Projet de mariage du duc d'Alençon et de la reine Elisabeth

Projet de mariage du duc d'Alençon et de la reine Elisabeth

 

X, 56

 

2218-2219

 

Prélat royal son baissant trop tiré,

Grand flux de sang sortira par sa bouche,

Le règne Anglicque par règne respiré,

Longtemps mort vifs en Tunis comme souche.

"Anglicque"

 

Cf. X, 42 - John Dee et saint Dunstan - 2208 pour interpréter Anglicque-angélique sous l'identité d'Elisabeth Ière d'Angleterre.

 

Tunis

 

La Tempête est une comédie-féerie en cinq actes, de William Shakespeare. La Tempête paraît avoir été composée, si l'on se rapporte à Malone, vers 1611 ou 1612, et, par conséquent, c'est un des derniers ouvrages de Shakespeare. Prospero, duc de Milan, a été chassé de ses Etats par son frère Antonio, aidé d'Alonzo, roi de Naples. Il aborde avec sa fille Miranda dans une île déserte, où les secrets magiques que de longues études lui ont fait acquérir soumettent à sa volonté tous les esprits. Ariel, génie aérien, léger, rapide et gracieux, jouit de toute la confiance de Prospero et exécute ses ordres avec la promptitude de l'éclair; tandis que Caliban, sorte de génie malfaisant, abject et difforme, produit d'une sorcière et d'un démon, livré aux travaux matériels et grossiers, n'ouvre la bouche que pour accabler son maître des plus noires malédictions. Depuis douze ans Prospero est dans cette île, lorsqu'il apprend que tous ses ennemis sont sur mer, revenant de Tunis, dont le roi a épousé la fille d'Alonzo. Prospero ordonne alors à Ariel de soulever une violente tempête, qui amène le naufrage du navire sur lequel voyageait Alonzo et sa suite et qui les jette dans l'île. Mais lorsqu'il a ses ennemis en son pouvoir il se borne, pour toute vengeance, à les faire passer par divers enchantements; puis il se fait reconnaître, pardonne à son frère Antonio et au roi de Naples, dont le fils Ferdinand épouse Miranda, et quitte enfin l'île pour aller reprendre possession de ses Etats (www.cosmovisions.com).

 

La Tempête est un poème sur les sciences occultes détenues par Prospero. Mais la magie de. Prospero est la magie blanche, la magie bienfaisante. Il n'y a guère de pièce de "Shakespeare" sans surnaturel, sans présages et prédictions à la manière de l'antiquité. Le don de prophétie attribué aux hommes supérieurs quand ils sont sur le point de mourir, est dévolu à Jean de Gand, dans Richard II. Or à l'époque d'Elisabeth vivait en Angleterre (1574-1641) un personnage historique très étrange astronome et astrologue, alchimiste et magicien, très considéré par la haute société, très bien vu par la reine. Il voyagea, surtout en Allemagne et en Hongrie. Il vécut longtemps dans l'opulence et mourut dans la pauvreté, persécuté par le roi Jacques Ier, l'ennemi fanatique desdites sciences et le brûleur de sorcières. Il fut le père de onze enfants et d'un plus grand nombre d'ouvrages. On a de lui des Mémoires. Nous sommes renseignés sur ses évocations par des procès-verbaux publiés en 1659 par le Français Méric Casaubon. Il fait penser à Cornélius Agrippa, à Paracelse, au Docteur Faust, même à Svedenborg. Ce personnage, c'est John Dee. Il est un personnage-clef. Il a été en relations suivies avec William Stanley, qu'il nomme à maintes reprises dans ses Mémoires. Stanley l'a vénéré et aimé comme un ami et comme un maître. Le miroir magique où Macbeth contemple la lignée des futurs rois d'Ecosse Stanley l'a vu fonctionner au laboratoire de John Dee (Etienne Burnet, Don Quichotte: Cervantes et le XVI e siècle, essai, 1954 - books.google.fr).

 

Cf. le miroir magique de Nostradamus qui y fait défiler les portraits des rois qui se succéderont, devant Catherine de Médicis.

 

La critique a vu d'abord en Prospéro un personnage inspiré du mathématicien, astronome et astrologue John Dee (1527-1609 ?), conseiller de la reine Élisabeth Ière et détenteur de l'une des plus vastes bibliothèques du temps dans sa maison de Mortlake, près de Richmond, au sud-ouest de Londres. John Dee prétendait converser avec les anges, dont Uriel, à l'aide à l'aide de médiums comme John Kelly, en réalité un véritable escroc qui allait finir ses jours en prison à Prague. La relation que Prospéro entretient avec Ariel, esprit païen mais aussi proche de l'archange biblique Uriel dont le nom signifie «feu de Dieu», renvoie peut-être à un type de communication invisible effectué par télépathie (Prospéro convoque en effet Ariel par ces simples mots : «Arrive avec ma pensée !».

 

Prospéro rappelle également la figure du médecin astrologue et cabaliste Cornelius Agrippa von Nettesheim (1486-1535), de Roger Bacon (1214-1294), du chancelier Francis Bacon (1561 - 1626) avec ses Magnalia Naturae évoquant le pouvoir des mages de déclencher des tempêtes, de l'empereur Rodolphe II (1552-1612) féru de sciences occultes (William Shakespeare, La Tempête, 2011 - books.google.fr).

 

David Scott Kastan (A Companion to Shakespeare, 1999) links the marriage of Ferdinand and Miranda with that of Princess Elizabeth and Frederick, the Elector Palatine, and with James I's "fantasy of European peace and coherence" (John S. Mebane, Cymbeline, The Winter's Tale, and The Tempest: An Annotated Bibliography of Shakespeare Studies, 1864-2000, 2002 - books.google.fr).

 

Le projet de mariage d'Elisabeth Ière avec un mort-vivant

 

Dee of course knew all about Elizabeth's long flirtation with the King of France's brother, Duc d'Alençon, and her diplomatic holding off from the match. He notes Mr. Stafford's arrival as an emissary from "Monsieur" on February 16, 1580, and his return in June. On August 16, "Monsieur cam secretly to the Court from Calais." In ten days he mentions the departure of "Monsieur." The Queen kept a very tender spot in her heart for this ugly little deformed suitor, and Dee has a remarkable note of a call from her at Mortlake as she returned from Walsinghams on February 11, 1583: "Her Majesty axed me obscurely of Monsieur's state I said he was "biothanatos" (dead-alive) (Charlotte Fell-Smith, John Dee (1527-1608), 1909 - books.google.fr).

 

Par le biais de ce mariage néfaste entre Henri de Navarre et Marguerite de Valois, Marlowe fait allusion dans sa pièce Massacre at Paris au projet de mariage entre Élisabeth et le duc François d'Alençon, futur duc d'Anjou. Les négociations matrimoniales remontaient en fait à juin 1572 , deux mois avant la Saint-Barthélemy, mais le duc ne figure pas parmi les personnages et Marlowe se contente d'une évocation vaguement élogieuse à la fin de la pièce (XIX, 1035) (Laurent Berec, Un plaidoyer en faveur des Huguenots, Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, Volume 153,Numéro 3, 2007 - books.google.fr).

 

Ce projet avait été précédé de celui de la reine avec le futur Henri III, frère du duc d'Alençon, alors duc d'Anjou qui avait participé au massacre. Elisabeth négociait encore avec Don Juan d'Autriche (Hector de La Ferrière, Les projets de mariage d'une reine d'Angleterre III, Revue des deux mondes, 1881 - books.google.fr).

 

John Stubbes

 

Dans le pamphlet de John Stubbes écrit en 1579, la figure du monstre est utilisée dans le titre même pour décrire l’intrusion étrangère sur le territoire: The Discoverie of a Gaping Gulf whereinto England is like to be swallowed by another French Mariage, if the Lord forbid not the banes, by letting her Maiestie see the sin and punishment thereof. Stubbes dépeint le mariage d’Élisabeth Ière avec le Duc d’Alençon comme un acte de dévoration où un monstre marin français viendrait engloutir l’Angleterre. Dans l’utilisation de cette figure monstrueuse, Stubbes s’inscrit dans la lignée des autres pamphlétaires de son époque, qui utilisaient le monstre afin de persuader leur auditoire. Mais cette image lui permet également de convoquer les peurs que les contemporains ont de voir leur identité absorbée par la présence étrangère. (Manon Turban, «O monstrous ! O strange !» : Le monstrueux dans le théâtre de Shakespeare, 2017 - journals.openedition.org).

 

Cf. quatrain I, 29 - Le duc d’Alençon, frère de Henri III, roi de France - 1578-1579.

 

The “Puritan commoner,” John Stubbs, had the audacity to write a pamphlet urging the queen not to marry the “syphilitic” French Catholic duc d'Alençon, Elizabeth had his right hand struck off. The Gaping Gulf argued against the union with jealous fervor and referred to Elizabeth's frog as a "venemous toad" (Robyn Arianrhod, Thomas Harriot: A Life in Science, 2019 - books.google.fr).

 

Notons que l'angalis "stub" signifie "souche" comme stump.

 

From Middle English stubbe (“tree stump”), from Old English stybb, stubb (“tree stump”), from Proto-Germanic *stubbaz (compare Middle Dutch stubbe, Old Norse stubbr), from Proto-Indo-European *(s)tew-; compare steep (“sharp slope”) (en.wiktionary.org - stub).

 

Et suédois "stubb".

 

François d'Alençon

 

Jusqu'à ce moment, nous avons laissé le duc d'Alençon dans l'ombre : il convient de l'introduire sur la scène où désormais il se mêlera à tous les désordres et à toutes les intrigues. François de France, le plus jeune des fils de Henri II et de Catherine de Médicis, était né le 18 mars 1554 ; il était donc en 1572 âgé de dix-huit ans. Sa mère, pensant, dit Brantôme, «lui baptiser la fortune meilleure», lui avait donné d'abord le prénom d'Hercule, qui fut mal justifié. Jamais prince ne fut plus chétif. Il était si petit qu'Élisabeth comparait sa taille à celle d'un enfant, et la petite vérole l'avait défiguré à ce point que La Mothe-Fénelon se vantait près d'Élisabeth d'avoir découvert un médecin qui en effacerait les traces. Le duc de Bouillon écrit à ce sujet : «Monsieur eut la petite vérole en telle malignité qu'elle le changea du tout, l'ayant rendu mesconnoissable, le visage lui estant demeuré tout creusé, le nez grossi avec difformité, les yeux appetissés et rouges de sorte qu'il devint un des plus laids hommes qu'on voyoit».

 

Le moral valait encore moins. Perdu de meurs, licencieux dans ses discours, lâche, perfide, il était plus dangereux pour ses amis que pour ses adversaires. «Ce prince, disait Henri de Navarre à Sully, me trompera bien s'il ne trompe tous ceux qui se fieront en luy... Il a le a cœur si double et si malin, a le courage si lasche, est tant inhabile à toutes sortes de vertueux exercices que je ne me saurois persuader qu'il fasse jamais rien de généreux.» Il n'avait que neuf ans quand sa mère écrivait : «Je suis ce matin revenue d'Amboise où j'ay veu un petit moricau qui n'a que guerre et que tempeste en son cerveau.» Quand il eut grandi, elle continua à dire  qu'il faisoit tousjours le fol.» Sa sœur Marguerite qui l'aimait beaucoup, parodie un mot célèbre du roi Jean en assurant que si la fraude avait disparu du monde, on la retrouverait dans le cœur de ce prince. «C'est, disait Louis de Nassau, un vase vide, où manquent à la fois la tête et le cœur.» Son plus fidèle serviteur le vicomte de Turenne qui fut depuis duc de Bouillon, cherche à l'excuser en alléguant «combien les mauvais exemples et l'approchement des personnes vicieuses ont de pouvoir à corrompre un bon naturel.» Brantôme qui vécut à la même cour, flétrit son ambition, sa légèreté et toutes ces hautes menées qui prenaient terriblement feu ; mais ce n'était qu'un feu de paille. Il faut aussi citer ce témoignage des relations vénitiennes que ce prince qui visait à de si éclatants exploits, n'eut jamais que des aventures. Cavalli le dépeint taciturne, porté à la duplicité et à la dissimulation, prêt à tout entreprendre pour dominer, n'ayant pas plus de prudence qu'un enfant, sans amis et ambitieux outre mesure. «Je ne sais « qui pourrait être pire que lui», écrit le cardinal de Granvelle, résumant ces jugements divers.

 

On avait voulu faire du duc d'Alençon un roi d'Alger, au moment où l'on disait que don Juan deviendrait roi de Tunis ; mais la négociation la plus sérieuse était celle qui, à une époque récente, avait paru l'appeler à partager avec Élisabeth la couronne d'Angleterre. Le duc d'Alençon, bien plus que le duc d'Anjou, était porté par son caractère remuant et inquiet à être un instrument aux mains de tous les factieux. Déjà, en 1570, le vidame de Chartres, dans une lettre au maréchal de Montmorency où il se prononçait en faveur du mariage du duc d'Anjou avec Élisabeth, ajoutait qu'on pourrait placer le duc d'Alençon à Milan ou à Naples afin que là aussi on secouåt le joug de Rome, Coligny avait, peu de jours avant sa mort, désigné le duc d'Alençon aux Huguenots comme le chef qu'ils devaient se choisir, au lieu du duc d'Anjou, dans la grande entreprise des Pays-Bas : legs funeste qui pèsera sur toute sa vie et qui jusqu'à la fin de ces récits laissera presqu'à chaque page une trace de honteuses et stériles intrigues. Depuis longtemps, le duc d'Alençon entretenait des relations intimes avec les Huguenots : «Quelle trahison !» s'était-il écrié en apprenant l'attentat de Maurevel. «Il regrettoit la mort de l'admiral qui l'avoit pris en affection pour le servir et avoit en horreur la Saint-Barthélemy ?» C'était aux yeux des Huguenots un grand mérite que d'avoir été l'ami de Coligny. Le prince d'Orange, après la capitulation de Mons, s'était déclaré en sa faveur. «Le roi de France, écrit Walsingham le 25 septembre 1572, a été informé de divers côtés que le prince d'Orange et le duc d'Alençon vont vraisemblablement s'entendre. Cependant, quand on renonça au projet d'employer contre les Huguenots le produit des confiscations prononcées lors de la Saint-Barthélemy, le duc d'Alençon en accepta une large part. Sa mère avait cru peut-être se l'attacher par cette libéralité ; elle s'était trompée, et le duc d'Alençon, dévoué aux Huguenots, servira leur cause en portant leurs dépouilles. La politique du duc d'Alençon est en ce moment aisée à résumer. Tandis que Catherine de Médicis exige, s'il obtient la main d'Élisabeth, qu'il ne le doive qu'à sa mère, il cherche au contraire à y parvenir sans son appui; car il le juge trop compromettant le lendemain de la Saint-Barthélemy. Pour atteindre ce but, il est prêt à se mêler à toutes les intrigues. Il sera, si cela lui parait utile, contre le roi avec les Huguenots, contre la France avec Élisabeth.

 

Dès le 21 septembre 1572, le duc d'Alençon réclame de Walsingham une entrevue secrète où il proteste de son indignation au sujet de tout ce qui s'est fait. Il lui répète combien il est affligé des rigueurs de la Saint-Barthélemy, combien il est disposé à offrir aux Anglais son assistance et son amitié. Il l'entretient de son vif désir d'obtenir la main d'Élisabeth ; il sera toute sa vie le serviteur de la reine d'Angleterre et le défenseur des intérêts de son peuple (Joseph Bruno Marie Constantin Kervyn de Lettenhove, Les Hugenots et les Gueux: études historiques sur vingt-cinq années du XVIe siècle (1560-1585), Tome 3, 1884 - books.google.fr).

 

Flux de sang

 

Peut-être faut-il faire intervenir un autre personnage : le prélat royal ne serait pas la victime du flux de sang.

 

Charles IX commença à cracher du sang pendant l'été 1573, mais son état se dégrada soudainement en novembre. La période est caractérisée par la naissance du «tiers parti», celui des Malcontents, fait de protestants et de catholiques modérés (dont François d'Alençon, Henri de Navarre, les Montmorency), qui tenta à plusieurs reprises entre janvier et avril 1574 d'imposer par la force le duc Alençon comme successeur de son frère Charles. L'objectif des conjurés était d'évincer Henri, pourtant premier dans l'ordre de succession, mais dont l'implication dans le massacre de la Saint-Barthélemy laissait craindre la reprise des guerres (Eliane Viennot, Mémoires et discours, 2004 - books.google.fr).

 

Le duc d'Alençon était déjà atteint d'un flux de sang qui devait terminer ses jours comme ceux de son frère Charles IX, et le 10 juin 1584, il rendit le dernier soupir à Château-Thierry (Joseph Marie Bruno Constantin Kervyn de Lettenhove, La Flandre pendant les trois derniers siècles, 1875 - books.google.fr).

 

D'abord il lui vint une difformité sur le visage qui le défigurait tellement, qu'il paraissait avoir deux nez; il fut ensuite attaqué d'un flux de sang qui lui coulait par la bouche et par le nez. A ces maux se joignit une toux violente qui lui rompit une veine dans la poitrine, et lui fit cracher le sang; il tomba enfin dans un état de langueur, d'étisie qui ne lui laissait plus attendre que la mort. Il disait que depuis qu'il avait été voir le roi à carême-prenant, il n'avait pas porté de santé, et que cette vue, avec la bonne chair qu'on lui avait faite à Paris, lui coûtait bien cher : ce qui fit entrer beaucoup de gens en nouveaux discours et appréhensions. Au premier bruit de sa maladie, la reine-mère était partie en diligence de Paris pour se rendre à Château-Thierry. Dans un de ses derniers voyages, voyant son fils abandonné des médecins, elle fit démeubler le château et transporter à Paris, par eau, les meubles les plus précieux. Le roi avait déjà envoyé de son côté le duc d'Epernon au roi de Navarre pour le prier de la part de sa majesté pour "ce que la vie du duc a d'Alençon était déplorée, de venir à la cour, d'aller à la messe, parce qu'il voulait le faire a reconnaître pour son vrai héritier. Le dimanche 10 juin, sur le midi, Monsieur, frère du roi, mourut au château de Château-Thierry" (Alexandre Eusèbe Poquet, Histoire de Château Thierry, 1839 - books.google.fr).

 

"Prélat royal" et "baissant"

 

Charles Ier de Bourbon (22 septembre 1523 - 9 mai 1590), Charles X selon la Ligue, cardinal de Vendôme, était un prince de sang de la maison de Bourbon. Au cours de sa carrière ecclésiastique, il devient abbé commendataire de plus de vingt abbayes. L'accumulation de ces bénéfices fait de lui un des plus riches princes d'Europe. Bien que dénué de caractère et d'intelligence, il fut un personnage important des guerres de religion. En 1585, la Ligue catholique l'imposa au roi Henri III comme héritier de la couronne de France à la place de son neveu protestant le futur Henri IV. Lors des États généraux de 1588 à Blois, il est mis en arrestation sur l'ordre du roi. En 1584, à la mort du duc François d'Anjou, les ligueurs considèrent le cardinal comme l'héritier du trône de France, excluant de la succession tous les protestants. À la mort de Henri III, alors qu'il est toujours séquestré, il est reconnu par les ligueurs comme le seul roi de France légitime. Il est proclamé par le Parlement de Paris sous le nom de «Charles X» en 1589. Il meurt l'année suivante à l'âge de soixante-six ans.

 

Né le 22 septembre 1523 à La Ferté-sous-Jouarre, il est le fils de Charles IV, duc de Vendôme, et de son épouse Françoise d'Alençon, duchesse de Beaumont. Il est le frère puîné d'Antoine de Bourbon, père d'Henri IV. Grand-neveu du cardinal Charles II de Bourbon, il est le neveu du cardinal Louis de Bourbon-Vendôme et l'oncle du cardinal Charles II de Bourbon (fr.wikipedia.org - Charles Ier de Bourbon (archevêque de Rouen)).

 

Sur le tombeau de Charles de Bourbon, à l'écu de Bourbon-Vendôme est adjoint celui de Françoise d'Alençon : «De France à la bordure de gueules chargée de huit besants d'argent» (Achille Lacroix de Vimeur de Rochambeau, Le Vendemois: Épigraphie and iconographie, Tome 1, 1889 - books.google.fr).

 

besant, bessant, besent, beseno, bezant, baxant = eine Goldmünze, welche ihren Namen von der Stadt Byzanz hat, wo sie zuerst geprägt wurde (Adolf Stoeriko, Ueber das Verhältnis der beiden Romane Durmart und Garin de Monglane, 1888 - books.google.fr).

 

Deux lignes de comtes d’Alençon se sont éteintes avant que le titre d’Alençon ne soit rattaché à la maison régnante de Valois. En 1268, Alençon fut donnée en apanage à Pierre, fils de Louis IX puis en 1293, à Charles, comte de Valois, frère de Philippe le Bel. En 1524, le duché d’Alençon revint à la couronne à la suite de la mort sans héritier du duc Charles IV, marié à la sœur de François Ier, Marguerite de Navarre, qui en garda l'usufruit jusqu'à sa mort. En 1559, le titre fut donné à Catherine de Médicis en douaire et, en 1566, en apanage à son fils cadet, François (fr.wikipedia.org - Liste des comtes puis ducs d'Allençon).

 

A côté des gros revenus (Archevêché de Rouen depuis 1550), les petits ne firent point faute. De 1564 à 1571 le cardinal vit presque chaque année ses bénéfices s'accroître. Successivement il reçut les abbayes de Saint-Jean des Vignes (1565), Saint-Honorat de Lérins et Montiéramey (1567), Fontenelle (1569), Pontlevoy (1571). Il prit encore possession des quatre principales abbayes du cardinal de Châtillon : Sorèze, Saint-Germer, Froidmont, Saint-Lucien de Beauvais, qui, au dire de l'ambassadeur espagnol, valaient autant que les quatorze restantes. Ce cumul vraiment exagéré n'alla pas sans soulever de nombreuses protestations, et il est curieux de voirie pape chercher à l'expliquer par la nécessité de procurer à Charles de Bourbon un rang et des ressources proportionnés à sa dignité cardinalice . Quand, en juillet 1576, une grave maladie fit craindre pour sa vie, on estima que. s'il venait à mourir, vaqueraient plus de quatre cent mille livres de rente des biens d'église. Cette richesse colossale, cet appétit insatiable firent même dire à un ambassadeur du roi d'Espagne qu'on serait toujours maître du cardinal en lui donnant évêchés et abbayes. L'ambassadeur le connaissait mal. Il n'y eut jamais que deux choses qui préoccupèrent sérieusement Charles de Bourbon et qui, lune après l'autre, furent les causes déterminantes de sa conduite : la fortune de sa maison et la défense de la religion catholique.

 

Avec l'influence considérable que lui donnaient ses litres de prince du sang, d'archevêque de Rouen et de cardinal, avec les  immenses richesses qu'il tirait de ses nombreux bénéfices, il eût fait un parfait homme de cour. Le malheur voulut qu'il fût jeté dans la tourmente des guerres de religion (Eugène Saulnier, Le rôle politique du cardinal de Bourbon (Charles X) 1523-1590, 1912 - books.google.fr).

 

En 1550, il est nommé abbé commendataire de Saint-Ouen de Rouen. De 1556 à 1558, il est l'abbé commendataire de l'abbaye Notre-Dame du Tronchet, de Corbie à partir de 1557 et de l'abbaye de Saint-Wandrille de 1569 à 1578 ainsi que de l'abbaye de Bourgueil. En 1574, il devient abbé commendataire de Jumièges. Il ne participe pas au conclave de 1559 qui élit Pie IV. Le 15 janvier 1561, il devient cardinal de San Crisogono (fr.wikipedia.org - Charles Ier de Bourbon (archevêque de Rouen)).

 

Tunis, Carthage, Enéide

 

In contrast to Marlowe's diplomatic rendering of the Medicis a decade later, John Stubbs had published a vitriolic attack on the French royal family in 1579, the year Elizabeth was engaged to marry Alençon. In The Discovery of a Gaping Gulf Stubbs dissuades the queen from that alliance by interpreting the massacre as a divine signal warning against trusting the French in any way:

 

A king falsifled his sworn word; the marnage of a king's sister imbrued with blood; a king murdered his subjects; many noble and honorable gentlemen shamefully used; valant men surprised by cowards in their beds; innocents put to death; women and children without pity tossed upon halberds and thrown down windows and loto avers; learned men killed by barbarous soldiers.

 

Stubbs's language recollects Virgil's descriptions of Troy in defeat, anticipating the tale of bloody chaos that Marlowe's Aeneas will narrate in Dido. The lesson of Troy is embedded in Stubbs's imagination, for he quotes a salient bit of wisdom from the Aeneid: 'Timeo Danaos vel dona ferentes (I fear the Greeks, even when they offer gifts)' (40, citing Aeneid 2:49). In Stubbs's text, the maxim becomes even more haunting when we remember how the English traced their ancestry to Aeneas. Building on fantasies of horror in his treatise, Stubbs concludes that the union of Queen Elizabeth and a French prince - even a Protestant one bearing dynastic gifts - would lead to disaster for England. [...]

 

In efforts to abort the engagement of Elizabeth and Alençon, then, Stubbs and others inflamed nationalism by claiming that under Alençon's projected command as king of England, English soldiers might become as `barbarous' as the French troops who had carried out the massacre. Worse, English soldiers might be sacrificed in foreign campaigns led by inept or malignant commanders. Again, John Stubbs: if the marriage comes to pass, 'our soldiers of necessity must be sent out under some Joab for some more desperate service than Saint-Quentin, one way or other to be dispatched and cut in pieces'. As it is, he says, those French soldiers who effected the bloodletting in 1572 had won only a 'barbarous, unmanlike, and treasonous' victory (Alan Shepard, Marlowe's Soldiers: Rhetorics of Masculinity in the Age of the Armada: Rhetorics of Masculinity in the Age of the Armada, 2018 - books.google.fr).

 

Dido, Queen of Carthage and The Massacre at Paris may seem an odd couple to discuss in tandem. In many ways the plays represent polarities within the Marlowe canon. Despite the many questions surrounding the dating of Dido, Queen of Carthage, most scholars agree that it is Marlowe's first dramatic effort, perhaps scripted white he was still a student at Cambridge, and The Massacre at Paris one of his last, probably written sometime in 1592. Moreover, Dido finds its provenance in classical epic, dramatizing Books 1, 2, and 4 of Virgil's Aeneid with a veneer of Ovidian shading from the Heroides, whereas The Massacre is Marlowe's only play based on topical events, a rehearsal of recent upheavals in France. Additionally, whereas Dido was first performed by boy actors for a private theatre, The Massacre was apparently acted by a professional company. Finally, although many aspects of Dido have been interrogated - authorship, date, genre - the text of the play has not been questioned; converscly, The Massacre is generally accepted as Marlowe's most corrupt tent, most likely the truncated product of memorial reconstruction by a troop of actors. However, despite these many antitheses, similarities between the two plays abound, a number of which will be examined in this chapter. Although both plays share a traditional scholarly neglect, both have recently evoked con-siderable critical ineerest. Moreover, each play presents tragic protagoniste - Dido and the Guise - who struggle for national leadership within a complex web of political and amatory events that determine their downfalls, even though in Dido the web is woven by the gods, in The Massacre by combating political forces. In addition, in typical Marlovian fashion, both plays dramatise multiple inversions of accepted rubrics of politics, gender, and sexuality, and in both plays the accepted audience response to these subversive behaviours has been debated by commentators. Some land Dido as an apotheosis of love over honour; others read it as an affirmation of duty over passion. Similarly, some expositors censure The Massacre as a blutant piece of Protestant propaganda, while others praise it as a penetrating appraisal of realpolitik (Patrick Cheney, The Cambridge Companion to Christopher Marlowe, 2004 - books.google.fr).

 

Dido, Queen of Carthage, begins with a comic vignette that shows Jupiter toying erotically with the young Ganymede. In the fragmentary drama The Massacre at Paris, there are strong intimations that Henry III is sexually obsessed with bis male minions (Gregory W. Bredbeck) (Encyclopedia of Gay Histories and Cultures, 2013 - books.google.fr).

 

"respiré" : "breath"

 

The Gaping Gulf strikes hardest at the bordering peoples, at the Scots and the Irish. By the time the book was published Fitzmaurice was dead, yet he lived on in Stubbs's imagination, linked to Alençon and a widespread Catholic conspiracy: "Yea, unless we ourselves close our own eyes, we may see that it is a very French Popish wooing to send hither smooth-tongued Simiers to gloss and glaver and hold talk of marriage, and yet, in the meanwhile Fitzmaurice, who kath been in France... even now came immediately thence into Ireland invade our Qoeen's dominion... Is it possible for the breath of marriage well meant to England and war performed in Ireland to come out of one mouth?" With a complete disregard for life and wealth, Stubbs concludes that England does not need help in liberating the Netherlands or protecting its own borders: "English money and Englishmen must do this enterprise. le may be much better achieved now while we have the law in our own hands and may command than when we shall have put our sword into another hand; we have not so much need of him for a captain as he bath of our strength to serve him." (Richard Berleth, The Twilight Lords: Elizabeth I and the First Irish Holocaust, 2002 - books.google.fr).

 

Bourbon - Tunis - Besants : plus tôt dans le temps

 

Louis II, duc de Bourbon, surnommé le Bon, comte de Forez, fut chargé du commandement de l'armée chrétienne que Charles VI envoya, en 1390, contre les Sarrasins de Tunis, sur les instances du doge de Gênes. Cette armée comptait dans ses rangs les plus grands seigneurs de France. Cinq cents chevaliers du Bourbonnais et du Forez suivirent aussi ce prince dans cette expédition. Carthage, assiégée pendant neuf mois, ne put être prise par l'armée chrétienne ; mais une victoire remportée dans une bataille rangée et divers succès obtenus dans plusieurs rencontres avec les Sarrasins permirent d'obtenir un traité avantageux, qui rendit à la liberté tous les captifs chrétiens qui étaient retenus en esclavage à Tunis. Louis II de Bourbon revint dans ses Etats au commencement de l'année suivante ; car, le 27 mars 1391, il fut célébré, dans l'église de Notre-Dame de Montbrison, deux messes en actions de grâce de l'heureux retour de ce prince (A. Vachez, Les familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais aux croisades, Mémoires de la Société littéraire, historique et archéologique de Lyon, 1876 - books.google.fr).

 

Le prince français dicta lui-même au bey de Tunis les conditions du traité de paix ; il consentit à quitter l'Afrique pourvu que les Barbaresques prissent l'engagement de ne plus exercer leurs ravages sur les côtes de la Provence, de Naples et de toute l'Italie; qu'ils mettraient en liberté les esclaves chrétiens; qu'ils payeraient sur-le-champ 10,000 besants d'or pour les frais de la guerre, et pendant quinze ans un tribut annuel à la république de Gênes, en réparation des dommages causés par eux au commerce ligurien. Le duc soumit le projet de ce traité à la sanction des principaux officiers de l'armée, aux sires de Couci, de Rieux, d'Eu, de Saint-Priest, de Graville, de Châtillon, de Lestrade, de Chastellux, de Cliffort, au comte de Derbi : tous ces barons l'approuvèrent, en déclarant que, suivant eux, cette expédition devait être regardée comme très-glorieuse, et qu'ils n'auraient jamais cru qu'elle pût avoir une issue aussi satisfaisante. Le duc de Bourbon avait exigé que les 10,000 besants d'or fussent livrés avant son départ. Le bey de Tunis s'adressa, pour former cette somme en numéraire, à des négociants catalans, napolitains et sardes, lesquels, établis dans la ville d'Africa, profitaient des prises faites sur les chrétiens par les pirates. Ces marchands résistèrent plusieurs jours aux sommations des beys; il fallut en venir aux menaces pour les engager à fournir cet argent. Les 10,000 besants furent enfin apportés dans la tente de Louis de Bourbon, qui les employa à payer la solde des troupes salariées marchant sous ses ordres : il distribua le reste aux chevaliers ou écuyers les moins riches. Trois jours après, la flotte se remit en ligne devant le rivage; on disposa les navires pour recevoir les croisés. Tandis que ces préparatifs se poussaient avec ardeur, on vit approcher une division assez nombreuse de cavalerie maure, qui s'avançait lentement, à mesure que les chrétiens montaient sur les vaisseaux. Le duc de Bourbon connaissait le caractère perfide de ces peuples, et, voulant se mettre en garde contre quelque surprise, il fit cacher six cents hommes derrière une vieille muraille, reste d'une ancienne jetée qui s'étendait jusqu'à la mer; il se mit à la tête de cette division pour attendre l'ennemi. En vain le sire de Couci lui représenta que ses fonctions de général en chef imposaient d'autres obligations au duc de Bourbon, et qu'il devait laisser à un de ses officiers le soin de repousser cette cavalerie; mais le duc persista à quitter le dernier le sol africain. Il ne tarda point à s'applaudir d'avoir pris d'aussi sages mesures : car les Arabes, ne voyant plus sur le rivage que quart des troupes européennes, fondirent dessus bride abattue, en poussant des cris horribles, voulant, au mépris de tous les traités, venger par une perfidie la honte de leur défaite passée; mais au moment où ils se précipitaient sur les chrétiens rangés le long de la plage, le duc de Bourbon, jusqu'alors caché à tous les yeux, sortit de son embuscade et s'élança au milieu de cet essaim de cavaliers. Le courage et la discipline des Français triomphèrent de cette multitude de barbares; les chevaliers coupaient les jarrets des chevaux à coups de hache d'armes. L'épouvante s'empara des Kabiles : ils regagnèrent le désert, en laissant sur le rivage un millier de morts; on leur prit quelques chevaux magnifiques de pure race, que les Français emmenèrent comme trophée (Alexandre Mazas, Vies des grand capitaines français du moyen âge, Tome 4 : Louis II de Clermont et Jean le Meingre de Boucicaut, 1845 - books.google.fr).

 

Le lourd stipes est un mot injurieux, pour qualifier une personne lourde, stupide , en français une bûche, une souche : «Caudex, stipes, asinus, plumbeus,» bûche, souche, âne, Jourdaud. (Ter., Heaut. V, 1, 4.). Outre caudex et stipes, les Latins employaient encore frutex dans ce sens (E. Barrault, Traité des synonymes de la langue latin, 1853 - books.google.fr).

 

Acriostiche : PGLL

 

pgl : pugillus (poignée, contenu de la main) (Wilhelm Fr. Wilibald Artus, Receptirkunst oder Anleitung, die verschiedenen Formen der Arzneien nach den Regeln der Wissenschaft und Kunst zu verschreiben, 1857 - books.google.fr).

 

A great number of pamphlets on the succession issue were published during the years from 1580-1600, debating the issue in increasingly hysterical ways. Shakespeare’s bastard characters are important in relation to this anxiety not simply because they are connected with inheritance issues, but because the central issue of these pamphlets is the concept of validity, linear descent and legality. The idea of validity or truth is connected to the bastards in several ways; ‘true’ and ‘legal’ were both meanings of ‘legitimate’ in early modern English. John Stubbes uses these various connotations of legitimacy in The Discovery of A Gaping Gulf. Stubbes feared that the nation would suffer if Elizabeth married the French Catholic Duke of Alençon, and made reference to her being too old to bear an heir. Stubbes argued that a pregnancy for a woman Elizabeth’s age would mean death, and leave England with more of a succession crisis than it already faced. Another concern was that if the Duke’s brother, Henry III, were to die childless, Elizabeth would be forced to follow him to France, leaving England. These fears about losing Elizabeth feed into a wider anxiety about the future of England. The severity of Stubbes’ punishment (losing his right hand) indicates the serious level of his pamphlet; it drew attention to the instability at the heart of the English government. The fact that Elizabeth reportedly wished Stubbes, otherwise her prominent supporter, to suffer the death penalty reveals how dangerous his opinion was considered to be

 

Catholic and Protestant subjects used legitimacy language to challenge her authority. The Jesuit Robert Persons also published his Conference about the Next Succession in 1594, arguing that the Spanish, Catholic descendants of the house of Lancaster were the true heirs to England. Illegitimacy was a particularly important metaphor for vulnerability in these cases, with Stubbes and Wentworth shading their writing with reminders of Elizabeth’s legal illegitimacy to remind her that the source of her sovereignty was her subjects, to whom she owed a parental duty. Though Pius V’s Bull Regnans in Excelsis bastardised Elizabeth in quite simple terms as illegitimate and hence unable to inherit, Persons uses models of conceptual illegitimacy and legitimacy to make the Spanish Infanta’s claim, suggesting that birth legitimacy may be far less important than personal. […]

 

A Gaping Gulf is a text that may well have influenced Shakespeare in King John. […]

 

In a soliloquy that is, in terms of language if not in sentiment, strikingly similar to Faulconbridge’s ‘we are all bastards to the time’ (King John 1.1.207), Posthumus tells the audience :

 

...We are bastards all,

And that venerable man which I

Did call my father was I know not where

When I was stamped. Some coiner with his tools

Made me a counterfeit...

 

The ‘we’ aligns an audience with the illegitimate speaker, much as Faulconbridge manages to do in King John, and the image of the ‘counterfeit’ was a popular one associated with illegitimacy: a bastard is a ‘false coin’ with ‘no name’ (The Devil’s Law Case, 4.2.129-130). Posthumus further elaborates the image with the ‘coiner’ (father) who ‘stamped’ him. Illegitimacy is again figured as being of female origin, which, despite the paternal emphasis of illegitimate inheritance in Shakespeare, continues a theme throughout the British plays (Katie Pritchard, Legitimacy, Illegitimacy and Sovereignty in Shakespeare’s British Plays, 2011 - www.escholar.manchester.ac.uk).

 

Typologie

 

Le report de 2219 sur la date pivot 1572 donne 925.

 

Comme pour le quatrain X, 42 - John Dee et saint Dunstan - 2208, on retrouve Dunstan.

 

Dunstan is said to have “sprung to light” in the reign Date of Athelstan. We may question whether the word birth. “oritur”? refers to his birth or to his coming before the eye of history, in what year of Athelstan's reign the event took place, and in what year Athelstan began to reign. All our authorities agree in referring the word to Dunstan's birth. The Anglo-Saxon Chronicles, which Osbern follows, fix the first year of Athelstan as the date, and for that first year we have to choose between 924 and 925, the former date being given in four MSS. of the Chronicle, and by Florence of Worcester, the latter by two MSS. of the Chronicle. Unfortunately the exact date of the death of Edward the Elder is unknown, but, as Athelstan in his charters speaks of 929 as his sixth year, his first must at all events have begun in 924. Alford [jésuite, 1587 – 1652] places Dunstan's birth in the spring of 925, arguing that if his mother were pregnant in February, as must be supposed to have been the case if Adelard's miracle of the candles has any semblance of truth, and if Athelstan's accession took place about the middle of the year 924, the child must have been born in 925. And this computation is borne out by an entry in an ancient Anglo-Saxon Paschal Table, preserved in the Cotton MS., Caligula A. 15, under the year 925, “on thison geare was sce Dunstan geboren.” The matter is not in itself of great importance, but it is complicated with questions touching the date of archbishop (William Stubbs, Memorials of Saint Dunstan Archbishop of Canterbury. Ed. from Varions Manuscripts, 1874 - books.google.fr).

 

Au commencement du XIe siècle, nous trouvons encore la plus ancienne Vie de saint Dunstan, ami d'Aethelwold : elle fut composée par un de ses contemporains qui, dans un prologue que le manque de simplicité rend presque inintelligible, la dédia à Aelfric, archevêque de Cantorbéry (996-1006). Il y dit que son récit se base sur ce qu'il a vu et sur ce qu'il a entendu de la bouche de Dunstan lui-même, ou bien encore de la bouche de ses élèves, que ce prélat instruisit et éleva depuis leur jeunesse jusqu'à l'âge mûr. Après un prélude sur la christianisation de l'Angleterre, l'auteur passe au gouvernement glorieux d'Aethelstan, sous lequel naquit Dunstan (925), dans la Saxe de l'ouest (Wessex) : son père s'appelait Heorstan et sa mère Cynedryth. Il reçut les premiers éléments de l'enseignement dans le monastère de Glastonbury, où se trouvait une église très ancienne, au sujet de laquelle circulaient un grand nombre de légendes. Destiné à l'état ecclésiastique, il y étudia avec ardeur des ouvrages de théologie, notamment ceux des Irlandais ; le monastère était, en effet, fréquemment visité par des pèlerins irlandais, vu que Patrice le jeune, le neveu de leur apôtre, y était enseveli. Dunstan se distingua tellement par son talent et son application, que l'influence de son oncle, l'archevêque de Cantorbéry, s'ajoutant à cette première recommandation, il fut appelé à la cour royale. Toutefois, il n'y resta pas trop longtemps ; la jalousie de ses jeunes compagnons, élevés au palais comme lui (Palatini) le força à se retirer. Ils l'accusaient, entre autres choses, d'avoir appris les poèmes pleins de vanité des ancêtres païens et de faire son édification de contes frivoles de magie. Cette accusation n'était peut être pas sans fondement. A cette époque, il s'était épris d'une jeune personne qu'il voulait épouser : voilà pourquoi il refusait d'embrasser la vie religieuse, ainsi que le lui conseillait son parent Elfegus, évêque de Winchester. Il fallut une maladie dangereuse pour l'y déterminer. Il revint donc à Glastonbury, où il s'adonna à la vie ascétique ; mais il s'occupa aussi, en dehors de ses études théologiques, d'écrire, de jouer de la harpe et de peindre, arts dans lesquels il acquit une grande habileté. Là, il entretenait de pieuses relations avec une veuve alliée à la famille royale et retirée à Glastonbury. A sa mort, elle le fit héritier de toute sa fortune, laquelle était considérable, et Dunstan en disposa dans l'intérêt de l'Église. Lorsque, après la mort d'Aethelstan (941), Eadmund eut pris les rênes du gouvernement, Dunstan fut appelé à la cour pour y être le conseiller du roi : cette faveur lui vint de «sa vie vertueuse et de son éloquente érudition». Mais, cette fois encore, il trouva à la cour des ennemis qui le noircirent aux yeux du roi, en sorte qu'il tomba dans la plus grande disgrâce. Toutefois, à l'occasion d'un grave danger qui menaçait ses jours, le roi réfléchit et reconnut le tort qu'on avait fait à Dunstan. Comme dédommagement, il lui donna le monastère de Glastonbury, où il l'introduisit lui-même avec le titre d'abbé. C'est là que Dunstan put déployer, pour la première fois, une grande activité en y introduisant la règle sévère de saint Benoît. Comme, à cette époque, on ne regardait pas les anciens monastères comme de vrais couvents, on le désigna sous le nom de « premier abbé du peuple anglais. » Il se dévoua, par le fait, avec un zèle extraordinaire, aux devoirs de sa vocation. Il fit entourer le monastère de murailles et le fortifia, pour protéger ainsi son troupeau contre le monde extérieur; il instruisit ses moines qui affluaient de toutes parts, et ce fut de ce monastère que sortirent les évêques et abbés célèbres de l'Angleterre. Quant à lui, il eut à vaincre plus d'une attaque de sa vive imagination. L'auteur, qui nous a déjà relaté des visions et des rêves de Dunstan, nous raconte ici (8 16) qu'il se croyait poursuivi par le démon, qui lui apparut sous la forme de divers animaux, d'un chien, d'un renard, d'un ours. A ce sujet, une foule de légendes eurent cours parmi le peuple (1). Dunstan fut particulièrement favorisé par Eadred, successeur d'Eadmund : ce monarque confia à son monastère la garde du trésor royal et des archives ; il voulait même élever Dunstan à la dignité épiscopale, mais le célèbre abbé refusa le petit évêché de Kirlon. Après la mort prématurée d'Eadred et avec la prise de possession du gouvernement par Eadwig (955) eut lieu un revirement subit dans la vie de Dunstan : sa chute ne se fit pas attendre; mais elle fut suivie d'un relèvement encore plus grand. Pendant le festin du couronnement, le roi se retira auprès de son épouse : ce procédé blessa les grands du royaume ; les ecclésiastiques avaient aussi d'autant plus lieu de s'en trouver froissés, que son mariage n'était point légitime d'après le droit canon. Odon, archevêque de Cantorbéry, exigea le retour du roi, et Dunstan, chargé de le lui annoncer, eut le courage d'accomplir son message avec une énergie exempte de tout ménagement. Par là, il s'attira la haine d'Eadwig, et encore plus celle de la reine. Notre auteur nous dépeint, avec des couleurs dramatiques, cette scène si pleine de conséquences pour son héros : Dunstan entra dans l'appartement des femmes où le roi, ayant posé le diadème sur le parquet, était occupé à passer son temps avec son épouse et sa fille ; l'abbé saisit la couronne, la mit sur la tête du monarque et le força à quitter l'appartement. Le biographe exhale toute sa colère contre cette nouvelle Jésabel. Son récit, toutefois, semble n'en être que moins impartial en cet endroit. L'autorité de la couronne était si grande, chez les Anglo-Saxons, que Dunstan trouva des adversaires, même parmi ses élèves. Il se vit donc forcé de quitter son monastère et même sa patrie. La Flandre lui offrit un asile. Cependant, Eadwig se rendit si odieux, notamment par son avarice, qu'il cherchait à satisfaire en s'emparant des nouveaux monastères des Bénédictins, que, deux ans après, tout le pays au nord de la Tamise se détacha de son autorité et élut pour roi Eadgar, son frère. Celui-ci rappela Dunstan. Dans un synode, tenu à Bradford, l'abbé fut nommé évêque, afin d'être toujours à même de soutenir le jeune roi de ses bons conseils. Il reçut le diocèse de Worcester, et, peu de temps après, celui de Londres; mais, après la mort d'Eadwig et à la vacance de l'archevêché de Cantorbéry, ce siège, le premier de l'Angleterre, fut donné à Dunstan (959). Il se rendit ensuite lui-même à Rome pour y recevoir le pallium. L'auteur nous donne fort peu de renseignements sur l'activité de Dunstan, pendant les trente années qu'il resta en possession de la haute puissance ecclésiastique ; il se contente de nous raconter, d'une manière toute générale, ses occupations journalières, telles que les exigeaient en général ses fonction d'archevêque. Par contre, il nous relate tout au long plusieurs visions du saint, dont l'une nous témoigne bien du grand sentiment de sa dignité. La biographie s'arrète tout à coup, dans la relation que l'auteur nous fait de sa fin. Dunstan mourut en 988, en célébrant le saint sacrifice de la messe. Dans la dernière partie de cette vie, on voit bien que l'auteur n'avait point le talent qu'il fallait pour comprendre la vraie signification de son célèbre contemporain : c'est plutôt le visionnaire et le saint que le prince de l'Église, que le biographe admira dans son héros. Et malgré cela, son livre nous offre, en grande quantité, des nouvelles importantes et dignes de foi. De plus, il est écrit avec une intention évidente d'arriver à une diction artistique ; malheureusement l'auteur la trouve dans un style fleuri, et, en deux endroits même, il quitte la prose pour recourir au vers hexamètre. Cette biographie a été, sans motif suffisant, attribuée d'abord par Mabillon et ensuite par d'autres, à un moine lettré de Ramsey, BRIDFERTH qui se fait connaître, comme un excellent mathématicien pour cette époque, par ses gloses latines des ouvrages de Bède : De natura rerum et De temporum ratione (Adolf Ebert, Histoire générale de la littérature du Moyen Age en Occident, Tome 3, 1889 - books.google.fr).

 

Le plus ancien document écrit qui fasse mention des moneiarii est un passage des lois d'Aethelstan (925-940), où il est ordonné que le monnoyer coupable d'avoir falsifié la monnaie doit avoir la main coupée et que la main sera placée sur l'enclume. D'où l'on serait en droit de conclure que le monnoyer forgeait lui-même la monnaie; car si on lui coupait la main, c'est parce que celle-ci avait commis le crime. Conclusion que corroboreraient certaines légendes monétaires telle» que Elda me fec(it) Adelbert me fec{it). D'autre part, si le monetarius gravait le coin et frappait la monnaie, comment rendre compte et des différences de style entre les diverses pièces d'un même monétaire, et des variétés nombreuses dans la graphie de son nom. L'amputation de la main n'était peut-être qu'une fiction juridique. Et quant au mot fecit il convient sans doute de ne lui attribuer qu'un sens général; il est vraisemblable qu'il indique la responsabilité du monetarius, qui garantissait les espèces forgées par lui ou ses ouvriers, tout comme s'il les avait lui-même toutes fabriquées.

 

Un passage de la vie de saint Dunstan nous montre qu'au Xe siècle certains monétaires, sinon tous, étaient des gens d'une condition plus ou moins servile; car il y est question de trois monetarii qui étaient dans la dépendance du saint «qui in potestate viri erant». Les monétaires, pour ne pas être des hommes libres, n'en étaient pas moins des gens possédant quelque fortune. M. Keary ajoute que vers la fin de la période anglo-saxonne l'exploitation des ateliers était affermée aux monnoyers; ce qui ressort d'après lui du Domesday Book. On y lit, à propos de Worcester : «In civitate Wirecestre habebat rex Edwardus hanc consuetudinem. Quando moneta vertebatur, quisque monetarius dabat XX solidos ad Lundoniam pro cuneis monetae accipiendis (M. Prou, A catalogue of english coins in the Brilish Muséum. Anglo-Saxon séries, vol. II (Wessex and England to the norman conquest) by Herbert A. Ghueber and Ch. Francis Keary. Londres, 1893, Revue numismatique, 1894 - books.google.fr).

 

Dunstan, patron des orfèvres et des forgerons (Louis Du Broc de Segange, Les saints patrons des corporations et protecteurs, 1887 - books.google.fr).

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