Germanie et Carmanie
Germanie et Carmanie

 

X, 31

 

2200

 

Le saint Empire, viendra en Germanie

Ismaelites trouveront lieux ouverts,

Anes vouldront aussi la Carmanie,

Les soustenens de terre tous converts.

 

 

962

 

Le Saint Empire romain germanique est la désignation officielle (à partir du milieu du XVe siècle) de l'empire fondé par Otton Ier le Grand (962), – comprenant les royaumes de Germanie, d'Italie et, à partir de 1032, celui de Bourgogne –, qui fut dissout en 1806 par Napoléon Ier.

 

La mort de Bérenger Ier de Frioul (924) marque officiellement la fin de l'Empire carolingien ; mais depuis la fin du IXe siècle, cet Empire avait perdu toute cohésion. Charles III le Gros (839-888) est le dernier empereur qui, après avoir été couronné par le pape, ait théoriquement régné sur toutes les parties de l'Empire. Cependant, le souvenir de l'Empire carolingien subsiste dans les esprits. La figure et la légende de Charlemagne restent vivantes : le chroniqueur Widukind, moine de l'abbaye de Corvey, présente en 918 le nouveau roi de Germanie, Henri Ier, duc de Saxe, comme le plus apte, selon son prédécesseur Conrad Ier, à préserver « l'intérêt général de l'ensemble du royaume des Francs ». C'est dans cette ligne que se place le fils d'Henri, Otton (912-973, roi de Germanie en 936), pour exploiter le prestige que lui vaut sa victoire sur les envahisseurs hongrois à la bataille du Lechfeld en 955. Il intervient d'autre part en Italie pour déjouer les intrigues de Bérenger II, petit-fils de Bérenger Ier de Frioul, et, en 960, le pape Jean XII le sollicite de mettre fin à la tyrannie de Bérenger, dont Otton avait fait un vice-roi pour l'Italie. Au mois d'août 961, profitant du calme qui règne en Germanie, Otton se rend en Italie. Il n'y rencontre aucune résistance, et, après avoir négocié avec Jean XII, il reçoit la couronne impériale le 2 février 962. À travers ce geste, Otton Ier le Grand pense renouer avec l'Empire carolingien. Il se pose en restaurateur de l'Empire et a pris soin, en 936, de se faire couronner roi de Germanie à Aix-la-Chapelle. Le contrôle qu'établit le nouvel Empereur sur l'Église traduit cette volonté de restaurer l'ancien Empire carolingien : il fait ainsi déposer Jean XII pour le remplacer par un dignitaire de la Cour pontificale, Léon VIII, en 963. Le nouvel Empire est pourtant bien différent de l'Empire carolingien sur le plan territorial. Il comprend essentiellement le royaume de Germanie, avec les cinq duchés ethniques : Saxe, Franconie, Souabe, Lorraine et Bavière ainsi que la Bohême et le royaume d'Italie (Saint Empire romain germanique - www.larousse.fr).

 

Ismaéliens

 

Le shi'isme extrémiste canalise, sous la forme révolutionnaire de l'ismaélisme, de multiples mécontentements diffus. À partir de 890, les qarmates ismaéliens secouent tout le Proche-Orient. En 909, un calife ismaélien prit le pouvoir au Maghreb. La dynastie bédouine hamdanide (929-1003) s'installa au nord de l'Irak. Les bouïdes, shi'ites iraniens des montagnes du Daylam (932-1055) fondèrent une dynastie en Iran. Le prince bouïde Mu'izz al Dawla prit Bagdad, en 945, et se fit nommer par le calife émir suprême (amir alumara' : titre créé en 936). Cette nomination lui conférait pratiquement la totalité du pouvoir. [...] Le califat concurrent des Fatimides fondé en 969 en Egypte se rattache au shi'isme ismaélien. [...] L'émiettement du pouvoir bouïde aboutit à la victoire des Turcs seldjoukides de tendance sunnite (Dictionnaire de l’Islam, religion et civilisation, Volume 1, Dictionnaires d'Universalis, 2015 - books.google.fr).

 

Ali, fils de Bouiah, qui vivait de la pèche, devint gouverneur de Kertsch, et fonda la puissance de la famille des Bouides par des conquêtes. La ville de Schiras fut la résidence d'Ali, qui soumit avec le secours de ses deux frères, Hassan et Achmed, la plus grande partie de la Perse. Le khalif le reconnut comme souverain, et confia à Achmed (932) la dignité d'Emir al Omra, qui resta héréditaire dans la famille des Bouides. La puissance des Bouides arriva à son plus haut point à la fin du dixième siècle, sous le règne de Moujad ed Daula. Elle fut affaiblie par les Ghasnavides, qui commencèrent à faire des conquêtes dans le douzième siècle. Les Seldjouks, après avoir renversé le trône des Bouides en Perse, finirent par les remplacer dans la dignité d'Emir al Omra (Jean Moeller, Précis de l'histoire du moyen âge: depuis la chute de l'empire romain d'occident jusqu'a la naissance du protestantisme (476-1517), 1841 - books.google.fr).

 

Les Boueihydes étaient des soldats aguerris qui entrèrent en révolte en 933 et envahirent les territoires de l'Est, notamment Fars, Djibal et le Kerman (Ahmed Simozrag, Histoire de l'Islam politique, 2004 - books.google.fr).

 

Asnes / Ghazna

 

"asnes" entre en assonance avec "Ghazna" ville capitale de la dynastie des Ghaznévides.

 

Alptigin, d'origine turque, d'abord commandant en chef de la garde des Samanides, avait obtenu le poste de gouverneur du Khurasan sous le règne de 'Abd al Malik (954-961). Destitué de cette haute charge par le Samanide suivant, il se retira à Balkh. Mais, chassé de cette ville par l'armée samanide, il alla se réfugier à Ghazni (962), où il fonda une principauté indépendante. Son fils lui succéda, puis trois de ses esclaves ; le dernier, Sebüktigin, sera en 976 le fondateur d'une dynastie qui allait durer deux siècles. Mahmud, le fils aîné de Sebüktigin, lui succéda en 998. Il sera l'une des plus éminentes figures de l'histoire muslmane. Son règne dura trente-deux ans, au cours desquels il unifia tout le territoire afghan et étendit son empire dans toutes les directions, en Iran (Rayy et Isfahan), au Khwarizm et en Inde, où il ne fit pas moins de dix-sept raids, poussant jusqu'au Gange et au Malwa (Dictionnaire de l’Islam, religion et civilisation, Volume 1, Dictionnaires d'Universalis, 2015 - books.google.fr).

 

Mahmud accueillit al Biruni et le poète Fidursi à Ghazna. Mahmud essaiera de conquérir Kerman, ancienne Carmanie, en 1031, mais la dynastie bouïde résistera. Son fils Masud occupera la région pendant deux ans en 1034-1035.

 

Abu Rayhan al-Biruni, né au temps des Samanides et de la petite dynastie ghaznavide, dont il s'allia le chef, Mahmoud de Ghazna (mort en 1030), fut un savant du meilleur cru doublé d'un encyclopédiste, comme c'était l'usage par le passé. Moins philosophe qu'historien, tout en étant aussi minéralogiste et géographe féru d'expérimentation et de comparatisme, Al-Biruni était rompu à plusieurs disciplines, dont il fit les axes principaux de son œuvre. Ce penchant pour le voyage, l'astronomie et la science pure allait lui permettre de s'affranchir de l'influence des pères tutélaires de son temps, à commencer par Aristote, le primus magister (Malek Chebel, Les grandes figures de l'Islam, 2011 - books.google.fr).

 

Maistre Aliborum, Aliboron. 1. 1440 « personnage habile à tout faire » (Procès de Gilles de Rais ds DG : Il fera venir maistre Aliborum); 2. XVe s. « ignorant, sot » (Martin Le Franc, Champion des Dames, Thomas, p. 10, d'apr. G. Tilander, Maître Aliboron ds St. Neophilol., t. 19, p. 170 : Tu es bien maistre Aliborum [bien sot] Si tu ne crois qu'il se puist faire); 3. 1654 « âne » (J. F. Sarasin, Œuvres, II, p. 60, ibid. : Ma sotane est Maistre Aliboron car la sotane a sot Asne appartient). Popularisé par La Fontaine (Fables, I, 13). Très prob. tiré de l'a. fr. aliboron, nom de plante (Renart, 19307, Meon ds Gdf.), fr. hellebore*, emprunté au latin helleborus, lui-même emprunté au grec. Cette plante, considérée comme un remède universel, dut être associée au nom maistre pour désigner les médecins, puis, par évolution normale aux savants et hommes habiles à tout faire, exactement ceux qui se mêlent de tout sans rien faire d'utile. (FEW, Bl.-W.5, EWFS2, Tilander ds St. Neophilol., t. 19, pp. 169-183). - Une autre hypothèse fait naître Aliboron d'un contresens commis par l'Irlandais Jean Scot, IXe s., qui dans son commentaire sur Martianus Capella, interpréta le nom de plante elleboro, comme le nom d'un philosophe de la même secte que Carnéade (Thomas, Maître Aliboron, Paris, 1929). - Une 3e hypothèse fait de Aliboron la transposition du nom du philosophe ar. Al-biruni [M. Devic, Dict. étymol. des mots d'orig. orientale, 1876; Lok. 1927, Dauzat 1968, 1rehyp.]. Ces 2 dernières hypothèses n'expliquent pas l'évolution sémantique de « philosophe » à « personnage qui sait tout et ne fait rien », « âne ». (www.cnrtl.fr - Aliboron).

 

Garmamaya

 

Le rapprochement de Germanie et de Carmanie n'est pas fortuit.

 

Ce qui aurait plus de valeur, comme indication d'une opinion existant a une date ancienne chez les docteurs juifs, c'est la façon dont Gômer est expliqué par Garmamaya dans les deux Talmuds et Garmanaya dans le Targoum des Chroniques. Bochart et Knobel ont vu ici la Germanie, et il est évident que c'est ainsi que l'auteur du Sepher Yuchasin - (1504, Tunis) d'Abraham Zacuto juif espagnol (1450-1510) - entendait le texte talmudique, puisqu'à son tour il rend Gômer par Gûdûsch, les Goths. Et cette explication semble avoir été le point de départ du système par lequel les Juifs du Moyen-Âge, dont la tradition se continue chez ceux de nos jours, ont appliqué le nom d'Aschkenaz, fils de Gômer, aux peuples germaniques. Je dois cependant ajouter qu'une semblable manière de comprendre le Garmamaya talmudique, bien qu'elle me semble la meilleure, a été vivement combattue par J.-D. Michaëlis. Il veut y retrouver le canton des Garamsei signalés en Assyrie par Ptolémée, celui que les Syriens appellent Bêth-Garmê et les Arabes Djermâ. Cette opinion a été assez généralement adoptée, peut-être avec plus de succès qu'elle n'en méritait. Elle peut cependant s'appuyer dans une certaine mesure sur l'explication que le Talmud de Jérusalem et le Midrasch donnent de Rîphath, un des fils de Gômer, lu Dîphath par Hadayap, évidemment l'Adiabène. Il est vrai que, les Targoumim traduisant Rîphath en Parsôi, la Perse, on pourrait aussi bien supposer que Garmamaya ou Garmanaya est la Carmanie de la géographie classique, le Qermân de nos jours, appelé Qarman dans d'autres passages talmudiques (François Lenormant (1837-1883), Les origines de l'histoire d'après la Bible et les traditions des peuples orientaux, 1880 - archive.org).

 

Par certains passages du Talmud de Babylone, nous apprenons que les Juifs, aussi bien que les chrétiens, ont été choqués du livre d'Esther. Dans la Gemara babylonienne du traité Megilla où il s'agit surtout de la lecture du « rouleau » (d'Esther) et de la féte des Purim, nous lisons au fol. 7a: (Il y est question de la canonicité du Cantique, des Proverbes et de Ruth ; mais pour nous il ne s'agit ici que d'Esther) R. Juda dit : Samuel a enseigné qu'Esther ne souille pas les mains. Samuel a-t-il donc pensé qu'Esther n'était pas inspiré par le Saint-Esprit ? Samuel a sûrement enseigné qu'Esther a été inspiré par l'Esprit saint, mais il a été inspiré pour être dit, non pour être écrit (G. Wildeboer, Formation du canon de l'ancien testament, Revue de théologie et de philosophie, Volume 34, 1901 - books.google.fr).

 

Le Livre d'Esther raconte le sauvetage des juifs dans le royaume de Perse dont la Carmanie est une région.

 

Le Kerman (Carmania) est borné au nord par le Koraçan, au nord-est par le Segestan, à l'est sud-est par le Mékran, au sud par le golfe Persique, et à l'ouest par le Laaristan et le Farsistan. C'est un excellent pays. Les Parsis, ou les descendans des anciens Perses, que les mahométans appellent gaures, ou infidèles, s'y trouvent en grand nombre. Ils sont laborieux et font un grand commerce de laines, les plus belles de Perse. On imite assez bien dans le Kerman les châles de cachemire, mais ils n'y ont cependant pas le même moelleux (Géographie mathématique, physique et politique de toutes les parties du monde, les voyageurs, Volume 11, 1803 - books.google.fr).

 

Les principales villes de cette province sont Kerman, Bander Abassi. La ville de Kerman-Chah doit son nom à Vahram IV qui fonda cette ville comme roi de Carmanie, mais ne s'y trouve pas. Hémédan est situé au nord-est de Kermen-Chah et peut passer pour une grande ville. Elle est bien peuplée et bien fortifiée. Les juifs y sont en grand nombre, et il y en vient en pélerinage de tous les pays voisins, pour visiter les tombeaux d'Esther et de Mardochée, que l'on dit y avoir été enterrés, quelques auteurs prétendant que cette ville est l'ancienne Ecbatane .

 

Germamia est cité dans le traité Megillah du Talmud de Babylone 6a-b qui fait l'exégèse du psaume 139,9, avec une connotation apocalyptique :

 

R. Isaac said: Leshem is Pamias. Ekron shall be rooted out: this is Caesarea, the daughter of Edom, which was a metropolis of kings. Some say that this means that kings were brought up there, and others that kings were appointed from there. Caesarea and Jerusalem [are rivals]. If one says to you that both are destroyed, do not believe him; if he says that both are flourishing, do not believe him; if he says that Caesarea is waste and Jerusalem is flourishing, or that Jerusalem is waste and Caesarea is flourishing, you may believe him, as it says, I shall be filled, she is laid waste; if this one is filled, that one is laid waste, and if that one is filled, this one is laid waste. R. Nahman b. Isaac derived the same lesson from here: and the one people shall be stronger than the other people. R. Isaac also said: What is the meaning of the verse, Let favour be shown to the wicked, yet will he not learn righteousness ? Isaac said in the presence of the Holy One, blessed be He: Sovereign of the Universe, let mercy be shown to Esau. He replied: He is wicked. He said to Him; He has not learnt righteousness. He replied: In the land of uprightness will he deal wrongfully. He said: If so, let him not behold the majesty of the Lord. R. Isaac also said: What is meant by the verse, “Grant not, O Lord, the desires of the wicked man, do not further his plot, lest they exalt themselves, selah (Psalms 140:9) ? Jacob said before the Holy One, blessed be He: Sovereign of the Universe, grant not to Esau the wicked the desire of his heart, draw not out his bit: [6b] this refers to Germamia of Edom, for should they but go forth they would destroy the whole world. R. Hama b. Hanina said: There are three hundred crowned heads in Germamia of Edom and three hundred and sixty-five chieftains in Rome, and every day one set go forth to meet the other and one of them is killed, and they have all the trouble of appointing a king again. [...] According to Rambam [Moïse Maïmonide, XIIe siècle], it is possible that our Gemara's reference to Germamia, or Germania, has nothing to do with the ancient Germany. [...] There was another Germamia which was probably the land of the Cimmerians. [Rieger, P. (MGWj. LXXX. p. 455) identifies it with Carminia, the Persian Kerman.] (Hersh Goldwurm, Talmud Bavli: the Gemara : the classic Vilna edition, with an annotated, interpretive elucidation, as an aid to Talmud study, Volume 2,Partie 5,Livre 1, 1990 - books.google.fr, juchre.org - TB Megilah).

 

Dans la tradition juive, à partir d'une période indéterminée que certains situent dès le règne d'Hérode et d'autres seulement après la destruction du second Temple, Edom devient pour longtemps le second nom de Rome. Quand sombre la Rome païenne, ce nom passe à la Rome chrétienne, puis à toute la chrétienté et devient un terme clé du vocabulaire juif médiéval (Mireille Hadas-Lebel, Jacob et Esaü ou Israël et Rome dans le Talmud et le Midrash. In: Revue de l'histoire des religions, tome 201, n°4, 1984 - www.persee.fr).

 

Césarée est Césarée maritime ou Césarée de Palestine, la Tour de Straton, à ne pas confondre avec Césarée de Philippe, Banias actuelle.

 

While the Haggadist may have had in mind the Cimmerians or Carminia (the Persian Kerman), we may in the light of present conditions think of Germania in league with Rome. Another Midrash (to Ps. 99:1) remarks that there can be no joy in the world as long as the Kingdom of Edom abides. Its disappearance must precede the establishment of the Kingdom of God in which men shall be able to live as brothers (Samuel Solomon Cohon, Religious Affirmations (1941), 1983 - books.google.fr).

 

"Soustenants de terre tous couverts" ?

 

L'histoire de Kerman raconte que Ghavord, premier roi des Seldjoukides de Kerman a reconstruit le port de Tis en 433—466 H. = 1041 — 1073 J.C. et a choisi des gouverneurs pour les villes de Mekran. Au début de la vallée, à Fahradj de Bamm, il a aussi construit, pour les caravanes qui traversaient ce périlleux désert de Gédrosie [entre le Kermân et le Sidjistân a une étendue de 70 Parasanges] (qui avait enterré un tiers de l'armée d'Alexandre sous ses sables en 325 avant J.C, alors que la traversée de la Carmanie aurait été une vaste bacchanale), des tourelles tous les 300 pieds, d'une hauteur deux fois plus grande qu'un homme que l'on pouvait remarquer même dans la nuit, afin que le peuple ne s'y égarre pas (Mohammed Ebrahim Bastani Parizi, La route de la soie dans l'histoire de l'Iran, Studia et acta orientalia, Volume 8, 1968 - books.google.fr, Françoise Ruzé, Le monde grec antique, 2011 - books.google.fr).

 

L'acteur de l'histoire serait avant tout le lecteur des historiens antérieurs, l'auteur d'une mise en scène de ses propres exploits, en référence constante à ceux de ses devanciers. Perpétuer la légende noire de Cambyse et de Cyrus, c'est édifier la légende dorée d'Alexandre. Les grands conquérants du passé historique et mythique ont accompli une série d'exploits qui sont autant de modèles à suivre ou à éviter, ou encore à dépasser. L'émulation est l'une des dimensions essentielles des motivations d'Alexandre telles qu'elles sont reconstruites par la tradition historiographique : Héraklès, Dionysos, Sémiramis, Cyrus, Darius, au moins autant que les héros de l'Iliade, semblent hanter la mémoire du conquérant macédonien. Ils constituent autant de références implicites permettant à l'historien de donner sens à son récit comme au lecteur de percevoir ces significations. Un détail du récit d'Arrien montre la complexité de ces jeux d'analogies. Au coeur du désert de Gédrosie, les vivres font cruellement défaut: «les soldats se groupaient et égorgeaient régulièrement chevaux et mulets, dons ils consommaient la viande; puis ils disaient que ces bêtes avaient péri de soif ou étaient tombées d'épuisement» (C. Jacob, Alexandre et la maîtrise de l'espace. L'art du voyage dans l'"Anabase" d'Arrien, Quaderni Di Storia, Numéros 33 à 36, 1991 - books.google.fr).

 

Car comme le cheval reçoit son maistre sur son dos pour le porter : aussi faict il sans discretion, tous les autres qui veulent monter sur luy. Le semblable faict le mulet, lequel non seulement soustient le fardeau de son maistre, mais aussi se rend onereux, & suject à quel que soit estranger (Gabriel de Saconay, Genealogie et la fin des Huguenaux, & descouuerte du caluinisme, Benoist Rigaud, 1573 - books.google.fr).

 

Quatre actions pieuses (mitsvot) sont prescrites pour cette fête: lecture de la meguilla (rouleau d'Esther), envoi de présents, dons aux pauvres, festin. La fête commence la veille (c'est-à-dire le 13 Adar) (4) par le jeûne d'Esther. L'origine de cette pratique est obscure et les commentateurs sont loin d'être unanimes quant à son interprétation. S'il était respecté en Pologne, mais de façon infiniment moins solennelle et recueillie que celui de Kippour, il n'était obligatoire, en Egypte, que pour les femmes se prénommant Esther. Il ne s'agissait, en outre, que d'une jeûne partiel, durant moins de 24 heures, et qu'on rompait avec des pâtisseries. Le jour-même de Pourim n'était pas chômé, bien que les gros travaux soient déconseillés. La lecture de la megilla ne se faisait pas nécessairement à la synagogue. En Pologne, on restait souvent en famille, la réunion de dix hommes (miniam) n'étant même pas indispensable. En Egypte, en revanche, tous, y compris les femmes, se réunissaient à la synagogue. Chaque mention du nom d'Haman (l'exterminateur) donnait lieu à des manifestations tumultueuses. Adutes et surtout enfants s'en donnaient à coeur joie à hurler des malédictions, à taper du pied parfois même avec des chaussures spécialement hérissées de pointes de fer pour l'occasion (chez les enfants égyptiens); les enfants de Salonique étaient armés de marteaux de bois (martillicos) avec lesquels ils frappaient tous les "yeux d'Haman" (noeud de bois) qu'ils voyaient. On chantait "les Amalécites qui voient cela sont vite pris d'un tremblement, ils se vident comme des paniers quand ils entendent le bruit". Le vacarme éait assourdissant et la lecture du texte en était interrompue pour de longs moments. Rien d'étonnant aux réticences des docteurs du Talmud, qui durent cependant accepter cette coutume déjà bien installée. Les prières dites lors de Pourim étaient peu nombreuses; ce qui montre bien l'absence de caractère strictement religieux de la fête; d'ailleurs, le nom de Dieu n'est même pas mentionné dans le rouleau; seules quelques bénédictions, dont celle sur le vin. L'apparence de cette fête était essentiellement profane, marquée par une grande effervescence, une circulation intense entre les maisons. Si dans les communautés ashkénazes de Pologne, les réjouissances avaient lieu au sein du cercle familial, à Salonique et en Egypte, en revanche, la fête avait lieu aussi dans la rue. En Egypte, dès la veille, des cavalcades animaient les villes de leur bruyant tourbillon. On constituait des chars (tradition que l'on retrouve à Djerba), on caracolait, on circulait aussi sur des ânes. Ces manifestations étaient le souvenir de la disgrâce d'Haman, exhibé tirant le cheval de Mardochée, le bonnet d'âne sur la tête (Laura Bonin, E. Renzetti, Le carnaval qui s'appelait vincent, Le Carnaval, la fête et la communication: actes, 1985 - books.google.fr).

 

La bacchanale d'Alexandre en Carmanie rappelle ce qu'est devenu la fĂŞte de Pourim, un carnaval.

 

Les rédacteurs du Malleus Maleficarum (Henricus Institoris, Jakob Sprenger, Le Marteau des Sorcières, 1486) n'hésitent pas à associer le carnaval aux bacchanales païennes et au sabbat des sorcières (Jacob Rogozinski, Ils m'ont haï sans raison: De la chasse aux sorcières à la Terreur, 2015 - books.google.fr).

 

Pourim marque la fin du jeûne de trois jours de la reine Esther alors que le carnaval chrétien le début du carême. La semaine des sept jours gras précède les 40 jours maigres de carême. Le Mardi gras est le dernier des jours gras, qui est fêté.

 

A Rome, les membres de la Communauté Israélite devaient courir en tête de la procession du Carnaval et du cortège solennel des sénateurs en passant le Corso et représenter un enterrement ou une autre cérémonie religieuse. Au Pourim, qui suit de près les fêtes du carnaval, les Israélites de Rome brûlaient dans le ghetto, clandestinement, des images d'Haman auxquelles ils donnaient des traits caractéristiques de leurs oppresseurs. Le pape Clément IX, abolit en l'an 1668, la course carnavalesque imposée aux Israélites au prix de 300 écus (Quand les marionnettes du monde se donnent la main, Saison liégeoise, 1958 - books.google.fr).

 

Pourim 5960 (ou 2200)

 

Le calcul canonique de la date de Pâques julienne a été établi au VIe siècle, selon la tradition, par le moine byzantin Denys le Petit. Ce calcul applique strictement la définition de la date de Pâques établie par le Concile de Nicée en 325. L'adoption, en 1582, de la réforme du calendrier julien promue par le Pape Grégoire XIII entraînait inévitablement des modifications du calcul de la date de Pâques.

 

Avant 1582, catholiques et orthodoxes avaient la même date de Pâques. Si bien que l'on se place dans ce contexte orthodoxe julien pour connaître les dates des fêtes religieuses catholiques de l'époque de Nostradamus et de celles qu'il considérait dans l'avenir en supposant qu'il n'avait pas prévu la réforme de 1582 ou qu'il n'en tenait pas compte dans le cas contraire (5ko.free.fr - Pâques).

 

En l'an 2200 la date de Pâques orthodoxe, comme la catholique d'ailleurs, en calendrier julien est le 22 mars (6 avril grégorien) et le Mardi gras le 4 février julien (18 février grégorien) (Louis Benjamin Francoeur, Théorie du calendrier et collection de tous les calendriers des années passées et futures, Volume 1, 1842 - books.google.fr, 5ko.free.fr - 2200).

 

La date de Pourim de 2200 (5960) est le 14 Adar soit le dimanche 16 février julien (2 mars grégorien), le jeûne d'Esther le 13 février julien (27 février grégorien) (calendrier.hebraique.free.fr - 5960, https://www.calj.net/pourim - 5960).

 

En 962, la date de Pâques tombait le 30 mars, le Mardi Gras le 11 février (47 jours avant). Le Mardi gras est suivi par le Mercredi des cendres qui ouvre le carême soit le 12 février julien en 962 (Louis Benjamin Francoeur, Théorie du calendrier et collection de tous les calendriers des années passées et futures, Volume 1, 1842 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Mardi gras).

 

Le 31 janvier 962, Otton le Grand se présenta avec sa suite devant Rome et prêta serment de la pureté de ses intentions. Il s'engagea à renforcer l'autorité de l'Eglise, à ne rien entreprendre contre le pape, à défendre le patrimoine de saint Pierre, c'estàdire les Etats pontificaux, et à ne pas intervenir dans son administration. [...] La cérémonie de couronnement se déroula en la basilique Saint-Pierre le 2 février. [...] Le 13 février, avant de quitter Rome, Otton le Grand publia le Privilège ottonien, l'Ottonianum, qui tout en confirmant les droits du pape sur les Etats pontificaux, rappelait que le pontife une fois élu devait prêter serment de fidélité à l'empereur – dont il avait besoin pour assurer la sécurité de ses Etats. Il partit de Rome le 14 février et célébra la fête de Pâques (30 mars) à Pavie (Henry Bogdan, Histoire des trois Reich, 2015 - books.google.fr, Revue d'histoire et de littérature religieuses, Volume 1, 1896 - books.google.fr).

 

En l'an 2199 la date de Pâques orthodoxe est le 7 avril julien et le Mardi gras le 19 février julien (5ko.free.fr - 2199).

 

Pourim de 2199 (5959) est le 26 février julien (12 mars grégorien) (calendrier.hebraique.free.fr - 5959).

 

En 2201 la date de Pâques est le 11 avril julien et Mardi gras le 23 février julien (5ko.free.fr - 2201).

 

Pourim de 2201 (5961) est le 5 mars julien (20 mars grégorien), Adar II (Lors des années embolismiques, Pourim est célébré au mois de Adar 2) (calendrier.hebraique.free.fr - 5961).

 

Typologie

 

Le report de 2200 sur la date pivot 962 donne -276.

 

Antiochos Ier Sôter («le Sauveur») est le deuxième souverain de la dynastie séleucide qui règne de 281 à 261 av. J.-C. Il cherche en vain à maintenir l'intégrité territoriale de son empire en luttant contre la sécession des royaumes d'Anatolie et en se heurtant aux Lagides et aux Attalides. Il peut être considéré comme l'un des principaux Épigones, les héritiers des Diadoques. Il est le fils de Séleucos Ier et d'Apama, fille d'un noble perse de haut rang, Spitaménès, mariés en -325 (fr.wikipedia.org - Antiochos Ier).

 

Antiochos Ier (325-261 av. J.-C.) est le fils de Séleucos Ier, général d'Alexandre le Grand et fondateur de la dynastie des Séleucides. Il tombe secrètement amoureux de la nouvelle épouse de son père, Stratonice, fille du roi de Macédoine Démétrios Ier Poliorcète. La passion coupable le ronge et il en tombe malade. Alors qu'il est mourant, le médecin Érasistrate découvre la source de sa maladie : il s'agite et son cœur s'accélère lorsque Stratonice rentre dans la pièce. Son père s'effondre alors au pied du lit (fr.wikipedia.org - La Maladie d'Antiochus).

 

Chrysippe de Cnide, fils d'Erineus et élève d'Eudoxe de Cnide, disciple de Pythagore et des Égyptiens qui l'initièrent dans leurs mystères eut horreur de la saignée, consacra les vertus du chou et employa surtout des remèdes tirés des simples. Il fut le maître d'Érasistrate, et c'est là son plus plus grand titre de gloire (Lyon médical: organe officiel de la Société médicale des hôpitaux de Lyon et de la Société médico-chirurgicale des hôpitaux de Saint-Etienne, Volume 97, 1901 - books.google.fr).

 

Cf. quatrain précédent X, 30 - Nilus - 2199.

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