Rohan

Rohan

 

X, 5

 

2180-2181

 

Albi & Castres feront nouuelle ligue,

Neuf Arriens Libon & Portugues :

Carcas, Tholose consumeront leur brigue,

Quand chef neuf monstre de Lauragues.

 

En terme militaire

 

Monstre, signifie aussi, la reveuë qui se fait d’une armée, d’un Regiment, ou de quelque Compagnie de soldats. L’Armée a fait monstre. le Regiment a fait monstre devant le Commissaire. Les Officiers mirent leurs valets dans les rangs, & les firent passer à la monstre.

Monstre, signifie aussi, La paye qui se donne aux Soldats lors qu’on leur fait faire monstre. Il a receu sa monstre. on leur a payé trois monstres. il leur est deu cinq ou six monstres (Dictionnaire de l’Académie française, 1re édition (1694) - www.dictionnaire-academie.fr).

 

La révolte protestante

 

Reflexion Politique. Il a estĂ© de tout temps fort ordinaire aux ambitieux de couurir leur dessein du pretexte de la Religion. Ainsi pendant le Paganisme les principaux de la ville de Rome, apres auoir employĂ© inutilement toute sorte d'artifice, pour empescher que le peuple ne fust elleu aux Magistratures, eurent enfin recours Ă  la Religion, & luy firent croire, qu'ayans consultĂ© les Dieux sur cette matiere, ils auoient tesmoignĂ© que c'estoit prophaner les honneurs de la Republique que de les communiquer Ă  la populace; & que cela estant, ils le supplioient instamment, dit Tite-Liue, de renoncer Ă  cette pretention, feignans de le desirer plustost pour la satisfaction des Dieux, que pour leur interest particulier. Ils sçauoient bien que le peuple est fort enclin Ă  tout ce qui regarde la Religion, & qu'il est d'autant plus facile Ă  le surprendre en ce point, qu'il a peu de cognoissance, soit des interests des Princes, soit des vrayes raisons d'Estat, soir aussi de la Religion mesme. Ainsi encore Othon desirant obtenir l'Empire, ne se contenta pas de feindre par vne trahison insigne, qu'il estoit fort affectionnĂ© Ă  l'Empereur Galba ; mais de plus, pour eschauffer le courage de ses soldats, il leur dit, que les Dieux auoient tesmoignĂ© par vne tempeste remarquable, que l'adoption de Piso faite par Galba ne leur agreeoit pas. Apres tout, neantinoins ces artifices ne sont pas capables de surprendre que les esprits foibles; ceux qui sont esleuez tant soit peu hors du commun n'ignorant pas qu'en matiere d'hypocrites d'Effar, il faut auoir plustolt Ă©gard Ă  leurs actions qu'Ă  leurs paroles ; ils ont apris par experiences ce que ces sortes de gens ne se peuuent mieux comparer qu'aux faiseurs de fause monnoye, qui couurent leur mauuais aloy d'vne fueille d'or, pour en cacher la fauçetĂ©. Les Princes sont si habituez Ă  voir ces desguisemens, qu'ils ne s'y laissent plus piper; & que sans s'arrester au murmure du peuple, ils ne laissent pas de prendre les armes pour la juste deffense de leurs Alliez (Charles Vialart, Histoire Du Ministere D'Armand Jean Du Plessis Cardinal Duc De Richelieu Sous Le Regne De Louys Le Juste, XIII. Du Nom, Roy De France Et De Navarre. Avec Des Reflexions Politiques, & diverses Lettres, contenant les Negociations des Affaires de Piedmont & du Montferrat, Tome 1, 1650 - www.google.fr/books/edition).

 

Intrigues des Espagnols auec les Huguenots. Il ne faut point d'autre preuue pour verifier que la Religion ne sert aux Espagnols que de masque pour cacher l’injustice de leurs desseins, que l'intelligence qu'ils eurent lors auec les Heretiques de ce Royaume. Ils n'ignoroient pas, que les forces de France sont si puissantes, qu'elles arresteront tousiours le cours de leurs entreprises, lors qu'elles ne seront point diuisées; & pourtant ils essayerent de les partager aussi tost qu'ils se virent menassez du costé de la Valteline. Les grandes pertes qu'auoient fait les Heretiques quelques années auparauant dans le Bearn & dans le Languedoc, les auoient tousiours tenu en allarme, particulierement depuis la paix de Montpellier, s'aperceuans bien que ces desrouttes, qu'ils auoient souffert menaçoient leur party d'vne ruyne entre.

 

Or les Espagnols rencontrans cette disposition parmy eux, ne manquerent pas de la fomenter, & trauailler puissamment pour gaigner les sieurs de Rohan de Soubize, qui estoient les seuls chefs qui leur restoient, pour comander les armes qu'ils prendroient. Leur dessein reussit Ă  ces deux freres, s'estans rencontrez Ă  Castres pour conferer des propositions qui leur estoient faites de leur part. DĂ©s l'Automne de l'annĂ©e derniere, il prirent resolution de souleuer ceux de son party, l'vn sur la mer de Guyenne, & l'autre dás le Languedoc. L'entreprise sur le Fort de Blauet, dont nous auons parlĂ© sur la fin de l'annĂ©e precedente fut un effet de cette resolution, aussi bien que les pratiques que le Duc & la Duchesse de Rohan commencerent au mesme temps dans le Languedoc, pour attirer plusieurs villes dans leur party. Cette Duchesse, pour  faire plus de diligence, marchoit de nuict le plus souuent aux flambeaux dans vn carrosse, qui estant de dueil, & attellĂ© mesmes de huict cheuaux noirs, seruit plustost Ă  donner l'espouuante aux paysans, qui n'estoient pas accoustumez de voir vn cel spectacle, qu'Ă  gagner le peuple des villes principales : mais la vigilance de Monsieur le Cardinal fut le principal obstacle, qui rendit leurs cabales inutiles. Il prit soin de faire trouuer bon au Roy d'enuoyer en diligence & dĂ©s le commencement de l'annĂ©e, le Marquis de Ragny en Languedoc, auec quelques Regimens, pour s'opposer au premier qui branleroit, & d'employer diuerses personnes d'esprit, pour s'asseurer des conseils des villes principales: car par ce moyen la plus-part demeurerent en leur deuoir. Le sieur de Soubize publia vn Manifeste, qui sonna l'allarme dans tout le party des Huguenots, & leur faisoit croire, que les desseins de leur ruine estoient pris dans le Conseil du Roy, que la perte de leur Religion estoit ineuitable, s'ils ne l'asseuroient par les armes, & que le Fort-Louys basty prĂ©s de la Rochelle en estoit vn augure asseurĂ©, aussi bien que les autres aduantages que le Roy auoit pris sur eux. Il les empeschoit de prendre creance aux Edicts & aux Breuets des Roys, par le supposĂ© qu'il leur faisoit de l'opinion de plusieurs Catholiques, qui soustiennent dans leurs Liures, qu'on n'est pas obligĂ©de garder la foy Ă  ceux que l'on tient pour Heretiques. Il est vray que ces raisons furent dĂ©duites auec tant d'artifice, que plusieurs en furent touchez, particulierement Ă  cause que le Duc de Rohan jetta dans quelques villes des Gentils-hommes ou Capitaines de sa Religion, pour les faire valoir, & pour eschauffer les Ministres de la populace, qui apres cela n'aspiroit qu'Ă  se soĂ»leuer; sans considerer que les mouuemens qu'on leur donnoit venoient de la part des Espagnols, qui font profession ouuerte d'estre leurs ennemis, & qui ne pretendoient se seruir d'eux, que pour diuertir & rappeller d'Italie les armesdu Roy (Charles Vialart, Histoire Du Ministere D'Armand Jean Du Plessis Cardinal Duc De Richelieu Sous Le Regne De Louys Le Juste, XIII. Du Nom, Roy De France Et De Navarre. Avec Des Reflexions Politiques, & diverses Lettres, contenant les Negociations des Affaires de Piedmont & du Montferrat, Tome 1, 1650 - www.google.fr/books/edition).

 

Durant l'année 1625, il parut que le cabinet de Madrid d'une part, et de l'autre, les huguenots français avaient renoncé à leur inimitié séculaire en vue de se venger du roi de France, ou plutôt de son premier ministre, le cardinal de Richelieu. C'est que l'intérêt politique primait déjà l'intérêt religieux aussi bien dans les conseils de Philippe IV que dans les conciliabules du duc de Rohan et de ses principaux adhérents. [...]

 

Des relations s'étaient établies entre le duc de Rohan et le comte-duc d'Olivarès, au début ou, pour le moins, dans le courant de l'année 1625. Pour les continuer, un gentilhomme de la suite de M. de Rohan, la Rousselière, passa en Espagne; il était accompagné de l'enseigne des gardes du duc, Campredon ou Camredon, et d'un soldat du pays de Foix, nommé Moyse. Des aveux que firent Campredon et Moyse, pendant le procès qui fut suivi contre eux à Toulouse, au commencement de l'année 1626, il résulta, d'après le Mercure français, que la Rousselière, une fois rendu à Madrid, vit le comte-duc d'Olivarès plusieurs fois et effectua en Espagne, pour le compte de M. de Rohan, des achats de chevaux (Léonce Anquez, Un nouveau chapitre de l'histoire politique des réformés de France (1621-1626), 1865 - books.google.fr).

 

En mars 1625, le duc de Rohan rĂ©unit Ă  Castres les colloques protestants de l'Albigeois, du Lauraguais, de Foix et du Rouergue. Ils lui donnent le commandement gĂ©nĂ©ral des troupes protestantes du Languedoc. Le 20 mars 1625 la ville de Puylaurans se dĂ©clare pour le duc de Rohan, qui prend ses quartiers Ă  Castres. Le 2 avril 1625, PhĂ©lipeaux rĂ©pond aux lettres de Saint-GĂ©ry des 18 et 24 mars concernant le duc de Rohan qui s'apprĂŞte Ă  prendre les armes contre le roi : "On espère que cette rebellion sera facilement reprimĂ©e et que la honte et le repentyr luy en demeureront tous enttiers" (Henry O'Byrne, Monsieur de Saint-GĂ©ry, l'espion du Roy, Correspondance secrète pendant les guerres de religion en Languedoc – 1616-1641, 2016 - www.google.fr/books/edition).

 

Toulouse et Carcassonne

 

Toulouse et Carcassonne, place royale, sont du côté de Louis XIII.

 

Un arrêt du Parlement du 27 août 1622 força les seigneurs, les gentilshommes et les nobles, dans l'étendue des sénéchaussées de Toulouse, de Carcassonne et des pays du Lauraguais et de Foix, à marcher, au premier ordre qui leur en serait donné, sous peine d'être dégradés de noblesse, privés des fiefs et flétris dans leur postérité. Par un autre arrêt, le Parlement ordonna la saisie des biens des rebelles (Jean Baptiste Dubédat, Histoire du Parlement de Toulouse, Tome 2, 1885 - books.google.fr, La Vie intellectuelle à Toulouse au temps de Godolin, 1980 - www.google.fr/books/edition).

 

Les guerres religieuses du commencement du XVIIe siècle qui agitèrent le midi n'eurent qu'un faible retentissement Ă  Carcassonne ; mais la sĂ©cheresse, la peste et l'incendie vinrent affliger cette ville. Le jour de l'entrĂ©e Ă  Carcassonne (1622) de Louis XIII, qui conduit des opĂ©rations contre la rĂ©volte protestante, deux cent cinquante maisons environ furent brĂ»lĂ©es, de la grande place jusqu'au couvent des Carmes qui devint la proie des flammes (Gabriel Cros-Mayrevieille, Les monuments de Carcassonne, 1850 - books.google.fr).

 

"Arriens" "Libon" "Portugues"

 

Servius Sulpicius Galba est un sénateur romain du Ier siècle av. J.-C. Il est légat de Jules César en Gaule et préteur en 54. Il échoue à se faire élire consul en 50 et est un des conjurés ayant assassiné César en 44 av. J.-C. Il est membre de la gens des Sulpicii. Par son fils Servius Sulpicius Galba et par petit-fils paternel Caius Sulpicius Galba, consul suffect en 5 av. J.-C., frère de Servius Sulpicius Galba, il est un des ascendants de Galba, éphémère empereur romain en 68/69 apr. J.-C. (fr.wikipedia.org - Servius Sulpicius Galba (préteur en -54)).

 

Les deux Galba sont en rapport avec la Lusitanie, partie de l'empire romain.

 

Les deux mĂ©rites principaux de l'orateur consistent, le premier, Ă  argumenter avec adresse pour Ă©clairer les auditeurs, l'autre, Ă  Ă©mouvoir leurs esprits par la force de l'action ; mais celui qui enflamme le juge rĂ©ussit bien mieux que celui qui se borne Ă  l'instruire. Nous pouvons donc conclure de ce rĂ©cit de Rutilius, que LĂ©lius se distinguait par l'Ă©lĂ©gance, Galba par la force. Cette force se manifesta surtout dans une autre affaire. Contre la foi des traitĂ©s, Serg. Galba avait, disait-on, fait mettre Ă  mort quelques habitants de Lusitanie; Titus Libon, tribun, excitait le peuple contre Galba, et proposait une loi qui lui Ă©tait Ă©videmment personnelle. M. Caton, qui alors Ă©tait dans une extrĂŞme vieillesse, comme je l'ai dĂ©jĂ  dit, parla beaucoup dans le sens de la proposition. Il a transcrit dans les Origines le discours qu'il prononça peu de jours ou peu de mois avant sa mort. Alors, Galba, sans rien rĂ©futer de ce qui le concernait, implora l'appui du peuple romain : il eut recours aux pleurs, et tantĂ´t lui recommandait ses enfants, tantĂ´t le fils de C. Gallus. Les larmes de cet orphelin produisirent un effet indicible, car on respectait la mĂ©moire encore rĂ©cente de son illustre père. Ce fut donc, ainsi que nous l'apprend Caton, par la pitiĂ© qu'il sut inspirer au peuple pour des enfants, que Galba se sauva de l'incendie qui menaçait de le dĂ©vorer. A en juger par son discours, Libon lui-mĂŞme ne manquait pas de talent pour la parole. Lorsque j'eus dit ces mots, je me reposai un instant. Si Galba, dit Brutus, fut douĂ© d'une si grande force d'Ă©loquence, d'oĂą vient donc qu'on n'en voit pas la moindre trace dans ses discours ? du moins ceux qui n'ont rien Ă©crit ne nous ont pas laissĂ© ce sujet de doute sur leur mĂ©rite (Oeuvres completes de CicĂ©ron, Brutus ou dialogue sur les orateurs illustres ; L'orateur ; Les orateurs parfaits ; Dialogue sur les partitions oratoires, 1867 - books.google.fr).

 

Le conflit pour le pouvoir qui suit la fin chaotique du règne de NĂ©ron puis sa mort est une crise profonde Ă  la chronologie complexe qui interroge sur la pĂ©rennitĂ© du principat. L'absence d'hĂ©ritier a multipliĂ© les risques d'usurpation les quatre prĂ©tendants au pouvoir qui s'affrontent dans cette guerre civile violente de presque deux ans sont des gĂ©nĂ©raux soutenus par leurs troupes. Galba, le vieux gouverneur d'Espagne citĂ©rieure, a Ă©tĂ© choisi pour remplacer NĂ©ron (dĂ©but 68). Le gouverneur de Lusitanie, Othon, principal lieutenant de Galba, entraĂ®ne les prĂ©toriens mĂ©contents de ne plus ĂŞtre payĂ©s - NĂ©ron a vidĂ© le TrĂ©sor - contre Galba lui-mĂŞme (dĂ©but 69). C'est le premier exemple d'un empereur tuĂ© par son successeur. Othon est aussi soutenu par une partie des lĂ©gions mais, vaincu par les troupes de Vitellius dans le nord de l'Italie, il se suicide (printemps 69). En effet, dans le mĂŞme temps, Vitellius, gouverneur de Germanie infĂ©rieure, a Ă©tĂ© acclamĂ© empereur par les armĂ©es du Rhin. Il est retenu loin de Rome par une rĂ©volte en Gaule Belgique mais il est acceptĂ© par le SĂ©nat. Mais son armĂ©e est elle aussi battue. Vespasien, commandant des lĂ©gions de Syrie et de JudĂ©e, dont le frère est prĂ©fet de la Ville, est acclamĂ© par ses troupes et proclamĂ© empereur par le prĂ©fet d'Égypte (Ă©tĂ© 69). Vespasien est soutenu par les lĂ©gions d'Orient et celles du Danube et il est aussi reconnu par les provinces occidentales. L'affrontement final se dĂ©roule en Italie et Ă  Rome mĂŞme. Le SĂ©nat, qui a Ă©tĂ© rĂ©duit de moitiĂ© au cours de ces Ă©vĂ©nements, reconnaĂ®t Vespasien comme empereur ; Vitellius est lapidĂ© le lendemain (fin 69) (Martin Colas, Le monde romain, 2019 - www.google.fr/books/edition).

 

Pison avait rejoint Galba et venait mourir avec lui. Les mauvaises nouvelles arrivaient de toutes parts. Les conseils les plus contraires se croisaient. Les uns, les poltrons, disaient qu'il fallait rentrer au palais, les autres monter au Capitole, le plus grand nombre s'établir dans les rostres; c'étaient les nouveaux rostres établis par César à l'extrémité méridionale du Forum. Les anciens rostres, placés à l'autre extrémité, au pied du Capitole, venaient de voir Othon salué empereur. Dans ceux-ci, Cicéron avait parlé contre Catilina, dans les autres contre Antoine. Maintenant Catilina s'appelait Othon et Antoine Galba, mais il n'y avait plus de Cicéron. Le fameux il est trop tard, qui est le mot de toutes les révolutions rapides, échappe ici à Tacite. «Comme il arrive, dit-il, dans les délibérations malheureuses, on jugeait le meilleur le parti qu'il n'était plus temps de prendre.» (J.J. Ampère, L'Histoire romaine à Rome, Revue des deux mondes, Volume 112, 1857 - books.google.fr).

 

Cf. "après moi le déluge" du quatrain suivant X, 6.

 

"Portugues" signerait la typologie depuis la Lusitanie des Galba jusqu'Ă  1625 ou 1640.

 

Ayant capitulé à La Rochelle, défaits dans le Midi, les réformés se voient imposer la «paix de grâce» d'Alès le 28 juin 1629, qui leur retire le droit aux assemblées politiques et toutes leurs anciennes places de sûreté. Au lendemain de la proclamation de la paix, Rohan est contraint à l'exil, à Venise (fr.wikipedia.org - Henri II de Rohan).

 

Cf. quatrain suivant X, 6 "Gardon" pour Alès (Alais) et lm’annĂ©e 1625 pour un « petit dĂ©luge Â» Ă  NĂ®mes.

 

Par lettre, Louis XIII lui demande d'être son ambassadeur extraordinaire dans les Grisons en Suisse afin d'en éloigner l'Empire d'Autriche qui occupe la Valteline. Après un aller-retour à Venise, il déploie une activité de cartographe pour la Suisse, l'Alsace, la Bourgogne et le Milanais. Rentré en grâce en 1634, il prend en 1635 le commandement des troupes royales en Valteline, province de l'Italie du Nord, pour couper aux troupes du Roi d'Espagne l'entrée du Milanais. En 1635, il reçoit le commandement d'une armée de 15000 hommes pour chasser les Autrichiens de Suisse en commençant par forcer le duc de Lorraine à évacuer l'Alsace. Par une manœuvre habile, il défait les troupes impériales à Cassiano. En un temps où les armées françaises se faisaient battre, il apportait un succès qui, pressentait-il, ne devait pas forcément plaire à Richelieu. D'abord victorieux, Rohan est laissé sans renforts et sans ordres précis dans les montagnes de l'est de la Suisse. Après avoir sans succès instruit Richelieu de ses difficultés, suspecté d'être responsable de l'échec des troupes françaises en Valteline, il est prié de reprendre le chemin de l'exil.

 

Il accepte en janvier 1638, la proposition du Bernard de Saxe-Weimar, allié de la France, de reprendre les armes contre l'Allemagne, qui lui confia un commandement alors qu'il était attaqué devant Rheinfeld; il y est blessé, le 28 février 1638, par les Impériaux. Il meurt des suites de ses blessures le 16 avril 1638 (fr.wikipedia.org - Henri II de Rohan).

 

Au XVIIe siècle, Ă©poque de son extension maximale, voici que la monarchie catholique tremble sur ses bases territoriales. Un cycle de mouvements politiques violents vient contester l'architecture de l'ensemble. La remise en cause de l'allĂ©geance au roi, les dĂ©sordres, les assassinats politiques, la guerre civile, esquisse de changement de rĂ©gime, tous ces ingrĂ©dients se retrouvent aux divers moments des crises des annĂ©es 1640. Ce temps des troubles commence par les Ă©meutes d'Evora de 1637 et se poursuit par la rĂ©volte de Naples en 1647. Entre ces deux dates, trois Ă©vĂ©nements essentiels : juin 1640, sĂ©cession de la Catalogne ; dĂ©cembre 1640, sĂ©cession du Portugal ; mars 1643, chute du comte-duc Olivares (Jean-FrĂ©dĂ©ric Schaub, La crise hispanique de 1640. Le modèle des «rĂ©volutions pĂ©riphĂ©riques» en question (note critique). In: Annales. Histoire, Sciences Sociales. 49e annĂ©e, N. 1, 1994 - www.persee.fr, Victor Duruy, Abrège de l'histoire des temps modernes depuis le milieu du XVe siècle, 1856 - www.google.fr/books/edition).

 

"Arriens" : Arrien

 

Arrien (en latin : Lucius Flavius Arrianus) est un écrivain grec de l'époque romaine, né à Nicomédie vers 85, mort après 146. Fidèle d'Hadrien, il assuma de hautes fonctions administratives et militaires au sein de l'Empire romain. À la mort de l'empereur (138), il se retira à Athènes pour se consacrer à l'écriture. Son Anabase d'Alexandre est le récit antique le plus rigoureux que nous ayons des campagnes militaires menées par Alexandre le Grand. Arrien prit le surnom de Xénophon, en hommage à l'élève de Socrate. La plupart de ses œuvres portent le titre des œuvres de Xénophon (Anabase, Mémorables, Cynégétique...). Les Entretiens d'Épictète sont la transcription de l'enseignement oral du maître, organisée à l'origine en huit ou douze livres, dont seulement quatre nous sont parvenus. Il s'agit probablement des notes d'Épictète lui-même, et Arrien n'en est que l'éditeur fr.wikipedia.org - Arrien).

 

Ă€ partir du règne de Claude, nous pouvons noter de nouveaux changements significatifs dans l'emploi officiel de Prouidentia, que ce soit en tant que lĂ©gende monĂ©taire ou en tant qu'Ă©lĂ©ment Ă©pigraphique. En effet, les monnaies Ă  l'image de l'autel sont très rares durant les deux règnes, et leur existence mĂŞme peut ĂŞtre discutĂ©e, comme nous le verrons par la suite. En outre, sous NĂ©ron, la monnaie d'Alexandrie frappe des pièces d'un style nouveau. Ă€ ce premier fait viennent s'en adjoindre deux tout aussi importants : les frères arvales ne sacrifient plus Ă  l'autel de la Providence durant les règnes de Claude et de NĂ©ron (ils ne le feront d'ailleurs jamais plus) ; par contre, sous NĂ©ron, et sous son seul règne, il y a des sacrifices de la confrĂ©rie Ă  la Providence, mais pas sur son autel. Enfin, quelques inscriptions, d'Occident comme d'Orient, mentionnent Prouidentia ou "pronoia" ; deux d'entre elles ont pu ĂŞtre rĂ©digĂ©es par les empereurs eux-mĂŞmes ou leurs proches collaborateurs. Elles expriment parfaitement la pensĂ©e officielle du moment et doivent ĂŞtre particulièrement Ă©tudiĂ©es. La première impression est qu'il se crĂ©e Ă  ce moment un esprit nouveau qui donne Ă  Prouidentia des aspects diffĂ©rents et un sens peut-ĂŞtre plus large que celui que Tibère lui avait assignĂ© et qui avait Ă©tĂ© conservĂ© par Caligula durant son court principat. [...]

 

Le jour de l'adoption de Pison n'a pas Ă©tĂ© choisi au hasard, mais après un calcul astrologique. Ce dernier devait reposer, ou bien sur le thème de Galba, ou bien, plus certainement, Ă  la fois, sur les thèmes de gĂ©niture de Galba et de Pison. L'assurance de Galba ne peut venir que d'un tel procĂ©dĂ© ; c'est l'astrologie qui lui donne le courage de repousser des signes qui, normalement, auraient dĂ» faire ajourner la cĂ©rĂ©monie, puisque les mĂŞmes faisaient repousser comices, sacrifices ou jeux. Muni d'un dĂ©cret de la Providence des thèmes de gĂ©niture, Galba Ă©tait assurĂ© du succès de son entreprise. C'est d'ailleurs cette mĂŞme confiance qui lui fait refuser les signes nĂ©fastes qui se produisent lors du sacrifice qu'il offre Ă  Apollon, sur le Palatin, le 15 janvier. L'haruspice Umbricius, Ă  l'examen des entrailles des victimes, lui annonce «instantis insidias ac domesticum hostem». Galba aurait pu encore Ă©carter le complot qui Ă©tait forgĂ© contre lui ; Othon, Ă  mots couverts, Ă©tait dĂ©signĂ© par l'haruspice. Mais confiant dans sa Providence qui, pensait-il, lui avait dĂ©jĂ  permis d'Ă©liminer la rĂ©volte de Germanie et de pratiquer l'adoption de Pison, il ne recula pas Son destin Ă©tait alors scellĂ©. Durant les quelques jours de règne qui restent Ă  Galba après l'adoption, Prouidentia est devenue le principe directeur de l'action impĂ©riale, celui qui commande tout pour le bien de tous. Nous en trouvons la preuve dans un passage des Entretiens d'Épictète rapportĂ©s par Arrien : «Après l'assassinat de Galba, quelqu'un disait Ă  Rufus : "Peut-on dire que la Providence gouverne encore le monde ?” Rufus lui dit : "Me suis-je jamais, mĂŞme en passant, servi de l'exemple de Galba pour prouver que le monde est gouvernĂ© par une Providence ?”» (Jean-Pierre Martin, Providentia Deorum : Recherches sur certains aspects religieux du pouvoir impĂ©rial romain, Collection de l'Ecole française de Rome, 1982  - www.google.fr/books/edition).

 

Après la mort de Néron, sous le nouvel empereur, Galba, Musonius (Rufus) revint d'exil. La déclaration que fit le philosophe après la mort de Galba (fr. XLVII Hense = Arrien, Entretiens d'Épictète III 15, 14) est difficile à interpréter. [...] Cora Elizabeth Lutz (Musonius Rufus, "The Roman Socrates", 1947, p. 15 n. 52, en donne une interprétation plutôt positive à l'égard de Galba : «As Galba's kindness in recalling Musonius did not constitute for him a proof of the existence of Providence, so Galba's murder did not constitute a refutation of it. But I suspect that the remark held a wider implication. After the horrors of the last years of the reign of Nero, there is reason to believe that the more responsible Romans looked upon the accession of Galba as truly providential» (Dictionnaire des philosophes antiques, Volume 4, 1989 - www.google.fr/books/edition).

 

Cf. quatrain IX, 76 - Batailles de BĂ©driac - 2159-2160.

 

Avocat du roi, chargé de missions importantes ou conseiller très écouté, Le Bret (1558-1655) fut un des bons ouvriers des règnes d'Henri IV et de Louis XIII (Revue d'histoire ecclésiastique, Volume 45, 1950 - www.google.fr/books/edition, fr.wikipedia.org - Cardin Lebret (1558-1655)).

 

Ainsi la Providence qui n'est autre chose qu'une disposition & un ordre, par lequel toutes choses sont régies & gouvernées; & cet ordre ne pouvant subsister sans la Justice, qui ne voit encore que la Providence n'est qu'une parcelle de cette divine vertu. [...]

 

Il n'y a point eu de Princes en l'Univers, qui aĂŻent traitĂ© plus doucement leurs peuples, que nos Rois. Aussi certes ils ont pour ce sujet meritĂ© du Ciel les graces si particulieres, que S. Gregoire avoit acoĂ»tumĂ© de dire en leur louange, qu'ils surmontoient d'autant plus les autres Princes ChrĂ©tiens, que les ChrĂ©tiens surpassoient en probitĂ© de vie tous les infideles. Ce qui a donnĂ© sujet Ă  plusieurs graves Auteurs, de dire, que la MajestĂ© Divine avoit Ă©tabli ce Royaume, au lieu de celui de Juda, suivant cette Profetie de Daniel: Suscitabit regnum aliud, quod in æternum non diĂźipabitur. Et de fait, il n'y a jamais eu Monarchie, qui ait durĂ© si long-tems en sa splendeur, ni qui dans l'Ă©tat oĂą elle est Ă  present, se puisse promettre Ă  l'avenir plus de gloire & de felicitĂ©, que celle de la France. Car bien que sa fortune ait Ă©tĂ© souvent agitĂ©e par de furieuses tempĂ©tes qui lui ont Ă©tĂ© souvent suscitĂ©es, ou par l'envie de ses voisins, ou par la propre malice de ses peuples : Toutesfois Dieu l'a toujours relevĂ©e au dessus de l'orage, & l'a renduĂ« plus puissante qu'elle n'Ă©toit auparavant. Si bien qu'un signalĂ© personnage de ce SiĂ©cle a dit avec raison, Magna Regni Gallorum fortuna, sed semper in malis major resurrexit : Et nous devons esperer qu'elle ne pourra jamais ĂŞtre Ă©branlĂ©e, tandis que nos Rois continuĂ«ront de maintenir en son lustre la Religion, de cherir leur peuple, & de leur faire part de la felicitĂ© que Dieu leur donne (Cardin Lebret, Les oeuvres de Messire C. Lebret, conseiller ordinaire du roy, 1689 - books.google.fr).

 

Musonius

 

Gaius Musonius Rufus est un philosophe stoïcien romain du Ier siècle apr. J.-C. Il enseigna la philosophie à Rome sous le règne de Néron, en conséquence de quoi, il fut exilé en 65 apr. J.-C., pour ne revenir à Rome que sous le règne de Galba. Il fut autorisé à y rester alors que Vespasien avait banni tous les autres philosophes de la ville en 71 apr. J.-C., mais fut finalement banni à son tour, ne revenant qu'après la mort de l'empereur. Une collection d'extraits de ses conférences nous est parvenue. Il est également connu pour être le maître d'Épictète (fr.wikipedia.org - Musonius Rufus).

 

Cf. encore le quatrain suivant X, 6.

 

Acrostiche : ANCQ

 

Le catalan "ancque" du castillan "aunque" signifie "encara que" : encore que (Joseph Aladern, Diccionari popular de la llengua catalana, Tome 1, 1909 - books.google.fr).

 

En latin etiamsi, quamvis, quamquam, licet, tametsi, etsi (Guillaume Le Brun, Dictionnaire universel François et Latin, tiré des meilleurs auteurs, 1770 - books.google.fr).

 

Après le siècle d'Auguste, on trouve les conjonctions quanquam, quamvis, etsi, etiamsi, devant un participe. Ex. : Galba loricam induit linteam, quanquam haud dissimulans, parum adversus tot mucrones, profuturam (SuĂ©tone) : Galba revĂŞtit une cuirasse de lin, quoiqu'il ne se dissimulat point son inutilitĂ© contre tant de poignards (Emile Lefranc, Grammaire latine complète, mise au nombre des livres classiques par le Conseil Royal de l'Instruction Publique, 1846 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 2180 sur la date pivot 1625 donne 1070.

 

Le comte de Barcelone dominoit donc, en 1070. sur le comtĂ© de Carcassonne, dont il ne fit proprement l'acquisition que cette annĂ©e ; ce qui descomtechnie peut donner lieu de croire qu'il doutoit de la validitĂ© des actes.prĂ©cedens. Carcassonne & Le vicomte Raymond-Bernard, surnommĂ© Trencavel, & la vicomteile Ermengarde sa femme, vendirent le vingt-sixieme de Juin de la mĂŞme annĂ©e, Ă  ce comte, Ă  Almodis sa femme, & Ă  leur fils Raymond. Berenger, pour le prix de deux mille onces d'or cuit de Barcelone, tous les droits qu'eux & leur vassaux pouvoient prĂ©tendre sur le comtĂ© de Rasez, le Conserans, á le Comminges, le Carcassez, le Narbonnois & le Toulousain, de la mĂŞme maniere qu'avoient possedĂ© ces domaines Roger le vieux comte de Carcassonne, Eudes son frere comte de Rasez ; Bernard-Roger, Raymond-Roger, & Pierre. Roger Ă©vĂŞque, fils tous les trois de Roger le Vieux, le comte Pierre-Raymond, Roger son fils, la comtesse Rangarde & leurs vassaux ; soit villes, comtez, Ă©vĂŞchez, vicomtez & autres dignitez, soit châteaux, forteresses, Ă©glises, paroisses, villages, maisons, cens, rentes, marchez, &c. Ă  l'exception cependant des deux abbayes de saint Jean de Valseguier, (ou de Montolieu) & de saint Pierre de Caunes que les vendeurs se rĂ©serverent pour les tenir en fief du comte & de la comtesse de Barcelone & de leur fils. […]

 

Cette mouvance paroît entr'autres dans un accorda que fit Guillaume IV. comte de Toulouse, avec Raymond comte de Barcelone & de Carcassonne, Raymond son fils, peu de tems après les derniers actes de l'acquisition que ceux-ci avoient faite du domaine de la maison de Carcassonne. Le comte de Toulouse demanda aussitôt à ces princes l'hommage, & le serment de fidelité pour le païs de Lauraguais compris dans cette acquisition. Le comte de Barcelone & son fils firent d'abord quelque difficulté, sous prétexte qu'on ne trouvoit alors personne qui eût vù rendre cet hommage au pere ou à l'ayeul du comte de Toulouse ; mais ils s'accorderent enfin de la maniere suivante : Guillaume ceda à Raymond, à son fils, à leur posterité, & à celui qui auroit le comté de Carcassonne, tout ce qu'il possedoit de son chef, & tout ce qu'il avoit acquis dans le château de Laurac, & dans les dépendances, moyennant la somme de dix mille mancuses, monnoye de Barcelone, qui montoient environ à 1432. onces d'or, outre une autre somme que le comte de Barcelone donna à la comtesse de Toulouse femme du comte Guillaume. Le comte de Barcelone s'engagea, tant pour lui et sa posterité, de tenir en fief le château de Laurac & ses dépendances du comte de Toulouse & de ses descendans. L'acte fut passé le 7. de Septembre de l'an 1071. & non en 1090. comme il est marqué dans une copie quien a déja paru, en presence de Raymond comte de Rouergue, frere du comte de Toulouse, de l'évêque de Cahors, de Roger comte de Foix, Frotard abbé de saint Pons, Pierre vicomte de Minerve, Humbert élu évêque de Barcelone, & de plusieurs seigneurs des deux cours de Toulouse & de Barcelone, parmi lesquels il y en a qui prennent le surnom de Beziers & de Carcassonne. Cet accord est une preuve que le Lauraguais, dont le château de Laurac, qui lui a donné son nom, étoit alors le chef-lieu, avoit auparavant appartenu à la maison des comtes de Carcassonne, & que ceux-ci en faisoient hommage aux comtes de Toulouse. En effet, outre que le comte de Barcelone tenoit ce château des heritiers de Roger III. comte de Carcassonne, Guillaume comte de Toulouse déclare dans l'acte dont on vient de parler, qu'il avoit acquis une partie de ce païs de Raymond-Guillaume, & de Bernard son frere. or ceux-ci ne sont pas différens de Raymond & de Bernard fils de Guillaume comte en partie de Carcassonne , & oncle paternel de Roger III. lesquels moururent, à ce qu'il paroît, sans posterite (Claude de Vic, Vic, Vaissete, Histoire générale de Languedoc, avec des notes et les pièces justificatives, Tome 2, 1733 - books.google.fr).

 

Dans le cartulaire des Trencavel, vicomtes de Carcassonne, la forteresse de Laurac apparaĂ®t, pour la première fois, dans un accord conclu en 1070-1071, entre les comtes de Toulouse et de Barcelone. Les premières mentions de la famille de Laurac sont toutefois antĂ©rieures, elles remontent au dĂ©but du XIe siècle, Iadbertus et Teugbertus de Lauraco apparaissent dans deux actes de 1004-1010 ; un Guilabert de Laurac est mentionnĂ© dans les annĂ©es 1030. La maison de Laurac figure Ă  plusieurs reprises dans le cartulaire des Trencavel, elle appartient Ă  la grande noblesse de la vicomtĂ© (Marie-Claude Marandet, Les campagnes du Lauragais Ă  la fin du Moyen Ă‚ge, 1380 - dĂ©but du XVIe siècle, 2014 - www.google.fr/books/edition).

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