Hildebrand et Odéric

Hildebrand et Odéric

 

X, 18

 

2190-2191

 

Le rang Lorrain fera place Ă  Vendosme

Le haut mis bas & le bas mis haut

Le fils de Hamon sera esleu dans Rome

Et les deux grands seront mis en défaut..

 

Hamon ou Hannon (Annon) ?

 

Annon II (en allemand : Anno), né vers 1010 à Steusslingen en Souabe et mort le 4 décembre 1075 à Cologne, fut archevêque de Cologne de 1056 à sa mort. Lors de l'adolescence du roi Henri IV, il a pris la position de régent du Saint-Empire romain de 1063 à 1065. Il fut canonisé en 1183 et sa fête est le 4 décembre (fr.wikipedia.org - Annon II de Cologne).

 

Jusqu'alors Godefroi de Lorraine, demeurĂ© maĂ®tre de la Toscane depuis son mariage avec la veuve du dernier duc, avait affectĂ© la neutralitĂ©. Il n'avait pas contrariĂ© la marche d'Honorius vers Rome; mais tout Ă  coup il parut devant la ville avec une armĂ©e assez forte pour qu'aucun des deux partis fĂ»t capable de lui rĂ©sister ; puis, se dĂ©clarant l'arbitre de la situation, il exigea que les deux pontifes se retirassent dans leurs Ă©vĂŞchĂ©s respectifs, jusqu'Ă  ce que leur querelle eĂ»t Ă©tĂ© jugĂ©e par l'empereur. Ils furent obligĂ©s de se soumettre. Honorius se rendit Ă  Parme et Alexandre retourna Ă  Lucques. BientĂ´t une rĂ©volution de cour, accomplie soudainement en Allemagne et prĂ©vue sans doute par le duc Godefroi, vint unir les forces de l'Empire au parti dont Hildebrand Ă©tait le chef. L'impĂ©ratrice Agnès, trop faible pour gouverner elle-mĂŞme, avait donnĂ© toute sa confiance Ă  l'Ă©vĂŞque d'Augsbourg, qui, Ă  raison du pouvoir dont il se trouvait dĂ©positaire, devint promptement l'objet d'une haine gĂ©nĂ©rale, que justifiait d'ailleurs la hauteur de ses manières. Ses ennemis prĂ©tendirent que la domination qu'il exerçait sur l'impĂ©ratrice Ă©tait due Ă  des causes criminelles. Ils l'accusèrent, en outre, de nĂ©gliger entièrement l'Ă©ducation du jeune Henri, qui, Ă  l'âge de douze ans, retenu au milieu des femmes, n'avait encore rien appris des exercices chevaleresques si nĂ©cessaires Ă  un prince de ce temps-lĂ . Hamon, archevĂŞque de Cologne, et plusieurs autres prĂ©lats ou seigneurs laĂŻques ourdirent un complot pour dĂ©livrer l'empereur ou plutĂ´t pour s'emparer de sa personne. Un jour, Ă  la suite d'un joyeux banquet dans une Ă®le du Rhin, l'archevĂŞque invita le jeune souverain Ă  monter sur une barque gaiement pavoisĂ©e, et Ă  peine y fut-il entrĂ©, que les rameurs commencèrent Ă  descendre le fleuve avec rapiditĂ©. L'enfant, effrayĂ© et croyant qu'on en voulait Ă  sa vie, se prĂ©cipita dans l'eau, d'oĂą l'on eut beaucoup de peine Ă  le retirer. Pendant ce temps, la foule, amassĂ©e sur la rive, poussait des cris de colère en s'indignant de l'insulte faite Ă  la majestĂ© impĂ©riale. Hamon, sans tenir compte de ces impuissantes clameurs, acheva son entreprise. L'impĂ©ratrice, dont le caractère Ă©tait plein de douceur, voulut d'abord se retirer dans un monastère ; mais on parvint Ă  l'en dissuader, et elle se rĂ©signa. La politique impĂ©riale Ă©prouva un changement complet dès lors, et l'habile Hildebrand se hâta d'en profiter. Il fit sortir Pierre Damien de son couvent pour l'envoyer, comme lĂ©gat d'Alexandre II, au concile qui allait se rĂ©unir Ă  Osbor, près de Cologne. Dans cette assemblĂ©e, avant de dĂ©libĂ©rer, on commença par lire une composition singulière, due Ă  l'esprit original de Pierre Damien. C'Ă©tait une discussion entre l'avocat de l'Empire et les dĂ©fenseurs du pape. Il y règne une certaine modĂ©ration et elle rĂ©vèle dans son auteur une grande adresse. Le dĂ©fenseur du pape ne conteste pas ouvertement le droit appartenant Ă  l'empereur de confirmer l'Ă©lection pontificale ; mais il cite une longue suite de pontifes romains qui ont rĂ©gnĂ© sans cette sanction. Il soutient dans tous les cas que, durant l'enfance de l'empereur son droit demeure suspendu. Les cardinaux avaient envoyĂ© un lĂ©gat Ă  la cour impĂ©riale ; mais comme on y a refusĂ© de l'entendre, ils ont Ă©tĂ© forcĂ©s de procĂ©der Ă  l'Ă©lection du pape Alexandre. Dans les affaires temporelles, sans doute, la mère de l'empereur peut guider son fils; mais l'Eglise romaine est aussi dans un sens plus Ă©levĂ© la mère de l'empereur et doit agir comme sa tutrice lĂ©gitime pour ses intĂ©rĂŞts spirituels. Peu Ă  peu l'avocat impĂ©rial cède aux arguments supĂ©rieurs du pape, et le dĂ©bat se termine entre eux par une prière fervente. Ils demandent Ă  Dieu que dĂ©sormais l'Empire et le pontificat soient unis par une alliance indissoluble; que, de mĂŞme que l'Etat et le clergĂ©, fondĂ©s tous deux par le mĂ©diateur divin, sont mĂŞlĂ©s comme dans un seul sacrement, de mĂŞme aussi par une mystĂ©rieuse union le souverain doit ĂŞtre reconnu dans le pontife et le pontife dans l'empereur, sans toutefois la prĂ©rogative inaliĂ©nable qui appartient au pape seul ; le souverain demeurant arbitre suprĂŞme dans la juridiction temporelle et le pontife gardant son pouvoir sans limites sur les âmes. Naturellement, devant une assemblĂ©e rĂ©solue par avance Ă  tout approuver, le succès de Damien fut complet. Alexandre II fut dĂ©clarĂ© pape lĂ©gitime, et il put immĂ©diatement retourner Ă  Rome. L'antipape cependant n'abandonna pas ses prĂ©tentions. Une grande partie du clergĂ© italien demeurait attachĂ© Ă  sa cause. L'impĂ©ratrice et ses partisans correspondaient avec lui. A l'aide de ses richesses il pouvait entretenir des troupes, et il avait toujours l'appui des barons de Rome, qui, dĂ©testant un pape alliĂ© des Normands, avaient occupĂ© le château Saint-Ange, d'oĂą ils menaçaient incessamment la ville. EncouragĂ© bientĂ´t par la chute de l'archevĂŞque Hamon, qui n'avait pas su se maintenir au pouvoir en Allemagne, Honorius marcha vers Rome, pĂ©nĂ©tra dans la citĂ© LĂ©onine, qu'occupaient ses partisans, et s'Ă©tablit dans l'imprenable château Saint-Ange, oĂą il se maintint pendant deux ans entiers. Rome vit ainsi dans ses murs deux papes ayant chacun leurs troupes, qui se disputaient Ă  main armĂ©e les divers quartiers de la ville, tandis que les excommunications Ă©taient Ă©changĂ©es sans relâche entre les deux partis. Adalbert, archevĂŞque de BrĂŞme, qui avait supplantĂ© Hamon, ne sut pas faire un meilleur usage du pouvoir. Il continua de distribuer entre ses partisans, seigneurs laĂŻques pour la plupart, les biens des abbayes, que son prĂ©dĂ©cesseur avait surtout livrĂ©s aux prĂ©lats et Ă  leurs parents. Tout Ă©tait spoliation et dĂ©sordre dans l'Empire. C'est pourquoi deux annĂ©es Ă©taient Ă  peine Ă©coulĂ©es lorsqu'une nouvelle coalition se forma entre les principaux seigneurs ecclĂ©siastiques ou laĂŻques pour renverser Adalbert. Les archevĂŞques de Cologne et de Mayence, les ducs de Souabe et de Bavière en Ă©taient les chefs, et Godefroi de Lorraine se rĂ©unit Ă  eux. Dans une grande diète tenue Ă  Tribur. ils dĂ©clarèrent nettement au jeune empereur qu'il avait Ă  opter entre le renvoi de son ministre et la perte de sa couronne. Henri, qui peu de temps auparavant avait vu Ă©gorger son plus cher favori, voulut fuir, mais en fut empĂŞchĂ©. Adalbert s'Ă©chappa avec peine, et, le territoire de son archevĂŞchĂ© Ă©tant envahi par le duc de Saxe, il fut contraint de livrer Ă  ses ennemis victorieux les vastes domaines qui avaient Ă©tĂ© le prix de ses iniquitĂ©s. Sa chute entraĂ®na celle de l'antipape Honorius, qui, dĂ©pouillĂ© Ă  son tour par ses alliĂ©s les barons de Rome, fut forcĂ© de quitter le château Saint-Ange et d'aller en Lombardie cacher sa dĂ©faite. Il ne tarda pas Ă  mourir, oubliĂ© du monde, mais poursuivi jusque dans sa tombe par la haine de ses ennemis. L'archevĂŞque Hamon se trouvait de nouveau tout-puissant Ă  la cour impĂ©riale. Il avait vivement Ă©pousĂ© la cause d'Alexandre II, et, comme prĂ©lat, il souhaitait ardemment mettre un terme au schisme dĂ©plorable qui divisait l'Eglise ; mais en mĂŞme temps sa fiertĂ© germanique ne lui permettait pas de sacrifier entièrement les intĂ©rĂŞts de l'empereur. D'accord avec les princes et les mĂ©tropolitains de l'Allemagne, il convoqua Ă  Mantoue un concile appelĂ© Ă  rĂ©soudre la grande question du moment. Il se rendit ensuite Ă  Rome accompagnĂ© de plusieurs princes allemands et de trois cents chevaliers. LĂ , dans plus d'une confĂ©rence, il dĂ©fendit les droits de l'Empire contre Hildebrand, qui maintenait avec inflexibilitĂ© les inaliĂ©nables libertĂ©s de l'Eglise. A la fin, il fut convenu qu'Alexandre consentirait Ă  comparaĂ®tre devant le concile de Mantoue, dont la dĂ©cision ne pouvait d'ailleurs ĂŞtre douteuse. Après avoir Ă©tĂ© reconnu une seconde fois pape lĂ©gitime par les prĂ©lats rassemblĂ©s Ă  Mantoue, Alexandre II rĂ©gna pendant dix annĂ©es qu'agita constamment la lutte engagĂ©e entre les adversaires et les partisans du mariage des prĂŞtres, lutte opiniâtre et sanglante, qui embrassa tout le nord de l'Italie et qui s'Ă©tendit mĂŞme jusque dans la Toscane. L'Italie avait recouvrĂ© la papautĂ© en la personne de l'Ă©vĂŞque de Lucques; mais l'Eglise de Rome avait continuĂ© de subir une flĂ©trissante exclusion. La supporterait-elle plus longtemps ? Depuis plus de quinze ans un prĂŞtre romain exerçait dans la catholicitĂ© entière une influence prĂ©pondĂ©rante. Persisterait-on Ă  lui appliquer la condamnation prononcĂ©e par l'Allemagne ; ou bien mettrait-on en pratique pour la première fois la règle prescrite par le dernier concile de Latran ? Un jeĂ»ne gĂ©nĂ©ral de trois jours, ordonnĂ© Ă  Rome après la mort d'Alexandre II, sembla indiquer l'approche d'un Ă©vĂ©nement considĂ©rable. Tout le clergĂ© romain Ă©tait rĂ©uni dans la basilique de Saint-Jean de Latran pour la cĂ©lĂ©bration des obsèques du pape ; Hildebrand, en sa qualitĂ© d'archidiacre, prĂ©sidait Ă  la cĂ©rĂ©monie, lorsque tout Ă  coup Ă©clata ce cri, rĂ©pĂ©tĂ© immĂ©diatement et unanimement par les prĂŞtres et par le peuple : «Hildebrand est pape l Hildebrand est pape l Saint Pierre l'a choisi !» (Les papes allemands, Revue britannique, Volumes 3 Ă  4, 1862 - books.google.fr).

 

Anselme de Lucques, né vers 1010 ou 1015 à Milan et mort à Rome le 21 avril 1073, est élu pape en 1061 sous le nom d'Alexandre II et reste en fonctions jusqu'à sa mort (fr.wikipedia.org - Alexandre II (pape)).

 

Hamo du latin "hamus" : hameçon

 

En 1068, le neveu d’Annon de Cologne, saint Conon, élu au siège de Trèves par l'influence de son oncle, était tombé, le jour même de son entrée dans sa ville métropolitaine, sous les coups d'une bande d'assassins. Mêlés à la foule qui venait, des rameaux verts à la main, au-devant du nouveau pontife, les meurtriers tirèrent leurs armes, dispersèrent le peuple, s'emparèrent de Conon, l'entraînèrent dans une forteresse voisine et consommèrent son martyre en le précipitant du haut de la tour sur des roches escarpées (5 juillet). Ébérard de Nellembourg sollicita et obtint pour son fils Udo la succession ouverte par ce monstrueux forfait. Henri IV s'empressa de donner la crosse et l'anneau au fils de son conseiller intime (Histoire générale de l'Église depuis la Création jusqu'à nos jours (jusqu'au XIIe siècle par J.-E. Darras, jusqu'au pontificat de Clement VII par J. Bareille, terminée par J. Fèvre, 1875 - books.google.fr).

 

Les chroniqueurs ecclésiastiques ont appelé le comte Eberhart, que  «grand fabricateur de mensonges et hameçon du diable» (Abel François Villemain, Histoire de Grégoire VII, Tome I, 1873 - books.google.fr).

 

La Chanson d'Annon

 

La Chanson d’Annon, dédiée à l’archevêque de Cologne Annon II (né vers 1010 et mort en 1075) et sans doute composée vers 1080 en vue de sa canonisation qui eut lieu en 1083, retrace l’histoire de la Création. Seuls les trois cents derniers vers se rapportent à l’archevêque, le reste du texte traite du commencement du monde, de la vie des empereurs (de Ninus à la naissance du Christ), de la fondation de l’évêché et des prédécesseurs d’Annon. L’auteur affirme dans le prologue que Dieu divisa la Création en deux parties: le monde terrestre et le monde spiritue. On y évoque tout d’abord l’histoire du Salut puis celle du monde et la succession des quatre empires universaux: se référant au deuxième songe de Daniel, l’auteur évoque tout d’abord une lionne blanche, dotée de raison humaine, qui renvoie aux rois qui ont régné sur Babylone. Le deuxième animal, un ours sauvage, symbolise la victoire des Mèdes Darius et Cyrus sur les Chaldéens de Babylone, tandis que le troisième animal, un léopard, représente Alexandre qui parcourut le monde entier avec ses armées. Enfin, le quatrième animal, qui n’a pas de nom dans le rêve de Daniel devient, sans doute sous l’influence du commentaire de saint Jérôme, un sanglier sortant d’une forêt. Ce sanglier, muni de dix cornes avec lesquelles il terrasse ses ennemis, représente l’Empire romain. [...]

 

À César succède Auguste, lors du règne duquel le Christ voir le jour. La notion de translatio imperiis inscrit donc dans un schéma idéologique, à la fois politique et religieux: les liens d’alliance évoqués entre  César et les peuples germaniques permettent de justifier les prétentions universalistes des empereurs germaniques du Moyen Âge. L’Empire romain sera donc bien le dernier empire  universel avant la venue de l’Antéchrist symbolisée par la onzième corne. Cette conception de l’histoire sert également «les intérêts d’un pouvoir temporel: le rythme même de l’histoire contribue à faire de l’empereur un élu de Dieu» et de jure le souverain du monde. Derrière cette notion de succession des empires apparaît également la division augustinienne de l’histoire terrestre en six âges, division qui fait coïncider le sixième âge avec l’époque allant de la naissance du Christ au Jugement dernier et qui présente le septième âge comme celui de la Jérusalem céleste. Le sixième âge commence donc bien avec l’Empire conquis par César, fondé par Auguste et marqué par la venue du Christ (Patrick Del Duca, L’idée de translatio dans l’Empire à travers trois chroniques des XIe et XIIe siècles, 2016 - hal.uca.fr).

 

Acrostiche : LL LE

 

LL : libentissime  [Libentissimè impendam, et superimpendar ipse, pro animabus vestris (Paul, II Cor. 12)] ; LE : legio, levis (AbrĂ©viations tirĂ©es du «Dictionnaire des AbrĂ©viations latines et italiennes» de A.Capelli - www.arretetonchar.fr).

 

Dans la langue des auteurs latins qui Ă©crivaient sous la rĂ©publique, armatura offre le sens gĂ©nĂ©ral de mode d'armement'. Mais en mĂŞme temps il sert Ă  distinguer les troupes d'infanterie d'après leur Ă©quipement. On oppose la gravis armatura qui dĂ©signe les lĂ©gionnaires pesamment armĂ©s Ă  la levis armatura, troupes armĂ©es Ă  la lĂ©gère, archers, frondeurs, etc: RĂ©unies Ă  l'equitatus, ces deux armaturae constituent l'armĂ©e romaine ? (ARMATURA LEVIS, LEGIO). Plus tard le mot armatura devint synonyme de miles. Le fait est dĂ©jĂ  constatĂ© par une inscription du deuxième siècle, qu'on lit sur un monument trouvĂ© près de Mayence: Or, la lĂ©gion qui y est mentionnĂ©e quilta cette ville dans la première moitiĂ© du 1° siècle, puisque PtolĂ©mĂ©e place ses quartiers d'hiver en Pannonie ; elle y sĂ©journait encore au temps oĂą Dion Cassius Ă©crivait son ouvrage. Le mĂŞme terme est employĂ© dans le mĂŞme sens dans des inscriptions contemporaines de la première ou un peu postĂ©rieures, mais datĂ©es avec moins de prĂ©cision. Lors donc qu'on lit dans Ammien Marcellin tribunus armaturarum, il ne s'agit pas lĂ  d'un autre officier que le tribunus militum, bien connu d'ailleurs. Dans VĂ©gèce, armatura est souvent synonyme de miles. Les armaturae duplares, simplares sont les soldats qui reçoivent la double ou la simple ration. Il fait remarquer que de son temps l'armatura correspond Ă  la levis armatura des anciens ? En effet, il nous a lui-mĂŞme appris que la lourde armure des lĂ©gionnaires fut abandonnĂ©e au IVe siècle (Charles Daremberg, Dictionnaire des antiquitĂ©s grecques et romaines, Tome 1, 1877 - books.google.fr).

 

Selon Végèce (II, 8), le primipile commandait à 4 centuries, soit à 400 hommes ; le princeps, à une centurie et demie, soit à 150 hommes [LLL en numération romaine fait 150]. L'effectif maximum des fantassins de la «légion des Thébains» était donc de 400 hommes 150 hommes 550 hommes (Louis Dupraz, Les Passions de S. Maurice d'Agaune: essai sur l'historicité de la tradition et contribution à l'étude de l'armée predioclétienne (260-286) et des canonisations tardives de la fin du IVe siècle, 1961 - books.google.fr).

 

Au Xe siècle un clerc de Cologne fondit en un seul rĂ©cit leurs diverses traditions. L'empereur Maximien avait envoyĂ© un dĂ©tachement de la LĂ©gion thĂ©baine sur le Rhin. Après le massacre d'Agaune, il ordonna de rattraper ces soldats. L'arrière-garde fut rejointe Ă  Bonn oĂą Cassius, Florent et sept autres furent massacrĂ©s ; Ă  Cologne GĂ©rĂ©on et 318 thĂ©bains jetĂ©s dans un puits ; Ă  Birten, près de Xanten, Victor et 330 soldats furent tuĂ©s. Peu après Maximien appela en Gaule des soldats originaires de Mauritanie. 360 se dĂ©clarèrent chrĂ©tiens et furent massacrĂ©s Ă  Cologne. [...] Les hagiographes rhĂ©nans ont rattachĂ© leurs saints Ă  la LĂ©gion thĂ©baine et en ont assurĂ© le succès. Dès 1106, Ă  Cologne, les dĂ©couvertes des ossements des Onze Mille Vierges vont permettre le dĂ©veloppement phĂ©nomĂ©nal de ce culte en Europe. Les saints thĂ©bains rhĂ©nans vont connaĂ®tre une gloire parallèle (Philippe George, Reliques & arts prĂ©cieux en pays mosan: du haut Moyen Age Ă  l'Ă©poque contemporaine, 2002 - books.google.fr).

 

VendĂ´me

 

La charge d'archichancelier pour l'Italie (Archicancellarius per Italiam) était à cette époque considérée comme faisant partie de l'apanage de l'archevêché de Cologne, et ce fut sans doute la raison pour laquelle Annon décida d'intervenir dans le règlement de la dispute sur l'autorité du pape en 1064 (fr.wikipedia.org - Annon II de Cologne).

 

Deux archevĂŞques successifs de Cologne, Pilgrim (1021 - 1036) et Hermann II (1036 - 1056), ont Ă©tĂ© archi-chanceliers de l'Église Romaine ; le second a reçu cette dignitĂ© pour lui-mĂŞme et pour ses successeurs ; elle devait ĂŞtre attachĂ©e Ă  l'Ă©glise de Cologne. Mais, contrairement Ă  ce que l'on a parfois soutenu, rien ne prouve que l'archicancellariat supposât nĂ©cessairement le cancellariat. Il n'y a donc aucun exemple certain d'Ă©vĂŞque et d'archevĂŞque cardinal-nĂ©. Par contre, il y a des exemples d'union d'un titre cardinalice avec une abbaye ; c'est un cas particulier intĂ©ressant du mouvement qui a fait passer tant de paroisses aux mains des rĂ©guliers, les incorporant, comme l'on disait, Ă  des monastères. Les mentions de cardinaux-abbĂ©s ne sont pas rares dans les documents de la seconde moitiĂ© du XIe siècle, du temps oĂą les champions de la rĂ©forme grĂ©gorienne s'appuyaient particulièrement sur le clergĂ© monastique. Il est remarquable de voir trois abbĂ©s successifs du Mont-Cassin ĂŞtre pourvus du cardinalat : FrĂ©dĂ©ric de Lorraine (le futur pape Etienne IX), crĂ©Ă© par Victor II, cardinal-prĂŞtre de Saint-Chrysogone ; Didier (le futur pape Victor III), crĂ©Ă© par Nicolas II, cardinal-prĂŞtre de Sainte-CĂ©cile ; Oderisius, qui prend part comme cardinal-diacre Ă  l'Ă©lection d'Urbain II (1088). Encore faut-il noter qu'ils ne sont pas cardinaux de mĂŞme titre. Il n'y a donc pas incorporation d'un titre Ă  l'abbaye du Mont-Cassin, mais seulement habitude d'honorer du cardinalat le chef d'une grande abbaye, voisine de Rome qui pouvait rendre des services au Saint-Siège. Plus curieux est le cas de la TrinitĂ© de VendĂ´me, parce que la il y a eu concession permanente, et Ă  un monastère fort Ă©loignĂ©. C'est en 1063 qu'Alexandre II avait concĂ©dĂ© aux abbĂ©s de la TrinitĂ©, Ă  perpĂ©tuitĂ©, l'Ă©glise de Sainte-Prisque, sur l'Aventin, avec la dignitĂ© cardinalice qui y Ă©tait attachĂ©e. Le cĂ©lèbre abbĂ© de VendĂ´me, Ă  la fin du XIe et au dĂ©but du XIIe siècle, Geoffroi de VendĂ´me, se montrait particulièrement fier et soucieux de cette lointaine dĂ©pendance de son abbaye ; très «ultramontain», très entichĂ© de son exemption Ă  l'Ă©gard de son Ă©vĂŞque de son rattachement immĂ©diat au Saint-Siège, il Ă©tait très flattĂ© de se parer des insignes de cardinal (Revue des cours et confĂ©rences, Volume 23, NumĂ©ro 1, 1921 - books.google.fr).

 

Alexandre II avoit donnĂ© en 1062 Ă  Ordric, abbĂ© de VendĂ´me, pour lui et pour ses successeurs Ă  perpĂ©tuitĂ©, l'Ă©glise de sainte Prisque au mont Aventin, avec le titre de cardinal. GrĂ©goire VII avoit confirmĂ© ce privilège en 1079. L'abbĂ© de VendĂ´me en ayant Ă©tĂ© dĂ©pouillĂ© du temps du schisme de Guibert, Urbain II l'avoit rĂ©tabli; mais comme la restitution que ce pape en fit Ă  Geoffroi n'eut peut-ĂŞtre pas tout son effet, cet abbĂ© la poursuivit auprès de Pascal II, successeur d'Urbain, et il l'obtint enfin de Calliste II. Honorius II confirma, l'an 1129, ce qu'avoit fait son prĂ©dĂ©cesseur en faveur de Geoffroi. Les successeurs de cet abbĂ© en furent encore dĂ©pouillĂ©s dans la suite ; Innocent III la rendit ĂĄ Hamelin avec quelque exception. Depuis ce temps jusqu'au concile de Constance, les abbĂ©s de VendĂ´me demeurèrent en possession du titre de cardinal qu'ils ont perdu depuis, ainsi que l'Ă©glise de sainte Prisque (Histoire littĂ©raire, Tome 11, 1869 - books.google.fr).

 

Le n° de charte 180 du cartulaire de la TrinitĂ© de VendĂ´me, datĂ© du 1er juillet 1066, n'Ă©tait point la concession de la dignitĂ© cardinalice, mais un simple accord, «convenientiam», relatif Ă  l'Ă©glise de Sainte-Prisce, survenu entre l'abbĂ© OdĂ©ric et le cĂ©lèbre Hildebrand, alors abbĂ© de l'abbaye de Saint-Paul et qui sera bientĂ´t le pape GrĂ©goire VII. Une charte avait Ă©tĂ© donnĂ©e par Hildebrand «carta quam vobis Heldiprandus tradidit», par laquelle il livrait Ă  OdĂ©ric l'Ă©glise et le monastère de Sainte-Prisce en Ă©change d'une pension. Le pape confirme cet accord sans mĂŞme rappeler le taux de cette pension. Il n'est fait aucune allusion directe Ă  la dignitĂ© cardinalice dans le corps de la bulle, seul le titre en fait mention, «De dignitate cardinalatus.» C'Ă©tait une consĂ©quence du nouveau privilège de l'abbĂ© de VendĂ´me ; mais un certain laps de temps dut s'Ă©couler entre la primitive Ă©lĂ©vation de l ' abbĂ© au Cardinalat et la retrocession absolument facultative de l'Ă©glise et du monastère dont il portait le titre . Le privilège Ă©tait donc antĂ©rieur et c'est bien notre bulle 164 qui en contient la première concession. Hildebrand, devenu pape, confirme en 1075 (n° 252), sans la moindre rĂ©serve et sans modification, ce privilège extraordinaire dont il avait Ă©tĂ© tĂ©moin et mĂŞme partie lĂ©sĂ©e ; il proclame par lĂ  l'absolue sincĂ©ritĂ© de la bulle de son prĂ©dĂ©cesseur. Nous croyons donc plus sage de suivre l'opinion de JaffĂ©, qui malgrĂ© les critiques de Launoy a inscrit cette bulle parmi les authentiques sous le n° 4512 . Les circonstances diplomatiques : le lieu et le jour de la date et l'indiction, sont au-dessus de tout reproche ; le notaire Reinier paraĂ®t dans deux autres bulles seulement, et Pierre, le chancelier dans six autres ; les clauses comminatoires de l'enfer avaient pour but de maintenir dans le respect les laics et tout particulièrement Foulques l'Oison , comte de VendĂ´me  Elles Ă©taient alors si familières Ă  la chancellerie pontificale que Pierre Damien en fit de vives reprĂ©sentations Ă  Alexandre II (C. MĂ©tais, De l'authenticitĂ© des chartes de fondation et bulles de l'abbaye de la TrinitĂ© de VendĂ´me, Le Moyen âge, 1904 - books.google.fr).

 

Geoffroi de Vendôme, né vers 1070 à Angers et mort dans la même ville le 26 mars 1132, est un prélat français. Geoffroi est issu de la famille de Craon, barons de l'Anjou. Il est le fils d'Henri de Nevers, Seigneur du Lion d'Angers. Il fut élevé au château de Craon, par son grand-père paternel Robert le Bourguignon, dit Robert de Nevers, seigneur de Craon, apparenté aux Comtes de Vendôme et à la Maison des comtes d'Anjou. Il débuta une formation d'ecclésiastique à l'école épiscopale d'Angers et entra ensuite comme moine bénédictin à l'abbaye de la Trinité de Vendôme, où il prit le nom de Geoffroi de Vendôme. Il devint abbé de la Trinité de Vendôme le 24 août 1093 en présence de l'évêque Yves de Chartres. En 1094, Geoffroi de Vendôme aida financièrement le pape Urbain II à l'emporter sur l'antipape Guibert. Le pape le crée cardinal lors du consistoire en 1094 (fr.wikipedia.org - Geoffroi de Vendôme).

 

L'abbaye de la Trinité de Vendôme est fondée en 1033 par Geoffroy Ier Martel, comte de Vendôme. La légende raconte que le comte de Vendôme vit trois étoiles tomber dans un puits, y voyant là un signe divin, Geoffroy Martel décida d'ériger à cet emplacement une abbatiale (fr.wikipedia.org - Abbaye de la Trinité de Vendôme).

 

Grâce aux liens personnels noués avec Hildebrand, l'abbé de La Trinité devenait un haut dignitaire de l'Église romaine en tant que cardinal-prêtre extérieur. Mais, il n'est pas impossible que le légat – et à travers lui la papauté – ait aussi voulu ouvrir les cercles romains à une élite réformatrice régionale, porteuse d'une théorie utile du point de vue des investitures abbatiales. Un milieu ligérien aurait ainsi pris place aux côtés des milieux lorrains et italiens... Cette hypothèse paraît corroborée par plusieurs indices contenus dans la Vie de saint Arnoul, un moine de Vendôme devenu évêque de Gap et commémoré dans le nécrologe de La Trinité au 19 septembre. D'après cette Vie et le bréviaire du XIIe siècle, Arnoul, né au castrum de Vendôme de parents nobles, devint moine à l'abbaye de La Trinité. Après l'accession pontificale d'Alexandre II (1061 - 1073), il servit d'agent de liaison entre l'abbaye et les milieux romains, vraisemblablement demander la confirmation de l'exemption qui fut obtenue le 8 mai 1063. La Vie précise qu'il assistait l'abbé Oderic de ses conseils sur la gestion du monastère. L'ayant accompagné lors d'un voyage à Rome, vers 1063 - 1066, il fut remarqué par Alexandre II qui le retint auprès de lui. La confiance que le pape témoigna à Arnoul l'amena à lui conférer l'épiscopat. Par esprit d'obéissance, celui-ci repassa par Vendôme pour obtenir de son abbé l'autorisation d'accepter cette charge, avant de gagner le siège  de Gap qui lui avait été dévolu. [...]

 

On situe son élévation à l'épiscopat vers 1064, car le 5 avril 1066, d'après la charte de réforme de l'Église de Sisteron, il participait déjà en tant qu'évêque de Gap au concile réformateur tenu par le légat Hugues Blanc à Avignon. En cette même année 1066, trois mois après le concile d'Avignon, son ancien abbé Oderic devenait cardinal de l'église de Sainte-Prisque. Entre 1063 et 1066, La Trinité de Vendôme obtenait donc une église cardinalice à Rome, tandis que l'un de ses moines, Arnoul, était utilisé pour participer à l'offensive réformatrice des légats dans les Alpes du Sud aux côtés de Géraud à Sisteron, puis d'Hugues à Die. [...]

 

Le fait d'avoir choisi un moine vendômois, parmi les clercs réguliers qui occupèrent plusieurs sièges épiscopaux méridionaux soustraits aux laïcs, montre la confiance que Rome témoignait aux ressortissants de l'espace ligérien

 

D'autres abbés élevés au cardinalat à la même époque : trois abbés du Mont-Cassin, en 1057 - 1058, puis l'abbé de Saint-Victor de Marseille en 1079 (J. H. Foulon, Les relations entre la papauté réformatrice et les Pays de la Loire jusqu'à la fondation de Fontevraud, Robert d'Arbrissel et la vie religieuse dans l'ouest de la France: actes du colloque de Fontevraud, 13-16 décembre 2001, 2004 - books.google.fr).

 

Ildebrando de Soana, né vers 1015/1020 et mort le 25 mai 1085 à Salerne (Italie), est un moine bénédictin toscan qui devient en 1073 le 157e évêque de Rome et pape sous le nom de Grégoire VII, succédant à Alexandre II. Connu parfois comme le moine Hildebrand, il est le principal artisan de la réforme grégorienne, tout d'abord en tant que conseiller du pape Léon IX et de ses successeurs, puis sous son propre pontificat (fr.wikipedia.org - Grégoire VII).

 

"grands... dĂ©faut" : Ă©clipses

 

Defaut (latin defectus ) = éclipse. Deux grands luminaires = le soleil et la lune : «Et dieu fit deux grands luminaires, le plus grand pour qu'il préside au jour et le plus petit pour qu'il préside à la nuit» (Genèse, I, 16) (Pierre Brind'Amour, Les premières centuries, ou, Propheties: (édition Macé Bonhomme de 1555), 1996 - books.google.fr).

 

Une Ă©clipse de lune est un dĂ©faut de lumiere dans la lune mĂŞme plongĂ©e dans le cĂ´ne de l'ombre ; ainsi elle est apperçue par tous ceux qui regardent la lune ; mais une Ă©clipse de soleil n'est qu'un dĂ©faut de la lumière lancĂ©e, ou par tout son disque, ou par une partie, & interceptĂ©e par l'interposition de la lune, qui, vue de differens endroits, est rapportĂ©e dans la rĂ©gion solaire Ă  des lieux diffĂ©rens (Rogerius Josephus Boscovich, Les Ă©clipses: poĂ«me en 6 chants, 1779 - books.google.fr).

 

Il y eut une éclipse de lune "defectionis lunae" en 1063 (Jean Besly, Histoire des comtes de Poictou, et ducs de Guyenne: Contenant ce qui s'est passé de plus memorable en France depuis l'an 811. jusques au roy Louis le Ieune, 1647 - books.google.fr).

 

En cette année Guillaume duc d'Aquitaine épousa Hildegarde ou Audéarde. Sous la pression de Grégoire VII, le mariage fut dissout en 1074 pour cause de consanguinité (J. H. Foulon, Une conscience profane à l'aube du XIIe siècle ? Guillaume IX d'Aquitaine (1086-1126), Guerriers et moines: conversion et sainteté aristocratiques dans l'occident médiéval, IXe-XIIe siècle, 2002 - books.google.fr).

 

Cf. quatrain précédent X, 17.

 

Les Annales de Vendôme relèvent une éclipse de lune en 1075, «le 5 des calendes de novembre, la lune étant 13°, un dimanche soir» ; une table de comput permet déjà d'éliminer le 28 octobre 1075, puisque c'était un mercredi, mais une liste d'éclipses fait facilement apparaître qu'il faut corriger le nom du mois en «octobre», ce qui nous met le 27 septembre 1075, qui était bien un dimanche et où il y eut effectivement une éclipse de lune dans la soirée. De plus, puisque le nombre d'or de l'année 1075 est 12 et que, en septembre, la lune est censée, selon les computistes, être nouvelle le 15, elle est bien 13e le 27 (Emmanuel Poulle, Astronomie planétaire au moyen âge latin, 1996 - books.google.fr).

 

Cf. quatrain III, 5.

 

Il faut aller en Chine pour assister à une éclipse de soleil en 1075, le 13 septembre (L'art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques et autres anciens monuments, Tome 2, 1784 - books.google.fr, eclipse.gsfc.nasa.gov).

 

De mĂŞme en 1073, nouvelle Ă©clipse de lune en octobre, et Ă©clipse de soleil visible depuis la Chine, le 9 mai (eclipse.gsfc.nasa.gov).

 

En Chine

 

La Chine arrive en 1069 Ă  l'explosion de Ouang-anchi, le ministre athĂ©e, l'ami du peuple, le grand commentateur de Confucius; l'Europe arrive en mĂŞme temps Ă  ce que nous appelons la rĂ©volution des Ă©vĂŞques et au pontificat de GrĂ©goire VII, et en 1077 l'empereur est Ă  ses pieds dans le château de Canosse oĂą, pendant trois jours, il attend dans la cour, nu-pieds, au milieu de la neige, son absolution. «Point de jeĂ»nes, dit le ministre chinois Ă  son empereur, point de vaines cĂ©rĂ©monies; ne fatiguez pas le ciel par vos prières; le monde, sourd Ă  votre voix, suit son cours naturel, et vous ne devez demander conseil qu'Ă  votre raison.» Au contraire, chez nous l'Église recommande les jeĂ»nes extravagants, les folles macĂ©rations, les excès de la flagellation qu’on introduit Ă  cette Ă©poque Ă©minemment sacerdotale et tout Ă  fait digne de saint Damien, de Pierre de Feu, de Dominique le CuirassĂ©, des saints qui se donnent jusqu'Ă  quinze cents coups par jour, des moines qui expient sur leur dos les pĂ©chĂ©s de ceux qui les payent. Tout cède au règne de la lĂ©gende, aux Ă©vĂŞques arrachĂ©s Ă  la nomination impĂ©riale, aux prĂŞtres que le cĂ©libat sĂ©pare dĂ©finitivement des familles laĂŻques. Continuons. La rĂ©forme d'Ouang-an-chi rencontre en 1084 la rĂ©action d'un lettrĂ© Ă©troit et savant, qui veut sĂ©parer le peuple de la science. Dirons-nous que la rĂ©action de la philosophie manque aux pontifes romains ? Après son explosion, GrĂ©goire VII ne meurt-il pas en exil ? L'empereur Henri IV ne remporte-t-il pas des victoires ? Son fils Henri V n'emprisonne-t-il pas Pascal II ? Que d'Ă©vĂŞques impĂ©riaux tournĂ©s contre les Ă©vĂŞques du saint-siĂ©ge ! Or la guerre des investitures n'est ni plus ni moins la guerre des docteurs chinois contre le rĂ©formateur de l'empire, avec les mĂŞmes discussions, les mĂŞmes destitutions alternĂ©es, la mĂŞme importance pour la première fois accordĂ©e Ă  des opinions thĂ©ologiques dans le gouvernement du monde. Enfin, Ă  la solution chinoise rĂ©pond encore la solution de l'Europe; car, si en 1107 l'image d'Ouang-an-chi figure dans les temples Ă  cĂ´tĂ© de celle de Confucius, si Ă  cette Ă©poque la domination de la science est pleine et entière, si elle est assez sĂ»re d'elle-mĂŞme pour permettre aux Tao-ssĂ© de se rĂ©organiser sans redouter leur magie, le rĂ©sultat de la guerre des investitures, fixĂ© en 1122, donne Ă  l'Eglise toutes ses Ă©lections, arrache aux rois l'antique ingĂ©rence dans les matières religieuses ; les Ă©vèques règnent dans les villes ; et tous les peuples demandent Ă  se grouper sous leur juridiction pour se dĂ©rober aux rudes Ă©treintes d'une raison barbare et fĂ©odale. La Chine obtenait des distributions de terres, l'anticipation des grains pour les semailles, l'uniformitĂ© des monnaies et la suppression des usures. C'est aussi ce qu'obtient l'Europe sous les formes de la libertĂ©; car les riches qui partent pour la croisade vendent leurs châteaux et leurs terres Ă  bas prix ; les bourgeois en profitent, les pauvres s'acquittent de leurs delles en prenant la croix, et les serfs deviennent libres dans le camp des croisĂ©s. Une dernière corrĂ©lation et la plus dĂ©cisive. En Chine, les religions obtiennent enfin de se faire Ă©tudier par les lettrĂ©s, et cette Ă©tude du nĂ©ant tourne Ă  l'avantage de la science : en Europe, la philosophie obtient enfin de faire lire ses textes oubliĂ©s, ses auteurs de l'ancien monde, et qui en profite ? La religion, qui prend la philosophie Ă  son service. C'est ainsi que commence la scolastique, qu’on interroge Aristote pour comprendre la TrinitĂ©, qu'on se souvient de Platon pour expliquer l’Eucharistie, qu'on ranime l'ancienne logique pour diriger les discussions sur la Bible, qu'on s'efforce d'ĂŞtre mĂ©thodique pour rĂ©soudre les innombrables contradictions de la tradition chrĂ©tienne; de lĂ  un dĂ©bat quasi scientifique, des plaidoiries quasi libres, oĂą l'on oppose thèse Ă  thèse, texte Ă  texte pour interprĂ©ter les livres sacrĂ©s d'après les philosophes de l'antiquitĂ©. Que si aucun homme d'Occident n'a l'Ă©lĂ©vation du rĂ©formateur chinois et de ses adeptes, si aucun antipape ou antiĂ©vĂŞque ne peut se comparer Ă  SsĂ©-ma-kuang et Ă  ses amis, s'ils sont tous dans l'ignorance de leur propre passĂ©, dans l'impossibilitĂ© de se faire une idĂ©e nette des anciens philosophes, il faut avouer que les leçons de Roscelin, les disputes de Guillaume de Champeaux, le sic et non d'Abailard, la scolastique qui paraĂ®t, ses premiers essais pour commenter la TrinitĂ© et l'Eucharistie d'après la thĂ©orie des idĂ©es, les dĂ©bats des nominalistes et des rĂ©alistes, les premières critiques des livres saints sous la forme de problèmes, de doutes Ă  rĂ©soudre, de recherches Ă  faire, ressemblent aux commentaires sur les King du ministre chinois et aux critiques sur le Chou-king, qui se multiplient sous les Song. On cite Ă  la Chine Kin-hou, qui Ă©lève une foule de doutes sous forme de problèmes, et qu'on appelle assemble-nuages; on cite Tchou-tsĂ©, qui d'un ton caressant pousse encore plus loin les fouilles dans la tradition confucienne et la dĂ©crĂ©dite sous prĂ©texte de la mieux Ă©tudier. Eh bien, l'Europe lisait aux mĂŞmes jours les quatre labyrinthes de France et les docteurs qui Ă©branlaient tous les dogmes dans l'idĂ©e de les expliquer (Giuseppe Ferrari, La Chine et l'Europe: leur histoire et leurs traditions comparĂ©es, 1869 - books.google.fr, Histoire generale de la Chine, ou Annales de cet empire; traduites du Tong-Kien-Kang-Mou, par le feu le père Joseph-Anne-Marie de Moyriac de Mailla, Tome 8, 1778 - books.google.fr).

 

La disgrâce de Ouang intervient au cours de l'année 1075 (L'art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques, et autres anciens monuments, depuis la naissance de Jésus-Christ, 1818 - books.google.fr).

 

Au XIe siècle, l'hégémonie appartenait aux Kéraïts, chrétiens nestoriens, dont le chef, le Ouang Khan, était vaguement connu en Europe sous le nom légendaire de Prêtre Jean. Le christianisme des Kéraïtes et la similitude du titre d'Oang avec le nom de Johan, servit à fixer leur incertitude. «Ong-khan, c'est-à-dire, Yokhnan (Johan), roi chrétien» dit Bar Hebræus au XIIIe siècle. Il notait que le roi des Keraïts et 100000 d'entre eux s'étaient faits baptisés en 1009.

 

Quant à l'origine de la lettre du Prêtre-Jean, l'opinion généralement admise est qu'elle est à chercher du côté de Mayence en Germanie. C'est dans la chronique d'Otto de Freisingen que le nom d'un “certain Jean, roi et prêtre, chrétien” apparaît pour la première fois, au milieu du XIIe siècle. Otto de Freisingen est le demi-frère de l'empereur Conrad III, et évêque de Mayence. Selon Marie-Paule Caire-Jabinet, la lettre a été fabriquée dans les bureaux de la propagande impériale en vue de “prouver la supériorité du pouvoir temporel des empereurs sur le pouvoir spirituel des papes” (A. Muzzolini, Francis Anfray, Les anciens Ethiopiens: Siècles d'histoire, 1990 - books.google.fr).

 

Cf. quatrain X, 17 - Les cousins de Mayence - 2189-2190.

 

Otton de Freising est le premier à mentionner en 1145 ce prêtre-roi descendant des Rois mages dont lui aurait parlé un évêque syrien croisé à Viterbe.

 

Après la dĂ©faite et la dĂ©molition de Milan en 1162, les restes des rois mages auraient Ă©tĂ© transportĂ©s par l'archevĂŞque-Ă©lecteur Rainald von Dassel en 1164 de Milan Ă  Cologne, oĂą ils sont depuis proposĂ©s Ă  la vĂ©nĂ©ration des fidèles dans une châsse en or dite châsse des rois mages, exposĂ©e dans le chĹ“ur de la cathĂ©drale. Dans toute la suite du Moyen Ă‚ge on les a donc appelĂ©s les «trois rois de Cologne» et la ville est consĂ©cutivement devenue un centre important de pèlerinage, de renommĂ©e internationale, contribuant Ă  son dĂ©veloppement. La LĂ©gende dorĂ©e de Jacques de Voragine rĂ©sume les croyances du temps : Sainte HĂ©lène, mère de l'empereur Constantin Ier, avait retrouvĂ© ces reliques vers 330 et les avait transportĂ©es Ă  Constantinople, d'oĂą elles avaient Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©es Ă  Milan par l'Ă©vĂŞque Eustorge, avant d'aboutir Ă  Cologne, sur ordre d'un empereur germanique que Jacques de Voragine appelle Henri (fr.wikipedia.org -  Rois mages).

 

La rumeur faisait de l'invasion mongole de la Hongrie en 1258 une tentative pour récupérer les reliques des rois mages.

 

"Fils de Hamon"

 

Il y a deux "fils de Hamon" situés en cette période historique : Gervais de Château du Loir et le roi de France Philippe Ier sacré par le premier, archevêque de Reims, en 1059. La dénommination de Philippe Ier peut résulter d'une erreur de transcription du XVIIe siècle ou du XVIe siècle, dans un catalogue de manuscrits.

 

Le sacre de Philippe Ier, Ă  peine âgĂ© de sept ans, fut accompli par l'archevĂŞque de Reims, Gervais de Château-du-Loir ; c'est le premier sacre d'un roi de France sur lequel l'histoire possède une relation un peu dĂ©taillĂ©e. Le procès-verbal fut probablement rĂ©digĂ© par Gervais lui-mĂŞme (Karl Joseph von Hefele, Histoire des conciles d'après les documents originaux, Volume 4, Partie 2, 1911 - books.google.fr).

 

Dans la relation de l'acte du couronnement de Philippe Ier, il est dit que l'archevêque Gervais montra : «quomodo ad eum a pertineret electio regis et consecratio.» (Constant Quéant, Le Sacre. Études historiques, philosophiques et religieuses, 1868 - books.google.fr).

 

Afin d'assurer la pĂ©rennitĂ© du pouvoir au sein de sa famille, Hugues Capet, ayant lui-mĂŞme Ă©tĂ© Ă©lu, avait fait Ă©lire et sacrer de son vivant son fils Robert, mettant ainsi en place la pratique de l'association au trĂ´ne. Philippe Ier, âgĂ© de sept ans, est lui aussi associĂ© au trĂ´ne par ce sacre anticipĂ© qui tombera en dĂ©suĂ©tude Ă  partir de Philippe Auguste, la succession Ă©tant alors coutumièrement devenue hĂ©rĂ©ditaire. [...] "L'annĂ©e de l'Incarnation du Seigneur 1059, indiction 12, la trente-deuxième annĂ©e du règne du roi Henri, achevĂ©e ce mĂŞme jour du 10 des calendes de juin [23 mai], la quatrième annĂ©e de l'Ă©piscopat du seigneur Gervais, le saint jour de la PentecĂ´te, le roi Philippe a Ă©tĂ© consacrĂ© par l'archevĂŞque Gervais dans l'Ă©glise majeure (de Reims) devant l'autel de Notre-Dame, selon l'ordre suivant : «La messe commencĂ©e, avant que l'Ă©pĂ®tre soit lue, le seigneur archevĂŞque se tourna vers lui et lui exposa la foi catholique, le questionnant pour savoir Ă  la fois s'il y adhĂ©rait et s'il voulait la dĂ©fendre ; le roi ayant approuvĂ© cela, sa dĂ©claration (professio) fut apportĂ©e et, la recevant, il la lut alors qu'il n'Ă©tait âgĂ© que de sept ans et il y apposa sa souscription (Jean-Marie Carbasse, Guillaume Leyte, L'Etat royal, XIIe-XVIIIe siècle: une anthologie, 2004 - books.google.fr).

 

Le sacre de Philippe Ier Ă  Reims en 1059 a donc Ă©tĂ© l'occasion d'une grande dĂ©monstration politique. Tous les arguments sont utilisĂ©s pour fonder durablement le droit des archevĂŞques de Reims de prĂ©sider le sacre : une bulle pontificale, le pouvoir primatial, le bâton de saint Remi. [...]

 

La bulle de Victor II est perdue ; on a conservĂ© en revanche celle d'Urbain II Ă  l'archevĂŞque Renaud (1083 - 1096) du 25 dĂ©cembre 1089. Par cette bulle, le pape concède Ă  l'archevĂŞque de Reims le pouvoir de sacrer les rois et les reines : «Le premier et le principal de vos pouvoirs, Ă  vous et Ă  vos successeurs, est de consacrer le roi de France ; de mĂŞme que saint Remi pour la première fois, institua roi très-chrĂ©tien en ce pays Clovis, rĂ©cemment converti Ă  la foi, de mĂŞme vous, qui exercez en l'Ă©glise de Reims, par la permission de Dieu, les mĂŞmes pouvoirs que saint Remi vous avez comme pouvoir essentiel de sacrer et d'ordonner le roi ainsi que la reine...» (Charles Delattre, Objets sacrĂ©s, objets magiques, 2007 - books.google.fr).

 

Gervais de Bellème, appelé aussi Gervais de La Roche-Guyon est le fils d'Aimon (ou Hamon), Seigneur de Château-du-Loir et d'Hildeburge de Bellême. Il est neveu de l'évêque du Mans, Avesgaud, par sa mère. Gervais de Bellême prend le parti d'Eudes II de Blois dans sa lutte contre les Comtes d'Anjou, et c'est sous son influence qu'il devient évêque du Mans en 1036. Le 15 octobre 1055, Gervais de Bellême est intronisé archevêque de Reims à la suite de la demande du roi Henri Ier au pape Victor II. Il est le 44e archevêque de Reims. L'archevêque Gervais de Bellême procède au sacre de Philippe Ier en 1059, en la cathédrale de Reims. Philippe alors âgé de 7 ans est sacré du vivant de son père, coutume instaurée par les premiers capétiens. Il exerce la co-régence du royaume de 1060 à 1066, assisté de la mère et de l'oncle par alliance du jeune roi (né en 1052), le comte de Flandre Baudouin V, en attendant la majorité de Philippe (fr.wikipedia.org - Gervais de Belleme).

 

Gervais fut très généreux envers l'abbaye de la Trinité de Vendôme (Abbé Michel Simon, Histoire de Vendôme et de ses environs, Tome 3, 1835 - books.google.fr).

 

Thomas Smith indique, dans son catalogue, Ă  la suite de la «Chronique de Renaud, archidiacre d'Angers; continuation de la prĂ©cĂ©dente [«Chronique de Frodoard/Flodoard, moine de Saint-Aubin/Alban, de l'empereur Octavien Ă  l'annĂ©e 966»] jusqu'Ă  1277...», une gĂ©nĂ©alogie des rois de France depuis Pharamond jusqu'Ă  Philippe. Or on retrouve une gĂ©nĂ©alogie similaire dans le manuscrit original des Annales de VendĂ´me : elle rapporte la descendance des rois de France depuis le lĂ©gendaire Pharamond jusqu'au CapĂ©tien Philippe Ier, continuĂ©e ultĂ©rieurement jusqu'Ă  Philippe Auguste par une autre main. Au moins deux exemplaires des Annales de Saint-Aubin d'Angers contiennent une gĂ©nĂ©alogie comparable. Ce fait constitue donc un troisième rapprochement remarquable entre les annales angevines et vendĂ´moises et le contenu du manuscrit Cotton Otho B III. Philippe Ier (1060 - 1108) d'Henri Ier (1031-1060), Ă©tait contemporain de l'archidiacre Renaud d'Angers (mort en 1075/6). Il est donc possible que cette gĂ©nĂ©alogie ait Ă©tĂ© introduite par cet auteur dans le Recueil initial de Saint-Maurice d'Angers puisque plusieurs annales qui en dĂ©rivent semblent la reproduire. Une incohĂ©rence apparaĂ®t cependant dans le Catalogue de la bibliothèque cottonienne : Philippe y est mentionnĂ© comme fils d'Hamon. Cette situation ne s'explique que par une erreur d'interprĂ©tation ayant conduit au remplacement de Henri (Hainricus) par Hamon (Hamonis) La prĂ©sence de plusieurs erreurs de graphie incite Ă  penser que Thomas Smith se soit basĂ© sur un texte difficilement lisible pour Ă©laborer les notices du manuscrit Cotton Otho B III. Le fait qu'il ne connaisse ni Flodoard de Reims, ni l'abbaye  angevine de Saint-Aubin, ni en dĂ©tail la gĂ©nĂ©alogie des rois capĂ©tiens de France n'a guère facilitĂ© son travail d'interprĂ©tation lorsqu'il constitua son catalogue en Angleterre Ă  la fin du XVIIe siècle : cela pourrait en effet expliquer la retranscription de Albani pour Albini et de Hamonis pour Hainricus. Mais, en rĂ©alitĂ©, Thomas Smith n'est sans doute pas le responsable direct de toutes ces erreurs. Si son catalogue imprimĂ© correspond Ă  la plus ancienne publication du contenu de la bibliothèque cottonienne, plusieurs listes inĂ©dites avaient Ă©tĂ© constituĂ©es tout au long du XVIIe siècle, notamment par Sir Robert Cotton (avant 1631), Richard James (entre 1625 et 1638), John Selden (1584-1654), James Ussher (1581-1656) et William Dugdale (1605-1686). Thomas Smith s'est basĂ© sur ces diffĂ©rents inventaires partiels pour l'Ă©dition de son propre catalogue et il n'a souvent fait que reproduire les erreurs de ses devanciers (StĂ©phane Lecouteux, L'archĂ©type et le stemma des annales angevines et vendĂ´moises, Revue d'histoire des textes, Volumes 3 Ă  4, 2008 - books.google.fr).

 

Thomas Smith (3 Jun 1638 - 11 May 1710) was an English scholar, expelled Fellow of Magdalen College, Oxford, and non-juring divine. He settled in the household of Sir John Cotton, the grandson of Sir Robert Cotton, founder of the Cotton library. For twelve years at least, he seems to have had the principal charge of the Cottonian manuscripts. He was consulted on the formation of libraries, in particular by Narcissus Marsh. At this period he knew Samuel Pepys, and corresponded with Humphrey Wanley in Oxford. He wrote Catalogus Librorum Manuscriptorum Bibl. Cottonianæ, Oxford, 1696, folio; very valuable as affording a clue to the manuscripts burned in the fire at Ashburnham House on 23 Oct. 1731 (cf. Notes and Queries, 2nd ser. xi. 382; Nichols, Lit. Anecd. v. 114) (en.wikipedia.org - Thomas Smith (scholar), en.wikisource.org - Dictionary of National Biography 1885-1900 - Smith Thomas (1638-1710)).

 

"haut... bas"

 

Hildebrand qui premier a establi l’Empire Papal, que ses successeurs depuis 450. ans retiennent en despit du monde & des Empereurs faisant passer soubs le joug de leur servitude, inferos, superos, tout soit haut, fort bas (Philippe de Mornay, Mystère d'iniquité: c'est à dire l'histoire de la papauté, 1611 - books.google.fr).

 

Typologie ou Antitypologie

 

Le report de 2191 sur la date pivot 1075 donne -41, 1073, -45.

 

Nous sommes en 46 av J-C. Jules CĂ©sar (101 - 44 av J.C), Jules CĂ©sar qui cumule les fonctions de Dictateur (pour 10 ans) et de Grand Pontife intervint... A cette Ă©poque rĂ©gnait Ă  Rome un dĂ©sordre extraordinaire dans le compte des jours. Les Pontifes, ayant le droit d'intervenir Ă  volontĂ© dans la durĂ©e de certaines pĂ©riodes faisaient du calendrier un moyen de corruption et de fraude ; ils prolongeaient la magistrature de leurs amis, abrĂ©geaient  celles  de  leurs ennemis, avançaient  ou retardaient les Ă©chĂ©ances, permettaient aux fermiers du fisc de rapides bĂ©nĂ©fices ou les amenaient Ă  la faillite. Avec ces abus, on en Ă©tait arrivĂ© Ă  cĂ©lĂ©brer au printemps la fĂŞte d'automne (les Autumnalia) et la moisson en plein hiver. Ceci Ă©tant, Jules CĂ©sar lui-mĂŞme, a profitĂ© de ce dĂ©sordre. Pontifex Maximus depuis -52 ; il n'a dĂ©crĂ©tĂ© qu'une seule fois un mois intercalaire, pourtant c'est lui qui instaurera le nouveau calendrier qui porte son nom. De retour d'Egypte il ramena (en mĂŞme temps que ClĂ©opâtre) l'astronome grec Sosigène, Ă©tabli Ă  Alexandrie, et le prit pour conseiller. Sur les conseils de Sosigène, Il fut dĂ©cidĂ© que le futur calendrier ne tiendrait aucun compte de la lune et s'ajusterait le mieux possible Ă  l'annĂ©e (tropicale), le calendrier julien serait donc essentiellement solaire (C'est la rĂ©forme julienne) (Le calendrier julien, 2008 - histoirde.over-blog.com).

 

Le Pontifex Maximus jouit d'une autorité religieuse, qu'il exerce sur son Collège et sur les rites sacrés. Mais lui sont également reconnues, à l'époque républicaine, des compétences en matière politique. Les «Fastes pontificales» s'arrêtent avec le pontificat de M. Aemilius Lepidus. À sa mort, en 12 av. notre ère, Auguste «reçut» (recepit) le Pontificatus Maximus. Rapidement la titulature officielle se fixe : Imp. Caesar Aug. P. M. Elle figure déjà en 7 / 4 sur la stèle des cinq Édits d'Auguste, retrouvée à Cyrène. On la trouve dans les Édits de Claude de 46 ap. J.-C., de Vespasien, en 73 et 74, de Domitien, en 82 et en 88-89, d'Hadrien en 136, etc. Elle figure sur les diplômes militaires, encore dans les premières années du IVe siècle. Mais, dans l'hiver 312-313, Constantin opte pour le Christianisme. Le titre de Pontifex Maximus convient mal à un empereur chrétien. Il faut cependant attendre plus d'un demi-siècle pour que Gratien y renonce, tandis qu'il faisait enlever du Sénat l'autel de la Victoire. Le titre de Pontifex Maximus disparaît alors de la titulature impériale (J. Gaudemet, Pontifex, Hommages à Carl Deroux, 2002 - books.google.fr).

 

En -12, le mois Quintilis reçut sous Auguste le nom de Julius, et Sextilis devint Augustus ; pour qu'Augustus ne fût pas inférieur à Julius, on retrancha un jour à février qui n'en eut plus que 28, pour l'ajouter à Augustus. Par là on détruisit l'ordre si commode, établi par César, des mois alternativement de 31 et 30 jours. Et voilà comme quoi juillet et août ont 31 jours (Cours et conferences des semaines liturgiques, Tome 2, 1914 - books.google.fr).

 

Le pape, Grégoire XIII, le célèbre réformateur du calendrier, avait placé dans le martyrologe Grégoire VII, cet audacieux Hildebrand, qui voulait disposer des couronnes et se regardait comme le supérieur des rois. Le pape Benoît XIII avait laissé insérer dans le bréviaire romain, employé dans un très grand nombre d'églises de France, une légende qui plaçait cet ambitieux Grégoire au nombre des saints, et canonisait ses absurdes prétentions (Histoire générale, physique et civile de l'Europe, depuis les dernièrs années du cinquième siècle jusque vers le milieu du dix-huitième; par m. le comte de Lacepede, Tome 18, 1826 - books.google.fr).

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