LĂ©ger

LĂ©ger

 

X, 43

 

2208-2209

 

Le trop bon temps trop de bonté royalle,

Fais & deffais prompt subit negligence :

Legiers croira faux d'espouse loyalle,

Luy mis Ă  mort par sa benevolence.

 

"LĂ©giers" : LĂ©ger d'Autun

 

Ligiers, Legiers, Saint der heilige Leodegar (Albert Stimming, Der festländische Bueve de Hantone: Fassung I, nach allen handschriften mit einleitung, anmerkungen und glossar, Volume 2, Partie 2, 1918 - books.google.fr).

 

Léger d'Autun ou Léodegard (en latin Leodegarius) - francisation du germanique Leudgard, de «leud» («peuple», «gens») et «gard» («maison, domaine») - né vers 616 et mort en 678 ou 679, est un évêque martyr du VIIe siècle qui a joué un rôle politique important dans les soubresauts de la monarchie mérovingienne finissante (fr.wikipedia.org - Léger d'Autun).

 

Pour "léger" cf. quatrain VII, 34 - Alésia - 2024.

 

Clotaire mourut en 669 ou 670. Il ne laissa aucun enfant, & fut enterrĂ© au Monastere de Chelles, oĂą l'on voit encore aujourd'hui son tombeau. Childeric son frere, qui Ă©toit Roi d'Australie depuis l'an 660 & qui avoit sa demeure Ă  Metz, fut alors reconnu Roi de toute la Monarchie Françoise; mais ce ne fut pas sans contradiction : car EbroĂŻn Maire du Palais entreprit d'Ă©tablir le jeune Prince Thierry, qui jusqu'alors n'avoit eĂ» aucune part Ă  la succession du Roi Clovis son pere, de l'Ă©tablir, dis-je, Roi de Neustrie & de Bourgogne. Il le fit en effet; mais sans assembler la Noblesse, selon la coutume. Il irrita aussi les Grands, dĂ©ja mĂ©contens d'ailleurs, en dĂ©fendant Ă  la Noblesse de Bourgogne de venir Ă  la Cour sans ses ordres. Saint Leger EvĂŞque d'Autun alliĂ© Ă  la famille Royale, qui n'avoit jamais pĂ» plier sous EbroĂŻn, se mit Ă  la tĂŞte de la Noblesse, qui ne pouvoit plus souffrir l'insolence des Maires du Palais; & tous ensemble inviterent Childeric Ă  venir prendre possession du Royaume de Neustrie. Childeric arrive, & EbroĂŻn abandonnĂ© de tout le monde, est obligĂ© de se refugier dans une Eglise, pour Ă©viter la mort.

 

On ne pouvoit rien ajoĂ»ter Ă  l'Ă©quitĂ© & Ă  la modĂ©ration de Leger. Childeric gouverna en bon Prince, tandis qu'il suivit les conseils de ce sage Ministre : mais ses ennemis & ses jaloux prirent insensiblement le dessus, & indisposerent le Roi contre lui, envenimant auprès du Roi & du peuple, tout ce que faisoit le saint PrĂ©lat (Vita S. Leodegarii, c. 4. p. 683)

 

Childeric avoit épousé sa cousine germaine, & violoit les anciennes Loix du Royaume. Leger l'entreprit avec liberté, & osa le menacer de la vengeance divine. Il n'en fallut pas davantage pour irriter le Roi à un point, qu'il ne garda plus de mesures. Il ne cherchoit plus que l'occasion de lui ôter la vie. (Histoire de Lorraine depuis l'entrée de Jules César dans les Gaules, jusqu'à la cession de la Lorraine, arrivée en 1737, Tome 1, 1745 - books.google.fr).

 

Il étoit leger, & traitoit indignement les nobles & les principaux d'entre les François (Montfaucon, Les Monumens de la Monarchie Françoise, qui comprenent l'Histoire de France, Tome 1, 1729 - books.google.fr).

 

Childeric ayant éloigné l'Evêque d'Autun, qui étoit le seul capable de régler ses mauvaises inclinations, se livra à ses flatteurs, & s'abandonna à ses passions. Un jour ayant, fait attacher à un poteau un homme de qualité, nommé Bodilon, il le traita comme un esclave, & lui fit donner mille coups de foüet. Cette cruauté irrita les Seigneurs François. Bodilon conspira contre le Roi; & l'ayant attaqué, comme il étoit dans sa maison de plaisance de la Forêt Lauconie, nommée aujourd'hui la Forêt de Livry près de Chelles, il le tua avec la Reine Blichilde, qui étoit enceinte. Childeric n'avoit encore que vingt-quatre ans, & n'en avoit regné que quatre dans la Neustrie, & quatorze dans l'Austrasie. Il fut enterré avec la Reine son épouse, dans la Basilique de S. Vincent, aujourd'hui l'Abbaye de S. Germain-des-Prés (Histoire de Lorraine depuis l'entrée de Jules César dans les Gaules, jusqu'à la cession de la Lorraine, arrivée en 1737, Tome 1, 1745 - books.google.fr).

 

Fut tuĂ©e aussi la Reine Bilichilde qui Ă©toit enceinte, & le petit Dagobert leur fils : un autre fils nommĂ© Chilperic, qui Ă©toit dans les maillots, ne fut sauvĂ© que parce qu'il ne se trouva pas au lieu du massacre, & fut Roi de France depuis (Montfaucon, Les Monumens de la Monarchie Françoise, qui comprenent l'Histoire de France, Tome 1, 1729 - books.google.fr).

 

Léger se rallie à Thierry, après la mort de Childéric, mais est chassé de la cour par Ebroïn qui l'assiège en 676 dans Autun. Fait prisonnier, il est torturé, puis mis à mort en 678 ou 679.

 

La Vie de saint LĂ©ger est l'un des textes les plus anciens de la langue française. Il date de la fin du Xe siècle et appartient Ă  la littĂ©rature hagiographique : Ă©crit en vers de 8 syllabes, il raconte de manière semi-lĂ©gendaire la vie de l'Ă©vĂŞque d'Autun, saint LĂ©ger, martyr du viie siècle (fr.wikipedia.org - LĂ©ger d'Autun).

 

"loyale"

 

Le mot loyautĂ© vient du latin legalis qui veut dire Ă  la fois loyal et lĂ©gal : la loyautĂ© est la qualitĂ© de quelqu'un ou de quelque chose qui est conforme Ă  une loi, au sens moral ou au sens juridique. L'attitude loyale renvoie Ă  l'obĂ©issance aux lois de la probitĂ© de la droiture ou de l'honneur. De mĂŞme, l'on dira que l'homme loyal est franc, notamment en ce qu'il respecte la vĂ©ritĂ©.

 

Loyal se dit aussi «de la bonne qualité des choses, de ce qui a la condition requise par la loi, par l'ordonnance» dit le Dictionnaire de Furetière. En ce sens, s'agissant des choses, la notion de loyauté devient très proche de celle de légalité. C'est un point de passage entre la notion morale et la notion juridique. [...]

 

La loyautĂ© familiale a pour domaine d'Ă©lection le mariage. Dès l'abord, l'on peut se demander si elle n'est pas exclue par le cĂ©lèbre adage d'Antoine Loysel : «en mariage trompe qui peut». Selon cet adage, le dol est irrecevable en matière de mariage, c'est-Ă -dire que les Ă©poux ne peuvent pas l'invoquer pour obtenir l'annulation, ce qui aurait Ă©tĂ© trop facile. En revanche, l'un des Ă©poux peut faire preuve de dĂ©loyautĂ©. En fait, celui-ci a seulement pour objet de permettre aux Ă©poux de se prĂ©senter sous un jour avantageux : c'est un «dolus bonus» comparable Ă  celui du commerçant qui vante sa marchandise. Le dolus bonus, qui consiste Ă  vanter sa marchandise, est tolĂ©rĂ©, alors que le dolus malus, qui constitue une vĂ©ritable tromperie, peut ĂŞtre sanctionnĂ© par la nullitĂ© d'un contrat civil, voire dans les cas graves (escroquerie...) au plan pĂ©nal. En revanche la jurisprudence, si elle ne sanctionne pas le dol en lui-mĂŞme en matière de mariage, en tient compte dans l'apprĂ©ciation de l'erreur qu il a provoquĂ©e.

 

C'est à un autre point de vue que la loyauté concerne le mariage, à savoir la fidélité conjugale. Maris et femmes se font un don mutuel de leurs personnes. Celui-ci comporte généralement une promesse de fidélité. Pourtant, nous devons noter que certaines législations sont déséquilibrées et favorisent le mari dont les relations extraconjugales sont généralement jugées moins graves, parce que non susceptibles d'introduire une postérité illégitime dans la famille, à la différence de celles de la femme.

 

La plupart des droits traditionnels, tels que les droits hĂ©braĂŻque ou musulman, sanctionnent durement l'adultère de la femme : la peine prĂ©vue est la lapidation, encore appliquĂ©e dans certains pays musulmans. Le droit romain admettait le divorce. Le catholicisme, qui recommande la fidĂ©litĂ© aux deux Ă©poux, considère le mariage comme indissoluble, mais tolère la sĂ©paration de corps en cas de faute de l'un des Ă©poux, et l'adultère peut Ă©videmment entrer dans ce cadre (La loyautĂ© : de la règle morale au principe juridique. In: Revue juridique de l'Ouest, 2012-3 - www.persee.fr).

 

EN LOYAL MARIAGE. En mariage légitime, les enfans suivent la condition du pere; hors mariage, ils suivent la condition de la mere. Loysel, Instit. liv. 1. tit. 1. art. 22. 23. (Le coutumier de Vermandois: contenant les commentaires de Buridan & de La Fons, sur les coutumes de Vermandois: de nouvelles observations sur les mêmes coutumes, Tome 1, 1728 - books.google.fr, André-Marie-Jean-Jacques Dupin, Édouard Laboulaye, Glossaire de l'ancien droit francais, 1846 - books.google.fr).

 

La dation des corps était, au contraire, une partie essentielle du mariage, ou plutôt elle était le mariage lui-même, puisqu'elle consistait dans l'abandon réciproque de leurs personnes que se faisaient les conjoints. La formule du rituel métropolitain d'Aix de 1577 exprime bien la portée de cet échange. «Je N. donne mon corps à vous N. pour loyal mari et pour loyal époux. Et je le reçois. Je N. donne mon corps à vous pour loyale femme et pour loyale épouse. Je le reçois.» (Gustave Fagniez, La Femme et la société française dans la première moitié du 18è siècle, Revue des deux mondes, Volume 433, 1911 - books.google.fr).

 

Au VIIe siècle, on défendit en général tout mariage entre parents, en s'appuyant sur un passage de l'Ancien Testament. Un principe du droit romain, qui fixe pour les successions la limite de la parenté au septième degré, fut appliqué aux mariages prohibés. Dans l'origine on appliqua cette prohibition à la computation romaine, de sorte que le mariage entre issu de germain et fille d'issu de germains était défendu; mais au delà il n'existait plus de prohibitions (capit. 757, c. 1). Cependant bientôt, soit à cause de la barbarie des temps, soit pour d'autres motifs, on appliqua le nombre sept à la compulation canonique; de sorte que même les issus d'arrière-petit-fils d'issus de cousins-germains ne pouvaient plus se marier valablement. Ce système si sévère, confirmé par le pape Alexandre II au XIe siècle, fut aboli en 1216 par le pape Innocent III, qui réduisit les prohibitions au quatrième degré de computation canonique; de sorte qu'aujourd'hui, d'après les lois de l'Eglise, le mariage est permis entre fils et petite-fille d'issus de cousins-germains. Mais cette limite n'est pas absolue; depuis longtemps les papes ont exercé un droit de dispense reconnu par les conciles: ainsi la dispense pour les mariages entre issus de cousins n'a jamais rencontré de difficultés. Le concile de Trente défend seulement de donner des dispenses au second degré (entre cousins-germains), à moins que ce ne soit entre de grands princes et pour une cause politique (Anthoine de Saint-Joseph, Concordance entre les codes civils étrangers et le code français, 1852 - books.google.fr).

 

La rigidité superstitieuse du saint évêque lui attira un ennemi dangereux qui renversa promptement son crédit; c'était la reine Bilichilde, dont Léger voulait rompre les liens parce qu'elle était cousine du roi, et que l'Église regardait alors de telles unions comme illicites (Louis-Philippe de Ségur, Oeuvres complètes, Histoire de France, Rois de France mérovingiens, Tome 22, 1824 - books.google.fr).

 

"negligence" : Rois fainĂ©ants

 

"nĂ©gligent" : fainĂ©ant (Jean Boudot, Dictionarium Latino-Gallicum: In Usum Scholarum Belgicae, 1785 - books.google.fr).

 

L'appellation de «rois fainéants» (littéralement rois qui ne font rien, «fait néant») a été attribuée, a posteriori, aux rois francs mérovingiens, succédant, à partir de 639, à Dagobert Ier. Cette appellation a été forgée par Eginhard, biographe de Charlemagne, dans sa Vita Karoli (Vie de Charlemagne), écrite au ixe siècle. Il légitimait ainsi la prise de pouvoir carolingienne.

 

Le premier roi qualifié par la suite de «fainéant» fut Thierry III (673-691), qui se laissa gouverner d'abord par Ébroïn puis par Pépin de Herstal (son père Clovis II et son frère aîné Clotaire III ont bénéficié de reines fortes et de maires du palais respectueux de l'autorité mérovingienne, et son autre frère Childéric II s'était montré particulièrement caractériel). Les suivants furent Clovis IV, Childebert III, Dagobert II, Chilpéric II, Thierry IV et enfin Childéric III. L'époque des rois fainéants s'étira donc du début du règne de Thierry III à la fin de celui de Childéric III, de 673 à 751.

 

Les manuels d'histoire de la Troisième République ont popularisé une image d'Épinal des rois mérovingiens allongés dans leurs chars à bœufs. L'appellation de «rois fainéants» (littéralement rois qui ne font rien, «fait néant») a été attribuée, a posteriori, aux rois francs mérovingiens, succédant, à partir de 639, à Dagobert Ier. Cette appellation a été forgée par Eginhard, biographe de Charlemagne, dans sa Vita Karoli (Vie de Charlemagne), écrite au ixe siècle. Il légitimait ainsi la prise de pouvoir carolingienne (fr.wikipedia.org - Rois fainéants).

 

D'où les délices de Capoue.

 

"benevolence"

 

Bienveillance se dit du supérieur à l'inférieur, et sent toujours son protecteur; benevolentia est plus général, et s'entend de tout sentiment, bienveillance, amour ou reconnaissance, qui nous attache à autrui (J. Girard, Les quatre Catilinaires de Cicéron, 1883 - books.google.fr).

 

Plutôt que la bienveillance d'un roi, la benevolence d'un prélat.

 

Accrostiche : LFLL, Lifoll, Lifol/Liffol

 

LATOFAO ou LEUCOFAO, lieu que l’on place soit à Liffol-Le-Petit (Hte-Marne), soit à Laffaux, entre Soissons et Laon, soit même près de Moret (Seine-et-Marne), fut le théâtre de deux batailles gagnées, l’une par Frédégonde sur Brunehaut en 596, l’autre par Ébroïn, maire du palais, sur Pépin d’Héristal et Martin, chefs des Austrasiens, en 680 (fr.wikisource.org - Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang, 1878, Jean Lebeuf, Ambroise Challe, Mathieu Maximilien Quantin, Mémoires concernant l'histoire civile et ecclésiastique d'Auxerre et de son ancien diocese, 1848 - books.google.fr, Michel Sot, Guy Lobrichon, Les gestes des évêques d'Auxerre, Tome 1, 2002 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 2209 sur la date pivot 675/679 donne -859/-851.

 

Epoque du roi d'Albe Capys (Nicolas Lenglet Du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'histoire universelle sacrée et prophane, ecclésiastique et civile, depuis la création du monde, jusqu'à l'an 1743, Tome 1, 1744 - books.google.fr).

 

MentionnĂ© par l’Iliade (20, 239) comme Ă©tant celui de l’aĂŻeul d’ÉnĂ©e, le nom de Capys jouera de ce fait un rĂ´le non nĂ©gligeable dans cette littĂ©rature posthomĂ©rique qui, on le sait de mieux en mieux aujourd’hui, illustre dans ses variantes successives l’évolution des relations entre les Grecs et l’Occident ; au grĂ© des traditions, Capys passera ainsi du statut d’ascendant (chez Homère) d’ÉnĂ©e Ă  celui de descendant ou encore de compagnon (chez Virgile) de ce dernier. En raison de la ressemblance, toute fortuite mais providentielle, des noms, une ville, plus que d’autres, Ă©tait Ă©videmment destinĂ©e Ă  accueillir Capys comme son fondateur : c’est Capoue, et cela, semble-t-il, dès le vie siècle au moins si l’on en croit un fragment d’HĂ©catĂ©e. Tradition qui n’élimine pas totalement d’autres versions, peut-ĂŞtre plus anciennes encore, oĂą se reflètent les phases Ă©trusque, puis samnite de l’histoire de la ville. Si l’on se tourne maintenant vers le lĂ©gendaire albain, il est Ă©vident que l’entrĂ©e de Capys dans la sĂ©rie des rois d’Albe n’a pu se faire que sur la base, au moins contemporaine, de la «troyennisation» du mythe des rois latins : pour que Capys devĂ®nt un roi d’Albe, il aura fallu d’abord (ou en mĂŞme temps) qu’ÉnĂ©e devienne l’ancĂŞtre de la lignĂ©e (Alexandre Grandazzi, Chapitre X. Les Rois d’Albe : analyse d’une tradition, Alba Longa, histoire d’une lĂ©gende, 2008 - books.openedition.org).

 

Érichtonios fut le père de Tros, lui-même ayant engendré Ilos II, Assaracos et Ganymède. Capys, fils d'Assaracos, épouse Thémisté, fille d'Ilos II, sa cousine germaine (Philippe Dain, Mythographe du Vatican I: traduction et commentaire, 1995 - books.google.fr).

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