Pocahontas X, 66 2225-2226 Le chef de Londres par règne l'Americh, L'isle d'Ecosse l'empiera
par gelée, Roy Reb. auront un si faux Antéchrist, Que les mettra trestous
dans la meslée. Chef de Londres : Lords Chanceliers La tradition utopique inaugurée par Thomas More en 1516
témoigne d’un amour de l’ordre qui peut se lire comme réponse aux expériences du
désordre des hommes du temps. En effet, l’Europe au xvie
siècle voit s’effondrer définitivement toute perspective d’unité politique, que
celle-ci soit impériale ou sacerdotale. L’échec final de Charles Quint confirme
l’impossibilité d’un Empire, et par ailleurs les développements de la Réforme
retirent au pape toute prétention à organiser son unité spirituelle. L’ordre, que
ni l’Empire ni l’Église universelle ne peuvent plus prétendre assurer, il
revient désormais aux États territoriaux de le construire, et c’est en rapport
avec le lent processus de construction des États modernes que le genre utopique
doit être considéré. Il est d’ailleurs significatif que les auteurs d’utopies
du dĂ©but de la modernitĂ© aient tous occupĂ© de hautes fonctions politiques, Ă
commencer par Thomas More et Francis Bacon qui furent tous deux chanceliers du royaume,
c’est-à -dire ministres de la justice, ce qui à l’époque constituait la plus
haute fonction dans l’État après la fonction royale. Nous avons donc affaire Ă
des promoteurs de l’absolutisme naissant (même si Thomas More finit par mourir
en martyr, victime de son « ami » Henri VIII). Avec l’utopie, nous ne sommes
pas dans le simple registre de la rêverie, comme l’atteste le rapprochement que
fait More lui-même entre utopia (le lieu qui n’est
pas, le nulle-part), et eutopia (lieu du bien, cité
idéale dont la perfection fait ressortir par contraste le désordre du présent).
Les récits utopiques décrivent toujours leur cité idéale comme le résultat d’un
acte radical de fondation politique, d’instauration d’un ordre par un
législateur. La vie y est organisée par une multitude de règles émanant de
l’esprit génial du fondateur. Or, l’absolutisme se caractérise précisément par
le fait que la loi procède directement de l’autorité souveraine, de la volonté
une du souverain (ce qui ne l’empêche pas d’être éclairée par les lumières des
légistes). Ces considérations trouvent un écho tout particulier dans
La Nouvelle Atlantide de Francis Bacon. Sa date de publication (1623) lui
permet d’intégrer dans la fiction des données dont More ne pouvait pas encore
disposer : la connaissance des civilisations précolombiennes et leur
destruction, les guerres de religion, l’affirmation de l’Angleterre comme
puissance impérialiste fondée sur le commerce plus que sur la conquête,
l’affirmation des possibilités de maîtrise de la nature que fournissent les
sciences modernes. Avant d’aborder le récit, il peut être utile de dire un mot
sur l’auteur : c’est au moment de sa disgrâce, suite à une affaire de
corruption dans laquelle on ne sait toujours pas s’il fut réellement impliqué
ou victime d’une cabale, qu’il écrivit cet ouvrage avec pour objectif, dit-on,
de reconquérir la faveur du roi. Et en effet, il s’agit bien d’un diagnostic
sur le monde réel et d’un programme de réforme susceptible d’intéresser le roi.
Bacon connu et honoré pour être l’un des
pères de la méthode expérimentale dans les sciences modernes, fut aussi un
homme d’État de premier plan, théoricien de la monarchie absolue (Richelieu n’a
jamais caché qu’il le considérait comme un modèle), parlementaire, haut
magistrat, conseiller très influent d’Élisabeth Ire puis de Jacques Ier, qui
finira par le nommer Grand Chancelier. En 1596, suite à la révolte d’Enslow
Hill qui avait vu des paysans rejoindre les apprentis révoltés de Londres,
Bacon mena pendant deux mois sous les ordres du procureur général, dont il
était adjoint, des séances d’interrogatoire et de torture. En 1601, il mena
l’accusation contre le comte d’Essex dans un procès pour trahison au terme
duquel celui-ci fut condamné et exécuté. Or, le comte d’Essex, favori de la
reine jusqu’alors, avait été son protecteur et ami. Bacon soutint la loi martiale instaurée en Virginie en 1611. Enfin,
en 1618, alors chancelier, c’est lui qui juge Walter Raleigh et lui annonce sa
condamnation à mort pour avoir guerroyé contre l’Espagne lors de son expédition
coloniale de 1617 en Guyane. Il ne s’agit pas ici de présenter Bacon comme un
serviteur zélé et sans scrupule, prêt à tout pour complaire à son souverain,
mais de montrer ce qu’implique la mise en œuvre du second type d’ambition,
autrement dit la raison d’État. Mais, et c’est plus surprenant, le troisième type
d’ambition lui-même n’est pas exempt d’une violence d’autant plus paradoxale
qu’elle s’exerce sous l’étendard de la philanthropie. Les ennemis, cette
fois-ci, ne sont plus ceux de l’État mais ceux du genre humain. Leur
éradication renvoie à une nécessité quasi ontologique. Ils ne doivent pas être
cherchés dans telle ou telle nation et le combat contre eux est d’une certaine
manière commun à toutes les nations puisque précisément ils ne forment aucune
nation, ni de nom ni de droit, et ne sont en réalité que « des multitudes, des
essaims d’individus »? Ces pseudo
peuples, ces individus déviants, ont « dans leur corps, dans leur constitution même,
quelque chose de monstrueux ». Quels sont-ils ? Bacon fournit des exemples en
puisant dans l’Antiquité, dans la Bible et dans l’histoire récente : Les
Amérindiens, les Cananéens, les pirates, les vagabonds, les assassins, les
Amazones. Il termine : « Voilà assez d’exemples. Encore qu’il faille
ajouter les travaux d’Hercule : son exemple, bien qu’ayant fait l’objet de
toutes sortes de fables, ou pour cette raison mĂŞme, souligne nettement que toutes les nations et toutes les Ă©poques
s’accordent à approuver l’éradication des géants, des monstres et des tyrans
étrangers, à la considérer comme non seulement légitime, mais méritoire et digne
d’une distinction divine, quand bien même le libérateur viendrait de l’autre
bout du monde. » La référence à Hercule était récurrente à l’époque,
symbolisant le combat du pouvoir contre toutes les formes de désordre et de
subversion identifiées à l’hydre aux mille têtes. Notons que le champ
d’intervention est transnational. Bacon seconda puissamment les efforts du roi Jacques Ier
pour unir les royaumes d'Angleterre et d'Écosse, et fit d'utiles réformes. Mais
il avait à peine exercé pendant deux ans les fonctions de grand chancelier
qu'il fut accusé par les Communes de s'être laissé corrompre, en acceptant de
l'argent pour des concessions de places et de privilèges. La raison de sa chute
politique est une accusation de corruption envers la cour de chancellerie en
1621 Glaces et
Nouvelle Ecosse ? In 1613,
eleven English vessels under the command of Samuel Orgal,
then governor of Virginia, destroyed the french
colony of the Novia Scotia and carried some of the
inhabitants to Virginia. In 1621 Sir William Alexander obtained the concession
of the territory taken from the French. He divided it into two parts, one of
which he denominated Nova Scotia, or New Scotland, and the other New
Alexandria. After various revolutions, in the course of which the French and
English were alternately possessors of the region in question, it finally became
the property of the English, to whom it was ceded by the treaty of Utrecht in
1713 The
weather and temperature at Halifax, the capital of Nova Scotia, are not far
different from what they are on the shores of Lake Huron; while, at Quebec, the
range of the thermometer is both higher in summer and lower in winter. The
winters are long and severe, but the harbours are
never frozen. Nova Scotia, however, knows no such season as spring. Winter
often extends into May; but when vegetation commences, it is very rapid, and,
as in Russia, the whole face of nature becomes changed in a few days. About the
first of June, the fields afford pasture, yet the summer has not arrived.
Floating islands of ice, which infest the coast at this season, influence the
climate considerably; and till these gradually recede and sink, the weather is
never settled and warm. The sea-breeze, which in England invites the invalid to
the coast, drives the Nova-Scotian within the walls of his house. This
inconvenience, however, is of short duration; the ice-islands disperse and
melt, and the heat of the summer is moderate and regular, attaining its maximum
in August. Fog prevails on the southern coast, but does not extend far inland,
although the dampness produced by south-west winds in the dog-days, is very
disagreeable. The finest part of the year is the autumn, and the best month
November, when a succession of bright, sunshiny days, with a fresh, frosty air,
affords a delightful season. The sky is then generally clear and cloudless, and
this season often continues, with occasional rains and a progressive increase
of cold, till about the first of January. But the earth is bound with frost
from Christmas till the first of April. The climate is reckoned remarkably
salubrious and conducive to longevity Le cycle de variation déduit de cet énorme travail de
compilation statistique, connu sous le nom de cycle de Bruckner (identique Ă
celui suggéré par Francis Bacon au début du XVIIe siècle), est de 35 années
environ, période au terme de laquelle revient une phase météorologique de froid
et d'humidité pendant laquelle les eaux sont hautes dans les lacs et les
fleuves, les glaciers sont Ă leur maximum, les vendanges sont tardives ; aux
époques intermédiaires, il y a une phase de chaleur et de sécheresse, dans
laquelle les phénomènes sont en sens inverse. Les dates moyennes approximatives
des phases de froid et d'humidité sont, dans les deux derniers siècles : 1705,
1740, 1780, 1815, 1850, 1880 The
35.5-year cycle is commonly alled the Bruckner cycle,
announced >y E. Bruckner in 1890, but first an- lounced by Sir Francis Bacon in one of his essays nearly
three centuries sarlier. Bacon said: "There is a
toy, which I have heard, and I would not lave it
given over, but waited upon a little. They say it is observed in the low Countries that every 5 and 30 years the same kind of
suit of fears and weathers come about igain."
(Essays civil and moral, LVIII Of vicissitude of things) En Virginie Ce fut sur la côte orientale de l'Amérique du Nord, dans
ces contrées que les frères Cabot avaient déjà visitées avec des bâtiments
anglais, que l'Angleterre chercha Ă Ă©tablir les colonies de peuplement qui lui
étaient nécessaires. Walter Raleigh montra la route, en abordant, dès 1584, au
riche pays qu'en l'honneur de la reine Elisabeth il appela la Virginie. Des
aventuriers en quête de métaux précieux, des condamnés politiques, des
planteurs de tabac et de coton suivirent ses traces ; en 1606 fut fondée la Compagnie
de Londres pour la colonisation de la Virginie et fut nommé le fleuve James, en
l'honneur de Jacques Ier. Après des progrès assez lents d'abord, à cause des
attaques des Indiens et du penchant des premiers colons à négliger la culture
pour chercher d'introuvables mines d'or, la colonie prit un notable
développement 1621 elle eut une constitution écrite, un gouverneur, deux
assemblées Les Indiens Powhatans de
Virginie étaient organisés et disposaient d'entrepôts qui servaient à nourrir
la population. Ceux-ci servaient aussi Ă approvisionner les colons "gaspillant
leurs réserves et négligeant de les renouveler", comme l'a écrit, en 1705,
Robert Beverly, historien de la colonie, qui se retrouvèrent très vite dans une
situation si désespérée qu'ils baptiseront par la suite les années 1609 et 1610
« le temps de famine ». La dépendance des colons vis à vis des Indiens qui
n'Ă©taient pas des "sauvages" comme ils avaient pu le croire, provoqua
chez eux une haine qui les poussèrent à voler par la force ce dont ils avaient
besoin, si bien que les Indiens eux-mĂŞme se
trouvèrent démunis. À la mort de Wahunsonacock
[père de Pocahontas], en 1618, la société powhatan a
subi une crise. Selon un processus qu'allaient connaĂ®tre beaucoup de tribus Ă
travers tout le continent, la confusion, le désespoir et la soif de salut des
Indiens s'incarnèrent dans un prophète charismatique : Nemattanew,
un chef de guerre pamunkey. Personnage spectaculaire
qui semontrait souvent revĂŞtu d'un manteau de plumes
évoquant Okee, une divinité powhatan,
et qui lui valut parmi les colons lesurnom de Jack
l'Emplumé, Nemattanew promettait le retour à la
sérénité de l'ancien ordre des choses, celui d'avant les Anglais, grâce à un
renouveau du pouvoir sacré. Se rapprochant du nouveau chef des Powhatans, Opechancanough, le
propre frère de Wahunsonacock, il l'incita à mettre
un terme Ă l'expansion de la colonie de Jamestown. C'est finalement
l'assassinat de Nemattanew, en 1622, qui mit le feu
aux poudres. Faisant la preuve de ses qualités militaires, Opechancanough
commanda l'attaque surprise contre les Anglais au cours de laquelle 347 colons
furent tués (soit plus du triple de la population initiale de la colonie, en
1607). Le nombre des morts aurait été beaucoup plus important si un Indien
converti n'avait prévenu leshabitants de Jamestown.
Le principal établissement fut donc préservé et les trois quarts des colons
environ survécurent. Aux yeux des Anglais, la « révolte des Powhatans
» acheva de transformer les Indiens de de Virginie en sous hommes, en bêtes
féroces 1608 1608 est la date d'un "grand hiver" comme celui de 1709, qui sévit dans toute l'Europe (Cornelius Easton, Les hivers dans l'Europe occidentale, 1928 - books.google.fr). During the winter of 1607-08 there was a great frost from 11 November to 20 February. 'The sea freized so farre as it ebbed ... Sindrie passed over the Forth above Alloway and Airth (Falkirk, Scotland), to the great admiratioun of aged men, who had never seene the like in their dayes'. The same freeze killed livestock, split trees open and trapped ships in the ice (Maureen M. Meikle, The Scottish People 1490-1625, 2015 - books.google.fr). Le Capitaine John Smith (1580-1631) publie la Relation véridique en 1608, qu'il complétera en 1624 par son Histoire Générale de la Virginie où il raconte comment il a été sauvé par la princesse" indienne Pocahontas, épisode imaginaire, appelé à devenir un mythe, échappant des mains du "roi" indien Powhatan cette année-là (Europe: revue littéraire mensuelle, Numéros 357 à 362, 1959 - books.google.fr). L'Indien comme Antéchrist From the
earliest days of the European settlement, explicit statements linked the
Indians to Satan. The first English explorers of Virginia in 1585 reported that
the people “have commonly conjurers or jugglers which use strange gestures, and
often contrary to nature in their enchantments: for they be
very familiar with devils, of whom they enquire what their enemies do, or other
such thing.” In 1612, Captain John Smith reported of Virginia's Powhatans that “their chief God they worship is the devil.
Him they call Oke and serve him more of fear than love.”
In contemporary Canada, Jesuit priest Joseph Jouvency
wrote of the Indians, “There is among them no system of religion, or care for
it... They call some divinity, who is the author of evil, Manitou, and fear him
exceedingly” Reb : Rebelle et Rebecca In
Europe at the end of the medieval period, writing passed out of the scholarly
monasteries and fell more and more into secular hands. Beauty as a paramount
goal in writing (as in calligraphy, where Greek kallos
means "beauty") generally became replaced by the need for speed. This
led to the rise of cursive and vernacular hands; it also made the abbreviation of
oft-repeated letters and letter sequences a handy efficiency device. Some
abbreviations were very common and highly conventionalized across western Europe, whether executed, for instance, in Spanish,
French, or English. This in many cases reflects a Latin ancestry (Martin 1949).
While some abbreviations are highly idiosyncratic, most followed standardized
rules and can be described by just a few categories: contraction, elision, and brevigraphs (adapted from Tannenbaum 1967). [...] English
writing over the last few centuries has embraced abbreviations with relish.
Consequently, documents in English arepeppered with
abbreviations, particularly for first names, titles, and frequently used legal
words. While there were common patterns of abbreviation, there was a great deal
of individual variation. Usually an abbreviation consisted of the first two or
three letters of the word and the last letter, but sometimes it would be just
the first few letters of the word. [...] All of the following forms, for
example, could indicate "Rebecca": Reb, Reba.,
Reba:, Reba, etc.. To further complicate matters, the same structural variants
could be made on a different set of letters, perhaps "Reb"or"Rebca Le Dictionnaire de
la Littérature américaine d'Oxford révèle que Pocahontas, qui était la
fille préférée du chef Powhatan, s'appelait en fait Matoaka (« Petite plume de neige »). Pocahontas était juste
un surnom qui signifiait «petite dévergondée». L'Anglais John Smith débarque
dans le Nouveau Monde en 1607 et est décrit par les indigènes comme «
accommodant ». Dans un livre sur l'histoire de la Virginie paru en 1608,
Pocahontas apparaît sous les traits d'une « enfant de dix ans » qui « surpasse
de loin tous les autres ». Deux ans plus tard, le colon William Strachey arrive
en Virginie et écrit : « c'est une jolie mais espiègle petite fille de onze ou
douze ans » qui « explique, à moitié nue, comment elle va détruire le fort ».
[...] Elle a « joué un rôle clé, en l'occurrence celui d'intermédiaire de
confiance qui portait de la nourriture, des cadeaux et des messages d'un camp Ă
l'autre ». Quant à sa relation avec John Smith, le Dictionnaire de l'Histoire des États-Unis d'Oxford révèle que «
rien n'incite à croire qu'ils étaient amoureux ». En 1614, Pocahontas se
convertit au christianisme, se fait appeler Rebecca et Ă©pouse le colon John Rolfe, moins par amour que pour renforcer les liens entre
les Anglais et les Indiens. Deux ans plus tard, Pocahontas/Rebecca est reçue Ă
la cour du roi Jacques Ier et de la reine Anne Ă Londres. Le Dictionnaire Penguin raconte d'ailleurs
que « la taverne près de la cathédrale St-Paul où elle a séjourné a été
rebaptisée la 'Belle Sauvage' en son honneur ». Malheureusement elle ne vivra
pas longtemps. Elle meurt le 21 mars 1617 à l'âge de vingt-deux ans quelques
jours avant de rentrer en Virginie. Toujours d'après le Dictionnaire Penguin, «elle a été enterrée dans une église locale,
celle de St-Georges, même si on ne sait plus exactement où se trouve sa tombe». Par contre, on peut y voir une plaque commémorative On notera que "reb"
désigne aussi les rebelles sudistes lors de la guerre de Sécession. Pocahontas est renommée Rebecca qui est le nom dans la Bible de la femme d'Isaac. Celle-ci est la mère des jumeaux Esaü et Jacob. Or Esaü est surnommée Edom, le Roux ou le Rouge, alors que les Amérindiens sont appelés Peaux-Rouges. La Bible justifie la prééminence du Jacob sur son frère, et ainsi du visage pâle sur le Peau-Rouge, et finalement du génocide de ce dernier, comme le fait d'avance Francis Bacon, chancelier de la couronne d'Angleterre (Howard A. Snyder, Jesus and Pocahontas: Gospel, Mission, and National Myth, 2015 - books.google.fr). Les Esséniens, dans l'hypothèse d'un « horoscope de l'Antéchrist », étaient dans la même situation que l'imagination apocalyptique : ils ne pouvaient tirer les caractéristiques de l'antimessie du néant. Il est bien plus vraisemblable de penser qu'ils les ont puisées dans les détails attachés dans la Bible à certaines figures particulièrement hostiles et redoutables L'Antéchrist est, avant tout, la personnification du Quatrième Empire, c'est-à -dire, ici, de l'Empire romain. Voilà pourquoi il est de stature gigantesque ; roux de cheveux ou rouge de peau comme Esaû-Edom au témoignage de Genèse, XXV, 25. Il porte réalisée en sa personne la malédiction de Zacharie, XI, 17 : « Que son bras se dessèche et que son œil droit s'éteigne » ; et, au front, la marque de la lèpre comme Azaria selon II Chroniques, XXVI, 19-21. (V. Nikiprowetzky, Pseudépigraphes de l'Ancien testament et manuscrits de la mer morte, Revue des études juives, 1969 - books.google.fr). Que les Centuries traitent de la Virginie du début du XVIIe siècle, laisse supposer que "Nostradamus" était plusieurs, qu'elles ont eu plusieurs auteurs, et qu'elles
ont été largement antidatées. Faux Antechrist L'imposture, et particulièrement le prince de
l'imposture, l'Antéchrist, se reconnaît à cette marque qui lui est propre : «Je
suis venu, a dit la vérité elle-même, au nom de mon père, et vous ne me recevez
pas, tandis que si quelqu'un vient en son nom, vous le recevrez.» Avez-vous entendu,
mes fils ? Sous un sens figuré certes, mais pieux et vrai, il est dit que celui
qui viendra au nom du père ou des anciens ne sera pas reçu, alors que celui qui
usurpera l'autorité en renversant et détruisant le passé et qui viendra en son
propre nom, celui-là obtiendra l'adhésion. Or si jamais quelqu'un en
philosophie est venu en son propre nom, c'est bien Aristote, qui fut son propre
garant en toutes choses et qui méprisa l'antiquité à ce point qu'en règle presque
générale il ne daigna même pas nommer
aucun des anciens, sauf pour le réfuter et le couvrir d'opprobre. Bien mieux,
il ne rougit pas de dire en termes Ă©loquents (et il devina juste, mĂŞme en se
livrant à l'insulte) qu'il était vraisemblable que nos ancêtres avaient été
formés de terre ou de limon, comme on peut en juger par leurs opinions et leurs
usages stupides et vraiment terreux. Et néanmoins il n'est pas vrai que les
œuvres des anciens philosophes aient aussitôt perdu tout crédit après
qu'Aristote, de sa propre autorité, se fût décerné le triomphe pour les avoir
vaincus. Nous voyons en effet quelle opinion on avait de la sagesse de
Démocrite après l'époque des Césars : « Sa sagesse nous montre que de grands
hommes, destinés à donner de grands exemples, peuvent fort bien naître au pays
des moutons et sous un ciel grossier. » (Réfutation des systèmes
philosophiques) Avec le quatrain précédent X, 65, qui célèbre les 1000
ans de la naissance de Thomas d'Aquin, celui-ci continue le débat philosophique
médiéval de savoir "quelle est la vérité d'une proposition comme « César
est un homme », lorsque César est mort, ou quelle est la nécessité d'une
proposition comme « l'homme est un animal » lorsqu'il n'existe aucun homme ?".
Les auteurs sont partagés pour savoir si le verbe « être
» implique de lui-même une affirmation d'existence. Ceux qui optent pour
l'affirmative tiennent la proposition « homo est animal » et même « homo est
homo » pour fausses lorsqu'il n'existe pas d'homme, ainsi que « Caesar est homo
» quand César est mort. Une telle position est soutenue par Boèce de Dacie.
D'autres, comme Pierre d'Auvergne, Robert Kilwardby
(?) dans le sophisme « Omnis homo de necessitate est animal » ainsi que plusieurs textes
anonymes, partent de l'idée qu'une proposition telle qu'« homo est homo » est
nécessairement vraie, par le principe d'identité dont Aristote puis Boèce ont
fait la première loi fondamentale de la pensée. Il leur faut par conséquent
nier que la copule ait une portée existentielle. Dans cette discussion
s'affrontent deux conceptions de la signification et de la vérité. Nier la
vérité d'« homo est homo » ou d'« homo est animal » quand il n'existe pas
d'homme revient à faire de la référence à une chose actuellement existante la
condition de vérité d'une proposition. Quant à la signification, elle se trouve
rabattue sur la référence. Boèce de Dacie lie étroitement les notions de vérité
et de signification par une mĂŞme relation fondamentale Ă la chose qui existe.
[...] Ceux qui, en revanche, acceptent la vérité de telles phrases non
seulement reconnaissent la loi d'identité comme principe formel de la vérité,
mais sont encore conduits à poser l'indépendance de la signification par
rapport à l'existence actuelle des objets. La vérité elle-même consiste alors
en un rapport Ă un monde autonome de significations, et non aux choses
actuellement existantes. [...] Dans le mĂŞme temps, plusieurs courants
s'affrontent au sujet de la référence temporelle d'un nom. Si le nom signifie
une nature intemporelle ou une intellection qui n'est pas temporellement
déterminée, conformément à ce qui est suggéré dans le Peri
hermeneias, le nom commun a de soi la capacité de se
référer à des individus passés ou futurs aussi bien que présents. Que l'on
fasse, au contraire, de la chose, dans son existence actuelle donc
individuelle, un élément essentiel de la signification, et la question des
déterminations temporelles se pose tout différemment De l'interprétation est une œuvre d'Aristote, deuxième
ouvrage de l'Organon, traitant des propositions. Cet ouvrage est aussi souvent mentionné
sous son titre latin (De Interpretatione) ou grec (Peri Hermeneias) Typologie Si on prend 1608 comme date pivot, et que l'on reporte 2226 selon cette date, alors on obtient 990. Bjarni HerĂłlfsson quitte le Groenland vers l'ouest et dĂ©couvre des Ă©cueils. En 986, il organise l'expĂ©dition de Leifr EirĂksson, le fils d'ErĂkrr le Rouge, peu de temps avant le dĂ©but du nouveau millĂ©naire. Quelque temps plus tard, un autre fils un autre fils d'ErĂkrr le Rouge, Thorvaldr, et son beau-frère, Thorfinnr Karlsefni, en mettent sur pied une seconde. Ils dĂ©couvrent des terres appelĂ©es : Helluland, le pays de la pierre plate, Markland, le pays de la forĂŞt, et Vinland, le pays de la vigne ou des prairies - soit, pour utiliser la terminologie contemporaine : la terre de Baffin, le Labrador et une petite partie de la vallĂ©e du Saint-Laurent au Canada. Ils y rencontrent des populations autochtones : des Inuits, des Algonquins ou des membres de l'ethnie Beothuk. Les bateaux vikings descendent le fleuve Saint-Laurent. On trouve leurs traces Ă Cheboygan (Michigan). Ils continuent leur voyage très au sud puisque l'un d'entre eux, un knarr, un navire de guerre de 16 mètres de long, a Ă©tĂ© dĂ©couvert Ă Memphis (Missouri) près du confluent des rivières Wolf et du Mississippi. La datation au carbone 14 donne une fourchette entre 990 et 1050. L'AmĂ©rique a Ă©tĂ© dĂ©couverte par les Vikings fin du Xe, dĂ©but du XIe siècle, autrement dit : cinq siècles avant Christophe Colomb (Michel Onfray, DĂ©cadence, 2017 - books.google.fr). Cf. quatrain VI, 97 : "Quand on voudra des Normans faire preuve". |