Jean Philagathos

Jean Philagathos

 

X, 12

 

2186

 

Esleu en pape, d'esleu sera mocqué,

Subit soudain esmeu prompt & timide,

Par trop bon doux à mourir provoqué,

Crainte esteinte la nuict de sa mort guide.

 

"Esleu en pape"

 

Cette expression laisse suposser que le persqonnage en question n’est pas pape officiellement reconnu par la postérité. On suppose ici un antipape.

 

"mocqué"

 

Après départ d'Otton III, les Romains se révoltèrent à nouveau et installèrent sur le trône pontifical l'évêque de Plaisance, Jean Philagathos (Jean XVI), un Grec de Calabre soutenu aussi par Byzance. Otton III dut revenir en Italie en 998 en se vengeant cruellement contre Jean XVI déposé et humilié, juché à l'envers sur un âne, et contre Crescentius qui fut exécuté. L'empereur d'Allemagne amenait avec lui «dans ses bagages» Gerbert qui fut élu archevêque de Ravenne en avril 998 avant de devenir pape à la mort de Grégoire V le 2 avril 999 (Histoire de la papauté: 2000 ans de mission et de tribulations, 2003 - books.google.fr).

 

"muet"

 

Grégoire fit excommunier cet antipape au concile de Pavie en 997 et Othon, de retour en Italie, assiégea Crescentius enfermé au château Saint-Ange. Il le prit et captura également Jean XVI. Le jeune roi et son cousin de pape firent alors preuve de grandes cruautés en décapitant Crescentius et en exposant sa dépouille et en martyrisant Jean XVI, lui arrachant les yeux, le nez, les oreilles et la langue et le faisant défiler ainsi mutilé sur le dos d'un âne dans la ville (Yves Aubard, La Saga des Limousins, Tome 2 : L'An Mil, 2017 - books.google.fr).

 

"bon"

 

Rare dans la littĂ©rature, l'adjectif "philogathos", signifiant selon l'Ă©tymologie : "qui aime le bien, ou des gens de bien", mĂ©rite considĂ©ration, Ă©tant donnĂ© l'importance de son emploi dans deux textes bibliques. Il est clair que agathos "bon", s'opposant Ă  "kakos" "mauvais", le philagathos, correspondant au "misoponèros" (Perron, Vit. Mos. II, 9; Lettre d'Aristie, 292), devrait ĂŞtre celui qui traite en amis ceux qui l'entourent — ce qui suscite attachement et confiance de la part de ces derniers —, donc : bienveillant et gĂ©nĂ©reux Ă  l'Ă©gard d'autrui. Le terme ne semble, en effet, ĂŞtre employĂ© qu'a propos de personnages importants et influents, par exemple Pascentius, auquel s'adresse le prĂŞtre ThĂ©on : "philagathe Paskentie" (P. Oxy. 2193, 5; 2194, 5) et l'empereur Marc-Aurèle. La Lettre d'AristĂ©e en fait une qualitĂ© royale: le roi philagathos, dans son amour du bien "tient Ă  s'attacher les hommes d'une culture et d'un esprit supĂ©rieur" (124); le souverain ("ègoumenos") "ennemi du mal et ami du bien, attache de l'importance Ă  sauver une vie humaine" (292). Philon, s'attachant Ă  dĂ©terminer ce que doit ĂŞtre un lĂ©gislateur (nomothète), dĂ©finit: "Il doit possĂ©der toutes les vertus Ă  la perfection et au complet" (Vit. Mos. II, 8), mais il y a des vertus plus adaptĂ©es que d'autres Ă  certaines activitĂ©s. Or pour la facultĂ© lĂ©gislative, il y a quatre vertus plus appropriĂ©es: d'amour de l'humanitĂ©, de la justice, du bien et la haine du vice, "to philnthrĂ´pon, to philodikaion, to philagathon, to misoponeron" (II, 9), et Philon de prĂ©ciser le sens de philagathos : d'amour du bien enjoint d'accueillir les choses bonnes par nature et de les procurer sans compter Ă  ceux qui les mĂ©ritent, pour qu'ils en usent sans restrictions (ibid.). Que philagathos soit un goĂ»t pour le bien et le beau, c'est-Ă -dire une disposition morale, une vertu, c'est ce que confirme son attribution au mari bien intentionnĂ© qui maintient sa femme sage et honnĂŞte. [...] Le mot est prodigieusement valorisĂ© du fait qu'il est une des vingt-et-une Ă©pithètes de la Sagesse divine: "il y a en elle un esprit... aimant les hommes" (Sag. vu, 22; l'AlerandrintĹ“ a simplement: elle est un esprit philagathos); très sainte, la sagesse aime faire part de ses richesses, toujours prĂŞte Ă  les communiquer. C'est au mĂŞme plan que philagatos est Ă©numĂ©rĂ© parmi les sept qualitĂ©s positives exigĂ©es du candidat Ă  l'Ă©piscopat: en tant qu'intendant de la maison de Dieu, l'Ă©piscope doit ĂŞtre "irrĂ©prochable..." (Tit. 8). Selon qu'il est requis d'un mettre de maison, l'Ă©piscope doit avoir au cĹ“ur l'amour des hĂ´tes; mais comme philogathos, selon les citations prĂ©cĂ©dentes, on comprendra qu'il est profondĂ©ment bon, aimant bien faire et Ă  faire du bien; ce n'est pas une simple inclination comme l'eunoia, mais un dĂ©vouement effectif et gĂ©nĂ©reux: le philagathos chrĂ©tien s'emploie Ă  rĂ©aliser le bien et il y prend plaisir (Lexique thĂ©ologique du Nouveau Testament, Ceslas Spicq, 1991 - books.google.fr).

 

Mort de Jean XVI

 

Après son supplice, il est enfermé dans un monastère romain, puis fut envoyé dans le monastère de Fulda, en Germanie, où il mourut vers 1001 (ou 1013, selon certaines sources) (fr.wikipedia.org - Jean XVI).

 

"mort", "guide"

 

En l’évangile de Jean XVI, Jésus s'étend ensuite sur les inappréciables bienfaits que son départ leur procurera. Déjà, au chapitre XIV, Il les avait consolés en leur promettant l'envoi du Saint-Esprit,  appelé le Consolateur. Au chapitre XVI, ll revient sur cette importante vérité. Ce n'est qu'après leur séparation d'avec Jésus qu'ils recevront le Saint-Esprit; leur lumière, leur joie, ne seront parfaites qu'après son retour auprès de son Père.

 

Jean, XVI, 12. J'ai encore beaucoup de choses Ă  vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant – 13. Et quand celui-lĂ  sera venu, l’Esprit de la vĂ©ritĂ©, Il vous guidera dans toute la vĂ©ritĂ© ; car Il ne parlera point de par lui-mĂŞme, mais Il dira tout ce qu'Il aura entendu, et Il vous annoncera les choses Ă  venir. - 14. C'est lui qui me glorifiera, parce qu'Il prendra de ce qui est Ă  moi et vous l'annoncera. – 15. Tout ce qu'a le Père est Ă  moi ; c'est pourquoi j'ai dit qu'll prendra de ce qui est Ă  moi, et qu'll vous l'annoncera (S. Descombaz, Guide biblique ou harmonie et commentaire pratique et populaire de l'ancien et du nouveau - Testament a l'usage des Ă©vangĂ©listes, des instituteurs, des pères de famille et des Ă©coles, avec cartes, d'après le manuel d'Ă©claircissement sur la bible de la societĂ© de Caho, Tome 3, 1856 - books.google.fr).

 

Acrostiche : ESPC, espèces

 

La communion, dans la primitive Eglise, s'administrait, comme on sait, après le repas, et sous les deux espèces du pain et du vin. Une coutume différente prévalut ensuite : la communion fut reçue à jeun; puis les prêtres seuls communièrent sous les deux espèces; ils administrèrent aux laïcs le sacrement sous la seule espèce du pain. L'Eglise d'Orient conserva l'ancien usage, qui fut invoqué par la plupart des réformateurs et rétabli dans plusieurs contrées (Emile de Bonnechose, Réformateurs avant la réforme XVe siècle, Volume 2, 1853 - books.google.fr).

 

L'empereur Basile II (976-1025) se serait montré l'ennemi acharné de la papauté et pourrait être considéré comme l'un des promoteurs du schisme. Ardent ennemi des empereurs allemands en Italie, il aurait essayé, pour les combattre, de porter la confusion dans la chaire de Saint-Pierre et, afin d'atteindre le cousin même de l'empereur, le pape Grégoire V, fait élire en 997 l'antipape Jean Philagathos, sous le nom de Jean XVI, et protégé l'entreprise de Crescentius (Louis Bréhier, Le schisme oriental du XIe siècle, 1899 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 2186 sur la date pivot 997 donne -192.

 

Hannibal Barca (en phénicien Hanni-baal est un nom théophore signifiant «qui a la faveur de Baal» et Barca, «foudre»), généralement appelé Annibal ou Hannibal, né en 247 av. J.-C. à Carthage (au nord-est de l'actuelle Tunis en Tunisie) et mort entre 183 av. J.-C. et 181 av. J.-C. en Bithynie (près de l'actuelle Bursa en Turquie), est un général et homme politique carthaginois, généralement considéré comme l'un des plus grands tacticiens militaires de l'histoire.

 

Après la bataille de Zama (202), il dirige le parti démocratique à Carthage. Devant l'hostilité de l'oligarchie dirigée par Hannon le Grand, il choisit volontairement l'exil en 195 av. J.-C. Il commence par voyager vers Tyr (actuel Liban), la ville mère de Carthage, puis se dirige vers Éphèse où il est reçu avec les honneurs par le roi séleucide Antiochos III qui se prépare à la guerre contre Rome. En 190 av. J.-C., Hannibal dirige une flotte phénicienne mais, peu à l'aise en combat naval, il se trouve battu au large de la rivière Eurymedon par les Romains18,22. Craignant d'être livré à ces derniers au terme de l'accord de paix que signe Antiochos III, Hannibal s'enfuit de la cour et son parcours est alors assez incertain. En 188, Hannibal cherche refuge chez Prusias Ier de Bithynie qui est en guerre avec un allié de Rome, le roi Eumène II de Pergame (fr.wikipedia.org - Hannibal).

 

Cf. quatrain précédent X, 11.

 

nostradamus-centuries@laposte.net