La Ligue de Cognac X, 27 2197 Par le cinquiesme & un grand Hercules Viendront le temple ouvrir de main bellique,
Un Clement, Jules & Ascans recules, Lespe, Clef, aigle n'eurent onc si grand
picque. Portes ouvertes André de la Vigne, dans le titre même de ses Croniques et gestes de François Ier,
indique qu'elles ont été commancées au temps de son advènement à la Couronne
qui fut l'an de grace Nostre Seigneur Mil v c xiiii (1515, n. st.), le lundi
premier jour du moys, premier jour de la sepmayne et premier jour de l'an en
bonne estrayne." Cette insistance est significative et va au-delĂ de la
plaisanterie sur les belles étrennes. Car le prologue des Croniques et gestes recense toutes les raisons de considérer
François de Valois comme «préélu» de Dieu. Dans cette optique, la date de
l'avènement ne pouvait que signifier l'ouverture d'une ère profondément
nouvelle pour le royaume, oĂą, sous la conduite d'un roi choisi par Dieu, se
réaliseraient les grands desseins de la Providence. C'est bien ce qu'exprime
Jean Thenaud, cinq ans plus tard, alors que la France jouit encore de la
«Grande Paix» de 1516 1520. Cherchant à démontrer à Louise de Savoie que le
royaume n'a rien à craindre de la grande conjonction planétaire prévue pour
1524, il souligne pour finir que «la Providence lui a donné un monarque ou
[au] premier jour de Janus, pour d'iceluy fermer le temple, qui estoit le
premier de l'an, du mois, de la sepmaine, aussy c'estoit le premier du nom»
(Anne-Marie
Lecoq, François Ier imaginaire: symbolique et politique à l'aube de la
Renaissance française 1987 - books.google.fr). Cf. quatrain X, 28 - André de la Vigne - 2197-2198. Les portes du temple de Janus, à Rome dont il serait
question dans ce quatrain, que l'on ouvrait en temps de guerre, le sont en 1526
symboliquement lors de la guerre de la Ligue de Cognac (fr.wikipedia.org - Temple
de Janus). La septième guerre
d'Italie La septième guerre
d'Italie (1527-1529), également appelée guerre de la Ligue de Cognac, vit
s'affronter les territoires sous domination habsbourgeoise - en particulier
l'Espagne et le Saint-Empire romain germanique - et les États coalisés de la
ligue de Cognac, une alliance comprenant la France, le pape Clément VII, la
république de Venise, l'Angleterre, le duché de Milan et Florence. Elle
s'inscrivit dans le contexte plus vaste des grandes guerres d'Italie de la fin
du XVe et du début du XVIe siècle. François Ier avait été contraint de signer l'humiliant
traité de Madrid alors qu'il était en captivité. Ce traité stipulait notamment
qu'il devait restituer le duché de Bourgogne à l'empereur Charles Quint. Une
fois libéré, le roi de France reprend la lutte contre l'empereur. Sa mère,
Louise de Savoie, Ă©tait parvenue Ă constituer une ligue contre l'empereur, la
Ligue de Cognac, qui se concrétise le 22 mai 1526. Charles Quint envoie une armée sous le commandement du
connétable de Bourbon en Italie. Il vient mettre le siège devant Milan qui
capitule le 10 juillet 1526. Alors que l'armée impériale est affaiblie par les
maladies et le manque d'argent pour payer la solde, le duc d'Urbino Francesco
Maria della Rovere, qui commande les armĂ©es de la Ligue, ne peut se rĂ©soudre Ă
attaquer Milan et attend les renforts. De son côté, François Ier était persuadé
que la Ligue constituerait en elle seule une menace pour l'empereur (fr.wikipedia.org
- Septième guerre d'Italie). "Ascans"
: Ascanio Colonna Isolé, sans défense solide et redoutant une invasion de
ses Etats, Clément VII écouta avec plus d'attention les paroles de
l'ambassadeur de Charles Quint don Ugo de Moncada qui, Ă Rome, cherchait
toujours Ă le rallier Ă la cause de son maitre. Pour l'effrayer davantage, le
capitaine espagnol avait laissé agir les Colonna, famille de condottieri à la
solde du plus offrant. En quelques jours, ceux-ci prirent Anagni et
s'approchèrent des portes de la Ville éternelle. Le plan fonctionna. Le 22 août
1526, Clément VII signait un traité d'alliance avec Vespasiano Colonna. Les
Colonna rendraient les places prises depuis le début du conflit, retireraient
leurs troupes dans le royaume de Naples et n'entretiendraient plus de soldats
dans les Etats pontificaux. Evidemment, ils ne prendraient plus les armes
contre le pape. En échange, et là résidait la victoire de l'ambassadeur de
Charles d'Autriche, Clément VII n'engagerait rien contre eux et leur
pardonnerait leurs offenses. En somme, le pontife romain acceptait tacitement de
ne pas soutenir une invasion de Naples par les hommes de la ligue. Charles Quint refusa les propositions de Clément VII en
vue d'une croisade contre les Turcs qui avaient battu et tué le roi de Hongrie
Louis II Ă Mohacs. Il avait pour objectif de rompre la ligue. Il attaqua son
point faible, le pape. Dans la nuit du 20 septembre, l'armée des Colonna envahissait les Etats
pontificaux et se conduisait sur Rome. Le cardinal Pompeo Colonna, compétiteur vaincu à l'élection papale par Jules de Médicis, passé au service de l'empereur
disposait d'une armée de 4000 soldats que conduisait Ascanio Colonna, son frère cadet, nommé vice-roi de Naples par Charles Quint. Ils entrèrent par la porte Saint-Jean-du-Latran. Don Ugo
de Moncada les accompagnait. Clément VII eut le temps de se réfugier au château
fortifié de Saint-Ange avec ses cardinaux. Pourtant, hormis le palais
Ă©piscopal, la ville ne fut pas pillĂ©e. Moncada chercha immĂ©diatement Ă
négocier. Le 21, le pontife, démuni, acceptait une trêve de quatre mois. Cette
trêve concernait non seulement le Saint-Siège et le royaume de Naples, mais
également le duché de Milan, les Florentins, les Génois, les Siennois et tous
les sujets médiats ou immédiats de l'Eglise, puisque le pape s'engageait à retirer au-delà du Pô ses troupes encore dans le
Milanais, Ă licencier sa flotte, mais Ă©galement Andrea Doria qui l'avait
rejoint depuis le printemps avec ses galères. En échange, les Colonna promettaient à nouveau de rentrer sur leurs
domaines et de faire Ă©vacuer leurs hommes des terres de l'Eglise pour les
stationner dans le royaume de Naples (Didier
Le Fur, François Ier, 2018 - books.google.fr, Louis
Schlosser, La vie de Nostradamus, 1985 - books.google.fr). "clef" Une clé pour Clément dans les armoiries de Nicolas
Clément, chanoine de Troyes, clef de voûte de la chapelle Clément dans l'église
saint Etienne (1540) (Catalogue
de carrelages vernissés, incrustés, historiés et faïences du Musée de Troyes
fondé et dirigé par la Société académique de l'Aube, Tome 2, 1892 -
books.google.fr). Une clé pour les clés de Saint Pierre et pour Clément
VII. "aigle" L'aigle impériale
germanique est l'héritière plus ou moins directe de l'aigle impériale romaine
(en héraldique comme en emblématique, le mot aigle est du genre féminin). Nous
savons par plusieurs témoignages qu'elle était l'insigne de Charlemagne et
qu'il l'avait fait placer au sommet de son palais d'Aix-la-Chapelle.
Héraldisée, elle figure déjà au XIIe siècle sur une monnaie de l'empereur
Frédéric Barberousse et sur plusieurs sceaux de villes impériales (Michel
Pastoureau, Traité d'héraldique, 1997 - books.google.fr). "cinquiesme" Certaines éditions on "Carle" au lieu de
"Par le" d'oĂą Charles Quint. La tradition
européenne, représentée notamment par Lemaire de Belges, en connaissait au
moins deux : le «petit Hercule grec» et le «grand Hercule lybien», qui fut le
dixième roi de Gaule. Par la suite, on fit la distinction entre l'Hercule
libyen, représentant Charles Quint, et l'Hercule gaulois, qui n'était autre que
François Ier. Sur le plan mythique, c'est peut-être la connaissance du ciel
(i.e. des choses divines) qui donnait Ă l'Ă©loquence de l'Hercule gaulois le
pouvoir d'enchaîner son auditoires, et c'est pourquoi le héros pouvait
symboliser le Christ (Yves
Cambefort, Un cosson noir né d'une febve blanche, Etudes rabelaisiennes, Volume
40, 1956 - books.google.fr). Diodore compte
trois Hercules: un Egyptien qui voyagea en Afrique, & qui éleva près de
Gadeird ou Gades, les colonnes appellées de son nom ; un Crétois qui institua
les jeux olympiques ; un Thébain qui est celui des Grecs. Cicéron double ce nombre & nomme fix
Hercules : le premier, fils de Jupiter & de Lysidée ; le second,
fils du Nil; le troisieme, un des Dactyles ; le quatrieme, fils de Jupiter
& d'Astérie, adoré à Tyr ; le cinquieme, Indien, surnommé Belus; le sixieme
Thebain & fils d'Alcmene. Prenant
quelque chose de ces deux écrivains & les corrigeant l'un par l'autre  je distinguerois cinq Hercules, l’Egyptien
ou l'Hercule de Canope, que Diodore nomme le premier & Cicéron le second ;
l'Africain ou l'Atlante, que Diodore omet & que Cicéron compte le premier;
le Tyrien, dont Cicéron seul fait mention ; le Crétois ou le Dactyle, qui est
le second Hercule de Diodore & le troisieme de Cicéron ; & le Thébain
ou Tyrinthien que tous deux placent le dernier & qui l'est en effet. Le premier Hercule seroit Menes, Osiris, Bacchus
l'ancien, Apis, Epaphus, le Soleil, le Conquerant & le LĂ©gislateur des
Indes & de l'Ethiopie, l'Hercule des Muses, le contemporain d'Atlas, le
libérateur de Prométhée ; le maître des Silenes, des Satyres, des Bacchantes,
l'époux d'Isis ou de Cerès, enfin le dieu que la Grece & l'Italie
honoroient par des fêtes nommées Orgies & Bacchantes.Le second Hercule,
arriere-petit-fils-du premier, seroit le même que l'Indien surnommé Belus, fils
de Neptume & de Libye, & l'Ă©mule du premier Hercule. Je lui
attribuerois la défaite d'Antée, fils d'Atlas, & je croirois que c'est lui
qui, selon la fable, tira des fleches contre le soleil dont la chaleur
l'incommodoit, & Ă qui le soleil donna une coupe d'or, sur laquelle il
traversa la mer. Le troisieme, contemporain du second, seroit Melcarthus, fils
du premier Jupiter, celui que les Espagnols nommoient Briarée, qui érigea les
célebres colonnes d'Hercule qu'on voyoit à Gades, qui pénétra dans les Gaules
& fut surnommé l'Hercule gaulois, qui passa en Italie & dans la Sicile,
& qui par conséquent a vécu en même tems que ces Arcadiens qui vinrent
s'établir en Italie.L'âge du quatrieme Hercule est fixé par ces deux
caracteres. Il Ă©toit contemporain d'un Saturne & fut le premier instituteur
des jeux olympiques. Ce n'en eit pourtant pas assez pour indiquer au juste le
tems où il vécut. Il ne suffit même point d'y ajouter qu'il étoit un des
Curetes, ou Dactyles, ou Corybanthes, ou Telchynes, & qu'il fonda &
peupla la ville de Rhodes. On peut me demander encore Ă quel tems je rapporte
ces événemens. J'avoue que je l'ignore. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il
est de beaucoup antérieur à l'Hercule de Thebes, qui est un cinquieme Hercule (Dissertationes
philosophicae Lipsienses, Tome 1 de Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des
sciences, des arts et des métiers. Supplément, 1776 - books.google.fr). Charles Quint, héritier de la maison de Bourgogne, avait
précisément pour devise le «Plus Oultre» et les colonnes d’Hercule, ce détroit
de Gibraltar marquant les limites du monde connu. Dans l’Entrée de Charles Quint à Paris du 1er janvier 1540, les
Français vont emblématiser l’Empereur par le seul Hercule de Libye, et François
Ier par l’Hercule gaulois. La supériorité du dernier est évidente. Le
doublet évoque le couple Jason-Gédéon. C’est encore une façon de compléter, et
de critiquer, la pure force (Francis
Goyet, D’Hercule à Gargantua : l’ambivalence des géants, La Réserve : Livraison
du 17 novembre 2015 - ouvroir-litt-arts.univ-grenoble-alpes.fr). L’entrée de Charles Quint à Paris en 1540 se fit dans une
agitation telle que le bruit de la foule couvrait même les ménestrels et les
trompettes (Florent
Siaud, Liturgies de la rue, La Rue, 2004 - journals.openedition.org). Jules, Clément Jules de Médicis
(en italien Giulio di Giuliano de' Medici1), né le 26 mai 1478 à Florence et
mort le 25 septembre 1534 à Rome, fut le 219e pape de l’Église catholique de
1523 à 1534 sous le nom de Clément VII (en latin Clemens VII, en italien
Clemente VII). Durant son pontificat, il s'oppose au roi d'Espagne et empereur
germanique Charles Quint et au roi d'Angleterre Henri VIII (fr.wikipedia.org - Clément
VII). Typologie Le report de 2197 sur la date pivot 1526 donne 855. Louis II, dit Louis «le Jeune» (1er novembre 825 – 12
août 875), est le fils aîné de Lothaire Ier (795 – 855) et d'Ermengarde de
Tours (804 – 851). Il fut roi d'Italie de 844 à 875 et empereur d'Occident de
850 à 875 (co-régent de son père de 850 à 855). Louis II est
associé à son père Lothaire Ier comme roi d'Italie en 844, puis comme empereur
d'Occident en 850. Il s'occupe activement de son royaume d'Italie qu'il ne
quitte après 850 qu'à trois reprises pour de brèves périodes jusqu'à sa mort. Dans l'Italie du Nord et centrale, le roi Louis II
bénéficie de l'implantation de grandes familles d'origine franque comme ses
parents les Unrochides, maîtres du Frioul, les Supponides dont est peut-être
issue son Ă©pouse Engelberge, le duc de Toscane Adalbert Ier et de celui de
Spolète issu des Widonides qui se considèrent tous comme des vassaux de
l'Empire carolingien. Le sud de l'Italie est partagé entre princes Lombards et l'empire byzantin. Entre 850 et 866 Louis II tente vainement de s'imposer dans l'anarchie qui règne dans les principautés lombardes alors que les musulmans de plus en plus menaçants occupent l'Apulie (fr.wikipedia.org - Louis II le Jeune). |