Mummius et Cicéron X, 97 2248-2249 Triremes pleines, tout âge captif, Tems bon à mal, le doux pour amertume, Proye à Barbares trop tôt feront hâtifs, Cupide de voir plaindre au vent la plume. Les statues de Cupidon II. C. Heius est, de tous les Mamertins, le plus riche en
raretés de tout genre; quiconque a vu Messine me l'accordera volontiers. Sa
maison est la première de la ville, ou du moins la plus connue, et il n'y en a point qui soit plus généreusement ouverte, plus
hospitalière à nos concitoyens. Cette maison, avant l'arrivée de Verrès, était
si riche, qu'elle Ă©tait la richesse mĂŞme de la ville; car, si Messine est
remarquable par sa situation, par ses remparts et par son port, elle est
d'ailleurs absolument pauvre et dépourvue des objets qui ont tant de charmes
pour Verrès. Heius avait dans l'intérieur de sa maison un oratoire décoré avec
magnificence, d'une très-grande antiquité ; il lui venait de ses ancêtres. On y
remarquait quatre belles statues d'un travail exquis, d'une grande distinction,
et vraiment faites pour charmer, je ne dis pas seulement un amateur, un fin
connaisseur comme Verrès, mais le premier venu, des ignorants comme nous; car
c'est ainsi qu'il nous appelle. L'une représentait un Cupidon de marbre,
ouvrage de Praxitèle : car, en faisant mon enquête, j'ai appris jusqu'aux
noms des artistes. C'est le mĂŞme
artiste, si je ne me trompe, Ă qui l'on doit cet autre Cupidon qui attire tant
de curieux à Thespies; – la seule chose qui puisse y appeler les étrangers :
aussi, lorsque L. Mummius en enleva les Thespiades que nous voyons près du
temple de la Félicité, ainsi que d'autres monuments profanes, ne toucha-t-il
point à ce Cupidon de marbre, parce qu'il était consacré. III. Pour revenir à l'oratoire d’Heius, il s'y trouvait
donc un Cupidon en marbre. Vis-Ă -vis Ă©tait un Hercule en bronze; d'un travail
admirable. On l'attribuait, je crois, Ă Myron; oui, je ne me trompe pas, Ă
Myron. Deux petits autels dressés devant ces divinités annonçaient assez la
sainteté du lieu. Les deux autres statues étaient en airain et d'une grandeur
médiocre, il est vrai, mais d'une beauté parfaite. A leurs traits, à leur
costume, on reconnaissait des vierges, portant sur leurs tĂŞtes, les bras
relevés, à la manière des jeunes Athéniennes, des corbeilles sacrées. On les
appelait Canéphores. Mais l'artiste, quel était donc son nom ? Son nom ?
Ah ! merci, vous avez raison, c'était, dit-on, Polyclète.
Dès qu'un de nos concitoyens arrivait à Messine, il allait voir ces chefs-d'œuvre.
L'oratoire Ă©tait en tout temps ouvert aux curieux; et la maison d'Heius ne
faisait pas moins d'honneur à la ville qu'au propriétaire. C. Claudius, dont l'édilité fut, comme on sait, marquée
par tant de magnificence, emprunta ce Cupidon pour tout le temps que le forum
resta décoré par ses soins en l'honneur des dieux immortels et du peuple romain.
Hôte des Heius, patron des Mamertins, s'il les trouva disposés à lui prêter ce chef-d’œuvre,
il ne se montra pas moins exact Ă le leur reporter.
Naguère, juges, nous avons vu des magistrats également distingués par leur
naissance, que dis-je naguère ? tout récemment, hier
encore, nous les avons vus décorer le forum et les basiliques, non pas avec les
dépouilles des provinces et les vols des concussionnaires, mais avec des
ornements confiés par des amis, prêtés par des hôtes; et ces statues, ces
ornements précieux, ils les ont rendus fidèlement à leurs propriétaires. Ce
n'est pas eux qui, après avoir, sous le prétexte de leur édilité, enlevé ces
objets aux villes alliées pour quatre jours, les faisaient transporter dans
leurs palais et dans leurs maisons de campagne. Eh bien, Verrès a tout enlevé
de l'oratoire d’Heius. Oui, juges, je le répète, il n'a rien laissé, rien
qu'une vieille figure en bois, qui représentait, je crois, la Bonne Fortune.
Sans doute il dédaigna de l'avoir chez lui. Lucius Mummius Lucius Mummius Achaicus est consul de la République
romaine en 146 av. J.-C. Il achève la conquête de la Grèce en soumettant
l'AchaĂŻe (fr.wikipedia.org
- Lucius Mummius Achaicus). Une partie des cités d'Achaïe est soumise au tribut et
placée sous l'autorité du promagistrat de Macédoine, tandis que les cités
restées fidèles aux Romains ou neutres conservent leur autonomie interne, mais
ne peuvent plus conduire de politique extérieure indépendante (fr.wikipedia.org -
Lucius Mummius Achaicus). Cf. la "cage d'or" (cage dorée) du quatrain I,
85. Cupidité Quid enim censes? si L. Mummius
aliquem istorum videret, matellionem Corinthium cupidissime tractantem, quum
ipse totam Corinthum contemsisset : utrum illum civem excellentem, an atriensem
diligentem putaret ? (En effet, dites-moi : si L. Mummius voyait avec quelle
passion vous maniez ces vils ustensiles en airain de Corinthe, lui qui dédaigna
Corinthe tout entière, vous prendrait-il pour un de nos premiers citoyens, ou
pour un esclave soigneux ?) (Paradoxe des stoĂŻciens, V, 2) (Oeuvres
complètes de M. T. Ciceron traduites en français avec le texte en regard, Tome
22, 1821 - books.google.fr). "trirèmes" Ce fut à Corinthe que furent construites les premières
trirèmes, et la première bataille navale dont l'histoire fasse mention eut lieu
entre les Corinthiens et les Corcyréens (William
Smith, Dictionnaire de biographie, mythologie, géographie anciennes: pour
servir a l'intelligence des auteurs Grecs et Latins en usage dans les
établissements d'instruction, traduit par Napoléon Theil, 1865 -
books.google.fr). Mummius fit transporter Ă Rome la plus grande partie des
esclaves et des objets prĂ©cieux, statues, vases et tableaux qui se trouvaient Ă
Corinthe ; mais il connaissait si peu le prix de ces chefs-d'Ĺ“uvre qu'il dit Ă
ceux qui étaient chargés de les transporter que s'ils les perdaient, ils
seraient obligés de les remplacer par des neufs à leurs dépens (fr.wikipedia.org -
Lucius Mummius Achaicus). "plume" Ces mouvements étaient très-vifs ; mais ensuite
diverses réflexions les contre-balançaient. Cicéron revenait à considérer les
forces de César et sa redoutable activité ; et de l'autre côté la foiblesse de
Pompée, et les fautes continuelles qu'il croyoit remarquer dans sa conduite.
S'il étoit peu satisfait du chef, il méprisoit souverainement presque tous ceux
qui le suivoient. A commencer par les Consuls,
rien a au monde ne lui paroissoit moins estimable. C'Ă©toient des hommes plus
légers qu'une plume, ou qu'une feuille que le vent emporte (Consules pluma aut folio facilius moventur, Ad
Atticum VIII 15). Il trouvait de la bĂŞtise dans L. Domitius, et de
l'inconstance dans Ap. Claudius (Charles
Rollin,Jean Baptiste L. Crevier, Histoire romaine, depuis
la fondation de Rome, jusqu'Ă la bataille d'Actium, Tome 13, 1747 -
books.google.fr). Cet Appius Claudius, consul en -54, est un membre de la
famille de Caius Claudius Pulcher qui fut le gouverneur de Messine et qui
emprunta la statue de Cupidon Ă Heius (Louis
Harmand, Le patronat sur les collectivités publiques, des origines au
bas-empire: un aspect social et politique du monde romain, Tome 2, 1957 -
books.google.fr). L'expression : jeter plume au vent figure dans le
Dictionnaire universel, recueilli et compilé par feu Messire Antoine Furetière,
Abbé de Chalivoy de l'Académie Françoise, La Haye et Rotterdam, 1690. Egalement
dans le Dictionnaire de la langue française du XVIe siècle, tome 6, Edmont
Huguet, Paris 1934 : jeter la plume au vent : aller Ă l'aventure,
s'abandonner au hasard (Daniel
Giraudon, Penanger et de La Lande, Gwerz tragique au XVIIe siècle en Trégor,
Annales de Bretagne et des pays de l'ouest, Anjou, Maine, Touraine, Volume 112,
Numéros 3 à 4, 2005 - books.google.fr). "Barbares" Mummius doit beaucoup de sa célébrité à une tradition
dénigrante qui, tournant au cocasse certaines anecdotes, présente ce Romain
comme un rustre et un barbare. Mais, s'il détruisit Corinthe après l'avoir
pillée, ce fut sur l'ordre du Sénat, et Polybe, qui a vu alors la soldatesque
jeter à terre des tableaux célèbres et jouer aux dés sur eux, loue sa
modération et son désintéressement personnels. Dès qu'il en apprit la valeur,
il se hâta d'annuler la vente au roi pergaménien Attale III d'un tableau dont la
beauté était passée en proverbe et il l'apporta à Rome pour le placer dans le
temple de Cérès. Lorsqu'il faisait annoncer aux entrepreneurs chargés du
transport des tableaux et des statues vers l'Italie qu'ils devraient remplacer
ce qu'ils auraient perdu, sa menace s'interprète avec plus de vraisemblance
comme une boutade que comme une énormité. Au demeurant, peu importe ici la
réhabilitation de l'homme : sa valeur de cas-type est tout autre. Selon Pline
l'Ancien, si les généraux vainqueurs en Asie mineure de 190 à 188 avaient
introduit à Rome la mode de l'argenterie ciselée, des étoffes précieuses et des
lits incrustés de bronze, Mummius introduisit celle des bronzes de Corinthe et
des tableaux de chevalet. Un contemporain d'Auguste attribuait Ă ses prises la
plupart et les meilleures des statues qui ornaient Rome. Car, censeur en 142,
il en fit dresser un peu partout dans la Ville et, disposant encore d'un
surplus, il put gratifier de ses présents des municipes italiens et même, en
Espagne, la colonie d'Italica (Histoire
générale des civilisations, Tome 2 , 1953 - books.google.fr). Pour les Grecs, les Romains étaient des Barbares. Platon, Euripide, Eratosthène émettent des réserves ou
des critiques sur une bipartition du monde entre Grecs et barbares, et
formulent des jugements soit négatifs sur les Grecs, soit positifs sur les
barbares. Les Romains reçoivent en héritage un concept qu'ils vont enrichir.
Peut-être est-ce dû au fait qu'eux-mêmes doivent le relativiser d'emblée, car
ils sont, pour les Grecs, des barbares. Dès lors, il leur faut choisir : ils
peuvent, ainsi dans le cas de Plaute, revendiquer cette identité, ou y échapper
en à l'origine une cité grecque (certes ensuite affectée par des mélanges avec
des barbares), idée que reprend Denys d'Halicarnasse, ou en posant une
tripartition Grecs - Romains - barbares, comme Cicéron qui refuse, en raison de
leur valeur morale et intellectuelle, de considérer les Romains d'autrefois
comme barbares (Alain
Chauvot, Opinions romaines face aux barbares au IVe siècle ap. J.-C., 1998 -
books.google.fr). Bon temps Peu de temps avant la prise de Corinthe par Mummius la
statuaire en bronze et en marbre avait repris quelque vigueur Athènes; et
quoique les artistes de celte Ă©poque fussent bien loin des anciens mettre, ils
produisirent encore des ouvrages remarquables, inspiré, par l'étude
consciencieuse et la nage imitation des chefs-d’œuvre du bon temps (Pline H.N.
XXXIV 19). Parmi ceux qui contribuèrent surtout à celle renaissance, il faut
citer Cléomène le père, auteur de la Vénus de Médicis; Cléomène le jeune, fils
du précédent; Glycon et Apollonios. Ce fut alors que Rome envoya dans ces contrées
aimées des Muses ses rudes consuls et ses légions ignorantes. Le premier acte
des conquérants fut d'emporter vers cette ville ambitieuse et égoïste, dont la
gloire et la grandeur étaient leur pensée, leur espérance, leur culte, tout ce
qu'ils avaient entendu louer comme digue d'admiration. D'abord ils ne
comprirent pas ce culte pour les créations de l'art, et bien des chefs-d'œuvre
furent victimes de cette rude ignorance; mais bientôt, soit que la présence de
ces précieux monuments leur en eût enfin révélé la valeur réelle, soit qu'une
sorte de mode y eût attaché une valeur de Convention, ce vol organisé prit des
proportions immenses : en Grèce, en Asie, en Sicile, tous les généraux,
tous les gouverneurs romains mirent la main sur les Ĺ“uvres d'art, d'abord pour
enrichir Rome, ensuite pour s'enrichir eux-mĂŞmes. Auguste, Caligula, NĂ©ron,
continuèrent Mummius, Marcellus ou Verrès, et dépouillèrent le monde au profit
de la ville impériale. Néanmoins, telle avait été la fécondité de l'art pendant
les quatre pĂ©riodes que nous venons de parcourir, qu'il resta encore Ă Rhodes, Ă
Delphes, à Athènes, à Olympie, une quantité de statues vraiment extraordinaire.
Mais cette centralisation opérée par la force avait tué l'avenir
en faisant la guerre au passé. Les Romains, chez qui le sentiment artistique
était fort peu développe, et qui n'aimaient que les chefs-d'œuvre consacrée par
l'admiration de juges plus compétents, n'étaient guère portés à encourager de
nouvelles tentatives, dont il leur eût fallu apprécier eux-mêmes le mérite et
juger les résultats. La sculpture était donc irrévocablement sur la route de la
décadence : depuis longtemps déjà elle avait mis le pied sur cette pente
dangereuse; mais elle luttait et détendait le terrain. Elle marcha désormais
sans résistance, rapidement à Rome, plus lentement à Constantinople, quand
celle-ci fut devenue à son tour la capitale du monde (Encyclopédie
moderne: dictionnaire abrégé des sciences, lettres, arts Tome 24, 1858 -
books.google.fr). Sensation § 1. Abordons encore une autre question concernant les sens, celle de savoir si l'on peut ou non sentir deux choses à la fois dans un seul et même moment indivisible. Nous prenons comme démontré que toujours un plus fort mouvement en absorbe un plus faible; et c'est pour cela que l'on a beau avoir les choses sous les yeux, on ne les voit point quand la pensée est fortement occupée de quelque autre objet, ou qu'on a peur, ou qu'on entend un bruit violent. Admettons aussi l'exactitude de cet autre principe, à savoir, que l'on peut toujours beaucoup mieux sentir une chose quand elle est simple que quand elle est mélangée avec d'autres; par exemple, on goûte mieux du vin pur que du vin trempé, du miel pur que du miel mêlé à d'autres saveurs; on voit mieux la couleur quand elle est unique, et l'on entend mieux la tonique, quand elle est seule, que quand elle est mêlée à la quinte, parce que ces sensations s'effacent mutuellement; et c'est ce qui arrive dans les choses qui se réunissent en une seule. Puis donc que le plus grand mouvement absorbe le plus petit, il s'ensuit nécessairement que, quand ils sont simultanés, le plus grand se sent moins que s'il était tout seul, parce que le plus petit en s'y mêlant lui enlève pour cela même quelque chose de sa force, et parce que les choses quand elles sont simples sont toujours plus sensibles. Si donc tout en étant autres, des mouvements sont égaux, on ne sentira aucun des deux, car l'un pourra également annuler l'autre; ou du moins, on ne peut certes pas sentir l'un des deux comme s'il était simple; dans ce cas, ou il n'y aura pas du tout de sensation, ou il y en aura une différente, formée des deux mouvements. C'est aussi ce qui paraît arriver pour les choses mélangées dans la chose à laquelle on les mêle. § 2. Il y a donc certaines choses qui se combinent en une, et certaines autres qui ne se combinent point; ces dernières sont celles qui tombent sous des sens différents. Ainsi, les choses dont les extrêmes sont des contraires peuvent se combiner. Mais il n'est pas possible que d'une couleur blanche et d'un son aigu, il se forme une unité réelle, si ce n'est indirectement; et alors cette unité ne ressemble pas du tout à l'accord harmonique qui se forme du grave et de l'aigu. On ne saurait donc non plus percevoir les choses de ce genre en même temps; car si les mouvements en sont égaux, ils s'annulent mutuellement, parce que des deux il n'en résulte pas un seul; et s'ils sont inégaux, le plus fort est le seul qui produise une sensation. § 3. Ajoutez que l'âme sentirait plutôt les deux choses par une seule sensation, quand elles se rapportent à un seul sens, comme le grave et l'aigu, parce que le mouvement d'un seul sens serait simultané à lui-même plutôt que celui de deux sens différents, comme la vue et l'ouïe. Or, il est impossible de sentir deux choses par une seule sensation, à moins que ces deux choses ne soient mêlées; car le mélange tend toujours à l'unité, et il n'y a qu'une seule sensation pour l'unité. Mais une sensation unique est simultanée à elle-même, et par conséquent il faut nécessairement que l'on sente à la fois les choses mêlées, parce qu'on les sent par une seule sensation en acte; car c'est un seul sens en acte qui sent l'objet quand il est un numériquement; de même que si l'objet est spécifiquement un, c'est le sens un en puissance qui le sent. Si donc la sensation en acte est unique, l'âme croira que les choses senties n'en forment qu'une; et nécessairement c'est que ces choses se seront combinées. Si au contraire elles ne sont pas combinées, il y a deux sensations en acte. Mais nécessairement l'acte doit être unique par rapport à une puissance unique, et à un temps indivisible; car l'exercice et le mouvement d'un seul sens dans un moment donné sont uniques, de même qu'il n'y a qu'une seule puissance. Ainsi donc, on ne saurait sentir deux choses à la fois par un sens unique. Mais si deux choses qui tombent sous un même sens ne peuvent être perçues à la fois du moment qu'elles sont deux, à plus forte raison évidemment ne peut-on sentir à la fois les choses qui tombent sous des sens différents; par exemple, la couleur blanche et la saveur douce. C'est qu'en effet l'âme ne semble reconnaître ce qui est numériquement un, que parce qu'elle le sent dans le même temps, tandis que ce qui est un en espèce, elle le reconnaît à la fois, et par le sens qui perçoit, et par la manière dont cet objet agit sur lui : je veux dire, par exemple, que c'est bien toujours le même sens identique à lui-même qui juge le blanc et le noir, tout différents que le blanc et le noir sont en espèce, comme c'est aussi un même sens qui juge le doux et l'amer. Mais dans un des cas, le sens est différent de ce qu'il est dans l'autre cas; il juge autrement de chacun des contraires; et c'est ainsi que chacun de ces sens perçoit de la même façon les objets qui se correspondent, et que par exemple, de même que le goût perçoit le doux, et que la vue perçoit le blanc, de même aussi la vue voit le noir, et le goût sent l'amer. § 4. De plus, si les mouvements des contraires sont
contraires, et que les contraires ne puissent jamais ĂŞtre en mĂŞme temps dans un
seul et mĂŞme individu, bien qu'ils puissent tomber sous un mĂŞme sens, comme le
doux et l'amer, il s'ensuit que l'on ne peut pas non plus les sentir tous deux
Ă la fois. Il est tout aussi clair qu'on ne peut pas davantage sentir ainsi les
choses qui ne sont pas contraires; car (parmi les couleurs] les unes se
rapportent au noir et les autres au blanc; et cette remarque s'applique
Ă©galement aux autres sensations; et par exemple aux saveurs, dont les unes se
rapportent au doux et les autres Ă l'amer. Il n'est pas mĂŞme possible de sentir
Ă la fois les choses mĂŞlĂ©es, parce qu'elles appartiennent dans leurs rapports Ă
des opposés, et par exemple, la tonique et la quinte, à moins qu'elles ne
soient senties comme une seule et mĂŞme chose; et c'est ainsi seulement qu'il
n'y a qu'une notion unique des extrĂŞmes, mais non pas autrement; car il y aura
notion simultanée, tantôt du rapport du grand au petit, ou de l'impair au pair,
et tantĂ´t du rapport du petit au grand ou du pair Ă l'impair. Si donc des choses
analogues, mais de genre différent, sont encore plus éloignées les unes des
autres, et sont plus dissemblables entre elles que les choses qui sont dans un
mĂŞme genre, par exemple je veux dire le doux et le blanc, que j'appelle
analogues, mais qui sont de genre différent, le doux s'éloignant spécifiquement
plus encore du noir que du blanc, il est encore moins possible de sentir
simultanément ces dernières choses que celles d'un même genre; et il s'ensuit
que si les choses d'un genre identique ne sont pas perçues à la fois, les
autres ne le sont pas davantage (De la sensation et des choses sensibles, chap.
VII) (Aristote,
Psychologie, Traité de l'âme, traduit par J. Barthélemy Saint-Hilaire, 1847 -
books.google.fr). Cicéron livre quelque chose de la conception de ceux qui
formaient une sorte de coterie au sein de l'Ă©lite et se reconnaissaient une
égale compétence à apprécier les beaux objets. En fin de discours sur Verrès,
Cicéron revient sur ce tour d'esprit caractéristique : Tu uidelicet solus
uasis Corinthiis delectaris, tu illius aeris temperationem, tu operum
liniamenta sollertissime perspicis (C'est
toi seul, sans doute, que charment les vases de Corinthe, c'est toi qui es très
habile à connaître l'alliage de ce métal, à priser les belles lignes de ces œuvres,
De signis). Le thème de la présomption des collectionneurs, jaloux
des objets qu'ils sont persuadés être les seuls à posséder, deviendra, après
Cicéron, un véritable topos de la diatribe. Ainsi chez
Martial Ă propos de Charinus : Argenti genus omne
comparasti et solus ueteres Myronis artes, solus Praxitelis manus Scopaeque,
solus Phidiaci toreuma caeli solus Mentoreos habes labores. Comme on peut le voir dans le passage du De signis cité précédemment, la science
de Verrès est avant tout technique, c'est une ars. Il
reconnaît un alliage au seul aspect du métal. À l'origine, un terme comme
liniamenta appartenait certainement au
vocabulaire de l'atelier. Il fait en tout cas partie de celui de la critique
d'art. Ce «savoir-faire» artistique passe donc d'abord par les sens (perspicis)
: c'est une perception technique de la forme des choses, qui rend le
connaisseur apte Ă iudicare. On peut citer d'autres emplois d'intellegere et
d'intelligentia dans ce sens spécifique de capacité à apprécier les oeuvres
d'art : ista intellegere
(4, 33) ; ut intellegatis in hominem intelligentiam esse, non auaritiam,
artifici cupidum, non argenti fuisse (4, 46) ; Ă
propos de lui-même : tametsi non tam multum in istis rebus intellego quam multa uidi (4, 94). Or, toute la stratégie de Cicéron consiste à déprécier ce
type de compétence pour lui opposer une forme plus haute de culture. À ce
titre, la suite du paragraphe combine tous les ressorts de l'argumentation. Après
avoir reproché à Verrès ses prétentions à l'intelligentia, Cicéron lui oppose
la figure de Scipion Emilien, dont le préteur avait outragé la mémoire en
s'emparant de ses de ses monumenta, les œuvres restituées par le vainqueur de
Carthage aux cités siciliennes (Renaud
Robert, La culture de Verrès, Revue des études latines, 2009 - books.google.fr). Quant à l'airain
de Corinthe, Pline (H.N. III, 2) assure qu'il se présentait sous trois
aspects. Il avait tantĂ´t l'Ă©clat de l'argent, tantĂ´t celui de l'or et pouvait
être le résultat d'un alliage en proportions à peu près équivalentes d'or,
d'argent et de cuivre. C'est ce dernier
airain que l'on croyait avoir été produit fortuitement par la fusion de métaux
précieux et de cuivre, lors de l'incendie de Corinthe par Mummius (146 av J.C.)
(Fulcanelli,
Les demeures philosophales et le symbolisme hermétique dans ses rapports avec
l'art sacré et l'ésotérisme du Grand-Oeuvre, 1930 - books.google.fr) : De ces airains
renommés dans l'antiquité, celui de Corinthe est le plus recherché; le hasard
en fit l'alliage dans l'embrasement qui suivit la prise de cette ville. La
passion de bien des gens pour cet airain, a été surprenante; car on rapporte
que, la seule cause pour laquelle Antoine proscrivit Verrès, que Cicéron avait
fait condamner, fut que Verrès avait refusé de lui céder ses bronzes de
Corinthe. Pour moi, je pense que la plupart n'affectent de se connaître en
airain de Corinthe que pour se distinguer, et qu'au fond ils n'y entendent pas
plus que les autres (Pline,
Histoire Narturelle, Livre XXXIV traitant du cuivre - remacle.org). Le bien et le mal
selon saint Céron Arrêtons-nous un instant à la question du critère du bien
et du mal. Epicure le mettait dans la sensation, source unique des
connaissances de l'âme, et donc règle souveraine de ses jugements. Cicéron lui
répond par un argument dont la majeure repose partie, d'une façon toute
romaine, sur un principe du droit. La loi, dans les procès civils, dit-il, ne
permet au magistrat de juger que dans la limite de sa compétence. Or, la
compétence de la sensation s'arrête aux impressions telles que le doux ou
l'amer, le rond ou le carré. Seule a autorité et toute autorité pour juger de
la moralité la faculté de l'âme à qui appartiennent et la science des choses
divines et humaines, et la règle suprême des vertus : la raison (Milton
Valente, L'éthique stoïcienne chez Cicéron, 1956 - books.google.fr). Dire que les sens
mêmes jugent que la volupté est un bien, et que la douleur est un mal, c'est
attribuer aux sens plus d'autorité qu'il ne leur appartient. Quand les lois
nous font juges des affaires des particuliers, nous ne pouvons juger que de ce
qui est de notre compétence; et c'est inutilement que le juge, en prononçant
une sentence, a coutume de dire : s'il m'appartient d'en juger, car, si la
cause est hors de sa compétence, rien n'est jugé quand même il ne le dirait
pas. VĂ©ritablement il appartient aux sens de juger de ce qui est doux ou amer,
poli ou rude, proche ou éloigné, mobile ou immobile, carré ou rond. Mais quelle
sentence prononcera donc la raison, avec la science des choses divines et
humaines qui est la véritable sagesse, et avec les vertus, que la raison
regarde comme les maîtresses de tout, et que vous faites les suivantes et les
ministres de la volupté? Elle prononcera sans doute, premièrement, qu'il n'est
point ici question de la volupté, non-seulement pour être mise sur le trône du
souverain bien; mais non pas mĂŞme pour y avoir aucune
place avec l'honnêteté. Elle n'en donnera non plus aucune, ni à l'opinion
d'Hiéronyme, ni à celle de Carnéade, et jamais elle n'approuvera qu'on fasse
consister le souverain bien, ni dans la volupté, ni dans la privation de la
douleur, ni dans quoi que ce soit oĂą l'honnĂŞte n'entre pas. Ainsi il ne lui
restera plus que deux opinions Ă examiner; et alors, ou elle prononcera qu'il
n'y a rien de bien que ce qui est honnĂŞte, rien de mal que ce qui honteux; et
que tout le reste n'est pas assez considérable pour devoir être ni recherché ni
évité, mais seulement pour être choisi ou rejeté, suivant l'occasion; ou elle
préférera l'opinion qui joint à l'honnêteté les avantages d'une vie heureuse et
enrichie de tous les dons de la nalture. Et pour pouvoir mieux juger entre ces
deux opinions, elle examinera auparavant si c'est dans les choses ou dans les
mots qu'elles diffèrent (Chapitre XII) (Cicéron.
Des vrais biens et des vrais maux, livres I et II. Traduction Regnier
Desmarais, 1875 - books.google.fr). L'intérêt de cette discussion réside dans ce fait que
Cicéron ajoute que, par ce raisonnement, «Carnéade aussi est débouté !».
Curieusement, le nom de Carnéade se trouve plusieurs fois mentionné dans la
suite à côté de celui d'Epicure, et enveloppé dans une même réprobation,
jusqu'à ce que nous soyons renvoyés, pour une réfutation plus complète de ce
philosophe, au traité de la République. Lorsque nous l'aborderons, nous
verrons, en effet, que CarnĂ©ade argumentait d'une manière fort semblable Ă
celle d'Epicure, pour aboutir Ă cette conclusion que le droit politique repose
sur l'intérêt et non sur la loi naturelle. Ceci est d'autres, un jalon de plus,
qui nous indique que Cicéron, à travers les méandres des réflexions
philosophiques, ne perd jamais de vue le but dernier de son Ă©thique : affermir
la cité politique sur des bases inébranlables. Du reste, la condamnation du plaisir abonde, à côté de
plus générales, en considérations politiques et sociales. L'homme est fait pour
la pensée et l'action, comme le cheval pour la course ou le boeuf pour le
labour : asservir l'homme au plaisir des sens, c'est en faire une bĂŞte, et
«c'est le comble de l'absurdité» (Milton
Valente, L'éthique stoïcienne chez Cicéron, 1956 - books.google.fr). Cf. quatrain précédent X, 96, la différence de la
rationalité qui fait l'homme être un homme autrement qu'un animal irrationel. "temps" : Saturne et saturnien Horace et Virgile nous transportent au cœur même de notre sujet, au sein du culte patriarcal de Tellus, de Sylvanus, de Génius, au milieu des sacrifices de Fescennies, la ville étrusque, et de Saturnia, la ville aborigène, d'où vint le vers saturnien, horridus ille numerus saturnius. Le vers fescennin ou saturnien, au dire de Servius, n'avait d'autre mesure que celle du chant. Dans le principe, selon Quintilien, les vers ne sont que des espaces réglés par l'oreille, sans égard à la valeur prosodique des syllabes. A ce genre appartenaient les oracles chantés par Faune aux premiers habitants de l'Italie. Nævius, dans son poème de la guerre punique, était resté fidèle aux lignes rhythmées du vers saturnien. Cicéron nous apprend qu’Ennius se vantait d'avoir substitué, dans son épopée, le vers hexamètre au vers agreste de son devancier. C'était, selon Festus, sous la forme du vers saturnien que les hymnes saliens célébraient Saturne, le dieu des semailles, sata. Ce fut sans doute aussi le rhythme des chants arvales, des tables Eugubines et des lois primitives. Celle qui réprimait les chansons diffamatoires, fut reproduite par les XII Tables. Cicéron, Horace, son commentateur Acron, Arnobe, le jurisconsulte Paul rappellent ce mémorable article, et en citent diversement les termes. Saint Augustin nous a conservé le précieux passage du IVe livre de la République, dans lequel Cicéron blâme les outrages proférés sur le théâtre d'Athènes contre Péricles. «Nos XII Tables, ajoute-t-il, qui prononcent en si peu de cas la peine capitale, ont voulu qu'elle fût infligée à celui qui aurait récité publiquement ou composé des vers injurieux ou diffamatoires.» (Delcasso, Droit italique antérieur à la fondation de Rome, Revue catholique d'Alsace, 1869 - books.google.fr). Vers italique et exclusivement latin, le saturnien
(versus saturnius) ne nous est connu que par quelques inscriptions funéraires
et votives et par les fragments qui nous sont parvenus de quelques oeuvres (Sententiae
d'Ap. Claudius Caecus, traduction de l'Odyssée par Livius Andronicus, Bellum
Punicum de Naevius). Ce vers fut primitivement chez les Romains le vers de
l'épopée. Les tentatives de Livius Andronicus et de Naevius n'ont pas eu de
lendemain ; le saturnien n'est pas devenu le vers Ă©pique des Romains. Ce
vers est un asynartete, composé de deux membres ; le premier membre compte
sept, le deuxième, six syllabes ; ils sont séparés par une diérèse
distincte. Le plus souvent on scande le premier membre comme des iambes, le
deuxième comme des trochées (Willem
John Wolff Koster, Traité de métrique grecque, suivi d'un précis de métrique
latine, 1953 - books.google.fr). Le saturnien est
encore utilisé dans les inscriptions officielles au milieu du IIe siècle.
Lorsque, pour célébrer la victoire navale remportée en 190 au Cap Myonnèse par
Lucius Aemilius Regillus sur Antiochus, les Romains consacrèrent au Champ de
Mars, en 179, le temple des Lares Permarins, ils firent graver une inscription dont le texte nous a été
transmis, quelque peu adapté ; par Tite-Live, mais dont le début est
confirmé par Caesius Bassus, qui le cite dans son traité De metris comme un exemple de saturnien. On connaît une dédicace en saturniens de Lucius Mummius, le vainqueur
de Corinthe, qui dédia en 142 un temple à Hercule Vainqueur. Vers la même
Ă©poque, Marcus et Publius Vertuleius remercient Hercule en saturniens, au nom
du votum de leur père Gaius, par l'offrande d'une decuma et d'un banquet sacré (Charles
Guittard, Carmen et prophéties à Rome, 2007 - books.google.fr). La parenté entre
l'inscription de Mummius et celle de L. Aemilius Regillus a également été
relevée par Leena Pietilä-Castrén (Magnificentia Publica, p. 141) (Michel
Aberson, Temples votifs et butin de guerre dans la Rome republicaine, 1994 -
books.google.fr, Franz
Bücheler, Précis de la déclinaison latine, traduit par L. Havet, Bibliothèque
de l'Ecole des hautes Ă©tudes: Sciences historiques et philologiques. IVe
section, Numéro 24, 1875 - books.google.fr). Dans l'oratoire d'Heius il y avait vis-à -vis de la statue
de Cupidon celle en bronze d'Hercule. Il y a des images d'Hercule, maîtrisé par Cupidon, qui
donne ses armes Ă Omphale et Ă Iole, et qui prend la quenouille pour filer (Bernard
de Montfaucon, L'antiquité expliquée et représentée en figures : Les dieux des
Grecs & des Romains, 1719 - books.google.fr). Typologie Le report de 2249 sur la date pivot -146 donne -2541. Date de la mort de Sem (Lenglet
Du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'hist. univers.,
sacrĂ©e et proph., ecclĂ©siast. et civile, depuis la crĂ©ation du monde, jusqu'Ă
l'an 1762, 1763 - books.google.fr). Si j'ose pousser
la conjecture plus avant, je dirai que ces Theraphims de Laban Ă©toient les
images de Noé & de Sem : de Noé, parce que c'étoit le pere commun du
monde, & de Sem, parce que c'Ă©toit le Patriarche de la famille de Laban.
Qu'il y eût plusieurs images, dans l'oratoire de Laban cela est clair par le
nom de Theraphims, qui est un nom pluriel, & parce que Laban les appelloit ses
Dieux, & non pas son Dieu. D'autre part, qu'il n'y en eût pas plus de deux,
cela me paroît vraisemblable, parce que Rachel trouva moyen de les cacher sous
le bât d'un chameau. Il eût été difficile qu'un grand nombre de statues eût été
contenu dans un si petit espace. Et c'est dans cette conjecture que je trouve
la raison, pourquoi Ovide parle des Dieux Lares, comme n'Ă©tant que deux fils de
la Nymphe Larunda, que Mercure viola, en la menant aux enfers, deux Dieux oĂą
elle fut reléguée par l'ordre de Jupiter, dont elle avoit révélé les amours. Encore que depuis on ait multiplié les Lares, & qu'on
ait adoré dans le Lararium, tous les illustres morts de la famille, & même
les Patrons vivans, cependant un passage
d'Ovide (Fastes II) nous apprend, qu’originellement il n'y avoit que deux
Lares. Ce qui vient apparemment, de ce qu’originellement il n'y avoit pas plus
de deux Theraphims dans la maison. Tout Ă l'heure, quand nous parlerons des
Theraphims de Mica, nous verrons une nouvelle preuve de cela mĂŞme, savoir qu'il
n'y avoit que deux Theraphims. Or si Laban n'avoit que deux Theraphims, &
que les Theraphims fussent les Dieux Manes, & les AncĂŞtres de la maison, il
n'y a pas lieu de douter que ce ne fussent Noé & Sem ; car il n'y en avoit
point qui dût emporter cet honneur sur eux. Je crois même que l'un de ces
Theraphims, Dieux Tutelaires de la maison, fut Ă©tabli pour le conservateur des
jardins & des fruits des champs. Ce fut NoĂ© le premier des Theraphims, Ă
qui l'on donna cet office, & depuis on l'a appellé Priape, & on a mis
sa statuë dans les jardins, car dans le chapitre de Bahal-Pehor, nous ferons
voir que le Priape des Romains & des Grecs, étoit Noé. Voilà ce qu'étoient les Theraphims dans leur origine,
c'Ă©toient les statues des principaux AncĂŞtres de la famille qu'on adoroit,
& ausquels on recommandoit le salut de la maison (Pierre
Jurieu, Histoire critique des dogmes et des cultes, bons & mauvais, qui ont
été dans l'Église depuis Adam jusqu'à Jesus-Christ, 1704 - books.google.fr). L'oratoire d'Heius
où se trouvait une statue de Cupidon de Praxitèle à Messine est appelé dans le
texte de Cicéron sacrarium. Il s'agit du domesticum ou Lararium dans lequel
étaient rangés les Lares et les dieux domestiques (M.
Tullii Ciceronis Opera ex recensione Christ. Godofr. SchĂĽtzii additis
commentariis, Tome 5, 1826 - books.google.fr). |