L'arsacide Mithridate II

L'arsacide Mithridate II

 

X, 86

 

2240-2241

 

Comme un gryphon viendra le Roy d'Europe

Accompagné de ceux d'Aquilon,

De rouges et blancs conduira grande troupe

Et iront contre le Roy de Babylon.

 

Griffon

 

Le griffon apparaît en Élam à la fin du IVe millénaire av. J.-C. et en Égypte vers -3000, avec un corps de lion, une tête et des ailes d'aigle. Tout au long de l'histoire antique, cette forme première ne cesse d'être nuancée par divers apports iconographiques, notamment dans les cultures mésopotamienne, scythe, perse (griffons achéménides de Persépolis), grecque puis romaine.

 

En Grèce, HĂ©rodote mentionne plusieurs fois brièvement les griffons dans son EnquĂŞte, sans les dĂ©crire. Au livre III, il rapporte une tradition selon laquelle des griffons vivent près des gisements d'or importants situĂ©s au nord de l'Europe ; le peuple des Arimaspes, des hommes qui n'ont qu'un Ĺ“il, doit combattre ces griffons pour leur arracher l'or. HĂ©rodote, dans ce passage, refuse de croire que les Arimaspes n'ont qu'un Ĺ“il et ne se prononce pas explicitement sur les griffons. Au livre IV, il mentionne les griffons dans le mĂŞme rĂ´le lorsqu'il rapporte le voyage qu'AristĂ©as de Proconnèse affirme avoir fait dans le Nord et qu'il rapporte dans son poème Ă©pique, les ArimaspĂ©es (fr.wikipedia.org - Griffon (mythologie)).

 

L'Elam, l'Assyrie, la Babylonie, le Louristan, Ziwiyé, l'Ourartou et les nomades de la Sibérie ont apporté leur contribution à la formation stylistique du griffon iranien. L'apport achéménide est considérable. A l'époque parthe, les griffons iraniens changent d'aspect sous influence principalement grecque. Le griffon de la période sassanide présente des caractéristiques héritées des époques achéménide et parthe, puis, à la suite d'une lente évolution, il atteint sa forme iconographique définitive, que les textes sassanides appellent Senmuru (Fasti Archaeologici, International Association for Classical Archaeology, 1987 - books.google.fr).

 

Les souverains parthes ont aussi recouru au type du griffon, suivant en cela, les modèles hellénistiques et romains. Un groupe de tétradrachmes de Phraates IV (38/7-3/2 av. J.-C.) porte, au droit, le buste du roi, dont le «col» de la cuirasse s'orne d'un petit griffon, pas toujours discernable. Gotarzes (40/1-51 apr. J.-C.) a eu recours à la tête de griffon pour certains revers. Enfin, Osroes (106/7-130 apr. J.-C.) a repris le vieux type du griffon accroupi, pour certains revers de monnaies (Christiane Delplace, Le griffon de l'archaïsme à l'époque impériale: étude iconographique et essai d'interprétation symbolique, 1980 - books.google.fr).

 

Déjà un drachme d'argent représente le buste diadémé de Mithridate II à gauche avec griffon sur le cou (fr.numista.com).

 

By Sasanian times, the Near Eastern and Scythian images of the griffon had apparently transformed the Iranian concept of the Sen. In the early Iranian period the Sen was probably a simple eagle or similar bird (= Old Indic syena; for philological summary, Mayrhofer III, p. 385). On a Parthian seal (Masson, fig. 12), it is still birdlike, but it attacks like a Scythian griffon. The merging of the two probably occurred in the course of the Arsacid period (Christopher J. Brunner, Sasanian Stamp Seals in the Metropolitan Museum of Art, 1978 - books.google.fr).

 

Ă€ l'Ă©poque sassanide, le griffon Ă©tait considĂ©rĂ© comme une crĂ©ature bĂ©nĂ©fique associĂ©e Ă  la fertilitĂ© de la nature. Cet aspect est soulignĂ© par les motifs de palmettes s'ouvrant sur un fruit qui ornent la queue et les organes gĂ©nitaux des griffons. Le faible relief du modele du corps et du plumage sont les indices d'une fabrication sassanide tardive. La pièce a Ă©tĂ© trouvĂ©e dans le trĂ©sor de Novo Bajazet en ArmĂ©nie (Les Perses sassanides: fastes d'un empire oubliĂ©, 224-642 : MusĂ©e Cernuschi, MusĂ©e des arts de l'Asie de la ville de Paris, 15 septembre-30 dĂ©cembre 2006, 2006 - books.google.fr).

 

Roi d'Europe : Doura Europos

 

A Doura-Europos, un relief du temple d'Aphlad, fils d'Adad, montre le dieu debout sur un piédestal porté par deux griffons. [...] Le griffon apparaît en Syrie comme symbole de Némésis qui, d'après Macrobe (Sat. I, 22, 1) n'est autre que la puissance du Soleil (Youssef Hajjar, La triade d'Héliopolis-Baalbek, Tome 1, 2015 - books.google.fr).

 

Le griffon figure dans l'iconographie du dieu solaire, tirant parfois son char, tout comme il tire le char de Némésis. Sur le relief de Doura-Europos, Némésis péplophore, escortée du petit griffon à la roue, accompagne le buste du dieu solaire, ici, Hélios (Christiane Delplace, Le griffon de l'archaïsme à l'époque impériale: étude iconographique et essai d'interprétation symbolique, 1980 - books.google.fr).

 

Europos est une colonie macédonienne fondée vers 300 av. J.-C. par Séleucos Ier, roi (basileus) de l'Asie, depuis l'Anatolie jusqu'à l'Inde, et qui fut un des généraux d'Alexandre le Grand. Cette colonie militaire était à l'origine située sur un emplacement stratégique précédemment occupé par les Assyriens, comme le prouve la découverte d'une tablette dans le temple d'Atargatis. Europos était le nom du village natal de Séleucos Ier en Macédoine. Le terme Doura qui lui a été accolé par la suite signifie forteresse dans les anciennes langues sémitiques.

 

Entre -116 et -110, la ville cesse d'être sous domination grecque et tombe aux mains des Parthes arsacides; elle connaît alors sa plus grande extension. Elle devient une cité cosmopolite où, à la population d'origine grecque, se mêlent des Iraniens et des Sémites. Mais pendant les trois siècles qui vont suivre, de 113 av. J.-C. jusqu'à l'annexion de la Syrie par Rome, Doura Europos ne perd pas ses traits grecs(fr.wikipedia.org - Doura Europos).

 

La rive gauche de l’Euphrate passe aux Parthes entre 122 et 120, tandis que la principautĂ© d’Édesse, qui a pris son essor en 132, est laissĂ©e en place contre une reconnaissance d’allĂ©geance. Puis, avec la prise de Doura-Europos en 113, c’est la rive droite de l’Euphrate jusqu’à la hauteur du Balikh qui est conquise. La fin du IIe siècle est donc une date significative dans l’histoire du Moyen-Euphrate : elle marque la fin de l’unitĂ© de la vallĂ©e, dont la rive gauche septentrionale et le segment mĂ©ridional sortent de l’orbite mĂ©diterranĂ©enne. Quant Ă  la rive droite, elle ne semble plus connaĂ®tre une administration sĂ©leucide directe au dĂ©but du Ier s. av. J.-C. (Justine Gaborit, Chapitre III - Nouvelles perspectives chronologiques et archĂ©ologiques. La vallĂ©e engloutie (volume 1 : synthèse), 2015 - books.openedition.org).

 

Mithridate II Arsace VIII (le Grand) est un roi de Parthie ayant régné de 123 à 88 av. J.-C. C'est sous son règne que l'empire parthe atteint sa plus vaste étendue. La monnaie frappée dans l'empire le représente avec une barbe et avec la couronne parthe étoilée.

 

Il est le premier roi de Parthie à négocier avec Rome en 92 av. J.-C., qui est alors représentée par Lucius Cornelius Sulla, praetor de Cilicie (fr.wikipedia.org - Mithridate II de Parthie).

 

Les Arsacides sont la dynastie des rois parthes ayant régné sur l'Iran pour former l'empire parthe. Fondée en 250 av. J.-C. par Arsace Ier, elle conserve le trône jusqu'en l'an 224 de notre ère, et est remplacée par celle des Sassanides. Le dernier Arsacide qui ait régné sur les Parthes est Artaban V, qui est vaincu par Ardashîr, fils de Papak. Une branche de la dynastie règne également sur l'Arménie jusqu'en 428 (fr.wikipedia.org - Arsacides).

 

Antiochos VIII Philométor («Qui aime sa mère»), puis Callinicos (le «Beau Vainqueur») et Épiphane (l'«Illustre»), dit aussi Grypos («Au nez crochu») ou le Griffon est un roi séleucide qui règne sur la Syrie de 126/125 à 96, seul de 126/125 à 114, puis conjointement avec son frère utérin Antiochos IX de 114 à 96 (fr.wikipedia.org - Antiochos VIII).

 

Entre 114 et 116, l’empereur Trajan occupe une première fois Doura Europos : la IIIe lĂ©gion Cyrenaica Ă©rige un arc triomphal Ă  l'ouest de la Porte de Palmyre. Les Romains reviennent en 165 et assiègent Doura Europos tenue par les Parthes ; ils reviennent de nouveau en 170. Ils vont utiliser la ville comme point de dĂ©part de la conquĂŞte des territoires d'Osroène et comme poste avancĂ© pour des expĂ©ditions contre l'empire des Parthes et leur capitale SĂ©leucie du Tigre en 199. La citĂ© devient par la suite un poste frontière du royaume de Palmyre. L'importance militaire du site se confirme vers 209-216 : la partie nord du site est occupĂ©e par un camp romain (fr.wikipedia.org - Doura Europos).

 

La paix entre Philippe l’Arabe et les Parthes achetée chère par le Romain ne pouvait pas durer... Khosrov II, roi arsacide d'Arménie, s'était déclaré ennemi des Sassanides et ami de Rome; il disparut, sans doute assassiné, vers 252. Son successeur, Tiridate, annonça qu'il entendait suivre la même politique. Il fut contraint à la fuite et se réfugia chez ses protecteurs. Cette politique entraîna une nouvelle guerre, à l'initiative de Sapor Ier, d'abord vers Doura-Europos et Antioche, qui furent prises. On débat encore de savoir s'il mena une ou deux offensives, et quand (253 plutôt que 252, ou 256, ou 253 puis 256). Quoi qu'il en soit, l'armée romaine subit un échec dès 253 à Barbalissos. D'après les Res Gesta Divi Saporis (inscription de Nagsh-i Rustam à 6 km au nord de Persdépolis), Rome y aurait perdu 60.000 hommes, chiffre qui paraît tout à fait excessif. La Syrie, qui n'était plus protégée, fut ravagée par les Iraniens qui s'emparèrent d'Antioche et de Doura-Europos; l'Arménie et la Mésopotamie passèrent sous le contrôle du roi. L'inscription de Nagsh-i Rustam dit qu'ils prirent trente-sept villes en Syrie, en Cilicie et en Cappadoce. Valérien leur reprit Antioche et Doura-Europos l'année suivante. Mais, en 256, les Perses s'installèrent de nouveau dans Doura-Europos et ce ne fut pas pour eux «une victoire sans lendemain» puisque ce poste, certes petit mais bien placé, fut définitivement perdu pour les Romains (Yann Le Bohec, L'armée romaine dans la tourmente. Une nouvelle approche de la crise du IIIe siècle, 2017 - books.google.fr).

 

Le site archéologique de Doura Europos, appelé maintenant Europos-Doura, proche du village de Salhieh, est situé à l'extrême est de la Syrie sur le moyen Euphrate.

 

Vers 256, la ville est prise par les Sassanides dirigés par Shapour Ier qui déporte toute la population. Le site ne sera pas réoccupé par la suite et la ville tombe alors définitivement dans l'oubli : cf. X, 75.

 

Le site renferme de nombreux Ă©difices religieux liĂ©s Ă  diffĂ©rentes religions, ce qui laisse entrevoir une multiplicitĂ© ethnique : GrĂ©co-MacĂ©doniens, Syro-Babyloniens, PalmyrĂ©niens, AramĂ©ens, Romains. On dĂ©nombre quinze temples polythĂ©istes, un mithraeum, une maison chrĂ©tienne (Domus ecclesiae de Doura-Europos) et la synagogue de Doura Europos comportant d'importantes peintures murales datant de 243 et conservĂ©es au musĂ©e de Damas (fr.wikipedia.org - Doura Europos).

 

"ceux de l'Aquilon"

 

Pour Gessner (Mithridate, 1555), "Aquilon" désigne le Nord, et les Scythes tous les peuples installés au Nord (Bernard Colombat, Manfred Peters, Mithridate (1555) de Conrad Gessner, 2009 - books.google.fr).

 

Le XVIe siècle serait bien pauvre en germanistes, sans l'auteur du Mithridate, le Suisse Gessner. Gessner (1516-1565) peut être considéré jusqu'à un certain point comme le créateur de la linguistique comparée. Sa théorie est bien erronée, sans doute, puisque pour lui la langue primitive dont toutes les autres dérivent est l'hébreu. Mais il a deviné toute l'extension de la famille germanique, il revendique pour elle les langues scandinaves, il distingue enfin ses différents dialectes (Victor Basch, Wilhelm Scherer et la philologie allemande, 1889 - books.google.fr).

 

MITHRIDATE VI, roi de Pont, surnommĂ© le Grand, succĂ©da Ă  son père Ă  l'âge de onze ans, 133 ans A. C. Il fut vaincu par PompĂ©e, dans un combat nocturne près de l'Euphrate; il se rĂ©fugia chez les Scythes, et se tua vers l'an 63 A. C. Il Ă©tait fort lettrĂ©, et parlait, dit-on, 22 langues : aussi Gessner et Adelung ont-ils donnĂ© le nom de Mithridate Ă  un cĂ©lèbre ouvrage de linguistique. Le nom de Mithridate a Ă©tĂ© portĂ© par plusieurs rois divers de l'Asie (Louis BarrĂ©, Nouvelle biographie classique, 1845 - books.google.fr).

 

D’origine perse, il se présente comme un roi hellénisé (fr.wikipedia.org - Mithridate VI).

 

Cf. quatrain III, 47.

 

"blancs et rouges" : Scythes

 

Hippocrates (de Aere, Aquis et Locis, §. XLVIII, tom. I, pag. 355 et 356) dit que les Scythes sont rouges Ă  cause du froid, parce que le soleil n'a pas chez eux beaucoup d'activitĂ©. La blancheur, s'enflammant par le froid, devient rouge (Pierre Henri Larcher, Histoire d'HĂ©rodote : Avec des Remarques Historique et Critiques, un essai sur la Chronologie d'HĂ©rodote, et une Table GĂ©ographique, Tome 3, 1802 - books.google.fr).

 

Hypothèse appuyée par "Aquilon".

 

La formation de l'empire parthe depuis la conquête de la Médie en 145 env. av. n.è. sous Mithridate Ier jusqu'à la prise de possession de la Mesopotamie env. 100 av. n.è. sous Mithridate II ne faisait d'abord que renforcer le pouvoir et l'absolutisme des grands conquérants parthes. Leur position vis à vis des grandes familles parthes, ancienne aristocratie de la tribu, s'affermit encore grâce au préstige et aux grandes sommes levées en forme de contributions et de butin sur la population subjuguée. C'est justement ces trésors qui ont permis aux Arsacides d'enrôler des mercenaires Scythes et Grecs, et d'imposer leur volonté irréfutable à leurs redoutables compagnons d'armes, l'aristocratie parthe, qui selon Justin XL 3, 10 leur obéissait metu non pudore (J. Wolski, L'aristocratie parthe, Archaeologia Iranica, 1970 - books.google.fr).

 

Phraatès II est roi des Parthes, fils de Mithridate Ier, et règne de 135 à 128. Phraatès II envisage alors une offensive en Syrie mais il doit se retourner contre les auxiliaires Sakas enfin arrivés mais qui, frustrés de leur solde, ravagent l'est des territoires parthes. Phraatès meurt à la tête de ses troupes à la suite de la défection des soldats grecs capturés pendant la campagne précédente, qui se retournent contre les Parthes au moment décisif de la bataille. Les Sakas sont une branche orientale des peuples scythes. Saka est un nom perse, alors que Scythe est un nom d'origine grecque. À sa mort, son oncle Artaban Ier, père de Mithridate II, lui succède. Artaban meurt d'une blessure au bras, reçue en Bactriane, où il repoussait une nouvelle fois les Sakas ou les Tokhariens (fr.wikipedia.org - Phraatès II).

 

"Babylon"

 

A peine quinze ans après la disparition du grand Mithridate, la puissance parthe forgée par lui était en train de s'effriter. Un second Mithridate saura non seulement arrêter sa ruine, mais portera cette puissance encore plus haut, lui donnera un éclat encore plus grand. Sur le très long règne de Mithridate II, considéré comme le plus important dans l'histoire des rois arsacides, nous ne possédons que des renseignements rares, fragmentaires et souvent contradictoires. Justin, qui demeure une de nos principales sources d'information pour cette époque, l'a confondu avec le sinistre Mithridate III qu'une période de trente ans sépare de Mithridate II, et dont il sera question un peu plus loin. La tâche la plus urgente était de rétablir le pouvoir parthe en Babylonie où l'Arabe Hyspaosines était parvenu à se consolider. Ce ne fut pas chose facile. Mithridate II y mit deux ans, puisque ce n'est qu'en 120 avant Jésus-Christ qu'on vit les monnaies émises par le «roi de Babylone» surfrappées du titre et de l'effigie de Mithridate II. Une guerre de cinq ou six ans contre les barbares de l'est suivit. On en ignore les péripéties, mais on connaît, du moins partiellement, les résultats acquis. Les Sacas furent refoulés vers l'Inde et durent abandonner la Sacastène, cette région de la Drangiane à laquelle ils avaient donné leur nom. Le plus haut dignitaire de la couronne parthe, apparenté à la maison royale, en reçut le gouvernement. Il s'appelait Suréna. Aucune mention d'opérations militaires au cours des années 115-95 avant Jésus-Christ ne nous étant parvenue (Jean Gagé, La montée des Sassanides et l'heure de Palmyre, 1964 - books.google.fr).

 

"blancs et rouges... Babylone"

 

Aux yeux des initiĂ©s c'Ă©tait lĂ  un art symbolique. Les non-initiĂ©s croyaient qu'il s'agissait d'un art profane. Les connaisseurs essayaient de rĂ©aliser d'abord la teinture spirituelle (sabgha), couleur en rapport avec la Lumière immatĂ©rielle d'une part et les TĂ©nèbres physiques de l'autre. [...]. Du temps des Mèdes l'ordre des sept couleurs Ă©tait le suivant : blanc, noir, pourpre, bleu, orangĂ©, argent, or. Mais les Arsacides introduisirent une autre sĂ©rie destinĂ©e Ă  se rĂ©pandre en Islam : noir, santal, rouge, or, blanc, azur, vert. L'ancien ordre qui correspond Ă  la sĂ©rie : Jupiter, Saturne, VĂ©nus, Mars, Mercure, Lune, Soleil est, de plus, attestĂ© par BĂ©rose et Vettius Valens. Le nouvel l'ordre : Saturne, Jupiter, Mars, Soleil, VĂ©nus, Mercure, Lune est celui des jours de la semaine si on les lit de droite Ă  gauche comme le fait l'Orient post-mĂ©dique. Dans l'une et l'autre sĂ©rie, le classement est, Ă  l'origine, une Ă©chelle musicale Ă©tendue Ă  la sociĂ©tĂ© entière, hommes et dieux, si bien qu'on dirait les catĂ©gories mĂŞmes de l'entendement. Les Levantins (Doura Europos et Palmyre) utilisaient entre le Ier siècle avant notre ère et le IVe siècle de notre ère divers autres classements non conformistes qu'il faut regarder comme Ă©sotĂ©riques (Aly MazahĂ©ri, Les trĂ©sors de l'Iran: Mèdes et Perses; trĂ©sors des mages; la renaissance iranienne, 1970 - books.google.fr).

 

Cyrus portait un justaucorps pourpre tissu de blanc à son entrée à Babylone selon Xénophon (Vie de Cyrus, Livre VIII, chapitre 3). De même Darius, à la tête de son armée face à Alexandre le Grand, selon Quinte Curce (Livre III, chapitre 3). Cet auteur se contredit en disant que le diadème de ce même Darius était soit bleu et blanc soit rouge et blanc (Livre VI, chapitre 6), ce que fait remarquer Juste Lipse (fr.wikipedia.org - Quinte-Curce, Giulio Ferrario, Le Costume ancien et moderne, Tome 2, 1827 - books.google.fr).

 

Dans les traditions indo-iraniennes, le blanc, le rouge et le bleu correspondent aux trois catégories du corps social, les prêtres (blanc), les soldats (rouge), les agriculteurs (bleu) (Pierre Briant, Histoire de l'Empire perse de Cyrus à Alexandre, 1996 - books.google.fr).

 

Les Kizilbasj (têtes rouges) est un sobriquet pour les soldats perses au seizième siècle, plus tard un nom pour des sectes Shiites (Actes du XIVe Congrès des études byzantines, Tome 2, 1975 - books.google.fr).

 

Au temps de l'Iran antique, le blanc Ă©tait la couleur des prĂŞtres zoroastriens (Malek Chebel, Dictionnaire des symboles musulmans: Rites, mystique et civilisation, 2013 - books.google.fr).

 

"rouges"

 

Rappelons les termes prĂ©cis dont se sert le pamphlĂ©taire chrĂ©tien, lorsqu'il compose le De mortibus persecutorum dans les premières annĂ©es de la « paix constantinienne » (vers 314) : «Fait prisonnier par les Perses, ValĂ©rien ne perdit pas seulement le pouvoir dont il avait abusĂ© sans mesure, mais aussi la libertĂ© qu'il avait ravie aux autres, et vĂ©cut dans l'esclavage, ignominieusement; car le roi des Perses Sapor, celui-lĂ  mĂŞme qui l'avait capturĂ©, obligeait le Romain Ă  tendre l'Ă©chinĂ© pour lui servir de marche-pied chaque fois qu'il lui prenait fantaisie de monter Ă  cheval ou sur son char. Le pied sur le dos de son captif (sic), le roi lui disait avec un rire outrageant : «VoilĂ  pourtant l'histoire vraie, bien diffĂ©rente assurĂ©ment de celle que les Romains peignent sur les tableaux ou sur les murs ! Ayant ainsi dignement, comme on voit, ornĂ© le triomphe de son adversaire, ValĂ©rien vĂ©cut encore assez pour que le nom romain fĂ»t longuement le jouet et la risĂ©e des Barbares. Ce qui ajouta encore Ă  la cruautĂ© de son châtiment, ce fut d'avoir un fils empereur et personne pour venger une captivitĂ© qui l'avait rĂ©duit Ă  l'esclavage le plus abject : jamais, en effet, on ne pensa Ă  rĂ©clamer son retour. Mais lorsqu'il eut, au milieu de pareil dĂ©shonneur, atteint le terme d'une vie infamante, on lui Ă´ta la peau et on la teignit en rouge (sic) après l'enlèvement des viscères, pour la placer dans un temple des dieux barbares, en commĂ©moration d'une si Ă©crasante victoire. Ce tĂ©moignage, en mettant devant les yeux de nos ambassadeurs (sic) la dĂ©pouille d'un empereur captif auprès des dieux de la Perse, devait avertir les Romains de ne pas se fier aveuglĂ©ment Ă  leurs forces» (trad. J. Moreau) (Jean GagĂ©, Comment Sapor a-t-il "triomphĂ©" de ValĂ©rien ?. In: Syria. Tome 42 fascicule 3-4, 1965 - www.persee.fr).

 

Les Parthes exportaient vers Rome et Constantinople des cuirs teintés en rouge (Antoine Mongez, Mémoire sur les costumes des Perses sous la dynastie des rois Achéménides et celle des successeurs d'Alexandre, 1802 - books.google.fr).

 

Acrostiche : CADE

 

CADE (lat. cadus), s. m. t. archéologique. «Grande urne, grand vaisseau en terre cuite, mesure d'environ mille litres» (Boucoiran) (Frédéric Mistral, Lou tresor dóu Felibrige, ou, Dictionnaire provençal-français, Tome 1, 1878 - books.google.fr).

 

L'huile de cade, d'usage en mĂ©decine vĂ©tĂ©rinaire, "elaion kádou" "huile de poix-rĂ©sine du cade", c. Ă  d. servant Ă  l'appareillage du cadus, de kádos : (vase sĂ©pulcral de la Tombe mystique) (Louis Boutard, Armand Hatinguais, Gnose dorienne (4). Dispositif rituel : autogĂ©nĂ©rateur, 1960 - books.google.fr).

 

Pour la pĂ©riode parthe, le matĂ©riel, et notamment les sarcophages dits «en forme de baignoire» restent des Ă©lĂ©ments de datation sĂ»rs, mais les tombes fouillĂ©es, qui correspondent le plus souvent Ă  des cimetières villageois en sont gĂ©nĂ©ralement dĂ©pourvues. Les amĂ©nagements des tombes et, surtout, les contenants sont pourtant assez divers : jarres emboĂ®tĂ©es fragmentaires ou amphores entières couchĂ©es ou accolĂ©es dites «en coquille de noix», cercueils se cĂ´toient dans le cimetière hellĂ©nistique-parthe de Mari. [...] Ainsi le sarcophage en terre cuite dit «en forme de baignoire» d’époque parthe provenant de Doura-Europos (Justine Gaborit, Chapitre III - Nouvelles perspectives chronologiques et archĂ©ologiques. La vallĂ©e engloutie (volume 1 : synthèse), 2015 - books.openedition.org).

 

Typologie

 

Le report de 2241 sur les dates pivots -120/-113 donne -2481/-2467.

 

Epoque du roi de Babylone Abius (Lenglet Du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'hist. univers., sacrée et proph., ecclésiast. et civile, depuis la création du monde, jusqu'à l'an 1762, 1763 - books.google.fr).

 

Le sixième de ces Rois nommé Abius ou Nabius pouroit être le Dieu Nabo du 46. ch. d'Isaïe. C'étoit selon St. Jerôme une idole des Babyloniens aussi-bien que Bel (M. Michel, Système chronologique sur les trois textes de la Bible, avec l'histoire des anciennes monarchies, expliquée et rétablie, 1733 - books.google.fr).

 

NABO ou NEBO, divinité des Assyriens, des Babyloniens, des Moabites et des anciens Arabes. C'est la planète de Mercure, dit Gésénius. Non-seulement les meilleurs grammairiens expliquent ainsi le mot "nébo", mais c'est aussi sa signification dans l'idiome des Sabéens. Cette planète représente chez les Orientaux le greffier du ciel, chargé d'enregistrer les événements du ciel et de la terre, et qui a de l'analogie avec l'Hermès ou Anubis des Egyptiens; il est aussi figuré comme tel, et c'est pour ce motif qu'on prétend que les Arabes lui sacrifiaient, au quatrième jour de la semaine, un jeune homme exercé dans l'art de l'écriture (François Marie Bertrand, Dictionnaire universel, historique et comparatif de toutes les religions du monde, Tome 26, 1857 - books.google.fr).

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