Crécy X, 82 2237-2238 Cris, pleurs, larmes viendront avec
couteaux, Semblant fuyr donront dernier assaut, L'entour parques planter profonds plateaux, Vifs repoussez et meurtris de prin saut. "plateaux" Dans Henri V (Acte V, Scène 1) Pistol qui vient pour
Ă©gayer toutes les scenes de politique et de guerre. Pistol a le malheur de
vouloir rire aux dépens du capitaine Fluellen : ce capitaine est un Gallois qui
estropie l'anglais, mais qui prend tout au sérieux et surtout l'honneur du pays
de Galles; oflicier de mérite, mais pédant, il n'a pas plutôt reconnu ce que
vaut la vanterie de l'ancien sergent de Falstaff, qu'il le fait repentir de
s'être moqué de lui. Depuis la bataille
de Crécy, où ils étaient campés dans un champ de poireaux, les Gallois
célèbrent le jour de Saint-David en mettant un poireau à leur bonnet.
Pistol trouve fort plaisant de tourner en ridicule cette cocarde : le poireau
est son antipathie. Fluellen l'oblige d'avaler le sien, et comme Pistol fait la
grimace en répétant ses phrases de tragédie, le capitaine gallois lui donne des
coups de bĂ ton, qu'il appelle la sauce au poireau. Cette vengeance galloise est
devenue proverbiale en Angleterre, et Pistol, rongeant son poireau, est le type
de tous ceux qui avalent un affront (Amédée
Pichot, Galerie des personnages de Shakspeare, 1844 - books.google.fr, Speeches
(Lines) for Fluellen in "Henry V" - www.opensourceshakespeare.org). Plateau : BOT. Partie
inférieure d'un bulbe, considérée comme le coeur de la plante, d'où partent les
racines, le bouton floral, le futur bourgeon, les Ă©cailles (d'apr.
Bén.-Vaesk. Jard. 1981). En morphologie végétale, l'exemple d'un bulbe typique
est fourni par l'oignon, qui coupé en long, montre une tige très courte ou
plateau, avec son bourgeon terminal, des feuilles dont il ne reste que les
bases, ou tuniques du bulbe et des racines adventices (Encyclop. univ.t.18
1974, p.279, s.v. bulbe) (www.cnrtl.fr,
Jacques
Barben-Dubourg, Le botaniste françois, Tome 1, 1767 - books.google.fr). Plusieurs plantes ont en terre une masse charnue, connue
sous le nom d'oignons. Cette masse, dans les plantes que l'on nomme plus
particuliérement bulbeuses, est formée de couches, ou robes qui s'enveloppent
les unes les autres : de ce genre sont les Poireaux, les Oignons qu'on emploie
dans les cuisines, les Jacinthes, les Narcisses. Il est bon de remarquer ici
que la substance qui forme le corps de la bulbe, ne doit pas être regardée
comme une vraie racine; elle ressemble plus Ă un bouton qui renferme en petit
les productions qui doivent se développer au printemps. La vraie racine est une
espece de plateau charnu qui supporte l'oignon : c'est cette partie qui donne
naissance aux racines chevelues (La
physique des arbres, Tome 1, 1758 - books.google.fr). Semblant fuyr :
tactique d’Edouard III Les premières hostilités n'aboutirent d'abord qu'à quelques combats insignifiants et à quelques escarmouches de peu d'importance; mais bientôt la guerre devint plus générale et plus significative. Le roi de Navarre, Charles le Mauvais, s'étant révolté contre l'autorité royale, fit un traité d'alliance avec les Anglais et se prépara à porter les armes contre son souverain. Les ennemis étaient débarqués en France, et, après une lutte assez vive, s'étaient emparés de Rouen. Le roi d'Angleterre Édouard III, laissant derrière lui la capitale de la Normandie, dont les ponts étaient coupés et les forts munis de gens d'armes, suivit la rive méridionale de la Seine, et, la remontant, il ravagea sur son passage tous les villages qui la bordaient: Vernon, Verneuil et tout le Vexin furent livrés aux flammes, et le monarque anglais vint asseoir son camp à Poissy, le 14 août 1346. Ce prince se proposait de passer la rivière, mais l'armée française était campée sur la rive opposée, et le pont de cette ville, ainsi que tous les autres ponts qui étaient sur la Seine, avait été rompu par les ordres de Philippe VI. «Mais encores y estoient les ataches et les gistes en la rivière.» (Chron. de FROISSART). Édouard se logea dans les bâtiments du monastère, d'où les religieuses s'étaient enfuies, tandis que le prince de Galles poussait jusqu'au château de Saint-Germain-en-Laye, et que les partis anglais réduisaient en cendres Nanterre, Rueil, Neuilly, Boulogne, Bourg-la-Reine et Saint-Cloud. Il y tint sa cour plénière le jour de la Notre-Dame d'août, et séjourna dans l'abbaye royale cinq jours entiers, dissipant, gâtant et dépensant les vins du roi et ses autres biens. «Et fut à table en draps fourrez de hermine, d’escarlate vermeille, sans manches», à la place du roi Philippe. De là , Édouard harcela Paris, sans oser toutefois l'attaquer. L'effervescence des Français devint extrême, et Philippe, effrayé des cris de détresse de la nation, prit l'oriflamme à Saint-Denis, et se prépara à marcher à l'ennemi. Le monarque anglais ne voulait point combattre, et ne songeait qu'à se retirer vers la Flandre. Voulant donc éviter Philippe, et s'apercevant qu'on voulait l'enfermer, il usa de stratagème et dérouta l'armée royale qui, le croyant sur la route de Tours, abandonna les rives de Poissy. Édouard y revint à la hâte, fit réparer promptement le pont, qui permit à son armée de passer la Seine le 16 août, et, s'étant dégagé, gagna la Flandre à marches forcées, laissant derrière lui Saint-Germain et Poissy en flammes (Octave Eugène Noël, Histoire de la ville de Poissy depuis ses origines jusqu'a nos jours, 1869 - books.google.fr).  Crécy Philippe VI de Valois rassemble des troupes de plus en
plus nombreuses à Saint Denis et s’apprête à livrer bataille. Comme en
Normandie, Édouard III poursuit sa chevauchée tout en évitant le combat
frontal. Mais il lui faut encore franchir la Somme. Édouard III s’installe Ă
Airaines afin de repérer et de tester les passages possibles. À la différence
des villes normandes, les villes de la Somme sont puissamment fortifiées et bien
défendues. Le roi de France, à la tête d’une armée considérable, a rejoint
Amiens et risque de le prendre en tenaille entre le fleuve et la mer. Édouard
III se dirige vers le passage de Blanquetaque, gué non loin de
Noyelles-sur-Mer, entre Abbeville et Saint-Valery-sur-Somme, franchissable aux
heures de basse mer. L’armée anglaise se lève à l’aube du 24 août et franchit
le fleuve. Édouard III désire remonter vers la Canche, il franchit
la Somme après une bataille au gué de Blanquetaque. Il y est accueilli par
Catherine d’Artois, fille de Robert III d’Artois son ancien compagnon. Puis il
se dirige vers Rue, qu’il pille et brûle. Mais il doit bifurquer à l’est,
freinĂ© par la difficultĂ© de traverser les bas-champs de l'Authie inondĂ©s Ă
marée haute, et comprenant l’impossibilité de rejoindre facilement Montreuil
dans cette région particulièrement pourvue en étangs et marais. À l’est, il
contourne la forêt de Crécy, probablement par le sud, sa frange nord étant marécageuse.
Il doit ainsi se rapprocher de l’armĂ©e française, dont il sait qu’elle est Ă
Abbeville, avant de repartir vers le nord. Il ne peut donc plus Ă©viter le
combat et va devoir livrer bataille. Le 25 au soir, il s’installe sur les
hauteurs du plateau de Crécy-en-Ponthieu et envoie ses barons en
reconnaissance. Le 26 au matin, il décide que c'est le bon endroit pour
attendre les troupes françaises (fr.wikipedia.org -
Bataille de Crécy). "parques" Le samedi matin 26 août, Édouard III et le prince de
Galles son fils entendent la messe, se confessent et reçoivent la communion. Par l'ordre du roi anglais, on établit un
grand parc près d'un bois : derrière l'armée; tous les hommes d'armes
mettent pied Ă terre ainsi que les archers, et l'on enferme tous les chevaux et
les chariots dans le dit parc qui n'a qu'une entrée. Édouard III divise son
armée en trois batailles dont deux sont commandées par lui et son fils; il les
passe en revue, enjoignant à chacun sous les peines les plus sévères de rester
à son rang et de ne jamais l'abandonner sans son ordre exprès, quoi qu'il
arrive; puis, après avoir fait bien boire et bien manger tous ses gens, il les
invite Ă se reposer assis par terre, leurs bassinets et leurs arcs devant eux,
afin d'être plus frais et plus dispos en attendant l'attaque des Français (Jean
Froissart, Chroniques, Tome 3 : 1342-1346, 1872 - books.google.fr). "prinsaut" « de
primesaut », loc. adv. : de premier abord, de premier mouvement, sans
délibération, sans réflexion (Marie
Charles Joseph de Pougens, Archeologie francaise, ou vocabulaire de mots anciens
tombes en desuetude, et propres a etre restitues au language moderne, Tome 2,
1825 - books.google.fr). Les auteurs du XVIe et du XVIIe siècle emploient prinsaut
et primsaut. Dans son Dictionnaire de 1798 l'Académie donne prime-saut, mais on
trouve prinsault en 1850. En vieux français on disait également prinsoir et
prinsomme (Reginald
Bowen, La formation du féminin de l'adjectif et du participe passé dans les
dialectes normands, picards et wallons d'après l'Atlas linguistique de la
France, 1937 - books.google.fr). Aucun homme, eût-il assisté à la bataille, ne pourrait
exactement concevoir ce qui s'y passa, notamment en ce qui concerne les Français, tant il y eut de confusion et de
désordre de leur côté. […] A l'approche des Français, les Anglais se lèvent en bon
ordre et se forment en trois batailles ; celle du prince de Galles
s'avance la première, précédée des archers disposés en forme de herce; la
seconde bataille, sous les ordres des comtes de Northampton et d'Arundel, se
tient sur les ailes, prête à appuyer la première, si besoin est; enfin la
bataille du roi d'Angleterre est encore plus en arrière, et Édouard III
lui-mĂŞme prend position sur la motte d'un moulin ? Ă vent d'oĂą l'on domine tous
les alentours. […] A la vue des Anglais
rangés en bataille, Philippe de Valois perd tout son sang-froid, tant est
violente la haine qu'ils lui inspirent; il ne peut se retenir de les combattre,
et dit à ses maréchaux : «Faites avancer nos Génois et commencer la
bataille, au nom de Dieu et de monseigneur Saint-Denis !» (Jean
Froissart, Chroniques, Tome 3 : 1342-1346, 1872 - books.google.fr). "couteaux" Edouard avait donné l'ordre de ne faire aucun quartier
aux seigneurs. Il menait Ă la suite de ses troupes des aventuriers de Galles et
de Cornouailles qu'on appelait ribauds ou pillards. Ces ribauds, armés de
grands couteaux, s'ouvraient un passage entre les gendarmes et les archers «qui
leur faisoient voie», et se jetant sur les seigneurs ennemis blessés ou jetés
par terre, les tuaient sans pitié, quels qu'ils fussent. Nul comte, baron ni
chevalier n'obtenait d'eux d'étre mis à rançon (Antoine-Elisabeth-Cléophas
Dareste de La Chavanne, Histoire de France depuis les origines jusqu'a nos
jours, Tome 2, 1865 - books.google.fr). Et y avoit entre
les Englès Gallois à piet qui ont usaige de poursievir ost , que on appelle
pillars et rubaudaille ; et
portoient par usaige grandes coustilles : sy s'en venoient tout en
mucant tout coiement entre leurs archiés et les gens d'armes (Manuscrit B 6
de Froissart) (Jean
Froissart, Chroniques, Tome 3 : 1342 - 1346, depuis la trĂŞve entre Jeanne de
Monfort et Charles de Blois jusqu'au siège de Calais, 1872 - books.google.fr). Être à couteaux tirés : être brouillés, être ennemis,
ĂŞtre en conflit avec une autre personne. L'expression dans sa forme actuelle
est apparue au XVIIe siècle. Elle fut cependant précédée par d'autres
expressions du même genre comme «en être
aux épées et aux couteaux», que l'on employait un siècle plus tôt dans le sens
d'«être prêt à se battre en duel» à la suite d'un conflit qui dégénérait,
encore « en être aux couteaux tirés ». Il est vrai que beaucoup de conflits se
réglaient par un duel, étant donné que les questions d'honneur étaient
extrĂŞmement importantes Ă cette Ă©poque (Philippe
Gaillard, Histoire des expressions populaires françaises, 2016 -
books.google.fr). "Cris,
pleurs, larmes" Après Crécy, Edouard III s'attaque à Calais qu'il assiège
et prend. Aussitôt que ses bannières eurent disparu, ou vit flotter
sur les murs du château l'étendard d'Angleterre aux armes écartelées de lis et
de léopards. Le gouverneur fit signe qu'il désirait parlementer, et Walter de
Mauny se présenta de la part d'Édouard : «Vous nous assiégez depuis un an,
cria Jean de Vienne; nous nous sommes loyalement acquittés de notre devoir;
mais ayant perdu l'espoir d'ĂŞtre a secourus, nous sommes prĂŞts Ă nous rendre,
la vie et la libertĂ© sauves. - Non leur fit rĂ©pondre Édouard ; je les veux Ă
discrétion ; je suis résolu à en tirer une vengeance exemplaire». Sur les
sollicitations de ses chevaliers : «La plus grande gráce, dit-il, que ceux
de Calais pourront trouver ou avoir en moi, c'est qu'il parte de la ville six
des plus notables bourgeois, en purs leurs chefs et tous déchaux, - les hars au
col, les clefs de la ville et du châtel en leurs mains, et de ceux je ferai «
ma volonté, et le demeurant je prendrai à merci.» Les habitants s'assemblèrent
sur la place du marché. «Quand ils ouïrent ce rapport, ils commencèrent
tous à crier et à pleurer tellement et si amèrement, qu'il n'est si dur cæur au
monde qui n'en eùt eu pitié...» (Froissart) Cf. quatrain VI, 27 - Folie des hommes - 1945-1946. Pomme Froissart, dans un poëme dédié à Wenceslas de Luxembourg,
duc de Brabant, raconte, avec une touchante émotion, la mort de son père, Jean,
roi de Bohême, mort à la bataille de Crécy, en le louant surtout de ses largesses
: ...Aiés mémore, Quant mes largeces
me blamiés, Et pour trop large
me clamiés, Tous li avoirs qui
est en Bruges, Repus en coffres et
en huges, Ne m'euist valu une pomme, Se n'euissent esté
chil homme, Qui m'ont Ă mon
besoing servi : Jamais ne l'arai desservi (Joseph Marie Bruno Constantin Baron Kervyn de Lettenhove, Oeuvres de Froissart, Tome 5 : 1346-1356. Depuis la bataille de Crécy jusqu'à la bataille de Poïtiers. 1868, 1868- books.google.fr). Acrostiche : CS LV CS : Code Sacerdotal (L.
Horst, Etudes sur le Deutéronome, Revue de l'histoire des religions, 1893 -
books.google.fr). LV : Lévitique (encore que cela paraisse récent) (Eric
Denimal, Best of "Les Nuls" : L'ancien testament et Le nouveau
testament Pour les Nuls: 2 titres en 1, 2012 - books.google.fr). Formé progressivement par l'accumulation et la
combinaison d'au moins quatre grandes strates littéraires, le Pentateuque a été
parachevé au retour de l'exil babylonien, après 538 avant notre ère, sous
l'autorité des prêtres : ce qu'on appelle le « cycle sacerdotal » constitue la
dernière strate, s'ins- crivant dans l'ensemble déjà constitué des strates
précédentes, depuis le début de la Genèse jusqu'à la fin des Nombres. Ce cycle
sacerdotal comporte des parties de rĂ©cit, mais surtout des ensembles Ă
caractère législatif qui sont désignés de manière commode sous le nom de «Code
sacerdotal». Or, de ce Code sacerdotal, le Lévitique n'est qu'une partie (Monique
Alexandre, Marguerite Harl, La Bible d'Alexandrie: Le LĂ©vitique, 1988 -
books.google.fr). Il est question de code sacerdotal des HĂ©breux dans une
lettre de Peter van der Kun à Grotius datée du 25 août 1615 au sujet de
l'onction des rois d'Israël (Petrus
Cunaeus, Autoris et doctorum virorum ad eumdem epistolae, quibus accedit oratio
in obitum Bonaventurae Vulcanii, nunc primum ed. cura Petri Burmanni, 1725 -
books.google.fr, François
Laplanche, L'Érudition chrétienne aux XVIe et XVIIe siècles et l'État des
Hébreux, Travaux et documents, Numéros 4 à 6, Groupe de recherches spinozistes,
1992 - books.google.fr). Peter van der Kun, latinisé en Petrus Cunaeus, né en 1586
à Flessingue et mort le 2 décembre 1638 à Leyde, est un philologue et
jurisconsulte néerlandais. Considéré comme l’un des hommes les plus savants de
son temps, il fut apprécié de Scaliger, Heinsius, Grotius, Casaubon, Baudius,
Vulcanius, Drusius avec qui il était lié. Les langues savantes d’Orient et
d’Occident lui étaient toutes également familières. La théologie, la
jurisprudence, la philosophie et la politique exercèrent également son esprit
épris de connaissances. Son ouvrage De Republica Hebraeorum exprime une théorie
républicaine des premières années de la République néerlandaise. La lecture par
Cunaeus de l’État hébreu comme une république fédérale a directement influencé
la formation du gouvernement de la République néerlandaise. La République
hébreue envisagée par Cunaeus était une communauté vertueuse de petits
exploitants agricoles républicains. La fabrication et le commerce conduisant,
selon lui, à toutes sortes de corruption morale, à l’effondrement du
gouvernement républicain vertueux, la vertu étant assimilée à la simplicité
matérielle, de petits exploitants agricoles et une répartition égalitaire des
richesses. Cunaeus conclut son ouvrage sur un appel à la tolérance et la
sympathie envers ses contemporains juifs (fr.wikipedia.org - Petrus Cunaeus) (nonagones.info
- La piste Darmstadtienne - Expiation et Dagobert II). Le serment que l'on prête, s'il obéit encore à une
hiérarchie (main gauche ou main droite, sur les Évangiles ou non), est moins
spectaculaire à l'époque de la guerre de Cent Ans qu'au temps de la féodalité
florissante. On a ainsi renoncé, lors de la cérémonie liant le vassal au
seigneur, au baiser et à la génuflexion devant un autre noble (le roi étant une
exception), c'est-à -dire à l'hommage au sens formel. La foi (le serment juré)
est devenue l'essentiel de la prestation de serment. Cela témoigne d'un
affaiblissement progressif de la force du serment. Encore fondamental au XIVe
siècle, comme l'atteste le cas de Jean le Bon (ne s'est-il pas livré de
lui-même, après sa libération, comme otage en Angleterre pour effacer la honte
d'un de ses fils qui s'Ă©tait enfui), le
serment est de plus en plus battu en brèche, malgré l'interdit biblique du
parjure (par exemple, dans Lévitique, 29 et Matthieu, 5, 33, souvent invoqués).
Si lors de l'apogée de la féodalité, le serment était rare, sa
multiplication aux XIVe et XVe siècles traduits au contraire sa banalisation,
voire sa «neutralisation». Réciproquement, le parjure se banalise aussi (Nicolas
Lemas, La guerre de Cent Ans, 2017 - books.google.fr). Le Fluxo biennali spacio est anonyme ; son auteur
était un juriste qui composa son libelle après 1422 et avant 1429. Ce petit
traité, qui a la forme d’un dialogue entre un chevalier français et un
chevalier anglais, rappelle les traités contre les prétentions des rois
d’Angleterre. [...] L’auteur du Fluxo, de son côté, se situe dans la même ligne
que Jean de Montreuil car lui aussi présente l’hommage d’Amiens comme la preuve
qu’Edouard III avait reconnu Philippe VI comme le véritable roi de France et
qu’il était donc parjure (Nicole Pons, La guerre
de Cent ans vue par quelques polémistes français du XVe siècle In : Guerre et
société en France, en Angleterre et en Bourgogne XIVe-XVe siècle, 1991 -
books.openedition.org). Typologie Le report de 2237 sur la date pivot 1346 donne 455. Autour de la mer du Nord le Bas-Empire avait construit
une série de places fortes pour faire face aux incursions des Saxons. Cette
ligne défensive, c'est le fameux litus
saxonicus dont la Notitia Dignitatum, cet almanach administratif de
l'Empire, dresse la liste complète, de Boulogne à la Zélande. Elle est formée
de véritables bases navales fortifiées (François
de Clermont-Tonnerre, Les Grandes découvertes archéologiques du XXe siècle,
Tome 2, 1975 - books.google.fr). On est tenté de placer l'irruption des Saxons dans le
Boulonnais vers la fin du IVe siècle (ou le début du Ve). On est alors en
pleine décadence romaine, et les Francs ne sont pas encore les maîtres de
l'intérieur. Il est possible, au surplus que les éléments débarqués entre
Boulogne et Calais aient eu la mission de «couvrir» l'établissement d'autres
tribus saxonnes de l'autre côté du détroit. L'invasion de l'Angleterre et celle
de la région du Nord seraient ainsi contemporaines. N'est-ce pas ce qu'a voulu
exprimer la Notitia dignitatum (datée vers 428) lorsqu'elle a parlé d'une «côte
saxonique» en Bretagne et en Belgique seconde ? (Gaston
Deslandes, A propos des noms en -thun du Boulonnais, Proceedings, Volume 3,
1951 - books.google.fr). En 455, à la bataille d'Aylesford, les chefs jutes Hengist et Horsa, chargés de combattre les Pictes par Vortigern, font un traité avec eux et se révoltent contre les Bretons ; un premier affrontement a lieu à Aylesford. Horsa est tué, mais son frère Hengist, victorieux fonde le royaume de Kent, le premier royaume anglo-saxon de l'île britannique (fr.wikipedia.org - Année 455). On peut dire que Hengist et Horsa se parjurent par
rapport Ă Vortigern. |