1999 - 2230
1999 - 2231

 

X, 72

 

2230

 

L'an mil neuf cens nonante neuf sept mois,

Du ciel viendra un grand Roy d'effrayeur:

Resusciter le grand Roy d'Angolmois,

Avant apres Mars regner par bonheur.

 

Chronocratorie de Mars

 

La chronocratorie de Mars, selon Roussat et Ibn Ezra, commence à la fin de celle de Mercure vers 1179 et se termine à celle de la Lune en 1533 (Pierre Brind'Amour, Les premières centuries, ou, Propheties de Nostradamus (édition Macé Bonhomme de 1555), 1996 - books.google.fr).

 

"Angolmois" : Isabelle d'AngoulĂŞme

 

Le roi d'Angoumois pourrait ĂŞtre le fils de Jean sans Terre et d'Isabelle d'AngoulĂŞme Henri III, ou son frère Richard de Cornouailles Ă©lu roi des Romains en 1257 et aspirant Ă  l'empire germanique :

 

NĂ© en 1207, il est roi d'Angleterre, seigneur d'Irlande et duc d'Aquitaine de 1216 Ă  sa mort en 1272 (fr.wikipedia.org - Henri III (roi d'Angleterre)).

 

"Roi d'Angoumois" rappelle le "Roy de Blois" qui pourrait ĂŞtre Louis II d'Anjou roi de Sicile et fils de Marie de Châtillon-Blois (cf. quatrains VIII, 38 et VIII, 52) : le nom de la mère. Sachant que les deux rois accèdent au pouvoir dans leur minoritĂ©, Henri Ă  9 ans en 1216, et Louis Ă  5 ans en 1389, dans le giron de leur mère.

 

1999

 

ALFONSE X, surnommé le Sage & l'Astronome, succeda à son pere Ferdinand III. l'an 1252. Les belles connoissances, qu'il avoit de l'Histoire, de la Philosophie, & des Mathematiques, luy inspirerent la pensée de travailler aux Tables Astronomiques que nous avons de luy, dites Alfonsiennes de son nom. Il les fixa au 1. jour du moins de Juin, qui fut celuy de son avenement à la couronne, aprés 1999. ans, & 230. jours de Nabonassar: après 1575. ans, & 230. jours, depuis Alexandre: après 1562. ans & 8. mois, des années Seleucides des Grecs: après 1289. ans & 5. mois, de l'Ere d'Espagne, la 649. année & 123. jours de l'Egire des Mahometans, qui sont des démonstrations contre les Novateurs en la doctrine des tems. On assûre que ce Prince dépensa jusques à quatre cens mille écus, pour la composition de ces Tables. Alfonse avoit épousé en 1246. Yoland d'Aragon fille aînée de Jacques I. de ce nom Roy d'Aragon. C'etoit une Princesse de grand merite, mais qui ne luy faisoit point d'enfans. Il voulut la repudier, pour épouser Christine de Dannemarc. Le Roy d'Aragon s'en sentant cruellement offensé courut aux armes, & les fit prendre à Marguerite de Bourbon fille d'Archambaud VIII. dit le Grand, Sire de Bourbon, veuve de Thibaud I. Roy de Navarre, mere & tutrice du jeune Thibaud II, de sorte que toutes choses se preparoient à de cruelles dissensions, si la prudence des Prélats des trois Royaumes ne s'y fut opposée, en portant leurs Princes à la paix. Après cela le ciel, qui avoit favorisé Alsonse dans la guerre contre les Maures, sur lesquels il remporta de très-grands avantages, se déclara encore pour luy en ce qu'il souhaitoit avec le plus de passion, qui étoit d'avoir des enfans. Il est vrai qu'il connut par experience que les souhaits des hommes sont le plus souvent déraisonnables, en ce qu'ils desirent les choses qui leur font le plus de la peine. Ce que je dois dire dans la suite justifiera cette verité; mais il est important que je remarque premierement un autre effet du bonheur d'Alfonse. Les Electeurs de l'Empire ne s'étant pas pû accorder pour la création d'un Empereur, les uns nommerent au mois de Janvier de l'an 1257. Richard Duc de Cornouaille frere d'Henry III. Roy d'Angleterre; & les autres élûrent, le 21. du mois de Mars, Alfonse X. Roy de Castille. Il ne sortit point de son Etat, & se contenta d'en porter le titre. Il quitta même tout le droit qu'il y avoit au Pape Gregoire X. Ce fut en 1274. On dit que quelque-tems après il s'en répentit, & qu'il voulut reprendre le titre d'Empereur & les armes de l'Empire. Mais il en fut empêché par l'Archevêque de Seville, qui avoit ordre du Pape de l'excommunier. Alfonse eut d'Yoland d'Aragon Ferdinand & Sanche. Le premier mourut en 1275. laissant de Blanche de France, fille de S. Louis, Alfonse dit de la Cerda, dont je parlerai dans la suite, & Ferdinand. Ces Princes devoient succeder à la couronne comme fils de l'aîné, & Philippe le Hardy leur oncle en fit des poursuites très-pressantes, mais ce fut inutilement. Le Roy de Castille leur préfera son fils Dom Sanche, qui fut surnommé le Brave. Mais ce Prince denaturé dethrona celuy qui luy avoit donné la vie, le contraignit d'avoir recours au Roy de Maroc, & de se servir de ses troupes pour attaquer Cordouë. Ce qui ne luy ayant pas réüssi, il se retira à Seville, maudit ce malheureux parricide, que le Pape Martin IV. excommunia l'an 1282. & il mourut de deplaisir deux ans après, le 21. Avril 1284. en ayant regné 32. Alors il laissa un testament, par lequel il faisoit heritiers Alfonse & Ferdinand de la Cerda, l'un au defaut de l'autre, & s'ils mouroient sans enfans, Philippe Roy de France; mais nonobstant cela, Sanche conserva la couronne. On dit qu'Alfonse lût quatorze fois toute la Bible avec ses Gloses, & que ses grandes occupations ne l'éloignoient point de l'étude & de ses observations Astronomiques. On assure encore qu'il avoit de la pieté, mais une réponse qu'on luy attribuë ne le témoigne pas beaucoup. Il consideroit en Astrologue les merveilles de la création du monde, & il osa dire que si Dieu luy eût fait l'honneur de l'y appeller, il luy auroit donné de bons conseils. Roderic, Mariana, Turquet, Genebrard, Sponde, Bzovius, &c. (Le Grand Dictionnaire Historique, ou le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, Tome 1, 1694 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Alphonse X).

 

Les Tables alphonsines sont composées entre 1252 et 1272, œuvre astronomique qui tente de concilier la théorie ptoléméenne de la précession des équinoxes et la théorie arabe de l'accès et du recès (Georges Minois, L'Eglise et la science: Histoire d'un malentendu. De saint Augustin à Galilée, 2014 - books.google.fr).

 

1999 de l'ère de Nabonassar (-747) donne 1252 comme 649 de l'Hégire donne 1252.

 

Nabonassar (version grécisée de Nabû-na?ir, «Nabû (est) le protecteur») était un roi de Babylone de 747 à 734 av. J.-C., année de sa mort. Lorsque Nabonassar prend le pouvoir en 747 av. J.-C., la Babylonie est en plein chaos. Il fait appel à l'Assyrien Teglath-Phalasar III pour l'aider à améliorer la situation dans son royaume, et à vaincre les Chaldéens et les Araméens. Ce dernier accepte et en profite pour établir un contrôle étroit sur Babylone, qui devient un protectorat de l'Assyrie. Nabonassar meurt après quatorze ans de règne. L’astronome égyptien Ptolémée fixa l’origine de son calendrier au début du règne de Nabonassar le 26 février 747 av. J.-C., jugeant que les premières observations fiables du ciel ne remontent qu'à cette époque (fr.wikipedia.org - Nabonassar).

 

Commençons par revenir sur la construction de la forme impĂ©riale du pouvoir politique, qui dominera pour longtemps l'histoire humaine : elle trouve son origine dans le nord de la MĂ©sopotamie, c'est-Ă -dire en Assyrie, sous le règne de Tiglath-Phalazar III (745-727 avant l'ère commune). En effet, ce dernier inaugure un nouveau mode d'organisation politico-militaire : une conquĂŞte permanente de plusieurs États, qu'il s'agit dĂ©sormais d'annexer pleinement, et non plus seulement de vassaliser (ou de soumettre Ă  des razzias ponctuelles). Au maintien des rois locaux ayant prĂŞtĂ© allĂ©geance se substitue ainsi souvent une vĂ©ritable provincialisation, avec occupation militaire des territoires conquis dĂ©sormais couverts par une administration dense et structurĂ©e, sous la houlette d'un gouverneur assyrien Ainsi naĂ®t le premier empire de l'histoire, qui perdurera plus d'un siècle en s'Ă©tendant continuellement jusqu'Ă  couvrir Ă  son apogĂ©e ce que les Assyriens considĂ©raient comme l'ensemble du monde connu, soit un immense territoire aujourd'hui partagĂ© entre l'Irak, l'Iran, la Syrie, l'ArmĂ©nie, la Turquie, Chypre, le Liban, IsraĂ«l, la Palestine, la Jordanie et l'Égypte. DĂ©sormais, un pouvoir unique s'impose de l'extĂ©rieur, par la force, Ă  des peuples divers, aux cultures et religions hĂ©tĂ©rogènes, lĂ  oĂą, auparavant, les sociĂ©tĂ©s palatiales faisaient Ă©merger des pouvoirs locaux du trĂ©fonds de leurs propres croyances (JĂ©zabel Couppey-Soubeyran, Pierre Delandre, Augustin Sersiron, Le pouvoir de la monnaie : Transformons la monnaie pour transformer la sociĂ©tĂ©, 2025 - books.google.fr).

 

Cela renvoie à la prophétie des quatre royaumes assyrien, mède, grec et romain des interprétations du livre biblique de Daniel.

 

Le contemporain Roger Bacon

 

Les calculs des grandes conjonctions planĂ©taires semblaient permettre ainsi que Roger Bacon le croyait fermement, qu'on puisse prĂ©voir le moment de l'avènement de l'AntĂ©christ pour que les gens aient la possibilitĂ© de se prĂ©parer Ă  le combattre. Dans son Ă©tude sur Bacon et les Sarrasins, John North a soulignĂ© que dans la doctrine de Bacon l'affirmation et l'affaiblissement du pouvoir des Sarrasins coĂŻncidaient avec la sixième conjonction. Il a aussi mis en Ă©vidence que Bacon, avant la censure, Ă  peu près en 1252, avait recommandĂ© l'Ă©tude des prophĂ©ties des Sibylles, de Merlin et de Joaquim de Flore pour vaincre l'AntĂ©christ qui allait arriver avec la sixième conjonction : c'Ă©taient des affirmations graves qui lui valurent en 1260 d'ĂŞtre condamnĂ© par les Franciscains au chapitre de Narbonne prĂ©sidĂ© par Bonaventure. Cela n'empĂŞcha pas qu'il eut la protection du pape ClĂ©ment IV qui l'engagea aussi Ă  Ă©crire l'Opus Maius, dans la quatrième partie duquel Bacon reprend l'idĂ©e que l'AntĂ©christ viendra de l'Orient, avec les Tartares et les Sarrasins. Selon Bacon la prĂ©vision de la venue de l'AntĂ©christ n'est pas impossible si on applique la thĂ©orie des grandes conjonctions de Jupiter avec une planète rapide, jointe Ă  celle des triplicitĂ©s et des exaltations des planètes. Bacon, en se fondant sur les doctrines conjonctionnistes des rĂ©volutions mondiales d'Albumasar adopte la croyance, courante Ă  cette Ă©poque, que l'AntĂ©christ allait venir et qu'on pouvait Ă©tablir sa venue d'après les transits de la Lune liĂ©s Ă  la rĂ©alisation des grandes conjonctions des planètes lentes, Saturne, Jupiter et Mars et de leurs triplicitĂ©s6. En particulier, elle se produirait lors de la conjonction favorable Jupiter-Mars-Lune dans des positions particulièrement dĂ©favorables.

 

Cette conjonction nĂ©faste marquerait l'avènement de la sixième secte de l'AntĂ©christ sur laquelle les autre exĂ©gètes mĂ©diĂ©vaux, prudemment, se sont très peu attardĂ©s, en discutant surtout des autres religions en particulier de la naissance du Christ et de Mahomet. La religion chrĂ©tienne serait nĂ©e grâce Ă  la conjonction de Jupiter avec Mercure; avec VĂ©nus pour les Sarrasins; avec Mars pour les Tartares; avec Saturne pour les Juifs; avec le Soleil pour les Égyptiens. On a fait entrer les idolâtres et les paĂŻens dans la secte de Mars. La sixième secte prĂ©figurerait le royaume de l'AntĂ©christ. Si Bacon a soutenu cette doctrine si osĂ©e, tout en l'attĂ©nuant dans son ensemble, en gĂ©nĂ©ral entre le XIIIe et le XIVe siècles les Ă©rudits, les philosophes et les savants qui pensaient pouvoir prĂ©dire la venue de l'AntĂ©christ par le biais de l'astrologie n'Ă©taient pas nombreux (exceptĂ© les cas que je suis en train d'Ă©tudier). En effet, la vision chrĂ©tienne de l'histoire – et surtout de la fin de l'histoire – acceptĂ©e presque par tous, Ă©tait celle d'Augustin qui domina la vision du monde mĂ©diĂ©val. Un historien, Peter Brown, a mis en Ă©vidence que dans la CitĂ© de Dieu il n'y a pas de verbes indiquant le mouvement de l'histoire, qu'on n'y dĂ©cèle aucunement le sens d'une progression vers des fins atteignables par l'histoire. En outre, Augustin refusait la dangereuse notion de millĂ©naire (millennium), en dĂ©clarant qu'il Ă©tait dĂ©jĂ  commencĂ©, et il Ă©touffait toute vision optimiste de l'histoire sĂ©culière en affirmant que le monde Ă©tait entrain de vieillir. Le saeculum Ă©tait destinĂ© Ă  rester inachevĂ© parce qu'aucun dĂ©veloppement humain ne pourrait jamais atteindre l'accomplissement de la totalitĂ© du temps. Pour les tenants d'Augustin le point culminant de l'histoire Ă©tait dĂ©jĂ  dĂ©passĂ© lors de la première venue du Christ, et l'intervalle entre le premier et le deuxième avènement n'Ă©tait qu'un temps d'attente, une pĂ©riode oĂą rien de significatif ne se produirait, sauf les pratiques de la purification des âmes. On comprend donc l'aversion pour toute prĂ©diction astrologique qui prĂ©tendrait ĂŞtre une prophĂ©tie, qui prĂ©dirait la fin du monde par l'avènement de l'AntĂ©christ : les condamnations de l'ÉvĂŞque de Paris Étienne Tempier en 1270 et en 1277 en sont d'excellents exemples. Toutefois, les thĂ©ologiens et les savants mĂ©diĂ©vaux qui croyaient dans les possibilitĂ©s rationnelles de connaĂ®tre les Ă©vĂ©nements du monde, comme Bacon et plus tard le cardinal Pierre d'Ailly, firent un effort (on ne sait avec quel succès) pour concilier l'astrologie et la religion en sĂ©parant la première de la divination magique et de la nĂ©cromancie, en supprimant dans les cieux tout dĂ©mon, toute intelligence ou tout esprit et en niant que les planètes fussent des divinitĂ©s ou des dĂ©mons qui inspireraient la divination astrale. Ceci aurait Ă©tĂ© un rĂ©sidu du paganisme, qui devait ĂŞtre combattu par tous les moyens (Graziella Federici-Vescovini,Le Moyen Ă‚ge magique: la magie entre religion et science du XIIIe au XIVe siècle, 2011 - books.google.fr).

 

Pour les Tartares, secte de Mars, cf. l'anagramme partiel d'"Angolmois" "mongale" pour Mongol (attesté en 1540) (Aceras de Montsera, Les Prémices de la Troisième Guerre Mondiale: Paris, 2014 - books.google.fr).

 

Alliance avec les Tartares

 

Dans les années 1250, le franciscain Guillaume de Rubrouck (1215-1295) se rendit dans l'empire mongol et laissa un récit qui se démarque de ses prédécesseurs. À cette époque, les Tartares ne représentaient plus une menace aussi pesante sur l'Europe. Le risque d'une invasion s'était estompé à la suite du retrait des armées mongoles de l'Europe centrale, et les puissances musulmanes en Terre sainte représentaient désormais le principal adversaire pour la chrétientés. C'est dans ce cadre que des projets d'alliance entre chrétiens et Tartares commencèrent à se construire contre ceux qui représentaient un ennemi commun. Dans ce contexte, la lettre que Guillaume de Rubrouck adressa à Louis IX dans laquelle il raconta son voyage et sa rencontre avec les Tartares souligne moins les aspects négatifs et répulsifs de l'empire mongol, et va même jusqu'à en évoquer certaines qualités. De plus, les sensibilités personnelles de l'auteur le rendirent plus attentif à certains éléments d'ordre ethnographique, notamment sur les questions religieuses et linguistiques. Si l'idée d'un empire tartare monolithique était déjà fragilisée par le récit de Plan Carpin, elle est réellement battue en brèche par Guillaume de Rubrouck, qui en souligna à plusieurs reprises les divisions. Cependant, ce texte circula moins, si bien que les informations qu'il contenait restèrent plus confidentielles. Si Rubrouck marque une certaine inflexion dans la perception des Tartares, c'est surtout à la fin du XIIIe siècle que l'on assiste à un réel changement d'attitude. Peu après le voyage de Rubrouck, Hülegü (1217-1265), l'un des petits-fils de Gengis Khan, prit la tête d'une armée qui fit la conquête de la Perse, de l'Arménie et qui allât menacer l'Égypte. La prise de Bagdad en 1258 fut un temps perçue par les Européens comme un coup décisif porté à l'islam et le signe que l'armée mongole était bel et bien un allié des chrétiens. On commença dès lors à envisager de s'allier avec l'ennemi d'hier dans le but de reprendre Jérusalem et de relancer l'esprit de croisade. Cet espoir fut cependant de courte durée. En 1260, les Mongols subirent aux portes de l'Égypte une lourde défaite qui porta un coup d'arrêt à leur expansion. Dans le même temps, les Croisés ne cessaient de perdre leurs possessions, jusqu'à ce que la chute finale de Saint-Jean d'Acre en 1291 face aux armées mameloukes marque la fin de la Terre sainte franque (Matthieu Chochoy, De Tamerlan à Gengis Khan: Construction et déconstruction de l’idée d’empire tartare en France du XVIe siècle à la fin du XVIIIe siècle, 2021 - books.google.fr).

 

"deffraieur"

 

Le "grand Roy d'effrayeur" orthographiĂ© "deffraieur" par Nostradamus, ne signifiant donc pas "de terreur". Le verbe "dĂ©frayer", qui existe encore dans le français d'aujourd'hui, signifie "payer les dĂ©penses de quelqu'un". Je pense qu'il a ce sens depuis le moyen âge, et je me demande donc si Estienne avait bien choisi le mot français par lequel il traduisait "parochus", car le "parochus" fournissait les biens de première nĂ©cessitĂ© aux (magistrats) voyageurs, mais contre rĂ©munĂ©ration. Ce n'Ă©tait donc pas un "dĂ©frayeur". Il ne faut donc pas trop voir Nostradamus Ă  travers Estienne. Le "grand roi deffrayeur" pourrait ĂŞtre quelqu'un qui paie la rançon d'un autre roi prisonnier. Voici un autre exemple du mot "deffrayeur"" dans Amyot, oĂą il est orthographiĂ© "desfrayeur" : "La lignĂ©e Antiochide emporta le pain, Aristide fut le desfrayeur des jeux, et Archestratus le poete qui fit jouer ses comedies." Arist. 1 Citations de AMYOT (fr.wikipedia.org - Discussion : Nostradamus).

 

En Castille, Alphonse X succéda à son père Ferdinand, et ne crut pas qu'il fût indigne d'un prince de cultiver l'astronomie, dans laquelle il se rendit très célèbre. L'empire d'Allemagne étant devenu vacant par le trépas de Guillaume, comte de Hollande [1255], qui périt dans une embuscade que lui dressèrent les Frisons, fut déféré [1256] par une partie des électeurs à Richard, duc de Cornouaille, frère de Henri III, roi d'Angleterre; et par une autre, à Alphonse X, roi de Castille. Ce dernier ne daigna pas se transporter en Allemagne, et ne s'y fit reconnoître que par son argent. Pour Richard, il se rendit en diligence à Francfort, et prit possession de sa dignité. Peu après, ayant épuisé ses finances par des libéralités excessives, il tomba dans le mépris de ceux mêmes qui l'avoient élevé, et fut contraint au bout de deux ans de retourner en Angleterre (Jacques Bénigne Bossuet, Histoire universelle, Oeuvres complètes de Bossuet, Tome 4, 1836 - books.google.fr).

 

Richard d'Angleterre dit Richard de Cornouailles, né le 5 janvier 1209 à Winchester et mort le 2 avril 1272 à Berkhamsted, est un prince de la maison Plantagenêt, fils de Jean sans Terre, roi d'Angleterre, et d'Isabelle d'Angoulême. Nommé comte de Cornouailles par son frère le roi Henri III en 1225, il était un des propriétaires fonciers les plus riches de l'Angleterre. Le prince a apporté son soutien au règne de son frère pendant la seconde guerre des Barons.

 

Nommé comte de Cornouailles depuis 1225, il fut élu roi des Romains en 1257, mais le titre lui fut contesté par Alphonse X de Castille et il ne fut jamais sacré empereur (fr.wikipedia.org - Richard de Cornouailles).

 

"effrayeur"

 

"effroyable" apparaît au XVe-XVIes. «qui remplit d'effroi, de terreur» dans Traité d'alchimie ds Roman de la rose, éd. Méon, t. 4, p. 210 (www.cnrtl.fr).

 

Originellement, la frayeur c'est l'émotion provoquée par un bruit, un vacarme, un fracas (voir aussi, dans le même sens, frémir et frémissement). La parenté avec effroi (ou «effrayer») semble évidente mais ne résulte en fait que d'une confusion, d'ailleurs presque immédiate; car ces deux termes, procédant du mot «frida» (francique, cf. l'allemand «friede»), signalaient initialement une rupture de la paix, les «frais» étant l'amende que l'on payait pour retrouver la paix en «défrayant» celui qui avait eu pouvoir de la troubler (Francis Jeanson, Lignes de départ, 1963 - books.google.fr).

 

"frayeur" : du latin classique fragorem acc. de fragor «bruit éclatant, fracas, vacarme» dont le résultat phonétique normal était en ancien français frëor «vacarme» (ca 1165 B. de Ste-Maure, Troie, 8325 ds T.-L.); la forme mod. et le sens de frayeur s'expliquent par un rapprochement avec effrayer (www.cnrtl.fr).

 

Alphonse X fit traduire un document alchimique arabe sous le nom de Clavis sapientae (Paulette Duval, La pensée alchimique et le conte du Graal, Champion, 1979, pp. 92, 273, 274, 280).

 

Le roi de la peur, Rex pavoris est tiré de Job 18,14 dans le discours de Bildad sur les impies. La Bible de Jérusalem le met en relation avec les dieux Nergal ou Pluton. Nergal a pour planète attitrée Mars.

 

L'espoir d'être secouru par les Mérinites, qui venaient d'établir leur puissance dans le Maroc sur les ruines de celle des Almohades, détermina Alhamar, roi de Grenade, et Hudiel, roi de Murcie, à oublier leurs anciennes divisions, et à s'allier pour s'affranchir ensemble de la dépendance du roi de Castille. Alphonse, de son côté, faisait ses préparatifs pour entrer en campagne contre eux. Le pape Alexandre IV accorda l'indulgence attribuée aux croisés à tous les guerriers qui prendraient part à l'expédition contre les infidèles d'Andalousie. Ceux-ci engagèrent les premiers les hostilités. Xèrez, Arcos, Béjar, Médina Sidonia et San-Lucar tombèrent en leur pouvoir. Avant de passer en Andalousie en 1263, Alphonse X fonda Ciudad-Real, pour servir de boulevard à ses Etats contre les courses des musulmans. Son arrivée sur le théâtre de la guerre remplit de terreur les deux rois infidèles. Un secours vivement sollicité leur arriva du Maroc; mais, loin dé leur être utile, il apporta le désordre dans les rangs de leurs troupes Xèrez et plusieurs. autres places furent reconquises par les chrétiens. En 1264, Alphonse retourna à Séville. et à la nouvelle qu'une nombreuse armée musulmane allait venir d'Afrique, pour tenter de rétablir l'empire de l'islamisme en Espagne, il invita le roi d'Aragon à unir ses armes aux siennes, pour leur commune défense. La reine de Castille, qui était fille de Jacques Ier, écrivit à son père pour le supplier, au nom de la religion menacée, de répondre à l'appel fait à sa valeur. Mais il y avait alors désaccord entre le roi d'Aragon et les grands de ses Etats; et les cortès qu'il assembla à Barcelone et à Saragosse lui refusèrent les subsides qu'il leur demandait pour combattre les infidèles. A la tête de l'opposition figuraient les propres fils du roi. Il ne fallut rien moins que l'intervention de plusieurs sages évêques pour rétablir la concorde. H fut alors possible à Jacques Ier de marcher contre les musulmans de Murcie, tandis qu'Alphonse X battait ceux de Grenade. L'armée annoncée n'arriva point d'Afrique, et Alhamar fut réduit avec Hudiel à offrir de se soumettre. Les rois de Castille et d'Aragon eurent une entrevue à Alcaraz, pour s'entendre sur leurs opérations ultérieures. Jacques alla de là mettre le siége devant Murcie, en 1266; et quoique cette ville, délicieusement située dans une contrée qui est un paradis terrestre, fût très-bien fortifiée, il ne tarda pas à s'en rendre maître, au nom du roi de Castille. Alphonse X obligea, de son côté, Alhamar à abandonner Hudiel, et à payer à la Castille le tribut qui lui avait été autrefois imposé. Il prit ensuite possession de Mureie. Hudiel vint se jeter à ses pieds, et obtint le pardon qu'il demandait, avec la permission de vivre en simple particulier des revenus qui lui furent assignés. Le titre de roi de Murcie, tributaire et vassal de la Castille, fut donné à un frère d'Aben-Hud.

 

Alphonse X avait plus d'aptitude pour les lettres et pour les sciences, que d'habileté dans l'art de gouverner: pendant qu'il contemplait le ciel et les étoiles, il perdait son royaume, dit Mariana. Son règne fut continuellement agité par la turbulence des grands de ses Etats, qu'il ne savait pas maintenir dans le devoir. L'insubordination prit des proportions telles, qu'un grand nombre de seigneurs passèrent, en 1272, sous les drapeaux du roi de Grenade, qui avait encore repris les armes contre le roi de Castille. Alphonse X, qui nourrissait toujours le désir d'aller se faire reconnaître empereur en Allemagne, quoique Rodolphe de Habsbourg eût été élu après la mort de Richard de Cornouailles, cherchait les moyens d'apaiser l'orage qui grondait en Andalousie, lorsqu'Alhamar mourut en 1273. Mohammed II, fils du premier roi de Grenade, monta sur le trône élevé par son père. Alphonse envoya la reine sa femme à Cordoue, pour négocier la paix avec le nouveau roi musulman. L'intervention de la reine ménagea une trêve aux gouverneurs de Malaga et de Guadix, qui s'étaient révoltés contre leur souverain, le roi de Grenade. La plupart des grands qui s'étaient enrôlés sous le drapeau de l'islamisme vinrent aussi à résipiscense. Le roi alla à Séville recevoir leur soumision et celle de Mohammed II. Un légat du saint-siége arriva alors en Espagne, et offrit au roi, de la part de Grégoire X, le dixième des revenus ecclésiastiques, pour subvenir aux frais de la guerre contre les infidèles, à la condition que ce prince renoncerait à ses prétentions à l'empire. Alphonse répondit qu'il se conformerait aux intentions du pape; et il eut, l'année suivante, 1274, une entrevue à Beaucaire avec le souverain pontife, qui l'engagea affectueusement à ne plus songer à l'empire. Plusieurs réclamations que le roi adressa ensuite au pape n'ayant point été accueillies, il revint fort mécontent de son voyage en France, et continua à prendre le titre d'empereur et à porter les insignes impériaux (Dictionnaire des croisades, Encyclopédie théologique, Tome 18, 1852 - books.google.fr).

 

"Resusciter" : Henri III dĂ©clarĂ© mort

 

Ce ne serait pas le "roy d'effrayeur" qui ressuscite l'"Angolmois", on aurait une proposition infinitive avec "roy d'Angolmois" comme sujet.

 

Il faut encore voir une imitation du latin dans l'emploi de la proposition infinitive. Inconnue au vieux français, excepté dans les textes qui traduisent le latin, elle ne se montre que vers le quatorzième siècle dans la littérature proprement dite. Au quinzième siècle, Comines en fait déjà un usage marqué; au seizième, elle est entièrement entrée dans la langue écrite. Je la soutiendray estre telle (Marot, II, 334). Ce vous sera trop plus d'honneur et gloire Qu'avoir chascun quelque grosse victoire (Marot, II, 304). Ils demandoient les cloches leur estre rendues (Rabelais, I, 18). Disant misère estre compagne de procés (id., I, 20). Cuides-tu ces outrages estre recelez es esprits éternels ? (id., I, 36.) Qui endurent ceste. humanité estre exercée (id., I, 37). C'est chose accordée entre les sçavants le naturel faire plus sans la doctrine que... (Du Bellay, Illustr., II, 3). Se disent tant prendre de peine (disent qu'ils prennent, etc.) (Des Périers, Malcontens). Hérodote dit avoir esté remarqué... que (Mont., I, 35). Aristote dit appartenir aux beaux le droit de commander (Mont., III, 12). Et pour estre les occupations domestiques moins importantes, elles n'en sont pas moins importunes (Mont., I, 38). Ceux dont on descœuvre Avant la mort mourir les vers, l'amour et l'œuvre (Jodelle, II, 101). (Arsène Darmesteter, Le seizième siècle en France : Tableau de la littérature. Tableau de la langue, 1889 - books.google.fr).

 

Comme Alphonse X, Henri III devait faire face au mécontentement des grands de son royaume.

 

C'est Louis IX qui finança le roi d'Angleterre dans sa lutte contre les barons à la tête desquels Simon V de Montfort, comte de Leicester, fils du croisé homonyme, qui mourra à la bataille d'Evesham en 1265. Louis annule les Provisions d'Oxford en 1264 dans le Dit d'Amiens quand le roi d'Angleterre et les barons révoltés font appel à son arbitrage (Michel Gavrilovitch, Etude sur le traité de Paris de 1259, Bibliothèque de l'Ecole pratique des hautes études: Section des sciences historiques et philologiques, 1899 - books.google.fr, Sophie Brouquet, Capétiennes - Les reines de France au Moyen Âge (Xe-XIVe siècle), 2020 - books.google.fr).

 

Instituées en 1258 par un groupe de barons dirigés par Simon V de Montfort, les Provisions d'Oxford forcèrent le roi Henri III à accepter une nouvelle forme de gouvernement dans lequel le pouvoir était placé entre les mains d'un conseil de quinze membres devant superviser les rendez-vous ministériels, l'administration locale et la garde des châteaux royaux. Le Parlement, qui se réunissait trois fois par an, devait surveiller les activités de ce conseil. On peut avancer que ce document est d'une importance égale ou supérieure à la Grande Charte de 1215. Pour la première fois, la Couronne anglaise était forcée de reconnaître les droits et les pouvoirs du Parlement. Une confirmation écrite de l'accord fut envoyée aux sheriffs de tous les comtés d'Angleterre. Elle était rédigée en latin, en français et, ce qui est significatif, en anglais. L'utilisation de l'anglais était un symbole de l’anglicisation du gouvernement anglais et un antidote à la «gallicisation» caractéristique des décennies précédentes. Les Provisions d'Oxford furent remplacées l'année suivante par les Provisions de Westminster. Ces Provisions furent abolies par Henry III en 1262, avec une sanction du pape Urbain IV, ce qui marqua le début de la seconde guerre des Barons (1263-1267), gagnée par le roi. En 1266, le texte fut annulé définitivement par le Dictum de Kenilworth. En 1267, le statut de Marlborough rétablit la prérogative royale, mais réaffirme les clauses juridiques des dispositions de Westminster (fr.wikipedia.org - Provisions d'Oxford).

 

In person the king henry III was "well cast and strong," without any peculiarity of appearance except a nearly complete ptosis of one eye.

 

Historians mention three illnesses of this king, but the details are vague. Florence of Worcester, or rather the monks who continued his history, tell us that, in 1262, Henry went over to France, where he and nearly all his household fell sick. Many of his great officers died, and the rest narrowly escaped death. As he crossed over to France on July 19, and returned in health on the eve of St. Thomas the Apostle, the period is limited to about five months. I am unable to find any details respecting the nature of this illness, but it probably was some kind of fever or epidemic disorder (G. Chaplin Child, Observations on the medical history of the early kings of England, The Medical Times and Gazette, 1857 - books.google.fr).

 

Henry died on 16 November 1272. Yet in the annals of Tewkesbury abbey, under the date 23 March 1263, we find the entry 'Obiit Henricus rex Anglie, filius regis Johannis' followed by a rhyming obituary penned in different coloured inks (David A. Carpenter, The Reign of Henry III, 1996 - books.google.fr).

 

Les patrons de l'abbaye de Tewkesbury étaient les Clare. Gilbert de Clare, comte de Gloucester, se déclare contre le roi en 1263 (David Carpenter, Henry III: Reform, Rebellion, Civil War, Settlement, 1258-1272, 2023 - books.google.fr).

 

Acrostiche : LDRA, iLDRA, iLDiRA, iLDeRA

 

Ce sont des anthroponymes catalans, en Espagne (Jordi Bolòs i Masclans, Repertori D’Antropònims Catalans : (RAC), Volum 1, 1994 - books.google.fr).

 

Que l'on retrouve sur des monnaies antiques (Antonio Delgado, Nuevo método de classificación de las medallas autónomas de España, Tome 3, 1876 - books.google.fr).

 

PĂ©tronille, fille de Ramire d’Aragon, Ă©pouse le comte BĂ©renguer IV de Barcelone. Leur Fils, Alphonse II d’Aragon et donc, Alphonse 1er de Catalogne, devient le premier comte-roi. En 1162 il proclame le Principat de Catalunya, uni par des lois, des parlements (corts) et organisĂ© en vigueries. Barcelona, Girona, Lleida, Manresa, Vic, Tarragona, Perpignan et Tortosa sont ses principales villes. Les comtes rois ont encore pour vassaux des seigneurs occitans : les comtes de Toulouse, de BĂ©arn, du Comminges. Lorsque l’hĂ©rĂ©sie cathare donne prĂ©texte aux frustres seigneurs du nord pour envahir le riche Languedoc, Pierre II d’Aragon (et III de Catalogne) vole Ă  leur secours. C’est le dĂ©sastre de la bataille de Muret (1213), parachevĂ© par le TraitĂ© de Corbeil (1258) qui fixe les frontières du Fenouillèdes. DĂ©sormais, l’histoire se jouera au sud, c'est la fin des ambitions ultramontaines (capcatalogne.com).

 

Jacques Ier d'Aragon dit le Conquérant, né le 2 février 1208 à Montpellier et mort le 27 juillet 1276 à Alzira, non loin de Valence, fut un chroniqueur et roi d'Aragon, roi de Majorque de 1229 à 1276, roi de Valence de 1239 à 1276 et comte de Ribagorce, de Barcelone, d'Urgell, de Gérone, d'Osona, de Besalú, de Pallars Jussà, seigneur de Montpellier et baron d'Aumelas de 1213 à 1276, comte de Roussillon et de Cerdagne de 1241 à 1276 (fr.wikipedia.org - Jacques Ier (roi d'Aragon)).

 

En 1254, nous voyons le roi obligé d'obtenir l'autorisation des villes du royaume pour pouvoir frapper 11.000 marcs d'argent en deniers et 4.000 marcs en oboles pour faire face à la guerre qu'Alphonse X de Castille faisait à l'Aragon. Une nouvelle fois, le 12 août 1259, Jacques Ier reconnut à Lerida que le peuple d'Aragon et les villes qui employaient la monnaie de Jaca venaient de l'autoriser à frapper 12.000 marcs d'argent en deniers et 3.000 marcs d'argent en oboles de cette monnaie pour l'aider dans la croisade qu'il préparait vers la Terre Sainte. Il promit de ne pas dépasser cette quantité dans sa frappe; de terminer celle-ci en un an et demi; et de frapper une monnaie égale en tout point à celle qui avait alors cours, le tout sous la surveillance de gardes désignés par ces villes. Il déclara que cette frappe ne constituait aucune dérogation à ses promesses de 1236, qu'il confirmait à perpétuité, et il s'obligea à en obtenir la confirmation du Saint-Siège, ainsi qu'il l'avait promis en 1236 mais avait omis de le faire par oubli et pour ses nombreuses occupations. De fait, le pape Urbain IV approuva (Viterbe, 11 avril 1262), en en recopiant le texte, les promesses de Jacques Ier, tant celles du 15 octobre 1236 que celles du 12 août 1259. Il y a donc eu en Aragon au XIIIe siècle trois étapes successives dans le pouvoir monétaire des rois. Pourvus au début de la plénitude du pouvoir régalien, ils ont d'abord perdu le droit de muer la monnaie, puis celui de la frapper à volonté. Il en avait été de même dans les autres Etats de la confédération aragonaise, que traversa, à partir de 1236, un mouvement général de réglementation monétaire.

 

Cette restriction du pouvoir monétaire royal alla si loin, qu'elle entrava longtemps, au XIVe siècle, l'intention des rois d'Aragon de frapper des pièces d'or. Le retour du Roussillon à la couronne par l'extinction de la dynastie des rois de Majorque (1344) permit enfin à Pierre IV de créer à Perpignan, en 1346, un hôtel des monnaies où il put frapper des florins d'or. Son serment de couronnement, valable dans toutes les autres terres de la couronne d'Aragon, ne le liait pas dans ce comté, où les prérogatives monétaires du souverain étaient restées plus étendues (A. Grunzweig, Les incidences internationales des mutations monétaires de Philippe le Bel, Le Moyen âge, 1953 - books.google.fr).

 

Pour obtenir l'agrément des papes, les souverains se conformaient, au moins formellement, à leurs desiderata.

 

A la fin de la Reconquista, les pressions du Saint-Siège se font plus fréquentes sur les souverains espagnols pour qu'ils modulent leur politique juive, dans l'esprit des règlements de Latran IV. Mais pas plus Ferdinand III (1217-1252) et Alphonse X le Sage (1252-1284) de Castille que Jacques Ier (1213-1274) d'Aragon ne satisfont entièrement les requêtes de l'Eglise. Certes, vers la fin de son règne, Alphonse X le Sage qui aimait se présenter comme le roi des trois religions a bel et bien promulgué un nouveau statut légal des Juifs qui tient compte des décisions du IVe concile du Latran. Mais ses différentes clauses mettront longtemps avant d'être appliquées à l'ensemble des Juifs (et des musulmans) castillans. Prêtant foi aux rumeurs de meurtre à des fins rituelles, on y trouve esquissées déjà la plupart des mesures qui changeront du tout au tout la vie des espagnols, aux XIVe et XVe siècles, depuis le port de la rouelle jusqu'à l'interdiction d'exercer des fonctions d'autorité sur les chrétiens, de construire de nouvelles synagogues, d'empêcher la conversion de leurs coreligionnaires au christianisme ou d'avoir des relations sexuelles avec des chrétiens. Le Juif (ou le musulman) qui couche avec une vierge ou une veuve chrétienne doit être lapidé et sa partenaire payer l'équivalent de la moitié de ses biens. Si c'est une femme mariée, les deux coupables doivent être mis à mort; si la femme est une prostituée, ils sont fouettés et traînés ensemble à travers la ville. En revanche, il n'est pas interdit à un chrétien d'avoir des relations sexuelles avec une Juive ou une Maure. Un changement de ton analogue est perceptible dans la Couronne d'Aragon où Jacques Ier le Conquérant (1208-1276) oblige Juifs et musulmans, à la suite du concile de Lerida en 1243, à répondre aux convocations des prélats et à assister aux sermons des moines dominicains et franciscains qui «souhaitent leur annoncer la Parole de Dieu». C'est lui aussi qui, désireux de renflouer le commerce extérieur de son royaume, invite «les Juifs et les Juives» de Sijilmassa au sud du Maroc, très actifs dans le commerce transsaharien, à venir s'installer à Majorque et en Catalogne. (Michel Abitbol, Histoire des juifs : De la genèse à nos jours, 2013 - books.google.fr).

 

En 1253, ce n'Ă©tait pas le roi d'Angleterre qui semblait devoir ĂŞtre le plus redoutĂ© par la France, car il avait Ă  vaincre maintes difficultĂ©s en Gascogne. La guerre civile qui rĂ©gnait en Flandre Ă©tait au contraire beaucoup plus dangereuse pour la France. [...] Charles d'Anjou, frère de saint Louis, avait embrassĂ© la cause de Marguerite, comtesse de Flandre. Il faisait donc Ă©chec au parti soutenu par les Allemands, et la guerre menaçait de mettre aux prises l'Allemagne et la France. L'alliance que Henri III avait conclue avec Alphonse X, roi de Castille, Ă©tait non moins alarmante pour le roi de France. Elle Ă©tait conclue contre le roi de Navarre et en vue d'une prĂ©tendue expĂ©dition en Afrique, mais en fait elle Ă©tait dirigĂ©e contre tous ceux qui n'avaient point les sympathies des puissances signataires du traitĂ©, c'est-Ă -dire indirectement contre le roi de France. Le fait Ă©tait manifeste et les contemporains, quelque peu clairvoyants, ne s'y trompèrent pas. L'auteur d'une sirvente, composĂ© Ă  cette Ă©poque, raillait Henri III et Alphonse X de leur inaction. Il leur persuadait d'envahir sans plus tarder le royaume de France. L'occasion n'Ă©tait-elle pas favorable, puisque Louis IX Ă©tait en Terre Sainte ?

 

La double élection à la couronne d'Allemagne avait aussi une conséquence très naturelle: elle rendit les relations entre Alphonse X et Henri III de plus en plus tendues et difficiles.

 

Ce désir de Henri III et de ses barons s'était précisément rencontré avec celui de saint Louis, qui avait tant de fois fait le vœu de faire la justice et d'assurer la paix à son peuple; il était donc, lui aussi, tout prêt à conclure un traité avec Henri III.

 

S'inspirant de ce principe, désireux de faire régner en tout le royaume l'ordre et la tranquillité, saint Louis venait quelques jours à peine avant la conclusion du traité avec Henri III, de signer à Corbeil un traité de paix avec le roi d'Aragon (11 mai 1258). C'était le même besoin d'assurer la paix qui avait poussé le roi à conclure cet accord, accord avantageux du reste pour la France: car, sans faire aucun sacrifice, saint Louis avait pu soustraire le midi de la France à l'influence aragonaise, qui constituait au sud une perpétuelle menace et pouvait fortifier l'ancien esprit d'opposition au gouvernement central.

 

La France prétendait avoir la suzeraineté sur le Roussillon et sur le comté de Barcelone, qui avaient fait partie de l'empire de Charlemagne, et où l'on compta dans les actes publics, jusqu'au règne de Philippe-Auguste, les années du règne des rois de France. Le roi d'Aragon prétendait avoir la suzeraineté sur une grande partie des provinces du Languedoc, entre autres sur le comté de Toulouse. Par le traité de Corbeil les deux rois renoncèrent mutuellement à leurs prétentions.

 

Après la paix de Corbeil, la paix avec le roi d'Angleterre ne tarda pas longtemps à être conclue; Henri III lui-même ne croyait pas que le traité de paix serait fait aussi vite, et qu'on pût arriver si facilement à une entente cordiale (Mihailo Gavrilovic, Étude sur le traité de Paris de 1259 entre Louis IX, roi de France, & Henri III, roi d'Angleterre, 1899 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 2230 sur les dates 1252 et 1263 donne 273 et 296.

 

TETRICUS (Publius Pivesus ou Pesuvius), l'un des trente tyrans de la Gaule. Il était gouverneur de l'Aquitaine, quand en 267 (ou 268), il fut proclame empereur à Bordeaux, et régna sur l'Espagne et sur la Gaule, jusqu'en 273 (ou 274), où il fut battu par Aurélien à Châlons-sur-Marne. Après avoir figuré au triomphe d'Aurélien avec son fils qu'il avait associé à l'empire, il finit par être nommé gouverneur de la Lucanie, et son fils reçut diverses dignités (Ludovic Lalanne, Dictionnaire historique de la France, Volumes 1 à 2, 1877 - books.google.fr).

 

En septembre 296, l'île de Bretagne est reconquise par les flottes du César Constance Chlore et de Julius Asclepiodotus. Après la défaite de l'usurpateur Allectus à Calleva Atrebatum la province est de nouveau incorporée à l'Empire romain (fr.wikipedia.org - Année 296).

 

In Denton (Kent), at Denne-Hill is the termination of Barham Downs; and the appearance of numerous barrows, and the remains of an ancient camp, will afford to the virtuoso a rich harvest of antiquities; urns, bones, umbos of shields, fibula, and coins of Gallienus Carausius, Allectus, Constantine, &c. King John was encamped on Barham-Downs, in the Barons' wars; and Simon de Montfort, the potent and turbulent Earl of Leicester, in the time of Henry III. In modern days these downs have also been the scene of less destructive conflicts; large bodies of troops having been frequently exercised, reviewed, and encamped here; and an immense concourse of spectators is usually assembled upon such occasions, as well as at the season when the races are annually held (L. Fussell, A Journey Round the Coast of Kent, 1818 - books.google.fr).

 

Autrement

 

Si Nostradamus fait allusion à l'éclipse du 11 août 1999, le décalage de 231 années s'explique difficilement.

 

La première approximation satisfaisante du cycle luni-solaire, celui où un nombre entier de cycles de douze lunaisons coïncide avec un nombre entier d'années solaires, est une période de douze cycles de Méton valant 19.12 = 228 années solaires ou 235.12 lunaisons, c'est-à-dire 228 + 7 = 235 années lunaires. Cette période se subdivise en 7 cycles de 33 années lunaires complétés par un reste de 4 années lunaires (Albert de Surgy, Le prêtre-roi des Evhé du Sud-Togo, Chefs et Rois sacrés, 1990 - span.revues.org).

 

On ne trouve pas de référence à Isaac Abravanel chez les exégètes de Nostradamus. Mais les quatrains peuvent prendre un accent de cet auteur juif selon son comput des temps messianiques qui tient compte de 231 années particulières. On retrouve l'esprit de la chronolgie biblique de la Lettre à Henry.

 

Il s'Ă©coula ainsi 22 annĂ©es de la vente [de Joseph] jusqu'Ă  ce que [la famille de Jacob] descende en Égypte. Et en Égypte ils restèrent 210 ans. Ce qui fait que c'est pendant une longue pĂ©riode de 232 annĂ©es qu'IsraĂ«l resta privĂ© de Tora authentique - [ces annĂ©es Ă©tant prises] sur les deux millĂ©naires de Tora. Et c'est pour cette raison qu'Élie a laissĂ© entendre qu'il a Ă©tĂ© prĂ©levĂ© sur ces deux derniers millĂ©naires qui ont pour vocation d'ĂŞtre messianiques de quoi complĂ©ter la pĂ©riode de 400 ans rĂ©servĂ©e Ă  l'exil nĂ©cessaire auquel notre nation a Ă©tĂ© condamnĂ©e en raison de ses multiples fautes, soit 228 ou 231 annĂ©es, selon les opinions exprimĂ©es dans le traitĂ© Avoda Zara [9b 49]. En effet, le Temple fut dĂ©truit en l'annĂ©e 3828 [de la CrĂ©ation] ; pour arriver Ă  la fin du IVe millĂ©naire, 172 ans devaient encore s'Ă©couler. C'est ainsi que pour parvenir au terme des 400 annĂ©es d'exil, il s'est Ă©coulĂ© du Ve millĂ©naire messianique le nombre d'annĂ©es que j'ai indiquĂ©, ainsi qu'on le verra encore clairement. Or voici: s'il en est ainsi, il s'est Ă©coulĂ© de ces deux derniers millĂ©naires le mĂŞme nombre d'annĂ©es que dans le cas des deux premiers millĂ©naires et des deux millĂ©naires intermĂ©diaires. En effet, de mĂŞme qu'il s'est Ă©coulĂ© des deux premiers millĂ©naires, jusqu'Ă  Enosh, 235 annĂ©es qui ne furent point [des annĂ©es] de chaos, et de mĂŞme qu'[il s'est Ă©coulĂ©] des deux millĂ©naires intermĂ©diaires, de la vente de Joseph jusqu'au don de la Loi sur le SinaĂŻ, 232 annĂ©es qui ne furent pas [des annĂ©es] de Tora, ainsi il s'est Ă©coulĂ© des deux derniers millĂ©naires 228 ou 231 annĂ©es qui n'ont pas Ă©tĂ© [des annĂ©es] messianiques (Isaac Abravanel: la mĂ©moire et l'espĂ©rance, prĂ©sentĂ© par Jean-Christophe Attias, 1992 - books.google.fr).

 

Après correction d'un rouleau trouvé à Rome, Isaac Abravanel corrige la date de la fin du monde, 4291 (591), en 5291 soit 1591 de l'ère commune. Pour lui, le Messie surgira en 5319, soit 1559 de l'ère commune, ayant 12 ans en 1503 (Isaiah Tishby, Acute apocalyptic messianism, Essential Papers on Messianic Movements and Personalities in Jewish History, 1992 - books.google.fr).

 

On trouve au quatrain I, 48, datĂ© de 1592 : "Lors accomplir & mine (termine) ma prophĂ©tie" et au quatrain I, 4, datĂ© de 1560 : "Par l'univers sera faict un Monarque" mais la suite "qu'en paix et vie ne sera longuement" correspond plus Ă  François II, roi de France en 1559 et mort Ă  16 ans en 1560, qu'Ă  un messie de 68 ans.

 

Le "Roi d'Angolmois" peut faire référence au grand-père de François II, François Ier né à Angoulême, qui est peut-être l'"antéchrist trois" du quatrain VIII, 77, du fait du massacre des Vaudois provençaux (III,99 “Mésopotamie” est le “pays entre deux fleuves” comme Lyon où les Vaudois ont trouvé leur fondation), ce qui le désignerait aussi comme “roi d’effrayeur”.

 

François Ier fut allié des Ottomans musulmans. Il fit donc massacrer 3000 Vaudois en 1545, 3000 comme le nombre de victimes du World Trade Center en 2001. Deux ans après 1999, “décalage” de quelques années comme pour l’incendie de Londres (quatrain II,51 daté 1668, pour 1666). Alphonse X et Henri III ont vu leur pouvoir contesté et l'hégémonie cacatholique du roi de France ainsi que celle des Etats-Unis sur le monde l'ont été respectivement par les Vaudois et Al Qaïda.

 

Le courant politique et fondamentaliste de l'islam prĂ´nant la primautĂ© du religieux basĂ© sur l'obĂ©issance Ă  la charia est celui issu des Frères musulmans. Depuis 1955, après leur Ă©chec dans l'Égypte nassĂ©rienne, ces derniers ont ouvert des centres en Europe. Le djihad, pour parvenir Ă  ses fins, considère que le monde est divisĂ© en deux parties. D'un cĂ´tĂ©, le monde de l'islam : «Dâr al-Islam» (maison de l'islam), de l'autre, «Dâr al-Harb» (la maison de la guerre), Ă  conquĂ©rir, par les armes. Voire une troisième notion : la maison de la conciliation, de l'entente, comme Soliman le Magnifique avait qualifiĂ© la France après la dĂ©faite de Pavie quand, prisonnier de Charles Quint, François Ier avait sollicitĂ© une alliance avec lui en 1529. C'est la maison d'alliance, qui jusqu'Ă  aujourd'hui devrait maintenir l'Ă©tat de paix entre la France et le monde musulman, puisqu'elle n'a jamais Ă©tĂ© abrogĂ©e et que sa validitĂ© court toujours. Après le 11 septembre 2001, «l'audace» dĂ©mentielle du terrorisme islamiste, atteignant la citadelle amĂ©ricaine en son cĹ“ur, a plusieurs consĂ©quences graves. D'abord, cette violence sans limite est favorisĂ©e par la mondialisation dont elle emprunte les moyens de communications, la mobilitĂ© humaine, l'essor des technologies de pointes. On a dit : «Ben Laden, c'est Internet plus la Charia.» La prise de conscience tardive de l'Occident europĂ©en et anglosaxon de la dangerositĂ© du terrorisme dit islamiste ne fait que suivre les avertissements des nombreux pays et d'intellectuels musulmans qui ont, avec les femmes d'AlgĂ©rie, d'Afghanistan ou d'Arabie payĂ© un large tribut aux violences souvent barbares des islamistes. En AlgĂ©rie, le terrorisme des annĂ©es noires a fait 200 000 morts dans les annĂ©es 1990. Bien loin de signifier un sommet ou un acte terminal dĂ©sespĂ©rĂ©, la destruction des tours du World Trade Center annonce au contraire un nouveau dĂ©part, une nouvelle ère de la violence islamiste mondialisĂ©e, comme on l'a vue Ă  Bali, chez chez les TchĂ©tchènes, au YĂ©men avec le torpillage du tanker français le Limburg, ou avec le rĂ©cent assassinat d'HervĂ© Gourdel, des journalistes de Charlie hebdo et des 17 morts de janvier 2015, ou encore la tuerie du Bardo Ă  Tunis (Dalil Boubaker, Lettre ouverte aux Français: L'appel du recteur de la MosquĂ©e de Paris, 2015 - books.google.fr).

 

X, 73

 

2230-2031

 

Le temps présent avecques le passé,

Sera jugĂ© par grand Iovialiste :

Le monde tard par luy lassé,

Et desloyal par le clergé juriste.

 

Dans la gnose ismaélienne, on peut trouver une identification de l'Imam avec la planète Jupiter du hiérocosmos. Le dieu Jupiter a pour génitif en latin Jovis, qui a donné l'adjectif français "jovial" (cf. le Mont Jovis de la Lettre, nom latin du Col du Grand Saint Bernard), et le nom du jour de la semaine le jeudi (Lettre à Henry - Jovialistes et Achem).

 

La longue vie de l'univers s'articule en cycles de sept mille ans, vers la fin desquels intervient un jugement des âmes non encore Ă©lues. [...] les six premiers millĂ©naires constituent une pĂ©riode d'Ă©sotĂ©risme. A l'intĂ©rieur de chacun de ces six millĂ©naires se succèdent, en vertu de cycles astrologiques et notamment des conjonctions de Saturne et de Jupiter, des sĂ©ries (en principe huit) de sept imâms, ou heptades, thĂ©oriquement rĂ©parties chacune sur 120 ans en moyenne et passant alternativement de la clandestinitĂ© Ă  la manifestation tous les 240 ans approximativement. [...] De mĂŞme que les envoyĂ©s sont au nombre de sept, il y a dans chacun des six premiers millĂ©naires huit sĂ©ries de sept imams ou «heptades» (usbĂ»'-s, par analogie avec la semaine), constituĂ©es chacune de cinq imamats et deux moitiĂ©s d'imamat, le dernier imam d'une heptade Ă©tant le premier de l'heptade suivante, ou qâ'im, Ă©voquant le Qâ'im de la RĂ©surrection, car il y a un parallĂ©lisme des petits cycles Ă  l'intĂ©rieur des grands (Adam et le QĂ 'im Ă©tant un mĂŞme personnage). Les huit heptades sont divisibles en deux sĂ©ries de quatre heptades qui constituent en 480 ans (ou 476 environ) un cycle complet. Ces quatre heptades se partagent en deux groupes : un groupe renaissance-apogĂ©e de 240 (238) ans, durant lesquels les imams rĂ©gnent avec une grande audience, et un groupe dĂ©cadence-clandestinitĂ©, oĂą le nombre des mĂ©chants se multiplie, les imams devant mĂŞme, durant une pĂ©riode, se cacher. Le passage du groupe dĂ©cadence-clandestinitĂ© au groupe renaissance-apogĂ©e est censĂ© ĂŞtre dĂ©terminĂ© par le prĂ©tendu passage de la conjonction de Saturne et de Jupiter des signes de feu aux signes de terre, ou des signes d'air aux signes d'eau ; l'inverse est lui dĂ©terminĂ© par le prĂ©tendu passage de la conjonction des signes de terre aux signes d'air ou des signes d'eau aux signes de feu. [...]

 

Ainsi que l'a précisé Casanova, se fondant sur la table des conjonctions géocentriques de Saturne et de Jupiter, dressée par van de Sande Bakhuyzen et publiée à la fin du mémoire de Goeje sur les «Carmathes du Bahraïn et les Fatimides», lors de la naissance supposée de Mahomet en 571, la conjonction passait à la triplicité de l'eau; elle a dû passer à celle du feu en 809 et elle passait à celle de la terre en 1047. [...]

 

Cette date de 1047 Ă©tait donc vraisemblablement celle que les Fâtimides prĂ©voyaient approximativement pour le renversement de la dynastie abbasside et peut-ĂŞtre mĂŞme la conquĂŞte de Byzance, ce qui explique leur activitĂ© vers cette date en direction de la MĂ©sopotamie. On peut en dĂ©duire que Mahomet a inaugurĂ© une pĂ©riode d'apogĂ©e (en 571 ; Ă  moins qu'elle n'ait commencĂ© effectivement qu'Ă  l'HĂ©gire?), qu'en 690, une pĂ©riode de dĂ©cadence commençait et que la pĂ©riode de landestinitĂ© devait durer de 809 Ă  928, cette dernière date marquant approximativement le dĂ©but de la pĂ©riode de remontĂ©e aboutissant Ă  la date fatidique de 1047 et Ă  l'apogĂ©e (Yves Marquet).

 

Le 28 août 571, qui répond à la naissance de Mohammed, la conjonction est entrée dans la triplicité aquatique qui comprend Scorpion, Écrevisse et Poissons, et y a évolué dans cet ordre à quatre reprises jusqu'en 789. Le 3 octobre 809, elle est entrée dans la triplicité ignée (Sagittaire, Lion, Bélier). Enfin, le 19 novembre 1047, elle est passée dans la triplicité terrestre (Capricorne, Vierge, Taureau) (Une date astronomique dans les Épîtres des Ikhwân as Safâ, Journal asiatique, 1915 - books.google.fr).

 

Le quatrain X, 73 datĂ© de 2230-2031 se place dans une triplicitĂ© de terre 1047 + 952 = 1999 terminĂ©e en 2237, proche de 2231. 1999 est la fin du pĂ©riode de triplicitĂ© de feu c'est-Ă -dire de dĂ©cadence, et le dĂ©but d'une pĂ©riode de triplicitĂ© de terre, renaissance. 1999 est la date mentionnĂ©e dans le quatrain X, 72, mis en rapport, par la mĂ©thode prĂ©sentĂ©e sur ce site, avec les attentats de New York du 11 septembre 2001, attentats dits "islamistes" (cf. quatrain VI, 97 situĂ© en 1997 donc en triplicitĂ© de feu, oĂą cet Ă©lĂ©ment est bien prĂ©sent : "ciel bruslera" et "Feu approcher"). La proximitĂ© de ces deux quatrains donne une explication au premier en rapport avec un contexte islamique. L'inscription dans le temps des attentats recoupe peut-ĂŞtre la chronologie mystique dĂ©finie par les IsmaĂ©liens avant le Xème siècle. Rappelons la pĂ©riode de 693 ans qui, selon Pierre d'Ailly, suivant Al Kindi, marquerait la durĂ©e de l'existence de l'Islam, et couvre l'espace des 942 quatrains, entre le premier quatrain I, 1 et le dernier X, 100 (il y a un "trou" de 58 quatrain, la Centurie VII se terminant Ă  VII, 42).

 

X, 74

 

2231-2032

 

Au revolu du grand nombre septiesme,

Aparroistra au temps jeux d'Hecatombe,

Non esloigné du grand aage milliesme,

Que les entrez sortiront de leur tombe.

 

"Que les entrez sortiront de leur tombe" : chez les Frères de la PuretĂ©

 

Tout d'abord, il y a au début de chaque période de 7 000 ans comme un rappel cyclique du premier Adam en la personne de chaque Adam particulier. Les législateurs eux aussi, reproduiront mieux que quiconque cet archétype plus parfaitement reproduit encore par le dernier législateur de chaque cycle (Mahomet), et par conséquent par le qâ'im qui inaugure la période de résurrection (Mahomet ressuscité). Mais entre ces grands prophètes, les imâms successeurs (y compris ceux qui succèdent au sceau des législateurs) tendent vers cette perfection, et peut-être même en approchent de très près (comme la lune imite le soleil dans sa plénitude et sa lumière). Je voudrais clore ce chapitre par deux remarques. Si les cinq législateurs étaient chacun sous l'influence d'une planète, Adam était vraisemblablement sous l'influence du soleil et le qâ'im sous l'influence de la lune: on verra que pour ce dernier au moins le kitâb al-Ustûtâs semble le confirmer. D'autre part, si Adam, selon le «mythe de la caverne», ressemblait à ses deux parents (l'Intellect et l'Ame), il est dit aussi que Noé «ressemblait particulièrement» à Adam et qu'Abraham était semblable à ses deux premiers frères. Or, selon les écrits ismaïliens et notamment la Risâla mudhaba du Cadi Nu'-mân, Adam et Noé suivis d'Abraham forment un groupe qui s'oppose à celui que constituent Moïse et Jésus suivis de Mahomet. Puis les Ihwân précisent que Jésus ressemblait tout particulièrement à son premier frère (Adam) et que Mahomet ressemblait tout à fait à Abraham. Or, selon les mêmes auteurs, dans ces deux groupes. Moïse ressemblait à Noé et Jésus à Adam. Quant à Mahomet, il est par rapport à Moïse et Jésus comme Abraham par rapport à Adam et Noé. Les Ihwân précisent que cette ressemblance tient à ce que Mahomet était sous l'influence de Mercure, «frère» de Jupiter (astre d'Abraham). Mais sans doute ce découpage des cycles de 7 000 ans tire-t-il son origine du parcours dans les triplicités de cette conjonction capitale qu'est celle de Saturne et Jupiter (Yves Marquet, La philosophie des Ihwan al-safa', 1973 - books.google.fr).

 

"HĂ©catombe" : les cent chameaux, jeu et sort

 

"hécatombe" signfie "cent boeufs". Poursuivant dans l'optique musulmane, les boeufs se transforment en chameaux.

 

Abd-el-Mettaleb n'avait qu'un seul enfant, et dans sa douleur il fit cette prière : «Seigneur, si vous me donnez dix enfants, je jure de vous en immoler un en actions de grâces.» Dieu l'entendit et le fit père neuf fois encore. Abd-el-Mettaleb, fidèle Ă  sa promesse, remit au sort Ă  dĂ©cider quelle serait la victime; et le sort choisit Abdallah. Mais la tribu s'Ă©levant contre le sacrifice, il fut dĂ©cidĂ© qu'Abdallah serait mis d'un cĂ´tĂ© et dix chameaux de l'autre; que le sort serait de nouveau consultĂ© jusqu'Ă  ce qu'il se prononçât pour l'enfant, et qu'autant de fois qu'il se prononcerait contre lui, dix chameaux seraient ajoutĂ©s aux premiers. Abdallah ne fut rachetĂ© qu'Ă  la onzième Ă©preuve, et cent chameaux furent immolĂ©s Ă  sa place. Quelque temps après, Dieu manifesta qu'il avait accueilli favorablement cet Ă©change, car il fit naĂ®tre d'Abdallah notre seigneur Mohamed ; et depuis, le prix du sang, la dia d'un Arabe, est fixĂ© partout Ă  cent chameaux.» (Anne Raffenel, Nouveau voyage dans le pays des nègres: suivi d'Ă©tudes sur la colonie du SĂ©nĂ©gal, et de documents historiques, gĂ©ographiques et scientifiques, Tome 1, 1856 - books.google.fr).

 

Les QoraĂŻchites avaient mis la tĂŞte de Mahomet Ă  prix pour cent chameaux.

 

Quand le passage prĂ©disant la victoire des Grecs fut rĂ©vĂ©lĂ©, Abou-Bekr (plus tard calife) fit un pari avec Obba ben Schalf, Arabe idolâtre, que la prophĂ©tie serait accomplie dans l'espace de trois ans, et il gagea dix chameaux. Mahomet, avant appris le pari, dit Ă  Abou-Bekr que le mot bed'(quelques) s'appliquait Ă  un nombre quelconque depuis trois jusqu'Ă  dix, et lui conseilla de modilier les termes du pari dans ce sens ; les deux parties fixèrent le temps Ă  neuf ans, et la gageure Ă  cent chameaux. On dit qu'Obba mourut en l'annĂ©e 5 de l'hĂ©gire, et que, la prĂ©diction s'Ă©tant rĂ©alisĂ©e peu de temps après, ses hĂ©ritiers furent forcĂ©s de donner cent chameaux Ă  Abou-Bekr (Le Koran traduit par Albert de Biberstein-Kazimirski, 1865 - books.google.fr).

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