La guirlande de Julie ou Alphonse IX de Léon X, 47 2211-2212 De Bourze ville à
la dame Guyrlande, L'on mettra sus par la trahison faicte, Le grand prelat de
Leon par Formande, Faux pellerins
& rauisseurs deffaicte. Julie d’Angennes Jacques Ier d'Angennes, (m.
1562), fils de Charles Ier, seigneur de Rambouillet, Villeneuve, Maintenon, Meslay, La Moutonnière, du Fargis,
favori de François Ier, capitaine des gardes de ce prince et de ses trois
successeurs, qui remplit d'importantes missions en Allemagne, marié en 1526 à
Isabeau Cotereau (m. 1554), héritière de son père, Jean
Cot(t)ereau, financier, intendant des Finances,
chevalier, seigneur par acquisition de Maintenon, Nogent-le-Roi, Montlouet à Gallardon... Jacques
d'Angennes mourut en 1562, laissant douze enfants:
neuf fils et trois filles. Nicolas d'Angennes, quatrième
fils de Jacques Ier d'Angennes, seigneur de
Rambouillet, de la Villeneuve, de la Moutonnière, capitaine des gardes de
Charles IX et de Henri III, ambassadeur de Henri III puis d'Henri IV à Rome et
en Allemagne, fut aussi gouverneur de Metz et du pays messin, et fut apprécié
de Henri IV. Marié à Julienne dame d'Arquenay (m.
1609), unique fille et héritière de Claude seigneur d'Arquenay,
vidame du Mans. Ils eurent deux enfants, Charles et Madeleine. Julie d'Angennes, dite
l’incomparable Julie (1607-1671), Marquise de Rambouillet et de Pisani, fille
de Charles, et épouse du duc de Montausier. Enterrée à Paris au couvent des
Carmélites. C'est à elle que fut dédiée la Guirlande
de Julie. Tallemant des Réaux (1619 -
1690) est l'auteur du Lys et parle dans ses Historiettes des extravagances
d'une madame de Crapado La Guirlande de
Julie est un célèbre manuscrit poétique français du XVIIe siècle conservé à
la Bibliothèque nationale de France. D'environ 1620 à 1645, c'est-à-dire
l'époque de son apogée, le salon de l’hôtel de Rambouillet était le lieu de
rendez-vous de nombreux gens de lettres, poètes et écrivains, aristocrates et
gens célèbres. L’un d’entre eux, Charles de Sainte-Maure,
baron de Salles à l'époque, puis baron de Montausier en 1635, à la mort de son frère
aîné, puis marquis de Montausier en 1644, lorsque la baronnie de Montausier fut
érigée en marquisat, avant de devenir duché-pairie en 1664, tomba amoureux de
Julie d'Angennes, lorsqu'il la vit la première fois
en 1631. Julie d'Angennes, dite « l’incomparable
Julie » et aussi « la divine Julie » ou « Princesse Julie », était la fille de
Charles d'Angennes et de Catherine de Vivonne,
marquis et marquise de Rambouillet. Décidant, pour charmer la jeune femme qui
était l’objet de son admiration et de son culte, de lui offrir un ouvrage
surpassant tout ce qui pouvait se voir alors de plus singulier et de plus
délicat en galanterie, il eut l’idée de demander aux habitués du salon de
Catherine de Vivonne, parmi lesquels les gens de lettres et quelques beaux-esprits
de ses amis Georges de Scudéry, Desmarets de Saint-Sorlin,
Conrart, Chapelain, Racan, Tallemant des Réaux,
Robert Arnauld d'Andilly, père et fils, Isaac Arnauld
de Corbeville, Arnauld de Briottes,
le capitaine Montmor et son cousin, l’abbé Habert,
Colletet, Claude Malleville, Philippe Habert, le
chevalier de Méré, Antoine Godeau, dit le nain de Julie, Pinchesne,
peut-être Pierre Corneille et le marquis de Rambouillet, d’écrire des poésies
où chaque fleur chanterait les louanges de Julie. Il en résulta un des
manuscrits les plus extraordinaires du XVIIe siècle et un des points culminants
de la société des Précieuses. Charles de Sainte-Maure
commença, en 1638, à composer les madrigaux dont l’ensemble devait former tout
un livre à la louange de Julie. Lui-même en composa seize, Dombes Jean d'Angennes de Poigny, chevalier des ordres du Roi, capitaine de cinquante
hommes d'armes, ambassadeur du roi de Navarre en Savoie et en Allemagne, était
le huitième fils de Jacques d'Angennes, mari
d'Isabeau Cotereau Le Prince de Dombes, Henri de Bourbon duc de Montpensier
(1573 - 1608), avoit dans son armée le Marquis de Coësquen, Jean Bourneuf de Cussé, Jean d'Angennes de Poigny, Roch de Sorbiers des Pruneaux, Jean du Mas de Montmartin, Gouverneur de Vitré, & de la Courbe de Brée, qui s'étant jetté enfuite dans les troupes du Duc de Mercoeur,
en reçut pour recompenfe le grade de Maréchal de camp
Environ ce temps, le prince de Dombes étant à Auray
découvrit une entreprise sur sa personne par une lettre qui fut trouvée sur un
religieux cordelier qui allait et venait souvent de Vannes à Auray et de l'un à
l'autre, ce qui le fit suspect, et étant fouillé, on lui trouve une lettre de
quelqu'un du parti du duc de Mercœur, par laquelle l'on découvrait l'entreprise
contre ledit prince. La lettre s'adressait au sieur de Rascol,
de Léon, qui était auprès du prince pour le tuer. Ledit sieur de Rascol (qui se nommait Keraldanet;
cette famille , assez puisante
dans l'évêché de Léon, fut éteinte par sa mort) est aussitôt appréhendé, et
soit qu'il fût coupable ou non, il eut la tête tranchée et le moine fut pendu. Cette
même année, si bien me souviens, fut aussi découverte une entreprise sur la
ville de Rennes, de laquelle le seigneur de Crapado
(qui se nommait Angier de Lohéac.
Il était député de la noblesse des états de Bretagne vers le roi lorsqu'il fut
arrêté et jugé par un conseil de guerre. Il avait été chargé de porter au roi
les plaintes de la noblesse contre le prince de Dombes). était
le chef, qui était de rendre la ville au seigneur de Mercœur en saisissant la
porte de Toussaint. Les troupes de l'union s'avançaient vers Rennes par divers
endroits et dans vingt-quatre heures se devait jouer la tragédie, lorsque
quelqu'un découvrit le tout. Le sieur de Crapado est
saisi, mis prisonnier, et la chose étant avérée, il fut trouvé coupable et
comme tel condamné à être traîné sur une claie, à la queue d'un cheval, jusques
au Champ-Jacquet, et là y avoir la tête tranchée, ce qui fut exécuté. Et encore
que l'offense fût grande, néanmoins plusieurs en eurent compassion de voir
traîner un vieillard de quatre-vingts ans, des meilleures familles de France,
et qui même touchait de parenté au seigneur de Dombes, qui assista à sa mort,
auquel il reprocha qu'il le traitait en faquin, quoiqu'il fût son parent, et ne
se plaignait pas tant de mourir que d'être ainsi traîné en chemise, pieds et
tête nus; mais le prince ne s'en émut pas pour toute cette remontrance, aussi
n'était-il qu'un enfant de vingt ans. Ce qui plongea ce seigneur en ce malheur
sur ses vieux jours, ce fut la nécessité, qui est un mal extrême en une
personne de condition : voilà cependant la fin de ce brave seigneur. La
condamnation du baron de Crapado, prononcée par un
conseil de guerre, souleva toute la Bretagne d'indignation; lorsque
Henri IV l'apprit, il blâma hautement ce déni de justice "Formande" : la Dombe ? On peut voir "Formande"
comme une déformation de "Formans", rivière
qui coule dans la Dombe et se jette dans la Saône à
Trévoux, ancienne capitale de la principauté des Dombes. Elle passe à Ars,
célèbre pour son curé Vianney, centre religieux qui attirent
des pèlerins. mais ce ne sont pas ceux-ci dont il
serait question. Le Formans, affluent de la Saône (Ain), figure sous la forme Folmoda, signalée par Quicherat sans indication de provenance, dans une charte du cartulaire d'Ainay d'environ 980 : unum mulnarium quod est super aqua Folmoda volventem (Cart. d'Ainay, publié par Aug. Bernard à la suite du cartulaire de Savigny, n° 181). L's de la forme actuelle du nom du Formans n'a rien d'ancien : la carte de Cassini écrit Froman (sic), et Guigue indique la forme Formoan comme employée au moyen âge (Topogr. hist, du dêp. de l'Ain, Trévoux, 1873) (Antoine Thomas, Les noms de rivières et la déclinaison féminine d'origine germanique. In: Romania, tome 22 n°88, 1893 - www.persee.fr). Léon Au temps de la guirlande de Julie, l'évêque de Saint Pol
de Léon depuis 1613 était René de Rieux de la branche de Sourdéac,
abbé de Daoulas en 1600, disgracié et démis par Richelieu pour son soutien à
Marie de Médicis et mourut rétabli dans son diocèse le 8 mars 1651. Son père était René de Rieux, seigneur de Sourdéac en Glénac, frère de Guy
Ier, seigneur de Châteauneuf, et petit-fils du maréchal de Bretagne, qui naquit
en 1558. Il fut élevé parmi les pages de Charles IX et commença à porter les
armes en 1572. Il épousa ensuite Susanne de Saint-Melaine, dame de Bourg-l'Evêque et en eut six enfants énumérés plus loin. En
1586, il reçut de Henri III une compagnie de
chevau-légers, et acquit en 1589 l'île d'Ouessant. Il refusa d’entrer dans la
Ligue et se déclara pour Henri IV qui le nomma gouverneur de Brest, en
survivance de son frère Guy Ier de Châteauneuf, et son Lieutenant général en
Bretagne. A partir de 1591, il fit de Brest le boulevard des royaux, repoussa
les attaques des Ligueurs, défit plusieurs fois les troupes de Mercoeur, dirigea maintes expéditions, et réduisit
plusieurs places sous l’obéissance du Roi (Dom Morice,
Preuves, Tome III, 1551, 1562, 1598, 1635, etc.). En 1592, il est
lieutenant-général dans l'armée du prince de Dombes. Ce fut en reconnaissance
de ces services que le Roi lui conféra, le 3 janvier 1597, le collier de ses
ordres et érigea en Marquisat l’île d’Ouessant. Sourdéac
suivit Henri IV en 1600 à la conquête de la Savoie, et écrivit des Mémoires,
qui depuis ont été égarés. Il perdit sa femme en 1616, et mourut lui-même le 4
décembre 1628, à Assé, dans le Maine. Jean de Rieux, de la branche d'Assérac,
fils de Jean et de Philippe de Saint-Amadour, marquis
d'Assérac, vécut sans alliance. En 1589, il resta
fidèle au Roi, et surprit la ville d'Auray ; en 1590, il fut blessé au siège
d'Hennebont ; en 1591, il se laissa gagner par Mercoeur
; en 1592, il trempa dans un complot qui coûta peu après la vie au baron de Crapado. Il revint au service du roi sur la fin de 1594, et
mourut l’année suivante (Dom Morice, Preuves Tome
III, 1703, 1711, 1728, 1732). L'évêque de Léon de 1563 à 1613, à l'époque de la Ligue,
est Roland de Neufville (né vers 1530, mort à Rennes
le 5 février 1613). Le 12 février 1591, à Nantes, ont donc lieu les premiers
états ligueurs de Bretagne. Roland de Neufville et
Charles du Liscoet y assistent, ce qui prouve qu'à
cette date ils sont ligueurs. C'est d'ailleurs à cette occasion que Neufville prête le serment d'Union19. On peut noter que Du Liscoet était président de l'assemblée pour le clergé, et
ce n'est pas la dernière fois qu'il l'est. Cela montre un investissement
certain de cet évêque pour la cause de la Ligue. Cette thèse est étayée par une
lettre en latin datée du 28 mai 1591 écrite au roi catholique (Philippe II
d'Espagne) alors que Du Liscoet séjourne à Nantes
pour les états. Il remercie le roi d'Espagne pour son secours destiné à la
religion "Bourze ville" : Beuzeville ? La succession de Françoise de Pommereuil,
veuve de Jacques d'Angennes (branche de Maintenon),
chevalier, seigneur de Marville, échut à Guy-César de
La Luzerne, marquis de Beuzeville, seigneur du Moulin-Chapel (mort en 1736), à
cause de Françoise-Madeleine de Pommereuil, sa femme,
légataire de ladite dame de Marville et cessionnaire
des droits de Henri de Pommereuil,
son père (1696) Moisant, ami de Montausier et de Julie d'Angennes, fréquente les salons de Caen où il côtoie Mademoiselle
de la Luzerne, surnommée Sylvie "Faux
pèlerins" Cependant une trêve de trois mois avait été signée en
1593 entre le roi et les chefs de la Ligue; mais le duc de Mercœur, agissant en
souverain, n'en avait pas moins poursuivi les hostilités. Les Espagnols, qui commençaient à le gêner plus qu'ils ne l'aidaient,
s'étaient, de leur côté, installés en maîtres dans leurs fortifications du
Blavet et de Crozon. D'autre part, les Anglais réclamaient Brest du roi,
pour prix de leurs secours. Enfin, comme aux plus mauvais jours de la guerre
des Montfort, une foule de gentilshommes s'étaient faits brigands sous le nom
de Ligueurs, et ravageaient la basse Bretagne à la tête de leurs bandes
mercenaires; - tandis que les paysans, las de faire en vain, nuit et jour, des
pèlerinages pour la paix à Notre-Dame de Bon-Secours et
à toutes les Notre-Dame des huit évêchés, - soulevés à la fin pour la défense
de leurs chaumières et de leurs moissons, se ruaient tout à la fois sur les
deux partis, égorgeant d'une main les ligueurs et de l'autre les royalistes. Tel était l'état de la Bretagne et surtout de la Cornouaille Puisqu'il est question d'Espagnols en Bretagne, notons la
vogue du roman picaresque en France au XVIIème siècle. Chapelain (1595 - 1674), qui participe à la guirlande de
Julie, traduisit, de l'espagnol en français, la Vie de Guzman d'Alfarache, roman de Mathéo Aleman, employé sous Philippe II
à la cour des Comptes de Madrid Le chemin d'épreuves que suit le vil personnage livresque
radicalement non sanctifié (et fondamentalement nomade) du picaro, dont le type
s'affirme dans la littérature narrative espagnole au cap du XVIIe siècle, reste
toujours pénible et inachevé, parcouru dans la pauvreté, donnant lieu à de
nombreuses avanies et humiliations. Escroc du pèlerinage à l'occasion, le
picaro souffre sur de mauvaises routes qui sont bien souvent celles-là mêmes
qu'empruntent les pèlerins authentiques. Toutefois ses voies paraissent
imprévisibles et aléatoires, étant choisies au gré de rencontres et autres
bonnes ou mauvaises opportunités Avec le Lazarillo de Tormes, un
autre roman picaresque célèbre - Guzman de Alfarache
de Mateo Aleman - a également connu en France un grand succès. Les motifs du
voyage, des rencontres de grand chemin, l'importance accordée aux conditions
matérielles de la vie sont les éléments principaux du genre picaresque qui
seront repris dans les romans français. Le Page disgracié de Tristan l'Hermite
(1643) et surtout L'Histoire comique de Francion de
Charles Sorel (1623-1633) s'inspirent du roman picaresque espagnol aussi bien
dans le choix des motifs et des épisodes, que dans leur composition narration
pseudo-autobiographique, pour employer la terminologie de Genette). La mode du picaresque dure au XVIIIe siècle, l'exemple le plus célèbre
de l'influence espagnole est L'Histoire de Gil Blas
de Santillane (1715-1735) de Lesage. Outre son inspiration picaresque, l'œuvre
est également marquée par la situation sociale : le cadre espagnol choisi par
Lesage cache la réalité française contemporaine. Comme tant d'autres romans du
siècle des Lumières, L'Histoire de Gil Blas présente
l'ascension sociale du héros qui raconte sa vie depuis ses premiers contacts
avec le monde jusqu'à sa vieillesse Jansénisme Le jansénisme s'inspire de saint Augustin. Jansénius
appellera son traité l'Augustinus qui sera publié en
1641 en France. Mathilde de Garlande, parfois dite aussi Mahaut de Garlande, morte le 16 mars 1224, dame de Verneuil (Eure), est une femme de la grande noblesse, proche des familles royales française et anglaise. Elle fonde en 1204 un prieuré qui deviendra l'abbaye de Port-Royal des Champs futur haut lieu du jansénisme français (fr.wikipedia.org - Mathilde de Garlande). La démarche de la confession intime, mode de discours
personnel auquel recourt le picaro, appelle immanquablement la référence au
modèle augustinien. Il est remarquable que saint Augustin, tout entier décidé à
encourager le cheminement pénible mais droit et rémunérateur des marcheurs en
Christ, n'évoque lapidairement l'autre itinéraire torve (celui de l'insuccès,
de la chute dans le piège victorieux) que pour le récuser et le dénoncer. C'est
donc en adoptant un parti inverse que le roman picaresque alemanien,
bien loin de l'éluder, s'attarde tout au contraire à exposer un tel itinéraire
d'erreurs et de déchéance ! Tout se passe comme si cette démarche discursive
explorant «de l'intérieur» la voie empruntée par le picaro correspondait à une
contre-expérience morale et littéraire: partant des mêmes prémisses et du même
souci du Salut, le choix alemanien obéirait au
dessein d'illustrer, par contre-hypothèse, le contre-résultat navrant auquel
aurait conduit le scénario d'échec (si rapidement envisagé par saint Augustin),
dans le pire des cas où il y aurait effectivement parcours sur la mauvaise
route, si les conditions rassurantes du salut chrétien n'étaient
(provisoirement !) pas remplies La sélection s'étend loin au-delà du groupe restreint des
Solitaires: on trouve dans le Recueil
des auteurs aussi différents que Segrais, l'abbé Jacques Testu
de Belleval, Des Barreaux, l'abbé Jacques Cassagne, l'abbé Cotin, Malleville,
et même Pierre Patrix; les Messieurs ont jugé
nécessaire d'ajouter un avertissement aux poèmes de ce dernier [...]. Bien
qu'on en reste ici à des supputations, ce choix composite trahit peut-être la
place prise in extremis par Arnauld d'Andilly dans
la réalisation du Recueil. Beaucoup des auteurs représentés, nés aux alentours
du début du siècle, ont fait partie du cercle de Conrart et de la première
Académie; ce sont souvent les mêmes qui fréquentèrent jadis l'hôtel de
Rambouillet et participèrent à la Guirlande de Julie; on trouve ainsi des vers
de Gombauld, Habert de Cerisy, Claude de l'Estoile et Conrart, poètes que d'Andilly
avait dû croiser jadis à de nombreuses reprises. Le charme Louis XIII qui se
dégage de tant de pages de l'anthologie devait donner, dès l'époque de sa
publication, un aspect un peu désuet à certaines parties de l'ouvrage. Le
lecteur du Recueil rencontre également des noms beaucoup plus inattendus dans
une œuvre émanant de Port-Royal, comme ces tirades enflammées de Corneille et
de Racine : quatre ans seulement après le Traité de la Comédie, on
s'étonne de trouver ici les grandes scènes de Polyeucte et d'Andromaque. Racine
aurait-il lui-même participé au choix des pièces ? C'est ce que laisse entendre
Brienne dans ses Mémoires, et cela expliquerait la présence de ces morceaux
choisis de son théâtre ; sa collaboration a longtemps paru improbable aux
chercheurs parce qu'on le croyait brouillé à cette
époque avec ses anciens maîtres, mais une découverte récente de Jean Mesnard tend à montrer que les liens n'ont jamais été
complètement rompus, malgré les «excommunications sur excommunications » reçues
par le jeune dramaturge. Le document exhumé par le critique peut fort bien
dater de l'époque du Recueil et rendre vraisemblable la contribution de Racine
à l'anthologie. Nous n'avons pas nommé tous les auteurs: il faudrait encore
citer, entre autres, Charles Beys, Jean de Lingendes,
ou le marquis de Beuzeville Autre Bourze L’abbé Amable de Bourzeis (plus loin «Bourzes») (1606-1672), membre de l’Académie française,
janséniste, rédigea plusieurs des œuvres de Richelieu, selon Pellisson ; il
était l’un des éditeurs, à titre posthume, du traité antiprotestant du cardinal
intitulé La Méthode la plus facile et assurée de convertir ceux qui sont
séparés de l’Église [1651] et en avait assuré la mise en forme ; voir le
Dictionnaire des journalistes (1600-1789) Amable de Bourzeis,
né le 6 avril 1606 à Volvic (Puy-de-Dôme) et mort le 2 août 1672 à Paris, à
l'âge de 66 ans, est un homme d'Église, homme de lettres et théologien
français, fils de Jean-Charles de Bourzeis, seigneur
de la Ribbe. S'étant fait connaître par ses écrits
jansénistes, il se rétracte lors de la publication de la bulle d'Innocent X,
Cum occasione, en 1653, et signe le formulaire
d'Alexandre VII en 1661 Bourzeis était un proche de
Chapelain qui avait été au cœur de la «querelle des Suppositi»
lors de laquelle il avait défendu la pure comédie de l'Arioste contre les
méandres ambigus de la comédie espagnole, pour laquelle Julie d'Angennes, la fille de la marquise de Rambouillet, avait
exprimé sa préférence Charles d'Angennes, marquis de
Rambouillet, mari de Catherine de Vivonne et père de
la divine Julie, duchesse de Montausier, avait été ambassadeur de France en
Espagne Le mot Burges (burzes, burgues) existe bien en
ancien espagnol, mais le mot n'est plus attesté dans la Péninsule dès la
première moitié du XVe siècle. Toutes les attestations datant du XVIe et du
XVIIe siècle proviennent d'auteurs
«flamencos» et espagnols ayant résidé dans les Pays-Bas ou ayant des
contacts avec ces régions. Dans l'espagnol péninsulaire le lexéme
ne réapparaît qu'au début du XVIIIe
siècle, comme emprunt direct au français de France suite à l'avènement des
Bourbons. Nous renvoyons au témoignage du Diccionario
de Autoridades : « Burges : El vecino
o natural de alguna villa o
ciudad. Es voz tomada y de poco tiempo aca introducida del francés Bourgeois, que significa esto mismo (...)» (T. 1.
1726) On trouve le mot "burzeis"
dans une charte dans les Chroniques de Saint-Martial de Limoges, comme maison
basse (?) : "unam
domum qualem alius burzeis de illa villa" "ville" Le père de Bourzeis ne portait
pas de particule et était bourgeois de Riom. Emmené à Rome à l'âge de 17 ans
par le P. Arnoulx, son parent, qui fut depuis
confesseur de Louis XIII, il fit la traduction en vers grecs du poème de partu Virginis, du pape Urbain
VIII, qui lui mérita un prieuré en
Bretagne Chapelain admire les Suppositi
de l'Arioste, et Voiture leur reproche obscénités et fautes de goût. Aussitôt,
Conrart Arnauld, Chavaroche prennent le parti de
Chapelain et, naturellement, Julie et Pisani défendent l'opinion de Voiture. Voiture fut
presque le premier bourgeois qui s'introduisit dans la haute société; on a
des lettres de lui à Julie d'Angennes. Naturellement
fat, il voulut baiser le bras de Julie, de laquelle
il fut vivement repoussé Tallemant des Réaux était aussi
bourgeois, mauvaise langue, dans les pittoresques récits qu'il nous a laissés,
ne s'est jamais départi de la reconnaissance qu'il
devait à la famille de Rambouillet pour son accueil bienveillant "ravisseurs" : enlèvements Le 14 mars 1589 Rennes est livrée à Mercœur, mais reprise
par les royaux le 5 avril. Les hostilités commencent ouvertement et bientôt ce
ne sont partout que « volleries, bruslements.
violences, prises et enlèvements d'hommes. » Les habitations des royalistes sont particulièrement
menacées. Mercœur se venge. La maison de la Chesnardière,
près Fougères, au président Harpin de Marigné, l'un
des auteurs de la reprise de Rennes, est pillée, et Mercœur en donne la
jouissance au capitaine Marin qui commande à Fougères. Henri III ne voit plus qu'un parti à prendre : s'allier
au roi de Navarre. Il révoque en même temps son beau-frère et le destitue de
ses fonctions de gouverneur le 18 avril 1589. Cinq jours plus tôt le Parlement
de Rennes avait mis Mercœur hors-la-loi. Devenu sujet rebelle il franchit le
Rubicon et se jette dans la guerre. Mercoeur procède à des
enlèvements : le comte de Soissons qui s'évade en juin ; le premier président
au parlement de Bretagne Faucon de Ris en mars 1589 ; le marquis de la Roche. Le duc de Mercœur rentra en triomphe à Nantes, amenant
lui-même Soissons prisonnier, et il le fit enfermer au château, où le prince
alla rejoindre le marquis de la Roche et Faucon de Ris Acrostiche : DL LF LF : laudibilis foemina (Abréviations tirées du «Dictionnaire des Abréviations latines et italiennes» de A.Capelli - www.arretetonchar.fr). Haec femina laudabilis et honorata meritis, ut sanctis pollet moribus, triumphat sic cum angelis (Cette femme digne de louange et chargée de mérites, à cause de sa sainte vie, triomphe avec les anges) (Répertoire grégorien, Hymnus, Haec femina laudabilis - gregorien.info). Hec femina laudabilis meritisque honorabilis Rictrudis egregia divina providentia pervenit in Galliam (Rictrude, cette femme digne de louanges et honorable par ses mérites, choisie par la divine providence, arriva en Gaule) (RICTRUDIS ms. Valenciennes, BM 516, XIIe siècle, Répons Hec femina, Verset Preclaris orta - www.opera-lille.fr). Ie dy cecy d'autant que feu Monsieur de Poigny des les quatre & cinq ; ans (ie le puis ainsi asseurer) donna de grandes esperances de la vertu , qui depuis parut en luy : Ce que i'atribüe premierement à la noble & vertueuse famille , dont il estoit issu, attendu que laudabilis vena seruat originem, & fideliter posteris tradit, quae in se gloriosa transmissione promeruit. Or il n'y a celuy qui ne sache qu'elle est la maison d'Angennes qu'auiour-d'huy nous appellons de Ramboüillet, & combien elle a produict à la France de vertueux Seigneurs & braues Capitaines, qui pour leur prouesse & fidelité se sont acquis aux armes & aux conseils des Rois, vne gloire qui sera pour iamais victoriese le sur la mort & le temps (Claude de Morenne, Oraisons funebres et tombeaux: dedié a Monsieur de Villeroy secretaire d'Estat, auecques les cantiques, quatrains, & autres poëmes, tant françois que latins du mesme autheur, 1605 - books.google.fr, Claude-Pierre Goujet, Bibliothèque françoise ou Histoire de la littérature françoise, Tome 14, 1752 - books.google.fr). Jean d'Angennes, hérita de 500 arpents de bois au-dessus de l'étang de la Villeneuve, de Besnières, d'Orcemont, de 50 arpents à la Droue, et, en 1592, de Grenonvilliers, Grange-Colombe et le Pâtis; mais, par un échange, il devint châtelain de Poigny et fut la tige des marquis de Poigny. [...] Jean d'Angennes, le huitième fils de Jacques Ier d'Angennes, fondateur du marquisat de Poigny, mourut en 1593. Il avait eu un rôle dans les affaires publiques comme ambassadeur auprès du pape (1585); auprès de Charles-Emmanuel, duc de Savoie (1588); puis en Allemagne. En revenant de Savoie vers Henri III, les Ligueurs l'arrêtèrent à Lyon. Il avait épousé Madeleine Thierry, dame de Boisoreau et de Pont-Royant (J. Maillard, Histoire de Rambouillet, de son château et des lieux remarquables de sa forêt, 1891 - books.google.fr). GARLANDE. Or, à deux fasces de gueules. La plupart des membres de cette famille portent un lion sur leur écu (Sceaux, n° 2259 à 2269). Seul, Guillaume de Garlande porte sur son sceau en 1212 un parti semé de fleurs de lis et de deux fasces. En 1204, Philippe-Auguste cédant à Amicie de Leicestre, comtesse de Montfort, la châtellenie de St-Léger en Iveline, se réserve l'hommage du fief de Guill. de Garlande, qui doit etre Poigny [ou Auffargis] dont l'hommage était porté directement au roi. – 1230. Marie de Garlande possédait un fief à Sénicourt (Mémoires, Volume 5, Société archéologique de Rambouillet, 1881 - books.google.fr). Poigny et Auffargis sont à proximité de Rambouillet. DL : De Libello (Denis I Godefroy, Auctores latinae linguae in unum redacti corpus, 1585 - books.google.fr). Un libellus est un cahier ou un carnet ou un petit livre (Jacques Chomarat, Mots et croyances: Présences du latin, II, 1995 - books.google.fr). Cf. Gaffiot. Rien ne représente mieux les goûts de l'hôtel de Rambouillet que la célèbre Guirlande de Julie présentée à Mlle de Rambouillet le premier janvier 1641 par le duc de Montausier, qu'elle épousa plus tard. C'était un cahier en vélin d'une centaine de feuillets, contenant, un par feuillet, vingt-neuf fleurs peintes et soixante et un madrigaux, adressés à Julie par autant de fleurs qui célèbrent ses vertus et ses charmes, les sentiments qu'elle inspire, le désespoir que causent ses froideurs, tout ce que peut, en un mot, inspirer à des poètes de salon, plus ou moins en veine, le désir ou l'obligation de plaire à une femme universellement admirée et aimée (Delphine Duval, Petite histoire de la littérature française depuis les origines jusqu'à nos jours, 1892 - books.google.fr, G. Bourassa, L'hôtel de Rambouillet, Revue Canadienne, Volume 33, 1897 - books.google.fr). La Ligue et le genre picaresque Les mauvaises défenses de la ville de Bar sur Seine comme du château et la division en deux partis rivaux d'un grand nombre expliquent sans aucun doute les différentes prises et reprises que connut la ville au cours des guerres de la Ligue et dont se lamentait Jacques Carorguy . Passant alternativement du parti ligueur au parti royal, chaque gouverneur chercha, à sa manière, à renforcer les défenses de la ville et du château, inadaptées à ce type de guerre. Mais ces travaux étaient coûteux et pesaient terriblement sur les populations du comté. Le témoignage de Jacques Carorguy est important encore en ce sens. Il nous laisse entrevoir comment une petite ville pouvait réagir face aux entreprises ennemies, dans un style d'écriture varié, pouvant se laisser aller à de douloureuses complaintes, mais égaillant ailleurs le texte de passages ironiques sinon satiriques, ou de récits véritablement picaresques, tel celui de la prise du château par le sieur de Praslin, le 30 avril 1591 (Jacky Provence, Recueil des choses les plus mémorables advenues dans le royaume de France (1582-1595) par Jacques Carorguy : Édition du manuscrit 2426 de la Médiathèque de l'Agglomération Troyenne, 2011 - books.google.fr). Les œuvres espagnoles, au XVIe siècle, se répandaient dans toute l'Europe. Il est difficile de trouver un assemblage de plus grands noms et de plus grandes choses. C'était le spectacle offert à la France d'une civilisation dans son complet développement : la grandeur littéraire se joignait à la grandeur politique; les circonstances devaient déterminer peu à peu l'introduction de l'influence espagnole sur la littérature française. Il faut remarquer que, bien avant le commencement du XVIIe siècle, il y avait eu quelques ouvrages traduits. La captivité de François Ier avait produit ce mouvement; l'esprit chevaleresque de sa cour s'était plu aux récits romanesques d'Amadis de Gaule. Ce poème avait été déjà traduit en 1540. Plus tard, en 1560, on put connaître en France Lazarille de Tormès, roman picaresque d'Hurtado de Mendoza. Ce fut la ligue surtout qui développa la prépondérance politique de l'Espagne en France, et prépara son influence littéraire ; par la ligue s'opéra ce mélange des deux peuples, où le plus faible en apparence vainquit le plus fort. «C'est l'Espagne, dit justement M. de Puibusque (Histoire comparée des littératures espagnole et française), qui va présider les états-généraux dans la personne de ses ambassadeurs ; le duc de Feria, don Diego d'Ibarra et Mendoza prennent place sur les plus hauts sièges, et leurs gardes veillent aux portes. Mayenne, qui se flatte d'être l'allié de Philippe, n'en est que le lieutenant; le conseil souverain des seize ne représente qu'une junte provinciale... De quelque côté que l'on tourne les yeux, sur les remparts et dans les rues de Paris, on n'aperçoit que des Français espagnolisés. Le langage, le costume, les mœurs, tout a changé en même temps.» Des prêtres prêchèrent même, en langue espagnole, pour la sainte union : la satire Ménippée a laissé le tableau railleur de tous ces envahissemens ; elle est elle-même la preuve, cependant, de l'heureuse résistance que devait opposer l'esprit français au pouvoir étranger. L'avènement d'Henri IV, qui était un si rude échec à l'ambition de Philippe II, n'écarta pas l'influence espagnole, mais il la repoussa, pour ainsi dire, du domaine politique. Ce rôle de domination qu'avait usurpé la Péninsule était fini ; Henri IV préparait Richelieu, qui devait abattre la maison d'Autriche (CH. de MA., Critique littéraire) (Revue de Paris, 1844 - books.google.fr). Typologie Le report de 2212 sur la date pivot 1641 donne 1070. La maison d'Angennes eut pour berceau la terre de son nom, située en Normandie, dans la paroisse de Brezolles, au pays de Thimerais (Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, Tome 23, 1866 - books.google.fr). L'existence dès le onzième siècle d'un château à Angennes semble attestée par la présence comme témoin de plusieurs chartes d'un certain Gaultier d'Angennes (vers 1070) auquel semblent avoir succédé Rainier puis Gilebert d'Angennes au cours de la première moitié du siècle suivant (Raphaël Pinault, Rambouillet : de la grande à la petite histoire, 1990 - books.google.fr). Le premier seigneur connu de Brezolles fut Ingulphe Ribaud qui fonda l'église primitive et mourut vers 1050. Son fils Albert lui succéda de 1050 à 1072 et donna l'église aux moines de l'abbaye de Saint-Père de Chartres. En 1070, les moines construisirent l'étang sur des terres qu'ils achetèrent au chevalier Gauthier d'Angennes (fr.wikipedia.org - Brezolles). Autrement Royaume de Léon LEON (royaume de), une des quinze grandes divisions anciennes de l'Espagne, était borné au N. par les Asturies, à l'E. et au S. E. par la Vieille-Castille, au S. par l'Estramadure, à l'O. par la Galice et le Portugal. Ce pays étáit jadis habité par les Vettones; après avoir obéi aux Romains, aux Visigoths, aux Mores, il fut enlevé à ces derniers par les rois d'Oviédo ou des Asturies, successeurs de Pélage. En 913, Ordogno II forma, sous le nom de royaume de Léon-et-Asturies, un royaume qui, outre ces deux provinces, comprenait la Galice, et étendait sa suzeraineté sur les provinces basques et même en partie sur le comté de Castille. Neuf princes se succédèrent sur le trône après Ordogno II. Mais Bermude III ayant péri en 1037, dans un combat contre Ferdinand Ier, roi de Castille, celui-ci réunit le royaume de Léon à la couronne de Castille. Après la mort de Ferdinand ler (1065), le royaume de Léon fut détaché de la Castille en faveur d'Alphonse VI, troisième fils de ce prince; mais en 1071, Sanche II, le Fort, frère ainé d'Alphonse VI, et qui réguait en Castille, déposséda son frère; toutefois Alphonse VI reconquit le royaume de Léon l'année suivante, et de plus enleva la Castille à Sanche: les deux royaumes furent alors de nouveau réunis. Après la mort d'Alphonse VIII, roi de Castille-et-Léon (1157), le royaume de Léon fut une seconde fois détaché de la Castille. Ferdinand II et Alphonse IX y régnèrent successivement; mais Ferdinand III, fils d'Alphonse IX, qui du chef de sa mère était déjà devenu roi de Castille en 1217, devint aussi roi de Léon après la mort de son père, 1230. Le nom de royaume de Léon disparut alors pour faire place à celui de royaume de Castille, bien que ce fût la branche de Léon qui régnait en Castille (Dictionnaire universel et classique d'histoire et de géographie, Tome 2, 1853 - books.google.fr). "Bourze ville" et "Formande" Il s'agirait de Boseville et Formande soit, selon la Nouvelle guide des chemins (1583), de Boadilla del Camino et de Fromista, deux villes proches entre Sahagun et Burgos (M. de Bonnault d'Houët, Pèlerinage d'un paysan picard [Guillaume Manier] à St Jacques de Compostelle au commencement du XVIIIe siècle, 1890 - books.google.fr). L'itinéraire de La Nouvelle Guide des chemins, Paris, Bonfons, 1583, et qui est plus complet que le Codex, nous donne l'itinéraire de Paris à Saint-Jacques en passant par Bayonne (Edouard Ducéré, Histoire topographique & anecdotique des rues de Bayonne, Tome 6, 1894 - books.google.fr). Cf. les autres quatrains VIII, 48, VIII, 49, VIII, 50, X, 25. Boadilla del Camino est un municipio (municipalité ou canton) situé dans le Nord de l’Espagne, dans la comarca (comté ou pays ou arrondissement) de Tierra de Campos dans la Communauté autonome de Castille-et-León, Palencia. Boadilla del Camino est une étape sur le Camino francés du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle (fr.wikipedia.org - Boadilla del Camino). Frómista est une municipalité située dans le Nord de l’Espagne, dans la comarque de Tierra de Campos dans la Communauté autonome de Castille-et-León, Palencia. Frómista est une étape sur le Camino francés du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle (fr.wikipedia.org - Fromista). La vogue de ce pèlerinage, déjà prospère au Xe siècle, s'accrut brusquement et singulièrement dans le premier tiers du XIIe siècle, par l'action d'un homme énergique et ambitieux, Diego Gelmirez, évêque, puis archevêque de Compostelle (Joseph Bédier, Les légendes épiques: recherches sur la formation des chansons de geste, Tome 1, 1926 - books.google.fr). Le pape Calixte II, à qui on a attribué la rédaction du Codex Calixtinus, était son ami. On désigne sous le nom de Liber Sancti Jacobi ou Livre de Saint Jacques, les textes réunis dans le manuscrit appelé Codex Calixtinus. Pour donner plus de crédit à leur ouvrage, ses auteurs composent une lettre fictive, dite «apocryphe», soi-disant «signée» de Calixte II, alors qu'il est déjà mort, (né vers 1060 - élu pape en 1119 – mort en 1124) et la place en tête de ce recueil consacré à la gloire de saint Jacques. C'est pourquoi celui-ci est parfois désigné sous le nom de Codex Calixtinus. Le Codex Calixtinus comprend cinq Livres. Souvent confondu avec l'ensemble, le dernier Livre en est le plus petit en taille. Il s'étend du folio 192 au folio 213, il comporte onze chapitres. Il ne comporte pas de titre dans le manuscrit mais concerne à première lecture le pèlerinage à Saint-Jacques. La dénomination Le Guide du Pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle provient de la traduction par Jeanne Vielliard, en 1938. C'est celui qui a suscité le plus de fantasmes. La première et la plus fréquente a été de l'attribuer lui aussi sans aucune preuve à Aimery Picaud. Presque aussi fréquent, et développé à loisir, est l'anachronisme qui consiste à faire croire que ce guide du pèlerinage, connu seulement depuis 1884 et répandu par sa traduction française parue pour la première fois en 1938, a été largement diffusé au Moyen Âge, alors qu'il n'en est rien (fr.wikipedia.org - Codex Calixtinus). Boadilla au XIIe siècle Una de las primeras noticias curiosas de la localidad de que tenemos conocimiento es del siglo XIII, cuando Gómez Ruiz de Manzanedo vendió a Gómez Díaz de Villigera todas las heredades que tenía en Boadilla del Camino y en Vega de Doña Olimpa (es.wikipedia.org - Boadilla del Camino, Ignacio Álvarez Borge, Ascenso social y crisis política en Castilla c. 1300: En torno a Juan Rodríguez de Rojas y su grupo familiar, 2019 - books.google.fr). Está documentada, en 1142, la visita que hizo a la localidad el rey Alfonso VII y su esposa, Berenguela de Barcelona. La carta por la cual lo sabemos dice así: "Facta carta Vege de domna Limpa. Era M C LXXX anno VIII mei imperii". Pocos años después, en 1146, Alfonso VII permutó con María Gómez y sus hijos, la villa de Siero a cambio de la heredad en Vega de doña Olimpa (es.wikipedia.org - Vega de Dona Olimpa). Vega de Dona Olimpa "En cette ville est l'église de St Salvateur, il y a de la couronne d'espines, du laict Nostre Dame etc." Cette phrase concernant Oviedo pourrait être à l'origine de la formule "Dame Guyrlande", la guirlande étant ici la couronne et rime ainsi avec Formande, villes d'Espagne avec Leon et Burgos (Bourze, Burges) mentionnées dans les Voyages. Si notre hypothèse est juste, Nostradamus aurait utilisé un commentaire d'Estienne dépassant nettement le cadre élémentaire de la géographie (Jacques Halbronn, Le texte prophétique en France: formation et fortune, Tome 3, 1999 - books.google.fr). Sainte Olympe de Constantinople était veuve de Nébride. Nébride et guirlande sont des attributs des Bacchantes, suivantes du dieu Bacchus (Charles Othon Frédéric Jean Baptiste de Clarac, Musée de sculpture antique et moderne, Tome 3, 1850 - books.google.fr). Au temps où l'apôtre fut mis à mort à Jérusalem, la persécution était telle et l'irritation si grande contre les chrétiens que les Juifs ne voulurent pas laisser ensevelir son corps,et le jetèrent ignominieusement hors des murs de la ville, pour qu'il y devint la pâture des chiens et des oiseaux de proie. Des disciples du saint, qui avaient reçu ses instructions avant qu'il mourut, veillaient pour trouver le moment où ils pourraient recueillir les restes mortels de leur maître. Quand ils en furent en possession, ne pouvant avec leur précieux fardeau rentrer à Jérusalem, où la haine veillait pareillement, ils se dirigerent vers la mer et parvinrent à Joppe. Dieu permit qu'il s'y trouvât un navire prêt à faire voile pour l'Espagne. Ils s'embarquèrent et, après une traversée dont les périls furent heureusement surmontés, les navigateurs arrivèrent sur la côte qui est au nord-ouest de l'Espagne, dans le port d'Iria. Ils ensevelirent l'apôtre à quelque distance de là, au lieu appelé Liberum Donum, plus tard Compostelle. Son sépulcre fut placé dans une grotte de marbre qui existait déjà et probablement avait été autrefois consacrée à Bacchus comme semble l'indiquer le nom qu'elle portait (F.R. Salmon, Les grands pélerinages et leurs sanctuaires, Tome 2, 1873 - books.google.fr). Les guirlandes formées de lierre et de fleurs étaient les ornemens ordinaires de Bacchus, de ceux de sa suite, des animaux, des temples, et même des autels qui lui étaient consacrés. Dans un bas-relief du Musée Pie-Clementin, tome IV, pl. XXIV, page 194, on voit deux tigres avec des ornemens pareils, et on observa aussi que l'on voit des Centaures ceints d'une pareille guirlande, qui tirent les chars et Bacchus dans la pl. 10 du tome III de la Raccolta di statue, etc., restaurées par le chev. Cavaceppi (Filippo Aurelio Visconti, Monumens du Musée Chiaramonti, 1822 - books.google.fr). Dans Les Bacchantes, Euripide ne cesse d'emprunter à l'Olympe macédonien des traits pour en parer le mont Cythéron, où se joue le sort tragique de Pentée. Inspirées par Dionysos qu'il a insulté, les Ménades le poursuivent et le mettent en pièces. Euripide place la scène en Béotie, mais ce sont les neiges étincelantes, les bois, les torrents de l'Olympe qui lui servent de modèle (Anne Cauquelin, Aristote, 1994 - books.google.fr). Le chœur des Bacchantes d'EURIPIDE, 553 sqq., semble en partie influencé par le chœur d'Antigone, mais, nettement, la mention, ou plutôt les mentions de la Macédoine, de ses montagnes et de ses fleuves, y apparaissent comme intercalées, et l'interprétation de Nysa semble être différente. Dionysos est invoqué, invité par les Bacchantes à descendre du haut de l'Olympe (fin de l'antistrophe). L'épode reprend ce thème. Les femmes se demandent où se trouve Dionysos : à Nysa, ou sur les hauteurs coryciennes (du mont Parnasse) ? Mais elles pensent que c'est plutôt dans l'Olympe que se tient Dionysos, là où Orphée «mobilisait» les arbres et les bêtes. Puis, invocation de la Piérie, au nord de l'Olympe, annonce de l'arrivée en Piérie de Dionysos, amenant ses Ménades, de Thrace ou d'Asie, par l'Axios et le Lydias (Henri Grégoire, Asklèpios, Apollon Smintheus et Rudra : études sur le dieu à la taupe et le dieu au rat dans la Grèce et dans l'Inde, 1949 - books.google.fr). Vega se trouve au Nord de Carrion de Los Condes. Prélat de Léon Saint Elme, San Telmo en Espagne, est celui du phénomène météorologique appelé feux de Saint-Elme. Il est vénéré dans trois villes très jacquaires : Fromista et Astorga sur le Camino francés et Tui sur le Caminho portugês. Il s'appelait Pedro Gonzalez. Il est né à Astorga au Royaume de Léon, selon Sampajo vers 1190, ou Fromista (Castille) vers 1180. Le nom d'Elme ou Telmo lui est attribué plusieurs siècles après sa mort en 1246 à Tuy ou Tui en Galice. Il provient du saint martyr Érasme ou Elme ou Herme d'Antioche, évêque de Formia en Italie au 3e siècle et patron protecteur des marins (ultreia.pagesperso-orange.fr, Jean de Giffre de Rechac, La vie du glorieux patriarche S. Dominique, et de ses seize compagnons, Tome 3, 1650 - books.google.fr). Cf. quatrain IX, 36 et sa "foudre en la hune". "ravisseurs" : raptores Fromista - Carrion de los Condes : Etape de 20,8 km demandant une pérégrination de 5h15. Après 3,10 km on arrive à Poblacion de Campos puis 4,7 km après on découvre Villovieco : on aura alors marché 2h00, puis on découvre Villarmentero de Campos sur la gauche 2,5 km après ! (reves-de-compostelle.fr). En sus des difficultés politiques apparues peu après son arrivée sur le trône, Alphonse IX dut faire face à d’importants troubles sociaux qui secouèrent le León pendant la première moitié de son règne. Il s’agit des actions violentes menées par certains voleurs et malfaiteurs dans de nombreuses comarcas du territoire, et plus particulièrement en Galice. Le roi dut juger l’activité des malefactores suffisamment préoccupante pour prendre des mesures d’urgence – constitutiones – dès le mois de juillet 1188. Or, les désordres intérieurs n’ayant toujours pas cessé en 1194, Alphonse IX fut obligé de prendre de nouvelles dispositions contre ces «raptores […] uel latrones». Et c’est pour apaiser les esprits et ramener le calme dans son royaume que le roi consentit à rencontrer personnellement les fauteurs de troubles, leur accordant même un délai de trois semaines pour s’amender, dans le but manifeste de parvenir à un apaisement définitif. Est-il encore possible de douter qu’Alphonse IX ait souffert de multiples ennuis pendant les premiers mois de son règne ? Si tel pouvait être le cas, le monarque pourrait se charger lui-même de les dissiper à travers la déclaration qu’il fit à la curia de 1194 où il reconnut formellement : «Sicut de turbatione quam regnantium solent habere primorida regno quoque nostro multa mala succreuerunt.» «[…] et por tales consseieros como estos fue guerreado de su primo don Alffonso, rey de Castiella, et de don Sancho, rey de Portogal, çerca los comienços de su regno.» Aux soucis à l’intérieur du royaume se conjuguèrent ceux, et non des moindres, apparus dès le début de son arrivée au pouvoir dans les relations avec les royaumes limitrophes. Bien qu’il soit actuellement admis qu’il n’y eut pas de guerre à proprement parler entre le León et la Castille en 1188, à condition de considérer à part les opérations militaires ponctuelles, on ne saurait en dire autant pour la période immédiatement postérieure, comprise entre 1191 et 1197. Si dans un premier temps la reine Urraca López de Haro n’était pas parvenue à convaincre son frère, don Diego López de Haro, porte-enseigne et chef de l’armée – alférez – à la cour léonaise de Ferdinand II43, de l’aider à jouer la carte dynastique de son fils Sancho depuis l’intérieur du royaume, elle pouvait en revanche compter sur de nombreux appuis le long de la frontière orientale avec la Castille. Il semble bien qu’Alphonse VIII de Castille ait été poussé par Urraca López et ses partisans, gouverneurs d’un certain nombre de places fortes dans le royaume de León, à entreprendre une action militaire contre son cousin. Le roi castillan, prétextant l’injuste détention par son voisin d’un certain nombre de forteresses castillanes, s’empara du château de Coyanza le 1er mai 1188, en plus d’autres citadelles relativement éloignées de la frontière commune. Le traité signé quelques années plus tard à Tordehumos, le 20 avril 1194, vient renforcer le sentiment d’une insécurité persistante chez le souverain léonais, en même temps qu’il démontre, de manière évidente, une certaine forme d’alliance objective entre Alphonse VIII et Urraca López de Haro contre le beau-fils de cette dernière. On ne saurait par conséquent dissocier l’instabilité politique du royaume de León, à la fin du XIIe siècle, de la fragilité territoriale de la frontière orientale, principalement dans la partie dépourvue de tout obstacle naturel : la Tierra de Campos. Or, une grande partie de cette longue frontière, surtout dans son secteur nord, était en 1188 sous le contrôle de la reine veuve et de ses alliés; ses possessions à cet endroit, parmi lesquelles la tenencia de Benavente, lui assuraient ici une forte mainmise qui compliquait un peu plus la tâche du nouveau roi. C’est cet état de fait qui aboutit à la rencontre entre les deux cousins, au mois de mai 1188, à Soto Hermoso. Le Léonais se vit alors obligé de se soumettre aux exigences de son parent puisqu’Alphonse VIII ne rendit aucune des places fortes auparavant occupées, qu’il obligea Alphonse IX à assister à la curia castillane qui devait se tenir à Carrión au moment le plus fort de la foire locale et qu’il fut décidé de marier l’une des filles du roi de Castille avec celui de León. Le choix avait-il été vraiment laissé au jeune prince ? On ne peut que rapprocher la réunion de cette célèbre curia de Carrión, tenue au mois de juin, de la convocation un mois plus tard de celle de León et du contenu idéologique de cette dernière. L’assemblée de Carrión marqua profondément les esprits des contemporains en raison des événements qui s’y déroulèrent. C’est là, en 1188, en présence de nombreux nobles castillans, léonais et galiciens, qu’Alphonse IX, alors âgé de dix-sept ans, fut armé chevalier par son cousin le roi de Castille. Le rituel chevaleresque fut pleinement accompli, ce qui obligea le jeune roi à baiser la main de son aîné en présence de toute l’assistance : «rex Legionis fieret miles a predicto rege Castelle, et tunc oscularetur manum eius, quod et factum est». Par cet acte symbolique qu’était l’investiture, le Léonais parvenait à sauver son trône, c’est-à-dire l’essentiel, en écartant définitivement le danger que représentait le parti d’Urraca López et de son fils. Ainsi, la supériorité de la Castille était de ce fait officiellement reconnue et l’adoubement d’Alphonse IX par son cousin fut vécu par le Léonais comme une humiliation personnelle qu’il essaya de gommer par la suite en s’auto-armant en 1197 à Compostelle : «apud ipsum Apostolum», c’est-à-dire en prenant lui-même l’épée posée sur le maître-autel de la cathédrale métropolitaine. Même par cet exploit, et malgré les efforts consentis, Alphonse IX ne parvint jamais à effacer l’acte inaugural, comme l’attestent les textes écrits bien après les faits qu’ils relatent51. Pourtant cette initiative dénote une véritable anticipation idéologique sur les autres royaumes de la Péninsule en jouant, pour la première fois, du symbolisme de l’épée pour répondre aux prétentions castillanes et pour s’affranchir des liens, tout aussi symboliques, antérieurement contractés. Quelques années après l’investiture, en 1196, et au cours de l’une des nombreuses expéditions punitives menées de part et d’autre de la frontière, Alphonse IX parvint jusqu’à Carrión, qu’il dévasta, pensant ainsi laver l’affront subi au début de son règne. Il est fort probable que le rituel chevaleresque ostentatoire célébré à Carrión ait déjà comporté, à travers la gestuelle décrite, un certain nombre des obligations reprises dans les Partidas quelques décennies plus tard, que le nouveau chevalier avait contractées envers celui qui l’avait adoubé : loyauté, humilité et obéissance. C’est sans doute le non-respect par Alphonse IX de cette dépendance, en quelque sorte filiale, conjugué à la consanguinité de ses liens avec sa première épouse, l’infante portugaise Teresa Sánchez, et à ses alliances contre nature avec les musulmans, qui amenèrent Célestin III à l’excommunier à plusieurs reprises, mesure que le pape aggrava en dégageant les sujets du roi de León de tout lien de fidélité et d’obéissance envers leur souverain et en les autorisant même à prendre les armes contre lui, décisions qui ne pouvaient, bien entendu, que fragiliser un peu plus le titulaire de la couronne léonaise (Charles Garcia, Alphonse IX de León et les cives du royaume (XIIe-XIIIe siècles). In: Cahiers de linguistique et de civilisation hispaniques médiévales. N°27, 2004 - www.persee.fr). "trahison" : la bataille d'Alarcos Les Almohades, victorieux à Alarcos, avaient acheté si cher leur victoire, que l'Émir fut forcé de retourner en Afrique sans en avoir recueilli d'autre fruit que la prise de l'insignifiante forteresse d’Alarcos. Mais le roi de Léon, qui avait déjà secrètement conclu alliance avec Yacoub, en qui il adorait le futur conquérant de l'Espagne, n'hésita pas à profiter de l'épuisement de la Castille, après sa glorieuse défaite, pour s'enrichir des dépouilles de son roi. Le roi de Léon, à la première nouvelle de l'approche des Africains, s'était mis en marche à la tête d'une armée, sous prétexte de secourir son cousin de Castille, exposé au premier effort de l'invasion; mais, après s'être tenu pendant l'engagement à une distance prudente, la perte de la bataille une fois connue, il jeta le masque, proclama son alliance avec l'Emir, et reçut de lui un corps de troupes auxiliaires; puis, s'étant assuré l'appui de Sancho VI le Fort, roi de Navarre, tous deux envahirent brusquement les états du roi de Castille. Mais Alonzo, dans cette situation presque désespérée, trouva heureusement un soutien dans la loyale amitié de Pedro II, roi d'Aragon, qui venait de succéder à son père Alonzo II. Les armées de Castille et d'Aragon réunies repoussèrent bientôt les attaques des rois de Navarre et de Léon, et enlevèrent à ce dernier quelques villes de son territoire. Les auxiliaires musulmans, qu'avaient amenés au coeur même de la chrétienté des chrétiens indignes de ce nom, furent taillés en pièces, et le roi de Castille, pénétrant jusqu'à Astorga, à quelques lieues de la capitale du royaume de Léon, s'en revint chez lui par Salamanque, en semant partout sur son passage l'incendie et la dévastation (1196). Lucas de Tuy, jaloux de justifier à tout prix le roi de Léon, prétend qu'il accourait de bonne foi au secours du roi de Castille, et que celui-ci ne voulat pas l'attendre. Mais la conduite postérieure du roi de Léon rend cette assertion fort peu vraisemblable. Du reste, Luc de Tuy ne dit pas un mot de l'invasion de la Castille par le roi de Léon. J'ai suivi le récit de Rodrigue de Tolède, beaucoup plus digne de foi (M. Rosseeuw Saint-Hilaire, Histoire d'Espagne depuis l'invasion des Goths jusqu'au commencement du 19e siècle, Volume 5, 1841 - books.google.fr). Acrostiche : DFFL, daffle Daffle, v. a. and n. 1. To confuse, disturb one's mental powers, as by noise or disorder. 2. To become stupid or confused. 3. To grow weak in faculties, forgetful and childish, from old age. See Daff (coward, a dassard, fool). Daffly, adj. Half-imbecile, weakened in faculties, forgetful and childish; of old people, often. He's becoming quite daffly (John Christopher Atkinson, A Glossary of the Cleveland Dialect: Explanatory, Derivative, and Critical, 1868 - books.google.fr). Alphonse IX de Léon. El Baboso signifie le Baveux; mais au moyen âge ce sobriquet, comme on l'a déjà observé dans la nouvelle édition de Ducange (t. I, p. 629), avait un sens bien plus injurieux qu'aujourd'hui : il était synonyme de fou, parce que les fous bavent souvent. David, quand il voulut contrefaire le fou auprès du roi Akis, faisait couler sa salive sur sa barbe, comme dit l'Écriture. On trouve assez souvent le mot bavosus employé dans le sens de fou. Ainsi (et je cite cet exemple parce qu'on ne le trouve pas dans Ducange), lorsque les moines promenaient en triomphe le pape Alexandre II, le peuple de Rome, qui le détestait, criait : Vade leprose, exi bavose, discede perose. C'est l'évêque Benzo qui nous apprend ce fait (Livre II, c. 2), et son éditeur a remarqué avec raison que bavosus signifie stultus. Les Espagnols donnaient donc à Alphonse IX l'épithète de fou; nous le savons seulement par les auteurs arabes, et en général les sobriquets qu'on donnait aux rois chrétiens ne nous sont connus que par eux; les chroniqueurs latins ne les donnent pas, soit qu'ils eussent trop de ménagements à garder, soit qu'ils se fissent scrupule de manquer à la dignité de l'histoire. Alphonse méritait-il d'être appelé ainsi ? Avait-il réellement le cerveau dérangé ? Le chroniqueur latin de cette époque, Lucas de Tuy, se garde bien de le dire : écrivant sous le règne du fils du Baveux, il lui était impossible de s'expliquer franchement à ce sujet. Mais ce qu'il ne dit pas, il le laisse entrevoir. Il peint Alphonse comme un homme dont les gestes, quand il était à cheval revêtu de son armure, exprimaient la férocité plus encore que la bravoure. Prompt à se mettre en colère et alors sa voix ressemblait au rugissement du lion, il s'apaisait l'instant d'après pour redevenir le plus doux des hommes. Voilà tout ce que Lucas pouvait dire sans man. quer aux convenances; mais dans sa bouche, de telles paroles sont assez significatives (Reinhart Pieter Anne Dozy, Recherches sur l'histoire politique et la littérature de l'Espagne pendant le Moyen Âge, 1860 - books.google.fr). Alphonse VIII roi de Castille est marié en 1170 à sa majorité à l'âge de 15 ans, avec Aliénor d'Angleterre âgée de 8 ans, fille d'Henri II d'Angleterre et d'Aliénor d'Aquitaine, dont les possessions en font le plus grand souverain du moment. Ils ont douze enfants, dont quatre filles qui deviennent reines dont Bérengère, reine de Castille (1180–1246) après son frère Henri, mariée à Conrad II de Souabe, duc de Souabe, puis à Alphonse IX, roi de León (fr.wikipedia.org - Alphonse VIII de Castille). Typologie Le report de 2212 sur la date pivot 1194 donne 176. Les Mauri auraient fait une première irruption en péninsule Ibérique à une date indéterminée entre 169 et 174 apr. J.-C. et seraient restés de quelques mois à plusieurs années selon les auteurs, avant de revenir vers 177. Les forces employées pour les repousser varient de quelques unités à plusieurs légions et les régions touchées représenteraient soit deux cités, soit des pans entiers de la péninsule. En outre, quels termes employer pour désigner ces événements ? Doit-on parler d’«invasions», d’«incursions» ou de «raids» ? Le mot «invasion» est le plus couramment utilisé, mais n’est pas forcément le plus approprié pour décrire cette situation. On ne peut lire dans ces événements des tentatives de migration, car selon les sources littéraires ou épigraphiques, les Maures «dévastent» la Bétique, mais ne s’y installent pas5. En outre, ces Mauri ne semblent pas constituer des troupes régulières venues d’un Etat indépendant de l’Empire romain afin d’occuper militairement une province, puisque leur territoire est sans doute situé dans une zone sous contrôle de Rome. Le terme d’invasion, qui renvoie aux «grandes invasions» du Ve siècle ou à l’invasion arabo-berbère de la péninsule Ibérique en 711, ne convient donc pas aux événements des années 170 et doit être abandonné au profit d’incursion, qui offre moins de prise à l’exagération d’un phénomène restreint dans le temps et dans l’espace. Deux passages de l’Histoire Auguste font référence à ces incursions de Mauri en Bétique sous le règne de Marc Aurèle, alors que le futur empereur Septime Sévère est à l’aube de sa carrière politique (Gwladys Bernard, Les prétendues invasions maures en Hispanie sous le règne de Marc Aurèle : essai de synthèse, Pallas N° 79, 2009 - journals.openedition.org, fr.wikipedia.org - Année 177). Après une grave maladie qui avait failli l'emporter, le nouvel émir des Almohades, Yakoub, publiait à Maroc la guerre sainte, franchissait le détroit et arrivait à Algésiras, le 5 juin 1195, à la tête d'une armée qui ne montait pas à moins de cent mille hommes. [...] D'Algésiras l'émir avait pris sa route à travers la vallée de Séville, il avait passé le Guadalquivir et se dirigeait sur Tolède. Alphonse, de son côté, descendait sur Calatrava et il y touchait à peine que l'armée lui fut signalée; alors il fit encore une journée, arriva au pied d'une forteresse nommée Alarcos et s'arrêta. L'armée musulmane en fit autant de son côté et chacun disposa son ordre de bataille (Le baron de Nervo, Histoire d'Espagne depuis ses origines, Tome 2, 1872 - books.google.fr). |