Assassinat du duc de Guise X, 90 2243-2244 Cent fois mourra le tyran inhumain, Mis à son lieu sçavant
et débonnaire, Tout le Sénat sera dessous sa main, Fasché sera par malin téméraire. "Cent
fois" Miron, médecin du roi, raconte la tragédie dans ses
Mémoires : de Guise fut averti de ce qui se préparait. Son secrétaire, Péricard, était très inquiet, mais de Guise n'en crut rien.
Il passa la nuit dans les bras de sa maîtresse, Charlotte de Sauves (fille de
Gabrielle de Sade et... aĂŻeuls du Marquis de Sade !). Pour donner le change, le
roi se retira chez la reine, sa femme, demandant le réveil pour une heure
matinale. Dès le petit matin, il rallia les « 45 » en leur fixant un poste
précis. Au Conseil, il attaqua violemment de Guise : « Il m'a réduit à cette
extrémité, il faut que je meure ou qu'il meure et que ce soit ce matin. » Tous
lui offrirent leur vie et promirent de faire mourir de Guise. De Guise arriva
au Conseil, quelque peu épuisé par sa trop voluptueuse maîtresse, « mangeant
des prunes de Brignoles », et sans méfiance, se prépara à entrer chez le roi
qui le demandait. Au même instant, les serviteurs du roi (parmi les « 45 »
gascons, gardiens du roi) se jetèrent sur lui : c'était à qui lui donnerait le
plus de coups de poignard et d'épée. De Guise était un colosse, grand et fort,
il lutta contre eux, s'écriant : « Mon Dieu, je suis mort, ayez pitié de moi, ce
sont mes péchés qui sont cause... » et il vint tomber
mort au pied du lit du roi Soit peu ou prou une centaine de coups. Dans la Henriade,
Voltaire reprend ce nombre de cent au sujet des coups portés contre Guise "malin" : Saint Malin ou Sainte Malines Saint Malin porte le premier coup au duc Henri de Guise,
qui tombe mort à ses pieds. Il est tué dans l'attaque de Tours. Certains disent que Saint-Malin
un des quarante-cinq fut celui qui lui porta le premier coup, & que de
crainte qu'il ne fût armé sous ses habits, il s'étoit
placé de telle sorte, qu'il pût de haut en bas lui plonger son poignard dans la
gorge au défaut de la cuirasse, & que le Duc ne poussa qu'un grand soupir
sans dire un mot Le Chevalier d'Aumale eut pour butin une Fille de Tours, âgee de douze ans, qu'il força dans un grenier le poignard
sous la gorge ; & le Duc de Mayenne eut le corps mort, selon les
memoires de l'Union, de saint Malin, qu'on disoit avoir donné le premier coup de poignard au feu Duc
de Guise son Frere; Ă l'occasion dequoy
par arrest de son Grand Prevost,
il eut le poing & la teste coupée & fut pendu par les pieds "fasché" Le réformé Simon Goulart demande à ce que le duc de Guise
soit châtié du massacre de la Saint Barthélemy "Si est-ce qu'ils n'eussent
point souffert (dites-vous) qu'on eust fasché le Duc de Guise" En plus général, Goulart met en relation le verbe "fascher" avec le meurtre : De nous en fascher (comme
ordinairement les meurtres nous saisissent, apportent l'horreur, & la
tristesse) il n'y a point de raison : puis que c'est vne
vengeance extraordinaire de Dieu,qui
nous promet bien tost l'issue desiree
de nos trauaux & qui sera cause de tant de biens
à tout l'Estat de la France Tyran Henri III est assassiné le 1er août 1589 par Jacques
Clément, un religieux jacobin qui s'estime inspiré de Dieu pour précipiter en
enfer le « tyran », comme la Ligue l'appelait. La remontrance faicte par
Madame de Nemours est une violente diatribe contre Henri III qu'elle accuse
d'être un tyran inhumain, atteint d'une rage folle, ayant usé de cruauté L'insulte semble être retournée contre Henri de Guise.
Déjà , elle qualifiait son père. Théodore de Bèze canonise Poltrot, & en faict un sainct, pour le meurtre
par luy commis, en la personne du grand François de
Lorraine, Duc de Guyse, que sur tous ils qualifioient tyran Voltaire, encore lui, dans la Henriade, dit de Guise : "tyran
de l'Etat et roi de son maître" et aussi : Enfin Guise
attenta, quel que fût son proiet, / Trop peu pour un
tyran, mais trop pour un sujet : / Quiconque a pu forcer son monarque Ă le
craindre / A tout à redouter s'il ne veut tout enfreindre "débonnaire" : le "Sénat" ou le Parlement Barnabé Brisson, né en 1531, d'une famille noble, se
distingua de bonne heure par ses grands talents et son ambition pour les
places. Il Ă©tait encore simple avocat au parlement de Paris quand Henri III
disait qu'aucun prince de l'Europe ne pouvait se vanter de posséder un homme
aussi savant que son Brisson. Avocat général au parlement en 1575, et président
Ă mortier en 1583, il ne cessa d'unir les recherches les plus savantes Ă
l'exercice de ses fonctions. En 1587 le roi, après l'avoir nommé conseiller
d'État, lui avoir confié plusieurs négociations importantes et l'avoir envoyé
en ambassade en Angleterre, le chargea de mettre en ordre les ordonnances
rendues sous son règne et sous celui de ses prédécesseurs. Cet ouvrage, connu
sous le nom de Code Henri, fut achevé en trois mois, et mérita de grands éloges
à Brisson, qui avait travaillé avec le coup d'œil d'un véritable législateur.
Lorsque, plus tard, par suite de la journée des barricades (1588), le roi se
retira de Paris et convoqua le parlement Ă Tours, un assez grand nombre des
membres quittèrent également la capitale. Brisson fut de ceux qui restèrent, et
la Ligue le nomma premier président, à la place d'Achille de Harlay, prisonnier
Ă la Bastille. Ce fut entre ses mains que le duc de Mayenne prĂŞta serment en
qualité de lieutenant général de l'Etat et couronne de France. On a interprété
très-diversement la conduite que Brisson tint en cette circonstance. Il
protesta secrètement devant deux notaires contre tout ce qu'il pourrait faire
de préjudiciable aux intérêts du roi, déclarant qu'il ne cédait qu'à la force,
et elle de sa famille. Il peut aussi être resté au milieu de l'insurrection
pour rendre service à la cause du roi dans ce poste périlleux. Achille de
Harlay, qui ne le pensait pas, l'appelait Barrabas, au lieu de Barnabas ou Barnabé. Mézeray lui
reproche d'avoir voulu nager entre deux partis. On peut consulter encore sur ce
point Pasquier et de Thou. Quoi qu'il en soit, le parti que Brisson avait
embrassé le conduisit à sa perte. Devenu suspect aux Seize par sa mansuétude
envers des partisans du roi traduits en justice, et probablement aussi par une
vague connaissance que l'on eut de sa protestation, les plus furieux de ses
ennemis le firent arrĂŞter le 15 novembre 1591, au moment oĂą il se rendait en
toute sécurité au parlement. Saisi à neuf heures du matin, conduit au
Petit-Châtelet et confessé à dix, il fut pendu à onze à une poutre de la
chambre du conseil, parce qu'on voulait profiter de l'effervescence du peuple.
Il avait supplié ses bourreaux de lui laisser achever en prison un de ses
ouvrages déjà fort avancé, mais on ne l'écouta pas. Le lendemain, son corps fut
exposé sur la place de Grève, au milieu d'autres morts, avec un écriteau portant
: Barnabé Brisson, chef des hérétiques et des politiques. «Miroir, certes (dit Pasquier dans sa préoccupation contre les
Ă©garements de la foule), et exemple
admirable pour enseigner à tous magistrats de ne se rendre populaires.»
Brisson joignait à un degré surprenant la connaissance du droit à celle des
littératures anciennes et de l'histoire. Son érudition nous paraît aujourd'hui
fréquemment indigeste, il est vrai, mais c'était le défaut général de son temps
et de son Ă©cole Brisson Ă©tait savant et comptait parmi les magistrats
débonnaires vicitmes de la violence des guerres de
religions Brisson ne remplace pas ("mis à son lieu") le duc de Guise assassiné, le "debonnaire", à séparer du "savant", serait le duc de Mayenne, frère du Balafré, (Prince magnanime, mais d'un esprit calme & debonnaire selon Etienne Pasquier dans une lettre à Sainte Marthe), à qui la lieutenance du royaume est donnée par le Parlement dont Brisson devient le président (partage des rôles) (Les lettres d'Etienne Pasquier, 1723 - books.google.fr). Le duc de Guise aura sous sa main le Parlement ("Sénat"). De son côté, dès les Barricades, Guise et les ligueurs
parisiens gagnent Ă leur parti les villes qui environnent la capitale, mais
aussi celles de Picardie (Amiens, Abbeville), de Normandie (Rouen), de
Champagne (Troyes), avec Orléans, Bourges, Langres, avant Poitiers et Angers.
Le 4 juillet, le parlement de Paris rejoint la Sainte Union (Ligue) Typologie L'année 2243 ne correspond, à notre connaissance, à rien concernant la mort du duc de Guise. mais si on prend comme date pivot 1588, l'année symétrique est 933. Herbert de Vermandois, Raoul comte de Paris, Charles le Simple, se disputérent avec acharnement la possession de Château-Thierry qui est assiégé en 933, et dans laquelle se tint un concile la même année. Prise et reprise, la ville passa, avec d'autres domaines des comtes de Vermandois, sous la puissance des comtes de Champagne. C'est à Château-Thierry en 1571 qu'Henri de Guise reçoit le coup de feu qui est l'origine de son surnom de Balafré. La ville est prise par le duc de Mayenne et les Espagnols en 1591 (Le magasin pittoresque, Volume 36, 1868 - books.google.fr). |