Montélimar 1549 X, 67 2226-2227 Le tremblement si fort au mois de May, Saturne, Caper, Iupiter, Mercure au beuf : Venus, aussi Cancer, Mars en Nonnay, Tombera gresle lors plus grosse qu'un oeuf. 1549 Les positions astrales «tropicales» concernent un séisme qui s'est produit le 4 mai 1549 dans la région de Montélimar, et auquel succéda une forte averse de grêle comme le montre l'analyse de Pierre Brind'Amour (Patrice Bouriche, L'Histoire secrète de l'astrologie: Révélations sur l'imposture du zodiaque des saisons - Tome 2 - L'Hérésie tropicaliste venue du Khorassan, 2019 - books.google.fr, www.astro.com). A Troyes le 24 juin 1549 orage de grêle (Amédée
Aufauvre, Les Tablettes historiques de Troyes depuis les temps anciens jusqu'Ă
l'année 1855, 1858 - books.google.fr). De la même année, à Genève, la grêle est jugée châtiment
divin par Artus Désiré (Erwin
Mülhaupt, Supplementa Calviniana; sermons inédits: Sermons sur la Genèse de
Jean Calvin, 1961 - books.google.fr). Originaire de Normandie oĂą il naquit vers 1510, le prĂŞtre
Artus Désiré, docteur de Sorbonne dont les publications s'échelonnent entre
1546 et 1578, consacra presque toute son existence d'Ă©crivain Ă lutter contre
la RĂ©forme. "Nonnay"
Annonay En 1526, c'est pour avoir préché à Nonnay (Annonay),
ville du Vivarrez contre l'adoration des reliques, que Renier est saisi,
conduit à Vienne et brûlé vif (Histoire
chronologique de l'église protestante de France jusqu'à la révocation de l'Édit
de Nantes, Tome 2, 1855 - books.google.fr, Simon
Goulart, Histoire admirable de nostre temps nouvellement mises en lumiere, Tome
2, 1606 - books.google.fr). Annonay se trouve à 100 km au nord de Montélimar. Fief des Dauphins de Viennois et arrière-fief des archevêques de Lyon, la seigneurie d'Annonay appartenait dès 1206 aux Roussillon, famille chevaleresque du Dauphiné, dont une branche ainée, dite de
Roussillon-Annonay, s'éteignit en 1364 chez les Villars-Thoire, qui eurent en 1424 pour héritiers les Lévis qui vendirent en 1473 Annonay aux ducs de Bourbon, mais les biens de ces derniers ayant été
confisqués, en 1523, ils revendiquèrent alors cette seigneurie, en vertu de certaines substitutions, et de longs procès s'en étant tout naturellement suivis, ils obtinrent finalement gain de cause devant le
parlement de Paris, le 15 février 1594. Redevenus ainsi seigneurs d'Annonay, les Lévis le furent jusqu'en 1694, qu'un mariage fit passer cette terre chez les Rohan-Soubise, qui furent eux-mêmes remplacés en
1753 par les Bourbons-Condé, derniers marquis d'Annonay J. Brun-Durand, Mémoire d'Achille Gamon, Revue drômoise: archéologie, histoire, géographie, Volume 20, 1886
- books.google.fr). Cf. quatrain I, 66 et la famille des LĂ©vis dont un membre fonde la Compagnie du Saint Sacrement. "boeuf", "Cancer" : la Cance Pour faire correspondre le quatrain Ă la configuration astrologique de mai 1549, il faut faire abstraction de la ponctuation : Saturne en Capricorne ("Caper"), Jupiter et Mercure en Taureau ("boeuf"), VĂ©nus "aussi" en Taureau, et Mars en Cancer. La grĂŞle tombe aux Rameaux et le 15 juin 1549 mais Ă Orange (Jean Perrat, La chronique d'un notaire d'Orange, 1881
- books.google.fr,
cura.free.fr). On s'attendait à Nonnay, qui reste à la fin du 3ème vers, et qui serait Annonay. Le 12 mai, 6 juillet et 17 août de l'année 1706, il tomba une grèle horrible qui fut suivie d'inondations extraordinaires. Il ne se recueillit dans le pays presque point de vin.
Des experts furent chargés de dresser procès-verbal des dommages qu'avait éprouvés la ville d'Annonay (J.A. Poncer, Mémoires historiques sur Annonay et le Haut-Vivarais, Tome 2, 1835
- books.google.fr). Si les inondations peuvent être accompagnées d'une forte grêle, on note l'inondation de la Cance en 1549. La Cance naît près de Saint-Bonnet-le-Froid à 1160 mètres d'altitude; après avoir traversé Annonay où elle rejoint la Deûme, à Pied-de-Bœuf (deux cent quatre-vingt-dix mètres),
elle coule vers le Rhône. La Deûme, elle, descend des contreforts du Pilat, elle prend sa source près de Saint-Sauveur-en-Rue, à quelque mille mètres d'altitude.
Annonay se trouve donc au point de contact de quatre régions à l'économie différente, certes, mais complémentaire. Ceci explique sa fonction de lieu d'échange privilégié entre le haut plateau et la plaine.
Son site est à la fois attrayant et contraignant. On ne peut qu'opposer l'éperon rocheux qui se dresse entre la Cance et la Deûme et les vallées de ces cours d'eau qui enserrent ce promontoire.
De par sa situation et sa constitution (barre de granit très élevée mais possédant une légère déclivité d'un côté), ce rocher devint l'élément défensif de la ville dominé par le château avec,
à son pied, le passage des routes très facile à contrôler. En face de la ville forte se greffa donc la ville marchande. La présence de la Cance et de la Deûme en tant que cours d'eau s'avéra
excellente pour le développement des activités artisanales et manufacturières. La pureté des eaux, dépourvues de calcaire, fut la raison majeure de l'installation des tanneurs et surtout des
parcheminiers et des blanchers qui, à leur suite, au XVIIe siècle, entraînèrent les papetiers. Dans son mémoire sur les papeteries d'Annonay, qu'il présenta à l'Académie des Sciences, Nicolas
Desmarest précisait : «Ses eaux claires et limpides (de la Deûme) la plus grande partie de l'année sont très propres au lavage des chiffons; aussi, les pâtes acquièrent-elles avec cette eau un degré de
blancheur surprenant.» Tout ceci explique qu'au fil des siècles s'entassèrent aux creux des vallées, serrés contre la paroi rocheuse, de nombreux établissements : moulins à blé,
moulins à foulon, chauchières et gours pour les tanneurs, plus tard moulins à papier. Toutefois, ces bâtiments et installations eurent à souffrir des caprices des rivières.
Nombreuses furent les inondations. En 1546, le moulin à blé des Cordeliers implanté sous les rochers de Saint-Denis fut emporté; en 1549, la Cance détruisit celui de Badinon. Mais les ravages les plus
importants du XVIe siècle furent ceux de 1567 (Architecture ancienne et urbanisme en Ardèche: actes du colloque de Vinezac, 1986, Volume 120, 1986
- books.google.fr). Le bassin septentrional de la Cance et de la Deûme est soumis à l'influence du climat lyonnais. Annonay (357 m.) le commande : cette ville n'est pas une station climatique, mais des observations
météorologiques utiles y ont été faites. La moyenne thermique à 7 heures du matin a été, en 1930-1931, de 20,54 en hiver, de 170,87 en été; l'index pluviométrique, de 614 (Cailly).
Dans sa région sont Vanosc (630 m.), Saint-Julien-Vocance (700 m.) (Marius Piéry, Traité de climatologie biologique et médicale, Tome 2, 1934
- books.google.fr). "Gresle"
et Vivarais Grêle et région du Vivarais se trouvent dans le quatrain I, 66 daté de 1606 où il serait question de recacatholisation de la région. La mention de l’an 1606 dans l’Epître à Henri II datée de
1558, doit être rapprochée des éphémérides de Stadius et de Leovitius qui
toutes deux - sans parler de l’Eclipsium de ce dernier - aboutissent à l’an
1606. [...] L’on trouve dans l’Epître à Henri II une description complète de
positions des diverses planètes dans le zodiaque, cette disposition s’avère justement être celle de 1606, absente de
l’Epître de 1556. Il est question de Saturne en Capricorne qui s’y trouvera du
7 avril au 25 août (Jacques
Halbronn, La fortune des emprunts à Leovitius dans les deux épîtres
nostradamiques datées de 1558, 2003 - nostredame.chez-alice.fr). En mai 1585, Saturne se trouve en Bélier et non en
Capricorne. Il reste qu'en mai
1585, Jupiter et Mercure se trouvent effectivement dans le signe du Taureau,
que VĂ©nus se trouve en Cancer et Mars en Vierge (Nonnay, pour rimer avec May,
la nonne, la Vierge). Mais, si VĂ©nus se trouve en Cancer, c'est Ă partir du
21 mai et qu'Ă cette date, Mercure n'est plus en Taureau, mais en GĂ©meaux (Jacques
Halbronn, Le texte prophétique en France: formation et fortune, Tome 3, 1999 -
books.google.fr). Un tremblement de terre en 1604 en Vivarais : en décembre et pas en "May" Un tremblement de terre se fit sentir à Viviers et dans les environs, le 7 décembre 1604. Il y eut plusieurs secousses, dont quelques-unes si sensibles que les meubles furent secoués, des
vases renversés, et que les vitres des croisées tintèrent (Publications du Bureau central séismologique international: Monographies, Numéros 1 à 7, 1924
- books.google.fr). A rapprocher de la grêle tombée à Burzet (près d'Aubenas) le 15 janvier 1605 : cf. quatrain I, 66. Lien avec le quatrain précédent X, 66 - Pocahontas Déjà en 1589 - 1590 - 1595 - 1598/99 les hivers avaient été très rudes, avec neige importante en Dauphiné en 1598 et 1599. Le Rhône gela en 1590 - 1595 - 1603 et 1608 et la mer gela même à Marseille
l'hiver de 1594/1595 tant l'hiver fut rigoureux. En janvier 1603, le froid fit geler les vignes et éclater les arbres; et le Rhône gela même dans sa partie méridionale.
Mais 1608 connut la conjonction des inondations et du froid intense pendant deux mois. Ce ne furent pas seulement les arbres ou les vignes qui perirent, mais aussi les êtres humains trouvés morts de froid au
bord des routes où le malheur les avait jetés ou dans des abris de fortune; les animaux vivant dehors y laissèrent aussi leur vie. Cette année là fut nommée l'année du «grand hyver» (Jeannette Devigne-Paret, Villages de nos aïeux au XVIIe siècle : la vallée du Rhône et au-delà vers 1600-1660, 2007
- books.google.fr). Agobard et Annonay Le quatrain I, 66 daté de 1606 année de l'édition de Papire Masson des oeuvres de l'archevêque de Lyon Agobard (IXe siècle) dont le Traité De la Grêle et du Tonnerre qui souligne l'inanité des accusations contre les sorciers faiseurs de calamités atmosphériques (cf. quatrain IX, 69). Il semble qu'une autre tradition liturgique très proche ait servi de base à Annecy qui aurait surtout relevé les divergences avec Farfa. Malheureusement
les chants indiqués sont trop rares pour qu'on puisse
identifier cette tradition. Aux dimanches de l'Avent, seul le premier répons est donné; le premier dimanche, il est identique au début de la série de Lyon, mais nous ignorons la suite et nous n'avons rien
pour la Semaine Sainte ni pour les dimanches après la Pentecôte. Seul donc le premier répons, Aspiciebam, fournit une indication précieuse, puisqu'il est caractéristique d'une tradition lyonnaise qui,
remontant à l'archevêque Agobard (IXe siècle), s'est étendue au long de la vallée du Rhône (Annonay, ms Valence 43; Ordre des Chartreux; Ordre de St-Victor de Marseille), dont les ramifications ont porté
certains usages de Lyon jusqu'en Catalogne et en Espagne) (Madeleine Bernard, Un recueil inédit du XIIe siècle et la copie aquitaine de l'Office versifié de Saint Grégoire, Études grégoriennes, Volume 16, 1977
- books.google.fr,
fr.wikipedia.org - Rite lyonnais). Pour l'Avent, mais pas pour les jours saints, Saint-Ruf, comme Saint-Victor de Marseille et Saint-André de Villeneuve-les-Avignon (les grandes fondations du
Xe siècle), et comme les Chartreux, est marqué par l'influence d'Agobard de Lyon, dont l'opuscule sur l'antiphonaire de l'office, édité à nouveau en 1981 par L. Van Acker, semble bien être un prologue de l'antiphonaire lyonnais
expliquant que l'évêque a corrigé celui-ci en éliminant les pièces non bibliques. Au premier dimanche d'Avent, ce principe de monobiblisme fait disparaître le répons qui est partout sauf à Lyon le premier de la série, le
répons Aspiciensa Longe. A Lyon le premier répons est celui qui est le deuxième ailleurs, le répons Aspiciebam (Pierre-Marie Gy, La liturgie des chanoines de Saint-Ruf, Le Monde des chanoines (XIe-XIVe s.), 1989
- books.google.fr). Riches et d'intérêt local, le Bréviaire de Notre-Dame d'Annonay (ms 43) et le Bréviaire de Valence également du XVe siècle étaient destinés
à la récitation privée de l'Office (Marguerite Beau, Exposition au musée de Valence, Bulletin d'archéologie et de statistique de la Drôme, Numéros 386 à 398,
- books.google.fr). Notre-Dame d'Annonay, ancien diocèse de Vienne, dont l'église était, depuis 1095, desservie par des chanoines de Saint-Ruf, et dont la dédicace
était célébrée chaque année le 11 juillet (Victor Leroquais, Les bréviaires manuscrits de bibliothèques publiques de France, Tome 4, 1934
- books.google.fr). Le second répons est celui-ci : Aspiciebam in visu noctis, que saint Grégoire tira de Daniel (c. VII), prophétisant
par ces paroles la venue du Christ, et par ces paroles le mystère de l'incarnation du Verbe,
qui, dans le principe, était en Dieu, vision qu'il exprime ainsi : Aspiciebam in visu, aut visione noctis, etc. : «J'apercevais en vision, à travers les ténèbres de la nuit.»
Or, il y a trois visions, c'est-à -dire la vision de la nuit avant la grâce, la vision du jour sous la grâce, la vision de la lumière dans la gloire. Les patriarches et les prophètes, qui
étaient sous la nuée, ont vu à travers les ténèbres de la nuit, comme le prouve Daniel, qui vit ces merveilles dans une vision nocturne. Les apôtres les virent en plein jour, eux à qui apparut ostensiblement
l'humanité du Christ. Les enfants de Dieu les verront au sein de la lumière et face à face. La Vérité, dans l'Evangile, insinue cette distinction, en disant : «Abraham a désiré ardemment de voir mon jour, il
l'a vu et a été transporté de joie;» et ensuite : «Un grand nombre de rois et de prophètes ont voulu voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu.» Suivent ces mots du répons: Et ecce in nubibus cœli Filius
hominis veniebat, «Et voici que le Fils de l'homme venait sur les nuées du ciel.» La nuée du ciel, c'est la chair du Verbe, d'après Isaïe, qui dit : «Le Seigneur est monté sur une nuée légère, et à lui ont
été donnés le règne et l'honneur,» c'est-à d-ire son nom, qui lui a été donné de toute éternité, mais qui a été manifesté dans le temps, et «tout peuple, toute tribu et toute langue lui seront soumis;» car,
comme le dit Isaïe, «tout genou fléchira devant le Seigneur, et toute langue confessera le Seigneur» (jurera dans le Seigneur) (Guillaume Durand (évêque de Mende au treizième siècle), Rational ou manuel des divins offices, Tome 3, traduit par Charles Barthélemy, 1854
- books.google.fr). Aspiciebam in visu noctis et ecce viri tres diverso tramite venientes coram me astiterunt (I was looking about in a dream and suddenly three men, coming by
different paths, stood before me).
The first part of this phrase, aspiciebam in visu noctis is a citation from The Book of Daniel, VII ( 2,7,13 ) : this citation is already fixed by the interpretive tradition as an indexical
sign of prophecy and vision; in the Book of Daniel this same word, aspiciebam, is used repeatedly in order to announce the prophesy of the Apocalypse. But by a different interpretive tradition
that would still be alive in Abelard's time, aspiciebam has already acquired a plural (polysemic) meaning : while its Hebrew counterpart, the Old Testament haza signifies “prophetic
contemplation of a real object,” the Latin word – this time also reinforced by the “in visu noctis" is clearly oriented towards the typological discourse of the vision.
In this case it designates a particular type of vision, visio imaginativa, that, by way of personal dramatizations, is supposed to bring peace to the troubled soul (Mirela Saim, Abelard's “Striving After Truth”: Dialogue, Rational Argumentation and communal Identification in Medieval Philosophy, The Middle Ages: One Or Many ?, 1994
- books.google.fr). On peut alors relier Daniel à la grêle et au tremblement de terre par l'intermédiaire de l'Apocalypse de Jean : Daniel 13-14 : Je regardai pendant mes visions nocturnes, et voici, sur les nuées des cieux arriva quelqu'un de semblable à un fils de l'homme; il
s'avança vers l'ancien des jours, et on le fit approcher de lui. On lui donna la domination, la gloire et le règne; et tous les peuples, les nations, et les hommes de toutes langues le servirent. Sa domination
est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera jamais détruit (saintebible.com). Apocalypse 11:15 : Le septième ange sonna de la trompette. Et il y eut dans le ciel de fortes voix qui disaient: Le royaume du monde est remis
à notre Seigneur et à son Christ; et il régnera aux siècles des siècles. [...] 11:19 : Et le temple de Dieu dans le ciel fut ouvert, et l'arche de son alliance apparut dans son temple. Et il y eut des
éclairs, des voix, des tonnerres, un tremblement de terre, et une forte grêle (www.lueur.org). 1549, Amalaire et Agobard (1540). Jean Cochlée, illustre Docteur Catholique, Chanoine de Wratislaw, et infatigable défenseur de la foi Catholique contre les réformateurs du seizième siècle, opposa au traité de Luther contre la Messe, une édition des livres d'Innocent III, de Mysteriis Missæ, et de ceux de saint Isidore, de Officiis Ecclesiasticis. Il est aussi le compilateur de la première collection des auteurs liturgistes que l'on connaisse. Elle parut à Mayence, en 1549, sous ce titre : Speculum antiquæ devotionis circa Missam et omnem alium cultum Dei, ex antiquis, et antea nunquam evulgatis per typographos auctoribus, a Joanne Cochlao laboriose collectum. Cette collection comprend neuf auteurs, savoir : 1° Amalaire de Trèves, de Officio Missæ; 2° Walafrid Strabon, de Exordiis et incrementis rerum Ecclesiasticarum; 3° Saint Basile, de Missa Græcorum; 4° Expositio Missa brevis, d'après d'anciens manuscrits; 5° Saint Pierre Damien, Liber qui dicitur Dominus yobiscum; 6° Honorius d'Autun, Gemma animæ; 7° Le Micrologue; 8° Pierre le Vénérable, Nucleus de Sacrificio Missœ; 9° Liber de Vita S. Bonifacii, Martyris
(Prosper Guéranger, Institutions liturgiques, Tome 1, 1840
- books.google.fr). Le principal et le plus célebre ouvrage d'Amalaire, est son traité des offices ecclésiastiques divisé en quatre livres, et chaque livre en plusieurs chapitres. Depuis que Tritheme avoit confondu le véritable auteur de cet ouvrage, avec Amalaire archevêque de Treves, on le donnoit à ce prélat. Mais après que le P. Sirmond, dans une letre à Dom Constantin Caëtan, a levé cette confusion, tous les critiques se sont accordés à rendre ce traité à Amalaire, diacre ou prêtre de Metz. L'objet principal d'Amalaire dans son travail, est de tâcher de rendre raison des prieres et des cérémonies qui composent l'office divin, et de leur diversité, et de découvrir le dessein qu'ont eu les auteurs de la liturgie en les prescrivant. Amalaire en divers endroits de cet ouvrage, et bien disertement à la fin du vingt-quatriéme chapitre du troisième 24. p. 993. livre, suppose les dogmes de la transubstantiation et de la présence réelle de Jesus-Christ dans l'Eucharistie. Or il est à remarquer d'une part qu'il avoit écrit quelques années avant Pascase Radbert, que nos freres séparés regardent ordinairement comme l'inventeur de ce dogme; et de l'autre, que si ce n'avoit pas été alors la foi commune de l'Eglise, Agobart et Flore son diacre, qui ont censuré tant d'autres sentiments d'Amalaire, ne lui auroient pas fait grace sur celui-ci. Agobard archevêque de Lyon, aïant lû cet ouvrage d'Amalaire, contre lequel il étoit déja indisposé pour avoir blâmé dans un autre de ses écrits le chant de son église, y, trouva plusieurs choses à redire, et en fit la critique. Avant que ce traité fût mis en entier sous la presse, Jean Cochlée en imprima le troisième livre, dans son Miroir de l'ancienne dévotion pour la Messe, qui parut à Maïence en 1549. L'éditeur, dans son
épitre dédicatoire, donne à l'auteur, qu'il croïoit être Amalaire archevêque de Treves, les titres de docteur de l'Eglise, d'ancien témoin de la foi primitive et de la vraie piété. Le même livre fut
réimprimé séparément à Venise in-8°. l'an 1572, avec ce titre : De l'office de la Messe
(Histoire littéraire de la France, Tome 4 : Huitième et neuvième siècles, 1866
- books.google.fr). Wratislaw désigne la ville de Silésie Breslau (Wroclaw) : cf. quatrain IX, 94. A Lyon, la primauté romaine sur la liturgie paraît assez nettement contestée. On s'en rend compte à deux occasions : lorsqu'Amalaire, après la destitution d'Agobard en 835, vient occuper le siège lyonnais et tente d'y introduire de nouveaux usages liturgiques; et quand il s'agit du culte rendu aux papes dans la liturgie lyonnaise. L'arrivée d'Amalaire à Lyon en 835 provoqua aussitôt un violent conflit. Outre qu'il devait rester sur place un fort parti de clercs fidèles à Agobard, dont Florus, le nouvel évêque déchaîna par son désir de réformer selon ses idées la liturgie lyonnaise, la colère de Florus. Finalement ce dernier parvint à faire condamner ces innovations au concile de Quierzy de 838. De l'ensemble des textes lyonnais ayant trait à cette affaire, on peut dégager quatre conclusions pour le sujet qui nous occupe : - La liturgie doit être un moyen d'affirmer l'unité de tous les chrétiens dans la personne du Christ. C'est pourquoi Florus, dans la Relatio du concile de Quierzy qu'il adresse à l'Église lyonnaise, dénonce avec vigueur les élucubrations d'Amalaire sur le corps triforme du Christ (lors de la consécration, le corps du Christ se trouverait partagé en trois : son corps réel, son corps mystique représentant les fidèles vivants, et son corps mystique représentant les fidèles défunts); - Les textes liturgiques doivent tous provenir de l'Ecriture ou des Pères; - La diversité des usages et des textes liturgiques est parfaitement admissible, pourvu que la condition énoncée ci-dessus soit respectée. Ainsi, Agobard déclare-t-il que les modifications qu'il a introduites dans l'antiphonaire n'ont d'autorité que dans l'église dont il a la charge, et qu'il n'a pas la prétention de leur attribuer une valeur universelle. De même Florus, après avoir souligné l'antiquité et la sainteté des usages liturgiques lyonnais, affirme-t-il qu'il respecte ceux, différents, des autres églises, à condition qu'ils soient bien fondés. Ou encore le même Florus, citant et commentant dans le sens du respect de la diversité la fameuse lettre de Grégoire le Grand à Augustin de Canterbury, dans laquelle le pape conseillait de choisir dans la liturgie des diverses Églises ce qu'il y avait de meilleur; - Dans ces conditions, le seul fait qu'un usage liturgique vienne de Rome, ou soit réputé tel, peut suffire à en assurer automatiquement la valeur. Encore faut-il être certain de son antiquité et de sa conformité avec
l'Écriture et la Tradition
(Michel Rubellin, Église et société chrétienne d'Agobard à Valdès, 2019
- books.google.fr). Au milieu du Xe siècle, on distribuait à la fin de la messe du premier dimanche après Pâques des petits agnus dei bénits en cire mêlée d'huile (imprimés sur des galettes ou moulés en forme d'agneau). Ils étaient destinés à un rite de fumigation dans les habitations ou à être déposés dans les champs et dans les vignes pour les protéger contre les illusions diaboliques et contre la foudre et le tonnerre. Ces dispositifs tentaient de se surimposer à des pratiques non chrétiennes antérieures, d'ex-voto, de fumigation ou de confection de poupées de fertilité. La coutume des agneaux protecteurs est évoquée à propos des maisons par Amalaire, un moment archevêque de Lyon durant la déposition d'Agobard, ce qui lui donne encore un caractère. Les tempestarii évoqués par Agobard apparaissent assez fréquemment dans les sources écrites sous cette dénomination, ou comme des «instigateurs» de tempêtes (immissores, plus rarement emissores),
dans des listes énumérant des malfaisants de toutes sortes. La loi des Visigoths les définit comme «des malfaisants (malefici) ou instigateurs de de tempêtes dont on raconte qu'ils envoient la grêle
dans les vignes et sur les moissons». La traduction française de tempestarius ne rend pas complètement compte du champ sémantique couvert par le latin tempestas : le tempus/espace de temps,
le temps météorologique, la température et le mauvais temps
(Patrick Boucheron, Jean-Pierre Devroey, La Nature et le roi: Environnement pouvoir et société à l'âge de Charlemagne (740-820), 2019
- books.google.fr). Mythologie Le flou astral pourrait indiquer qu'il ne s'agit pas d'une image du ciel à une date données, mais à plusieurs dates données (1606,
1585, etc.) ou bien qu'il serait question de mythologie en rapport avec la grĂŞle. Dans ses commentaires sur le Songe de Scipion, Macrobe
nous fait connaître les croyances qui régnaient de son temps et qu'il
partageait. "Les âmes, dit-il, descendent du ciel sur la terre et remontent
de la terre au ciel par deux portes : l’une, celle du Cancer, est appelée la
porte des hommes, parce que c'est par elle qu'on descend sur la terre; l'autre,
celle du Capricorne, est appelée la porte des dieux, parce que c'est par là que
rentrent les âmes qui viennent reprendre place parmi les dieux." (Polydore
Hochart, Etudes d'histoire religieuse, 1890 - books.google.fr). En rapport avec la naissance et le Cancer, les enfants
des dieux Vénus et Mars, s'ils ont un âme, sont Anteros, Eros (Cupidon) et
Harmonie (Hermione) (Encyclopédie
catholique: répertoire universel et raisonné des sciences, des lettres, des
arts et des métiers, formant une bibliothèque universelle, Tome 18, 1848 -
books.google.fr). Orion est un géant et pas un dieu donc il peut avoir une
âme. On fait Orion fils de Neptune et d'Euryale, fille de
Minos (Hyg. I. 2, c. 35. Germ. c. 31. Eratosth. c. 32. Theon p. 149). Son père
lui avoit accordé la faculté de marcher sur les eaux comme sur la terre; de
même qu'il avoit été donné à Iphiclus de voler sur la surface d'une moisson,
sans briser les épis. Ceux-ci le font naître d'Hyrée ceux-là de Caubrisa,
d'autres de Musée Roi des Bistoniens, et racontent ainsi sa naissance. On dit que son père, soit Hyrée, soit
Caubrisa, reçut chez lui deux Dieux, Jupiter et Mercure (Hygin Astron. II, 34); d'autres disent trois en y ajoutant Neptune. Il n'avoit pas d'enfans, et il
pria ses hôtes de le rendre père; il venoit d'immoler un Boeuf, qu'il leur
avoit servi à table. Les Dieux s'en firent apporter la peau, et ayant uriné
dedans, ils lui recommandèrent de l'enfouir en terre. Au bout de quelque temps,
il en naquit un enfant mâle, qu'Hyrée nomma Urion, dont on fit par la suite
Orion. C'est lui qui fut placé aux Cieux, dans la belle constellation, qui
se lève à la suite du Taureau, et qui se nomma
d'abord Urion, dit Germanicus CĂ©sar, ab urina, Ă cause de l'abondance des eaux
qu'elle fait naître. Car, par son lever d'Hiver, elle bouleverse la terre, la
mer et les eaux. On ne doit voir dans tout cela qu'un mauvais conte, fait sur
une Ă©tymologie Ă©galement mauvaise; le nom d'Orion vient de la mĂŞme racine, que
celui d'Orus, dont il est l'astre. Sa filiation d'un Taureau est simple;
puisqu'il se lève toujours à la suite du Taureau céleste, sous lequel il est
placé. Son influence sur les mers en fit un fils de Neptune; car on appela
astres de Neptune, suivant Théon ceux qui exerçoient leur influence sur les
eaux. Il Ă©toit, ajoute ThĂ©on, singulièrement observĂ© par les navigateurs, Ă
cause de sa position dans l'Hémisphère austral, d'où parteni les tempêtes. Cette
influence, qu'avoit Orion sur les eaux de la mer, et sa position sur le fleuve
Eridan, qui sort de son pied gauche, fit dire, que ce fils de Neptune et du
Taureau marchoit sur les eaux. C'est que nous verrons bientĂ´t, que sa position,
relativement au Scorpion, auquel il est opposé, et qui le fait tous les jours
coucher, fit dire qu'il mourut piqué par le Scorpion de nos constellations (Charles-François
Dupuis, Origine de tous les cultes ou Religion universelle, Volume 10, 1794 -
books.google.fr, James
George Frazer, Fastorum libri sex d'Ovide, 2015 - books.google.fr). Au vers 2 du quatrain, Neptune manque. On lit dans
Eusebe, que ce fameux Saturne (Præp. Ev. I. 4, c. 16, p. 156) des Phéniciens
est aussi appelé Israël; et qu'après sa mort, il passa dans la Planéte de
Saturne, celle qui donne ici son nom Ă Orion, oĂą sont les trois Rois, que le
peuple appelle encore le Bâton de Jacob. C'est cet Israël, qui, dans un
temps de calamité, immola son fils unique, qu'il avoit eu d'une Nymphe du pays,
appelée Anobret (Charles-François
Dupuis, Origine de tous les cultes ou Religion universelle, Volume 10, 1794 -
books.google.fr). Les circonstances de la naissance d'Orion Ă©voquent une
parodie d'accouplement oĂą l'urine de l'homme symbolise le sperme et les
menstrues d'une femme-mère dans une outre faite de peau de bœuf représentent le
ventre féminin. Cette parodie est un essai de rationalisation d'une naissance
venue de la terre (il faut recouvrir l'outre de terre), comme celle de tous les
GĂ©ants. L'histoire d'Orion est aussi le symbole d'une chasse violente, excessive,
qui connaît trop de succès. Se signalant par cette chasse démesurée où il
détruit ce que porte et nourrit la terre - qui pourtant l'a fait naître - Orion
devient la victime de ses trop grandes qualités cynégétiques et des
sollicitations érotiques de la chasse, que ce soient les Pléiades ou Diane
elle-même. Quoi qu'il en soit, il périra de la vengeance de Diane par le fait
d'un scorpion "qui naît des entrailles de la terre comme un poison, venin
solaire, dont la morsure condamne Orion Ă la mort" (Jeanie Carlier in
Dict. des Myth. Flammarion, Paris, 1981, II, 211 b) (Philippe Dain,
Mythographes du Vatican I. Traduction et commentaire. Besançon : Université de
Franche-Comté, 1995 (Annales littéraires de l'Université de Besançon, 579) -
www.persee.fr). Cancer On explique aisément les amours d'Orion pour Diane, quand on sait que Diane est la Lune, qui a son exaltation au Taureau, sous lequel est Orion, et avec lequel il se couche; et son domicile au Cancer, avec lequel Orion se lève (Hygin, 1.3, c. 33.). Il aima la Lune, qui a son exaltation au Taureau, comme il aima les Pleiades, qui sont placées sur ce même Taureau (Charles-François Dupuis, Origine de tous les cultes ou Religion universelle, Volume 10, 1794 - books.google.fr). Grêle et
astrologie Pline l'Ancien précise : «La constellation d'Arcturus ne
se lève presque jamais sans tempête de grêle» (N.H. 2, 106). Le géant Orion
annonçait aussi le mauvais temps par son coucher matinal de novembre. Virgile
l'évoque à plusieurs reprises dans l'Énéide : 1, 535 et suiv.,
«Soudain, surgissant avec les flots, l'orageux (nimbosus) Orion nous a portés sur
des fonds invisibles» ; 4, 52, «tant que la mauvaise saison sévit sur la
mer et Orion pluvieux (aquosus)» ; 7, 719, «quand le farouche (saevus)
Orion s'engloutit dans les houles de l'hiver». De même Horace dans ses Odes :
1, 28, 21 et suiv., «Le Notus (= autan), compagnon
impétueux du déclin d'Orion, m'a englouti sous les ondes illyriennes» ; 3,
27, 17 et suiv., «Tu vois de quelle tempête s'agite le déclin d'Orion» (André
Le Bœuffle, Le ciel des romains, 1989 - books.google.fr). Avant tout, nous devons nous souvenir qu'il y a deux sortes de dommages célestes. Les uns, que nous appelons tempêtes, comprennent les grêles, les ouragans et les autres phénomènes semblables; survenant, on leur donne le nom de force majeure : ils proviennent, comme nous l'avons dit plusieurs fois, de constellations malfaisantes, telles qu'Arcturus, Orion, les Chevreaux. Les autres sont ceux qui se produisent par un ciel calme et dans des nuits sereines, sans qu'on s'en aperçoive, si ce n'est quand ils sont accomplis : généraux et bien différents des précédents, ils sont appelés par les uns rouille (nielle), par les autres brûlures, par d'autres charbon, mais par tous stérilité (Pline, Histoire Naturelle, Licvre XVIII, LXIX 1 - remacle.org). Saturne avec la Lune, augmente le froid durant peu de jours, & souvent il cause la grêle (Jean Baptiste Fayol, L'harmonie céleste, découvrant les dispositions de la nature; ouvrage physique et matematique necessaire, 1672 - books.google.fr). Caper signifie en latin chèvre. Columelle fixe au 3 avant les calendes de mai un lever du
matin de la chèvre, accompagné du souffle de l'auster, et quelquefois de pluie :
au 8, au 7 et au 6 des calendes de juin un lever du matin de la même chèvre,
avec des vents de nord. C'est la veille de ce jour, ou le 9 des calendes que
l'on sacrifiait Ă la fortune publique, et on a vu dans notre article sur la
bonne Déesse, qui n'est autre chose que cette même chèvre, qu'elle était
invoquée pour la prospérité de l'empire; et que sa corne était mise entre les
mains de la fortune chez les Grecs, et dans celles de Sosipolis, génie
tutélaire de certaines villes. Le même auteur marque au 7 des ides de septembre
la fin du toucher du matin du poisson boréal et le lever du soir de la chèvre,
avec indication de tempĂŞte. Il fixe au 5 des calendes d'octobre le lever des
chevreaux, accompagné du souffle du favonius et de l'auster, et quelquefois de
pluie. Il place aux nones d'octobre le coucher du matin du cocher, la vierge
finissant de se coucher. Il marque pour ce jour-lĂ quelquefois de la tempĂŞte.
La veille des nones d'octobre est annoncée par le lever du soir des chevreaux. Il
fixe au 10 des calendes de janvier un coucher du matin de la chèvre, avec
indication de tempĂŞte. C'est au 9 des mĂŞmes calendes qu'il place le solstice
d'hiver, suivant le calcul des Chaldéens. La chèvre se couchait le matin
lorsque Jupiter ou le Dieu-soleil était peint, comme Christ, sous l'emblème
d'un enfant naissant que la chèvre Amalthée était chargée d'allaiter, avec le
capricorne ou Ægipan, fils de la chèvre, frère de lait de Jupiter naissant.
VoilĂ donc encore un fondement Ă la fiction ainsi qu'aux monumens qui
représentent Jupiter naissant monté sur le capricorne de Saturne son père. Car
Saturne y a son domicile. Cette chèvre était censée produire quelquefois la grêle et frapper les vignes de sa funeste influence. Aussi Nonnus lui donne l'épithète de grandinosa. C'est pour détourner ce fléau que les Phliassiens avaient élevé une chèvre de bronze doré dans leur place publique, et qu'ils lui rendaient des hommages. Près de-là était le lieu où Amphiarüs s'enfermait la nuit, et avait les songes d'après lesquels il rendait ses oracles. Amphiarus, comme le cocher, montait un char, et il était représenté dans la même attitude que le cocher d'OEnomaüs, etc. (Charles-François Dupuis, Origine de tous les cultes, Tome 6, 1822 - books.google.fr). Typologie Le report de 2226 sur la date pivot 1549 donne 872. 870, 3 décembre, 1ère heure : la ville de Mayence fut aussi ébranlée par un tremblement de terre. (D. B., t. VII, p. 175 et 235.) 872, 3 décembre,
1ère heure : la terre trembla et Mayence fut renversé. (D. B., t. VII, p.
176 et 236.) (B. B. : Collection des historiens des Gaules commencée par Dom
Bouquet, continuée par Brial (1743 - 1828), Daunou (1761 - 1840) et Naudet
(1743 - 1830)). Cette coïncidence du 3 décembre 870 et 872 me parait
devoir inspirer de la défiance sur la réalité d'un double phénomène dont la
date mensuelle ne se trouve pas, pour chaque fait, dans la Chronique d'Hermann
et dans les Annales de Fulde, auxquelles j'emprunte les deux citations.
Cependant, il est Ă remarquer que les auteurs de ces deux ouvrages Ă©crivaient,
pour ainsi dire, sur les lieux. D'ailleurs, on retrouve la mĂŞme chose dans les
centuries de Magdebourg et dans Lycosthènes, qui seulement cite les années 868
et 870 (Alexis
Perrey, MĂ©moire sur les tremblements de terre dans le bassin du Rhin, MĂ©moires
couronnés et mémoires des savants etrangers, Volume 19, 1847 - books.google.fr). Les annales de l'abbaye de Stavelot annotent l'année 872
comme ayant été marquée par un tremblement de terre et plusieurs autres
calamités (Karel
Lodewijk Torfs, Fastes des calamités publiques, 1862 - archive.org). En 872, les Annales Xantenses signalent «les pluies et les orages violents et la grêle qui a nui au genre humain, autant dans les fruits que dans les édifices» (l'église Saint-Pierre de Worms et l'abbatiale de Lorsch furent touchées par la foudre) (Patrick Boucheron, Jean-Pierre Devroey, La Nature et le roi: Environnement pouvoir et société à l'âge de Charlemagne (740-820), 2019 - books.google.fr). En 872, il tomba
une grèle très-nuisible aux biens de la terre. On ne parle pas de la grosseur
(D. Bouquet). En 882, grosse grêle dont les grains anguleux et inégaux étoient
gros et d'un diamètre qu'embrassoient à peine le pouce et le doigt medius (D.
Bouquet) (Rapport
ou second mémoire sur l'orage à grêle du dimanche 13 juillet 1788, Mémoires de
l'Academie des sciences, 1797 - books.google.fr). Martin Bouquet, plus connu sous le nom de Dom Bouquet,
Ă©tait un religieux et un Ă©rudit français, nĂ© en 1685 Ă Amiens et mort en 1754 Ă
Paris (Rapport ou second
mémoire sur l'orage à grêle du dimanche 13 juillet 1788, Mémoires de l'Academie
des sciences, 1797 - fr.wikipedia.org). La papesse Jeanne : Mayence et Angleterre Le premier chroniqueur qui ait fait mention de la papesse
est Marianus Scotus, qui appartient au onzième siècle,
étant né en 1028 et mort en 1086. Noël Alexandre reconnaît que Scotus commet dans
la chronologie papale de fréquents anachronismes. On ne peut donc s'en
rapporter Ă la date qu'il donne aux faits. C'est cependant sur son exactitude
chronologique que se sont appuyés tous ceux qui n'ont pas voulu admettre l'existence
de la papesse Jeanne. Scotus la place entre Léon IV qui mourut en 855 et Benoît
III qui mourut en 858. La chronologie des papes Ă©tant alors un peu plus
certaine qu'elle ne fut depuis, on a prouvé qu'aucun pape n'avait existé entre
Léon IV et Benoît III. Mais la chronologie de Scotus est reconnue comme très
peu certaine, mĂŞme par Baronius qui recule jusqu'Ă Jean VIII, pape de 872 Ă
décembre 882, l'origine du fait de la papesse Jeanne, et par d'autres écrivains
qui la reculent encore plus loin, comme nous allons le prouver. Baronius place
donc à la fin du neuvième siècle un fait que Scotus place au milieu de ce
siècle. Jean VIII aurait montré une telle faiblesse à l'égard de Photius, qu'on
l'aurait considéré comme une femme, de là l'origine de la fable de la papesse
Jeanne. Mais Baronius n'a pas fait observer que, dans toutes les lettres de
Jean, on remarque une très grande énergie, et qu'il n'a pu se prononcer en
faveur de Photius, sans condamner ouvertement ses prédécesseurs Nicolas Ier et
Adrien II, ce qui n'Ă©tait certes pas un acte de faiblesse. L'explication du
cardinal Baronius (Annal. Eccl. ad ann. 879) est donc
absolument contraire à la vérité historique; elle est même ridicule. Le
cardinal Bellarmin (de Roman. pontif., lib. III, c.
XIV.) ne s'en est pas contenté, et a trouvé l'origine de
la fable de la papesse Jeanne dans une lettre de LĂ©on IX qui ne fut pape qu'en
1049. Ce pape, dans une de ces lettres rapporte qu'une femme avait été
patriarche de Constantinople. On aura voulu, dit-il, en haine de l'Eglise
romaine, lui faire le mĂŞme reproche (Wladimir
GuettĂ©e, Histoire de l'Ă©glise depuis la naissance de N.-S. JĂ©sus-Christ jusqu'Ă
nos jours, Tome 6, 1889 - books.google.fr).  Cesare Baronio (ou Caesar Baronius), né le 31 octobre
1538 Ă Sora, dans la province de Frosinone, dans le Latium, en Italie, et mort
le 30 juin 1607 Ă Rome, est un prĂŞtre italien de l'Oratoire. Proche de Philippe
NĂ©ri, et son successeur Ă la tĂŞte de l'Oratoire, il est historien
ecclésiastique de renom. Nommé Bibliothécaire du Vatican, en 1596, il est créé
cardinal la même année au titre cardinalice de Saints Nérée et Achille (Wladimir Guettée, Histoire
de l'Ă©glise depuis la naissance de N.-S. JĂ©sus-Christ jusqu'Ă nos jours, Tome
6, 1889 - fr.wikipedia.org). Au treizième siècle, une multitude d'écrivains parlent de
Jeanne. Mais, ce qui mérite une attention particulière, c'est ce qu'écrit
MARTINUS POLONUS, de l'Ordre des dominicains, dont les chroniqueurs
contemporains parlent avec éloges. Ce Martinus fut, pendant de longues années,
pénitencier des papes Jean XXI et Nicolas III, puis envoyé par ce dernier en
Pologne, en qualité d'évêque. Donc, si jamais historien fut capable de
connaître parfaitement la vérité, ce dut être sans nul doute Martinus Polonus,
tant à cause de son caractère que de sa haute position à la cour de Rome. C'est
lui qui nous apprend, outre ce que nous savons déjà , «que Jeanne, était née de
parents anglais à Mayence, qu'après avoir été pape deux ans, cinq mois et
quatre jours, elle mourut en travail d'enfant, dans une procession, et fut
enterrée sans honneur au lieu même où elle trépassa. Les souverains pontifes,
ajoute-t-il, ne passèrent plus désormais par cette rue et se rendirent à la
basilique de Latran par une autre voie.» (Emmanouel
Rhoïdes, La papesse Jeanne: roman historique. Précédé d'une étude historique,
accompagné de notes. Ouvrage traduit du grec moderne, 1878 - books.google.fr). Sous le pontificat de Jean VIII, en 882, il y eut une
averse de grêle suivie d'une épidémie qui força l'empereur Charles le Gros et
les Normands Ă faire la paix. Charles donne la fille de son cousin Lothaire II en
mariage à Godfrid qui se convertit (L'abregé
des Annales ecclesiastiqves de l'eminentissime Cardinal Baronivs, Volumes 3 Ă
4, traduit par Pierre Coppin, 1655 - books.google.fr, Stéphane
Lebecq, Les Vikings en Frise : chronique d'un Ă©chec relatif, Les fondations scandinaves
en Occident et les débuts du duché de Normandie, 2005 - books.google.fr, Olivier
Donneau, «Sa Sainteté femelle», ou les réincarnations discrètes du mythe
historiographique de la papesse Jeanne au Refuge huguenot, BULL. SOC. HIST.
PROT. FR.,avril-mai-juin 2007 - orbi.uliege.be). Richard de
Wassebourg, natif de S. Michel en Lorraine, RĂ©gent du CollĂ©ge de la Marche Ă
Paris, & Archidiacre de Verdun ; publia Ă Paris, l'an 1549. en deux volumes in folio, ses Antiquitez de la Gaute Belgique, oĂą il dit que l'An 855. Jean
l'Anglois, natif de Mayence, occupa le siége Papal, par des voies diaboliques :
& que son crime fut manifesté par miracle (Friedrich
Spanheim, Histoire de la papesse Jeanne, traduit par Jacques Lenfant, 1736 -
books.google.fr). 1549 Les érudits réformés prirent le relais des chroniqueurs.
Sous leur plume, Jeanne fut la promotrice de l’odieuse science scolastique et
le premier pape qui porta atteinte au pouvoir temporel. Son règne canoniquement
douteux rompit la chaĂ®ne apostolique qui permettait de relier le pontife Ă
saint Pierre et, au-delà , au Christ même. L’usurpatrice, à la fois débauchée,
travestie, tyrannique et sorcière, résumait à elle seule les dix siècles
chaotiques de l’histoire de la papauté. Agacée par cet usage intempestif, Rome, qui avait
pourtant nourri Jeanne en son sein, décida de renier sa fille illégitime.
S’ensuivit alors un épique combat savant que ponctuèrent les ouvrages d’Onuphre
Panvini, de Pier Paolo Vergerio, de Florimond de Raemond ou de Duplessis
Mornay. Pour les catholiques, la papesse devint un pâle fantôme dont seul
d’extravagants fanatiques pouvaient soutenir l’existence. L’attachement des
dissidents à cette chimère permettait aux défenseurs de la papauté de révoquer
endoute leurs autres arguments. Certains accusèrent même les pseudo-réformés, menteurs
et innovateurs par essence, d’avoir corrompu les manuscrits
et inventé ce conte de toutes pièces. Qu’avaient d’ailleurs à dire là -dessus ces hérétiques, eux qui
soumirent leurs Églises d’Angleterre à une autre papesse, bien réelle celle-là ?
Ce lieu commun de l’apologĂ©tique fut encore employĂ© par les catholiques Ă
la fin du XVIIe siècle (Olivier
Donneau, «Sa Sainteté femelle», ou les réincarnations discrètes du mythe
historiographique de la papesse Jeanne au Refuge huguenot, BULL. SOC. HIST.
PROT. FR.,avril-mai-juin 2007 - orbi.uliege.be). En novembre 1534, l’«Acte de suprématie», voté par le
Parlement, accorde au roi et à ses successeurs le titre de «chef unique et
suprême de l’Église d’Angleterre» c’est à dire qu’il concentre entre ses mains
tous les pouvoirs ecclésiastiques. Le statut du pape est ramené à celui
d’évêque de Rome, sans autorité particulière sur le territoire anglais. La loi
des Six Articles de 1539 met fin aux espoirs des partisans de la RĂ©forme en
réaffirmant les principaux points de la doctrine catholique attaqués par Luther.
A la mort d’Henri VIII, l’Église d’Angleterre n’est pas une Église protestante
mais une Église catholique sans pape (www.museeprotestant.org). Les règnes d'Edouard VI et de Marie, très-courts tous
deux, ne sont qu'une transition entre l'introduction de la RĂ©forme et son
établissement définitif en Angleterre. De l'œuvre de Henri VIII, il ne subsista
que la rupture avec Rome. Sous Edouard VI, les principes de la religion anglicane
furent complètement modifiés et l'essai du rétablissement du catholicisme par
Marie ayant complètement échoué, le protestantisme s'implanta définitivement en
Angleterre sous la reine Elisabeth. [...] Dès le commencement du règne d'Edouard VI, un statut fit
comprendre Ă la nation que des abus fort nombreux s'Ă©taient introduits dans les
matières religieuses, que les cérémonies actuelles du culte, notamment la
communion, ne ressemblaient pas Ă celles de la primitive Eglise. [...] Dans la
seconde année du règne, on s'attacha à établir l'unité de la religion nouvelle.
Comme il s'était introduit une grande variété dans les prières, ordre fut donné
à l'archevêque de Cantorbéry, assisté d'évêques, d'établir des prières
uniformes et des règles précises pour l'administration des sacrements. C'est en 1549 que l’Angleterre reçut son
Prayer-Book, son livre de prières à réciter dans les paroisses et églises
cathédrales. Il était l'œuvre de Cranmer, Pierre Martyr, Bernard Ochin et Mélanchthon.
Les principaux et les plus fervents réformateurs de l'Europe furent appelés
pour «composer un corps de doctrines conformes à l'Ecriture» et «pour ex un
corps de sentiments conformes à la véritable foi des Réformés». Le premier
rudiment considérable du Prayer-Book est de 1545 (Froude, V, 145 et 146). Le
Prayer-Book subit plusieurs changements en 1552, d'autres sous Elisabeth, et
quelques-uns enfin Ă la Restauration (Ernest
Désiré Glasson, Histoire du droit et des institutions en Angleterre, 1882 -
books.google.fr). A la mort d'Edouard VI, son conseiller prépondérant John
Dudley, comte Warwick, duc de Northumberland, voulait mettre la couronne sur la
tête de la jeune Jeanne Grey, bonne protestante. Le père de celle-ci avait été fait duc de Suffolk (Sifort : "si fort" ?)
(Letters and Papers, Foreign and
Domestic, of the Reign of Henry VIII: Preserved in the Public Record Office,
the British Museum, and Elsewhere in England, Volume 4, 1867 - books.google.fr). La première crĂ©ation du titre de duc de Suffolk remonte Ă
1448 pour William de la Pole (1396 - 1480), la deuxième pour Charles Brandon
(1484 - 1545) beau-frère d'Henri VIII, la troisième pour Henry Grey (1517 -
1554) gendre du précédent et père de Jeanne Grey, reine 9 jours et exécutée,
comme son père un peu plus tard, par Marie la Sanglante en 1554 après Warwick
l'année précédente (fr.wikipedia.org
- Duc de Suffolk). L'ordre de succession à la couronne avait été validé par
le Parlement en 1544 : Edouard, Marie et Elisabeth. En 1558, Elizabeth Ière, fille d’Henri VIII et d’Anne
Boleyn, devient reine. Elle a 25 ans. Ses convictions religieuses resteront
toujours floues pour les historiens. Elle refuse Ă la fois le calvinisme et la
primauté pontificale. Elle est portée au pouvoir par le parti protestant et
veut la paix dans son royaume. Elle l’obtiendra par un accord de compromis, le
Settlement, adopté en mai 1559 par le Parlement, voté de justesse par 21 voix
contre 18. L’Église nationale d’Angleterre est «établie» par la volonté du
souverain et du Parlement. L’Église d’Angleterre est une Église nationale, indépendante
à la fois de Rome et de Genève. Elle reste une Église médiévale par son
gouvernement, ses institutions et ses lois, mais devient une Église réformée
par sa doctrine et sa liturgie. C’est pourquoi on appelle souvent
l’anglicanisme : la voie moyenne. Le Settlement comporte deux parties : L’Acte de suprématie reprend celui d’Henri VIII : la
reine est Gouverneur suprême de l’Église. Elle contrôle toutes les activités du
clergé. Elle nomme les dignitaires et peut prendre des décisions disciplinaires
conformes aux lois adoptées par le Parlement. L’Acte d’uniformité concerne la liturgie qui doit être
suivie dans toutes les Ă©glises du royaume. La liturgie retenue est celle du
«Prayer Book» de 1552, modifiée dans un sens plus conservateur dans l’espoir de
rallier ceux qui sont plus proches du catholicisme. En 1563, la doctrine de l’Église d’Angleterre est définie
par un acte du Parlement connu sous le nom des «Trente-Huit Articles» qui
deviendront en 1571 les «Trente-Neuf Articles». Cette doctrine est nettement
protestante, mais il est difficile d’établir si elle est plutôt luthérienne ou
plutĂ´t calviniste. Elle est surtout
anti-papiste et anti-anabaptiste. Si à la fin du règne d’Élisabeth une majorité d’Anglais
se sont ralliés à l’Église établie, des tensions existent entre ceux qui
souhaitent revenir à une célébration plus proche du catholicisme, et ceux qui
souhaitent une célébration plus dépouillée proche du modèle suisse. Ceux qui
veulent poursuivre la réforme de l’Église dans le sens de la doctrine
calviniste seront nommés : «puritains» (www.museeprotestant.org). "tremblement"
: Trembleurs Dès 1530, plusieurs anabaptistes hutterites ou disciples
de Hutter s'étoient retirés en Moravie, où ils
avoient été accueillis par la noblesse, à cause des talens qui les
distinguoient, principalement ceux pour la chirurgie et la culture de la vigne.
Ils demeurèrent tranquilles et se multiplièrent à l'infini dans cette province,
jusque vers le milieu du XVIe siècle, qu'ils furent proscrits et cruellement
chassés, pendant un hiver très-rude, de tous les endroits où ils s'étoient
cachés pour attendre au moins le retour d'une saison un peu plus favorable :
pendant long-temps ils furent l'objet d'une persécution furieuse dans toute la
Moravie et la Hongrie, persécution qui, peu à peu, s'étendit dans toute
l'Europe, et ne laissa échapper qu’un bien petit nombre des anabaptistes
réfugiés primitifs. Ces mêmes sectaires
qui devoient dans la suite, avec d'autres enthousiastes, jouer un grand rĂ´le en
Angleterre, y furent aussi persécutés lors de leur première apparition; en 1549
nommément, il y'en eut plusieurs de brûlés vifs. On finit par les laisser
en paix, ainsi que les trembleurs ou quakers, qu'on peut regarder comme une branche des successeurs immédiats des
anabaptistes anglois (Louis
Joseph Antoine de Potter, L'esprit de l'Eglise, ou Considérations
philosophiques sur l'histoire des conciles, depuis les apĂ´tres jusqu'au grand
schisme entre les Grecs et les Latins: sous l'empire de Charlemagne, Tome 7,
1821 - books.google.fr). Corneille de Berg avait été désigné par Charles-Quint et
imposé au chapitre comme successeur d'Erard. Le règne de ce prince n'offre
aucun trait saillant. A peine fut-il installé que Charles-Quint, qui voulait
perpétuer son influence sur le pays de Liège, l'obligea à recevoir Georges
d'Autriche pour coadjuteur. Le chapitre voyait, encore une fois, son droit
d'élection méconnu par l'empereur, le coadjuteur devant nécessairement
recueillir la succession de l'Ă©vĂŞque en fonctions. Corneille de Berg eut beaucoup de peine Ă sauvegarder la
neutralité liégeoise, dans la lutte entre les ducs de Gueldre et de Juliers, et
dans la guerre que la rivalité de François Ier et de Charles-Quint avait
allumée. L'évêque combattit les hérétiques, dont le nombre allait toujours
croissant, avec le même zèle que son prédécesseur. Il poursuivit particulièrement les anabaptistes qui s'étaient établis
dans les environs de Hasselt et dans le pays de Looz. Il en fit périr un grand
nombre par le feu et par l'eau. Melart a le courage de badiner en parlant
de ces tristes persécutions. Il raconte en ces termes l'expédition contre les
anabaptistes : «Les anabaptistes, qui avoient été deschassé d'Angleterre, s'en vindrent
en la Belgie, s’espandre et disperser en divers cantons, l'evesque entendant
que plusieurs s'estoient fourrez aux environs de de Hasselt et Curenge, fit
remarquer leur traçes façons, vies et actions et les fit saisir par les
baillifs et officiers, qui en firent exécuter et brusler neuf, et noyer dix
femmes, entre ceux-lĂ un nommĂ© Jean Romershoyen estant attachĂ© Ă une potence Ă
point nommé que le bourreau y vouloit mettre les mains, fut au grand
estonnement et craincle des assistants estranglé du diable, qui lui avoit
promis, selon qu'il avoit dit en prison, qu'il ne mourrait pas par les mains
des hommes; c'est bien faire naufrage estant près de la rive.» Georges d'Autriche demanda aux Etats, dès les premiers
jours de son règne (août 1544), de nouvelles mesures contre les luthériens. Il
voulait que la peine de mort, la proscription et la confiscation des biens
fussent prononcées contre eux. Les États refusèrent d'admettre la confiscation,
cette peine accessoire Ă©tant contraire aux lois et aux usages du pays (E.
Gériment, Histoire populaire des Liégeois: depuis les temps les plus reculés
jusqu'a nos jours, 1859 - books.google.fr). Raemond entreprend de démontrer, preuves à l'appui, que
les protestants fondent leurs argumentaires sur des mensonges historiques ou
sur des erreurs d'interprétation. […] Ainsi écrit-il d'abord une Anti-papesse ou erreur populaire de la papesse Jeanne (1588) qui
montre qu'il n'y a jamais eu au IXe siècle cette Papesse Jeanne scandaleuse par
laquelle les protestants prouvent la décadence de l'Église et la rupture de la
succession apostolique ; puis un Antichrist
(1597), par lequel il combat l'interprétation protestante selon laquelle la
papauté comme institution serait l'Antéchrist promis par l'Apocalypse, lecture
qu'il considère comme scandaleuse et d'abord incompatible avec le texte de
l'Apocalypse qui décrit l'Antéchrist comme une «personne» et non comme une
présence maléfique cumulée durant les siècles. Son grand œuvre demeure
cependant L'histoire de la naissance, progrès et décadence de l'hérésie de ce
siècle (1605), complétée d'éditions en éditions achevées par son fils, et
ultérieurement continuée, assez médiocrement, par Claude Malingre pour les
années 1620. Polémique, comme le montre le titre qui célèbre la défaite d'un
ennemi qui vient pourtant d'arracher enfin un statut avec l'Édit de Nantes,
l'ouvrage fournit une mine de renseignements fort
intéressants, en même temps, bien sûr, qu'une apologie du catholicisme.
Car bien que les opinions soient partisanes, la documentation est beaucoup plus
précise, autant que faire se peut à l'époque, qu'on ne l'attendrait d'un
ouvrage qui veut balayer toute la, ou plutôt toutes les, réforme (s) européenne
(s). La diversité et les contradictions des mouvements réformés font partie de ses
arguments forts : aussi ne néglige-t-il aucun terrain et aucune occasion
de montrer comment les luthériens et les calvinistes par exemple
s'entre-pourchassent en Allemagne. Son enquête se déroule sur huit livres, qui
parcourent successivement la prédication luthérienne, le développement des
anabaptistes, les guerres d'Allemagne les hérésies d'Europe centrale, les
forces de la Contre-réforme (en particulier les jésuites et la guerre des
textes), la réforme anglaise, la réforme française, les points controversés
avec les calvinistes (Mathilde
Bernard, Christian Biet, Marie-Madeleine Fragonard, Tragédies et récits de
martyres en France (fin XVIe-début XVIIe siècle), Tome 1, 2009 -
books.google.fr). Acrostiche : LSVT, Elsut "Elsut" et "Eslud" sont des formes
prises par le nom de Hasselt (Over et Neder-Hasselt) (Raoul
comte de Liedekerke, La maison de Gavre et de Liedekerke: Les Rasse, Tome 1,
1961 - books.google.fr). Hasselt est devenu la capitale du comté de Looz au XIIIe
siècle. En 1366, le comté de Looz fut intégré au diocèse de Liège et, sur le
plan politique, à la principauté de Liège. Les princes-évêques de Liège
ajoutent Ă leurs titres celui de comte de Looz. En 1549, c'est Georges
d'Autriche, né en 1505 à Gand et mort le 4 mai 1557 à Liège, fils illégitime de
Maximilien Ier, Ă©vĂŞque de Brixen (Tyrol) en 1525, archevĂŞque de Valence de 1538
à 1544, qui est prince-évêque de Liège ( 1544 à 1557). La contrée campagnarde est désignée au XIIe siècle par le mot Hasluth ou Hasselth. Les étymologistes du XIXe siècle ont proposé une correspondance identitaire avec les mots de sonorité proche Haselût ou Hasaluth, indiquant une coudraie, c'est-à -dire un lieu planté de coudriers ou de noisetiers, l'ancien mot germanique hasel signifiant "noisetier", de même que l'allemand Hasel, l'anglais hazel ou le néerlandais hazelaar (fr.wikipedia.org - Hasselt). Avec son air innocent et bien sage, qui se douterait que
la symbolique du noisetier est celle d'un arbre de débauche, de luxure et de
fécondité. Cela provient probablement d'un certain nombre de caractéristiques
de la noisette qui ont frappé les populations primitives: pleine, enfermée et
défendue par sa coque dans laquelle on l'entend bouger, résultat d'une
gestation mystérieuse pour nos ancêtres, ce petit monde clos ne pouvait que
susciter des rêveries d'intimité. Dans le langage argotique et paillard, LA noisette désigne le clitoris et LES
noisettes les testicules. Et casser les noisettes est une métaphore de
l'acte amoureux. "Années de noisettes, années de bâtards": les filles
s'en vont au bois avec leur galant pour ramasser des noisettes, mais elles ne
peuvent cacher neuf mois plus tard que leur activité n'a pas été uniquement
celle avouée ! d'où l'expression : "Elle a croqué
la noisette !". Jadis, c'Ă©tait avec la baguette du noisetier que les
sorciers pouvaient donner ou priver l'homme de a puissance sexuelle. SĂ©billot
rapporte que, pendant la nuit de Noël, une branche se change en or le temps des
coups de minuit. Celui qui saura la cueillir durant ce court laps de temps aura
alors une véritable baguette magique (www.jardin-et-ecotourisme.fr). En argot, les «oeufs» désignent aussi les testicules. Après bien des conjectures, plus ou moins logiques, plus
ou moins vraisemblables; après des récits plus ou moins certains d'Anastase le
bibliothécaire et du moine Marianus Scotus, de Gemblours Sigebert, de Martin le
Polonais et de Théodoric de Niem, Jean Crespin, réfugié à Genève, en 1548,
rassembla tous les détails relatifs à la papesse Jeanne en corps d'histoire. «Jean
VIII, dit-il, lequel prit le nom de l'Anglois, Ă cause d'un certain Anglois, moine
de Fulde, quant à son office, a été pape, et quant à son sexe était femme.
C'était une Allemande de Mayence, nommée Gilberte, qui, sous la conduite du
moine son amant, et sous des habits d'homme, alla étudier à Athènes. Après la
mort du moine, elle revint Ă Rome. Son Ă©loquence et son savoir lui firent tant d'amis
et tant de partisans, qu'elle fut élue pape après la mort de Léon IV, en 855,
et qu'elle prit le nom de Jean VIII, Louis II, fils de l'empereur Lother, vint
prendre la couronne de ses mains. Mais un cardinal, son chapelain, ayant été
mis dans le secret de son sexe, lui fit un enfant dont elle accouch, en pleine
procession, et elle mourut à la même place, en 857». Voltaire et le
savant critique Bayle ont traité de fable l'histoire de la papesse Jeanne.
Voliaire, parlant une seule fois de cette femme, écrit qu'on «attribua à Jean
VIII le rĂ´le de cette papesse, parce que les Romains disaient qu'il n'avait pas
montré plus de courage qu'une femme contre Photius.» A côté de l'histoire de la
papesse Jeanne se place l'existence d'une chaise percée, sur laquelle on
faisait asseoir, dit-on, le nouveau pape, pour qu'un diacre, appelé diacre
certificateur, pût eu reconnaitre le sexe. Cette chaise, sur laquelle le
pontife nouvellement Ă©lu Ă©tait solennellement assis, avait une raison
symbolique, d'après l'opinion du père Mabillon. «On place, dit-il, le pape sur
cette chaise pour lui rappeler le néant de sa grandeur, en lui appliquant ces
paroles du psaume 112 : Suscitans a terra inopem, et de stercore erigens
pauperem, etc. (relevant le pauvre de la poussière, et l'indigent de son
fumier)». Assurément, rien ne prouve l'existence de la papesse Jeanne, pas plus que l'usage d'une chaise percée «pour vérifier le sexe des nouveaux pontifes.» Mais quand ces faits seraient complétement controuvés, l'origine même de leur invention donnerait une idée des scandales qui affligeaient la ville éternelle (Jean Baptiste Marie Augustin Challamel, Histoire des Papes-inédite-depuis Saint Pierre jusqu'à nos jours, 1861 - books.google.fr). John Dee Quand on parle de la reine Elizabeth, John Dee n’est pas loin : cf. quatrains X, 42 et X, 56 avec leur « Anglicque ». Les noisetiers sont employés par les druides ou par les poètes comme supports d'incantation. L'emploi le plus notable est la gravure sur bois des ogam ou lettres magiques (Jean Chevalier, Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles, Laffont, 1982, p. 675) Le Bâton de Jacob est une autre appellation des Trois Rois
de la ceinture d’Orion. L'utilisation d'incantations et de runes gravées sur bois
a persisté en Islande jusqu'à une époque relativement récente (Claude
Lecouteux, Fantômes et revenants au Moyen Âge, 2009 - books.google.fr). La rune «Haegl» a pour signification première "la
grêle". John Dee était en Belgique en 1549, auprès de William
Pickering (1516 – 1575), l’un des nombreux prétendants de la future reine
Elisabeth, pour lui enseigner les mathématiques (Glyn
Parry, The Arch Conjuror of England: John Dee, 2012 - books.google.fr, www.historyofparliamentonline.org). Dee parle d'Orion Ă l'occasion d'une visite au Zodiaque
de Glastonbury en 1580, croyant y avoir déchiffré le secret de Merlin (Glastonbury:
a Study in Patterns, 1969 - books.google.fr). Bureus
is sometimes compared to the Welsh English magician and philosopher John Dee.
These comparisons are apt and quite profound. Dee created a system of symbolic
magical communication (“Enochian tablets”), had a symbol that summarized his
magical philosophy (the Monas Hieroglyphica), and helped guide his country in a
time when it stepped upon the stage of world history as a great power. Dee is
even said to have coined the term “the British Empire.” (Thomas
Karlsson, Nightside of the Runes: Uthark, Adulruna, and the Gothic Cabbala,
2019 - books.google.fr). Johannes
Thomae Bureus Agrivillensis (Johan Bure) (1568 – 1652) was a Swedish polymath,
antiquarian, mystic, royal librarian, poet, and tutor and adviser of King
Gustavus Adolphus of Sweden. He is a well-known exponent of Gothicism. Bureus
combined his runic and esoteric interests in his own runic system, which he
called the "Adalruna" (en.wikipedia.org -
Johannes Bureus). La crainte ancestrale inspirée par la grêle et les figures des faiseurs de tempêtes étaient bien vivantes encore dans les recueils rassemblés par les ethnographes français à la fin du XIXe siècle. Les «magiciens du temps» y sont tantôt des sorciers, tantôt des prêtres capables de faire tomber la grêle sur les champs de ceux qu'ils voulaient punir grâce à des formules tirées du bréviaire (Patrick Boucheron, Jean-Pierre Devroey, La Nature et le roi : Environnement pouvoir et société à l'âge de Charlemagne (740-820), 2019 - books.google.fr). Cf. quatrain I, 66 - Réévangélisation catholique du Vivarais – 1606. |