La pacification de Gand X, 83 2238-2239 De batailler ne sera donné signe, Du parc seront contraints de sortir hors : De Gand l'entour sera cogneu l'ensigne, Qui fera mettre de tous les siens à morts. Le quatrain se situerait à la fin du XVIe siècle lors de
la tentative du duc d'Anjou, frère du roi de France Henri III, de se constituer un royaume eaux
Pays Bas (Mario
Reading, The Complete Prophecies of Nostradamus, 2009 - books.google.fr). Gand L'interprétation-ci du quatrain reste dans cette période
et précise certains points. La fin du XVIe et
le début du XVIIe siècle se traduisirent par des bouleversements liés à la
guerre de Quatre-Vingts Ans. Face Ă la menace des troupes espagnoles, des Ă©tats
généraux des Dix-Sept Provinces se tiennent à Gand en 1576. Il en résulte un
acte de pacification qui affirme l'autonomie nationale contre les ministres et
les troupes espagnoles. Don Juan d'Autriche est obligé d'accepter la pacification
de Gand. Cependant, la minorité calviniste, organisée en un parti d'une grande
efficacité, s'empare du pouvoir par la force. En 1577, les calvinistes
s'appuient sur le programme du prince d'Orange qui promet la restauration des
libertés communales. Les vieilles magistratures municipales retrouvèrent leurs
prérogatives, les chartes confisquées réapparurent et les métiers siégèrent
derechef à la Collace (Grand Conseil). Gand est pour un temps une république
calviniste (fr.wikipedia.org -
Gand). Des querelles entre les deux dirigeants de Gand, Jan van
Hembyze et François de la Kethulle, seigneur de Ryhove, conduisirent ce dernier
Ă s'installer Ă Termonde, fin 1583, oĂą il bloqua l'approvisionnement de Gand
venant d'Anvers par l'Escaut. Hembyze refusa de coopérer avec les États
généraux, les États de Brabant, le régime calviniste d'Anvers (qui était avant
tout représenté par Guillaume d'Orange) et le stathouder républicain de
Flandre, Charles III de Croÿ. Isolée, la ville de Gand fut bientôt assiégée,
puis soumise par les troupes espagnoles (fr.wikipedia.org
- République d'Anvers). Les Espagnols, conduits par Alexandre Farnèse, reprirent
la ville, la convertissant définitivement au catholicisme. Les conflits de la
guerre de Quatre-Vingts Ans mirent un terme au rayonnement international de
Gand (fr.wikipedia.org - Gand). Enseigne Dans des lettres de Robert de Melun, marquis de Roubaix,
à Alexandre Farnèse, on apprend que Jean de Hambyze fut arrêté par la
municipalité et mis sous la surveillance d'une enseigne de garde en mars 1584 et
qu'il aurait eu le projet de commettre un massacre pour recouvrer la ville. Il
est exécuté le 4 août (Correspondance
du cardinal de Granvelle, 1584, Volume 11, 1894 - books.google.fr). Mort de Jean
Hembyze, et des siens Balthasar Gerard,
Franc-Comtois, âgé d'environ vingt-six ans, assassina traîtreusement le prince
d'Orange, le 10 juillet 1584, Ă Delft, dans sa demeure, le couvent de
Sainte-Agathe. [...] La ville de Gand prenait, le 27 juillet 1584, un air
sinistre : Liévin Van de Vivere, avocat au conseil de Flandre, et inspecteur
des travaux de la ville, était décapité sur la Veirle-Plaets, parce qu'il
avait, disaient les calvinistes, le 15 mai précédent, assemblé le peuple devant
l'hĂ´tel de ville avec l'intention de se saisir des Ă©chevins et de renouveler le
magistrat. Il avait été si épouvantablement torturé qu'on dut le porter sur
l'échafaud ; on voulut le placer dans un fauteuil pour le décapiter, il
s'y opposa, disant : «Je ne désire pas mourir ainsi ; quand j'aurai fini
ma prière, je ferai de mon mieux pour me mettre à genoux,» C'est ce qu'il fit.
Sa tête fut exposée sur une pique durant deux heures. Le 17, on arrêta Charles
Vanhaute, échevin, parce que, dans le collège, il avait conseillé de faire la
paix. Le 18, furent aussi arrêtés Joos Triest, seigneur de Lovendeghem, Olivier
Van den Eckhaute, Adrien Haetse et quelques autres. Le 20, il y eut une Ă©meute,
les boutiques furent fermées et on mit les chaînes ; vers onze heures, on
arrêta Antoine Heyman, troisième échevin des électeurs et superintendant des
gens de guerre, on l'accusait de vouloir livrer la ville aux Espagnols. Le 23,
Ph. Steelandt, seigneur de Hasselt, Joos Triest, Fr. Vanzevecote et l'avocat
Max. de Vriendt furent torturés, le premier, parce qu'il avait parlé en faveur
de la paix. Le 4 août, Jean Hembyze fut
décapité, après avoir été déclaré coupable d'avoir fait assassiner Martin
Musaert et Jacob Roelandt; d'avoir voulu livrer Termonde au duc de Parme et
d'avoir, aux frais de la ville, fait battre monnaie, portant ses armes et
inscription. Les exaltés de Gand avaient envoyé une députation en Hollande ;
les députés remirent aux Etats généraux, assemblés à Delft, une supplique pour
les engager à secourir la ville. Ces députés étaient : Everwyn, Lachambre
et Larebeke. Ils revinrent le 2 septembre ayant échoué dans leur mission. Le
28, un trompette avait apporté des lettres du duc de Parme pour le magistrat ;
il l'engageait à conclure la paix. Le 29 août Liévin de Gheytère ami de Van
Vivere fut décapité sur la place Sainte Pharaïlde. Charles Vutenhove,
l'apologiste des iconoclastes de 1566, avait succédé comme bourgmestre à Jean
Hembyze. Ces lettres occasionnèrent du tumulte en ville, la majorité des
échevins opinait en faveur de la paix; la minorité, soutenue par les chefs
militaires et les ministres calvinistes, s'y opposait. Mais la grande majorité
des habitants, attristée par la déplorable situation de la ville, commença
ouvertement Ă parler de la paix et murmurait contre ceux qui s'opiniâtraient Ă
soutenir la guerre. Les échevins envoyèrent un trompette à Bruges pour
s'enquérir comment ils avaient fait leurs conditions avec le duc de Parme. Le
conseil de guerre, dans lequel se trouvaient réunis les colonels, les
capitaines et chefs de corps, ayant appris cet événement, se rendirent en masse
chez le magistrat, où des gros mots furent échangés. Un certain Michel de
Deckere, frénétique calviniste, proposa, pour épargner les vivres, de faire
sortir de la ville les femmes et les enfants. Un autre, nommé Van Gotthem,
voulait chasser de la ville tous ceux qui ne communiaient pas d'après la
méthode calviniste. Finalement, le premier échevin demanda aux hommes de guerre
s'ils avaient trouvé un moyen de vivre sans manger ? Ils demeurèrent perplexes.
Alors il leur reprocha leur opiniâtreté : «Vous me menacez de démission, leur
dit-il, mais vous n'avez pas ce pouvoir. Je verrai si la commune tombera avec
moi ou avec vous, qui voulez la faire mourir de faim, car nous devons mourir de
faim ou bien traiter avec le duc de Parme, il n'y a pas d'autre « moyen,
choisissez ou stipulez.» Le lendemain, il y eut réunion à l'hôtel de ville; on
avait invité les doyens des bourgeois et ceux des corps et métiers pour leur
faire part de l'intention d'entrer en pourparlers avec le duc de Parme. Les
bourgeois qui avaient toujours conseillé la paix répondirent qu'ils laissaient
la chose à la sagesse du magistrat. Le 3 septembre, Gillis de Baenst, Liévin
Heylinck, deux Ă©chevins, et Jacob Tayaert, pensionnaire des Electeurs, furent
nommés pour aller traiter de la paix avec le duc. Les ministres calvinistes
s'étaient donné beaucoup de mouvement la veille, ils avaient couru chez leurs
partisans pour les inciter Ă s'opposer Ă la paix, mais ce fut inutilement. Le 17 septembre 1584, Gand ouvrit ses portes au prince de
Parme, à des conditions à peu près semblables à celles qui avaient été
accordées aux Brugeois. La plupart des hommes qui avaient pris part aux
troubles rentrèrent dans l'obscurité. Quelques-uns émigrèrent dans les pays
étrangers. Gand vit s'éloigner Ryhove, dont les remords troublèrent, dit-on, la
raison. Il avait été l'instrument d'un parti égoïste qui avait brisé l'unité
des dix-sept provinces et ruiné sa patrie, laquelle, réduite au désespoir,
s'Ă©tait vue dans la nĂ©cessitĂ© de se replacer sous le joug espagnol. Il mourut Ă
Berg-op-Zoom ou dans les environs. Jacques Degryse et Regnier Winkelman
quittèrent Bruges, et ils furent peut-être accompagnés dans l'exil par François
Gomarus, dont le nom devait un jour devenir illustre dans l'histoire des luttes
intestines de l'Ă©glise protestante, comme celui du fondateur de la secte des
gomaristes, qui persécuta depuis Grotius et Barnevelt.» (E.
H. F. de Cavrines, Esquisses historiques des Troubles des Pays-Bas au 16e
siecle, Tome 2, 1865 - books.google.fr, Philippe
Augustin Chrétien Baron Kervyn de Volkaersbeke, Documents historiques inédits
concernant les troubles des Pays-Bas, 1577-1584, Tome 2 1850 - books.google.fr). "parc" Près de Louvain
vers le midi on voit l'abbaye de Parc, de l'ordre de Prémontré; elle fut
fondée par Godefroid le Barbu duc de Brabant lequel convertit l'an 1129 son
parc, oĂą il nourissoit pour son plaisir des bĂŞtes sauvages, en un monastere qui
en rétient encore le nom. [...] Ambroise
Loots, successeur de Charles vander Linden, qui vivoit dans les tems les plus
difficiles Ă cause des voleurs & des soldats qui pilloient par tout, fut
contraint de se rétirer à Louvain avec ses religieux. C'est à ces instances que le St. Siége accorda en 1582 la canonisation
de St. Norbert. François de Vlierden
fut élû abbé par le général des Prémontrés en 1584, qui après avoir été comme
en exil à Louvain pendant 8. années ramena sa
communauté au Parc; & depuis ce tems-là l'abaye est fort embellie, de
sorte qu'à présent elle est une des plus belles des Pays-bas (Description
historique, chronologique et géographique du duché de Brabant, 1791 -
books.google.fr). Guillaume Damase van den Linden (Lindanus, 1525-1588),
fit ses études de théologie à Louvain. Un des plus célèbres controversistes de
son temps, il devint Ă©vĂŞque de Ruremonde, puis de Gand (Jean
Orcibal, De Baius à Jansénius : le «Comma Pianum». In: Revue des Sciences
Religieuses, tome 36, fascicule 2, 1962 - www.persee.fr). Ambitieux et fougueux, il se met désormais tout entier au
service de l'Espagne. A Cologne ne propose-t-il pas Ă Terranova d'aider Ă faire
disparaître le prince d'Orange ! La soumission des deux abbés qui passaient
pour les chefs ecclésiastiques des rebelles produisit une vive impression dans
le pays. Aux derniers mois de 1579 et aux débuts de 1580 se
multiplient les réconciliations de prélats. Pour les prémontrés signalons ceux
de Parc, Ninove, Furnes, Grimbergen, Tongerloo,
Heylissem, Jette, Bonne-Espérance et Saint-Feuillien. Trois autres moururent
avant d'avoir signé leur soumission : à savoir les prélats de Saint-Michel, le
25 septembre 1584, de Tronchiennes, le 6 mai 1584, et d'Averbode, le 28 avril de
la même année. Les deux premiers semblaient (Édouard
De Moreau, Histoire de l'église en Belgique, Tome 5, 1940 - books.google.fr). Le célèbre théologien de Louvain, Michel Baïus, fut l'un
des premiers Ă intervenir contre une extension abusive de l'Ă©dit de Gand. Le 10
décembre 1577, comme nous l'avons vu, les États Généraux avaient publié une
seconde fois l'Union de Bruxelles, en l'accompagnant d'une «déclaration» qui
était comme une garantie mutuelle de liberté religieuse. Quelques mois plus tard,
un édit du 22 avril 1578 enjoignait aux ecclésiastiques et aux séculiers de
prêter serment non seulement à la Pacificatîon de Gand mais à cette
«déclaration» ultérieure. Le clergé se trouva très divisé sur la licéité d'un
tel serment. Beaucoup consentirent Ă le prĂŞter, mais il y eut des oppositions
très fortes, celle des jésuites notamment, comme aussi celle des théologiens de
Louvain. Baïus, qui partageait le sentiment de ses collègues, écrivit à Ambroise Loots, abbé du Parc, l'un des
signataires du serment, pour lui exprimer sa réprobation. Il ne condamnait
pas en principe la paix de Gand. Beaucoup d'hommes «pieux et érudits» l'avaient
approuvée, «par crainte que le prince d'Orange ne s'emparât d'une grande partie
de nos provinces privées de moyens de résistance, et n'y ruinât ensuite la
religion catholique», comme il l'avait fait en Hollande et en Zélande.
Malheureusement, ajoutait-il, nous avons été joués par le prince et ses
partisans, selon une tactique devenue courante chez les hérétiques. [...] Si
Baïus condamne le serment, ce n'est pas néanmoins en raison des mécomptes qu'a
valu aux catholiques la dite pacification, c'est à cause de la «déclaration»
qui l'accompagne et prétend l'interpréter. [...] S'il admet une tolérance
limitée et provisoire, il condamne tout ce qui ressemblerait à une garantie
générale en faveur de la liberté de religion (Joseph
Lecler, Histoire de la tolérance au siècle de la Réforme, Tome 2, 1955 -
books.google.fr). Acrostiche : DDDQ, Dat, Dicat Dedicatque D. D. D.
Q. (in Inscriptions) stands for dat, dicat; dedicatque, i.e. he gives, fets apart , and dedicates (Nathan
Bailey, The New Universal Etymological English Dictionary, 1776 -
books.google.fr). Jodocus Hondius,
né le 14 octobre 1563 à Waken et mort le 12 février 1612 (à 48 ans), aussi
appelé Josse de Hond ou parfois Jodocus Hondius l'Ancien pour le distinguer de
son fils, est un artiste flamand, graveur et cartographe. Il est connu pour
ses cartes du Nouveau monde, et de l'Europe et pour avoir rétabli l'intérêt des
travaux de Gerardus Mercator, ainsi que pour ses portraits de Francis Drake. Il
a contribué à l'établissement d'Amsterdam comme centre de la cartographie en
Europe au XVIIe siècle. Hondius a grandi Ă
Gand. Dans ses premières années, il s'établit comme graveur, concepteur
d'instruments et de globes. En 1584, il se rend Ă Londres pour Ă©chapper aux
difficultés religieuses qui ont lieu alors en Flandres. Marié avec Colette
van den Keere, il a deux fils, Jodocus Hondius II (1593 - ca. 1633) et Hendrik
Hondius II (1597 - 1651). En 1593, il se déplace à Amsterdam, où il publie en
1594 son Theatrum artis scribendi.Entre 1605 et 1610, il est employé par John
Speed pour graver les illustrations de l'ouvrage de Speed Le Théâtre de
l'Empire Britannique. Hendrik Hondius naquit à Amsterdam, fils du célèbre
cartographe Jodocus Hondius qui avait créé une affaire de fabrication de cartes
dans la ville. Il est également le frère de Jodocus Hondius le Jeune
(1593-1629, graveur et Ă©diteur) et le neveu de Jacomina Hondius (1558-1628,
graveur hollandais). Hendrik obtint les plaques originales de la Carte du monde
Mercator de 1569 et en publia une version en 1606. Après la mort de son père en
1612, Hendrik cogéra l'affaire familiale avec son beau-père. En 1621, il ouvrit
sa propre compagnie dans la même ville. La première fois que son nom est
mentionné dans un atlas fut en 1623 quand il publia la 5e édition de l'atlas
Mercator-Hondius. Il collabora sur plusieurs projets avec son frère Jodocus II
et sa mère, qui est la fille de Pieter van den Keere. Après 1628, Hendrik
s'associa avec le cartographe Johannes Janssonius pour perpétuer l'affaire
familiale. Il mourut le 16 août 1651 à Amsterdam (fr.wikipedia.org -
Hendrik Hondius II). Sur un globe terreste de 1618, dĂ» Ă Josse Hondius on
trouve la dédicace "Clarissimis
Consultissimique Nauticae Belgicaeque Federatarum Inferioris Germaniae Regionum
Praefectis D. D. Jodocus Hondius.”
(To the most illustrious and
most prudent prefects and seamen of Belgium and of the region of lower Germany,
Jodocus Hondius gives and dedicates
(this globe)). Son fils Henri
passe au DDDQ dans un golbe céleste : “Illustrissimis
Nobilissimis Amplissimis Clarissimisque D. D. Dominis Ordinibus Provinciarum
Foederis Belgici Dominis suis Clementissimis in assiduae gratitudinis memoriam dat, dicat dedicatque Illustriss.
Amplit. Vest. devotus Henricus Hondius.” (To the Most Illustrious, Most
Noble, Most Exalted, Most Renowned Lords of the United Provinces of Belgium,
his Most Clement Masters, as a memorial of constant gratitude, gives and
dedicates to Your Illustrious Highnesses (this globe). Henricus Hondius) (Edward
Luther Stevenson, Terrestrial and Celestial Globes, Tome II (1921), 2020 -
books.google.fr). Très rares sont les échantillons de globes terrestres
contemporains des grandes découvertes maritimes qui ont jeté un si grand éclat
sur la fin du XVe siècle et sur les premières années du siècle suivant. En
descendant mĂŞme jusque vers le milieu de ce dernier, le compte est bientĂ´t fait
des monuments de cette espèce dont l'existence est aujourd'hui connue. Le plus récent, qui s'est trouvé dans la
succession du chanoine L'Ecuy, ancien abbé général de Prémontré, est l'œuvre
d’un Français de Rouen, qui s'aventurait à y tracer, au moyen d'un bras de
mer conjectural, cette nouveauté hardie, d'un grand divorce probable entre les
rivages extrêmes de l'Asie orientale et les terres récemment découvertes au nom
de François Ier dans l'Amérique du Nord. Dans un cartouche gravé sur le globe même, est inscrit ce
titre : «Nova et integra universi orbis descriptio. Rothomagi.» Il est de
cuivre jaune, gravé en creux, et sa grosseur est mesurée par un rayon de 127
millimètres. Sur ce bras de mer se trouve la légende suivante : «Hoc loco
seculi sumus recentiores hanc partem verius a continenti separantes»; et sur la
côte occidentale d'Amérique, qui prend la direction du sud-sud-ouest au
nord-nord-est, on lit : «Hec littora nondum sunt cognita.» Deux autres, de quelques années plus arriérés, et qui offrent
dans leurs délinéations la ressemblance mutuelle la plus intime, laissent
encore confondus l'empire du grand Khan de Cathay et les parages visités par
Verrazzano, en sorte que l'archipel des Antilles semble répondre en même temps
au Zipangu des mers d'Asie : n'en ayons pas de surprise, ce n'est rien
autre chose que le rêve de Colomb lui-même, ce rêve dont nous perpétuons le
souvenir dans le nom d'Indes occidentales conservé aux terres que l'immortel
découvreur prenait pour les Indes d'Asie. De ces deux globes, l'un, en cuivre
doré, ayant appartenu aux frères De Bure, se voit aujourd'hui au Département
géographique de la Bibliothèque impériale (Ce globe porte dans un cartouche,
comme celui de l'abbé L'Ecuy, le titre : Nova et integra universi orbis descriptio);
l'autre, en vermeil émaillé et ciselé, provenant de l'église de
Notre-Dame-de-Sion, est conserve maintenant dans la Bibliothèque publique de
Nancy. Le précieux globe de Nancy, d'environ 80 millimètres de rayon, est porté
sur une statuette d'Atlas, s'ouvre horizontalement par le milieu, est doré
aussi à l'intérieur, et faisait l'office de ciboire. Il a été sommairement
décrit en 1836 dans les Mémoires de la Société royale de Nancy, par M. Blau,
inspecteur de l'Université, qui a joint à sa notice une projection
stéréographique dessinée par M. Forfillier à la même échelle que l'original. Un quatrième, sans date et sans nom d'auteur comme les
trois précédents, se trouve à Francfort-sur-le-Mein. Il est plus ancien que ceux-là ,
et la figure qu'en a donnée M. Jomard dans sa belle et utile collection des
Monuments de la GĂ©ographie, permet d'en constater l'intime ressemblance avec un
autre plus connu, exécuté à Bamberg en 1520 par le savant Jean Schoner de
Carlstadt, actuellement conservé dans la Bibliothèque de Nüremberg, et dont le
Dr Ghillany a publié une représentation partielle très soignée. Total, autant
que la mémoire ne me fait pas défaut, cinq globes appartenant à la première
moitié du XVIe siècle (Marie
Armand Pascal D'Avezac, Sur un globe terrestre trouvé à Laon, anterieur à la
découverte de l'Amérique, 1861 - books.google.fr). Typologie Le report de 2239 sur la date pivot 1584 donne 929. Dans son grand traité d'astronomie, al-Battani, au début
du Xe siècle, insère des instructions détaillées pour construire un globe
céleste, et y marquer les positions des étoiles, grâce à leurs coordonnées (Francis
Maddison, Observatoires portatifs : les instruments arabes Ă usage pratique,
Histoire des sciences arabes, Tome 1 : Astronomie, théorique et appliquée, 1997
- books.google.fr). Abu Abdallah
Muhammad Ibn Jabir Ibn Sinan Al-Battani Al-Harrani, ou plus simplement
Al-Battani, parfois écrit Al Batani et latinisé sous les noms
d'Albategnius, Albategni voire Albatenius, était un astronome et mathématicien
arabe du Xe siècle parfois désigné comme le «Ptolémée des Arabes» ; ses écrits
ont considérablement influencé l'astronomie européenne. Al-Battani est né probablement avant 858 de notre ère
dans la ville de Battan dans la province d'Harran, près de l'actuelle Sanliurfa
au sud-est de l'Anatolie, comme l'indique son gentilé. Son épithète as-Sabi
suggère que ses ancêtres étaient de religion Sabéen, mais son nom complet
montre qu'il est lui-même musulman. Bon nombre d'orientalistes européens lui
attribuent des origines arabes princières, mais la plupart des biographies
arabes n'en font pas mention. Il a d’abord été éduqué et sans doute formé par
son père Jabir Ibn Sinan Al-Battani qui était un scientifique et artisan
d'instrument astronomique notable de l'époque. Par la suite, il est parti s’installer
à Raqqa où il compléta sa formation, et travailla. Il voyagea aussi à Damas,
Antioche et Bagdad avant de repartir au début du Xe siècle s'installer à Raqqa
mais il meurt non loin de Samarra, sur
le chemin du retour en 929. Son œuvre majeure est le Kitab az-Zij al-Sabi (le «Livre des tables sabéennes»), composé de
57 chapitres. Son Zij a été traduit en latin sous le titre de De Motu Stellarum
(littéralement sur le mouvement des étoiles) par Platon de Tivoli en 1116,
avant d’être imprimĂ©e en 1537 par Melanchthon, annotĂ© par Regiomontanus, puis Ă
nouveau en 1645 à Bologne. Le manuscrit original de Platon est conservé à la
bibliothèque du Vatican. La bibliothèque de l'Escorial possède un manuscrit de
chronologie astronomique d'al-Battani. Une traduction espagnole a aussi Ă©tait
réalisée au XIIIe siècle. Al-Battani a énormément influencé le développement de
l’astronomie en général et notamment les travaux de Tycho Brahe, Kepler,
Galilée et Copernic, qui, Copernic dans son ouvrage Revolutionibus orbium
coelestium, rédigé en 1543, se réfère à Al-Battani le citant sous le nom latin
de "Machometi Aracenfis" (fr.wikipedia.org - Al-Battani). Astronomie et Prémontrés Henri Bate est né
à Malioes en 1246. Il étudia à Paris, où il fut probablement l'élève
d'Albert le Grand ; il obtint la maîtrise ès arts avant 1274, celle en
théologie avant 1301. En 1292, il accompagna à Orvieto son protecteur, Guy de
Hainaut, dont il avait été le précepteur. D'après
Sanderus, en 1309, il se retira à Tongerloo, chez les Prémontrés, où il
pourrait avoir vécu auprès de l'abbé Godefroid de Hérentaels, dit «de Roest». En
1310, il est encore en vie car il signale en addenda dans le Speculum une
éclipse de soleil qui eut lieu en cette année. On ne possède aucune précision
sur la date de sa mort. Traducteur d'Ĺ“uvres et d'Albumazar et d'Abraham ibn
Ezra avec l'aide du juif Hagin, il fut l'auteur de traités astronomiques et
astrologiques, ainsi que d'une encyclopédie philosophique, à caractère
néoplatonicien (Speculum divinorum et quorumdam naturalium), écrite entre 1301
et 1305, dont certains chapitres intéressent la biologie (livres VIII à X) (Ernest
Wickersheimer, Dictionnaire biographique des médecins en France au Moyen âge,
Tome 2, 1979 - books.google.fr). C. A. NALLINO relève que H. Bate a utilisé fort judicieusement dans son Astrolabe les
observations de l'astronome arabe Al-Battani (G.
Wallerand, Henri Bate de Malines: speculum divinorum et quorundam maturalium :
étude critique et texte inédit, 1931 - books.google.fr, fr.wikipedia.org -
Abbaye de Tongerlo). C'est à partir du XVIIe siècle que les Prémontrés eux-mêmes se signalent dans ce domaine : Gaspar Mohr (1575 - 1625), chanoine de Schussenried (Haute Souabe, Bade-Wurtemberg, Allemagne) et Jean Zahn (1641 - 1707), prévôt des Norbertines d'Unterzell (Zell am Main, Bavière) (Bernard Ardura, Prémontrés: histoire et spiritualité, 1995 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Abbaye de Schussenried). |