Egypte fatimide X, 79 2235-2236 Les vieux chemins seront tous embellis, L'on passera Ă Memphis somentrees,
Le grand Mercure d'Hercules fleur de lys, Faisant trembler terre, mer et contrees. On a retenu le comput de Paul casanova
sur la datation, des conjonctions de Saturne et de Jupiter dans les triplicités
zodiacales qui se succèdent tous les 238 ans Le 28 août 571, qui répond à la naissance de Mohammed, la
conjonction est entrée dans la triplicité aquatique qui comprend Scorpion,
Écrevisse et Poissons, et y a évolué dans cet ordre à quatre reprises jusqu'en
789. Le 3 octobre 809, elle est entrée dans la triplicité ignée (Sagittaire,
Lion, Bélier). Enfin, le 19 novembre 1047, elle est passée dans la triplicité terrestre (Capricorne, Vierge, Taureau) Une triplicité de terre en 1047 + 952 = 1999 se termine
en 2237. Le chemin de
Memphis L’Egypte a été tenue par la dynastie ismaélienne des Fatimides de 969 à 1171. Je n'entrerai pas dans le détail de toutes les légendes
relatives au Moukattam car elles méritent une
monographie spéciale que je me réserve de faire ailleurs. Je rappelle
simplement que cette région est celle de l'itinéraire de Piankhi,
itinéraire dont le caractère solennel et sacré est évident; que, d'après les
auteurs arabes, les Pharaons faisaient allumer deux feux sur les hauteurs, lors
de leur marche de Memphis à Héliopolis ; que là était le petit château où se
retirait le 'Azîz d'Égypte, lors de la crue du Nil ; que
le Moukaukis voulait se réserver, comme territoire
sacré, la plaine située au pied du Moukattam, car,
disait—il, cette montagne renfermait les plantes du Paradis ; enfin que le
Khalife al Hâkim biamr
Allah faisait du Caire Ă HĂ©louan des promenades
solitaires et mystérieuses qui semblent se rattacher à ses étranges doctrines.
Les livres des Druzes renferment une curieuse explication mystique de ces
promenades HĂ©louan se trouve juste en face
de Memphis. Al-Hâkim demeura mystérieux
jusque dans la mort. Le 13 février 1021, il disparut au cours d'une promenade
nocturne sur le mont Muqattam. Il s'Ă©loigna des deux
Ă©cuyers qui l'accompagnaient et qui avaient ordre de l'attendre. Ils ne le
revirent plus et revinrent au palais le lendemain matin. On fit des recherches.
Cinq jours après, on retrouva ses vêtements percés de coups de poignard. Selon
une version plausible, il aurait été assassiné à l'instigation de sa sœur Sitt al-Mulk, qui craignait pour
sa vie. Plusieurs traditions circulèrent, dont aucune n'est sûre : assassiné
par un inconnu, réfugié dans un couvent pour y finir ses jours, etc. Les druzes
croient à une occultation qui durera jusqu'au jour où il réapparaîtra (thème
chiite du « retour ») Dans l’explication allégorique des actions bizarres ou
ridicules de Hakem, il dit : Hakem
va au jardin nommé Dakkat; Ce jardin est la figure du
Précédant, qui edt le sommet de l'univers; et duquel
découlent toutes les sciences des hommes, puisqu’ils ne connaiSsent
au-dessus de lui rien de Plus élevé. Ce jardin de Dekkat
est sur le bord du fleuve. Le fleuve est l’emblème de la doctrine du Tawil: car
celui qui se soumet à l’initiation croit, quand il est parVenu
à la connaissance du Précédant, avoir atteint le plus haut degré et le dernier
terme de la religion. Quelque beau que soit par lui—même le jardin de Dekkat, il est tout proche d’un endroit où se commettent
toutes sortes d’abominations et d’horreurs, ce qui n’a pas lieu par rapport aux
autres jardins. Cela indique que la doctrine du Précédant tient à celle des nateks, qui sont les mines et les sources des observances
légales, vaines et méprisables, et des actions viles et criminelles. La Parole,
dit ailleurs Hamza est au-dessus du Précédant, c’est-à -dire de celui qui a été
connu des docteurs antérieurs. Les docteurs anciens ont donné au quatrième
ministre le nom de Précédant; parce qu’il s’est avancé jusqu’à la connaissance
des lois spirituelles et qu’il les a manifestées Chaque natek ou législateur a
eu son Asas: ainsi Seth a été l'Asas
d'Adam, Sem l'Asas de Noé, Ismaël l'asas d'Abraham, Aaron l'asas de
Moïse, Simon (Pierre) l'Asas de Jésus. Ali est l'Asas de Mahomet, et de même que Mahomet est souvent nommé
le Natek par excellence, Ali est aussi nommé l'Asas "somentrées" : Deux semaines somentrées
de somondre ou semondre
avertir (Jean-Charles de Fontbrune, Nostradamus,
historien et prophète, Rocher, 1980, p. 519). On se référera au Gaffiot :
"semenstrum" désigne une période de 15
jours. Dans une épître d'Hamza, on voit apparaître une période
de deux semaines : Dans une autre occasion je vous parlerai des noms de
Notre-Seigneur, Ă qui seul est due toute gloire, je veux dire des noms qu'il donna
à son humanité dans ses diverses manifestations qu'il fit au monde de sa
divinité depuis qu'il créa l'intelligence universelle jusqu'au temps où il créa
Adam le Safa, et que les anges l'adorèrent : espace
de temps renfermant soixante-dix sicles; entre chaques
deux cycles sont comprises soixante-dix semaines; entre chaques
deux semaines, soixante-dix ans; l'année équivalant à mille années de mètre
comput actuel. Je donnerai le nom de l'intelligence et le nom de l'opposant en
chacun de ces cycles, ainsi que les noms propres aux peuples de ces cycles ;
car ils ont des noms particuliers, de mĂŞme que les peuples de notre cycle
actuel se nomment hommes Les manifestations de la divinité se divisent en deux
classes : que la divinité a paru dans les unes sous la figure d'un homme
ordinaire, et dans les autres sous la figure d'un roi et d'un imam. La première
manifestation de cette seconde classe a eu lieu sous le nom de Kà im. Il n'est guère fait mention des manifestations
antérieures dans les livres des Druzes, et celle-ci est souvent représentée
comme la première manifestation de la divinité. Ainsi l'auteur duquel j'ai tiré
l'histoire des manifestations divines dit en parlant de KaĂŻm
: La première manifestation de Notre-Seigneur au monde fut sous le nom de Kaïm, et ce fut alors qu'il parut pour la première fois
avec la dignité royale. Ailleurs, parlant de Mahomet qui est le sixième natek ou législateur, et d'Ali, son asas
ou lieutenant, il dit : Quoiqu'ils fussent plus forts (dans la connaissance de
la vérité) que ceux qui les avaient précédés, cependant ils ne connaissaient
point le Seigneur, car, s'ils l'eussent connu, il se serait manifestĂ© Ă
dĂ©couvert au milieu d'eux; mais, par un effet de sa sagesse, il s'est cachĂ© Ă
eux à cause de leur croyance erronée et criminelle. Néanmoins l'Intelligence
universelle et son hoddja accompagnaient, dans ce siècle-là , le natek et l'asas pour fortifier leurs opérations et soutenir
leur entreprise, afin de préparer les voies à la manifestation de la sagesse et
pour avancer la formation complète de la religion unitaire, en sorte qu'elle se
trouvât achevée et parfaitement formée quand la période du sixième natek serait arrivée à sa fin, et que le septième
commencerait à paraître. La sagesse ayant donc prescrit cette mesure, et le
temps étant proche où le Seigneur devait paraître sous la forme humaine d'un
roi et du maître d'un empire terrestre, il a fallu que l'Intelligence
universelle et son hoddja parussent, pour soutenir et
fortifier l'établissement du sixième natek (Mahomet).
On voit encore que, dans ce texte, il n'est tenu aucun
compte des manifestations où l'humanité divine n'avait point été revêtue de la
dignité royale. Kaïm est le nom du second des
khalifes fournis, propre fils d'ObeĂŻd-allali, dit le
Mehdi. Hakem était arrière-petit-fils de Mansour,
fils et successeur de KaĂŻm.Le hoddja
de l'Intelligence universelle, c'est incontestablement l'Ame universelle,
laquelle, du temps de Hamza, est Ismail TĂ©mimi, fils
de Mohammed. BĂ©ha-eddin, expliquant une
parole de Moëzz, arrière-grand-père de Hakem, ne fait aucune mention de ces premières
manifestations. Notre-Seigneur Moëzz, dit-il, a dit:
«Je sais le septième des deux semaines après moi il n'y a plus de semaine Ces
paroles, après moi il n'y a plus de semaine, signifient, «Il n'y aura plus
d'autre religion après moi; » ce qui indique la manifestation de la pure unité,
c'est-à -dire, de l'unité de Notre-Seigneur Hakem. Il
veut dire: Après moi les fausses religions ne dureront pas une semaine; la
manifestation de l'imam ne sera pas différée une semaine, parce que, après que
la succession des sept nateks et des sept asas a été terminée, le temps des religions, tant
extérieures que spirituelles, étant achevé, Notre-Seigneur s'est manifesté sous
une figure humaine et royale; il s'est fait voir au monde dans des lieux
humains (c'est-Ă -dire, dans ses personnifications sous des figures humaines) et
en conversant avec les hommes face Ă face, de dedans un vase de la maison de
l'imamat (c'est-Ă -dire, de la maison d'Ali) Darazi, suivant Elmacin, Ă©tait un daĂŻ,
c'est-à -dire un missionnaire de la secte des Baténis,
et il Ă©tait Persan. Je crois plutĂ´t qu'il Ă©tait Turc, car dans les livres des
Druzes il porte le nom de Neschtékin, qui est
incontestablement turc. Il se nommait Mohammed, fils d'IsmaĂŻl, et Ă©tait
surnommé Darazi, sans qu'aucun écrivain
nous donne la raison de ce surnom. Il était, suivant le témoignage de
plusieurs historiens, de la secte des Baténis qui
croyaient à la métempsycose; il vint en Egypte, et s'attacha au service de Hakem, qui le combla de bienfaits et de grâces. Darazi l'aida à faire valoir ses prétentions à la divinité,
et se mit Ă enseigner publiquement que Hakem Ă©tait le
dieu créateur de l'univers, et à inviter le peuple à embrasser cette doctrine.
Il composa un livre dans lequel il disait que l'âme d'Adam avait passé dans
Ali, fils d'Abou Taleb, que l'âme d'Ali avait passé dans les ancêtres de Hakem, et s'était enfin arrêtée dans ce prince. Il s'empara
ainsi de l'esprit de Hakem, qui l'admit près de lui,
lui abandonna la conduite des affaires, et l'Ă©leva au rang le plus Ă©minent, en
sorte que les vizirs, les commandants des troupes et les serviteurs du prince
étaient obligés de lui faire la cour, et n'obtenaient aucune décision du
souverain que par son entremise. Le but de Hakem en
cela était de les accoutumer à une soumission aveugle envers ce Darazi. Celui-ci fit paraître le livre qu'il avait composé,
et le lut dans la djami du Caire. Le peuple, l'ayant
entendu, en fut très-choqué et se jeta sur lui pour le tuer, mais il s'enfuit.
Suivant le récit d'Elmacin, un Turc fondit sur Darazi lorsqu'il était dans le char même de Hakem, et le tua. Sa maison fut pillée, il y eut un soulèvement
général, et les portes du Caire furent fermées : le tumulte dura trois jours,
et il y périt un grand nombre des sectateurs de Darazi.
Après cela le Turc qui avait tué Darazi fut arrêté et
mis en prison, et on le fit mourir, sous prétexte d'un crime qu'on supposa pour
le faire périr. Il y a vraisemblablement erreur dans ce récit, et il est
certain, par les livres des Druzes, que Darazi ne périt
point dans cette occasion. Le récit le plus vraisemblable est celui d'Abou'lmahasin et de quelques autres historiens, dont voici
la substance. Hakem n'osa pas prendre ouvertement le
parti de Darazi, mais il lui fit passer secrètement
de l'argent et lui fit dire de se retirer en Syrie, et de répandre sa doctrine
dans les montagnes, où il trouverait un peuple grossier et disposé à adopter
les nouveautés. Darazi vint donc en Syrie, dans la
vallée de Teïm-allah, au couchant de Damas et sur le
territoire de Panéas. Il lut son livre aux habitants
de cette contrée, les invita à reconnaître Hakem pour
dieu, leur distribua de l'argent, leur insinua le dogme de la métempsycose,
leur permit l'usage du vin et la fornication, et leur abandonna les biens et la
vie de ceux qui refuseraient d'embrasser leur croyance. Le septième et dernier natek
est celui qu'on nomme Saheb-alzéman. Parmi ces Ismaëlis, c'est Mohammed, fils d'Ismaïl, fils de Djafar; c'est à lui que se terminent toutes les sciences
des âges anciens; c'est lui qui a institué la science du sens intérieur
(c'est-à -dire allégorique ou mystique) des choses, et qui a paru pour le
dévoiler; c'est de lui, à l'exclusion de tout autre, qu'on doit en recevoir
l'explication. Le septième (prophète parleur) est véritablement le sceau
des envoyés; qu'il exerce la fonction de prophète parleur (en établissant une
nouvelle loi), comme les autres qui l'ont précédé, et qu'il apporte un nouvel
ordre de choses Il faut remarquer ici le mot natik,
c'est-à -dire parlant; c'est ainsi que les Ismaëlis
nomment l'auteur de toute nouvelle religion. Le compagnon du prophète, le
premier des silencieux, est nommé par eux son Sous,
qui signifie caractère naturel, source, origine, racine. Mercure - Mahomet
et Hercule - Ali Les Ihwân al safa (Frères de la Pureté) précisent que Jésus ressemblait
tout particulièrement à son premier frère (Adam) et que Mahomet ressemblait
tout Ă fait Ă Abraham. Or, selon les mĂŞmes auteurs, dans ces deux groupes.
MoĂŻse ressemblait Ă NoĂ© et JĂ©sus Ă Adam. Quant Ă Mahomet, il est par rapport Ă
Moïse et Jésus comme Abraham par rapport à Adam et Noé. Les Ihwân
précisent que cette ressemblance tient à ce que Mahomet était sous l'influence
de Mercure, «frère» de Jupiter (astre d'Abraham). Mais sans doute ce découpage
des cycles de 7 000 ans tire-t-il son origine du parcours dans les triplicités
de cette conjonction capitale qu'est celle de Saturne et Jupiter Le natek, le parlant, est
l'envoyé comme Mercure est le messager. Pour l'antiquité, comme pour la Renaissance, Mercure est
le dieu de l'éloquence. «Sermonis deus ab antiquis credebatur», il était
tenu par les anciens pour le dieu de la parole (Gyraldus,
IX, p. 408). Sur la base d'un texte de Lucien, Budé, comme Du Bellay,
comme Jodelle, exploite ce mythe en fonction de la notion d'Ă©loquence qui lui
est chère. Pour les Grecs, dit-il dans l'Institution du Prince, pour les
Egyptiens, pour les Romains, l'éloquence est représentée par Mercure, divinité
qui désigne des qualités tout extérieures, la facundia,
« l'efficace de beau parler ». Pour les Celtes au contraire, c'est l'Hercule
gaulois qui est l'emblème de l'éloquence : Hercule, « vieil homme chenu et
chauve », que d'immenses multitudes suivaient: « Il les tenoit
tous attachés par les aureilles à des chennes menues d'or et d'argent, et neantmoins
se laissoient mener tout voluntiers
Ă icelluy. Et tenoit
Hercules le bout de ces chennettes en sa bouche ». «
Hercule est éloquent, dit Budé, parce qu'il est sage et sçavant:
Son langage est delectable parce qu'il est
sentencieux: les petites chennes d'or et d'argent
signifient l'Eloquence fondée en science. Car par l'argent qui est clair fault entendre elegance de langaige, qui resplendit en la bouche de l'homme ou au
style d'escripture, qui est le vicaire du parler, ainsy que l'argent souvent est poly et resplendissant. Mais
pour l'or, est entendue la science, d'où vient la gravité des sentences, et l'authorité de l'oraison, qui donnent le pois, estimation et
réputation au beau langaige ». Une éloquence qui ne
serait pas fondée sur prudence et sçavoir n'est donc
pour Budé que « superfluité de langaige, chose superficiaire et sans aulcuns
fond, resonance vaine et inutile ». On comprend,
à partir de ce texte, que l'ouvrage qui représente en quelque sorte
l'aboutissement de la pensée de Budé, le De transite Hellenismi
ad Christianismum, de 1535, exprime maintes réserves
au sujet de la culture italienne. Dans la culture de l'époque, dit Budé, le
chant des sirènes s'est fait plus séduisant et plus trompeur que jamais. Ce
chant, c'est l'Ă©loquence de cour (aulicam facundiam), c'est l'art de la mystification (ludificationis artificium), c'est
une charlatanerie «répugnante et difficile à supporter pour les oreilles qui
aiment le plus la franchise» (simplicitatis amantissimis), pour les oreilles «ouvertes et nettoyées
pour entendre la vérité, et non pas la vanité» (audiendae
veritati, non item vanitati
pronae et defaecatœ). Ce
démon verbal, c'est la culture italienne, c'est l'italismus,
selon Budé, qui l'a encouragé et rendu
plus dangereux. C'est ainsi qu'il constate, par exemple, la mode fâcheuse des
poésies à l'italienne (rhythmorum italismi
genius), mode accompagnée d'un art de la dialectique
élégante et de l'éloquence voluptueuse (ars cupidinis
eloquentiæ), d'un penchant frivole pour le bavardage
amoureux (lepos orationis amatoriæ). Ce refus du nouveau code linguistique et
poĂ©tique instaurĂ© par l'italianisme nous ramène de toute Ă©vidence Ă
l'anti-pétrarquisme dont l'ode célèbre de Du Bellay n'est que l'épisode le plus
connu et le plus cité. Pour le poète des Regrets, comme pour Budé, la mode du
pétrarquisme est à condamner à cause du penchant qu'elle entraîne vers le faux,
vers une expression artificielle qui correspond Ă un vide affectif et moral.
Elle consiste, cette mode, dans l'imposture du «parler courtizan
», elle tend à exaspérer le jeu raffiné de la simulation, elle magnifie, comme
le disent d'autres auteurs, la séduction d'une « langue deceptive
», d'une « deceptive voix ». Théodore de Bèze dans
l'Abraham sacrifiant de 1550, avait déjà touché au même argument en le ramenant
à l'alternative que Calvin avait lui aussi mise en évidence: « A la vérité -
avait-il dit - il leur serait mieux seant [aux poètes du temps] de chanter un cantique à Dieu, que de
pĂ©trarquiser un sonnet et faire l'amoureux transi, digne d'avoir un chapperon Ă sonnettes » Le surnom d'HaĂŻdara qu'aiment Ă
lui réserver les poètes lui fut donné à sa naissance par sa mère Fathima bent Elased
(le lion) en souvenir de son grand-père ; mais il en avait fait son cri de
ralliement. Comme Hercule, le héros de la force, il était encore au berceau,
quand il Ă©touffa un serpent. Emule de Platon, le prince de la sagesse payenne, sur sa bouche enfantine, d'oĂą devaient sortir tant
de sentences Ă©loquentes et profondes, il vit se poser des abeilles. Encore
enfant, il reçut des mains de Mohamet l'Epée de la
Destinée (Sif el qodra). Ali se marie avec une des trois filles de Mahomet, une
autre Fatima. Fleurs de Lys Les éléments principaux dans l'art musulman sont le décor
floral, le décor géométrique, la polychromie. Le décor floral procède surtout
de la palme, notamment de deux types décrits par MM. Marçais
dans leur minutieuse étude de la palme tlemcénienne
qu'ils rattachent, par l'Espagne arabe, à la palme byzantine. Au Musée, elle
apparaît sur le plâtre et sur le bois et décore aussi le champ des
inscriptions, concurremment avec ce petit fleuron formé par le rapproche ment
de deux palmes affrontées et qui rappelle la fleur de lis. Les exemples de cet
ornement, associé à l'épigraphie, que fournit le Musée de Tlemcen e remontant
pas au delà du IVe siècle, il est permis d'y voir un
cas de cet archaïsme du style tlemcénien que nous
avons tenté d'expliquer plus haut. En effet, ce motif en tant qu'isolé dans le
champ inscriptions, apparaît beaucoup plus tôt dans l'Est méditerranéen, où il
fleurit surtout à l'époque fatimite, allié au
caractère appelé coufique fleuri Eustache de Lorey, dans une communication sur les travaux de
l'Institut Français d'Archéologie et d'Art Musulmans de Damas, explique l'évolution
de l'arabesque et formule sur l'origine
du fleuron trilobé et même de la fleur de lis l'hypothèse que ces deux motifs
nous viennent d'Orient Le coufique, originaire de Koufa
en Irak, passe pour être le premier style arabe connu. Postérieurement, il
donnera le coufique du Caire, repérable notamment dans certaines frises de la
mosquée Ibn Touloun. Il s'agit d'un coufique feuillu où les lettres
s'entrelacent entre elles et forment des rhizomes d'apparence végétale, mais se
distingue d'un autre style cairote appelé « coufique fleuri », visible surtout
dans le palais du sultan Hassan Coufique simple, du début de l'Hégire jusqu'au milieu du
IVe siècle, et coufique fleuri, employé du milieu du IIIe siècle au milieu du
VIe siècle de l'Hégire, correspondent en Égypte à la période fatimide, avec
rinceaux unis aux caractères à la fin du Xe siècle de notre ère (mosquée El
Azhar au Caire), ainsi que l'ont déterminé Silvestre de Sacy,
Karabacek, Max van Berchem et S. Flury Dans le quatrain 373 d'Omar Khayyam,
le lis est relié au silence : Sais-tu pourquoi le
cyprès et le lis ont acquis la réputation de liberté dont ils jouissent parmi
les hommes ? C'est que celui-ci, ayant dix langues, reste muet, et que
celui-là , possédant cent mains, les tient raccourcies Hérodote décrit ainsi le Lotus blanc ou Lotus à graines
de pavot, qu'il désigne par le nom de Lis : « Il paroît
dans le Nil, lorsque les campagnes sont inondées,une
quantité prodigieuse de lis, que les Égyptiens appellent Lotos, ils les
cueillent et les font sécher au soleil; ils en prennent ensuite la graine :
cette graine ressemble Ă celle du pavot, et se trouve au milieu du lotos; ils
la pilent; ils en font du pain, qu'ils cuisent au four. On mange aussi la
racine de cette plante ; elle est d'un goût agréable et doux : elle est ronde
et de la grosseur d'une pomme. » « Le Lotus d'Égypte, suivant Théophraste,
croît dans les campagnes inondées; ses fleurs sont blanches et ont leurs
pétales comme ceux du lis : elles naissent en grand nombre, serrées les unes
contre les autres; elles se ferment au coucher du soleil et cachent leurs
fruits : ces fleurs s'ouvrent ensuite quand le soleil reparoît,
et s'élèvent au-dessus de l'eau, ce qui se renouvelle jusqu'à ce que le fruit
soit entièrement formé et que la fleur soit tombée. Le fruit égale celui d'un
gros pavot, et contient un très grand nombre de graines semblables à celles de
millet, &c. » La dynastie des Fatimides, à laquelle ils donnent le nom
de Fatima, la fille du Prophète, règne sur les bords du Nil jusqu'au dernier quart
du XIIe siècle. Le Caire, ville fondée par ces conquérants chiites, est donc
parsemé de leurs monuments. Ainsi la
célèbre mosquée Al-Azhar, nommée en hommage à Fatima Al-Zahra, Fatima la fleur
resplendissante. Retournement de l'Histoire : après la chute des Fatimides,
vaincus par le fameux Saladin, dĂ©testĂ© des chiites (aujourd'hui encore, Ă
Damas, ils contournent son tombeau), cette mosquée devient un des pôles de
l'Islam sunnite et les docteurs des quatre écoles de droit sunnite y débattront
ensemble. La mosquée Al-Azhar fait aujourd'hui figure de « Sorbonne » du
sunnisme et les fatwas qui tombent de la chaire du grand mufti sont censées
avoir force de loi dans tout l'Islam sunnite Les Fatimides Ă Bagdad X, 80 2036 Au regne grand du
grand regne regnant, Par force d'armes les grands portes d'airain
Fera ouvrir, le Roy & Duc joignant, Fort demoly, nef Ă
fons, jour serain. Royaume des cieux Au Commentaire sur Matthieu. Dans un grand nombre de cas,
Hilaire cite saint Matthieu sans chercher à préciser le sens du Règne plus que
ne l'a fait l'évangéliste lui-mème. Il s'agit
quelques fois des royaumes terrestres, de la succession royale en Israel, ou encore, dans une occasion, du règne de Satan.
Presque partout, il est question du Royaume des cieux "effectos
nos per glorificationem corporis
sui regnum Deo traditurus.
Nos itaque tradet in regnum... Tradet enim Filius Deo regnum eos, quos
vocavit in regnum ... Regnans itaque regnum tradet" (Trin. 11,39:
M 424). Le royaume des cieux, le royaume du père du Messie, c'est
la manifestation de la divinité de Hakem, la doctrine
unitaire Saint Hilaire, qui meurt en 367, Ă©tait Ă©vĂŞque de Poitiers
où furent arrêté les Sarrasins d'Abd el Rahman en 732
par Charles Martel. Dans la tradition historique occidentale, ce qui stoppa
l'avance de l'islam et sauva ainsi l'Europe chrétienne, fut la bataille de
Poitiers (732). On ne s'étonnera pas que les récits musulmans accordent
davantage d'attention aux tentatives de conquĂŞte des troupes arabes. Il
semblerait cependant que ces récits, en minimisant le coup d'arrêt de Poitiers,
aient été plus fidèles à la réalité. En effet, les Grecs défendant
Constantinople et subissant l'assaut de l'élite des armées musulmanes, ont
certainement eu plus fort à faire que les Francs, opposés à une bande de
soldats opérant quelques razzias. Malgré la puissance de leurs armées, les
musulmans n'arrivent pas Ă prendre Constantinople. Ils n'en poursuivent pas
moins leur progression Le vocabulaire se retrouve auparavant chez Origène : Simile est (inquit) regnum cælorum homini regi. Si regnum cœlorum assimilatum est cuidam homini regi, videamus
in primis quid sit hoc ipsum regnum coelorum
quod assimilatum est homini
regi, nisi Filius Dei. Ipse est enim regnum coelorum.
Et sicut ipse est sapientia, ipse est justitia, ipse veritas, ita ipse
est regnum. Regnum autem non alicujus eorum qui sunt deorsum, nec quorumdam eorum qui sursum habentur, sed omnium qui sunt sursum, qui appellati sunt coeli. Secundum hoc dicere potes, quoniam ipsorum est Christus secundum
quod ipse est regnum, regnans quotidie in sensibus eorum, sicut est regnans & justitia & sapientia & veritas, cæteræque virtutes in eo qui factus est coelum, per hoc quod portavit coelestis imaginem. Hoc ergo regnum coelorum quando factum est in similitudine carnis peccati, ut de peccato damaret peccatum (Rom. 8,3) : tunc similis factus est homini regi uniens
eum sibi, & per omnia faciens eum
sibi unum, & secundum
hoc mysterium suscepti hominis factus est Jesus Christus, quoniam qui conjungit se Domino, fit spiritus
unus cum eo (I Cor. 6,17) Portes d'airain :
Babylone, Bagdad et Laodicée Isaie (Chap. XLV) : « Voici ce que dit le Seigneur à Cyrus, qui
est mon Christ, que j'ai pris par la main pour lui assujettir les nations, pour
mettre les rois en fuite, pour ouvrir devant lui toutes les portes sans
qu'aucune lui soit fermée. Je marcherai devant vous, j'humilierai les grands de
la terre, je romprai les portes d'airain, et je briserai les gonds de fer. Je
vous donnerai les trésors cachés et les richesses secrètes et inconnues, afin
que vous sachiez que je suis le Seigneur, le Dieu d'Israël qui vous ai appelé par votre nom. » Cyrus se rend maître de Babylone, cet événement mémorable
a lieu dans l'année 638. A la prise de Babylone, le trône est occupé par
Baltasar, qui est tué dans la nuit même du festin En du l-qa'da 450/décembre
1058, lorsque l'Ă©mir pro-fatimide turc
al-Basasiri
prit Bagdad, son premier geste fut de supprimer la hutba
des mosquées bagdadiennes, forçant le calife à se réfugier auprès de l'émir 'uqaylide de Mossoul, Qurays b. Badran, et, le 1er janvier 1059, l'annonce de la prière est
faite Ă Bagdad au nom du calife fatimide
du Caire, al-Mustansir. Ce n'est qu'en 1059-1060,
que al-Qa'im peut revenir, mais comme instrument aux
mains des Salgükides En Égypte brillent les Fâtimides, prétendus descendants
d'Ali. L'extraordinaire Hâkim a fondé en 408 de
l'Hégire la religion des Druzes, apparentée à celle des Ismaëliens.
L'influence des Khalifes du Caire se répand en Asie et balance l'influence des
Khalifes de Bagdad. La Syrie Damas, Alep, parfois mĂŞme Basrah,
la Perse et jusqu'Bagdad, nomment au prĂ´ne le Khalife Fatimide. Les mĂŞmes
villes reconnaissent en d'autres moments le Khalife Abbaside. Elles ont une
versatilité qui ressemble à de l'indépendance. En Occident, à la faveur des
divisions qui usent l'islam ainsi qu'en Orient, les chrétiens regagnent du
terrain; Alphonse de Castille reprend Tolède (478), après l'avoir bloquée sept
ans. Mais Yousof bon Tâchefin
l'Almoravide vient du Maroc avec ses Arabes pour secourir ses coreligionnaires,
défait Alphonse à Zellâka en 480, et unifie entre ses
mains l'Espagne musulmane. Trente-cinq ans plus tard l'empire des Almoravides
est à son tour ébranlé par la révolte d'un homme se faisant passer pour Mahdi
et descendant d'Ali, quoique berbère, Ibn Toumert. Ce
personnage a connu Gazali en Syrie, et après avoir
suivi les opinions de l'école acharite, il a versé dans des doctrines motazélites. A la suite des prédications de ce Mahdi, un de
ses disciples, Abd el-Moumin,
conquiert le Maroc et fonde la dynastie des Almohades. Les Ismaeliens
acquièrent une grande importance en Perse, sous le Khalifat de Mostazhir. L'un d'eux, Haçan Ibn Sabbah, aventurier originaire de Merv, qui a commencé par
être dai (missionnaire) pour les prétendants Alides,
s'empare de la place d'Alamout, dans le Déïlem, en 483, et y établit une dynastie, dite des Mélà hideh. Cette dynastie durera jusqu'à l'invasion mongole Une période délicate pour le duché d'Antioche intervient
dès le début du règne de Théodora dans les relations entre Constantinople et
les Fatimides. Une tension se produisit entre janvier et la fin du mois de mars
1055, entraînant l’envoi par le calife fatimide al-Mustansir
(1036-1094) d’une armée contre le port de Laodicée ; le commandant de l’armée,
Ibn Mulhim Makin al-dawla, déploya ses troupes jusqu’à Apamée et dans la région
d’Antioche, faisant force prisonniers et pillages ; Constantinople mobilisa une
flotte ; mais après plusieurs engagements, l’armée fatimide fut battue et son
commandant fait prisonnier en Rabi I 447 H (2 avril 1055-20 mars 1056) 1533, ce
qui entraîna toujours en 447 H une ambassade d’al-Mustansir
à Constantinople, laquelle s’avéra vaine. Les événements ultérieurs sont plus
difficiles à dater ; on sait que Théodora noua des contacts avec les
Seldjoukides dans les mois qui suivirent de la même année 447 et que, par
réaction, al-Mustansir se saisit des trésors du
Saint-Sépulcre ; l’apparition en Syrie du Nord de premières bandes turcomanes
date aussi de 4471536. Un semblant de paix avec al-Mustansir
se rétablit en juin 1056 et les relations entre Constantinople et l’Égypte
s’améliorèrent sous Michel VI Jour serein On va chercher ce "jour serein" chez Tibulle,
poète latin du Ier siècle avant J.C. At nos securae reddamus tempora mensae : Venit post multos una serena dies : Mais nous,
rendons ces instants à notre paisible banquet ! Voici venue, après bien des
mauvais jours, une journée sereine ! (Elégie VI) Dans cette élégie, on verse du vin de Falerne. Laodicée
produisait aussi du vin. Les vins de la cĂ´te syrienne jouissaient d'une excellente
réputation : parmi les premiers crus d'outre-mer, Pline cite ceux de Tripoli, de
Beyrouth et de Tyr (XIV, 74). Du nord au sud, on trouvait les vins d'Antioche (Libanius, XI, 23), ceux de Séleucie de Piérie et de
Laodicée. Dans cette dernière région, les vignes couvraient toutes les pentes
du massif montagneux dominant l'est de la ville, jusque vers Apamée. Le vin de
Laodicée était largement exporté vers Alexandrie (Strabon, XVI, 2, 9) et, par
la mer Rouge jusqu'en Inde (Périple de la Mer Erythrée 6) Grégoire de Tours évoque, dans son Historia Francorum, un certain Eberulf
qui, afin de plaire à son ami Claude, lui propose des vins de Laodicée et de
Gaza. Enfin, Venance Fortunat, Ă©galement durant la
seconde moitié du VIe siècle : « Aux ordres de l'Auguste, le monde entier,
ébranlé en tous sens, s'agite pour apporter à l'unisson ses richesses et ses
raffinements, (...) les gemmes, les pierres, les parfums, les encens, les vins,
de Falerne, et de Gaza, de Crète, de Samos, de Chypre, de Colophon, de Séraptis, des vins dont la limpidité rivalise avec la
transparence des pierres, des coupes de cristal qu'on distingue Ă peine du
liquide. Ici, un calice blanc comme neige dont la teinte change avec chaque
vin, lĂ , on croit du Falerne, mais c'est la coupe qui donne au liquide sa
propre couleur. » Au début du VIIe siècle, les vins de Gaza sont encore
mentionnés par Isidore de Séville dans ses Etymologies C'est du reste le fait de voir Claude lui promettre tant
de choses sous serment dans la basilique Saint-Martin elle-mĂŞme et Ă travers
les portiques et les autres coins vénérables de l'atrium que le malheureux -
miser - Eberulf crut en l'homme qui se parjurait. Ce
n'est toutefois que le lendemain, après avoir échangé de nouveaux serments et
alors que Grégoire séjournait hors de la ville de Tours, que Claude, après
avoir éloigné les esclaves d'Eberulf sous de
fallacieux prétextes (il les envoya chercher des vins de Laodicée et de Gaza),
assassina le réfugié dans l'atrium de la basilique. Par conséquent, Claude
avait prononcé de faux serments, la veille et l'après-midi du meurtre, pour
tromper la vigilance d'Eberulf De manière plus générale, P. Sanders, un peu rapidement
quelquefois, décrit un long processus par lequel les traditions religieuses locales,
musulmanes et non musulmanes, sont peu Ă peu investies par le calife et sa
cour. Elle met alors en évidence une force d'intégration tout à la fois
politique et spatiale, topographique, du calife fatimide. A la différence de la
tradition statique des Abbassides, confinés dans leur palais, les Fatimides
auraient largement fondé leur pouvoir sur les processions urbaines, d'une part,
les banquets publics et la distribution abondante de nourriture d'autre part Le bon souverain doit en effet couvrir largement sa table
pour ses sujets et ses courtisans, qui doivent accepter pleinement ce rapport
de dĂ©pendance - d'allĂ©geance - et ne jamais apporter de nourriture au palais; Ă
l'inverse, il est recommandé aux sujets de restreindre leur appétit et de
marquer ainsi une forme de réserve. De manière plus générale, ce thème est formulé
sur un mode métaphorique, celui du père nourrissant ses enfants ; sur un mode
réaliste, et les banquets fatimides, notamment sont célèbres dans la
littérature, mais aussi sur le mode de la pure fiction, comme dans ce repas
purement mimétique qu'évoque P. Sanders, offert par les Fatimides à leurs
sujets à l'occasion de la fête de Ghadir Khumm. En cette dernière occasion, ceux d'entre les sujets
qui ne sont pas en accord avec la date officielle de rupture du jeüne sont autorisés à mimer simplement l'ingestion de
nourriture |