La gabelle au XVème siècle X, 41 2207-2208 En la frontiere de
Caussade & Charlus, Non guieres loing du fond de la vallee, De ville Franche musique à son de luths, Environnez combouls
& grand mittee. Le quatrain a un rapport avec la famille de Chabannes (Mario Reading, The Complete Prophecies of Nostradamus, 2009 - books.google.fr). Charles de Bourbon, qui gérait le duché en l'absence de
son père fait prisonnier à la bataille d'Azincourt, vendit, le 18 mars 1430, le
château et la châtellenie de la Palice en Bourbonnais à Jacques de Chabannes,
conseiller et chambellan du roi Charles VII Les archives de la seigneurie du Luc ou Luth, paroisse de
Vicq, arrondissement de Gannat en Bourbonnais, depuis
très longtemps unie à celle de La Mothe d'Arçon (Vicq) et à celle de Mazières
(Saint-Bonnet-de-Rochefort), ne nous fournissent de renseignements sur ses
possesseurs que depuis le commencement du XVIIème siècle En plus de La «Tour de Pouzy»,
l'écuyer Antnoine Musault
reconnaît tenir, de la duchesse de Bourbon, «sa maison de Lux, avec le domaine,
en toute seigneurie, justice, haute, moyenne et basse, cens, rentes, dixmes, tailles, boys, garennes...», à l'estimation de 25
livres de rente annuelle. En 1569, N. de Nicolay
parle du «sieur de Luth, situé en la paroisse de Vic, où y a chasteau fort et justice», mais il ne donne pas le nom de
ce seigneur "mittée" : mitta
ou mesure du sel M. Léopold Delisle (Etudes sur la classe agricole en
Normandie, p. 568), nous apprend qu'en Normandie le sel se mesurait avec des
mesures spéciales; telles étaient le métait,
la croche, l'ambre, la gallésine, la somme, la poise,
égale à dix-huit mines. Ducange nous parle aussi de
la mitta qui servait a mesurer le sel comme le blé. Pour l'eau salée, la muire, les mesures étaient : la montée (montea, monteia, montata), usitée surtout dans le comté de Bourgogne. Ducange dit qu'elle renfermait 96 seillets
(situlæ). Dès le milieu du douzième siècle, nous
trouvons cette mesure employée au puits muire de
Lons-le-Saunier; on trouve même dans une charte la moitié de la montée de muire prise en quelque sorte comme unité de mesure (dimidia monteia).
Quant à la situla, c'est une mesure commune à tous
les liquides. Nous connaissons approximativement le prix du sel chez les
Romains. Il résulte de la loi 17 du titre de Cohortalibus
au Code Théodosien que le prix du sel dû aux soldats était taxé, en 389, à «singuli solidi produodenis modiis,» ce qui,
suivant le calcul de Dureau de la Malle, revenait Ã
16 centimes le litre mitta
serait une mesure anglo-saxonne (cf. latin modius
comme muid) L'histoire de la gabelle jusqu'en 1661 a été divisée en
trois étapes par Eugène-Pierre Beaulieu : 1- de 1342 à 1547 : le sel est soumis à une taxe, variant
dans le temps et les provinces, mais son commerce est libre, au moins en principe.
La vente en gros est monopolisée par le roi. Les vendeurs au détail, ou
regrattiers, doivent le lui acheter. Après la mort de Charles V, l'organisation
qu'il a réussi à mettre dans les revenus de la couronne va disparaître, entre
1383 et 1435. Charles VII a remis en place l'organisation de la gabelle, de la
taille et des aides 2- par les lettres patentes du 4 janvier 1547, l'État se
réserve le monopole de la vente du sel dans des greniers, mais n'exerce pas
lui-même la vente, il s'en dessaisit au profit de marchands adjudicataires qui
la prenne à bail après enchères. Les baux sont consentis pour dix ans pour au
moins un grenier et au plus trois. Outre-Seine et Bourgogne. Rien n'est modifié
dans le Midi. Pour l'ouest et le sud-ouest, François Ier et Henri II vont y
introduire progressivement la gabelle au prix de révoltes réprimées durement,
comme à Bordeaux. Dès 1559, les marchands adjudicataires vont tenter de se
réunir. Cela aboutit en 1578 avec la ferme générale des droits de gabelle. 3- Vers 1598 s'ouvre la troisième période, Sully va
opérer la réunion des droits de gabelle et de « fournissement des greniers »
qui est un monopole. Ils sont affermés dans les pays de gabelles. La ferme
générale des grandes gabelles est cédée par le bail du 3 décembre 1598 à la
compagnie dont Claude Josse est le prête-nom. Après le traité d'Arras et le recouvrement de Paris,
commença la restauration des finances royales. La Chambre des Comptes et les
généraux conseillers sur le fait de la justice des aides reprirent leur place Ã
Paris. Des commissions spéciales firent rendre gorge aux officiers malversateurs : l'évêque de Laon, Guillaume de Champeaux,
fut révoqué, et ses biens furent saisis. De 1438 à 1480, tandis que les impôts
s'établissaient en permanence, de grandes ordonnances réorganisèrent
l'administration financière. Le domaine royal, peu à peu, était arraché aux
Anglais. Il avait fallu, il est vrai, en céder une partie importante au duc de
Bourgogne pour obtenir la paix d'Arras, et, jusque vers 1443, le roi aliéna
beaucoup de terres en faveur de ses favoris et de ses serviteurs. C'est ainsi qu'il avait donné, dès 1421, le comté
d'Étampes à Richard de Bretagne, frère du duc Jean V, et en 1425 la seigneurie
de Parthenay à Richemont, et qu'il donna en 1443 le comté de Longueville Ã
Dunois, le comté de Gien et d'autres terres à Charles d'Anjou. À partir de
1450, les aliénations redevinrent assez fréquentes, par la volonté personnelle
de Charles VII, notamment en faveur d'André de Villequier, qui avait épousé une
maîtresse du roi. Pour le détail, voir de Beaucourt,
Charles VII, t. II, p. 561-564 ; t. III, p. 418-419 ; t. V, p. 828 ; t. VI, p.
348. En revanche, de 1442 à 1460, le duché de Nemours, le
Dauphiné, augmenté des comtés de Diois et de Valentinois, le comté d'Armagnac
et le duché d'Alençon furent annexés aux terres de la couronne. La misère
générale, les concussions et l'incurie des officiers, avaient fait des
propriétés foncières de la couronne une non-valeur : une série de règlements en
réforma sévèrement l'administration. Mais il y avait longtemps que les rentes
du domaine ne suffisaient plus aux rois de France. Le monnayage, soumis à un
contrôle rigoureux, ne fut pas non plus très productif, parce qu'il fut
désormais pratiqué honnêtement : la frappe cessa d'être un expédient fiscal et
la mauvaise monnaie fut décriée. Il fallait donc d'autres ressources. Ce furent
les finances extraordinaires qui les donnèrent. La taille royale, qu'on appelait jadis le fouage, les
aides et la gabelle du sel avaient été inventés au siècle précédent, mais
employés longtemps sans régularité et comme des expédients temporaires. Depuis
le règne de Charles VII, jusqu'à la fin de l'ancien régime, ces impôts ne
cessèrent plus d'être perçus. On a vu qu'à partir de 1440, l'impôt direct de la
taille fut levé sans intervention des États Généraux, au moins en Languedoïl. Souvent dans le courant de l'année, le roi
ordonnait une augmentation : c'était la « crue de taille ». Il existait deux sortes
de tailles : la taille «réelle» et la taille «personnelle». La première était
payée par la terre roturière, quelle que fût la qualité du propriétaire, qu'il
fût clerc, noble ou roturier, car les terres. au moyen
âge, étaient, comme les personnes, nobles ou roturières, et un noble pouvait
posséder une terre roturière. Cette taille « réelle » avait cours dans une
partie de la Guyenne et en Languedoc. La taille « personnelle », qui avait
cours dans le reste du royaume. était aussi un impôt
foncier, mais n'atteignait que les roturiers, quelle que fût d'ailleurs la
qualité de leurs terres : elle ne frappait point les nobles ni les clercs; et
cette exemption s'étendait aux offieiers du roi, non
pas encore par une règle générale, mais par des faveurs spéciales de plus en
plus nombreuses. La répartition des tailles, d'ailleurs, donnait lieu à toutes
sortes d'inégalités : de deux paroisses voisines, l'une était moins chargée que
l'autre. Les aides, supprimées par Charles avant son avènement au
trône, furent rétablies en 1436. Les aides étaient une taxe d'un sou par livre,
sur le prix de vente de toutes marchandises achetées ou échangées. Cet impôt
étant d'une perception difficile, parfois ruineuse pour ceux qui le prenaient Ã
ferme, certaines provinces obtinrent qu'il fût modifié. Ainsi en Languedoc, les
aides furent remplacées en 1443 par un équivalent, impôt indirect qui frappait
seulement la viande et le poisson, et dont le chiffre était fixé d'avance ; le
total n'étant jamais atteint, la somme était complétée par la perception d'une
taille. La gabelle du sel n'avait pas non plus une organisation uniforme. Dans
le Poitou, la Saintonge et le gouvernement de la Rochelle, où le sel était une
des rares richesses des habitants, les droits étaient faibles : la gabelle
consistait dans le quart ou le quint de sel,
c'est-à -dire le quart ou le cinquième du prix de vente, et. ne
produisait guère que 8.500 livres par an ; la perception était adjugée à des
fermiers. En Languedoc, l'impôt rapportait 70.000 livres : près des marais
salants se dressaient les greniers royaux ; c'étaient des entrepôts de douane,
où tout le sel devait passer, pour être frappé de la taxe. Dans le reste de la
France, les greniers royaux étaient des magasins de vente, où les particuliers
devaient aller chercher leur provision de sel. La dernière année du règne, les revenus de la couronne
montaient à 1.800.000 livres ; les produits du domaine ne figuraient dans ce
total que pour 50.000 livres. Les impôts extraordinaires étaient à peine plus
lourds qu'à la fin du règne de Charles V. Le roi avait renoncé aux crues de
taille, aux emprunts forcés sur les particuliers, aux impôts extraordinaires
levés sur les villes, et aux autres expédients en usage jusque vers 1450. La
population, encore très misérable, se plaignait des impôts ; mais elle ne
pouvait guère être ménagée davantage, et l'on a pu dire que les dix dernières
années du règne de Charles VII furent, au XVe siècle, l'âge d'or du
contribuable "combouls"/Combots Depuis vingt années, le sire de Pons avait mis, sans
réserve, ses services militaires à la disposition du roi. Mais en l'année 1453,
des familiers du prince, entr'autres le seigneur de
Villequier, ayant tenu des propos insultants contre Georges de la Tremouille, Jacques de Pons prit le parti de son oncle et
opposa un démenti formel aux assertions des courtisans. Sur la plainte que
ceux-ci en firent à Charles VII, ce prince promit vengeance. Prégent et Olivier de Coëtivy,
ennemis déclarés de la Tremouille, obtinrent, aidés
d'un puissant parti, un arrêt du parlement de Paris, le 28 juin 1449, qui
déclarait le sire de Pons coupable du crime de lèze-majesté,
ordonnait la confiscation de ses biens et son bannissement à perpétuité hors du
royaume. Le sire de Pons se réfugia en Espagne, où il demeura jusqu'en 1461.
Ses grands biens confisqués furent donnés au seigneur de Villequier, son
adversaire .Jacques de Pons ne reparut dans la Saintonge qu'après la mort du
roi. Ce fut Guillaume d'Estuer, seigneur de Saint-Maigrin, qui reçut l'ordre exprès de remettre le sire de
Pons en possession de ses domaines et au gré de l'ordonnance réparatrice de
Louis XI. D'autres racontent que Jacques Ier, ayant embrassé le parti du roi
d'Angleterre, s'était vu enlever, dès l'année 1445, et conformément à l'arrêt
rendu par le parlement de Paris, la baronnie d'Oléron et ses dépendances, dont
Charles VII avait ensuite fait don à Antoine de Villequier, et que le sire de
Pons étant plus tard rentré en grâce, aurait été réintégré dans la possession
de ses biens en 1483. Jacques Ier est mort en 1472 ou 1473, couvert de
vingt-cinq blessures, outre cinq arquebusades reçues en plusieurs combats.
Depuis lors les grands biens des sires de Pons en l'île d'Oleron,
à Marennes, Arvert, Brou, ne semblèrent plus être
pour cette maison que l'objet d'un perpétuel litige ; deux siècles après,
nous voyons encore le parlement de Paris rendre un arrêt - 7 septembre 1639 -
pour réintégrer la maison de Pons dans ses anciens héritages de l'Aunis Parmi les nombreux lieux qu'on lui prête, deux points de
la Presqu'Ile d'Arvert se disputent avec quelques
chances l'honneur d'être le site en question. D'abord en forêt de Saint-Augustin, la propriété des Combots, dite souvent les «Combots
d'Anchoisne»,Â
dans laquelle, près de la maison d'habitation, les cartes du XVIIe et
XVIIIe placent des ruines, visibles paraît-il à cette époque. D'après le
témoignage de Masse (vers 1700), elles appellent «Ensogne»
ou «Anchoisne» Dans la Charente-Inférieure, les îles de Ré et d'Oleron ainsi que les côtés voisines contiennent de nombreux
marais salants. Citons ceux de Saint-Pierre et d'Oleron,
dans l'île de ce nom, ceux d'Arvert, de la Tremblade,
de Marennes, de Brouage sur le littoral adjacent ; enfin ceux d'Ars et de
Saint-Martin dans l'île de Ré Les enfants d'André de Villequier se disputeront
l'héritage et durent se partager "les isles d'Olléron, Brouhe, Marène, Harvert, etc." selon
le Tableau généalogique de Villevieille, d'après une
pièce des archives de Condé La dernière mesure due à Louis XI en matière d'imposition
sur le commerce du sel en Poitou et en Saintonge, est une modification
temporaire du régime de l'imposition. On connaît la fréquence de ces mesures
sous Louis XI, le procédé ayant l'avantage de fournir de nouvelles ressources
fiscales sans, apparemment, porter atteinte aux privilèges régionaux, locaux ou
de catégories sociales. En l'occasion ce fut, en 1479, et pour une durée de
trois ans, une « crue» sur le quart du sel de 2 sous tournois pour livre,
c'est-à -dire un dixième supplémentaire. Les textes contemporains parlent
couramment du quart du sel de Poitou, alors que l'imposition concerne aussi la
Saintonge et le gouvernement de La Rochelle Depuis Louis XI, le quart du sel s'acquittait dans
quelques villes, à Saintes, Tonnay-Charente, Pons et Cognac, où dans des
bureaux d'octroi le négociant présentait sa marchandise à un employé, en disait
le prix, versait une taxe de 25%, et de 20 % seulement en Angoumois. Muni d'un
certificat, il partait vendre son sel où il l'entendait Que l'essentiel de l'activité commerciale du sel soit
rétablie en 1462, une mention, dans une ordonnance de la même année, du sel de
Marennes et d'Arvert «porté de jour en jour aux ports
de Marans, Saint-Jehan-d'Angély et Taillebourg et d'illec en autres lieux de nostre
royaume, esquelz ports et lieux nous avons et prenons
cinq sols pour livre par tant de foys qu'il est
vendu, revendu ou eschangié» le montre assez La seigneurie de Mornac qui comprenait toute la presqu'île d'Arvert fut rattachée à celle de Matha au XIème siècle La législation sur les sels, déjà si variée dans les
provinces, suivant qu'elles étaient passibles, exemptes ou rédimées de gabelles,
éprouva, du temps de Charles VII, une nouvelle modification en Saintonge et
dans le Poitou. La gabelle y fut remplacée par un droit de quart, lequel
consistait en cinq sous pour livre tournois, payables à chaque vente, revente
ou échange de cette denrée L'établissement des pays rédimés est une conséquence
lointaine du rattachement définitif du duché d'Aquitaine à la France au début
du XIIIe siècle. Sous la domination anglaise cette région est soumise, comme la
France capétienne, à un impôt sur le sel, mais plus léger que la gabelle, et
qui fut maintenu jusqu'au début du XVIe siècle. Cette disparité dans le poids
de l'impôt et donc dans le prix du sel provoquait une importante contrebande.
Pour y mettre fin, le pouvoir royal tenta d'uniformiser la gabelle par diverses
mesures fiscales prises de 1537 à 1544. Cette augmentation de la fiscalité
provoque en 1548 une insurrection dans les provinces littorales concernées : la
Révolte des Pitauds. La Saintonge maritime où était produit le sel était un
«Pays Rédimé». Cet «abonnement» représentait donc un versement forfaitaire au
trésor royal, grâce à quoi la contrée était «rédimée» de l'impôt de la Gabelle.
Par Lettres-Patentes données à Tours le 5 décembre 1462, Le Roi Louis XI «sur
la représentation des habitants du bailliage et îles de Marennes et d'Arvert» accorda à ceux- ci «exemption de la taille et
autres impôts moyennant un abonnement annuel de 600 livres tournois» Il semble qu'il ait existé une mesure d'Arvert pour le sel, comme en témoigne un document pourtant
sur le "Connaissement pour le transport de sel et moutarde à Anvers ou en
Zélande; choix à Vlissingen par les affréteurs, qui pourront faire quelque charge
de retour" daté du 31 juillet 1564 : Pardevant Pierre Boutet
notaire royal en la ville et gouvernement de la Rochelle a esté
présent et personbnellement estably
Jehan Boyvin marinier demourant
en La Chaulme en Ollonne, maistre et de la navyre nommée La
Gabrielle dudict lieu du port de cinquante cincq tonneaulx ou envyron. Lequel a confessé avoir receu
en [.] en Arvert de sires Pierre Fourquye
marchant demourant a Sainct
Martin en Gascogne et Mathurin Duboys marchant demourant
a Quimper Corentin en Bretaigne
a ce presens, stippullans et
aceptans, le nombre de cinquante centz
ou envyron de
sel mesure dudict Arvert,
cincq barricques de moustarde, toutes lesdictes
marchandises bien condicionees. Chabannes et
Villequier M. de Beauregard nous apprend que Jacques de Chabannes
fut un des principaux agents de la conspiration ourdie contre Amédée en 1433.
J. de Chabannes, maréchal du Bourbonnais et vassal de Charles, comte de
Clermont, était en quelque sorte la main du prince Charles, adversaire et rival
du duc Savoie. Ce Chabannes, lui et ses frères, - e tutti quanti, - nous
représente ces hommes à tout faire, avec lesquels Charles VII restaura la
France et sa fortune; un de ces hommes moitié héros, moitié sacripants, sans
même que l'on puisse décider si la plus forte part se trouvait en eux du côté
héroïque. «En 1452, c'est M. de Beauregard qui nous en instruit, Charles VII, irrité
contre le duc de Savoie, qui semblait favoriser l'insurrection du dauphin,
marcha en personne contre lui, à la tête d'une armée nombreuse, et s'avança
jusqu'à Feurs. Le duc, effrayé, mit tout en œuvre pour calmer le ressentiment
du roi de France, et le « cardinal d'Estouteville fut l'intermédiaire apparent
de leur réconciliation. Mais elle fut l'ouvrage de trois conseillers de Charles
VII, que l'or du duc » de Savoie lui avait rendus favorables. C'était Jean de Beuil, comte de Sancerre, amiral de France, fils de Charles
VII et de la belle Agnès Sorel, André de Villequier et Jacques de Chabannes,
grand maître de l'hôtel du roi. Les deux premiers reçurent un présent de 10,000
écus d'or; Chabannes en eut 12,000; le duc voulant le favoriser davantage et
racheter en même temps une rente qu'il lui avait précédemment assignée sur la
châtellenie de Nyon : Pro certis serviciis
nobis impensis et remissione facta de annua pensione.» Ces faits curieux sont pour nous entièrement nouveaux. J.
de Chabannes était ce qu'on vient de voir. André de Villequier, favori du
moment, personnage peu honorable, a Celle-ci venait de succéder, non pas aux
qualités incontestables d'Agnès Sorel sa cousine, mais à la position qu'Agnès
avait fait accepter de ses contemporains, comme elle se l'est fait pardonner,
si je ne m'abuse, par l'histoire et par la postérité. Antoinette, épouse de M.
de Villequier, n'en agit pas de même. La position d'Agnès fut érigée pour elle
en une charge de cour, sans aucun profit pour la pudeur et la morale. Quant Ã
Jean de Bueil, c'était en effet un des familiers et confidents, on peut même dire
complaisants du roi Charles. Toutefois il valait mieux que ses deux collègues.
Plus âgé que la belle Agnès, il n'était point le fils de cette dame, mais père
d'Antoine de Bueil, qui effectivement épousa l'une des filles de la favorite et
du roi de France Les Chabannes Le premier membre connu de la famille serait Eschivat de Chabannes, qui épouse en 1171 Matabrune de Ventadour, fille d'Ebles IV, vicomte de Ventadour et
de Marguerite de Turenne, sa première femme. Marguerite avait dans sa dot la
terre de Charlus, sur la commune actuelle de
Saint-Exupéry-les-Roches (Corrèze, à huit km au sud-est d'Ussel)4. Le château de Charlus, à 660 m
d'altitude (aujourd'hui disparu), dominait la vallée de la Diège.
Il était de taille importante et dans une excellente position pour la défense. Une hypothèse, qui ne s'appuie sur aucun
document, voudrait qu'Eschivat de Chabannes soit le
fils de Guillaume de Matha, qui serait lui-même issu des comtes d'Angoulême
L'ascendance dans
la maison de Matha est affirmée par une Généalogie manuscrite de la Maison de
Chabannes, dressée vers l'an 1674 Matha est une commune du Sud-Ouest de la France située
dans le département de la Charente-Maritime. Comme Marennes, Arvert etc. Gilbert de
Chabannes, second fils de Jacques, baron de Rochefort et de Caussade,
seigneur de Curton et de Madic,
conseiller et chambellan du roi, chevalier de l'ordre de St-Michel dès 1469, gouverneur
et sénéchal du Limousin en 1473, mourut à Paris air commencement de l'année
1493. Il avait fondé les grands établissements de sa branche en Auvergne. Le
duc de Guienne donna les terres de Caussade et de Sr Livrade,
et 300 livres de rente à Gilbert. Ces terres étaient près de Montauban, et dans
le voisinage de Mirabel et Béalville, ajoutées par
Louis XI, en 1478. Gilbert était seigneur de Curton
et grand sénéchal du pays de Guienne , conseiller et chambellan du prince; il possédait en
Auvergne, Madic, la Daille, Rochefort et Aurière Le frère de Gilbert, Geoffroy
de Chabannes, seigneur de Charlus-Chabannes (ex Charlus-le-Pailloux), fut sénéchal de Rouergue. Sous un
prédécesseur à ce poste, Guiot d'Estaing, sévit Ã
Villefranche de Rouergue une contagion qui dura cinq ans Gilbert est l'oncle du maréchal de la Palice mort à Pavie
en 1525, "celui qui faisait encore envie" selon la chanson
("musique à son de luth" ?).  Affaires de Savoie Le 27 octobre 1452, un important traité est signé à Cleppé entre le roi de France Charles VII et le duc de
Savoie. Le roi Charles VII vient recevoir la soumission de son fils, le futur
Louis XI (qui complote contre son père avec le duc de Savoie dont il a épousé
la fille sans son consentement) et fait en même temps signer un traité de
non-agression et de coopération avec le duc de Savoie. Après plusieurs
entrevues, on arrange les conditions du mariage du dauphin qui sont approuvées
et le roi accorde sa fille Yolande au duc Louis de Savoie. Le mariage est
célébré dans l'église du prieuré de Cleppé qui
servait de chapelle au château et donne lieu à des fêtes somptueuses Les trois envoyés français venus à Lyon au-devant du duc
en cette circonstance sont de grands officiers royaux Jean de Bueil est amiral
de France, André de Villequier premier chambellan et Jacques de Chabannes grand
maître de France. La trésorerie générale de Savoie enregistre un versement
de 1000 écus d'or chacun pour Villequier et Bueil et de 2000 écus pour
Chabannes, le 20 septembre 1453. Peu après, entre le 25 septembre et le 19
octobre de la même année, Jean Maréchal, clerc du trésorier de Savoie, se rend
à Lyon pour verser 4000 écus d'or aux procureurs des trois seigneurs. Au début
de 1454, ces donations sont l'objet d'une enquête judiciaire demandée par
Charles VII qui prête une oreille attentive au duc qui estime qu'on lui a
naguère extorqué de l'argent contre la promesse d'arranger son cas auprès du
roi, alors fort mécontent de ses intrigues. Les accusés rétorquent, par la voix
du seul survivant en 1454, Jean de Bueil, que c'est le duc qui leur a demandé
"qu'ilz voulsissent estre ses amis envers le roy et
qu'ilz y voulsissent emploier tous leurs amis. [...] Et dit oultre
[...] qu'il leur donneroit et feroit
des biens largement maintenant et une aultre foiz et a tous ceulx qui lui
feraient service dont ilz le mercierent"
En 1452, le trait de Cleppié
place les Savoie sous protectorat français pour un siècle. En 1467, Louis XI
accepte que les navires français payent le «droit
de villefranche» pour toutes les marchandises en
provenance du Levant. En 1476, la duchesse Yolande est retenue prisonnière en
Bourgogne Enfin, les Flamands allaient chercher à nous évincer dans
la Méditerranée. Nanti d'une licence apostolique qui le sauvegarde contre les
foudres de l'Église, Philippe de Bourgogne traite avec Amédée de Savoie
l'excommunié, le châtelain de Ripaille, et obtient de créer à Villefranche,
près de Nice, une station navale de trois voiliers marchands et de quatre
galères de guerre. La composition mixte de l'escadre répond à un double but :
défendre la chrétienté contre les Turcs, et certes les campagnes de Wavrin et
de Thoisy à Rhodes, dans la mer Noire et le Danube,
de 1442 à 1450, trop brillant prélude du Vœu du Faisan, honorent les sentiments
du grand-duc : mais aussi sous la protection de l'escadre, se développe le
transit flamand, l'échange direct, sans courtage étranger, des dinanderies et
des étoffes contre les épices, les vins et les soieries levantines. Très habile
partner de son puissant voisin, Louis de Savoie a lié
partie avec lui, à nos dépens. Il doit à la munificence royale l'octroi de deux
deniers pour livre sur le trafic des navires qui hantent les eaux de
Villefranche, Ã destination ou en provenance de France. La perception du droit
de Villefranche permet l'entretien d'une marine de guerre savoyarde assez forte
pour que le concile de Râle lui confie la mission d'aller quérir l'empereur
d'Orient et les évéques grecs en 1437 : dès
lors, les négociants savoyards s'enhardissent jusqu'à fonder treize maisons de
commerce à Barcelone et à naviguer vers Chypre. Au retour, les marchandises
s'écoulent vers Genève. Ainsi l'axe commercial de l'Europe se déplaçait vers
l'est pour se fixer hors de France. Quittant le cours du Rhône, de la Saône et
de la Seine, délaissant les caravansérails habituels des marchands, Beaucaire,
Lyon, Troyes, Paris et Rouen, la nouvelle voie gagnait le Rhin et débouchait Ã
Bruges ou à Anvers. Dans la substitution des bannières savoyarde et
bourguignonne au drapeau fleurdelisé, il y avait donc pour nous un péril
autrement grave qu'une blessure d'amour-propre, un danger mortel. En 1442, aux
États de Languedoc, un des commissaires royaux, en robe courte, chausses
d'écarlate et pourpoint de velours, avec une chaîne d'or sur la poitrine
découverte, comme en portaient les gentilshommes de cour, attira l'attention
non moins par la richesse de son costume que par l'originalité de ses vues.
Bourgeois anobli mais d'une opulence seigneuriale, propriétaire de quarante
fiefs, de mines d'argent, de plomb et de cuivre, d'hôtels dans les grandes
villes de France, c'était l'argentier du roi, c'était Jacques Cœur C'était le 29 mai 1453 qu'avait été prononcée la sentence
de Jacques Cœur. Ce jour-là précisément, date mémorable 1 les Turcs
s'emparèrent de Constantinople après cinquante et un jours d'un siége opiniâtre. Un tel rapprochement semble providentiel :
la chute de la ville répondait à la chute de l'homme. Des deux parts c'était
l'immolation de la religion par les infidèles et les barbares: l'homme était
tombé sous un jugement inique, la ville avait été prise d'assaut. Le
retentissement de ce grand empire d'Orient qui s'écroulait fut entendu de toute
la chrétienté, et la sentence de Jacques Cœur passa inaperçue. Profitant de la consternation
générale, les vautours de cour, comme les appelle la Thaumassière,
se précipitèrent sur la fortune du condamné et s'en partagèrentles
lambeaux. Pour donner à cette indigne spoliation un caractère apparent de
légalité, on commit Jean Dauvet, qui procéda à la
vente à la criée de tous les biens meubles et immeubles de l'argentier. De
cette façon, la confiscation provisoire devenait définitive, et, moyennant de
faibles sommes, les détenteurs par anticipation de ces biens pouvaient s'en
croire légitimes propriétaires. Ce fut ainsi qu'Antoine de Chabannes se fit
confirmer dans la possession de Saint-Fargeau, de Toucy, de Perreuse,
et des autres terres et seigneuries du pays de Puisaie.
Guillaume Gouffier, le premier chambellan, quoique
moins bien partagé, se fit adjuger les riches seigneuries de la Motte et de Boissy, et moitié de celles de Roanne et de Saint-Aon. La terre de Mennetou -
Salon, en Berry, fut donnée à dame Antoinette de Maignelais,
plus connue sous le nom de la dame de Villequier. Les sieurs de Canillac et de la Fayette obtinrent la remise de
l'obligation de deux mille écus qu'ils avaient souscrite à Jacques Cœur.
Semblable remise fut accordée à d'autres débiteurs de l'argentier. Bref, il n'y
eut pas un des juges qui n'obtînt, soit pour lui, soit pour quelqu'un des
siens, amis ou alliés, un débris plus ou moins précieux de cette opulence
tombée, une part quelconque de curée dans cette fortune aux abois "luths" Le luth arabe - oud (terme venant de al'oud
: «le morceau de bois»), qui a donné le nom «luth» - encore utilisé couramment
aujourd’hui en Afrique du Nord, et au Moyen-Orient. C'est un instrument
essentiellement mélodique (voir l'article détaillé). Le luth occidental, dérivé
du luth arabe, est l'objet de cet article. Arrivé en Europe par l’Espagne,
pendant la présence mauresque, il s'est différencié du précédent vers le XIVe
siècle La duchesse Françoise d'Amboise, femme du duc de Bretagne
Pierre II, elle-même «jouait parfaitement bien du luth, et savoit
la musique, mesme l'avoit
apprise à ses damoiselles avec lesquelles elle chantoit
quelques airs et chansons spirituels que la défunte duchesse (Jeanne de France)
lui avoit apprises. Un jour, comme elle s'occupoit à cet honnête divertissement en la haute salle du chasteau de Guingamp, son mari qui estoit
en son cabinet, entendant cette douce harmonie capable d'apprivoiser les bestes farouches, sortit de sa chambre tout furieux et
entrant dans la salle se mit à crier et à tempêter et vomir mille injures
contre la princesse et en vint jusque-là , fermant le poing et levant le bras, il s'élança sur elle pour la frapper... C'est à Bois-Sire-Amé que Charles VII reçut le duc Pierre
II de Bretagne (1418 - 1450 - 1457), qui arriva avec un nombreux cortège, où
figuraient des joueurs de luth bretons qui offrirent à la Cour un spectacle
inusité; le duc fut admis à l'intimité royale et repartit le 8 septembre 1455 Au XVe siècle, le
luth est diligemment pratiqué par toute l'Europe. Princes souverains et
grands seigneurs entretiennent des luthistes, et les villes, lors de leurs
festivités, font, elles aussi, appel au talent de ces grands charmeurs qui,
souvent, leur sont prêtés par de hauts personnages. [...] On prisait tout
particulièrement les luthistes allemands ; nous en avons la preuve par les
comptes des cours de Savoie, de Bourgogne et de Provence. En mars 1401, on
relève, parmi les musiciens du comte de Savoie, un certain Henry «alamand ménestrier de cordes» qu'on envoie en mission en
Allemagne durant l'été de 1410. En juin 1430, un don est fait à «duobus sociis qui luserunt de luto». Plus tard, en
1476, la duchesse Yolande de Savoie faisait venir à Chambéry des luthistes de
Lyon Il importait avant tout de plaire à Jean II de Bourbon (1426
- 1456 - 1488), l'homme de la Ligue du Bien public. Ce duc, en sa jeunesse
amoureuse, avait pris part aux ébats poétiques de la cour de Charles d'Orléans,
à Blois. Entre autres jolies choses, une année, au retour du printemps, il
composa une chanson que Loyset Compère mettra plus
tard en musique : Faisons boutons, le biau temps
est venu, Ce moys de may
qui bellez fleurs apporte L'ordonnera, ouvrez-moy donc la porte Du beau jardin que j'avoye
retenu. Jean avait fait de Moulins un centre intellectuel qui rivalisait avec
Blois Autour de lui les gentilshommes rimaient, et jusqu'au président des
comptes Guillaume Cadier. Le rhétoriqueur Jean Robertet, secrétaire du prince et bailli d'Usson, prosateur et poète, maniait tour à tour le français
et le latin. Dans le livre de la Conception de Notre-Dame, beau manuscrit
offert à la duchesse Jeanne de France, femme de Jean II, par Antoine de Lévis,
figure un portrait de cette Jeanne au milieu de scènes mariales et
d'encadrements floraux. Le duc avait des lettres et les meilleurs esprits de
son temps recherchaient à l'envi sa faveur : le mystérieux Pierre-Paul Vieillot
le courtisait, composait à sa louange, en un latin précieux, des épigrammes où
il le montre dansant, chantant en s'accompagnant sur le luth, chassant au
faucon; Toussaint de Villeneuve lui offrait son Petit Medicinal
et Guillaume le Menand sa traduction du Vita Christi.
Jean II s'intéressait également à l'astrologie et à toutes les sciences. Conrad
Heingarter, entré à son service vers 1463, réputé le
plus profond connaisseur des étoiles en France, écrivait, à Belleperche,
en Bourbonnais, son Commentaire sur le Quadripartitum
de Ptolémée. Conrad loue Jean II d'un projet d'enquête à travers le monde
entier pour servir à rédiger une encyclopédie du savoir humain. Ce prince, dit
son biographe récent, M. Henry de Surirey de
Saint-Rémy, aurait même «faitÂ
reconstituer et corriger certaines œuvres perdues ou altérées d'auteurs
de l'Antiquité». La bibliothèque du château de Moulins fut enrichie
considérablement par Jean II, comme elle le sera par Anne de France Jean II fréquenta assidûment cette cour de Blois dont il
fut l'un des auteurs les plus actifs et un grand nombre des pièces qu'il composa
furent consignées dans les manuscrits du duc d'Orléans, l'un de ses rondeaux :
Qui veult
acheter de mon deuil étant vraisemblablement copié de sa main dans le
fameux manuscrit fr. 25 458. On peut supposer que
celui qui règne désormais à  à Moulins aime ce cercle littéraire animé, ces assemblées
brillantes ; on le dit bien fait, le visage aimable, le teint délicat d'une
mise élégante et recherchée ; il doit plaire autant que chercher à plaire
et d'abord à son hôte : il adopte avec souplesse le style et les motifs
chers à Charles d'Orléans et qu'imite sonÂ
entourage. [...] Composant des rondeaux, le prince joue également
volontiers du luth, et, à côté des poètes, les accompagnant
parfois, les ménestrels, nombreux, contribuent à sa gloire ; ils sont si
prestigieux, les trompettes notamment, qu'il arrivera au duc d'Orléans de les
lui emprunter pour rehausser l'éclat de ses propres fêtes et parades Vers 1475, le duc d’Orléans gratifie « Conrat, joueur de lutz
de monseigneur de Bourbon, qui a joué devant madame » Pour en revenir au sel, Louis XI fait don, le 21 janvier 1469, de la gabelle du sel de Moulins à Jean II duc de Bourbon (Henry de Surirey de Saint Remy, Jean II de Bourbon, duc de Bourbonnais et d'Auvergne, 1426-1488, 1944 - books.google.fr). Le 27 novembre 1472, le roi Louis XI refusa au duc de Bourbon l'institution d'une telle surtaxe à son bénéfice dans les greniers de ses terres, expliquant : «si je le faiz tous les autres seigneurs m'en presseront aussi, et m'en feroit grant domaige». Finalement il les supprima toutes le 30 mars 1474, hormis la fameuse « double » de Languedoc, qu'il percevait à son profit (Jean-François Lassalmonie, La boîte à l'enchanteur: Politique financière de Louis XI, 2002 - books.google.fr). "De ville
Franche" Le 25 juillet 1441, nous voyons Jacques de Chabannes
figurer comme maréchal du Bourbonnais, accompagnant le duc de Bourbon, dans un
accord et traité passé à Villefranche-sur-Saône entre ce prince et les députés
du duc de Savoie. Par cet acte, le duc de Bourbon, comme seigneur de Beaujeu,
recevait en fief du duc de Savoie les châteaux, villes et mandements de
Châtelard et d'Ambérieux Le traité de Villefranche comblait les vœux du duc
Charles, qui se voyait enfin souverain de Dombes, titre que ses prédécesseurs
avaient toujours ambitionné de pouvoir porter sans conteste. Pour en témoigner
sa reconnaissance au duc de Savoie, il se rendit en personne à Chambéry où ces
deux princes confirmèrent le traité, le 17 septembre 1441, en la chambre de
parade et en présence de toute la cour de Savoie. Le 23 décembre suivant, on
ajouta à ce même traité que si jamais le duc de Bourbon ou ses successeurs
voulaient vendre leurs terres de Dombes, il serait loisible au duc de Savoie de
les acquérir. Jean II de Bourbon, surnommé le fléau des Anglais, visita
peu sa seigneurie de Beaujolais. Le premier acte que nous connaissions de lui
est une exemption de péage accordée en 1459 aux Célestins de Lyon par tout son
pays de Beaujolais. Il y parut cependant en 1463, et confirma les priviléges de Villefranche et de Beaujeu. Ses démêlés avec
le duc de Savoie recommencèrent avec plus de violence que jamais. Celui-ci,
comme nous l'avons dit, réclamait l'hommage des châteaux de Béreins,
de Béseneins, etc., non spécifiés au traité de
Villefranche. Le refus de Jean de Bourbon irrita son adversaire, et la
tranquillité du pays allait se trouver de nouveau compromise après dix ans de
paix. On fit de part et d'autre de grands préparatifs de guerre et on allait en
venir aux mains, lorsque le roi, voulant empêcher l'effusion du sang, dépêcha Antoine
de Chabannes, lieutenant-général au gouvernement de Lyonnais, pour tâcher de
rétablir la bonne harmonie entre les deux princes. S'il ne réussit pas
complètement dans sa mission, au moins parvint-il à leur faire signer une trève qui devait expirer à la St-Michel 1458, et qui fut
ensuite prorogée jusqu'au mois d'août 1459. La tranquillité qu'on pouvait se
promettre de ces trèves ne fut pas de longue durée. Le
roi, qui voyait ces dissensions de mauvais Å“il, voulait amener les deux princes
à un accommodement. Louis XI, dans l'intérêt de tous, offrit sa médiation qui
fut acceptée. Il nomma des arbitres, mais il fut impossible de s'entendre. Jean de Bourbon avait conservé jusque-là une réputation
sans tache. Ses nombreuses victoires sur les Anglais, suivies de la conquête de
la Guyenne, le faisaient considérer comme un des sauveurs de la France, comme
le plus ferme appui du trône. Sa fidélité, qu'on aurait dû croire à l'épreuve,
ne put résister à une injustice. Louis XI lui retira le gouvernement de la
Guyenne, dont il avait été pourvu après la conquête. Le duc jura de se venger,
et devint un des premiers moteurs de la ligue dite du bien public: ligue qui
aurait infailliblement conduit le roi à sa perte, si la profonde politique de
Louis XI n'était parvenue à diviser les chefs, à en gagner quelques-uns et Ã
s'en servir pour écraser les autres. A peine le roi eut-il
appris que Bourbon se disposait à marcher contre lui, qu'il engagea Galéas
Visconti, duc de Milan, à venir s'emparer des terres du duc. La même
proposition fut faite au duc de Savoie, qui refusa noblement cette occasion de
venger ses vieilles querelles. L'armée milanaise arriva en Dombes, traversa la
Saône et se jeta en Beaujolais, où elle prit plusieurs villes qu'elle pilla ;
les campagnes furent dévastées. Le Forez subit le même sort, et ne dut sa
délivrance qua la victoire remportée par les paysans des montagnes de Pilat, au
lieu nommé encore aujourd'hui le Cimetière des Lombards. Le duc de Bourbon
avait été un des premiers à prendre les armes, il fut aussi le premier à se
laisser séduire par la politique astucieuse de Louis XI, à qui il tâcha de
faire oublier sa trahison par les services immenses qu'il lui rendit en ces
temps de troubles et de guerres civiles. Enfin, comblé de biens et d'honneurs
et revêtu de la dignité de connétable, ce prince mourut à Moulins le 1er avril
1488 Antoine de
Chabannes Antoine de Chabannes (1408 - 1488) est Comte de
Dammartin, fils cadet de Robert de Chabannes, seigneur de Charlus-le-Pailloux et de Hélis de Bort,
frère cadet de Jacques Ier de Chabannes de La Palice et de Hugues II de
Chabannes - héritier universel de son père, capitaine d'une compagnie de
gendarmes, mort sans postérité à la bataille de Cravant en 1423 - ainsi que de
Jean de Chabannes, tué en Italie en 1524, seigneur de Vandenesse
dans la Nièvre. L'accession au pouvoir de Louis XI, en 1461, provoque les
premiers accrocs à la carrière d'Antoine de Chabannes. Le roi est rancunier et
d'excellente mémoire. De procès en procès, Antoine de Chabannes voit ses biens
confisqués et lui-même proscrit à Rhodes; pas pour longtemps car, bénéficiant
de complicités, il s'évade et rejoint prestement son ancien domaine dont il
expulse le vrai propriétaire, Geoffroy, fils de Jacques Cœur. Il rejoint
ensuite les Ligueurs hostiles au monarque, convaincu que la rigueur royale ne
va pas s'atténuer de sitôt. Mais c'est mal connaître le tacticien madré qu'est
Louis XI, qui conclut avec les Ligueurs le traité de Conflans, le 5 octobre
1465. La paix est enfin signée entre les deux hommes : l'un se met à servir
avec zèle son ancien ennemi, et l'autre récompense le féal à l'aune des
services rendus La guerre étant alors déclarée entre Louis XI et le duc de Bourgogne. Antoine de Chabannes enleva par adresse à ce dernier, l'an 1471, les villes d'Amiens et de Roye, dans lesquelles il établit garnison française. Le duc, irrité de la perte de ces deux places, écrivit une lettre pleine d'invectives au comte de Dammartin, qui lui fit une réponse mortifiante. D'Amiens, Antoine de Chabannes fit différentes courses sur les Bourguignons, auxquels il enleva plusieurs convois et fit essuyer d'autres échecs. La paix se fit l'année suivante, et fut presque aussitôt rompue. Antoine de Chabannes fut envoyé de nouveau pour défendre la Picardie. L'an 1477, après la mort du duc de Bourgogne, il fut un des généraux que Louis XI employa pour la conquête des Pays-Bas (L'Art de Verifier les Dates des Faits Historiques, 1818 - books.google.fr). La fiscalité indirecte [...] fut parfois abolie en même temps que l'impôt direct. À Amiens les deux concessions ne furent pas simultanées mais se suivirent de peu : la convention passée entre la ville et Chabannes semble n'avoir rien prévu pour les aides, et c'est apparemment de son propre chef que le 30 mars 1471 le lui accorda le régime en vigueur à Paris (Jean-François Lassalmonie, La boîte à l'enchanteur: Politique financière de Louis XI, 2002 - books.google.fr). Jeux de mots
"Guières"/Guiers
et "loing"/Loing Le Guiers en
Savoie Jean le Bon et
Amédée VI signent les traités de Paris (octobre 1354 et janvier 1355) :
toutes les possessions situées à l'ouest du Guiers
sont abandonnées au dauphin Charles (futur Charles V), en retour, la baronnie
de Faucigny (bassin de l'Arve) fait retour au comte de Savoie. Comme il n'avait été indiqué pour frontière
que le terme « Guiers », le Dauphin affirmait qu'il
s'agissait du Guiers-Vif et le comte de Savoie
soutenait qu'il s'agissait du Guiers-Mort. Un nouveau traité, signé à Paris le 24
février 1376, donna gain de cause au Dauphin. Pour confirmer ce nouveau
traité, une réunion eut lieu au Pont-de-Beauvoisin le 31 mars 1377. Les comtes
de Savoie se résignèrent difficilement à perdre Le Pont-de-Beauvoisin (rive
gauche) et par divers moyens essayèrent pendant très longtemps, mais en vain,
de le reconquérir A Louis XI, à cet esprit railleur et tenace, ambitieux et
souple, la Savoie opposait un prince timide, sincère et bienveillant. Le peuple
sommeillait; les nobles se disputaient la faveur du prince, c'est-Ã -dire le droit
de le tromper; Amédée, doublement allié à la Maison de France, suivait, à son
insu, l'impulsion que lui donnaient les affections de sa femme ou les calculs de
son beau-frère. La Ligue du bien public associe contre le roi les rancunes, les
ambitions des seigneurs; le comte de Charolais sollicite Amédée IX de se
déclarer à son tour; mais les Etats s'y refusent. On vit se dessiner dans cette
assemblée les tendances non déguisées des partis ; les nobles votent pour
Charolais; les bourgeois pour Louis XI. Amédée comprend que s'il soutient
au-delà du Rhône la rébellion féodale il l'autorise dans les Alpes; il traite
avec le roi, livre passage aux Italiens de Sforza, et les fait suivre par ses
meilleurs capitaines, Montbel, Montmayeur,
La Chambre. Les Savoyens prennent part au siège de
Villefranche et à la bataille de Montlhéry (1465). Le duc Amédée, négligé par
son royal allié aux traités de Saint-Maur et de Conflans, s'accorde avec les
Bourguignons et reçoit l'hommage de ses propres frères, Jacques de Romont et
Philippe de Bresse, lesquels, amis personnels de Charolais, ne cessèrent pas de
représenter en Savoie la politique anti-française. Galéas Sforza, rappelé en
Italie par la mort de son père (1466), est arrêté au Mont-Cenis
par un officier maladroit; le duc lui fait ses excusess,
puis, trois mois plus tard, lui déclare la guerre et envoie en Piémont le comte
de Bresse, dont la témérité fit tout manquer Le Loing Jeu de mot comme pour le quatrain II, 14 (Canal de
Briare) ? A partir de Louis XI, Moret fut
tour à tour cédé, vendu, engagé à divers personnages parmi lesquels, en 1466,
Antoine de Chabannes, seigneur de Dammartin, en 1576 Ã titre de douaire Ã
Catherine de Médicis, qui fut faite comtesse de Moret
et Melun, puis à Sully qui restaura le donjon, le couvrit d'un toit en pavillon
et dessina les jardins vers le Loing. En 1604 c'est Jacqueline de Bueil, favorite
d'Henri IV, qui s'installa au château et y fit quelques «embellissements» A Château-Landon, qui surplombe le Loing, le dauphin,
futur Louis XI, fit ses premières armes. Il n'applique pas la tactique
habituelle de la terre brûlée pour affamer l'ennemi en incendiant les moissons.
Il est impatient d'une victoire et se rue à l'assaut, se révélant un chef
courageux, lucide, d'une implacable rigueur. Ce fut un trait dominant de son
attitude politique ; toute résistance l'exaspérait et il n'accordait pas
le pardon aux traitres : les Anglais furent pendus et leurs collaborateurs
français furent tous décapités Nemours, sur le Loing, doit son nom au voisinage de la
forêt de Fontainebleau, Nemosium, de nemux. Cette petite ville est célèbre par le traité qui y
fut conclu, le 7 juillet 1585, entre le roi, Henri III et la Ligne, et qui est
connu sous le nom d’édit de Nemours. Dès l’an 1402 elle fut érigée en duché en
faveur du comte d‘Evreux. Les possessions qui composaient ce duché ayant passé
par mariage a la branche cadette de la maison
d‘Armagnac, Louis XI rétablit, en 1461, la dignité de duc de Nemours, en faveur
de Jacques d’Armagnac comte de la Marche. Ce dernier fit partie de la ligue du
bien public; mais il fit bientôt sa paix avec Louis XI, et obtint alors le
gouvernement de l'Ile-de-France. Après la mort du connétable de Saint Pol, il
entra dans de nouveaux complets avec les ducs de Bourgogne et de Bretagne. Le
roi donna ordre à Pierre de Bourbon. sire de Beaujeu,
de l‘arrêter. Bourbon se rendit à la suite d’une armée sous les murs de Carlat en Auvergne, où Jacques d’Armagnac s‘était renfermé.
Après la mort violente de celui-ci, l‘un de ses fils, Louis d'Armagnac,
recouvre le titre de duc de Nemours; mais il mourut, en 1503, sans laisser
d'enfants. Louis XII conféra alors le duché de Nemours à son neveu, Gaston de
Foix. François Ier l‘octroya, en 1528, à Philippe de Savoie, frère de sa mère.
La descendance mâle de cette maison de Savoie-Nemours, qui marqua dans les
guerres de religion, s’éteignit en 1659. En 1689 Louis XIV fit don du duché de
Nemours a son frère Monsieur, duc d‘0rléans. Le second fils du roi
Louis-Philippe a fait revivre ce titre de nos jours Nemours se trouve au sud de Grez sur le Loing où est morte Louise de Savoie, mère de François Ier. Typologie Pivotant à partir de 1465 (siège de Villefranche sur Saône), on se retrouve en 722/723 au VIIIème siècle. À partir des années 719-720, les Sarrazins mènent des razzia sur les terres des Francs. La réaction des Pépinides et des Carolingiens s'étale sur ce siècle. Narbonne capitale de la Septimanie est reprise par Pépin le Bref en 759. Mais en Aquitaine, entre 760 et 768, Pépin le Bref entreprend chaque printemps des expéditions sanglantes contre les Aquitains, et leur duc Waïfre, fils d'Hunald Ier (fr.wikipedia.org - Conquête musulmane de la péninsule Ibérique). Si le docteur Nappée a qualifiée de hasardeuse la traduction de Portus Santonum en Pertuis des Santons, son pseudo-syllogisme ne l'est pas moins: *Et ce port d'Anchoine existait, semble-il, à la fin du VIIIe siècle, puisqu'il est mentionné dans la chanson du Pseudo-Turpin écrite en latin à la fin du IXe siècle et traduite en dialecte saintongeais au XIIIe siècle. S'il y avait un port aux Combots au VIIIe siècle, pourquoi n'y en aurait-il pas eu un quatre siècles plus tôt, à l'époque de Marcien, ou six siècles plus tôt, à l'époque de Ptolémée ? » Admettons-en provisoirement les termes et revenons au mythe d'Anchoine abandonné à l'époque où Charlemagne poursuivait les Sarrazins réfugiés à Anseune en Arvert. Le petit port disparaît des chroniques pendant plusieurs siècles jusqu'à ce qu'il surgisse de l'imaginaire saintongeais sous la forme de différents témoignages dont l'enquête de 1551 connue par des procès-verbaux établis par le «Lieutenant général en Sénéchaussée de Saintonge, au siège de Saintes», à propos de la supplique des habitants de Royan qui souhaitaient bénéficier du régime fiscal octroyé à leurs voisins du pays abonné, afin d'être pécuniairement en mesure de défendre la ville et le port contre les pillages dont ils étaient trop souvent les victimes (Bernard Tastet, Chaillevette et les côtes de Saintonge: Portus Santonum, les fortunes du sel et l'arsenal du Ponant, 1998 - books.google.fr, Sébastien Périsse, Les transformations de la côte saintongeaise, Ports et littoraux de l'Europe atlantique: Transformations naturelles et aménagements humains (XIVe-XVIe siècles), 2015 - books.google.fr). |