Publius Clodius Pulcher X, 81 2236-2237 Mis trésors, temple, citadins Hespériques, Dans iceluy retiré en secret lieu, Le temple ouvrir, les liens fameliques, Reprens, ravis, proye horrible au milieu. La distribution de
blé et l'incendie du temple des Nymphes Le temple du vers 3 n’est peut-être pas le même que celui du vers 1. 58-56 : à la fin
de 59, Clodius, alors tribun, fait adopter la loi rendant gratuites les
distributions frumentaires (Dion Cassius XXXVIII, 13, 1-2); il aurait aussi
par la même occasion chargé Sex. Clodius de superviser l'ensemble des
approvisionnements en blé de Rome (Cicéron, De Domo 25). La cherté aurait
commencé à Rome au moment de l'exil de Cicéron, en Mars 58, causée à la fois
par de mauvaises récoltes, par la spéculation marchande et par les effets
désastreux de la législation clodienne (Cicéron, Post Red. Senat. 34; De Domo
11 ; 25). Sans doute des mesures sont-elles prises dès ce moment contre
certains negotiatores considérés comme des accaparateurs et des spéculateurs :
le procès de P. Sittius de Nucérie doit dater de 57 (Cicéron, Fam. V, 17, 2,
8). Pendant les ludi Apollinares la foule se montre agitée (Asconius 48 C). La
décision du rappel de Cicéron, en Juillet 57, entraîne une chute des prix du
blé (Cicéron, De Domo 14), mais ils remontent vraisemblablement entre ce moment
et le retour de Cicéron puisque ce jour-là (7 Septembre 57), ils sont de
nouveau à la baisse (Cicéron, Quir. 18). La chose ne dure pas : deux jours plus
tard, la cherté est à son comble, et Clodius profite de l'occasion pour
soulever la foule. On craint une véritable sédition, car les menaces contre les
sénateurs, les bagarres à coups de pierres, ne manquent pas (Cicéron, Au. IV,
1, 6, 1; De Domo 11-13; Dion XXXIX, 9, 3). Cicéron propose alors au Sénat
d'accorder la cura annonae à Pompée pour cinq ans, soutenu en cela par
l'ensemble du corps civique (Cicéron, Au., IV, 1, 6, 1 ; De Domo 16). Ensuite
l'abondance revient vite, aux dires de certains (Appien, BC II, 18; Dion XXXIX,
24, 1), si bien que l'on prétend que la disette a été créée artificiellement,
peut-être par Pompée et ses partisans (Plutarque, Pomp. 49, 6 et suiv.).
Cependant, d'autres témoignages prouvent que l'année 56 est encore difficile :
en février, Clodius et les siens tentent de nouveau de soulever la plèbe sur la
question du ravitaillement (Cicéron, Ad Q. jr. II, 3, 2, 14). En avril, un s.c.
alloue 40 millions de sesterces à Pompée pour les affaires frumentaires (Ad Q.
Fr. II, 5, 1, 8). Pompée profite également de la cura annonae qui lui a été
confiée pour mettre de l'ordre dans les listes des bénéficiaires du blé gratuit
pour porter un terme aux affranchissements massifs qu'avait entraînés la mesure
de Clodius (Dion XXXIX, 24, 1, selon l'interprétation de C. Nicolet, CRAI,
1976, pp. 44-48; contra G. Rickman, Corn Supply, p. 175) (Catherine
Virlouvet, Famines et Ă©meutes Ă Rome des origines de la RĂ©publique Ă la mort de
Néron, École Française de Rome Année 87, 1985 - www.persee.fr). Les distributions
publiques de blé dont bénéficiaient, depuis la fin du IIe siècle av. J.-C, les
citoyens romains, introduites en 123 par une loi de Caius Gracchus,
prĂ©voyaient la distribution mensuelle de 5 modii - Ă peu près 40 litres - Ă
chaque citoyen résidant à Rome, au prix de 6 as 1/3 le modius, ce qui
représentait sans doute un prix de subvention inférieur à celui du marché.
Selon les vicissitudes politiques ou les disponibilités du Trésor, les
modalités de ces distributions purent varier, dans un sens ou dans un autre,
dans les années qui suivirent : personne cependant n'osa jamais les
supprimer entièrement. Le prix auquel l'État revendait le blé, les quantités
distribuées, ainsi que le nombre effectif des bénéficiaires furent souvent
modifiés. Mais en 58, et pour la première fois, P. Clodius fit passer une loi
qui assurait la gratuité complète du froment, et qui, de plus, entraîna une
augmentation considĂ©rable du nombre des rĂ©cipiendaires, qui s'Ă©leva jusqu'Ă
320000. César, puis Auguste, s'ingénièrent à ramener ce nombre à 150 000
d'abord, 200 000 ensuite, mais ils ne revinrent jamais, pas plus qu'aucun de
leurs successeurs, sur le principe du blé gratuit. [...] Lorsque les Fastes de Préneste citent un portique de
Minucius, ce ne peut ĂŞtre que le plus ancien, c'est-Ă -dire celui qui entourait
les temples du Largo Argentina. Le sanctuaire des Lares Permarini doit donc
être cherché parmi les trois plus anciens temples de l'Ara Sacra, et, par
élimination, Coarelli l'identifie avec le temple D. Le temple de la Via délie
Botteghe Oscure date lui aussi d'époque républicaine. L'étude architecturale
permet en effet d'y distinguer trois phases : une phase d'Ă©poque flavienne, la
plus récente, qui doit correspondre à l'incendie et à la reconstruction, sous
Domitien, d'une grande partie de cette zone. Une phase ancienne, sans aucun
doute celle de la fondation, du IIe siècle av. J.-C. Et enfin une phase
intermédiaire, correspondant elle aussi à une reconstruction, datant de la
seconde moitié du Ier siècle av. J.-C. (fig. 6). Des fragments de sculpture
furent retrouvés pendant les fouilles : une tête de satyre en stuc, un
bas-relief représentant Diane. Or, nous connaissons un temple auquel toutes ces
caractéristiques conviendraient parfaitement : c'est le temple des
Nymphes. Mentionné, comme l'avait vu le premier Henzen, sur le calendrier des
Frères Arvales, il était précisément situé «in Campo» : Nymphis in Campo. Mais
surtout, nous savons, grâce à un certain nombre de passages de Cicéron, que ce
temple des Nymphes a été incendié, précisément au milieu du Ier siècle av.
J.-C, par les soins de Clodius ou plus exactement de son scribe et agent, Sex.
Clodius (ou Cloelius). Ce sont ces passages que je me propose d'examiner de
près, car ils fournissent, à mon avis, des renseignements très intéressants sur
la destination du temple des Nymphes, et confirment sa localisation dans une
zone que nous savons désormais liée aux distributions frumentaires. Voici
comment ils se présentent : 1) (Post Red. ad Pop., 14) : ego autem in qua civitate...
consulte fasces frangerentur, deorum immortalium templa incenderentur, rem
publicam esse numquam putavi. 2) (Pro Sestio, 84) : Quid uti faceret (Sestius) ?
senatum opsideret... sedis incenderet, tecta disturbaret, templa deorum
immortalium inflammaret... 3) (ibidem, 95) : Ille qui monumenta publica, qui aedis
sacras... incendit. 4) (Pro Caelio, 78) : Quare oro obtestorque, judices, ut
qua in civitate paucis his diebus Sex. Clodius absolutus est, quem vos per
biennium aut ministrum seditionis aut ducem vidistis, qui aedis sacras, qui censum populi Romani, qui memoriam
publicam suis manibus incendit... 5) (De Har. Resp., 57) : Idemque earum templum
inflammavit dearum quarum ope etiam aliis incendiis subvenitur. 6) (Pro Milone, 73) : eum qui aedem Nympharum incendit,
ut memoriam publicam recensionis tabulis publias impressam exstingueret. 7) (Parad. Stoic, IV, 31) : Aedis Nympharum manu tua
deflagravit. Ces diverses indications sont à première vue suffisamment
précises ; les deux passages du Pro Caelio et du Pro Milone semblent explicites
: Clodius, entre autres méfaits, a fait incendier le temple des Nymphes parce que
les censeurs y déposaient leurs archives. Les commentateurs varient seulement
sur les raisons qui ont pu le pousser19. Certains ont pensé à la volonté de
détruire les registres électoraux, d'autres, à tort d'ailleurs, au désir de
faire disparaître les traces du procès de 61 av. J.-C. La question en effet
mérite discussion. Car d'autres locaux sont connus pour avoir servi de dépôts
d'archives aux censeurs. [...] La clé de l'énigme est sans doute fournie par les termes
mêmes employés par Cicéron quatre ans plus tard dans le Pro Milone: «ut
memoriam publicam recensionis tabulis publicis impressam exstingueret». Le mot
recensio, en effet, n'est pas des plus fréquents : les fiches du Thésaurus n'en
mentionnent que sept exemples. Le plus ancien est précisément celui du Pro
Milone. Et c'est, il faut le noter, un hapax chez Cicéron. [...] Les mots
recensus ou recensio, depuis les années 50 av. J.-C, ne désignaient qu'une
sorte très particulière de recensement, celui qu'on établissait pour les
bénéficiaires des distributions. [...] Recensio désigne donc, à mon avis, chez Cicéron comme
chez Suétone, une opération qui concerne les bénéficiaires des distributions.
Dès lors, on comprend mieux pourquoi Clodius a voulu faire incendier, dans le
temple des Nymphes, le résultat d'une « révision » des listes. Il s'agit
certainement d'une affaire qui le concernait de très près, je veux dire le
destin de la loi frumentaire de 5834, dont le mĂŞme Sex. Clodius, qui fut
l'auteur réel de l'incendie avait été, nous dit Cicéron, le rédacteur et (ce
qui a été peu remarqué) le grand bénéficiaire. La lex Clodia, promulguée sans
doute dès le 10 décembre 59, ne prévoyait pas seulement, en effet, qui
désormais les cinq modii mensuels de blé alloués aux citoyens seraient fournis
gratuitement (Schol. Bobb., 301, Or. ; Asc. p. 8 C). Elle avait prévu
aussi toute une organisation du ravitaillement de Rome, dont la curatèle avait
été confiée à Sex. Clodius : « tu lui livrais par ta loi tout le blé des
particuliers et de l'État, toutes les provinces chargées d'en fournir, tous les
adjudicataires, les clés de tous les greniers » (De Domo, 25). Ces mesures,
d'après Cicéron, coûtèrent à l'État un cinquième des rentrées fiscales (Pro
Sestio, 55). Le blé gratuit attira les amateurs : le nombre des récipiendiaires
augmenta, en particulier du fait qu'un grand nombre d'esclaves furent
affranchis par leur maîtres pour en bénéficier. [...] L'incendie de certaines
archives du cens, et en particulier de la liste ou des listes des bénéficiaires
des distributions, doit se situer à cette époque, précisément avant mars 56,
date du Pro Caelio, et qu'il est directement lié à l'annonce par Pompée de sa
volonté d'en faire une révision, afin d'en expulser la plupart des affranchis
libérés depuis 58. Clodius, pour préserver sa popularité, devait désirer
maintenir leurs droits : faire disparaître les documents étant autant de gagné
pour eux et pour lui. L'identification du temple des Nymphes, oĂą se
trouvaient les listes des bénéficiaires des frumentations, avec le temple de la
Via délie Botteghe Oscure, me paraît d'autant plus probable qu'il est situé
dans une zone qui, dès l'époque républicaine, était très fortement liée aux
distributions, puisqu'il Ă©tait tout proche de la Porticus Minucia VĂŞtus (Claude
Nicolet, Le temple des Nymphes et les distributions frumentaires Ă Rome Ă
l'époque républicaine d'après des découvertes récentes. In: Comptes rendus des
séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 120e année, N. 1,
1976 - www.persee.fr). "hespériques" HESPÉRIE : Nom donné à l'Italie par les anciens Grecs et
Ă l'Espagne par les Romains, parce que ces pays se trouvaient au couchant par
rapport Ă eux (Alfred
Mézières, Lettres, sciences, arts, Encyclopédie universelle du XXe siècle,
Volume 7, 1908 - books.google.fr). Le Champ de Mars oĂą se trouvait le temple des Nymphes se
trouve Ă l'ouest de Rome (fr.wikipedia.org
- Temple de Neptune (Rome)). Marcus Minucius Rufus (ou Minutius) est un homme
politique et général de la République romaine, consul en 110 av. J.-C., et qui
triomphe pour ses victoires sur les Thraces en l'an 107 av. J.-C. Il est alors
le commanditaire du Porticus Minucia dit Vetus, sur le Champ de Mars, Regio IX
: Cirque Flaminius. Le portique comporte à son intérieur un temple des Nimphes
et devient le centre administratif de contrôle et de distribution du blé à la
plèbe (fr.wikipedia.org
- Marcus Minucius Rufus (consul en -110)). "secret
lieu" L’affaire des mystères de la Bona Dea, provoqua la
rupture entre Clodius et Cicéron. Le 4 décembre 62 av. J.-C., Clodius, habillé
en femme (les hommes étaient exclus de ces mystères), pénétra dans la maison de
Jules César, alors pontifex maximus, durant la célébration de ces mystères.
Selon Plutarque, Clodius avait revêtu un déguisement de musicienne pour
rencontrer l’épouse de César, Pompeia Sulla. Des sénateurs sollicitèrent l'avis
des Vestales et des pontifes, qui déclarèrent qu'il y avait bien un sacrilège.
César, obligé de se prononcer en tant que pontifex maximus, répudia sa femme sans
rendre public le motif du divorce. Au mois de mai 61 av. J.-C. et malgré
l'agitation des partisans de Clodius, l'affaire fut déférée devant un tribunal
composé de juges tirés au sort. Clodius produisit un témoin affirmant qu'il
était loin de Rome au moment des faits. Le témoignage de Cicéron ruina cet
alibi lorsqu'il affirma que l'accusé était venu dans sa maison du Palatin au
cours de l'après-midi du 4 décembre. Clodius échappa néanmoins à une
condamnation en corrompant les jurés, obtenant 31 voix en faveur de son
acquittement contre 26 pour sa condamnation. Après le procès, il conçut Ă
l'égard de Cicéron une animosité durable. Les deux hommes s'affrontèrent dès le
lendemain au Sénat, Cicéron proclamant que la morale triompherait un jour,
tandis que Clodius répliquait en l'accusant de se comporter en tyran. Les huées
des sénateurs firent taire Clodius, amplifiant sa rancune (fr.wikipedia.org -
Publius Clodius Pulcher). Le culte de la
Bonne Déesse remonte aux premiers temps de Rome. Les Vestales, présidées par la
femme du grand prêtre, étaient seules admises à ces mystères secrets et
nocturnes. Ce culte existait en Grèce. La Bonne Déesse était la déesse des
femmes. Elle passait pour une des nourrices de Bacchus. Son nom Ă©tait un
secret. On croit que Clodius profana les mystères en s'introduisant dans le
temple sous un vêtement de femme, et qu'il fut accusé d'inceste et de sacrilège.
Cependant il ne perdit pas la vue, comme c'Ă©tait la croyance Ă l'Ă©gard des
hommes qui avaient pénétré dans le temple de la déesse. Aut quod oculos, ut opinio est illius religionis, non perdiderit,
dit Cicéron en parlant de Clodius. Bona Dea était aussi nommée Fauna. Elle
avait été femme de Faunus qui, l'ayant trouvée ivre, la fit mourir en la
fouettant avec des verges de myrrhe, puis, s'Ă©tant repenti, la mit au nombre
des déesses. Sa fête était célébrée en secret dans un lieu qu'on nommait
Opertorium. Sénèque dit : «Summotis extrà conspectum viris, ut picture
quoque masculorum animalium contejantur.» (Les
Satires de Juvenal, traduites en vers français, par J. H. Curé, etc, 1869 -
books.google.fr). D'après Ovide, le temple de Bona Dea aurait été fondé sur
l'Aventin par le Sénat et aurait été dédié un 1er mai par une vestale nommée
Claudia. Il s'agirait en fait d'une
autre vestale, Licinia, qui selon Cicéron a dédié un autel, un édicule et un
pulvinar au mĂŞme endroit (aram et aediculam et pulvinar sub Saxo), en 123 av.
J.-C (fr.wikipedia.org
- Temple de Bona Dea). 123 est la date de la loi de Caius Gracchus, prévoyant la distribution de blé au peuple de Rome. Une croyance, vraisemblablement d’origine pré-celtique,
attribue aux divinités la capacité d’écouter de façon bienveillante les prières
qui leur sont adressées. Cette croyance prend en Provence une autre forme :
celle des oreilles de la Bonne Déesse, la Terre Mère, attestée à Saint-Rémy par
un autel gravé de l’inscription Auribus sur sa table supérieure, avec la
figuration d’oreilles dans un médaillon (M. Lejeune, ibid. p. 80, 71) (Jean-Jacques
Hatt, Mythes et dieux de la Gaule, Tome II, 1989Â - www.vendomois.fr). "iceluy" "iceluy" : Ca 1040 icel, icele, icels (Alexis,
éd. Chr. Storey, 175, 303, 509). Anc. formes renforcées de celui, celle, ceux,
celles qui ont coexisté régulièrement avec celles-ci jusqu'au XVIe s. et n'ont
plus été employées ensuite que par arch. (dès
le XVIes., Meigret, Tretté de la grammaire françoeze considère icelui comme un
terme de la lang. jur., cf. Brunot t. 2, p. 316 et t. 3, p. 26, 29 et 292) (www.cnrtl.fr). Clodius ne se cache pas dans le temple de Bona Dea mais
dans la maison de César. Ce qui occasionne en effet un procès. Le temple de
Bona Dea n'est pas à proximité de celui de Nymphes. Mais le culte de Bona Dea se fait en un lieu secret (Lactance
Firmian, des Divines institutions contre les gentils & idolâtres, traduit
par René Fame, 1587 - books.google.fr). "thrésors" Tout temple à Rome
renfermait une quantité de richesse plus ou moins importante qui pouvait
devenir un moyen intéressant pour financer quelque projet. Ainsi, on
apprend par Hérodien que la solde de l'armée pouvait provenir des trésors
sacrés. Mais tous les temples de Rome ne revêtaient pas une fonction de banque
ou de dépôt. D'abord parce que certains étaient interdits à tout public, d'autres
ensuite ne présentaient pas nécessairement la sécurité adéquate pour un tel
rôle, certains enfin, trop petits ou trop peu importants par leur renommée, ne
se prêtaient guère à ce genre d'affaires. [...] Plaute, certes,
dans son Aulularia, choisi le temple de la Bonne Foi pour servir de cachette Ă
la marmite pleine d'or d'Euclion, mais il ne s'agit pas dans ce passage d'un
dépôt en banque ; il n'y a aucun doute là -dessus. De plus, nous apprenons
par Cicéron que deux dépôts, suivis de deux retraits, avaient été faits, le
premier sur ordre de Cicéron lui-même et à l'instigation de Pompée, qui a
retiré l'argent, le second par L. Mescinius Rufus, et c'est P. Sestius qui a
retiré l'argent. Nous ne connaissons pas le nom des temples où ces dépôts ont
été effectués, mais nous savons que des livres de compte y étaient tenus avec
le plus grand soin, des livres où devaient apparaître le nom du dépositaire, le
lieu de dépôt des fonds et le nom de l'institution qui en avait pris la charge
9. E. Fallu, s'intéressant aux rationes de Cicéron 10, met en relation avec ces
deux dépôts soit l'administration judiciaire, soit la fiscalité. Pour lui, le
premier dépôt est un acte privé sans aucun lien avec les préparatifs d'une
guerre civile ; le second est un acte public, faisant intervenir un questeur et
le proconsul. Enfin, l'auteur marque une différence dans la nature même de ces
deux dépôts en fonction des verbes employés : ponere et deponere. Le premier
dépôt n'aurait aucune valeur « bancaire » : on retrouve ici la fonction de
sécurité liée à un lieu sacré. Le second serait au contraire une manière de
prêter l'argent à intérêt, selon un «taux fixé par l'édit de Cicéron». Le but,
ici, est donc de faire fructifier cet argent et non de trouver un lieu sûr pour
un simple dépôt. [...] L'inventaire des « temples-banques » de Rome nous montre tout d'abord le peu d'édifices qui étaient, finalement, concernés par de réelles activités bancaires. [...] Rendre grâce aux dieux pouvait se manifester à Rome par
divers actes publics ou privés, dont l'un des plus simples restait l'offrande
religieuse. En plus des offrandes d'objets de toutes sortes et d'ex-voto
variés, les dons d'argent devinrent de plus en plus fréquents. Dans cette
pratique, on peut percevoir «un signe de l'évolution des rapports sociaux et du
système des valeurs avec la place acquise par les échanges et la production
pour l'échange», comme l'écrit M. Clavel-Lévêque (L'Empire en jeux. Espace
symbolique et pratique social dans le monde romain, Paris (1984), p. 37). La
piété religieuse devint alors un article coûteux, comme le montrent plusieurs
passages de Plaute, où il est question de leçons de morale sur la «vraie»
piété. [...] La ferveur religieuse n'était pas, à Rome, un sentiment
que l'on pouvait manifester gratuitement. Certes, il appartenait Ă chacun de
rendre grâce à la divinité à titre privé, en fonction de ses propres moyens,
mais lorsqu'il s'agissait d'effectuer des actes publics au sein mĂŞme de la
demeure du dieu, le fidèle était tenu de verser une contribution financière.
[...] Les fonds de liquidités se composaient également de
loyers de location, concernant d'une part l'ensemble des terres sacrées mises
en culture et, d'autre part, la location de locaux situĂ©s Ă l'intĂ©rieur ou Ă
l'extérieur de la demeure divine. Les corporations professionnelles de Rome
avaient l'habitude de tenir leurs réunions dans divers endroits. Elles
comptaient souvent sur leurs patrons et leurs dignitaires pour se procurer un
local ou un temple moyennant un loyer. Ce loyer était destiné à Varca du temple
du dieu protecteur du collège. À côté de
ces collèges profanes, il arrivait parfois que les collèges de prêtres, tel
celui des Vestales, disposent d'un local situé en annexe du temple. Ainsi,
Macrobe nous apprend que la déesse Bona Dea possédait un local attenant à son
temple sur l'Aventin, local qui n'Ă©tait autre qu'une pharmacie oĂą les
prêtresses donnaient des remèdes aux fidèles malades (Anne
Malrieu, Le rôle économique des sanctuaires romains : thésaurisation et
investissement des fonds sacrés. In: Topoi, volume 12-13/1, 2005 -
www.persee.fr). proie... au milieu
: mort de Clodius præda
est in medio : the spoils belong to all in common (A
Complete Latin-English Dictionary for the Use of Colleges and Schools: Chiefly
from the German, 1844 - books.google.fr). XIII. Ah! Sextus,
pouvez-vous me croire irrité contre vous, après que vous avez fait subir à mon
plus mortel ennemi une punition mille fois plus cruelle que mon humanité
n'aurait pu la désirer ? Traîner son
corps sanglant hors de sa maison, le jeter sur la place publique [in
medio], et là , sans pompe, sans convoi, sans éloge funèbre, sans qu'on aperçût
les bustes de ses ancêtres, essayer de le brûler avec quelques misérables
planches, laisser ses tristes restes en
proie aux chiens dévorants : voilà , Sextus, voilà ce que vous avez fait.
Cette action est horrible ; elle est impie; mais enfin, c'est sur mon
ennemi que s'exerçait votre barbarie , et si je ne puis vous louer, ce n'est
pas à moi de vous en faire un reproche. La préture de Clodius présentait la
perspective des troubles les plus effrayant : il Ă©tait Ă©vident que rien ne
l'arrêterait, à moins qu'on n'élût un consul qui eût le courage et la force de
l'enchaîner (Plaidoyer pour Milon) (Cicéron,
Oeuvres complètes traduites en français, Tome 13, 1821 - books.google.fr). En 53 av. J.-C., Milon fut candidat au consulat et
Clodius à la préture, leurs bandes armées s’affrontèrent dans Rome, empêchant
la tenue des Ă©lections. Le 18 janvier 52, alors que les deux hommes et leur suite
se croisaient Ă Bovillae, sur la via Appia, il semble qu'un des esclaves de
Milon, soit qu'il en ait reçu l'ordre, soit qu'il ait agi de son propre chef,
se soit jeté sur Clodius et l'ait gravement blessé. Clodius est transporté dans
une auberge voisine, où Milon revint l'achever. Son corps est porté à Rome et
ses partisans en fureur installèrent son bûcher funéraire sur le Forum devant
la Curie Hostilia, qu’ils incendièrent. Faute de pouvoir organiser les
élections, le Sénat nomma Pompée consul unique, et, pour rétablir l'ordre, lui
accorda les pleins pouvoirs par un senatus consultum ultimum. Pompée fit
aussitĂ´t voter deux lois, sur la violence (de vi) et sur la brigue (de ambitu)
permettant de juger et de condamner Milon. Le 4 avril, Milon, accusé de meurtre
par Appius Claudius Pulcher Maior et Minor (les deux fils de Caius Claudius
Pulcher), comparut devant un tribunal cerné par des soldats. Maladroitement
défendu par Cicéron qui ne parvient pas à prononcer sa défense Pour Milon,
Milon dut s’exiler (fr.wikipedia.org -
Publius Clodius Pulcher). Clodius trouva la
mort près du temple de la Bonne Déesse à Bovillae et l'on vit dans ce fait
la juste vengeance de son crime de jeunesse (Charles
Daremberg, Edmond Saglio, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines:
d'après les textes et les monuments, Tome 1, 1873 - books.google.fr). "horrible" "horribilis" appartient à un vocabulaire très
expressif : les poètes épiques et tragiques de l'époque républicaine
l'utilisent en des moments singulièrement pathétiques de l'action", pour
souligner l'horreur de certains faits extraordinaires - qu'il s'agisse de nefas atroces suscitant l'aversion (horror ad odium),
ou de phénomènes étranges inspirant un profond effroi religieux (horror ad
uenerationem). En revanche, les historiographes de la mĂŞme Ă©poque emploient
très rarement le lexique de l'horror – si bien que l'occurrence du terme
horribilis, conjuguée à l'appel spéculaire, frappe le lecteur en raison de son
apparente “inconvenance” (Aline
Estèves, Spectaculum horribile : le champ de bataille post euentum, une vision
d’horreur inaugurée par Salluste (Bell. Iug., 101, 11), Epiphania: études
orientales, grecques et latines offertes Ă Aline Pourkier, 2008 -
books.google.fr). Cicéron dans le meurtre de Clodius emploie terme "nefarie" (Dictionnaire
universel de philologie sacrée, Volume 2, 1846 - books.google.fr). "proie" Dans le De domo sua, Cicéron qui veut faire annuler la
consécration de sa maison du Palatin, compare sa situation d’aqua et igni
interdictus à celle des proscrits syllaniens. La réalité est différente, ce que
suggèrent les allusions aux exils de Popillius Laenas et de Caecilius Metellus
condamnés pour perduellio. Reprenant la même procédure, Clodius assimile, en
l’absence de procès, l’aqua et igni interdictio à une condamnation dont Cicéron
se défend en usant de la notion de priuilegium. Clodius procède lui-même à la
publicatio bonorum qui commence par une saisie de tous les biens d’après
l’inventaire du dernier recensement, inclut une expulsion et s’achève par une
vente publique : il se charge de l’adjudication des biens, de l’enregistrement
des ventes à l’aerarium pour s’approprier l’espace de la domus du Palatin dont
il veut faire un symbole du pouvoir populaire. [...] Au-delà de la remise en cause de l’aqua et igni
interdictio de 58, Cicéron, pour obtenir
la restitution de sa maison du Palatin et une indemnisation de ses biens
détruits cherche à émouvoir les pontifes en comparant les effets de
l’interdictio à ceux des proscriptions syllaniennes qui définissent les biens
des proscrits comme des praedae : praeda
désigne un butin de guerre pris sur un ennemi extérieur ou hostis, mot qui
appliqué à des citoyens romains depuis la période de Sylla, fait partie du
vocabulaire des optimates à l’encontre des populares : le consul de 63 en
use contre Catilina et Manlius. Or, à la fin de la République, l’usage du terme
hostis s’étend à l’accusé de perduellio : «Je remarque en outre que la
tristesse de la réalité a été atténuée par la douceur du terme, en ceci que fut
appelé hostis celui qui à proprement parler était perduellis», désormais
considéré comme un «ennemi de la cité» (Maria Bats, La publicatio
bonorum dans le De Domo sua de Cicéron, Mélanges de l'École française de Rome -
Antiquité, 128-2, 2016, - ournals.openedition.org). Acrostiche : MDLR,
1552 M : 1000 ; D : 500 ; L : 50 et R : 2 = 1552 Pour R = 2 cf. IX, 57 - Philippe Auguste et Jean sans
Terre - 2145-2146. Carlo
Sigonio, Pro eloquentia oratio prima (quarta), in Orationes, Parisiis apud
Allardum Julianum, 1573, in 8 (1ère ed., Venise, Alde, 1560). Ces quatre discours, prononcés à Venise de
1552 à 1555, sont en quelque sorte le catéchisme du Cicéronien . Après
avoir montré les vertus sociales de l'éloquence, ciment et mémoire des cités, l'auteur
critique le préjugé de l'infériorité radicale des Modernes. Ils souffrent
seulement de la rupture de la véritable tradition de la culture au cours du
Moyen-Age («imperitorum saeculorum incuria »). Il faut refonder cette
tradition, et pour cela, comme les Grecs et les Latins l'avaient fait
eux-mêmes, s'approprier les trésors des autres peuples pour en faire notre
propre substance (Christian
Mouchel, Cicéron et Sénèque dans la rhétorique de la Renaissance, 1990 -
books.google.fr, Oeuvres
complètes de Cicéron, Volume 5, 1882 - books.google.fr). Pomme Les Hespérides étaient des nymphes gardiennes des pommes
d'or : cf quatrain X, 68. While
wrestling the water god Achelous, spirit of Greece's most famous river,
Herakles severed his horn, which he presented to the Hesperides. They filled it
with harvest fruits. In later years, the horn, a parallel of the horns of
Amalthea, was known as the cornucopia or horn of plenty, which the Roman
goddess Bona Copia (or Bona Dea or Fauna) received as an emblem of bounty (Mary
Ellen Snodgrass, Voyages in Classical Mythology, 1994 - books.google.fr). Ovide commence sa description du mois par une Ă©vocation
de Jupiter. En effet, il fixe au premier mai le Lever de la Chèvre, ce qui lui
fournit l'occasion de rappeler la légende de la nourrice de Jupiter, Amalthée,
et de sa chèvre à la corne brisée. (5,111-128). Le 1er mai est aussi le jour
anniversaire de la dédicace du temple de la Bona Dea, élevé sur la pente du
rocher (saxum) de l'Aventin. (5,148b-158)
(Ovide, Fastes - Mai - bcs.fltr.ucl.ac.be). Typologie Le report de 2237 sur la date pivot -59 donne -2355. Epoque de Mardocentès, premier roi arabe de Babylone (Lenglet Du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'hist. univers., sacrée et proph., ecclésiast. et civile, depuis la création du monde, jusqu'à l'an 1762, 1763 - books.google.fr). Bel, Merodach, & Nabo sont des Idoles ; mais elles
étoient apparemment des anciens Rois des Chaldéens : Merodach, est Mardocentès, Nabo eft Nabius, & Bel, Belus (Louis-Ellies
Du Pin, Bibliothèque universelle des historiens, 1708 - books.google.fr). Le grand dieu de Babylone Marduk [Merodach] gardait les
fonctions salutaires que lui avait attribuées l'ancienne théologie d'Éridu; il
est resté ainsi le bon, le secourable Marduk. Le pouvoir de ressusciter les
morts convenait parfaitement à ce dieu médecin; ceux qui le lui ont attribué
d'abord n'entendaient pas affirmer que ce pouvoir s'exerçât déjà en fait par la
résurrection de quelques individus, ou qu'il s'exercerait un jour par la
résurrection de tous les défunts; mais il est possible que plus tard on ait
transformé en croyance positive et intéressant le genre humain tout entier la
pieuse métaphore qui exprimait la puissance vivifiante du soleil printanier (A.
Loisy, Dieux nationaux de Ninive et de Babylone, Compte rendu du Congrès
scientifique international des Catholiques tenu a Paris du 1er au 6 avril 1891
- books.google.fr). Diodore (II, IX), après avoir exposé ses données sur
l'enceinte de Babylone, qu'il attribue Ă SĂ©miramis, nous renseigne sur le
sanctuaire de Bélus, situé au milieu de la ville. [...] La distinction même du
sépulcre de Bélus, comme nous le pouvons inférer par les inscriptions de
Nabuchodonosor, semble indiquer la présence d'une image de Rhéa, la mère des
dieux, la Bilit-Tavat, la maîtresse du centre de la terre, ainsi que les statues de Jupiter, Bel-Mérodach, et de Junon, son
épouse, identifiée avec Lucina, la déesse des naissances (Fulgence
Fresnel, Félix Thomas, Jules Oppert, Expédition scientifique en Mésopotamie
exécutée par ordre du gouvernement de 1851 à 1854, Tome 1, 1863 -
books.google.fr). Depuis longtemps, on a fait le rapport entre Agathe et
l'antique déesse païenne, Bona Dea ou
Agathea Dea, épithète de Junon Lucine serpentiforme, dont les seins étaient
un emblème de fécondité, mais aussi héritière de Perséphone la déesse terrible (Francesca
Canadé Sautman, La religion du quotidien: rites et croyances populaires de la
fin du Moyen Age, 1995 - books.google.fr). A Rome, oĂą Bona Dea fut longtemps pour les matrones et
les mères de famille un modèle de dignité, en même temps qu'un type de
fécondité, elle était représentée le sceptre à la main comme Junon dont on lui
attribuait le pouvoir souverain. On sait aussi qu'un cep de vigne se courbait
au-dessus de sa tête qu'à côté d'elle étaient une cruche de vin et un serpent
sacré. On nourrissait des serpents dans ses temples (Charles
Daremberg, Edmond Saglio, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines,
Tome 1, 1877 - books.google.fr). |