Sapor Ier X, 86 2240-2241 Comme un gryphon viendra le Roy d'Europe Accompagné de ceux d'Aquilon, De rouges et blancs conduira grande troupe Et iront contre le Roy de Babylon. Griffon Le griffon apparaît en Élam à la fin du IVe millénaire
av. J.-C. et en Égypte vers -3000, avec un corps de lion, une tête et des ailes
d'aigle. Tout au long de l'histoire antique, cette forme première ne cesse
d'être nuancée par divers apports iconographiques, notamment dans les cultures
mésopotamienne, scythe, perse (griffons achéménides de Persépolis), grecque
puis romaine. En Grèce, Hérodote mentionne plusieurs fois brièvement
les griffons dans son Enquête, sans les décrire. Au livre III, il rapporte une
tradition selon laquelle des griffons vivent près des gisements d'or importants
situés au nord de l'Europe ; le peuple des Arimaspes, des hommes qui n'ont
qu'un Ĺ“il, doit combattre ces griffons pour leur arracher l'or. HĂ©rodote, dans
ce passage, refuse de croire que les Arimaspes n'ont qu'un Ĺ“il et ne se
prononce pas explicitement sur les griffons. Au livre IV, il mentionne les
griffons dans le même rôle lorsqu'il rapporte le voyage qu'Aristéas de
Proconnèse affirme avoir fait dans le Nord et qu'il rapporte dans son poème
épique, les Arimaspées (fr.wikipedia.org -
Griffon (mythologie)). À l'époque sassanide, le griffon était considéré comme
une créature bénéfique associée à la fertilité de la nature. Cet aspect est
souligné par les motifs de palmettes s'ouvrant sur un fruit qui ornent la queue
et les organes génitaux des griffons. Le faible relief du modele du corps et du
plumage sont les indices d'une fabrication sassanide tardive. La pièce a été
trouvée dans le trésor de Novo Bajazet en Arménie (Les
Perses sassanides: fastes d'un empire oublié, 224-642 : Musée Cernuschi, Musée
des arts de l'Asie de la ville de Paris, 15 septembre-30 décembre 2006, 2006 -
books.google.fr). Roi d'Europe :
Doura Europos A Doura-Europos, un relief du temple d'Aphlad, fils d'Adad, montre le dieu debout sur un piédestal porté par deux griffons. [...]
Le griffon apparaît en Syrie comme symbole de Némésis qui, d'après Macrobe (Sat. I, 22, 1) n'est autre que la puissance du Soleil
(Youssef Hajjar, La triade d'HĂ©liopolis-Baalbek, Tome 1, 2015
- books.google.fr). Le griffon figure dans l'iconographie du dieu solaire, tirant parfois son char, tout comme il tire le char de Némésis. Sur le relief de Doura-Europos,
Némésis péplophore, escortée du petit griffon à la roue, accompagne le buste du dieu solaire, ici, Hélios
(Christiane Delplace, Le griffon de l'archaïsme à l'époque impériale: étude iconographique et essai d'interprétation symbolique, 1980
- books.google.fr). La paix entre Philippe l’Arabe et les Parthes achetée chère
par le Romain ne pouvait pas durer... Khosrov II, roi arsacide d'Arménie,
s'était déclaré ennemi des Sassanides et ami de Rome; il disparut, sans doute
assassiné, vers 252. Son successeur, Tiridate, annonça qu'il entendait suivre
la même politique. Il fut contraint à la fuite et se réfugia chez ses
protecteurs. Cette politique entraîna une nouvelle guerre, à l'initiative de
Sapor Ier, d'abord vers Doura-Europos et Antioche, qui furent prises. On débat
encore de savoir s'il mena une ou deux offensives, et quand (253 plutĂ´t que
252, ou 256, ou 253 puis 256). Quoi qu'il en soit, l'armée romaine subit un
échec dès 253 à Barbalissos. D'après les Res Gesta Divi Saporis (inscription de
Nagsh-i Rustam à 6 km au nord de Persdépolis), Rome y aurait perdu 60.000
hommes, chiffre qui paraît tout à fait excessif. La Syrie, qui n'était plus
protégée, fut ravagée par les Iraniens qui s'emparèrent d'Antioche et de
Doura-Europos; l'Arménie et la Mésopotamie passèrent sous le contrôle du roi.
L'inscription de Nagsh-i Rustam dit qu'ils prirent trente-sept villes en Syrie,
en Cilicie et en Cappadoce. Valérien leur reprit Antioche et Doura-Europos
l'année suivante. Mais, en 256, les Perses s'installèrent de nouveau dans
Doura-Europos et ce ne fut pas pour eux «une victoire sans lendemain» puisque
ce poste, certes petit mais bien placé, fut définitivement perdu pour les
Romains (Yann
Le Bohec, L'armée romaine dans la tourmente. Une nouvelle approche de la crise
du IIIe siècle, 2017 - books.google.fr). Le site archéologique de Doura Europos, appelé maintenant
Europos-Doura, proche du village de Salhieh, est situé à l'extrême est de la
Syrie sur le moyen Euphrate. Europos est une colonie macédonienne fondée vers 300 av.
J.-C. par SĂ©leucos Ier, roi (basileus) de l'Asie, depuis l'Anatolie jusqu'Ă
l'Inde, et qui fut un des généraux d'Alexandre le Grand. Cette colonie
militaire était à l'origine située sur un emplacement stratégique précédemment
occupé par les Assyriens, comme le prouve la découverte d'une tablette dans le
temple d'Atargatis. Europos Ă©tait le nom du village natal de SĂ©leucos Ier en
Macédoine. Le terme Doura qui lui a été accolé par la suite signifie forteresse
dans les anciennes langues sémitiques. Entre -116 et -110, la ville cesse d'être sous domination grecque et tombe aux mains des Parthes arsacides; elle connaît alors sa plus grande extension. Elle devient une cité cosmopolite
où, à la population d'origine grecque, se mêlent des Iraniens et des Sémites. Mais pendant les trois siècles qui vont suivre, de 113 av. J.-C. jusqu'à l'annexion de la Syrie par Rome, Doura Europos
ne perd pas ses traits grecs(fr.wikipedia.org - Doura
Europos). Antiochos VIII Philométor («Qui aime sa mère»), puis Callinicos (le «Beau Vainqueur») et Épiphane (l'«Illustre»), dit aussi Grypos («Au nez crochu»)
ou le Griffon est un roi séleucide qui règne sur la Syrie de 126/125 à 96, seul de 126/125 à 114, puis conjointement avec son frère utérin Antiochos IX de 114 à 96 (fr.wikipedia.org - Antiochos VIII). Vers 256, la ville est prise par les Sassanides dirigés
par Shapour Ier qui déporte toute la population. Le site ne sera pas réoccupé
par la suite et la ville tombe alors dĂ©finitivement dans l'oubli. Le site renferme de nombreux Ă©difices religieux liĂ©s Ă
différentes religions, ce qui laisse entrevoir une multiplicité ethnique :
Gréco-Macédoniens, Syro-Babyloniens, Palmyréniens, Araméens, Romains. On
dénombre quinze temples polythéistes, un mithraeum, une maison chrétienne
(Domus ecclesiae de Doura-Europos) et la synagogue de Doura Europos comportant
d'importantes peintures murales datant de 243 et conservées au musée de Damas (fr.wikipedia.org - Doura
Europos). "Roi de
Babylon" Entre 114 et 116, l’empereur Trajan occupe une première
fois Doura Europos : la IIIe légion Cyrenaica érige un arc triomphal à l'ouest
de la Porte de Palmyre. Les Romains reviennent en 165 et assiègent Doura
Europos tenue par les Parthes ; ils reviennent de nouveau en 170. Ils vont
utiliser la ville comme point de départ de la conquête des territoires
d'Osroène et comme poste avancé pour des expéditions contre l'empire des
Parthes et leur capitale Séleucie du Tigre en 199. La cité devient par la
suite un poste frontière du royaume de Palmyre. L'importance militaire du site
se confirme vers 209-216 : la partie nord du site est occupée par un camp
romain (fr.wikipedia.org
- Doura Europos). La vie d'Odénat appartient à l'histoire des Arabes ; il
ne sera donc pas hors de propos d'en donner ici un court aperçu. En l'an 248 de
J. C., la dureté de l'administration de Priscus, gouverneur de la Syrie pour
son frère l'empereur Philippe, fit éclater plusieurs révoltes. La colonie
romaine de Palmyre se mit en insurrection ouverte, et se déclara indépendante.
Odénat occupait alors le rang de sénateur dans cette colonie, où il avait eu
auparavant le grade de décurion. Il était en même temps phylarque des Arabes
répandus dans les plaines de la Palmyrène. Aïranès, son père, qui vivait
encore, fut élu ou se constitua prince de Palmyre, et Odénat devint général ou
chef militaire des Palmyréniens. Bientôt après, Airanès mourut, et Odénat prit
le titre de prince de Palmyre vers l'an 252. Il paraît que, pour maintenir son
indépendance, il rechercha d'abord l'appui de la Perse. Il était allié de Sapor
Ier, fils d'Ardchîr, quand ce monarque fit en Syrie l'expédition dans laquelle
il s'empara d'Antioche, en 257. Mais lorsque, sur la nouvelle de l'arrivée en
Orient de l'empereur Valérien avec des forces considérables, Sapor battit en
retraite et se disposa à rentrer dans ses États, Odénat changea de parti, inquiéta
l'armée persane dans sa marche, et lui enleva une portion du butin qu'elle
emportait (Armand
Pierre Caussin de Perceval, Essai sur l'histoire des Arabes avant l'islamisme:
pendant l'époque de Mahomet, et jusqu'à la réduction de toutes les tribus sous
la loi musulmane, Tome 2, 1847 - books.google.fr). Suivant Ibn-Saïd, cité par Ibn-Khaldoun, les Romains, alors maitres de la Syrie et de la Mésopotamie, voulant former entre eux et les Parthes un Etat intermédiaire qui leur servit de barrière pour arrêter les incursions de ces ennemis constants de l'empire, donnèrent à Odheyna, fils de... Samaydà , le premier chef des Arabes de la Syrie dont le nom ait acquis quelque célébrité, la souveraineté de la Syrie orientale et d'une portion de la Mésopotamie, souveraineté, ou plus exactement phylarchie, qu'Odheyna et ses successeurs exercèrent comme alliés et sous le patronage des Romains. D'après le nombre des descendants et successeurs d'Odheyna, dont le dernier était contemporain de Djodhaima, roi des Arabes de l'Irak, il est présumable qu'Odheyna avait dû commencer à régner vers l'an 165 de notre ère, c'est-à -dire au temps de Marc Aurèle, et à l'époque où un traité de paix, conclu entre les Parthes vaincus et les Romains victorieux, pourrait avoir fait passer la Mésopotamie sous la domination de Rome. Odheyna n'existait plus et ses enfants avaient hérité de sa puissance, lorsqu'une peuplade arabe, de race différente, vint, vers l'an 190, s'installer dans les déserts voisins de la Palestine, auprès des Benou-Samaydà . Ces nouveaux arrivés étaient les Benou-Salih ou Salihites, issus de Codhâa, qui avaient émigré du Tihama, à la suite d'hostilités survenues entre les Codhaîtes et la postérité de Nizar. Les auteurs arabes ne mentionnent qu'une ligne de descendants d'Odheyna, les Benou-Odheyná, formée par trois princes qui régnèrent successivement après lui et dont voici les noms : Hassan, fils d'Odheyna, fils de... Samaydà ; Zharib, fils de Hassan ; Amr, fils de Zharib. Amr fit aux Arabes, alliés des Persans et gouvernés par Djodhaima, une guerre dans laquelle il finit par être tué. La mort de cet Amr, correspondant aux dernières années du règne de Djodhaima qui se termina en 268, on peut supposer qu'Amr était né vers l'an 210 ou 215 de notre ère, et, dès lors, rien n'empêche de l'assimiler à l'Odenath qui fut l'époux de Zénobie. Son trisaïeul, Odheyna fils de... Samaydà , en comptant trente années par générations, pouvait donc être né vers l'an 120 ou 125, et avoir été investi du commandement général des Arabes de la Syrie et de la Mésopotamie en 165. Zebba, fille ou femme d'Amr, fils de Zharib, devint, suivant les traditions orientales, une reine puissante. Le personnage de Zebba, dégagé des circonstances fabuleuses rapportées par les légendes arabes, parait offrir une telle ressemblance avec Zénobie, que l'on peut, sans témérité, identifier les deux héroïnes comme le personnage d'Amr avec l'Odenath des historiens grecs et latins (Victor Langlois, Numismatique des Arabes avant l'islamisme, 1859 - books.google.fr). Quand les musulmans arabes entrent, en 633, en
MĂ©sopotamie, en Irak qui Ă©tait sous domination perse des Sassanides depuis plus
de 4 siècles (Assani
Fassassi, Sursaut de l'Afrique qu'on acheve, 1995 - books.google.fr). Odeinat
s'intitulait «rois des rois» qualification que prenaient les rois de Babylone,
parce qu'ils commandaient Ă des rois vassaux. Les anciens rois de Perse de
la race des Arsacides et des Sassanides ont le mĂŞme titre sur les monuments et
les monnaies (Khaled
Assad, Obeid Taha, Bienvenue Ă Palmyre, 1966 - books.google.fr, La
Bible, traduction nouvelle, Tome 11, 1841 - books.google.fr). Roi des rois (akkadien : Sar sarrani ; Vieux
persan : Xsayathiya Xsayathiyânâm ; Persan moyen : sahan sah ;
Persan moderne : Sâhansâh ; Grec : "basileus basileôn";
Arménien : ark'ayits ark'a ; Géorgien : Mepet mepe ; Ge'ez : Negusä Nägäst )
était un titre dominant utilisé principalement par les monarques basés au
Moyen-Orient . Bien que le plus souvent associé à l'Iran (historiquement connu
sous le nom de Perse en Occident ), en particulier aux empires achéménide et
sassanide, le titre a été introduit à l'origine pendant l' empire assyrien
moyen par le roi Tukulti-Ninurta I (règne de 1233 à 1197 avant JC) et a ensuite
été utilisé dans un certain nombre de royaumes et d'empires différents, y
compris la Perse susmentionnée, divers royaumes helléniques, l'Arménie, la
Géorgie et l'Éthiopie. Roi des rois (fr.qaz.wiki - King of Kings). Gallien, qui, en 263, reconnut empereur d'Orient et s'associa Odénat, roi de Palmyre : celui-ci, qui était l'époux de la célèbre Zénobie, régna sur la Syrie, l'Arménie, la Mésopotamie, dont il s'était emparé après la prise de Charres et de Nisibe. Il déclara la guerre à Chapoûr, pénétra, en 265, en Perse, et fit le siége de Ctésiphon (Médâïne), qu'il leva plus tard (Bidlisi, Chèref-Nâmeh, ou, Fastes de la nation kourde, Volume 1, Numéro 1, traduit par François-Bernard Charmoy, 1868 - books.google.fr). "ceux de
l'Aquilon" L'Apocalypse
d'Esdras, connue dans la littérature éthiopienne sous le nom de Premier
livré d'Esdras et dans la littérature latine sous celui de Quatrième livre
d'Esdras, fut composée en grec. La version grecque, aujourd'hui perdue, mais
qui a servi de modèle à toutes les autres, est citée pour la première fois,
d'une manière certaine, par Clément d'Alexandrie, de 150 à 190 ap. J. C. (Stromates,
III, 16), qui nomme Esdras le Prophète. A cette époque, le christianisme était persécuté en
Egypte (XV, 6-10 : il s'agit de la persécution générale ordonnée par
Valérien (257-260) : Babylone n'est autre que Rome et comme cette ville
paraissait menacée d'une ruine prochaine, il est évident qu'il s'agit de
Gallien et des trente tyrans, et plus particulièrement ceux qui s'élevèrent en
Egypte : Macrianus et ses deux fils : Macrianus le jeune et Quiétus (261-262),
puis Emilianus (262-263), Domitianus (268) ; et enfin de 270 Ă 272, de ZĂ©nobie,
reine de Palmyre, pour le compte de son fils Ouaballathos (XV, V, 10 et suiv.).
Les guerres que les peuples se livrent les uns aux autres sont celles des
Romains contre les Goths (253, 255, 258, 259, 260, 266, 269, 270), contre les
Perses (256, 260) et celles d'Odénat contre les Perses jusqu'en 266. Les rois
de l'Orient sont les Sassanides de Perse ; ceux du Sud-Est, les rois de Palmyre
; ceux du Sud, les chefs des Blemmyes, enfin ceux du Sud-Ouest, les chefs
Libyens de la Marmarique qui ne furent vaincus que par Probus. La clef de ce
passage est dans la lufte des Arabes et des Carmoniens, elle est trop détaillée
pour ne pas s'appliquer à des faits réels et récents (XV, 28-33). Les Arabes
représentent Odénat, roi de Palmyre ; les Carmoniens ou Carmaniens sont les
habitants du Kerman, province de Perse, conquise par Ardéchir sur Palâch (René Basset,
Apocalypse d'Esdras, Les apocryphes éthiopiens, 1899 - remacle.org). Odénat, à la tête de ses bandes de Syriens et d'Arabes, avait ravagé la Mésopotamie. Après la défaite de Sapor, il franchit les frontières de la Perse, prit Carrhes et Nisibe, conquit la Mésopotamie et assiégea Ctésiphon. Il revint faire la guerre à Macrien dont il tua le plus jeune fils, Quiétus (262) puis, maître d'Emèse, associé à l'empire en 264 par Gallien, il reprit l'offensive contre les Perses, s'empara de Ctésiphon, et après avoir marché contre les Goths qui ravageaient l'Asie Mineure, il fut assassiné à Emèse, le 23 novembre 266, avec son fils et associé Hérode. L'espion assyrien du verset 33 pourrait être Mœonios, le meurtrier d'Odénat et de son fils, qui du reste ne régna que peu de temps et fut remplacé par Zénobie. Peut-être aussi, et c'est l'opinion de Gutschmid, ce verset 33 fait-il allusion à un fait que nous ignorons. Par le nuage venu de l'Orient et du Nord (XV. 25-37 : "Voici un nuage, venant de l'Orient et du Nord, jusqu'au Midi; son esprit est affreux, plein de colère et de tempête. Voici un nuage, venant de l'Orient et du Nord, jusqu'au Midi; son esprit est affreux, plein de colère et de tempête."), on doit entendre l'invasion des Goths qui, depuis 255, pillaient la Thrace, la Macédoine et l'Achaïe et qui, vaincus par Macrien, général de Gallien, purent se retirer en 262 en emportant tout leur butin. Une autre bande, conduite par Vespra, Veduco et Turvaro, passa le Bosphore en 259, dévasta la Bithynie où elle brûla Nicomédie et Nicée ; l'Asie, où elle détruisit le temple de Diane, la Galatie, la Cappadoce et la Phrygie ; puis, après avoir ruiné Troie, repassa en Thrace par l'Hellespont et de là rentra dans son pays en 262. Les versets 40-45 s'adressent à Rome que le prophète espère voir succomber sous les coups des barbares coalisés ; puis il revient sur les ravages dont l'Asie, où les chrétiens avaient été le plus maltraités sous Valérien et Macrien, sera la victime (René Basset, Apocalypse d'Esdras, Les apocryphes éthiopiens, 1899 - remacle.org).  "blancs et
rouges... Babylone" Tant dans l'habillement des hommes que sur les miniatures, la couleur du turban (blanc, noir, bleu, vert, jaune, rouge, etc.) a son importance. Chaque roi sassanide avait choisi les couleurs de sa tiare, de sa tunique, de ses anaxyrides, de ses bottines, un peu comme sa signature et ne portait aucune autre couleur de sa vie. Celui qui changeait la nuance de ses habits passait pour un caméléon, un menteur. On nous parle de tel vizir qui se faisait couper cent habits à la fois, tous de même tissu et de même couleur; il changeait chaque jour de costume, mais paraissait porter toujours le même. On avait aussi le droit de se teindre la barbe de la couleur recommandée par son conseiller astrologique; il fallait alors s'en tenir à cette couleur et n'en plus changer sous peine de passer pour fou. Aux yeux des initiés c'était là un art symbolique. Les non-initiés croyaient qu'il s'agissait d'un art profane. Les connaisseurs essayaient de réaliser d'abord la teinture spirituelle (sabgha), couleur en rapport avec la Lumière immatérielle d'une part et les Ténèbres physiques de l'autre. [...]. Du temps des Mèdes l'ordre des sept couleurs était le suivant : blanc, noir, pourpre, bleu, orangé, argent, or. Mais les Arsacides introduisirent une autre série destinée à se répandre en Islam : noir, santal, rouge, or, blanc, azur, vert. L'ancien ordre qui correspond à la série : Jupiter, Saturne, Vénus, Mars, Mercure, Lune, Soleil est, de plus, attesté par Bérose et Vettius Valens. Le nouvel l'ordre : Saturne, Jupiter, Mars, Soleil, Vénus, Mercure, Lune est celui des jours de la semaine si on les lit de droite à gauche comme le fait l'Orient post-médique. Dans l'une et l'autre série, le classement est, à l'origine, une échelle musicale étendue à la société entière, hommes et dieux, si bien qu'on dirait les catégories mêmes de l'entendement. Les Levantins (Doura Europos et Palmyre) utilisaient entre le Ier siècle avant notre ère et le IVe siècle de notre ère divers autres classements non conformistes qu'il faut regarder comme ésotériques (Aly Mazahéri, Les trésors de l'Iran: Mèdes et Perses; trésors des mages; la renaissance iranienne, 1970 - books.google.fr). Cyrus portait un justaucorps pourpre tissu de blanc à son entrée à Babylone selon Xénophon (Vie de Cyrus, Livre VIII, chapitre 3). De même Darius, à la tête de son armée face à Alexandre le Grand, selon Quinte Curce (Livre III, chapitre 3). Cet auteur se contredit en disant que le diadème de ce même Darius était soit bleu et blanc soit rouge et blanc (Livre VI, chapitre 6), ce que fait remarquer Juste Lipse (fr.wikipedia.org - Quinte-Curce, Giulio Ferrario, Le Costume ancien et moderne, Tome 2, 1827 - books.google.fr). Dans les traditions indo-iraniennes, le blanc, le rouge et le bleu correspondent aux trois catégories du corps social, les prêtres (blanc), les soldats (rouge), les agriculteurs (bleu) (Pierre Briant, Histoire de l'Empire perse de Cyrus à Alexandre, 1996 - books.google.fr). Les Kizilbasj (têtes rouges) est un sobriquet pour les soldats perses au seizième siècle, plus tard un nom pour des sectes Shiites (Actes du XIVe Congrès des études byzantines, Tome 2, 1975 - books.google.fr). Au temps de l'Iran antique, le blanc était la couleur des prêtres zoroastriens (Malek Chebel, Dictionnaire des symboles musulmans: Rites, mystique et civilisation, 2013 - books.google.fr). Acrostiche : CADE
et rouge "Cadi" : peuple de Phrygie (Gaffiot) ; Ville de
Phrygie Capatienne. Sévère-Alexandre aurait d'abord laissé vendre comme
esclaves les Perses capturés dans sa campagne de 231; la première fois chez les
Romains, note le biographe de la Vita. Mais «les rois des Perses ressentaient
comme une indignité qu'aucun de leurs sujets fût esclave de quelqu'un»; des
rançons furent donc offertes et l'empereur romain en accepta le principe,
faisant, à ce qu'il semble, indemniser les acquéreurs, en principe ceux qui les
avaient directement capturés. [...] Un tel renseignement, perdu dans le fatras d'une des
Vitae les plus «édifiantes», c'est-à -dire les moins sobres, les moins
scrupuleuses d'exactitude de l'Histoire Auguste, ne s'impose pas immĂ©diatement Ă
nous comme authentique. A peu de distance, toutefois, nous lisons une phrase
derrière laquelle il y a quelque fait positif : le prince, montant au
Capitole à son retour victorieux à Rome, y aurait déposé «dans le temple»,
c'est-à -dire dans le sanctuaire du grand Jupiter, «des tuniques perses» :
tunicis Persicis in templo locatis. Étaient-elles prises à des Perses faits prisonniers ?
et à des chefs ? Ou trouvées dans un simple «vestiaire» ? - Peut-être
une page d'Hérodien répond-elle à nos questions; ce bon historien raconte
comment Artaxerxès (c'est normalement le nom qu'il donne dans son texte grec Ă
Ardachir 1er), Sévère-Alexandre venant déjà d'arriver à Antioche pour la
guerre, lui envoya quatre cents Perses de la plus haute stature, couverts d'or
et de vêtements précieux, remarquables par la beauté de leurs chevaux et de leurs
arcs. «Il croyait, dit Hérodien, intimider les Romains par l'aspect menaçant de
ces hommes, par la pompe de leurs costumes...» Et ils se chargent, en effet,
d'une audacieuse commination en transmettant Ă l'empereur romain la
revendication de leur roi sur «toute la Syrie et les provinces d'Asie qui font
face à l'Europe»... «Quand les quatre cents députés, conclut le narrateur,
eurent fait cette sommation, Alexandre ordonna qu'on les saisît tous, et, après
les avoir dépouillés de tout le luxe de leur costume, il les envoya en Phrygie,
leur accordant des villages pour y habiter et des champs pour les cultiver. Le
seul châtiment qu'il leur infligea fut l'exil. Il eût regardé comme un crime,
comme une lâcheté, de priver de la vie des hommes qui ne combattaient pas et
qui ne faisaient qu'annoncer les ordres de leur maître». Il est à craindre que,
là où Sévère-Alexandre croyait, sincèrement peut-être, exercer la noble vertu
de Clementia Augusti, traditionnel complément de sa Virtus impériale, le fils
de Mammaea n'ait gravement offensé les Perses. Ces singuliers «envoyés»,
certes, avaient parlé trop fort; même à supposer leur détention légitime, ils
n'avaient pas été faits prisonniers en combat; pour la même raison, et quelle
que fût la valeur, peut-être hiérarchique, du costume qu'ils arboraient, leurs
«tuniques» ne pouvaient être sans quelque abus traitées en dépouilles de
guerre. [...] Le principal témoignage à discuter, sur le sort que Sapor
fit à son captif impérial, reste une page bien connue de Lactance; carie
déchiffrement des res gestae du roi sassanide, en ses trois versions (parthe,
pehlevi sassanide ou moyen-perse, et grecque), s'il a montré l'orgueil du
vainqueur d'avoir pris lui-mĂŞme son adversaire, n'a point fait avancer la
critique quant au traitement qui suivit : capture de presque toute l'armée
bariolée des Romains (70000 h.?), d'un nombreux état-major (officiers et synklêtikoi
= membres de l'ordre sénatorial), du propre préfet du prétoire, soit! Et
déportation massive en Perside ! [...] Rappelons les termes précis dont se sert le pamphlétaire
chrétien, lorsqu'il compose le De mortibus persecutorum dans les premières
années de la « paix constantinienne » (vers 314) : «Fait prisonnier par
les Perses, Valérien ne perdit pas seulement le pouvoir dont il avait abusé
sans mesure, mais aussi la liberté qu'il avait ravie aux autres, et vécut dans
l'esclavage, ignominieusement; car le roi des Perses Sapor, celui-lĂ mĂŞme qui l'avait
capturé, obligeait le Romain à tendre l'échiné pour lui servir de marche-pied
chaque fois qu'il lui prenait fantaisie de monter Ă cheval ou sur son char. Le
pied sur le dos de son captif (sic), le roi lui disait avec un rire outrageant :
«Voilà pourtant l'histoire vraie, bien
différente assurément de celle que les Romains peignent sur les tableaux ou sur
les murs ! Ayant ainsi dignement, comme on voit, orné le triomphe de son
adversaire, Valérien vécut encore assez pour que le nom romain fût longuement
le jouet et la risée des Barbares. Ce qui ajouta encore à la cruauté de son châtiment,
ce fut d'avoir un fils empereur et personne pour venger une captivité qui
l'avait réduit à l'esclavage le plus abject : jamais, en effet, on ne
pensa à réclamer son retour. Mais lorsqu'il eut, au milieu de pareil
déshonneur, atteint le terme d'une vie infamante, on lui ôta la peau et on la teignit en rouge (sic) après
l'enlèvement des viscères, pour la placer dans un temple des dieux barbares, en
commémoration d'une si écrasante victoire. Ce témoignage, en mettant devant les
yeux de nos ambassadeurs (sic) la dépouille d'un empereur captif auprès des
dieux de la Perse, devait avertir les Romains de ne pas se fier aveuglĂ©ment Ă
leurs forces» (trad. J. Moreau). [...] Ces quatre cents
beaux Perses, ainsi «dépouillés de tout le luxe de leur costume», auraient été
envoyés comme colons... en Phrygie ! La Phrygie est traditionnellement,
dans tout le monde antique, le pays de l'«onolatrie» : un ancien culte de
l'âne (ou de l'onagre ?) y a laissé toutes sortes de traces, depuis le plan
presque positif des rites jusqu'à la légende mythologique (les oreilles du roi
Midas, par exemple) ou, déjà , au thème de «Peau d'âne», c'est-à -dire aux contes
sur les propriétés magiques de la dépouille du rustique animal. A tout le
moins, l'on sut à la cour d'Ardachir et de Sapor que des Perses ainsi capturés
avaient été traités en «Phrygiens», sans doute à la mode phrygienne, tandis que
leurs costumes de parade étaient affichés dans les temples romains comme des
trophées de guerre; on sut, et l'on ne pardonna pas. Relisant maintenant la
page de Lactance, nous ne croyons plus ĂŞtre dupe d'une illusion en identifiant
la «peau teinte en pourpre» exhibée
en un sanctuaire de Perse comme dépouille de Valérien : celui-ci, une fois
prisonnier, dut livrer ses vêtements impériaux et se contenter désormais de
quelque «peau d'âne» quasi-servile (Jean Gagé,
Comment Sapor a-t-il "triomphé" de Valérien ?. In: Syria. Tome 42
fascicule 3-4, 1965 - www.persee.fr). Pomme On pense aussi à l'huile de cade, médicament contre l'eczéma
("rouge") et servant teinter les cheveux blanc, et de lĂ au "syrop de pommes de Sapor". Ce
médicament aurait été inventé pour ou par le roi Sapor Ier, vainqueur de
Valérien. Il est composé de pommes odorantes, sucs de buglose, anis, safran
etc. Ce sont des sirops cholaguogues, flegmagogues et mélanagogues, pour puger
la bile, le flegme ou la mélancolie (Dictionnaire
universel françois et latin, Tome 7, 1771 - books.google.fr). Typlogie Le report de 2241 sur la date pivot 256 donne -1729. Epoque du règne Porus, roi de Babylone, peut-être modèle
du dieu Bel Phégor, ou Péor, dans une vision évémériste (Lenglet
Du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'hist. univers., sacrée et proph.,
ecclésiast. et civile, depuis la création du monde, jusqu'à l'an 1762, 1763 -
books.google.fr, Henri-François
de Vence, La Sainte Bible en latin et en françois, Tome 7, 1749 -
books.google.fr). Antiochus-le-Grand, au IIIe siècle avant l'ère vulgaire,
avait ordonner Ă Zeuxis de transporter en Phrygie et en Lydie, deux mille
familles juives, Ă©tablies Ă Babylone (A.
Wagener, Inscription grecque inédite, Revue de l'Instruction Publique en
Belgique, 1869 - books.google.fr). Cf. quatrain suivant X, 87. |