Savonarole et syphilis

Savonarole et syphilis

 

X, 59

 

2220-2221

 

Dedans Lyon vingt & cinq d'vne halaine,

Cinq citoyens Germains, Bressans, Latins :

Par dessous nobles conduiront longue traine,

Et descouuers par abbois de mastins.

 

Bouys et Bareste parlent de la conspiration protestante des frères Maligny du 4-5 septembre 1560 visant à prendre la ville de Lyon (Théodore Bouys, Nouvelles considérations puisées dans la clairvoyance instinctive de l'homme: sur les oracles, les sibylles et les prophètes, et particulièrement sur Nostradamus, 1806 - books.google.fr).

 

Mais il semble qu'il était prévu de rassembler 1200 religionnaires dans 70 logements de la ville et que l'afflux d'étrangers avait éveillé les soupçons du gouverneur d'Albon (Laurent Aguesse, Histoire de l'établissement du protestantisme en France: contenant l'histoire politique et religieuse de la nation depuis François Ier jusqu'a l'Édit de Nantes, Tome 1 : 1515-1560, 1886 - books.google.fr, Pierre Clerjon, Histoire de Lyon, depuis sa fondation jusqu'à nos jours, Tome 5, 1832 - books.google.fr, Alain Dufour, Théodore de Bèze : Poète et Théologien, 2009 - books.google.fr).

 

"Cinq citoyens"

 

Le 22 aoùt 1497, le gouvernement de Florence, alors dirigé par Savonarole, inquiet des menées de Pierre de Médicis, fit arréter cinq citoyens accusés de conspiration en faveur du tyran. C'étaient Bernardo Neri, Niccolò Ridolfi, Giannotto Ricci, Lorenzo Tornabuoni, Giovanni Cambio [Bernardo del Nero, Niccolò Ridolfi, Giannozzo Pucci, Lorenzo Tornabuoni, Giovanni Cambi], qui, mis à la question, avouèrent leur culpabilité et furent décapités (L. Dorez, La mort de Pic de la Mirandole et l'édition aldine des oeuvres d'Ange Politien (1494 - 1498), Giornale storico della letteratura italiana, Volumes 31 à 32, 1898 - books.google.fr, Archivo Storico Italiano, 1858 - books.google.fr).

 

Florence 1497

 

Par un effet réciproque, le passage de Charles VIII en Toscane, lorsqu'il retourna en France, la démonstration dirigée contre Florence par l'empereur Maximilien à la demande de la ligue, enfin les soucis de la guerre contre Pise toujours révoltée, assurèrent d'abord une trêve apparente entre les factions, et fortifièrent le crédit du prédicateur qui, dans la crise, avait relevé les courages. Mais alors que l'exercice du pouvoir, en initiant les citoyens aux difficultés journalières de l'administration, aurait dû calmer l'emportement de leurs rancunes, et les éclairer sur la valeur d'anciennes critiques contre les gouvernants, l'antagonisme, loin de s'effacer, s'accrut chaque jour entre eux et les partis qu'ils écartaient des affaires. Fr. Valori, devenu Gonfalonier de justice, prescrivit des mesures sévères contre les Florentins qui allaient à Rome entretenir avec les Médicis de séditieuses pratiques. Sur son initiative, une loi abaissa de trente à vingt-cinq ans l'âge requis pour l'admission au Grand Conseil. De son côté, après la mort de P. Capponi, l'opposition aristocratique (Ottimati) se rapprochait des Palleschi. Elle accepta pour chef Bernardo del Nero, qui, membre du gouvernement déchu, reprit place dans les offices et recouvra son influence. Pierre de Médicis, enfin, réfugié à Romes, jugea le moment favorable pour tenter un mouvement aux portes mêmes de Florence. L'effroi que répandit cette attaque, l'excommunication fulminée à ce moment par Alexandre VI contre Savonarole, les ravages de la peste, le poids des impôts, mirent le comble au désordre ; chaque nouvelle élection troublait la ville; et le Grand Conseil dirigeait plutôt ses choix sur les candidats chers à la multitude que vers les hommes rompus aux affaires, moins enclins toutefois à capter les suffrages par leur complaisance. Bien des citoyens, prêts à défendre la liberté et le Grand Conseil, blâmaient les rigides injonctions de Savonarole; incrédules à ses prophéties, ils se répandaient en sarcasmes contre les Piagnoni, ou s'indignaient de leur tyrannie. Enfin, par les soins de Bernardo del Nero, l'accord s’établit entre les Ottimati et les Palleschi, en vue, non de rappeler Pierre, mais de s'emparer du gouvernement, à la tête duquel ils comptaient placer Laurent et Jean, de la branche cadette des Médicis. Ils résolurent avant tout de discréditer et d'affaiblir la démocratie. Afin d'éviter que des votes plus éclairés n'eussent pour résultat d'affermir le régime qu'ils détestaient, ils s'entendirent en vue de contrarier par leurs choix l'élection aux offices, et réussirent ainsi, en assurant l'impuissance des scrutins, à faire réduire par une loi les conditions et le chiffre des suffrages prescrits pour que la désignation des magistrats fût valable. Ils comptaient que, les élections échappant à toute discipline, l'assemblée se trouverait livrée à l'anarchie, et que le spectacle de ces désordres, le choix inattendu d'officiers incapables ou indignes soulèveraient une réprobation générale. L'événement répondit à leur attente. Grâce à l'incertitude des votes, B. del Nero parvenait à se constituer une majorité, dont sa promotion même au Gonfaloniérat de justice avait déjà révélé l'existence. Encouragés par leur succès, les ennemis de la démocratie donnèrent licence à leurs sentiments; dénonçant ou cherchant à traverser tous les actes du Grand Conseil, ils offrirent le funeste exemple d'un mépris affecté pour le gouvernement et ne continrent plus l'expression bruyante de leurs sympathies pour les Médicis". L'impunité redoublait l'audace de ces attaques. A la faveur du zèle exagéré des Piagnoni, les Palleschi, secondés par la faiblesse des uns, par la complicité des autres, en étaient arrivés, dans l'espace de trois années, à rendre à leur parti l'influence que donne l'attrait d'une espérance prochaine. Malgré leurs irrésolutions, les magistrats et les chefs de la démocratie cherchaient à se défendre. Ils en saisirent l'occasion quand on découvrir le complot précédemment formé, lors de la tentative infructueuse de Pierre. Plusieurs amis des Médicis furent convaincus d'avoir appuyé la conspiration en témoignant une feinte bienveillance pour le gouvernement. Bernardo del Nero, connaissant les menées, s'était abstenu, bien que Gonfalonier de justice, de les dévoiler et de les poursuivre. Les Ottimati, la Seigneurie elle-même ne virent pas sans effroi s'engager un tel débat. Mais Fr. Valori, que la disparition de Bernardo devait rendre tout-puissant dans le Grand Conseils, poursuivit le procès avec acharnement, et, dans les Pratiche: où fut discuté le sort des accusés, il réclama instamment contre eux le dernier supplice. Les adversaires des Médicis, ceux de leurs anciens amis qui s'étaient ralliés au gouvernement populaire, les démocrates enfin se prononçaient pour une répression sans pitié. Ils allèrent jusqu'à violer la loi qu'ils avaient naguère votée comme nécessaire à la liberté, en refusant aux condamnés l'appel au Grand Conseil, et ils usèrent des plus violentes menaces pour contraindre la Seigneurie à l'exécution immédiate de la sentence. La mort de B. del Nero privait de son chef l'opposition aristocratique, et laissait Fr. Valori maître absolu du parti populaire et de la République (Gabriel Thomas, Les révolutions politiques de Florence (1177-1530): Étude sur leurs causes et leur enchaînement, 1887 - books.google.fr).

 

"Germains"

 

La première et éphémère conquête du royaume de Naples, l'intervention de l'Espagne, la formation de la Ligue sainte, l'entrée de Maximilien, empereur du Saint Empire germanique, dans la Péninsule, la retraite un moment coupée aux Français, la bataille de Fornoue“, le roi, plus heureux que sage, parvenant à percer les lignes italiennes..., sont des événements où n'a rien à faire le cardinal Jean. Mais, au cours de l'année 1496, Florence se trouve aux prises avec la guerre à l'extérieur et avec les discordes civiles à l'intérieur, et les Médicis croient le moment venu pour eux de rentrer en scène. Ils s'étaient tous réunis à Rome, où Virgilio Orsini leur vendit ses services. Pierre était le plus violent, Julien le plus brave, Jean le plus habile. Ils avaient pour eux l'appui des Vénitiens, la complicité du pape, et comptaient sur le soulèvement que devaient provoquer leurs partisans dans Florence ; mais Florence ne bougea pas, et les troupes qu'ils avaient réunies les abandonnèrent. Le cardinal Jean, qui s'était rendu à Bologne pour gagner à sa cause Jean Bentivoglio, n'eut que le temps de se retirer près de Ludovic Sforza (François-Anatole Gruyer, Raphaël, peintre de portraits: Portraits exécutés sous le pontificat de Léon X, Tome 2, 1881 - books.google.fr).

 

En 1494, Charles VIII avait fait à la maison d'Autriche deux outrages sanglants : il avait renvoyé en Allemagne Marguerite, fille de Maximilien, à laquelle il était fiancé et qui avait été élevée à la cour de France en vue de son futur mariage, et il avait épousé Anne de Bretagne, qui était fiancée à Maximilien (François-Anatole Gruyer, Raphaël, peintre de portraits: Portraits exécutés sous le pontificat de Léon X, Tome 2, 1881 - books.google.fr).

 

"traîne" de cardinal

 

La réunion de l'Église orthodoxe à celle de Rame, scellée lors du concile de Florence, a été ressentie par une partie des Byzantins comme une trahison de leur foi ancestrale. Le décret d'Union fut signé le 5 juillet 1439 par le pape Eugène IV et un grand nombre de cardinaux d'un côté, et par l'empereur Jean VIII Paléologue et une délégation de hauts dignitaires ecclésiastiques représentant les Églises d'Orient de l'autre ; cette bulle cristallisa immédiatement toutes les critiques des Grecs à l'encontre des Latins, ainsi que de leurs alliés au sein du clergé orthodoxe. Une polémique violente opposa dès lors les antiunionistes, conduits par leur chef Marc d'Éphèse, à une minorité de Byzantins partisans de l'Union. Ces échanges portent le plus souvent sur les questions doctrinales discutées pendant le concile lui-même, notamment celles de la procession de l'Esprit et de la primauté du pape ; cependant, ces écrits contiennent aussi des attaques directes contre des personnalités de l'un ou l'autre parti et font alors référence à des faits précis qui permettent de mieux comprendre la manière dont fut vécu à Byzance ce conflit religieux. [...]

 

Dans les Antirrhétiques de Jean Eugénikos, adversaire de l'Union, esquisse un portrait de groupe du haut clergé byzantin, passant en revue les principaux ecclésiastiques qui avaient fait partie de la délégation grecque à Florence. [...]

 

La mise en cause de Bessarion et d'Isidore de Kiev est plus subtile en un seul mot, Jean Eugénikos suggère une image profondément dévalorisante. Le terme "elkesispeplos" adjectif qui signifie "à la robe traînante", se rencontre presque exclusivement chez Homère. Il n'en existe que trois occurrences dans niade", toutes identiques ; le mot est placé dans la bouche d'Hector lorsqu'il mentionne les Troyennes parmi l'ensemble de ses concitoyens "les Troyens et les Troyennes à la robe traînante.". Un lettré byzantin du XVe siècle connaissait évidemment Homère, mais plutôt par l'intermédiaire de l'un de ses commentateurs, en premier lieu Eustathe de Thessalonique•. À propos des vers de l'Iliade où apparaît le terme "elkesispeplos", ce dernier précise le sens qu'il faut donner à l'adjectif : celui-ci s'applique aux femmes barbares pour désigner les tuniques traînantes qu'elles portent au lieu des robes droites des femmes grecques. Eustathe étudie à nouveau ce terme dans son Commentaire sur l'Odyssée à l'occasion d'une réflexion sur la transmission des coutumes et du vocabulaire grecs aux autres peuples : il évoque "la robe traînante" dont les Latins auraient hérité par l'intermédiaire d'Énée.. Le caractère barbare du vêtement est réaffirmé puisqu'il est bien dit qu'aucune Grecque ne s'habille de cette façon, mais il ne concerne plus tant les Troyennes que les Romaines. Quoi qu'il en soit, le mot évoque à l'évidence un vêtement féminin porté par des étrangères. [...]

 

Jean Eugénikos reprend l'opposition de Clément entre les vrais hommes, dépouillés et frustes, et les efféminés vêtus de robes traînantes, habitués au faste et soucieux de leur apparence. Mais au-delà de cet usage moraliste du terme, notre auteur introduit un thème nouveau en faisant du vêtement incriminé le symbole du manque de sincérité des hommes qui le portent : car ceux qui "allongent les franges de leur manteau" sont évidemment les pharisiens, archétypes de l'hypocrisie religieuse, que Jésus critique vivement dans l'évangile de Matthieu". Au moyen de la citation biblique, Jean Eugénikos parvient donc à assimiler la tunique homérique à un habit sacerdotal, établissant ainsi le lien entre "la robe traînante" et ce qui doit bien être l'un des habits des cardinaux. Il est difficile de préciser exactement de quel vêtement il peut être question : les cardinaux portaient au XVesiècle une longue soutane pourpre, mais aussi une chape munie d'une traîne", et c'est peut-être plutôt à cette dernière qu'il serait ici fait allusion. Le costume réel n'est de toute façon qu'un prétexte, car il est évident que notre auteur gagne surtout en perfidie à identifier Bessarion et Isidore à leur robe plutôt qu'à leur chapeau cardinalice, comme on l'eût plus naturellement escompté : cette image lui permet de sous-entendre tout à la fois le caractère peu viril, étranger - peut-être même précisément romain -, futile et hypocrite de ceux qui portent un tel habit. [...]

 

Le vestiaire des cardinaux se compose d'une soutane rouge, donnée par Boniface VIII en 1294, et d'une chape ou "cappa" qui, devant, est attachée par un ruban pour permettre la marche, et qui se termine à l'arrière par une longue traîne (Maerie-Hélène Blanchet, Les divisions de l'Eglise byzantine après le concile de Florence (1439) d'après un passage des Antirrhétiques de Jean Eugénikos, Byzance et ses périphéries (Mondes grec, balkanique et musulman): Hommage à Alain Ducellier, 2020 - books.google.fr).

 

Alphonse d’Aragon, de son côté, que le roi de France prétendait détrôner et que l'appui des Borgia ne rassurait guère, fit appel au sultan, en attendant qu'il s'adressât aux Espagnols, plus funestes à l'Italie que les Turcs. La maison d'Autriche, enfin, s'apprêtait à mettre aussi dans la balance des destinées italiennes tout le poids de sa haine contre la France. Au milieu de toutes ces invasions voulues par elle, la malheureuse Italie allait devenir, pendant un quart de siècle, le champ de bataille de l'Occident... Les Médicis voyaient approcher ces orages et pénsaient se tenir à l'abri dans Florence. Ils ne le purent. Au dehors l'étranger s'avançait, au dedans la révolution grondait. Pierre manqua de courage et de caractère, de ressources et de décision. Allié d'Alphonse d'Aragon, il courut se jeter aux pieds de Charles VIII. Feignant de défendre la République et de s'offrir lui-même en holocauste, il livra toutes les forteresses de la Toscane à la France, et ne songea qu'à tourner les armes étrangères contre sa patrie. Les Florenlins, soulevés par l'indignation, chassèrent les Médicis.

 

Un soubassement des tapisseries du Vatican illustre une anecdote de la vie de Jean de Médicis, futur pape Léon X :

 

Au milieu de la confusion, Jean de Médicis, la tête encapuchonnée et le corps enveloppé dans une robe de moine franciscain, s'enfuit de la ville. Deux personnages, qui lui sont restés fidèles, le suivent à distance. A gauche, la révolution est personnifiée par le monstrueux géant des tremblements de terre, qui soulève le sol et met tout à néant. A droite, une femme en deuil, ayant à ses côtés le lion de Saint-Marc, est assise au milieu des ruines et se lamente sur les malheurs de la patrie. Dans le lointain, des hommes armés cherchent les fugitifs... On le voit, l'antique prosopopée fournit les principaux éléments de ces tableaux, où le symbolisme s'adapte avec clarté aux nécessités de l'histoire, ou plutôt aux convenances de l'apologie (François-Anatole Gruyer, Raphaël, peintre de portraits: Portraits exécutés sous le pontificat de Léon X, Tome 2, 1881 - books.google.fr).

 

Les ottimati pourraient être ces "nobles" du vers 3.

 

Les Ottimati ou aristocrates, se voyant définitivement tenus en échec par Savonarole et le parti populaire , se rallient à ceux qu'ils ont renversés. C'est alors qu'a lieu (1497) la tentative de Pierre de Médicis pour rentrer à Florence. Mais ses amis n'avaient pas assez disposé les esprits à son retour, et lui-même manque de résolution. Il est repoussé. Une lutte d'influence s'engage dans le sein de la cité entre les factions. Celles des Ottimati et des Bigi s'accordent pour rendre le gouvernement plus aristocratique sous la direction d'une autre branche des Médicis tenue à l'écart par la première et dont justement doit sortir plus tard Cosme Ier (Eugène Benoist, Guichardin, historien et homme d'État italien au XVIe siècle, 1862 - books.google.fr).

 

Cosme Ier était neveu du pape Léon X, le cardinal à "longue traine".

 

"Bressans" : Philippe de Bresse et Lorenzo Tornabuoni

 

Philippe II, dit Sans Terre, appelé communément Philippe II de Savoie voire Philippe de Bresse, né à Chambéry le 5 février 1438, mort à Chambéry le 7 novembre 1497, fut duc de Savoie et d'Aoste, comte de Genève et prince de Piémont de 1496 à 1497. Il était fils de Louis Ier, duc de Savoie et prince de Piémont, et d'Anne de Lusignan (fr.wikipedia.org - Philippe II (duc de Savoie)).

 

Pour régler sa dette auprès de Jacques de Beaune pour le mariage de sa fille Louise avec le comte d'Angoulême, parents du futur François Ier, et surtout racheter le diamant qui appartenait à Louise, ainsi qu'une coupe d'or qui avaient été laissés en gage, Philippe emprunta à nouveau la somme de 7 109 livres. Son créancier était alors le banquier Laurent Spinelli, agent à Lyon de la famille Médicis. [...] Les finances de Philippe n'étaient pas en meilleur état que celles du duc d'Angoulême; le comte de Bresse avait en tout cas accepté de s'exposer à un risque financier supérieur à ses moyens pour célébrer ce mariage. Ce dernier ne devait pas sembler avantageux qu'à Philippe, comme le démontre le nouveau crédit - surtout économique - dont le comte de Bresse avait bénéficié. En effet, les coffres forts de la banque de la famille Médicis à Lyon s'ouvrirent à lui le cadet avait enfin obtenu le crédit social et économique que les banquiers de Florence assignaient seulement aux dynaghes régnantes. Il ne faut pas oublier non plus les efforts économiques qu'avaient consentis certains hommes de l'entourage de Philippe, qui considéraient donc eux aussile mariage de Louise comme une véritable chance. Si leur seigneur renforçait sa position à la cour de France, ils en bénéficieraient également (Pascal Brioist, Laure Fagnart, Cédric Michon, Louise de Savoie (1476-1531), 2018 - books.google.fr, Götz-Rüdiger Tewes, Kampf um Florenz: die Medici im Exil (1494-1512), 2011 - books.google.fr).

 

Parmi les seigneurs qui suivoient le roi de France, Charles VIII, nul n'avoit plus de part à sa confiance que Philippe de Bresse, qui étoit oncle du jeune duc de 1494. Savoie, et qui bientôt lui succéda. Lorsque l'armée française fut entrée à Florence, il prit un logement dans la maison d'un proche parent de Pierre de Médicis, de Laurent Tornabuoni, qui parvint tellement à intéresser son hôte en faveur des exilés, que Philippe n'hésita pas à conseiller au monarque de rappeler Pierre et de lui rendre l'autorité. Charles penchoit à prendre ce parti (William Roscoe, Vie et pontificat de Léon X, par traduit par P.F. Henry, Tome 1, 1808 - books.google.fr).

 

Le transfert de la filiale des Médicis de Genève à Lyon en 1466 est le premier signe du passage d'une ville à l'autre et entraîne le déclin de la place genevoise. Les Médicis peuvent se féliciter de cette nouvelle localisation car la filiale de Lyon connaît de très bons résultats jusqu'à la fin des années 1470. Leur activité est surtout bancaire, même s'ils s'occupent aussi de commerce, notamment de soies, car Lyon devient rapidement un marché important pour la soierie italienne. Durant la période de leur présence lyonnaise, ils ne posséderont pas de biens immobiliers mais louent une maison sur la rive droite de la Saône dans la rue de la Juiverie. À la fin des années 1470 et dans la décennie suivante, la filiale des Médicis de Lyon est confrontée à deux problèmes importants la mauvaise gestion de la filiale tout d'abord et les difficultés rencontrées par Pierre de Médicis qui prend la suite de son père en 1492. Tout d'abord, le directeur de la filiale, Lionetto de Rossi est emprisonné en 1485 et 1487 pour fraudes. Laurent de Médicis envoie à Lyon Francesco Sassetti en 1486 avec pour mission de redresser les comptes. Ce dernier fonde avec Lorenzo Spinelli et Giovanni Tornabuoni une nouvelle compagnie. À la mort de Sassetti en 1490, c'est son fils Cosimo qui entre dans la filiale comme vice-directeur. Cette nouvelle direction dure jusqu'en 1494 date à laquelle les biens de la filiale sont saisis et les facteurs de la banque expulsés de la ville. Cette expulsion arrive au terme d'un épisode de tension entre le roi de France et Pierre de Médicis. En 1494, Pierre, qui dirige désormais la famille, refuse aux ambassadeurs de Charles VIII le passage des troupes du roi par le territoire florentin. En réaction, au mois de juin 1494, Charles VIII expulse tout le personnel de la banque de Pierre de Médicis présent à Lyon et leurs biens sont confisqués. Les membres de la filiale se transfèrent à Chambéry. Quelques mois plus tard, en novembre 1494, Pierre de Médicis conclut des accords avec le roi de France alors à la tête de ses troupes en Italie. Pierre accorde au roi de France des forteresses appartenant à la république florentine celles de Sarzana, de Pietrasanta, de Sarzanello, de Pise et de Livourne. À peine ces accords sont-ils connus à Florence que le peuple prend les armes contre la famille des Médicis entraînant le départ précipité de Pierre et de ses frères Jean, le futur Léon X, et Julien le 9 novembre. Les circonstances de ce départ ont été décrites par Luca Landucci qui témoigne de la violence de la scène le peuple de la ville se réunit sur la place de la Seigneurie aux cris de «Populo e libertà» et accuse Pierre de Médicis de l'avoir trahi lors ses rencontres avec le roi de France du début du mois et d'avoir outrepassé ses prérogatives en décidant seul, sans l'avis de ses concitoyens, de la reddition des forteresses de la République. Après avoir vainement tenté de rejoindre la place de Florence et de rallier leurs partisans, les Médicis doivent quitter la ville «et le dit Pierre partit vers la porte San Gallo». Entre temps, une annonce est faite sur la place, et la tête du chef de la famille des Médicis est mise à prix pour 2000 ducats. Le 17 novembre, Charles VIII, à la tête de son armée, entre à Florence, les biens de la famille des Médicis sont saisis et des administrateurs sont nommés pour gérer les biens de la famille. Ces mesures entraînent la faillite de la banque et de ses filiales. À la fin de l'année 1494, la banque des Médicis n'existe plus officiellement et les clients ont bien des difficultés à rentrer dans leurs fonds à l'instar de Philippe de Commynes qui ne sera jamais payé. Pour autant, en France, les anciens dirigeants de la filiale lyonnaise avaient tenté de poursuivre l'activité. En accord avec les administrateurs des biens des Médicis, la filiale se reconstitue sous la direction de Lorenzo di Giovanni Tornabuoni, Cosimo Sassetti et Lorenzo Spinelli. Cependant, le manque de liquidités ne permet pas à la banque d'envisager des opérations d'envergure et la mort de Lorenzo di Giovanni Tornabuoni [cousin de Laurent de Médicis] en 1497 porte le coup de grâce à la tentative (Jean-Louis Gaulin, Susanne Rau, Lyon vu/e d’ailleurs (1245-1800): Échanges, compétitions et perceptions, 2019 - books.google.fr).

 

Syphilis

 

Dans ces années on ne peut éviter l'épidémie de syphilis qui sévit alors.

 

La nouvelle épidémie et plus encore son traitement ont provoqué un changement marquant dans la culture. Non seulement les «maisons de bains» (maisons closes ?) moyen-âgeuses mal famées pour leurs activités joyeuses ont été fermées, mais aussi habillement, conversation, bonnes manières et usages mondains se sont transformés radicalement. En premier, soldats et prostituées étaient touchés et bientôt aussi toute l'élite empereur et rois, princes, comtes, papes, cardinaux, évêques, moines et nonnes (Kôster-Lôsche). Plusieurs papes ont souffert de syphilis le pape Innocent VIII, qui avait légitimé officiellement l'Inquisition et la chasse am sorcières, a été si malade qu'il s'est mis au lit avec une nourrice, comme cela a été relaté, et n'a plus bu que du lait maternel. On a essayé aussi avec des transfusions sanguines lors desquelles trois jeunes gens se sont vidés de leur sang avant de mourir (Rosa). Son successeur, de la famille des Borgia, a été le pape Don Juan Alexandre VI. Il fit brûler vif le prédicateur Savonarole quand celui-ci a osé prétendre que la syphilis, qui avait atteint l'état de la papauté et dix-sept des membres de sa famille, était une punition de Dieu. Son fils, le tyran sanguinaire César Borgia, ne se montrait en public qu'avec un masque noir de soie pour cacher son atteinte syphilitique. Le pape suivant, Julius II, nommé le «terrible» aimait manger, boire et les garçons. Cependant, son maître de cérémonie dut bientôt dissuader les visiteurs de baiser les pieds du pape, car la syphilis avait déjà entamé les os des pieds. Son successeur aussi, l'homosexuel pape Médicis Léon X, atteint de tumeurs anales, a été en définitive si malade qu'il dut être transporté couché sur un brancard. Dans un accès de folie syphilitique, il décida de détruire le dôme de Saint-Pierre et de le faire reconstruire dans un nouveau faste excessif. Les ventes de remises de pénitence, qui devaient financer les travaux, ont certainement conduit aux thèses de Luther et ont encouragé la Réforme (Wolf-Dieter Storl, Guérir naturellement la maladie de lyme, traduit par Christophe Bernard, 2015 - books.google.fr).

 

In launiger Behandlung der Krankheit und der damit behafteten Kranken übertrifft ihn der berühmte Dichterarzt FRANÇOIS RABELAIS (1483 - 1553) zu Lyon ; in seinem Gargantua und Pantagruel unterhält er die paovres verollez et goutteux als Inventeur de menus plaisirs honnêtes mit dem Vortrag seiner Gedichte, während er ihnen die Quecksilberschmierkur angedeihen läßt (PANTAGRUEL V 21). Ihm wird von DUFOUR das Gedicht : Le triumphe de très haulte et puissante Dame Verolle zugeschrieben, das im Jahre 1539 unter dem Pseudonym MARTIN DORCHESINO erschienen ist : Verolle la belliqueuse Emperière traine après son curre triumphal plusieurs grosses villes, darunter besonders Rouen, die Hauptstadt der Normandie ; wo die gorre im Jahre 1527 auch unter den Kindern gewütet hatte (Der Morbus gallicus, Handbuch der Haut- und Geschlechtskrankheiten, Volume 23, 1927 - books.google.fr).

 

La syphilis fut la maladie du péché : elle frappait surtout jeunesse et beauté, et marquait du sceau de l'infamie la moindre faute. Dès son apparition, elle fut une expression de la dégradation morale et de la dépravation de l'homme ; mais elle était davantage une maladie individuelle. La Syphilis, figure emblématique du péché , était par essence du domaine du divin ; seuls des saints, comme Saint Minus, Saint Denis, Saint Fiacre et surtout la Vierge Marie pouvaient guérir ou intercéder auprès du pouvoir céleste en faveur des malades. Contrairement à la peste pour laquelle la relation entre péché et contagion était d'ordre purement métaphysique, la syphilis montrait une causalité patente entre maladie et sexualité, le péché formant bien sûr le troisième élément de la trilogie. (Anne-Marie Drouin-Hans, Le corps et ses discours, 1995 - books.google.fr).

 

Cette terrible épidémie, dont les ravages s'étendirent partout, notamment à Paris, coïncida exactement avec le retour de nos troupes au temps de Charles VIII. Une pièce curieuse, banale à l'époque, revêt aujourd'hui une grande valeur documentaire. C'est un compte de draps et couvertures «gastez par la grosse vérole de Naples», daté de l'Hôtel-Dieu 1495, l'année même où le roi revenait par Lyon le 7 novembre (Léon Binet, Pierre Vallery-Radot, Médecine et art: de la Renaissance à nos jours, prestige des sciences médicales, 1968 - books.google.fr).

 

"vingt cinq"

 

Dés 1496, l'apparition de la syphilis à Lyon et les troubles engendrés par la proximité des reîtres et des repenties obligera les recteurs à réguler l'entrée et le séjour des malades, voire à demander leur expulsion. Les proches étuves de la chèvre, abandonnées mais abritant des brigands se rendant coupables de meurtre, seront détruites ce qui amènera un procès entre leur propriétaire et l'hôpital. La création d'une chambre spécifique ainsi que la fréquence de la maladie augmenteront les dépenses, ce qui provoquera de nombreuses querelles entre aumône générale et consulat sur la répartition des charges. Les soins apportés à l'Hôtel Dieu ne sont pas connus mais on peut penser que si l'utilisation des dérivés mercuriels était probable, il n'apparaît pas, à la lecture de la liste des substances utilisées à l'hôpital de Saint Laurent en 1530, de trace d'utilisation du gaiac. A la fin du siècle, la persistance des troubles fit créer une charge de prévôt à Saint Laurent et adresser les patients à l'extérieur chez des soignants réputés pour leur réussite, notamment Françoise Page, veuve de chirurgien. Ces dépenses supplémentaires pèseront régulièrement pendant tout le XVIe siècle sur l'équilibre des comptes de l'hôpital. [...]

 

Les nombreux décès provoqués par les épidémies ainsi que la difficulté d'entretenir des employés rémunérés ou des servantes d'un ordre religieux constitué ont rapidement entraîné l'obligation de création d'un corps dit de «filles repenties» qui en échange d'un pardon futur donnaient l'ensemble des quelques biens qu'elles possédaient, promettant de servir leur vie entière en faisant voeux de conserver leur célibat. Elles prenaient ainsi le rang de religieuses sans être pour autant intégrées dans un ordre ni être sous la dépendance directe de la hiérarchie locale. Initialement logées à proximité de l'hôpital, elles seront astreintes à résidence sous la surveillance d'une mère d'abord solitaire, puis aidée par une sous-mère de nomination provisoire  et par le règlement qui prônait une surveillance par les plus anciennes. Au nombre à peu près stable de vingt-cinq, au dessus duquel les dépenses d'entretien devenaient trop importantes, leur recrutement, d'abord réservé aux exclues le plus souvent converties par des frères prêcheurs, s'élargira pour accueillir des volontaires veuves, orphelines ou parfois femmes mariées sous réserve d ' une période de stage de un puis deux ans, voire  en fin de siècle, des condamnées à ce que l'on aurait pu appeler des «travaux  d'intérêt général». Il y eu même une proposition des Jésuites pour faire admettre leurs novices. Mais le comportement hors normes des repenties, avec tentatives de fuite ou séduction par des étrangers et des employés (parfois du prêtre), ou malversations dues aux mères provoquées par leur origine et la rigueur du travail obligera l'exclusion des coupables ou leur incarcération dans une prison incluse dans l'hôpital, mais aussi à des mesures de sécurité avec interdiction de séjour nocturne des servants dans les salles des malades la nuit en présence des repenties sauf appel motivé. A la fin du siècle les règles s'assoupliront et l'on verra l'autorisation du mariage de servantes n'ayant probablement pas fait de vœux religieux (Jeanne-Marie Dureau, Lyon, les années Rabelais (1532-1548), 1994 - books.google.fr).

 

Rappelez-vous ce que nous apprennent à ce propos tous les faits d'inoculation expérimentale. Ils nous montrent invariablement que le premier phénomène qui succède à la piqûre ne se manifeste jamais qu'après un laps de temps plus ou moins long, de dix jours au minimum, de vingt-cinq jours comme moyenne habituelle (Alfred Fournier, Leçons sur la syphilis: étudiée plus particulièrement chez la femme, 1873 - books.google.fr).

 

Au XVIIIe siècle, on a encore une période de 25 jours lors de la salivation en général "puante" due aux frictions de mercure (Noel Chomel, Dictionnaire oeconomique contenant divers moyens d'augmenter son bien et de conserver sa sante, Tome 2, 1732 - books.google.fr).

 

"halaine" : haleine

 

L'haleine fétide des malades de la syphilis était liée au traitement par le mercure (Les oeuures d'Ambroise Paré, conseiller et premier chirurgien du roy, 1633 - books.google.fr).

 

"mastins"

 

En ce mois de juillet 1491 donc, avec orgueil ou avec humilité (qui pourra jamais le dire ?), Savonarole savoure son premier grand triomphe à Florence. Il vient d'être élu prieur du couvent de Saint-Marc, peut-être le plus important de la ville, l'un de ceux, en tout cas, qui doivent le plus aux largesses de la famille Médicis. Et, fait sans précédent, il néglige d'aller rendre à Laurent la visite protocolaire que tous ses prédécesseurs s'étaient empressés de faire, dès le lendemain de leur élection. Ses prédécesseurs s'étaient empressés de faire, dès le lendemain de leur élection. Le Magnifique ne peut pas se permettre de laisser transparaître son irritation. Dès le dimanche suivant, il va entendre la messe à Saint-Marc et, ensuite, se promène dans le cloître, attendant que le nouveau prieur vienne le saluer. Mais Savonarole ne se dérange pas ; il s'enferme dans sa cellule et se met en prières. Lorsque certains moines, les plus anciens, viennent le rappeler à ses devoirs envers le bienfaiteur du couvent, il leur dit : «Qui m'a fait prieur, Laurent ou Dieu ? - Dieu. - C'est donc Dieu que je remercie. Laurent m'a-t-il demandé ? - Non. - Alors, laissez-le donc aller comme il lui plaît.» Rentré via Larga, le Magnifique se laisse aller à dire à des familiers : «Un religieux étranger est venu habiter chez moi, et il n'a pas daigné me faire une visite.» Mais Laurent ne se décourage pas. Il va user d'une astuce toute florentine. Il fait déposer une grande quantité de pièces d'or dans le tronc de Saint-Marc. Savonarole les fait porter aussitôt à la confrérie des «Bons Hommes de Saint-Martin», spécialisée dans l'aide aux «pauvres honteux». Le lendemain, Piero de Bibbiena, chancelier de Laurent, vient s'informer à Saint-Marc si les autmônes rentrent bien. Apprenant ce qu'il en est, il se précipite chez les «Bons Hommes» qui lui confirment la réaction de Savonarole. Celui-ci, du haut de la chaire de Saint-Marc, fait un jeu de mots sur le nom de son ordre Domini canes (les chiens de garde du Seigneur) en disant : «Il est inutile de jeter un os à un bon chien de garde pour l'empêcher d'aboyer !» Personne ne semble plus pouvoir empêcher frère Jérôme d'aboyer (Les Grandes énigmes du temps jadis, présentées par Bernard Michal, Tome 7,  1968 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 2221 sur la date pivot 1497 donne 773.

 

En 773, Didier, roi des Lombards, duc de Toscane, duc d'Istrie, menaçant de nouveau l'État pontifical, le pape Adrien Ier fait appel à Charlemagne qui intervient avec des forces conséquentes. Le siège est mis devant Pavie, la capitale lombarde, en septembre 773 et le reste du royaume est occupé par les Francs. Didier capitule en mars 774. Charlemagne devient roi des Lombards. Didier est envoyé à l'abbaye de Corbie, dans l'actuelle Picardie où il reste jusqu'à sa mort, peut-être en 786 (fr.wikipedia.org - Didier de Lombardie).

 

Il faut signaler qu'à Florence, l'intérêt pour Charlemagne, dans les cercles dirigeants, n'a pas été épuisé par la Vita que lui a consacrée dominicain Acciaioli (1461 – 1519). Sans même parler de la Carliade d'Ugolino Verino de Florence, commanditée par Louis XI mais offerte seulement en 1494 à Charles VIII, en cette même année 1461 où Donato offrait son ouvrage, le poète Luigi Pulci entrait au service de Lucrezia Tornabuoni, épouse de Pierre de Médicis ; celle-ci lui commanda à son tour une vie de Charlemagne (Patrick Gilli, Au miroir de l'humanisme: les représentations de la France dans la culture savante italienne à la fin du Moyen Âge (c. 1360-c. 1490), 1997 - books.google.fr).

nostradamus-centuries@laposte.net