Clotaire II X, 21 2192-2193 Par le despit du Roy soustenant moindre, Sera meurdry luy presentant les bagues: Le pere au fils voulant noblesse poindre, Fait comme Ă Perse jadis firent les Magues. Noblesse franque A cĂ´te de la noblesse
de race (noblesse immémoriale) se développe, à partir de la fondation de
l'Empire mérovingien, une noblesse de
service, provenant de couches qui s'élèvent socialement par le service du
roi, le féodalisme et la vassalité. Comme noblesse et service se contredisent,
les serviteurs non nobles du souverain et des seigneurs terriens sont appelés
«employés» (servientes). Sous les mérovingiens, l'office de comte, à l'origine
synthèse d'éléments romains et germains, se germanise de plus en plus.
Jusqu'alors fonctionnaire royal, le comte ne doit plus être nommé, selon l'édit
de Clotaire II en 614, que par les terriens de la région. Il devient prince
dans sa région, participant à la souveraineté dans l'Empire (Walter
V. Hueck, Origine ert développement de la noblesse en Allemagne, C.I.L.A.N.E.
(Commission d'information et de liaison des associations nobles d'Europe), 1989
- books.google.fr). Clotaire II, en
convoquant en 614, peu de temps après le concile des évêques, une assemblée des
Grands laïques, au demeurant assez disparate, leur reconnaît ainsi une autorité
particulière, en fait la première des classes nobles, consacre un état de fait
en même temps qu'il donne des bases plus solides au régime féodal de demain
(Maurice
Bouvier-Ajam, Dagobert: roi des Francs, 2000 - books.google.fr). Quant au Patrice ALETHEE, l'Histoire ne remarque point
l'endroit de son Patriciat, ou Gouuernement. Mais il est certain que dès le
temps de Theodoric il exerçoit cette charge en Bourgongne. Car ce fut vn de
ceux qui mirent Chlotaire en possession du Royaume. Et depuis ayant fait tuer
Herpon, il eut bien aussi la hardiesse d'aspirer au mariage de la Royne
BERETRVDE. Pour ce subiet il enuoya
l'Euesque Leudemond en Cour, qui tascha de luy persuader, Que le Roy Chlotaire
mourroit l'année mesme, & que si elle vouloit secrettement serrer ses
bagues & ioyaux, & les faire porter en la ville de Sion, elle y
trouueroit le Patrice ALETHEE, resolu de quitter sa femme pour l'espouser, auec
esperance de paruenir au Royaume de Bourgongne. Car il rapportoit l'origine
de sa noblesse aux anciens & premiers Roys Bourguignons. Mais BERETRUDE
Princesse sage & auisée ferma l'oreille aux discours de l'Ambassadeur,
& se retira pleine de larmes en sa chambre, sans luy faire aucune response.
Ce que l'Euesque voyant, prist la fuite, de crainte d'estre surpris, & se
refugia vers AVSTRASE Abbé de Luxeul. Cependant Chlotaire ne laissa pas vne
entreprise si Ă©norme impunie. Car il assembla promptement les Seigneurs de
Bourgongne Ă Massolac, & fit adiourner le Patrice ALETHEE deuant eux,
lequel conuincu de trahison, fut condamné à auoir la teste tranchée, &
Leudemond confiné dans les bornes de son Diocese (André
Du Chesne, Histoire des roys, ducs et comtes de Bourgogne et d'Arles, extraicte
de diverses chartes et chroniques anciennes, et divisée en IIII livres par
André Du Chesne, 1619 - books.google.fr). L'empire entier des Francs était réuni depuis l'an 613
sous la main de Clotaire II, qui résidait à Paris ou dans les palais voisins,
ceux de Clichy, de Braine, de Maslay, de Bonneuil. Cependant les trois
royaumes, Neustrie, Austrasie, Bourgogne, conservaient chacun leur
administration distincte (Antoine
Élisabeth Cléophas Dareste de la Chavanne, Histoire de France depuis les
origines jusqu'à nos jours, Volumes 1 à 2, 1875 - books.google.fr). "fils" Les Austrasiens s'étaient bientôt lassés d'obéir au roi
de Neustrie, et avaient voulu avoir un roi particulier. Il leur envoya, en 622,
son fils Dagobert, âgé de 15 ou ou
16, ans en lui donnant, pour conseillers, le maire PĂ©pin de Landen et l'Ă©vĂŞque
de Metz, Saint Arnoulf, dont les familles unies par des mariages ont formé plus
tard la maison de Herstal. Clotaire II mourut regretté, en 628, il avait tâché
de réparer les maux des guerres civiles (Leçons
de chronologie et d'histoire, Tome 5, 1857 - books.google.fr). Acrostiche Ă
l'envers : FLSP FLSP, funus locum statuam (ou sepulturae) publice (Abréviations
tirées du «Dictionnaire des Abréviations latines et italiennes» de A.Capelli -
www.arretetonchar.fr). Une telle inscription du IVe siècle se trouve à dans la
cacathédrale de Poitiers (René-Prosper
Tassin, Nouveau traité de diplomatique, Tome 2, 1755 - books.google.fr). A Poitiers, auprès de l'évêque Dido, saint Léger (cf. quatrain X, 15), né en 616 dans le Poitou, fut
envoyé par le roi Clotaire II, chez qui il avait été éduqué (Dictionnaire
des manuscrits, Nouvelle encyclopédie théologique: ou Nouvelle série de
dictionnaires sur toutes les parties de la science religieuse, Volume 40, 1853
- books.google.fr). "moindre" Lorsque l'on parle
de chasse «vile» , il ne faut pas comprendre ce mot
dans le sens de bas, abject ou méprisable ; ni même dans celui de moindre qu'il
avait au moment de l'apparition du vocable vil en français , au XIe siècle.
Ce serait faire une confusion car l'adjectif qui nous intéresse ici n'est point
celui provenant du latin vilis (de peu de valeur), mais une forme de vilain
qui, lui, découle du latin villa désignant une
propriété campagnarde. Il s'agit bien de «chasse vilaine», c'est-à -dire de
celle qui est pratiquée par le peuple des campagnes par opposition aux chasses
nobles (Lucien-Jean
Bord, Jean-Pierre Mugg, La chasse au Moyen Âge: Occident latin, VIe-XVe siècle,
2008 - books.google.fr). On sait que la doctrine était classique au moyen-âge -
tout au moins chez les canonistes; car les théologiens semblent avoir fait
exception - que le pape pouvait tomber dans l'hérésie et devenait, dans ce cas,
justiciable de l'Église. [...] Un lointain précédent se présente naturellement
à l'esprit : celui du pape Honorius, jugé et condamné comme hérétique au
sixième concile œcuménique (680 - 681) avec l'assentiment tacite des légats
romains et l'approbation postérieure du pape Agathon. [...] On a cru en trouver
un plus ancien encore, au commencement de ce même vif siècle, dans une lettre
de saint Colomban, abbé de Luxeuil. Dans les controverses ecclésiastiques du
XIXe siècle, le nom du saint moine irlandais a pris une certaine place, parce
qu'on a cru trouver en lui un «adversaire de la papauté». Il doit, en
particulier, ce renom Ă une lettre Ă©crite vers 613 au pape Boniface IV, qui,
sous les formules du plus profond et du plus sincère respect, prend çà et lĂ
les allures d'une remontrance. Tout l'Occident était alors bouleversé par la
célèbre affaire des Trois Chapitres. On avait l'impression - d'ailleurs
parfaitement exagérée - que le pape Vigile avait donné des gages à l'hérésie et
que ses successeurs, en suivant sa ligne
de conduite, reniaient le concile de Chalcédoine. D'où une grande agitation des
milieux croyants et une désaffection croissante à l'égard du Saint-Siège.
S'inspirant de sa foi, de son amour pour l'Église, de son attachement bien
connu pour le Pontife Romain, Colomban se fit l'interprète de la commune
émotion. Il proteste de ses sentiments de vénération pour la personne du pape
et de sa fidélité au siège de Rome : ce qui suffit pour qu'on ne puisse le
compter parmi les adversaires du droit pontifical. Mais, obéissant à la sainte
liberté des enfants de Dieu, il élève la voix pour se plaindre et rappeler le
chef de l'Église à son devoir (Jean
Rivière, St-Colomban et le jugement du Pape hérétique. In: Revue des Sciences
Religieuses, tome 3, fascicule 3, 1923 - www.persee.fr). Cette lettre Ă Boniface IV est l'Epistula V dont la
dédicace est : Pulcherrimo omnium
totius Europae Ecclesiarum Capiti, Papae praedulci, praecelso Praesuli,
Pastorum Pastori, reverendissimo Speculatori; humillimus celsissimo, minimus
maximo, agrestis urbano, micrologus eloquentissimo, extremus primo, peregrinus
indigenae, pauperculus praepotenti, - mirum dictu, nova res, rara avis -
scribere audet Bonifatio Patri Palumbu. ("le
voyageur, le plus petit des hommes, la colombe") (Eugène
Martin, Saint Columban (Vers 540-615), 1905 - books.google.fr). Dans la dédicace de sa lettre au pape Grégoire Ier le
Grand (Epistula 1) on trouve le terme vilis : Domino Sancto et in Christo Patri, Romanae
pulcherrimo Ecclesiae Decori, totius Europae flaccentis augustissimo quasi
cuidam Flori, egregio Speculatori, Theoria utpote divinae Castalitatis perito, ego,
Bar-iona (vilis Columba), in Christo
mitto Salutem. «Ego bargoma vilis Columba in Christo mitto salutem» P.L. LXXX, col.
259. Du Cange
pensait qu'il fallait lire : barginna, ou peregrinus, ce qui n'a pas de
sens, puisque Colomban explique lui-mĂŞme le mot : vilis Columba (MĂ©moires,
Volumes 45 à 46, Société d'émulation de Montbéliard, 1921 - books.google.fr). Peut-être voir un jeu de mot entre moindre et moine. Colomban est le
fondateur de l'abbaye de Luxeuil où saint Léger sera exilé par le roi Childéric
II. Il est chassé de Bourgogne par Brunehaut qui sera suppliciée
sur ordre de Clotaire II : cf. quatrain VIII, 26 - Incunables espagnols et
politique - 2049 ("terrouers"). Colomban est accueillit par le roi de Soissons Clotaire
II ("soustenant"), fils de Frédégonde ennemie de Brunehaut (Paul
Guérin, Les petits bollandistes: vies des saints de l'ancien et du nouveau
testament, Tome 13, 1882 - books.google.fr). Horizons
mĂ©rovingiens Des ambassadeurs que Dagobert avoit envoyĂ©s Ă
Constantinople, revinrent comblés de présents de l'empereur Héraclius :
ils avoient renouvelé les traités d'amitié et de commerce entre cet empereur
d'Orient et le monarque français. On
apprit par eux que Siroès, successeur de Chosroès, roi de Perse, avoit rendu Ă
Héraclius la vraie croix que Chosroès avoit prise lors du pillage de Jérusalem,
dans l'an 614. L'Eglise célèbre, le 14 septembre, le recouvrement de la
vraie croix ; elle fut d'abord dĂ©posĂ©e Ă Constantinople, puis rendue Ă
l'église de Jérusalem, d'où elle fut peu après rapportée à Constantinople, par
la crainte qu'inspiroient déjà les conquêtes des Arabes, sectateurs de Mahomet (Les
MĂ©rovingiens et les Carlovingiens, et la France sous ces deux dynasties: Les
Mérovingiens, et la France sous cette dynastie. Première partie, Tome 1, 1816 -
books.google.fr). Les horizons du royaume mérovingien n'étaient pas
renfermés dans les limites de la Gaule. Ceux de Grégoire n'étaient pas aussi
bornés qu'a pu le croire Auerbach. Ils s'étendaient jusqu'à la cour de l'empereur
de Byzance. Souvent ces horizons étaient déterminés par les cultes des saints.
Nous pouvons distinguer les lignes précises du pouvoir spirituel, et il s'agit
ici de lignes plutôt que de zones. Même si Grégoire ne s'intéressait pas beaucoup
aux réseaux routiers et aux axes d'échanges, quelques éléments d'information
peuvent être tirés, indirectement, de l'intérêt porté par Grégoire au culte des
saints. En considérant les horizons de
Grégoire, on doit penser aussi aux horizons de Frédégaire qui s'étendaient à la
cour perse et Ă la cour byzantine et qui comprenaient Ă©galement le monde slave.
La fragmentation du monde romain n'impliquait pas la destruction des horizons
antiques. Le monde de Grégoire s'étendait jusqu'à Byzance, mais son centre de
gravité était l'Eglise de Gaule du VIe siècle. Grâce à l'évêque de Tours, on
comprend mieux la vie religieuse et intellectuelle de cette Eglise. Par
exemple, les idées de l'Eglise mérovingienne du VIe siècle concernant le
pouvoir des évêques tiraient leur origine du monastère de Lérins et du concile
de Clermont et on les retrouve, adaptées, dans le monde complexe du monastère
du monastère Sainte-Croix de Poitiers. Les histoires que Grégoire a conservées
concernant ce monastère révèlent de nombreuses idées théologiques et politiques
se rapportant Ă l'espace clos. Il est important de retenir que ces conceptions
ont des origines bien antérieures à l'arrivée de Colomban en Gaule et que
Grégoire y a joué un rôle significatif. Ici, les questions ne concernent pas
seulement l'espace réel, mais aussi l'espace des perceptions de Grégoire,
perceptions essentiellement ecclésiastiques et religieuses. Le culte des saints
et les pèlerinages, étudiés depuis longtemps, ont une grande importance dans
les perceptions ecclésiastiques (Ian
Wood, Grégoire de Tours en 1994, Grégoire de Tours et l'espace gaulois: actes
du congrès international, Tours, 3-5 novembre 1994, 1997 - books.google.fr). Et l'on sait par Grégoire de Tours quelles légendes
courent en Occident sur le tombeau du roi des Perses taillé dans une seule améthyste
ou sur les trésors de l'eunuque Narses, ou sur les perpétuelles métamorphoses
de l'éternel phénix qui offre le reste de ses dépouilles au temple du Soleil,
en Egypte. Si Avitus, l'Ă©vĂŞque de Vienne
Ă©crit, en 516, que le roi des Perses doit s'estimer heureux de la paix qu'il
vient de conclure, on devine, aux termes qu'il emploie, quelle place tient dans
sa lettre le désir de flatter l'empereur, et l'on se rappelle que saint Jérôme,
sur la foi d'Eubule, loue la science, l'éloquence et l'ascétisme du premier
ordre des Mages, tandis que saint Ambroise parle avec admiration des Perses qui
exécutent sur eux-mêmes la sentence de mort portée contre eux. Du IVe
jusqu'au VIIe siècle, il semble ainsi qu'une sorte de légende enchantée
transfigure l'Orient au regard des Occidentaux et fasse resplendir ce nom
magique d'un incomparable éclat (Albert
Dufourcq, Étude sur les Gesta martyrum romains, Partie 1, 1900 -
books.google.fr). Le concile de Narbonne de 589 est particulièrement
inquiet de ces éléments incontrôlables qui «séduisent» le peuple chrétien ;
quel que soit leur statut social, ils doivent être capturés, fouettés en public
et vendus, pour que leur exemple ne se développe pas. Les magiciens ont en
commun avec les "faux prophètes" tant décriés par Grégoire de Tours
d'être de dangereux concurrents pourle clergé. Dans l'espritdes auteurs
ecclésiastiques,la figure de Simonle Magicien est omniprésente.
Le mage est le négatif de l'apôtre; la séduction qu'il opère par son art
démoniaque risque à tout moment de mettre en péril la conversion que
recherchent les vrais détenteurs de la virtus. Il faut donc les déconsidérer au
plus vite. Tout comme les prédicateurs laïcs indépendants sont taxés d'hérésie,
les guérisseurs sont accusés de paganisme. [...] Une évangélisation
pacifique des populations a bien évidemment existé ; mais très tôt la force, et
notamment la force publique vint s'ajouter ou se substituer au pouvoir de
conviction des prédicateurs (Bruno
Dumézil, Les racines chrétiennes de l'Europe: Conversion et liberté dans les
royaumes barbares Ve - VIIIe siècle, 2005 - books.google.fr). "comme à Perse" Tous les saints, saint Martin, saint Rémy, etc.,
excellaient dans ces pieux manèges pour la gloire et la grandeur de la sainte
Église catholique, et, aujourd'hui encore, la même Église, malgré la presse et
le procureur du roi, fait pleurer des madones en pierre ou en bois, fait
descendre du ciel la mère de Dieu, la sainte Vierge de Lourdes, de Marpingen et
autres lieux à miracles, nous montre le saint cœur de Jésus-Christ, l'époux de
la sainte Marie Alacoque, nous écœure par les excentricités de Louise Lataud et
de la sœur Patrocinio, l'amie de l'ex-reine d'Espagne. Voilà les moyens du
catholicisme pour Ă©tablir et maintenir son origine divine, pour faire croire Ă
la sainteté de ses prêtres, «les représentants de Dieu sur la terre». Les communautés ont de bonne heure pourvu à la
subsistance de leurs presbyteri et episcopi, surtont lorsque les fonctions de
ceux-ci Ă©taient devenues plus importantes et absorbaient tout leur temps. D'abord,
chaque fidèle avait payé en nature, plus tard en argent; déjà au VIe siècle, on
voit quelquefois qu'on fait de ces dons trois parts : une pour l'Ă©vĂŞque,
une pour les presbyteri et autres «prêtres», - car ce mot dérive de l'autre –
et une pour les pauvres. Au IIIe siècle, cela devient la loi, et si les dons
sont encore volontaires, il est très-mal vu «de venir les mains vides» ; aussi
on fire des jours pour des dons volontaires et proportionnés à la fortune des
croyants; on demande pour les baptĂŞmes, les mariages et les enterrements et
toutes les pratiques du culte; bientĂ´t il y a des tarifs complets et
l'extorsion commence. Comme les prĂŞtres
mages, Ă©gyptiens et autres, les episcopi et leurs comparses avaient de bonne
heure commencé a s'entourer de mystère et de prestige
: ils avaient fait accroire à leur pouvoir surnaturel, ils répandaient partout
le bruit de leurs miracles, ils frappaient partout l'imagination par de
prétendues apparitions célestes et autres jongleries qui sont encore
aujourd'hui en usage. Tout cela leur valait, dans ces temps d'ignorance et
de superstition, les faveurs des grands et des puissants du jour, et quand
Constantin le Grand fut converti également «par une apparition céleste dans le
ciel» il crut de son intérêt de témoigner sa reconnaissance aux prêtres
chrétiens qui l'avaient si largement aidé contre ses ennemis payens. Alors il
fait des édits en faveur des chrétiens, il abroge les jeux et les sacrifices
des payens, ce qui enlève à ceux-ci le caractère officiel de leur culte; il
donne une partie des revenus de l'État à l'Église, il lui permet de posséder et
d'accepter des legs, et, dix ans après, elle possède déjà un dixième de la
fortune publique, car personne ne pouvait mourir sans tester en faveur de
l'église, parce qu'elle avait inventé l'extrême onction, qui seule ouvrait les
portes du ciel. [...] Lorsque la foi ne suffisait pas pour faire admettre ces
monstruosités, l'Église réclamait le concours de l'État; les peines civiles
vinrent en aide aux peines spirituelles. Au VIe siècle déjà , le roi Childebert
déclare les excommuniés privés de leurs biens, déchus de leurs droits civils;
la peine du bannissement fut prononcée contre ceux qui refusaient de se
soumettre aux pénitences ecclésiastiques. Contre le faible on emploie le
pouvoir des forts et des puissants, et contre ceux-ci la superstition, le
fanatisme du faible et de l'ignorant. Lorsque des rois, des puissants se
mettaient en rébellion contre «les lois divines et humaines», l'Église lançait
sur eux les foudres de l'excommunication; de plus, elle frappait d'interdit le
territoire sur lequel s'exerçait le pouvoir du coupable. Toute la population
était privée des consolations de la sainte Église. Les autels étaient
dépouillés de leurs ornements, les croix voilées comme marque de deuil et de
tristesse. Les temples étaient fermés, les prêtres offraient le saint sacrifice
en l'absence des fidèles. A des heures fixes, les cloches sonnaient, et tous
les croyants prosternés adressaient leurs prières à Dieu pour obtenir la fin de
ces tribulations. Pendant la durée de l'interdit, on ne conférait que les
sacrements indispensables du baptême et de l'extrême onction. On ne célébrait
pas de mariages, on n'accordait la sépulture qu'aux clercs, aux enfants et aux
étrangers. Mais qu'on ne croie pas l'Église implacable, insensible
au pardon; elle est si miséricordieuse, elle a tant de douceur et de mansuétude !
Elle accorde le rachat des péchés, elle vendra des dispenses et des
indulgences, elle a son tarif pour toutes les pénitences. «Les aumônes et les
prières des saints rachèteront l'amour, obtiendront le pardon du Dieu
très-miséricordieux,» et le monde chrétien, rois et peuples, est rançonné et
dĂ©pouillĂ© sans pitiĂ© ni merci. Mais toutes ces monstruositĂ©s ne suffisent pas, et, Ă
l'exemple des brahmanes et autres exploiteurs de la conscience humaine, les
prĂŞtres inventent l'enfer et le purgatoire (Max
Gossi, Les origines du sacerdoce catholique, Revue de belgique, 1879 -
books.google.fr). Le purgatoire est une invention qui relève de
l'ingénierie financière comme les subprimes : enculer les pauvres. Typologie Le report de 2193 sur la date pivot 614 donne -965. Chez P. van der Meer, The Chronology of Ancient Western
Asia and Egypt (2e éd., 1955, Leiden), p. 72, la durée du règne de Salomon est
placée de 971 à 932 avant notre ère. Plus récemment encore, Fr. Thieberger la
fixe de 970 Ă 931 (Le roi Salomon et son temps, trad. S. M. Guillemin, Paris,
1957, p. 17-18) (Pierre
Cintas, Manuel d'archéologie punique: Histoire et archéologie comparées, 1970 -
books.google.fr). La chronologie samaritaine qui a déjà été utilisée dans
l'interprétation d'autres quatrains fait remonter le règne de Salomon de 40 ans
environ. La reine de Saba,
qui vient de l'Orient, symbolise les Mages ; le roi Salomon, assis sur
son trĂ´ne, symbolise la Sagesse Ă©ternelle assise sur les genoux de Marie (Ludolphe
le Chartreux, Vita Christi, cap. XI) (Emile
Mâle, L'art religieux du XIIIe siècle en France: étude sur l'iconographie du
moyen age et sur ses sources d'inspiration, 1910 - books.google.fr). Sur le retable de Klosterneuburg, l'Adoration des Mages, par laquelle se clĂ´t le cycle de l'Enfance du
Christ a pour préfigures la Dîme offerte par Abraham au roi-prêtre Melchisédech
et l'Hommage de la reine de Saba au roi Salomon (L'art
mosan: Mémoires et exposés de Joseph de Borchgrave d'Altena, 1953 -
books.google.fr, fr.wikipedia.org
- Abbaye de Klosterneuburg). Une ère de justice
et de sécurité sembla s'ouvrir avec le règne de Dagobert Ier. Ses armes
Ă©taient victorieuses : les coutumes diverses des peuples qu'il gouvernait, traduites
en langue latine et corrigées par ses ordres, fondaient les premières législations
modernes; et quand les ambassadeurs étrangers l'avaient admiré dans la
splendeur de sa cour, que PĂ©pin de Landen, saint Arnoul, saint Ouen,
éclairaient de leurs conseils et que saint Éloi ornait de ses ouvrages, ils
publiaient qu'ils avaient vu le Salomon
du Nord (Mansi Concilia, X, 545. Pertz, IV, 14. Gesta Dagoberti. Fredegar.
Chronic., 56) (Frédéric
Ozanam, La civilisation chrétienne chez les Francs, 1861 - books.google.fr). |