Tamerlan

Tamerlan

 

X, 10

 

2184-2185

 

Tasche de meurdre, enormes adulteres,

Grand ennemy de tout le genre humain :

Que sera pire qu'ayeuls, oncles ne peres,

Enfer, feu, eaux, sanguin & inhumain.

 

"ennemi"

 

Pour rester dans l'époque de la plupart des quatrains du début de la Xe centurie, on s'attarde sur Tamerlan.

 

Les habitans de Beryte, ville d'Asie en Phenicie, sur la mer MediterranĂ©e ayant differĂ© jusqu'au lendemain de se rendre, & connoissant la faute qu'ils avoient faite, rassemblerent tous les enfans de la Ville, tenant Ă  la main des branches de palmier, & la tĂŞte couverte d'un voile, pleurant & demandant misericorde, après s'ĂŞtre prosternez Ă  ses genoux ; mais ce barbare, sans ĂŞtre attendri des cris & des lamentations de ces innocens, fit fortir sur eux sa cavalerie, qui les foula sous les pieds des chevaux & les Ă©crasa tous Ă  la vûë. Un Genois qui parloit la langue des Scythes, tĂ©moin de ce barbare spectacle, voulut se hazarder Ă  faire quelque remontrance Ă  Tamerlan pour l'adoucir, & lui inspirer des sentimens d'humanitĂ©, en l'avertissant qu'il Ă©toit homme comme les autres; mais ce fier Tartare fronçant le fourcil, & jettant sur lui un regard affreux : Crois tu, lui dit-il, que je fois un homme ? je suis le fleau de Dieu, la peste & l'ennemi du genre humain. Ce fut beaucoup pour le Genois d'avoir Ă©vitĂ© la mort, & de n'ĂŞtre pas massacrĂ© sur le champ, pour le prix de sa hardiesse, & de ses avis charitables (Juan de Mariana, Histoire gĂ©nĂ©rale d'Espagne, Tome 3, traduit par Jean-Baptiste Morvan de Bellegarde, 1723 - books.google.fr).

 

Tamerlan

 

Timour, plus connu sous le nom de Tamerlan (Timur(-i) Lang, qui signifie littéralement «Timour le Boiteux»), né le 9 avril 1336 à Kech, près de Chakhrisabz, dans l'actuel Ouzbékistan, et mort le 18 février 1405 à Otrar dans l'actuel Kazakhstan, fut un guerrier turco-mongol1 du XIVe siècle. Conquérant à partir de 1360 d'une grande partie de l'Asie centrale et occidentale, il a fondé la dynastie des Timourides qui a duré jusqu'en 1507 (fr.wikipedia.org - Tamerlan).

 

Cf. quatrain X, 8 avec Maragha et Ulugh Beg, petit-fils de Tamerlan.

 

Acrostiche : T GQE, Tamerlan guqu

 

Tambours ("guqu" en chinois)

 

L'Orient musulman aborde le nouveau siècle Ă  l'heure ottomane (Bayezid Ier) et timouride (Tamerlan). Novembre 1400 : Les tambours de Tamerlan (Timur Lang), lequel assiège Damas, sont entendus en Égypte, qui a la Syrie sous sa protection. Faraj et son armĂ©e se portent au secours des assiĂ©gĂ©s, mais prenant mesure de la disproportion des forces, ils se retirent et laissent Ă  Ibn KhaldĂ»n le soin de nĂ©gocier la reddition avec l'Ă©mir el-Kebir (Claude Horrut, Ibn KhaldĂ»n, un islam des "Lumières"?, 2006 - www.google.fr/books/edition, Charif Al Din Ali, Histoire de Timur-Bec, connu sous le nom du Grand Tamerlan, traduit par PĂ©tis de La Croix, 1722 - www.google.fr/books/edition).

 

Une nuit, Tamerlan arriva auprès d'Ispahan. Les grands du royaume se rendirent auprès de Tamerlan, lui offrirent une certaine somme d'argent, et, par ce moyen, rétablirent la paix et la tranquillité. Des commissaires injustes et pervers furent chargés par Tamerlan d'amasser et de recueillir la somme qui lui avait été offerte, mais, comme l'argent était distribué dans différentes maisons, il y établit des commissaires. Ceux-ci exercèrent de grandes violences. Les habitans d'Ispahan, indignés de cette conduite abominable, allèrent trouver le magistrat qui tenait dans leur pays la place de gouverneur, et se plaignirent de l'état malheureux où ils étaient réduits. A ce récit, le gouverneur entre en fureur, et leur adresse ces paroles : «Vers le milieu de la nuit, je ferai battre les tambours pour vous avertir; à ce signal, que chacun s'empare des commissaires qui sont dans sa maison, qu'il les tue et les anéantisse.» Les habitans d'Ispahan prêtèrent l'oreille à ce discours pernicieux, et retournèrent chez eux, et attendirent le moment de la vengeance. Lorsque la nuit fut venue, le gouverneur ayant fait battre les tambours et donné le signal du carnage, tous les commissaires furent égorgés, et le nombre des victimes s'éleva à six mille personnes. Le lendemain, Tamerlan apprend cette fâcheuse nouvelle, aussitôt le feu de sa colère l'enflamme, et il donne ordre de faire périr tout le monde. Les Tartares, semblables aux serpens venimeux, et les cruels Djagataïs, tirent leur épée, massacrent les grands et les petits, les femmes et les jeunes filles, et s'avancent pour exterminer tout ce qui se présente à eux. Dans ce jour malheureux, les vieillards et les enfans, les savans et les docteurs, les nobles et les étrangers les païens et les musulmans, ceux qui payaient tribut et les faibles, les ignorans et les pauvres, aucun ne trouva grâce devant eux, tous furent égorgés. Les malheureux habitans ayant eu connaissance des ordres sévères et terribles de Tamerlan, se soumirent à leur cruelle destinée, et n'opposèrent aucune résistance. Insensibles au malheur, les barbares soldats de ce conquérant sacrifièrent tout à leur fureur et à leur rage, et abandonnèrent les corps de ces victimes infortunées aux lions et aux oiseaux de proie (Bibliographie : RELATION DE LA CONDUITE DE TAMERLAN A ISPAHAN, extraite de l'Histoire de Tamerlan, par Nazmizade Éfendi, et traduite du turc par M. Julien Dumorit (Journal asiatique, mars 1828), Bulletin general et universel des annonces et des nouvelles scientifiques, 1831 - ks.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 2185 sur la date pivot 1405 donne 625.

 

Au début du VIIe siècle, un autre peuple, les Avars, Mongols d'origine altaïque venus de l'Asie centrale, s'était avancé jusqu'au sud de l'Europe et avait tenté de s'installer en Dacie. Il en avait été délogé en 626 par l'empereur Héraclius et, progressant vers l'ouest, avait soumis les Wendes (Ivan Gobry, Dagobert Ier (629-639) fils de Clotaire II, 2012 - www.google.fr/books/edition, fr.wikipedia.org - Avars).

 

Cf. l'époque du quatrain précédent X, 9.

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