Rapallo

Rapallo

 

X, 1

 

2177-2178

 

A l'ennemy, l'ennemy foy promise,

Ne se tiendra, les captifs retenus,

Prins, preme mort & le reste en chemise,

Damné le reste pour estre soustenus.

 

Milan

 

"preme" : praemium (Pierre Brind'Amour, Les premières centuries, ou, Propheties de Nostradamus (Ă©dition MacĂ© Bonhomme de 1555), 1996 - www.google.fr/books/edition).

 

Sed præmium mortis sacræ

Perennis instet gloria.

 

Ces derniers vers de l'Hymne a None complètent la pensĂ©e exprimĂ©e dans les deux prĂ©cĂ©dents : «que la gloire Ă©ternelle, rĂ©compense d'une mort sainte, suive aussitĂ´t (instet) cet heureux soir du jour». Præmium, le prix, le salaire, le denarius diurnus (Matth. xx, 2), dont il est convenu entre le maĂ®tre de la vigne et les ouvriers. Sacre, mot choisi rĂ©vĂ©lant tout ce qu'il y a de saint et de vĂ©nĂ©rable dans cette mort pieuse, qui imprime aux Ă©lus le sceau divin, et les marque au front de l'onction royale du Christ, dont ils demeureront Ă  jamais les membres glorifiĂ©s. Script. Beati qui in Domino moriuntur (Apoc. XIV). Pretiosa in conspectu Domini mors sanctorum ejus (Ps. CXV, 5).

 

Cette hymne de saint Ambroise se lit, comme la précédente, dans les plus anciens mss. de l'Eglise de Milan, et il ne faut pas la réciter deux fois pour voir qu'elle coule de la même plume (S. G. Pimont, Les hymnes du bréviaire romain, 1874 - www.google.fr/books/edition).

 

Restons Ă  Milan : "en chemise"

 

Le roi Charles VIII partit en personne de Vienne, le vingt-troisième jour d'aoĂ»t 1494, et tira droit vers Ast, d'oĂą il alla Ă  Turin et emprunta les bagues de madame de Savoie, fille du feu marquis de Montferrat et veuve du duc Charles de Savoie, qu'il mit en gage pour douze mille ducats, et peu de jours après fut Ă  Casal vers la marquise de Montferrat, dame jeune et sage, veuve du marquis de Montferrat. Elle Ă©tait fille du roi de Servie; le Turc avait conquis ses pays, et l'empereur, de qui elle Ă©tait parente, l'avait recueillie et mariĂ©e. Elle prĂŞta aussi ses bagues, qui furent engagĂ©es pour douze mille ducats. Vous pouvez voir quel commencement de guerre c'Ă©tait, si Dieu n'eĂ»t guidĂ© l'Ĺ“uvre. Pendant quelques jours le roi se tint Ă  Ast. Cette annĂ©e-lĂ  tous les vins d'Italie Ă©taient aigres et l'air très chaud : ce que nos gens ne trouvaient pas bon. LĂ  vint le seigneur Ludovic avec sa femme, fort bien accompagnĂ©, et y fut deux jours, puis se retira Ă  Nom, un château du duchĂ© de Milan, Ă  une lieue d'Ast, et chaque jour le conseil allait vers lui. Le roi don Alphonse avait deux armĂ©es par le pays, l'une en Romagne, vers Ferrare, que conduisait son fils, et contre eux Ă©tait pour le roi monseigneur d’Aubigny, un bon et sage chevalier, avec quelque deux cents hommes d'armes au moins. Il y avait aussi cinq cents hommes d'armes italiens, aux dĂ©pens du roi, que conduisait le comte de Caiazze, qui y Ă©tait pour le seigneur Ludovic, lequel n'Ă©tait point sans peur que cette bande ne fĂ»t rompue, car nous fussions retournĂ©s et il eĂ»t eu ses ennemis sur les bras, qui avaient grande intelligence dans le duchĂ© de Milan. L'autre armĂ©e Ă©tait par mer, et conduite par don FrĂ©dĂ©ric, frère de don Alphonse, et elle Ă©tait Ă  Livourne, et les Florentins tenaient encore pour eux. Ils mirent Ă  terre quelques mille hommes de leurs partisans, et de fait eussent fait ce qu'ils voulaient, si le duc Louis d'OrlĂ©ans n'Ă©tait arrivĂ© ce jour ou le lendemain, avec quelques navires et bon nombre de galères, dont une grosse qui Ă©tait mienne, sur laquelle Ă©taient le duc et les principaux. Elle s'approcha si près de terre, que l'artillerie dĂ©confit presque les ennemis, et ceux qui Ă©taient Ă  bord de ces navires descendirent Ă  terre, en mĂŞme temps que par la terre venaient de GĂŞnes un certain nombre de Suisses, que menait le bailli de Dijon. Dès que nos gens les joignirent, les ennemis furent dĂ©faits et en fuite. Cent ou cent vingt en moururent et huit ou dix prisonniers. Ceux qui Ă©chappèrent furent mis en chemise par les gens du duc de Milan, qui gardaient tous les passages et ne leur firent pas d'autre mal, selon leur coutume. Je remis toutes les lettres qui en vinrent tant au roi qu'au duc de Milan. Ainsi fut repoussĂ©e cette armĂ©e de mer qui depuis n'apparut si près. Don FrĂ©dĂ©ric se retira Ă  Pise et Ă  Livourne, et ne recueillit pas les gens de pied qu'il avait mis Ă  terre (Philippe de Comines) (Henriette Elizabeth de Witt, Les chroniqueurs de l'histoire de France depuis les origines jusqu'au XVIe siècle: sĂ©rie] Charles VII et Louis XI. La première guerre d'Italie, 1895 - books.google.fr, MĂ©moires de Philippe de Comines, Nouvelle collection des mĂ©moires pour servir a l'histoire de France depuis le 13. siècle jusqu'Ă  la fin du 18., 1837 - www.google.fr/books/edition).

 

Pour Pise à une autre époque (90 ans avant) : cf. quatrain suivant X, 2. 

 

Bataille de Rapallo

 

Il s'agit de la bataille de Rapallo (1494) dans laquelle les Milanais laissent partir leurs prisonniers en chemise.

 

Après l'Ă©chec de Porto Venere, don FrĂ©dĂ©ric revint Ă  Livourne pour rafraĂ®chir sa flotte et y embarquer de nouveaux soldats ; il en repartit environ un mois après, sur la nouvelle que Charles VIII s'Ă©toit mis en route pour passer les Alpes. Le 4 septembre FrĂ©dĂ©ric se prĂ©senta devant Rapallo, riche bourgade, situĂ©e Ă  peu près Ă  Ă©gale distance entre Porto-Fino et Sestri di Levante. Comme elle n'Ă©toit pas fortifiĂ©e, Louis-le-Maure n'y avoit point mis de garnison ; et les Napolitains n'Ă©prouvèrent aucune difficultĂ© Ă  s'en emparer. Ils y mirent Ă  terre Hybletto de Fieschi avec trois mille fantassins et les Ă©migrĂ©s gĂ©nois, et ils s'entourèrent provisoirement d'une palissade. Celle-ci consistoit seulement en grandes fourches de bois plantĂ©es en terre, sur lesquelles reposoient des solives Ă  hauteur d'appui. Il n'en falloit pas davantage pour arrĂŞter la cavalerie, et pour inspirer de la confiance aux hommes qui devoient dĂ©fendre ces foibles barrières. Mais ni Sforza ni le duc d'OrlĂ©ans n'avoient l'intention de laisser leurs ennemis se fortifier Ă  Rapallo. Le premier avoit pris Ă  son service les sept frères San-Severini, fils du vieux Robert, qui, dans la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente, avoit eu tant de part aux rĂ©volutions de la Lombardie. Sforza avoit trouvĂ© parmi ces frères, ses plus habiles conseillers et ses plus braves gĂ©nĂ©raux. Il en avoit chargĂ© deux, Anton-Marie et Fracassa, de la dĂ©fense de GĂŞnes : le premier partit aussitĂ´t pour Rapallo par le chemin de terre, avec deux cohortes de vĂ©tĂ©rans et un escadron de cavalerie, tandis que le duc d'OrlĂ©ans y conduisoit sa flotte, composĂ©e de dix-huit galères et douze gros vaisseaux sur lesquels il avoit fait monter les Suisses. Don FrĂ©dĂ©ric n'osa point se laisser acculer dans le golfe de Rapallo, par une flotte qui l'emportoit sur la sienne pour l'habiletĂ© de la manoeuvre, et pour le calibre des canons qu'elle portoit. Il prit le large, et laissa le duc d'OrlĂ©ans achever sans obstacle son dĂ©barquement. Les troupes venues par terre, et celles venues par mer, avoient parcouru Ă  peu près en mĂŞme temps les vingt milles qui sĂ©parent Rapallo de Gènes. Elles Ă©toient arrivĂ©es devant la première ville plusieurs heures avant la fin du jour; l'intention de leurs chefs Ă©toit cependant de les faire camper dans une petite plaine Ă  peu de distance de Rapallo, et d'attendre le lendemain pour attaquer. Mais la rivalitĂ© entre les soldats vĂ©tĂ©rans de Sforza et la garde ducale de GĂŞnes ne le permit pas. Les premiers, pour s'assurer le poste d'honneur au combat du lendemain, et pour braver en mĂŞme temps les ennemis renfermĂ©s dans Rapallo, vinrent tracer leurs logemens aussi près qu'ils purent de la ville. La garde ducale, accoutumĂ©e Ă  vivre dans une citĂ© opulente, et Ă  se faire remarquer par l'Ă©clat de ses armes, la richesse de ses habits et l'audace de ses propos, ne put souffrir qu'un autre corps d'armĂ©e prĂ®t le pas sur elle. Elle se mit en marche pour Ă©tablir ses quartiers dans le court espace qui restoit entre les vĂ©tĂ©rans de Sforza et Rapallo. Les Napolitains, jugeant Ă  ce mouvement qu'on venoit les attaquer, sortirent au-devant des assaillans. Le combat s'engagea ainsi, sans que de part ni d'autre les chefs l'eussent ordonnĂ©; il fut soutenu avec beaucoup d'acharnement: mais l'Ă©mulation entre les nations diverses qui servoient dans l'armĂ©e du duc d'OrlĂ©ans, lui assura enfin l'avantage; d'ailleurs sa flotte, s'approchant jusque tout près du rivage, foudroyoit les Napolitains. C'Ă©toit le premier combat de cette guerre terrible oĂą l'on vit les ultramontains aux prises avec les Italiens. Ils se firent remarquer bien plus par leur fĂ©rocitĂ© que par leur bravoure : non-seulement les Suisses ne firent pas grâce aux prisonniers qui se rendirent Ă  eux; ils tuèrent la plupart de ceux qui s'Ă©toient rendus Ă  leurs alliĂ©s. Ils n'Ă©pargnèrent pas plus les bourgeois de Rapallo que leurs ennemis ; ils les pillèrent sans misĂ©ricorde, sans distinction de parti, et ils poussèrent la fĂ©rocitĂ© jusqu'Ă  massacrer cinquante malades dans l'hĂ´pital de la ville. Les GĂ©nois ne les virent pas patiemment exposer en vente Ă  leur retour, les dĂ©pouilles de ces' malheureux; le peuple soulevĂ© tua une vingtaine de Suisses, et ce ne fut qu'avec une peine infinie que Jean Adorno parvint Ă  l'apaiser. Quelques prisonniers de distinction avoient Ă©tĂ© conduits Ă  GĂŞnes par l'armĂ©e victorieuse, entre autres Fregosino, fils naturel du cardinal, Julio Orsini et Orlando Fregoso. Hybletto de Fieschi, le principal chef du parti vaincu, s'enfuit avec son fils Rolandino, au travers des montagnes; trois fois de suite il fut dĂ©pouillĂ© par des brigands. Les deux premières fois les paysans du voisinage lui rendirent des habits; mais la troisième fois, il se tourna en riant vers son fils, avec cette tranquillitĂ© imperturbable qui le caractĂ©risoit : «Allons, mon fils, tenons-nous-en aux habits de notre premier père, lui dit-il; autrement je vois bien que cela ne finiroit pas.» Don FrĂ©dĂ©ric, que le vent avoit retenu Ă  distance pendant tout le combat, ne put recueillir qu’un très-petit nombre de fugitifs, avec lesquels il s'en retourna tristement Ă  Livourne (Jean Charles LĂ©onard Simonde de Sismondi, Histoire des rĂ©publiques italiennes du moyen âge, Tome 8, 1826 - books.google.fr).

 

Anciennement quand la fidélité à la foi promise à l'ennemi était moins rigoureusement observée, on se donnait ordinairement des otages pour assurer l'exécution de ces arrangements (Encyclopedie Theologique, ou Serie de Dictionnaires sur toutes les parties de la Science Religieuse, publiee par M. l'Abbe Migne, 1855 - books.google.fr).

 

"Damné" : excommunication

 

Charles VIII poursuivit sa marche sans que rien l'arrêtât, et franchit les frontières de la Toscane. Là, Pise attendait en lui son libérateur, et, malgré les ombrages du patriotisme florentin, Savonarole, qui l'appelait comme le fléau de Dieu, fit tomber devant lui les portes de sa patrie. Mais les villes de la campagne romaine ne semblaient pas lui promettre le même accueil. Le pape Alexandre VI, Espagnol de naissance, était uni d'intérêt avec la maison d'Aragon, et avait interdit au roi de France, sous peine d'excommunication, l'entrée des États de l'église. Cependant, le 7 décembre 1494, Charles VIII était sous les murs d'Acquapendente, la première ville des états pontificaux à la frontière de Toscane. Il n'y trouva point de garnison ennemie, mais bien le clergé tout entier, qui sortit à sa rencontre en grand appareil, avec la croix, les reliques et le saint-sacrement. Il put s'assurer alors que, malgré les menaces d'Alexandre VI, il traverserait la campagne romaine, comme le reste de l'Italie, dans toute la tranquillité d'une marche triomphale (Charles Gavard, Galeries historiques du Palais de Versailles, Tome 1, 1839 - books.google.fr).

 

Alphonse de son cĂ´tĂ© ayant formĂ© le dessein de porter la guerre dans les terres de Ludovic, avoit envoyĂ© dans la Romagne une armĂ©e commandĂ©e par le jeune Ferdinand son fils, & une autre conduite par FrĂ©dĂ©ric son frere sur les cĂ´tes de Gènes, comptant de faire soulever cette ville par les intelligences qu'il y avoit avec le cardinal Paul FrĂ©gose, Objetto de Fiesque, & quelques autres seigneurs de la maison des Adornes. Il comptoit aussi, qu'en prenant sous sa protection le jeune duc de Milan, il feroit soulever les. Milanois contre Ludovic ; que par-lĂ  il arrĂŞteroit le roi de France fort loin de Naples. Mais son projet fut dĂ©couvert par le cardinal de saint Pierre-aux-liens, qui en informa Ludovic. On pourvut Ă  la suretĂ© de Gènes ; le roi y envoya le bailli de Dijon avec deux mille Suisses. FrĂ©dĂ©ric voyant qu'il n'y avoit aucune espĂ©rance de rĂ©ussir de ce cĂ´tĂ©-lĂ , alla le joindre aux troupes du pape pour surprendre Ostie. Le cardinal de saint Pierre en avoit confiĂ© la garde , de mĂŞme que des autres places qu'il tenoit dans l'Ă©tat ecclĂ©siastique, Ă  Nicolas de la RovĂ©re son frere ; mais les ennemis ne s'en furent pas plutĂ´t approchĂ©s qu'il les rendit, Ă  condition de n’être plus excommuniĂ©. Peu de tems après les colonnes rentrĂ©rent dans Ostie, on leur en ouvrit les portes ; & le pape ne l'eut pas plutĂ´t appris, qu'il rappella son armĂ©e de la Romagne (Histoire ecclĂ©siastique, Tome 16, 1777 - www.google.fr/books/edition).

 

Le cardinal de Saint Pierre est le futur pape Jules II (fr.wikipedia.org - Jules II).

 

Acrostiche : AN PD

 

AN : tribu Aniensis (AbrĂ©viations tirĂ©es du «Dictionnaire des AbrĂ©viations latines et italiennes» de A.Capelli - www.arretetonchar.fr).

 

Après avoir réuni toutes les inscriptions de Fréjus, nous regardons comme absolument démontré que les citoyens de cette colonie étaient inscrits dans la tribu Aniensis. Parmi les inscriptions de provenance certaine, trouvées dans le sol même de Fréjus, deux seulement portent l'indication de la tribu, et c'est la tribu Aniensis. D'autres inscriptions appartenant probablement au territoire de Fréjus, et provenant de Callian, de Pignans et de Cagnosc, mentionnent des individus inscrits aussi dans la tribu Aniensis. Ces faits permettent de rattacher à Fréjus les Forojulienses Aniensi tribu dont les inscriptions ont été trouvées hors de la Narbonnaise (Joseph Adolph Aubenas, Musée municipal de Fréjus: explication des antiquités qu'il renferme, 1886 - books.google.fr).

 

NĂ© vers 1456 Ă  GĂŞnes, Niccolò Fieschi, Ă©tait le cinquième des onze enfants de Giacomo Fieschi et de Selvaggia Fieschi de Caneto. Le 10 juin 1481 il reçoit les ordres mineurs, en compagnie de son frère Pierre, Ă  Bologne oĂą il suit les cours de la facultĂ© de droit et oĂą il obtient le 15 septembre suivant – toujours en compagnie de son frère – le doctorat in utroque iure. Son frère Urbain, Ă©vĂŞque de FrĂ©jus, le nomme vicaire gĂ©nĂ©ral et prĂ©vĂ´t de son Eglise en 1482. C’est ainsi, qu’en l’absence de son frère, c’est lui qui accueillit saint François de Paule Ă  FrĂ©jus. Alors qu'il est en Italie, victime du soulèvement fomentĂ© par la famille Orsini au nord de Rome, c’est en prison qu’il reçoit l’annonce de la mort de son frère Urbain et de son accession, cinq jours plus tard, au siège de FrĂ©jus, soit le 14 octobre 1485. Reproduisant ce qui s’était passĂ© Ă  Toulon, un commissaire royal se saisit lĂ -encore des biens et des revenus de l’évĂŞchĂ© comme s’il eĂ»t Ă©tĂ© vacant, empĂŞchant Nicolas de disposer librement de ce qui lui revenait de droit. La raison de ces embarras est qu’Etienne de Vesc, bailli de Meaux, voulait se rĂ©server ces bĂ©nĂ©fices pour son neveu Rostan d’Ancezune. Cet Etienne de Vesc, avait assurĂ© l’éducation du futur Charles VIII. Ses attaches mĂ©ridionales (il est seigneur de Caromb et baron de Grimaud), et les missions qui lui sont confiĂ©es en font un des acteurs du rattachement de la Provence Ă  la France, de lĂ  il s’intĂ©ressera au royaume de Naples et sera l’instigateur des guerres d’Italie. Le pape protesta devant cette rĂ©sistance et Ă©crivit plusieurs brefs au roi. En 1487 un accommodement fut trouvĂ© : dans l’attente d’un autre Ă©vĂŞchĂ© pour Nicolas Fieschi, et avec son accord, il bĂ©nĂ©ficierait d’une pension sur les sièges de Toulon et de FrĂ©jus pendant que Rostan d’Ancezune administrerait le diocèse de FrĂ©jus avant d’en ĂŞtre nommĂ© Ă©vĂŞque en titre. C’est ainsi que Nicolas Fieschi dut patienter jusqu’au 22 octobre 1488 pour obtenir l’évĂŞchĂ© d’Agde, laissant alors Rostan d'Ancezune assumer le titre d’évĂŞque de FrĂ©jus, qu’il abandonnera Ă  son tour pour passer Ă  l’archevĂŞchĂ© d’Embrun en 1494, ce qui laissera la place libre pour le retour de Nicolas Fieschi. Nicolas Fieschi peut enfin jouir du siège de FrĂ©jus oĂą il est de nouveau nommĂ© le 25 fĂ©vrier 1495. Le 3 mars 1500 la citĂ© de GĂŞnes lui confia une importante ambassade pour dĂ©fendre ses intĂ©rĂŞts auprès du roi de France sous la dĂ©pendance duquel elle se trouvait alors. L’ambassadeur s’en tira honorablement et rĂ©ussit mĂŞme Ă  se faire apprĂ©cier de Louis XII qui confirma par lettres patentes du 30 juin 1503 ses droits et privilèges sur FrĂ©jus et sollicita pour lui la dignitĂ© cardinalice qui lui fut accordĂ©e par le pape Alexandre VI Borgia au consistoire du 31 mai 1503. Le nouveau cardinal s’était dĂ©jĂ  acquis une rĂ©putation d’intĂ©gritĂ© et de libertĂ© face Ă  Alexandre VI ; sa position influente ne fit que s’accroĂ®tre au sein du SacrĂ© Collège oĂą il faisait figure de chef de file du parti philo-français (www.chapitre-frejus-toulon.fr).

 

Pour Etienne du Vesc : cf. quatrain VIII, 36.

 

PD: titre ecclésiastique (Raffaele Savonarola, Gerarchia ecclesiastica teatina, 1745 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 2178 sur la date pivot 1494 donne 810.

 

Après la chute de l'Empire romain d'Occident, Gênes est occupée par les Ostrogoths jusqu'à la reconquête de l'Italie par Justinien en 553. Quand les Lombards envahissent l'Italie en 568, l'évêque de Milan se réfugie à Gênes mais les Lombards du roi Rothari prennent Gênes et la Ligurie vers 643. En 774, le royaume lombard est annexé par l'Empire carolingien. Le premier comte carolingien de Gênes est Ademar, qui reçoit le titre de praefectus civitatis Genuensis. Ademar meurt en Corse en combattant les Sarrasins. À cette époque, les remparts romains détruits par les Lombards sont reconstruits (fr.wikipedia.org - Gênes).

 

Quant Ă  AdhĂ©mar, ce n'est pas un «duc de GĂŞnes», mais un officier de l'empereur franc, qui a le grade de dux, c'est-Ă -dire de gĂ©nĂ©ral ; c'est un militaire qui commande les troupes qui sont mises Ă  sa disposition pour lutter  Ă©ventuellement contre tout ennemi, venu par terre ou par mer. Il est certain que le dux en fonction Ă  GĂŞnes avait une flotte Ă  sa disposition, mais il reprĂ©sentait aussi l'empire dans son domaine : il levait les impĂ´ts, administrait, rendait la justice, promulguait les dĂ©cisions impĂ©riales, etc. [...] (Roger Caratini, La Corse, 2009 - www.google.fr/books/edition).

 

Pépin d'Italie, né en 777, mort à Milan le 8 juillet 810, est troisième fils de Charlemagne, roi d'Italie de 781 à 810. A cette date il soumet l'Istrie, des villes dalmates et Venise, territoires relevant de l'empire byzantin. Il meurt peu après et est enterré à Milan ou à Vérone. Sa tombe n'est pas connue (Robert Soisson, Charlemagne - une légende ?, 2019 - www.google.fr/books/edition).

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