joseph Lavallée, La Chasse de Gaston Phoebus, 1854 - www.google.fr/books/edition).

 

"Ronge long" : Le Rongelon

 

Près de Saint Hubert en Belgique (Province de Luxembourg) se trouve le lieu-dit Le Rongelon (Vesqueville). Saint Hubert est le patron des chasseurs (Jean-Jacques Jespers, Dictionnaire des noms de lieux en Wallonie et à Bruxelles, 2005 - www.google.fr/books/edition).

 

Tandis que dans les plus anciennes statues saint Hubert est figuré en évêque sans le cerf, le cerf paraît toujours dans les anciennes images de saint Eustache. M. Demarleau pense qu'une coïncidence de dates a aidé à la confusion des deux légendes. Ce qui achève d'expliquer la confusion de la conversion de l'officier païen avec celle que l'on prête à saint Hubert, c'est que dans notre pays - les vieux calendriers de Stavelot et de Tournai en font foi, comme ceux d'Angleterre, les martyrologes d'Usuard, d’Adon, et nos plus anciens bréviaires, - la fête de saint Eustache se célébra longtemps le 1er, le 2, le 4 ou le 3 novembre, à la même date que celle de saint Hubert. Dans l'iconographie chrétienne, le cerf crucifère est l'attribut de quatre saints, saint Eustache, saint Jean de Matha, saint Félix de Valois, et saint Hubert d'Ardenne (Henri Gaidoz, La rage & St. Hubert, 1887 - www.google.fr/books/edition).

 

Acrostriche : RAPS

 

Noms signifiant "graine de navet" - L'allemand standard oppose Raps, colza à Rübsen, navette. Ces deux noms d'origine différente avaient au départ le même sens de "graine de navet". Le plus ancien semble être Rübsen, contraction de Rübsamen du m.h.all. ruobesame. Il a été emprunté en dan., norv. suéd. rybs, fin. rypsi. Raps n'apparait qu'au 18ème siècle, et vient du b.all. rapsad, qui correspond au néerl. raapzaad et à l'ang. rape seed (Kluge). Mais alors que ces derniers noms désignent la navette, Raps a pris le sens de colza. L'allemand du sud connait aussi une forme Reps, que Metzger (1833) utilise dans un sens plus général, opposant Rübenreps, navette, à Kohlreps colza. D'après Kluge, l'ang. rape serait plus ancien que rape seed. Il a pu se spécialiser au sens de colza parce que le navet se disait turnip. Pour désigner la navette, l'anglais ajoute un déterminant : turnip rape ou bird rape, ce qui indique sa faible importance en Grande-Bretagne (Michel Chauvet, Les noms des crucifères alimentaires à travers les langues européennes, Tome 1, 1985 - www.google.fr/books/edition).

 

L'os du coeur de cerf et les graines de navet sont des anti-poisons selon l'ancienne pharmacopée (Les commentaires de M. P. André Matthiole, medecin sienois, svr les six livres de la matiere medecinale de Pedacivs Dioscoride, Anazarbéen, traduit par Antoine Du Pinet, 1680 - www.google.fr/books/edition).

 

Typologie

 

Le report de 2091 sur la date pivot 1382 donne 673.

 

Le consolateur des enragés parut enfin. Vers l'an 670, St.-Hubert naquit de Bertrand, duc d'Aquitaine. Les Chroniques du temps nous apprennent qu'il embrassa le sacerdoce, se rendit à Rome et s'y distingua par ses bonnes-œuvres et sa piété. Une belle nuit, un ange apparaît au pape S. Sergius, lui annonce que St. Lambert, évêque de Maëstricht, vient d'être assassiné, et lui donne ordre, de la part de Dieu, de sacrer Hubert à la place du défunt. Le pape hésite. Pour lui prouver qu'il ne lui en impose point, l'ange transporte à l'instant, de Maestricht à Rome, le bâton pastoral de St, Lambert, et le dépose sur le chevet du lit de S. S.

 

Mais, lorsqu'il s'agit de donner l'onction épiscopale à Hubert, celui-ci la refuse avec humilité, quoique des anges lui offrent des vêtemens pontificaux. Voyant qu'on ne peut vaincre sa résistance, un jeune séraphin s'empresse de revoler vers le Paradis, et en rapporte une étole destinée par la vierge au saint évêque. Hubert se résigne, accepte l'étole et se laisse docilement sacrer. Bientôt un autre miracle s'opére pendant la cérémonie, St. Pierre lui-même arrive, remet une clef d'or au nouvel évêque, et le prévient que, par la vertu de cette clef, il chassera les démons des corps dont ils auront fait leur gîte, guérira les enragés, et même qu'avec des parcelles de l'étole, il préviendra la possession et la rage. On sait quelle célébrité cette étole et cette clef ont acquis depuis. «Les parcelles qu'on a détachées de l'étole, dit l'auteur de la vie de St.-Hubert, suffiraient, si elles étaient réunies, pour former plus de cent mille étoles, et cependant la première a toujours conservé la même ampleur.» (L'Esprit des journaux, françois et étrangers, Numéros 10 à 11, 1817 - www.google.fr/books/edition).

 

On le fait naître aussi en 656 ou 658 (Joseph Épiphane Darras, Histoire générale de l'Église depuis la Création jusqu'à nos jours, 1872 - www.google.fr/books/edition).

 

Lorsqu'il fut en åge de paraître à la cour, ses parents l'envoyèrent auprès de Thierry III (ou Théodoric), qui commença à régner en 670 (M. Barraud, Vitraux de la cathédrale de Beauvais, Mémoires, Volume 3, Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts de l'Oise, Beauvais, 1856 - www.google.fr/books/edition).

 

Vers la fin de l'année 673, Thierry III, petit-fils de Dagobert, resta seul héritier des trois couronnes, malgré les maneuvres séditieuses tentées par Ebroïn (François Canéto, Saint Hubert sa légende, son siècle et les monuments relatifs à son culte, 1865 - www.google.fr/books/edition).

 

Ce fut vers l'an 670 que saint Lambert ou Lantbert fut promu à la dignité épiscopale à Maastricht (Mathieu Lambert Polain, Esquisses ou récits historiques sur l'ancien pays de Liège, 1842 - www.google.fr/books/edition).

 

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