La guirlande de Julie X, 47 2211-2212 De Bourze ville Ă
la dame Guyrlande, L'on mettra sus par la trahison faicte, Le grand prelat de
Leon par Formande, Faux pellerins
& rauisseurs deffaicte. Julie d’Angennes Jacques Ier d'Angennes, (m.
1562), fils de Charles Ier, seigneur de Rambouillet, Villeneuve, Maintenon, Meslay, La Moutonnière, du Fargis,
favori de François Ier, capitaine des gardes de ce prince et de ses trois
successeurs, qui remplit d'importantes missions en Allemagne, mariĂ© en 1526 Ă
Isabeau Cotereau (m. 1554), héritière de son père, Jean
Cot(t)ereau, financier, intendant des Finances,
chevalier, seigneur par acquisition de Maintenon, Nogent-le-Roi, Montlouet Ă Gallardon... Jacques
d'Angennes mourut en 1562, laissant douze enfants:
neuf fils et trois filles. Nicolas d'Angennes, quatrième
fils de Jacques Ier d'Angennes, seigneur de
Rambouillet, de la Villeneuve, de la Moutonnière, capitaine des gardes de
Charles IX et de Henri III, ambassadeur de Henri III puis d'Henri IV Ă Rome et
en Allemagne, fut aussi gouverneur de Metz et du pays messin, et fut apprécié
de Henri IV. Marié à Julienne dame d'Arquenay (m.
1609), unique fille et héritière de Claude seigneur d'Arquenay,
vidame du Mans. Ils eurent deux enfants, Charles et Madeleine. Julie d'Angennes, dite
l’incomparable Julie (1607-1671), Marquise de Rambouillet et de Pisani, fille
de Charles, et épouse du duc de Montausier. Enterrée à Paris au couvent des
Carmélites. C'est à elle que fut dédiée la Guirlande
de Julie. Tallemant des Réaux (1619 -
1690) est l'auteur du Lys et parle dans ses Historiettes des extravagances
d'une madame de Crapado La Guirlande de
Julie est un cĂ©lèbre manuscrit poĂ©tique français du XVIIe siècle conservĂ© Ă
la Bibliothèque nationale de France. D'environ 1620 à 1645, c'est-à -dire
l'époque de son apogée, le salon de l’hôtel de Rambouillet était le lieu de
rendez-vous de nombreux gens de lettres, poètes et écrivains, aristocrates et
gens célèbres. L’un d’entre eux, Charles de Sainte-Maure,
baron de Salles à l'époque, puis baron de Montausier en 1635, à la mort de son frère
aîné, puis marquis de Montausier en 1644, lorsque la baronnie de Montausier fut
érigée en marquisat, avant de devenir duché-pairie en 1664, tomba amoureux de
Julie d'Angennes, lorsqu'il la vit la première fois
en 1631. Julie d'Angennes, dite « l’incomparable
Julie » et aussi « la divine Julie » ou « Princesse Julie », était la fille de
Charles d'Angennes et de Catherine de Vivonne,
marquis et marquise de Rambouillet. Décidant, pour charmer la jeune femme qui
était l’objet de son admiration et de son culte, de lui offrir un ouvrage
surpassant tout ce qui pouvait se voir alors de plus singulier et de plus
délicat en galanterie, il eut l’idée de demander aux habitués du salon de
Catherine de Vivonne, parmi lesquels les gens de lettres et quelques beaux-esprits
de ses amis Georges de Scudéry, Desmarets de Saint-Sorlin,
Conrart, Chapelain, Racan, Tallemant des Réaux,
Robert Arnauld d'Andilly, père et fils, Isaac Arnauld
de Corbeville, Arnauld de Briottes,
le capitaine Montmor et son cousin, l’abbé Habert,
Colletet, Claude Malleville, Philippe Habert, le
chevalier de Méré, Antoine Godeau, dit le nain de Julie, Pinchesne,
peut-être Pierre Corneille et le marquis de Rambouillet, d’écrire des poésies
où chaque fleur chanterait les louanges de Julie. Il en résulta un des
manuscrits les plus extraordinaires du XVIIe siècle et un des points culminants
de la société des Précieuses. Charles de Sainte-Maure
commença, en 1638, à composer les madrigaux dont l’ensemble devait former tout
un livre Ă la louange de Julie. Lui-mĂŞme en composa seize, Dombes Jean d'Angennes de Poigny, chevalier des ordres du Roi, capitaine de cinquante
hommes d'armes, ambassadeur du roi de Navarre en Savoie et en Allemagne, était
le huitième fils de Jacques d'Angennes, mari
d'Isabeau Cotereau Le Prince de Dombes, Henri de Bourbon duc de Montpensier
(1573 - 1608), avoit dans son armée le Marquis de Coësquen, Jean Bourneuf de Cussé, Jean d'Angennes de Poigny, Roch de Sorbiers des Pruneaux, Jean du Mas de Montmartin, Gouverneur de Vitré, & de la Courbe de Brée, qui s'étant jetté enfuite dans les troupes du Duc de Mercoeur,
en reçut pour recompenfe le grade de Maréchal de camp
Environ ce temps, le prince de Dombes étant à Auray
découvrit une entreprise sur sa personne par une lettre qui fut trouvée sur un
religieux cordelier qui allait et venait souvent de Vannes Ă Auray et de l'un Ă
l'autre, ce qui le fit suspect, et étant fouillé, on lui trouve une lettre de
quelqu'un du parti du duc de Mercœur, par laquelle l'on découvrait l'entreprise
contre ledit prince. La lettre s'adressait au sieur de Rascol,
de Léon, qui était auprès du prince pour le tuer. Ledit sieur de Rascol (qui se nommait Keraldanet;
cette famille , assez puisante
dans l'évêché de Léon, fut éteinte par sa mort) est aussitôt appréhendé, et
soit qu'il fût coupable ou non, il eut la tête tranchée et le moine fut pendu. Cette
même année, si bien me souviens, fut aussi découverte une entreprise sur la
ville de Rennes, de laquelle le seigneur de Crapado
(qui se nommait Angier de Lohéac.
Il était député de la noblesse des états de Bretagne vers le roi lorsqu'il fut
arrêté et jugé par un conseil de guerre. Il avait été chargé de porter au roi
les plaintes de la noblesse contre le prince de Dombes). était
le chef, qui était de rendre la ville au seigneur de Mercœur en saisissant la
porte de Toussaint. Les troupes de l'union s'avançaient vers Rennes par divers
endroits et dans vingt-quatre heures se devait jouer la tragédie, lorsque
quelqu'un découvrit le tout. Le sieur de Crapado est
saisi, mis prisonnier, et la chose étant avérée, il fut trouvé coupable et
comme tel condamné à être traîné sur une claie, à la queue d'un cheval, jusques
au Champ-Jacquet, et là y avoir la tête tranchée, ce qui fut exécuté. Et encore
que l'offense fût grande, néanmoins plusieurs en eurent compassion de voir
traîner un vieillard de quatre-vingts ans, des meilleures familles de France,
et qui même touchait de parenté au seigneur de Dombes, qui assista à sa mort,
auquel il reprocha qu'il le traitait en faquin, quoiqu'il fût son parent, et ne
se plaignait pas tant de mourir que d'être ainsi traîné en chemise, pieds et
tête nus; mais le prince ne s'en émut pas pour toute cette remontrance, aussi
n'était-il qu'un enfant de vingt ans. Ce qui plongea ce seigneur en ce malheur
sur ses vieux jours, ce fut la nécessité, qui est un mal extrême en une
personne de condition : voilĂ cependant la fin de ce brave seigneur. La
condamnation du baron de Crapado, prononcée par un
conseil de guerre, souleva toute la Bretagne d'indignation; lorsque
Henri IV l'apprit, il blâma hautement ce déni de justice "Formande" : la Dombe ? On peut voir "Formande"
comme une déformation de "Formans", rivière
qui coule dans la Dombe et se jette dans la SaĂ´ne Ă
Trévoux, ancienne capitale de la principauté des Dombes. Elle passe à Ars,
célèbre pour son curé Vianney, centre religieux qui attirent
des pèlerins. mais ce ne sont pas ceux-ci dont il
serait question. Le Formans, affluent de la Saône (Ain), figure sous la forme Folmoda, signalée par Quicherat sans indication de provenance, dans une charte du cartulaire d'Ainay d'environ 980 : unum mulnarium quod est super aqua Folmoda volventem (Cart. d'Ainay, publié par Aug. Bernard à la suite du cartulaire de Savigny, n° 181). L's de la forme actuelle du nom du Formans n'a rien d'ancien : la carte de Cassini écrit Froman (sic), et Guigue indique la forme Formoan comme employée au moyen âge (Topogr. hist, du dêp. de l'Ain, Trévoux, 1873) (Antoine Thomas, Les noms de rivières et la déclinaison féminine d'origine germanique. In: Romania, tome 22 n°88, 1893 - www.persee.fr). Léon Au temps de la guirlande de Julie, l'évêque de Saint Pol
de Léon depuis 1613 était René de Rieux de la branche de Sourdéac,
abbĂ© de Daoulas en 1600, disgraciĂ© et dĂ©mis par Richelieu pour son soutien Ă
Marie de Médicis et mourut rétabli dans son diocèse le 8 mars 1651. Son père était René de Rieux, seigneur de Sourdéac en Glénac, frère de Guy
Ier, seigneur de Châteauneuf, et petit-fils du maréchal de Bretagne, qui naquit
en 1558. Il fut élevé parmi les pages de Charles IX et commença à porter les
armes en 1572. Il épousa ensuite Susanne de Saint-Melaine, dame de Bourg-l'Evêque et en eut six enfants énumérés plus loin. En
1586, il reçut de Henri III une compagnie de
chevau-légers, et acquit en 1589 l'île d'Ouessant. Il refusa d’entrer dans la
Ligue et se déclara pour Henri IV qui le nomma gouverneur de Brest, en
survivance de son frère Guy Ier de Châteauneuf, et son Lieutenant général en
Bretagne. A partir de 1591, il fit de Brest le boulevard des royaux, repoussa
les attaques des Ligueurs, défit plusieurs fois les troupes de Mercoeur, dirigea maintes expéditions, et réduisit
plusieurs places sous l’obéissance du Roi (Dom Morice,
Preuves, Tome III, 1551, 1562, 1598, 1635, etc.). En 1592, il est
lieutenant-général dans l'armée du prince de Dombes. Ce fut en reconnaissance
de ces services que le Roi lui conféra, le 3 janvier 1597, le collier de ses
ordres et érigea en Marquisat l’île d’Ouessant. Sourdéac
suivit Henri IV en 1600 à la conquête de la Savoie, et écrivit des Mémoires,
qui depuis ont été égarés. Il perdit sa femme en 1616, et mourut lui-même le 4
décembre 1628, à Assé, dans le Maine. Jean de Rieux, de la branche d'Assérac,
fils de Jean et de Philippe de Saint-Amadour, marquis
d'Assérac, vécut sans alliance. En 1589, il resta
fidèle au Roi, et surprit la ville d'Auray ; en 1590, il fut blessé au siège
d'Hennebont ; en 1591, il se laissa gagner par Mercoeur
; en 1592, il trempa dans un complot qui coûta peu après la vie au baron de Crapado. Il revint au service du roi sur la fin de 1594, et
mourut l’année suivante (Dom Morice, Preuves Tome
III, 1703, 1711, 1728, 1732). L'évêque de Léon de 1563 à 1613, à l'époque de la Ligue,
est Roland de Neufville (né vers 1530, mort à Rennes
le 5 février 1613). Le 12 février 1591, à Nantes, ont donc lieu les premiers
états ligueurs de Bretagne. Roland de Neufville et
Charles du Liscoet y assistent, ce qui prouve qu'Ă
cette date ils sont ligueurs. C'est d'ailleurs à cette occasion que Neufville prête le serment d'Union19. On peut noter que Du Liscoet était président de l'assemblée pour le clergé, et
ce n'est pas la dernière fois qu'il l'est. Cela montre un investissement
certain de cet évêque pour la cause de la Ligue. Cette thèse est étayée par une
lettre en latin datée du 28 mai 1591 écrite au roi catholique (Philippe II
d'Espagne) alors que Du Liscoet séjourne à Nantes
pour les états. Il remercie le roi d'Espagne pour son secours destiné à la
religion "Bourze ville" : Beuzeville ? La succession de Françoise de Pommereuil,
veuve de Jacques d'Angennes (branche de Maintenon),
chevalier, seigneur de Marville, échut à Guy-César de
La Luzerne, marquis de Beuzeville, seigneur du Moulin-Chapel (mort en 1736), Ă
cause de Françoise-Madeleine de Pommereuil, sa femme,
légataire de ladite dame de Marville et cessionnaire
des droits de Henri de Pommereuil,
son père (1696) Moisant, ami de Montausier et de Julie d'Angennes, fréquente les salons de Caen où il côtoie Mademoiselle
de la Luzerne, surnommée Sylvie "Faux
pèlerins" Cependant une trêve de trois mois avait été signée en
1593 entre le roi et les chefs de la Ligue; mais le duc de Mercœur, agissant en
souverain, n'en avait pas moins poursuivi les hostilités. Les Espagnols, qui commençaient à le gêner plus qu'ils ne l'aidaient,
s'étaient, de leur côté, installés en maîtres dans leurs fortifications du
Blavet et de Crozon. D'autre part, les Anglais réclamaient Brest du roi,
pour prix de leurs secours. Enfin, comme aux plus mauvais jours de la guerre
des Montfort, une foule de gentilshommes s'étaient faits brigands sous le nom
de Ligueurs, et ravageaient la basse Bretagne Ă la tĂŞte de leurs bandes
mercenaires; - tandis que les paysans, las de faire en vain, nuit et jour, des
pèlerinages pour la paix à Notre-Dame de Bon-Secours et
à toutes les Notre-Dame des huit évêchés, - soulevés à la fin pour la défense
de leurs chaumières et de leurs moissons, se ruaient tout à la fois sur les
deux partis, égorgeant d'une main les ligueurs et de l'autre les royalistes. Tel était l'état de la Bretagne et surtout de la Cornouaille Puisqu'il est question d'Espagnols en Bretagne, notons la
vogue du roman picaresque en France au XVIIème siècle. Chapelain (1595 - 1674), qui participe à la guirlande de
Julie, traduisit, de l'espagnol en français, la Vie de Guzman d'Alfarache, roman de Mathéo Aleman, employé sous Philippe II
à la cour des Comptes de Madrid Le chemin d'épreuves que suit le vil personnage livresque
radicalement non sanctifié (et fondamentalement nomade) du picaro, dont le type
s'affirme dans la littérature narrative espagnole au cap du XVIIe siècle, reste
toujours pénible et inachevé, parcouru dans la pauvreté, donnant lieu à de
nombreuses avanies et humiliations. Escroc du pèlerinage à l'occasion, le
picaro souffre sur de mauvaises routes qui sont bien souvent celles-lĂ mĂŞmes
qu'empruntent les pèlerins authentiques. Toutefois ses voies paraissent
imprévisibles et aléatoires, étant choisies au gré de rencontres et autres
bonnes ou mauvaises opportunités Avec le Lazarillo de Tormes, un
autre roman picaresque célèbre - Guzman de Alfarache
de Mateo Aleman - a également connu en France un grand succès. Les motifs du
voyage, des rencontres de grand chemin, l'importance accordée aux conditions
matérielles de la vie sont les éléments principaux du genre picaresque qui
seront repris dans les romans français. Le Page disgracié de Tristan l'Hermite
(1643) et surtout L'Histoire comique de Francion de
Charles Sorel (1623-1633) s'inspirent du roman picaresque espagnol aussi bien
dans le choix des motifs et des épisodes, que dans leur composition narration
pseudo-autobiographique, pour employer la terminologie de Genette). La mode du picaresque dure au XVIIIe siècle, l'exemple le plus célèbre
de l'influence espagnole est L'Histoire de Gil Blas
de Santillane (1715-1735) de Lesage. Outre son inspiration picaresque, l'œuvre
est également marquée par la situation sociale : le cadre espagnol choisi par
Lesage cache la réalité française contemporaine. Comme tant d'autres romans du
siècle des Lumières, L'Histoire de Gil Blas présente
l'ascension sociale du héros qui raconte sa vie depuis ses premiers contacts
avec le monde jusqu'à sa vieillesse Jansénisme Le jansénisme s'inspire de saint Augustin. Jansénius
appellera son traité l'Augustinus qui sera publié en
1641 en France. Mathilde de Garlande, parfois dite aussi Mahaut de Garlande, morte le 16 mars 1224, dame de Verneuil (Eure), est une femme de la grande noblesse, proche des familles royales française et anglaise. Elle fonde en 1204 un prieuré qui deviendra l'abbaye de Port-Royal des Champs futur haut lieu du jansénisme français (fr.wikipedia.org - Mathilde de Garlande). La démarche de la confession intime, mode de discours
personnel auquel recourt le picaro, appelle immanquablement la référence au
modèle augustinien. Il est remarquable que saint Augustin, tout entier dĂ©cidĂ© Ă
encourager le cheminement pénible mais droit et rémunérateur des marcheurs en
Christ, n'évoque lapidairement l'autre itinéraire torve (celui de l'insuccès,
de la chute dans le piège victorieux) que pour le récuser et le dénoncer. C'est
donc en adoptant un parti inverse que le roman picaresque alemanien,
bien loin de l'éluder, s'attarde tout au contraire à exposer un tel itinéraire
d'erreurs et de déchéance ! Tout se passe comme si cette démarche discursive
explorant «de l'intérieur» la voie empruntée par le picaro correspondait à une
contre-expérience morale et littéraire: partant des mêmes prémisses et du même
souci du Salut, le choix alemanien obéirait au
dessein d'illustrer, par contre-hypothèse, le contre-résultat navrant auquel
aurait conduit le scénario d'échec (si rapidement envisagé par saint Augustin),
dans le pire des cas oĂą il y aurait effectivement parcours sur la mauvaise
route, si les conditions rassurantes du salut chrétien n'étaient
(provisoirement !) pas remplies La sélection s'étend loin au-delà du groupe restreint des
Solitaires: on trouve dans le Recueil
des auteurs aussi différents que Segrais, l'abbé Jacques Testu
de Belleval, Des Barreaux, l'abbé Jacques Cassagne, l'abbé Cotin, Malleville,
et même Pierre Patrix; les Messieurs ont jugé
nécessaire d'ajouter un avertissement aux poèmes de ce dernier [...]. Bien
qu'on en reste ici Ă des supputations, ce choix composite trahit peut-ĂŞtre la
place prise in extremis par Arnauld d'Andilly dans
la réalisation du Recueil. Beaucoup des auteurs représentés, nés aux alentours
du début du siècle, ont fait partie du cercle de Conrart et de la première
Académie; ce sont souvent les mêmes qui fréquentèrent jadis l'hôtel de
Rambouillet et participèrent à la Guirlande de Julie; on trouve ainsi des vers
de Gombauld, Habert de Cerisy, Claude de l'Estoile et Conrart, poètes que d'Andilly
avait dĂ» croiser jadis Ă de nombreuses reprises. Le charme Louis XIII qui se
dégage de tant de pages de l'anthologie devait donner, dès l'époque de sa
publication, un aspect un peu désuet à certaines parties de l'ouvrage. Le
lecteur du Recueil rencontre également des noms beaucoup plus inattendus dans
une œuvre émanant de Port-Royal, comme ces tirades enflammées de Corneille et
de Racine : quatre ans seulement après le Traité de la Comédie, on
s'étonne de trouver ici les grandes scènes de Polyeucte et d'Andromaque. Racine
aurait-il lui-même participé au choix des pièces ? C'est ce que laisse entendre
Brienne dans ses Mémoires, et cela expliquerait la présence de ces morceaux
choisis de son théâtre ; sa collaboration a longtemps paru improbable aux
chercheurs parce qu'on le croyait brouillé à cette
époque avec ses anciens maîtres, mais une découverte récente de Jean Mesnard tend à montrer que les liens n'ont jamais été
complètement rompus, malgré les «excommunications sur excommunications » reçues
par le jeune dramaturge. Le document exhumé par le critique peut fort bien
dater de l'époque du Recueil et rendre vraisemblable la contribution de Racine
à l'anthologie. Nous n'avons pas nommé tous les auteurs: il faudrait encore
citer, entre autres, Charles Beys, Jean de Lingendes,
ou le marquis de Beuzeville Autre Bourze L’abbé Amable de Bourzeis (plus loin «Bourzes») (1606-1672), membre de l’Académie française,
janséniste, rédigea plusieurs des œuvres de Richelieu, selon Pellisson ; il
était l’un des éditeurs, à titre posthume, du traité antiprotestant du cardinal
intitulé La Méthode la plus facile et assurée de convertir ceux qui sont
séparés de l’Église [1651] et en avait assuré la mise en forme ; voir le
Dictionnaire des journalistes (1600-1789) Amable de Bourzeis,
nĂ© le 6 avril 1606 Ă Volvic (Puy-de-DĂ´me) et mort le 2 aoĂ»t 1672 Ă Paris, Ă
l'âge de 66 ans, est un homme d'Église, homme de lettres et théologien
français, fils de Jean-Charles de Bourzeis, seigneur
de la Ribbe. S'étant fait connaître par ses écrits
jansénistes, il se rétracte lors de la publication de la bulle d'Innocent X,
Cum occasione, en 1653, et signe le formulaire
d'Alexandre VII en 1661 Bourzeis était un proche de
Chapelain qui avait été au cœur de la «querelle des Suppositi»
lors de laquelle il avait défendu la pure comédie de l'Arioste contre les
méandres ambigus de la comédie espagnole, pour laquelle Julie d'Angennes, la fille de la marquise de Rambouillet, avait
exprimé sa préférence Charles d'Angennes, marquis de
Rambouillet, mari de Catherine de Vivonne et père de
la divine Julie, duchesse de Montausier, avait été ambassadeur de France en
Espagne Le mot Burges (burzes, burgues) existe bien en
ancien espagnol, mais le mot n'est plus attesté dans la Péninsule dès la
première moitié du XVe siècle. Toutes les attestations datant du XVIe et du
XVIIe siècle proviennent d'auteursÂ
«flamencos» et espagnols ayant résidé dans les Pays-Bas ou ayant des
contacts avec ces régions. Dans l'espagnol péninsulaire le lexéme
ne réapparaît qu'au début du XVIIIe
siècle, comme emprunt direct au français de France suite à l'avènement des
Bourbons. Nous renvoyons au témoignage du Diccionario
de Autoridades : « Burges : El vecino
o natural de alguna villa o
ciudad. Es voz tomada y de poco tiempo aca introducida del francés Bourgeois, que significa esto mismo (...)» (T. 1.
1726) On trouve le mot "burzeis"
dans une charte dans les Chroniques de Saint-Martial de Limoges, comme maison
basse (?) : "unam
domum qualem alius burzeis de illa villa" "ville" Le père de Bourzeis ne portait
pas de particule et était bourgeois de Riom. Emmené à Rome à l'âge de 17 ans
par le P. Arnoulx, son parent, qui fut depuis
confesseur de Louis XIII, il fit la traduction en vers grecs du poème de partu Virginis, du pape Urbain
VIII, qui lui mérita un prieuré en
Bretagne Chapelain admire les Suppositi
de l'Arioste, et Voiture leur reproche obscénités et fautes de goût. Aussitôt,
Conrart Arnauld, Chavaroche prennent le parti de
Chapelain et, naturellement, Julie et Pisani défendent l'opinion de Voiture. Voiture fut
presque le premier bourgeois qui s'introduisit dans la haute société; on a
des lettres de lui Ă Julie d'Angennes. Naturellement
fat, il voulut baiser le bras de Julie, de laquelle
il fut vivement repoussé Tallemant des Réaux était aussi
bourgeois, mauvaise langue, dans les pittoresques récits qu'il nous a laissés,
ne s'est jamais départi de la reconnaissance qu'il
devait à la famille de Rambouillet pour son accueil bienveillant "ravisseurs" : enlèvements Le 14 mars 1589 Rennes est livrée à Mercœur, mais reprise
par les royaux le 5 avril. Les hostilités commencent ouvertement et bientôt ce
ne sont partout que « volleries, bruslements.
violences, prises et enlèvements d'hommes. » Les habitations des royalistes sont particulièrement
menacées. Mercœur se venge. La maison de la Chesnardière,
près Fougères, au président Harpin de Marigné, l'un
des auteurs de la reprise de Rennes, est pillée, et Mercœur en donne la
jouissance au capitaine Marin qui commande à Fougères. Henri III ne voit plus qu'un parti à prendre : s'allier
au roi de Navarre. Il révoque en même temps son beau-frère et le destitue de
ses fonctions de gouverneur le 18 avril 1589. Cinq jours plus tĂ´t le Parlement
de Rennes avait mis Mercœur hors-la-loi. Devenu sujet rebelle il franchit le
Rubicon et se jette dans la guerre. Mercoeur procède à des
enlèvements : le comte de Soissons qui s'évade en juin ; le premier président
au parlement de Bretagne Faucon de Ris en mars 1589 ; le marquis de la Roche. Le duc de Mercœur rentra en triomphe à Nantes, amenant
lui-même Soissons prisonnier, et il le fit enfermer au château, où le prince
alla rejoindre le marquis de la Roche et Faucon de Ris Acrostiche : DL LF LF : laudibilis foemina (Abréviations tirées du «Dictionnaire des Abréviations latines et italiennes» de A.Capelli - www.arretetonchar.fr). Haec femina laudabilis et honorata meritis, ut sanctis pollet moribus, triumphat sic cum angelis (Cette femme digne de louange et chargée de mérites, à cause de sa sainte vie, triomphe avec les anges) (Répertoire grégorien, Hymnus, Haec femina laudabilis - gregorien.info). Hec femina laudabilis meritisque honorabilis Rictrudis egregia divina providentia pervenit in Galliam (Rictrude, cette femme digne de louanges et honorable par ses mérites, choisie par la divine providence, arriva en Gaule) (RICTRUDIS ms. Valenciennes, BM 516, XIIe siècle, Répons Hec femina, Verset Preclaris orta - www.opera-lille.fr). Ie dy cecy d'autant que feu Monsieur de Poigny des les quatre & cinq ; ans (ie le puis ainsi asseurer) donna de grandes esperances de la vertu , qui depuis parut en luy : Ce que i'atribüe premierement à la noble & vertueuse famille , dont il estoit issu, attendu que laudabilis vena seruat originem, & fideliter posteris tradit, quae in se gloriosa transmissione promeruit. Or il n'y a celuy qui ne sache qu'elle est la maison d'Angennes qu'auiour-d'huy nous appellons de Ramboüillet, & combien elle a produict à la France de vertueux Seigneurs & braues Capitaines, qui pour leur prouesse & fidelité se sont acquis aux armes & aux conseils des Rois, vne gloire qui sera pour iamais victoriese le sur la mort & le temps (Claude de Morenne, Oraisons funebres et tombeaux: dedié a Monsieur de Villeroy secretaire d'Estat, auecques les cantiques, quatrains, & autres poëmes, tant françois que latins du mesme autheur, 1605 - books.google.fr, Claude-Pierre Goujet, Bibliothèque françoise ou Histoire de la littérature françoise, Tome 14, 1752 - books.google.fr). Jean d'Angennes, hérita de 500 arpents de bois au-dessus de l'étang de la Villeneuve, de Besnières, d'Orcemont, de 50 arpents à la Droue, et, en 1592, de Grenonvilliers, Grange-Colombe et le Pâtis; mais, par un échange, il devint châtelain de Poigny et fut la tige des marquis de Poigny. [...] Jean d'Angennes, le huitième fils de Jacques Ier d'Angennes, fondateur du marquisat de Poigny, mourut en 1593. Il avait eu un rôle dans les affaires publiques comme ambassadeur auprès du pape (1585); auprès de Charles-Emmanuel, duc de Savoie (1588); puis en Allemagne. En revenant de Savoie vers Henri III, les Ligueurs l'arrêtèrent à Lyon. Il avait épousé Madeleine Thierry, dame de Boisoreau et de Pont-Royant (J. Maillard, Histoire de Rambouillet, de son château et des lieux remarquables de sa forêt, 1891 - books.google.fr). GARLANDE. Or, à deux fasces de gueules. La plupart des membres de cette famille portent un lion sur leur écu (Sceaux, n° 2259 à 2269). Seul, Guillaume de Garlande porte sur son sceau en 1212 un parti semé de fleurs de lis et de deux fasces. En 1204, Philippe-Auguste cédant à Amicie de Leicestre, comtesse de Montfort, la châtellenie de St-Léger en Iveline, se réserve l'hommage du fief de Guill. de Garlande, qui doit etre Poigny [ou Auffargis] dont l'hommage était porté directement au roi. – 1230. Marie de Garlande possédait un fief à Sénicourt (Mémoires, Volume 5, Société archéologique de Rambouillet, 1881 - books.google.fr). Poigny et Auffargis sont à proximité de Rambouillet. DL : De Libello (Denis I Godefroy, Auctores latinae linguae in unum redacti corpus, 1585 - books.google.fr). Un libellus est un cahier ou un carnet ou un petit livre (Jacques Chomarat, Mots et croyances: Présences du latin, II, 1995 - books.google.fr). Cf. Gaffiot. Rien ne représente mieux les goûts de l'hôtel de Rambouillet que la célèbre Guirlande de Julie présentée à Mlle de Rambouillet le premier janvier 1641 par le duc de Montausier, qu'elle épousa plus tard. C'était un cahier en vélin d'une centaine de feuillets, contenant, un par feuillet, vingt-neuf fleurs peintes et soixante et un madrigaux, adressés à Julie par autant de fleurs qui célèbrent ses vertus et ses charmes, les sentiments qu'elle inspire, le désespoir que causent ses froideurs, tout ce que peut, en un mot, inspirer à des poètes de salon, plus ou moins en veine, le désir ou l'obligation de plaire à une femme universellement admirée et aimée (Delphine Duval, Petite histoire de la littérature française depuis les origines jusqu'à nos jours, 1892 - books.google.fr, G. Bourassa, L'hôtel de Rambouillet, Revue Canadienne, Volume 33, 1897 - books.google.fr). La Ligue et le genre picaresque Les mauvaises défenses de la ville de Bar sur Seine comme du château et la division en deux partis rivaux d'un grand nombre expliquent sans aucun doute les différentes prises et reprises que connut la ville au cours des guerres de la Ligue et dont se lamentait Jacques Carorguy . Passant alternativement du parti ligueur au parti royal, chaque gouverneur chercha, à sa manière, à renforcer les défenses de la ville et du château, inadaptées à ce type de guerre. Mais ces travaux étaient coûteux et pesaient terriblement sur les populations du comté. Le témoignage de Jacques Carorguy est important encore en ce sens. Il nous laisse entrevoir comment une petite ville pouvait réagir face aux entreprises ennemies, dans un style d'écriture varié, pouvant se laisser aller à de douloureuses complaintes, mais égaillant ailleurs le texte de passages ironiques sinon satiriques, ou de récits véritablement picaresques, tel celui de la prise du château par le sieur de Praslin, le 30 avril 1591 (Jacky Provence, Recueil des choses les plus mémorables advenues dans le royaume de France (1582-1595) par Jacques Carorguy : Édition du manuscrit 2426 de la Médiathèque de l'Agglomération Troyenne, 2011 - books.google.fr). Les œuvres espagnoles, au XVIe siècle, se répandaient dans toute l'Europe. Il est difficile de trouver un assemblage de plus grands noms et de plus grandes choses. C'était le spectacle offert à la France d'une civilisation dans son complet développement : la grandeur littéraire se joignait à la grandeur politique; les circonstances devaient déterminer peu à peu l'introduction de l'influence espagnole sur la littérature française. Il faut remarquer que, bien avant le commencement du XVIIe siècle, il y avait eu quelques ouvrages traduits. La captivité de François Ier avait produit ce mouvement; l'esprit chevaleresque de sa cour s'était plu aux récits romanesques d'Amadis de Gaule. Ce poème avait été déjà traduit en 1540. Plus tard, en 1560, on put connaître en France Lazarille de Tormès, roman picaresque d'Hurtado de Mendoza. Ce fut la ligue surtout qui développa la prépondérance politique de l'Espagne en France, et prépara son influence littéraire ; par la ligue s'opéra ce mélange des deux peuples, où le plus faible en apparence vainquit le plus fort. «C'est l'Espagne, dit justement M. de Puibusque (Histoire comparée des littératures espagnole et française), qui va présider les états-généraux dans la personne de ses ambassadeurs ; le duc de Feria, don Diego d'Ibarra et Mendoza prennent place sur les plus hauts sièges, et leurs gardes veillent aux portes. Mayenne, qui se flatte d'être l'allié de Philippe, n'en est que le lieutenant; le conseil souverain des seize ne représente qu'une junte provinciale... De quelque côté que l'on tourne les yeux, sur les remparts et dans les rues de Paris, on n'aperçoit que des Français espagnolisés. Le langage, le costume, les mœurs, tout a changé en même temps.» Des prêtres prêchèrent même, en langue espagnole, pour la sainte union : la satire Ménippée a laissé le tableau railleur de tous ces envahissemens ; elle est elle-même la preuve, cependant, de l'heureuse résistance que devait opposer l'esprit français au pouvoir étranger. L'avènement d'Henri IV, qui était un si rude échec à l'ambition de Philippe II, n'écarta pas l'influence espagnole, mais il la repoussa, pour ainsi dire, du domaine politique. Ce rôle de domination qu'avait usurpé la Péninsule était fini ; Henri IV préparait Richelieu, qui devait abattre la maison d'Autriche (CH. de MA., Critique littéraire) (Revue de Paris, 1844 - books.google.fr). Typologie Le report de 2212 sur la date pivot 1641 donne 1070. La maison d'Angennes eut pour berceau la terre de son nom, située en Normandie, dans la paroisse de Brezolles, au pays de Thimerais (Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, Tome 23, 1866 - books.google.fr). L'existence dès le onzième siècle d'un château à Angennes semble attestée par la présence comme témoin de plusieurs chartes d'un certain Gaultier d'Angennes (vers 1070) auquel semblent avoir succédé Rainier puis Gilebert d'Angennes au cours de la première moitié du siècle suivant (Raphaël Pinault, Rambouillet : de la grande à la petite histoire, 1990 - books.google.fr). Le premier seigneur connu de Brezolles fut Ingulphe Ribaud qui fonda l'église primitive et mourut vers 1050. Son fils Albert lui succéda de 1050 à 1072 et donna l'église aux moines de l'abbaye de Saint-Père de Chartres. En 1070, les moines construisirent l'étang sur des terres qu'ils achetèrent au chevalier Gauthier d'Angennes (fr.wikipedia.org - Brezolles). |