Extension bourguignonne X, 51 2214-2215 Des lieux plus bas du pays de Lorraine, Seront des basses Allemaignes
unis : Par ceux du siège Picards, Normans, du Maisne Et aux cantons se seront réunis. La basse Lorraine dénommait ce qui est le Brabant actuel Les Pays Bas (qui couvraient les Pays Bas espagnols avant
la séparation des 17 provinces) ont été appelés Germanie inférieure ou Basse
Allemagne "siège" : Etats généraux sous Jean II On parle d'«Assemblée des trois états» puis, au XVIe
siècle, des «États généraux» pour désigner les trois ordres (clergé, noblesse, tiers
état) assemblés sur l'ordre du roi et appelés à représenter, auprès de lui, les
membres du corps du royaume. Dès le XIIe
siècle en effet, les rois prennent l'habitude, au nom des obligations
réciproques du seigneur et du vassal, d'ouvrir la curia
à des prélats et des barons, puis à des bourgeois des villes, pour les
consulter, au cas par cas, et leur demander aide et conseil. Seulement,
jusqu'au début du XIIIe siècle, les bourgeois sont convoqués à part. C'est en
1302 que Philippe le Bel, lors de l'affrontement avec le pape Boniface VIII,
exige la présence à ses côtés de prélats soigneusement triés, de grands nobles
et de quelques représentants des bonnes villes : le roi demande leur appui pour
mieux résister à la papauté. L'idée va faire son chemin que ces assemblées non
seulement correspondent au principe suivant lequel le roi gouverne par très
grand conseil, mais représentent encore un atout pour s'appuyer directement sur
les forces nation naissante afin de contourner le carcan du réseau féodo-vassalique et la puissance des princes. On y recourt
donc pour régler tel ou tel problème particulier ou surmonter les crises : 1308
: affaire des Templiers ; 1314, 1321 : besoin de subsides (durant la guerre de
Cent Ans, on réunit séparément les États généraux de langue d'oïl et ceux langue d'oc) ; 1355-1358 : crise suscitée par
l'invasion anglaise (les États siègent presque sans discontinuer et maîtrisent
le gouvernement) ; 1359 : rejet du traité signé par Jean II, captif des Anglais
; 1369 : rejet du traité de Brétigny ; 1413 : crainte d'une invasion anglaise
(les États sont noyautés par le parti bourguignon et l'université) ; 1420 :
approbation du traité deTroyes ; 1421, 1431, 1439 :
besoin d'impôts etc. La captivité de Jean II devint plus étroite; au début de
1359, Gauthier de Mauny était dépêché par le roi
d'Angleterre, pour recevoir, comme roi de France, l'hommage des seigneurs
français. Et c'est Ă ce moment que, poursuivi par l'idĂ©e fixe de recouvrer Ă
tout prix sa liberté, Jean II renoua personnellement des pourparlers avec son
vainqueur, et signa, à Londres, le 24 mars 1359, un traité dont les termes
humiliants ne se relèvent que quatre-vingts ans plus tard, dans le pacte
honteux de Troyes. Non seulement Jean
abandonnait la Guyenne et la Gascogne, mais encore il cédait l'Angoumois, le
Quercy, le Poitou, le Limousin, le Périgord, les comtés de Bigorre et de Gaure, l'Agenais, le Maine, l'Anjou, la Normandie, le
Ponthieu, la vicomté de Montreuil, Calais, les comtés de Boulogne et de Guines, et renonçait à la suzeraineté sur la Bretagne. Il
donnait 4,000,000 de deniers d'or pour sa rançon, et
restait prisonnier jusqu'à complète exécution du traité. Le projet fut envoyé à Paris et soumis au conseil du régent et aux
États généraux. Le 25 mai 1359, il fut unanimement repoussé. La faiblesse
de Jean II servait le régent comme l'avait fait la maladresse politique
d'Étienne Marcel. Devant l'incapacité du roi, Charles devenait réellement le
véritable chef du royaume; sous le coup de l'indignation, on décida de
reprendre la guerre, on vota des subsides, et on les perçut. La réaction
commençait ; les conseillers du dauphin, écartés en 1350 sur l'ordre d'Étienne
Marcel et des États généraux, revinrent au pouvoir. La force du régent
s'augmentait de la défaillance de son père. Il pouvait compter sur l'appui de
la nation. En même temps, il renouait
des alliances avec le Danemark, avec l'Écosse; il négociait en Hongrie et en
Autriche. Le roi de Navarre, abandonné, était heureux de signer, en août 1359,
un traité qui lui garantissait ses possessions territoriales, et lui assurait
une importante somme d'argent. Le régent pouvait se préparer à résister à une
nouvelle invasion anglaise. Furieux du désaveu des États, Édouard III se
préparait à la guerre. Il adressait un mémoire justificatif au peuple anglais ;
il annonçait son intention de réclamer par les armes la couronne de France, et
de se faire sacrer Ă Reims. En octobre 1359, une triple armĂ©e dĂ©barqua Ă
Calais. Le duc de Lancastre envahissait la Picardie et l'Artois, Édouard III
occupait le Cambrésis, le Vermandois et le Thiérache. Le Prince Noir s'emparait
de Ham, de Saint-Quentin, de Rethel et de
Château-Porcien; et les trois corps se réunissaient pour mettre le siège devant
Reims. Après une énergique résistance, l'armée anglaise dut reculer, le 11
janvier 1360. La campagne n'était pas finie. Le ravage du royaume commençait.
La Champagne méridionale, la Bourgogne furent livrées aux troupes anglaises;
les vallées de l'Yonne, du Serein, de l'Armançon pillées; la désolation s'étendit
sur tout le pays, jusqu'au jour où, pour sauver de la ruine son duché, Philippe
de Rouvre éloigna les Anglais en leur payant 300,000 moutons d'or. Après la
Bourgogne, ce fut la Beauce et le Gâtinais, et enfin, en mars 1360, Édouard
campait à Montlhéry, et s'avançait jusque sous les murs de Paris, à Châtillon,
Ă Issy, a Vanves, et venait offrir la bataille
jusqu'au faubourg Saint-Marcel. Le dauphin refusait toute rencontre.
Désespérant de s'emparer de la ville, Édouard III, voyant son armée décimée,
apprenant la descente des Normands Ă Winchelsea, se
replia sur Chartres. La guerre lassait chaque parti. Tous désiraient y mettre
un terme. Les négociations s'engagèrent ; elles ne durèrent que peu de jours.
Le 7 mai, une trĂŞve Ă©tait conclue; le 10 mai Ă Paris, le 15 Ă Louviers, le
régent et le Prince Noir juraient le traité de Brétigny. Les conditions en
étaient dures; mais on était loin de ce que la faiblesse de Jean II avait signé
à Londres. Les négociateurs français avaient obtenu d'importantes concessions;
on en revenait aux termes du projet de 1358. Édouard III conservait la Guyenne
et la Gascogne, et recevait, en outre, le Poitou, le PĂ©rigord, le Limousin, le
Quercy, Tarbes, les comtés de Bigorre et de Gaure, le
Rouergue, le Ponthieu, Montreuil, Calais et Guines,
qu'il posséderait au même titre que le roi de France; il renonçait à la
couronne, Ă la Touraine, Ă l'Anjou, au Maine, Ă la Normandie, Ă l'hommage de la
Bretagne et de la Flandre. Les deux rois devaient renoncer mutuellement et
solennellement à toute souveraineté et ressort des terres abandonnées et cédées à l'autre partie. Mais
la date, le lieu, la manière dont devaient se faire les renonciations, étaient
réservés pour être discutés à Calais, lors de la signature du traité par les
rois, au moment où Jean II, ayant acquitté 600,000 écus sur le total de
4,000,000 d'écus d'or, montant de sa rançon, serait remis en liberté. Le reste
des 4,000,000 devait être payé en six annuités de
400,000 Ă©cus et garanti par quarante otages, dont quatre bourgeois de Paris et
deux des principales villes du royaume La France & l'Angleterre Ă©toient
sur le point d'en venir Ă une rupture, lorsque Jean II se rendit Ă Londres, pour
terminer les différens qui s'élevoient.
Il y mourut quelques mois après; laissant à Philippe son quatrieme
fils, le duché de Bourgogne, qu'il avoit réuni à la
couronne deux ans auparavant. La suite vous fera voir que cette disposition
prépara un nouvel ennemi à la France. Les états n'ont jamais été plus fréquens, que pendant le regne de
Jean II; il y en eut de gĂ©nĂ©raux ou de provinciaux preĂque
chaque année Réunions
territoriales bourguignones Le 30 janvier 1384, mourut Ă Saint-Omer Louis de Male,
comte de Flandre, de Bourgogne, d'Artois, de Rethel et de Nevers. Alors lui
succéda sa fille unique Marguerite, qui avait épousé le 19 juin 1369 Philippe
le Hardi, duc de Bourgogne, fils du roi de France Jean le Bon. Le 23 décembre
1482, fut conclu à Arras un traité entre Louis XI, roi de France, et son fils
le dauphin Charles, futur Charles VIII, d'une part, le duc Maximilien d'Autriche,
veuf de Marie de Bourgogne, elle-même fille unique de Charles le Téméraire,
Philippe et Marguerite d'Autriche, leurs enfants, d'autre part. En vertu de ce
traité, le roi de France conservait la Picardie et le duché de Bourgogne tandis
que Maximilien et ses enfants se voyaient reconnaître tout le reste du fabuleux
héritage bourguignon. [...] À l'intérieur de la période de presque un
siècle couverte par les règnes des quatre duc de Bourgogne Philippe le Hardi,
Jean sans Peur, Philippe le Bon et Charles Témériare,
la maison de Bourgogne réussit, temporairement ou définitivement, à acquérir
des territoires dotés d'une façade maritime plus ou moins développée : le comté
d'Eu, la Picardie, les comtés de Ponthieu et de Boulogne, le duché de Brabant, les
comtés de Zélande et de Hollande. le duché de
Gueldre "cantons" suisses La victoire que les confédérés remportèrent sur les
Autrichiens, à Morgarten, à l'entrée du canton de Schwitz, les encouragea à renouveler leur ligue à Brunnen,
et à la rendre perpétuelle. Comme elle fut confirmée par serment, elle fit
donner aux confédérés le nom d'Eydgenossen,
c'est-à -dire de liés par serment. La
ligue de Brunnen devint depuis la base du système fédératif des Suisses, qui ne
tarda pas Ă se fortifier par l'accession de plusieurs cantons. La ville de
Lucerne, en secouant le joug des Habsbourgeois, entra dans la ligue en 1352 ;
Zurich y fut reçu en 1351 ; Glaris et Zug en 1355;
Berne en 1353; ce qui forma les huit anciens cantons. La situation
cependant des confédérés ne laissoit pas d'être fort
embarrassante, aussi long-temps que les Autrichiens
conservèrent les vastes domaines qu'ils tenoient au
centre même de la Suisse. La proscription qui fut prononcée par l'empereur
Sigismond et par le concile de Constance, contre Frédéric, duc d'Autriche,
comme adhérent et protecteur de Jean XXIII, fournit enfin aux Suisses une
occasion favorable pour dépouiller la maison d'Autriche de ses possessions. Les
Bernois éclatèrent alors les premiers; ils enlevèrent aux ducs les villes de Zoffingen, d'Arau, de Bruck, avec
les comtés de Habsbourg, de Lenzbourg et la meilleure
partie de l'Argovie. Kybourg Ă©chut aux Zuricois, Sursee aux Lucernois; et les bailliages libres
avec le comté de Baden, les villes de Mellingen et de
Breingarten, furent conquis par les forces réunies
des anciens cantons, qui les ont possédés en commun jusqu'à nos jours |