Stratagème du char de foin X, 13 2186-2187 Souz la pasture d'animaux ruminant, Par eux conduicts au ventre herbipolique, Soldats cachez, les armes bruit menant, Non loing temptez de cité Antipolique. Herbipolis : Wurtzbourg selon Fontbrune. Quant au nom de la ville de Virceburg, ceux qui en ont
escrit, ne sont point d'accord. Car les plus anciens l'ont partout appellé
Vuirceburg : & les nouueaux depuis enuiron 400. ans la nomment
Herbipolis, c'est Ă dire la ville des herbes. Mais ilz se sont abusez a cause
d'vne faulse etymologie, pensans que ces deux motz Allemans Virtz & Vurtz
signifiassent vne mesme chose. Et neantmoins Virtz signifie moust ou Vin
nouueau et Vurtz, herbe ou racine odoriferante, ou quelque fois des drogues
& espices de bonne senteur. Or comme ainsi soit que par toutes les lettres
anciennes on trouve par escrit Virceburg, & non Vurceburg, il est bien
certain que cette ville n'a point tiré son nom de Vurtz qui signifie herbe ou
racine, mais de Virtz qui signifie moust; d'autant que le territoire de
Virceburg rapportoit (comme encore il rapporte auiourdhuy) plus grande quantité
devin doux & nouueau, que tous les aultres lieux voysins ; en sorte
qu'on en porte de la bien loing aux autres pays demourant toujours en sa
doulceur. Or le premier qui la nomma Herbipolis, ce fust Iehan Gaulois: lequel
enuiron l'an 1150 feit des hymnes, cantiques & oraison Ă la louange de
sanct Chilien: & en a voulu faire vn nom Latin, asçauoir herbæburgum, c'est
a dire ville ou bourg de l'herbe; et toutesfois elle deuoit estre nommee
Mustoburgum, qui signifie ville de moust. Conrad poète François faisant vne
allusion, l'appelle Herebipolis c'est a dire cité de Herebus ou Pluton. Il
semble que Ptolomée (comme veullent les expositeurs d'iceluy) l'appelle
Arctaunus. On ne trouue rien de certain es Historiés ou Cosmographes des
fondaceurs de cette cité. Il dict bien que le bruict est que les Grecz
retournantz de la guerre de Troye & errans vers la mer septentrionale, vindrent
par le Rhein & le Mein, en ce pais, & bastirent la cité de Vuirtpourg,
& la nommerent du nom de leur Dieu Herebus, auquel ilz auoyent sacrifié ce
mesme lieu. Mais Tacite pense que ce soit vne fable que Vlysses soit venu auec
les Grecz aux yssues du Rhein. Il est bien certain que Vuirtpourg estoit cité
au temps que S.Chilian preschoit la foy de lesus Christ aux François, &
qu'elle a esté subiecte au duc Gotspert, enuiron l'an de nostre seigneur 686.
Les anciennes idoles des François qui furent par eux iettees au Rhein & au
Mein, quand ilz receurent la foy de Iesus Christ, & ont Les idoles de
longtemps depuis esté retrouuees quand on faisoit les fondemens des pilliers du
pont, pres de la maison S.Saulueur, & monstrees en public, declairent assez
que l'origine de ceste ville est bien ancienne (Sebastian
MĂĽnster, La cosmographie vniverselle, contenant la situation de toutes les
parties du monde, auec leurs proprietez & appartenances, 1556 -
books.google.fr). Jean Tritheim, abbé de Saint-Jacques, à Wurzbourg, offre
ses Compliments amicaux Ă Henry Cornelia Agrippa de Nettesheim. 8 avril 1510.
Aucune langue mortelle ne pourrait jamais exprimer ni aucune plume Ă©crire avec
quel plaisir, très honoré Agrippa, j'ai reçu votre travail sur la philosophie
occulte, que vous m'avez envoyé par porteur, pour correction. Je considère
votre savoir avec l'admiration la plus vive, car, vous plongeant tout jeune
encore dans des secrets si profonds, inconnus Ă beau-coup d'hommes les plus
savants, vous avez sit les représenter non seule-ment d'une manière excellente
et vraie, mais encore dans un style brillant. Recevez donc mes remerciements
et, avant tont, pour votre con-fiance en moi, et je chercherai encore Ă vous
les offrir plus publique-ment. Votre travail, que le plus grand des Ă©rudits ne
saurait assez louer, reçoit mon approbation; je vous en avise et vous prie
instamment de continuer Ă poursuivre dans cette voie ; ne laissez pas
sommeiller une si remarquable puissance intellectuelle, mais, au contraire, exercez-la
sans cesse dans sa plénitude et faites-en profiter ceux qui ignorent cette
lumière de la sagesse, dont vous êtes éclairé à un si haut degré, par la
volonté de Dieu. Ne vous laissez pas détourner de votre entreprise par ce que
des gens sans valeur peuvent avoir Ă dire, et auxquels on peut appliquer le proverbe
qui dit "Le boeuf indolent demeure plus obstinément immobile." Au
jugement des philosophes, personne ne peut ĂŞtre vraiment savant, qui renonce
aux éléments d'une seule science. Dieu vous a donné des dons intellectuels
Ă©tendus ; vous n'imiterez pas le boeuf, mais plutĂ´t l'oiseau; vous ne croirez
pas devoir vous arrêter aux détails, mais efforcez-vous plutôt d'embrasser
courageusement les principes genéraux. En effet, chacun est considéré d'autant
plus instruit que plus de choses lui sont familières. Quoique votre esprit soit
apte Ă tout recevoir, vous ne devez pas vous occuper de peu, ni du plus bas,
mais de beaucoup et des idées les plus élevées. Je vous donnerai encore un
conseil : laissez au commun les choses communes, et ne partagez qu'avec les
hommes de marque et des amis éprouvés les choses supérieures et les secrets Du
foin au boeuf, au perroquet seulement, du sucre! n Sondez les âmes, afin qu'il
ne vous arrive pas, comme il arrive Ă tant d'autres, de vous trouver sous les
pieds du boeuf. Vivez heureux, mon ami, et, s'il est en mon pouvoir de vous
rendre service, ordonnez et j'agirai sans retard. Mais, afin que notre amitié
s'accroisse de jour en jour, Ă©crivez-moi souvent; envoyez-moi Ă©galement quelque
chose de vos savants travaux, je vous en prie instamment. Encore une fois vivez
heureux ! Dans notre cloître à Wurzbourg le 8 avril 1510 Trithème ou Tritheim, chroniqueur et fécond théologien,
né à Trittenheim, près de Trèves, habita Spannheim, puis Vurzbourg (1462-1516) (Joseph
Orsier, Henri Cornélis Agrippa, 2011 - books.google.fr). Le siège de Brisach Au XVIIe siècle, la ville devint le noyau d'un système de
fortifications qui compta parmi les plus redoutables d'Europe. Sa situation
très exposée lui valut d'être tantôt une tête de pont française, tantôt un
avant-poste de l'Empire. Elle est assiégée et prise après 4 mois de siège
(août-décembre 1638) par le duc de Weimar et le vicomte de Turenne, puis de
nouveau en 1677 par le maréchal de Créquy. Rendu à l'Empire par les traités de
Ryswick, Louis XIV de France fait construire Neuf-Brisach, face Ă Brisach, pour
prévenir toute invasion d'outre-Rhin. Vieux-Brisach fut de nouveau assiégée
et prise en 1703 par Vauban. En 1704, les Impériaux tentèrent de
reprendre la ville, par la ruse, sans succès. La ville est rendue Ă
l'Empire après le Traité de Rastatt en 1714 (fr.wikipedia.org -
Vieux-Brisach). La ruse du prince Eugène de Savoie Pendant qu'Eugène, conjointement avec le duc de Marlborough,
couvroit le siége de Landau, leur génie actif s'étoit occupé d'autres pensées ;
ils s'Ă©toient fait instruire exactement de l'Ă©tat des places qui bordent le
Rhin. Tous deux unissoient la ruse d'Ulysse Ă la valeur d'Achille : ils
voulurent se rendre maîtres du vieux Brisach par surprise, pour s'emparer
ensuite du nouveau. Le premier se concerta pour cet effet avec M. de
Wincklaufen, gouverneur de Fribourg, dont le valet-de-chambre servoit d'espion.
Le commandant de Brisach avoit accordé trop légèrement un passe-port à cet
homme, sous le vain prétexte d'acheter des vins et du ratafia. Le jour où la
garnison recevoit le foin des contributions, M. de Wincklaufen fit marcher
cinquante chariots couverts de foin, dans lesquels pour surprendre cacha des
hommes et des armes : c'Ă©toit, en Brisach, en quelque sorte, remplir de
Grecs le ventre du cheval de Troie. Deux cents officiers ou soldats,
déguisés en paysans travailleurs, précèdent ou accompagnent les chariots. Ils
se présentent le matin à la porte neuve ; plusieurs passent avec quelques
voitures ; les autres se pressent en foule sur leurs traces : la
sentinelle, pour arrĂŞter le flot qui menace d'inonder la ville, ferme la
barrière ; un Allemand assomme ce soldat d'un coup de hache. Cependant l'épaisseur
du brouillard empĂŞche de voir ce qui se passe au-dehors, et tout demeure encore
tranquille dans l'intérieur de la place. Mais Bierne, inspecteur des travaux, Irlandois
plein d'intelligence, conçoit quelque soupçon en voyant des visages qu'il ne
connoît pas. Il interroge l'un de ces prétendus paysans, lieutenant-colonel du régiment
de Bareuth; celui-ci, déconcerté par des questions auxquelles il ne s'attend
pas, ne peut y satisfaire : on lui applique sur le dos quelques volées de
coups de canne. Cet officier, qui n'étoit point accoutumé à en recevoir, oublie
l'habit qu'il porte pour se rappeler ce qu'il est ; il court au chariot le
plus prochain pour prendre un fusil. D'autres en font autant ; ils ont
l'imprudence de tirer sur l’inspecteur, qui s'étoit jeté dans le fossé, et
par-lĂ ils donnent l'alarme. La garde prend les armes; M. de Raousset,
commandant, accourt et la place est sauvée. Deux cents Impériaux périrent
victimes de ce bizarre stratagème (Histoire
de Jean Churchill, duc de Marlborough, prince du saint empire romain et de
Mindelheim, Tome premier, 1806 - books.google.fr). "herbipolique" Fin 1701, la cavalerie impériale, qui campait à la rive
droite du Rhin, près de Feldkirch, leva son camp et entra, partie dans
Fribourg, partie dans Vieux-Brisach, ou se répandit dans le plat pays du Brisgau.
La plus grande partie des dĂ©tachements d'infanterie qui avaient Ă©tĂ© envoyĂ©s Ă
Rastadt rejoignirent leurs corps dans ces deux places; le reste escorta des
farines qui furent conduites à Constance. Les deux régiments de l'évêque de
Würtzbourg furent répartis dans différents lieux du Brisgau, et furent rejoints
par celui de l’évêque d'Osnabruck. Les troupes des cercles de Souabe et de
Franconie décampèrent le 15 novembre d’Offenbourg et de Neckers-Ulm, et
retournèrent dans leur pays. Il ne resta sur le Rhin que quelques détachements
pour la garde des retranchements qu'on avait élevés sur ce fleuve. A l'égard
des troupes palatines, elles demeurèrent dans les quartiers qu'elles avaient
pris sur le Spirbach. Les pionniers continuèrent les ouvrages qu'on avait
commencés le long de cette rivière; et des détachements des troupes du cercle
du haut Rhin se rendirent Ă Spire (Campagne
d'Allemagne, Collection de documents inédits sur l'histoire de France, Volume
58, Numéro 1, 1835 - books.google.fr/books/edition). Les troupes de Wurtzbourg avaient fait leur entrée
dans les villes de Fribourg et de Brisac en 1701, avant la prise de la dernière
par Vauban en 1703 (Lettres
historiques, contenant ce qui se passe de plus important en Europe et les
réflexions nécessaires sur ce sujet, Tome 20, 1701 -
www.google.fr/books/edition). Prince Eugène Eugène de Savoie-Carignan ou François Eugène de Savoie, surtout connu comme le prince Eugène (en allemand : Prinz Eugen, en italien : Principe Eugenio), né le 18 octobre 1663 à Paris et mort le 21 avril 1736 à Vienne (Autriche), est un officier au service de la monarchie autrichienne, devenu commandant en chef des armées du Saint-Empire romain germanique. Il est considéré comme un des plus grands généraux de son époque. Élevé à la cour de Louis XIV et destiné à l'origine à une carrière ecclésiastique, il se décide à 19 ans à embrasser le métier des armes. Face au refus du roi de laisser ses officiers combattre les Ottomans, Eugène part pour Vienne offrir ses services à la monarchie des Habsbourg. Pendant plus de cinquante ans, Eugène va servir trois empereurs : Léopold Ier, Joseph Ier et Charles VI (fr.wikipedia.org - Eugène de Savoie-Carignan). Antipolis En grec "antipolis" signifie "ville en
face (d'une autre)". Presque vis-Ă -vis le vieux Brisach, Ă une demi-lieue
du Rhin, Louis XIV avoit fait construire le nouveau Brisach, place régulière,
fortifiée par M. de Vauban, avec huit tours bastionnées, couvertes d'autant
de contre-gardes, outre les tenaillons, les grandes et petites demi-lunes, et
autres ouvrages, Le fort Martin, bâti entre les deux Brisach sur les bords du
fleuve, servoit à défendre, du côté de la France, le pont de communication
entre les deux places. On travailloit alors Ă augmenter les fortifications du
vieux Brisach, et douze cents ouvriers y étoient employés ; ce qui
empêchoit qu'on ne veillât bien exactement sur ceux qui y entroient ou qui en
sortoient. Les François avoient repris possession du vieux Brisach au
commencement de la guerre (Histoire
de Jean Churchill, duc de Marlborough, prince du saint empire romain et de
Mindelheim, Tome premier, 1806 - books.google.fr). Antibes Deciatum ou Deceatium, a esté le premier nom imposé à la
ville d'Antibe par les anciens Décéates, qui y auoyent establi leur ville
capitale et leur région, comme voulant signifier que s'estoit là leur ouurage
et leur habitation; aussy Charles Estienne dans son ancien dictionnaire historique,
dit que Deciatium est une région dans la Gaule narbonnoise; et nous apprenons
d'ailleurs que la région estoit ditte de ces contrées, qui estoyent gouuernées
par des petits rois, auant que les Romains les eussent réduites en Prouince.
Elle a ensuite esté appelée Antipolis, et ce nom lui demeure, dans le grec et
dans le latin. De là , vient qu'elle a esté appelée Civitas Antipolitana par
Paulus Merula, dans sa Cosmographie, soubs la métropole d'Aix, et par St
Isidore de Séuille, dans la mesme dépendance : civitas Antipolitanorum.
Elle a esté aussy nommée Antibla par Calepin, Antibou par Jean de Serres, et
Janiculum par ce mesme Charles Estienne, Ă l'imitation de la petite ville de ce
nom au delà du Tibre, à présent ruinée, qui seruoit de port aux Romains, pour
entrer dans l'HĂ©trurie, tout de mesme que la ville d'Antibe sert aussy de port
pour entrer en Prouence Ă ceux qui viennent d'Italie. C'est par cette double
dénomination que M. Furetière nous apprend, dans son Compendium du dictionnaire
uniuersel latin, p. 28, inséré dans son dictionnaire uniuersel françois,
imprimé à Trévoux en 1704, que le mot Antipolis signifie Antibe, ville et port
de France en Prouence, et partie de Rome au delĂ du Tibre. Cette ville est
ditte Antibolus dans quelques vieux actes; dans les bulles de Clément VII et de
Martin V, dont nous parlerons en cette histoire, elle est appelée castrum, siue
locus Antibulorum; castrum, siue locus Antibulis. Du Ryer, de l'Académie
françoise, la nomme Antipoli, au sommaire de Florus, du septième liure de la
cinquième décade de Tite-Liue, qui est dans le tome XIV de la traduction, p.
137. «Le consul Q. Opimes, dit-il, réduit soubs l'obéissance des Liguriens,
delà les Alpes, qui pilloyent Antipolis & Nice, des dépendances de la ville
de Marseille» ; et les autres écriuains françois, Antibol, Antiboul,
Antibes ou Antibi : mais toutes ces diuerses dénominations, qui sont des
manières particulières de parler, sans autre pénétration, n'ont jamais altéré
le nom essentiel, qui est Antipolis, dans le langage grec et le latin, et
Antibe dans le françois; par lequel, tout ce qui appartient à Antibe, est
dénommé du nom adjectif : Antipolitanus ou Antipolensis, et les habitants
Antipolitains ou Antibois (Jean
Arazi, Histoire de la ville d'Antibe (1708), texte collationné et annoté par
A.-L. Sardou et E. Blanc, 1880 - books.google.fr). Les galères demeurées en Provence sous les ordres du
chevalier de Roanès se distinguèrent pourtant par un violent combat, livré le 8
juin 1704 au large d'Antibes Ă un vaisseau de ligne anglais. L'Ambitieuse, la
Perle et la France le canonnèrent pendant trois heures. Le canonnier du
canon de coursie et «ses aydants», blessés, sont remplacés par des forçats.
Turcs et forçats, déferrés, vont monter à l'abordage, quand un deuxième
vaisseau britannique vient dégager son camarade, qui comptait soixante-cinq tués
et blessés (Charles
de La Roncière, Histoire de la marine française: Le crépuscule du Grand Règne;
L'apogée de la guerre de course, 1909 - www.google.fr/books/edition). Typologie Le report de 2186 sur la date pivot 1704 donne 1222. Raimond-Bérenger IV ou V, (ou Ramon-Berenguer en catalan, ou Ramon-Berenguier en occitan-provençal) né vers 1198 et mort le 19 août 1245 à Aix, est un comte de Provence et de Forcalquier de 1209 à sa mort. Raimond-Bérenger IV est le dernier membre de la famille des comtes de Barcelone à avoir régné en Provence. Il laisse par testament, daté du 20 juin 1238, ses domaines à sa quatrième fille, Béatrice, la seule qui n'est pas encore mariée. Elle transmettra le comté aux Capétiens-Anjou par son mariage avec le frère de Louis IX, Charles (fr.wikipedia.org - Raimond-Bérenger V de Provence). Autrement "ventre herbipolique" : la ville du ventre
qui contient de l'herbe La ville de Turin (Taurinum en latin) porte en ses armes
un taureau, animal ruminant. Le douziéme du mois de février 1543, le même Cavara
Ă©crivit Ă Boutieres, pour l'avertir que les ennemis venoient de se remettre en
marche pour surprendre Turin; mais Boutieres ou par oubli, ou pour ĂŞtre
distrait par trop d'affaires, négligea d'ouvrir cette lettre. Les ennemis, ayant
profité d'un brouillard épais, qui s'éleva le lendemain matin firent marcher
leurs gens de pied vers le Moulin de la Sye sur la petite d'Oire, à une portée
d'arbalĂŞte de Turin, & leur Cavalerie vint se mettre en embuscade Ă Notre
Dame de Campagnes. Cinq chars de foin conduits chacun par quatre boeufs
s'approcherent en même tems des portes de la ville : or il faut sçavoir
que les ennemis avoient menagé dans chacun de ces chars, une longue cage fou
six soldats armés pouvoient le tenir commodement; & en coupant une corde
qui les tenoit serrés, ils tomboient par une espèce de trappe qui leur servoit
de pont pour descendre. Le premier chariot où étoit Alexandre d’Ymage
Milanois & qui étoit conduit par un soldat vêtu en Paysan, s'étant présenté
au premier pont, on demanda au conducteur d'où venoit ce foin, il répondit de
Ligni ; & ayant montré en même tems un sauf-conduit, que Boutieres avoit
signé, on le laissa passer. Etant arrivé devant le Corps-de-garde qui se trouve
Ă la porte, le Capitaine Raimonnet demanda Ă acheter ce foin ; & sur ce
qu'on lui en dit un prix excessif, il ordonna Ă Perichon son Lieutenant
d'enfoncer dans cette voiture une longue pique pour sonder ce qui y Ă©tait:
& c'étoit là une sage précaution que du Bellai avoit imaginée pour le garantir
de toute surprise. La picque fut retirée toute sanglante, & l'on vit en
même-tems sortir du char six hommes armés. Le premier qui parut attaqua
Raimonnet, le blessa & lui coupa un doigt: mais Raimonnet l'ayant saisi par
le corps le tua Ă coups de dague, pendant que les cinq autres soldats marchoient
droit à la place. Leurs compagnons se voyant découverts sortirent avec
précipitation des cages où ils se tenoient cachés, forcerent la garde de la
porte, & demeurerent Maîtres de ce poste. Il est hors de doute que si
l'Infanterie ennemie qui étoit en embuscade au Moulin de la Sye, eût sçu
profiter de ce premier désordre, il ne nous auroit pas été possible de sauver
Turin ; cette ville dût en partie son salut au brave Capitaine d’Aguerre , qui
se trouvoit ce jour-là à la tête de l'Escadre, destinée à la garde de la place,
& qui étoit obligée de faire le guet jour & nuit. Ayant oui l'allarme
qui se donnoit à la porte, il accourut au bruit ; & ayant rencontré
vis-à -vis l'hôtel de la Couronne les cinq soldats qui s'étoient échappés du
premier chariot, il les attaqua & les mit en fuite ; il eut bientôt gagné
porte, & chargea avec vigueur ceux qui la gardoient. Durant le combat un
Maréchal qui étoit logé près delà , eut le courage de monter sur la porte, &
à grands coups de marteau il vint à bout de rompre une grosse chaîne de fer, &
de faire tomber la herse; & ainsi les Impériaux qui se trouvoient déja au
nombre de mille à douze cent à l'entrée du premier pont, ne purent passer
outre. Sur ces entrefaites arriverent les sieurs de Boutieres & Monnins,
qui firent à la hâte fermer la porte. Il est certain, que si ceux qui
conduisoient les voitures en eussent seulement fait verser une, ou qu'ils
euffent dételé leurs boeufs, on n'auroit pu ni abbattre la herse, ni fermer la
porte ; & rien par conséquent n'auroit empêché que les ennemis n'entrassent
dans la ville, & ne s'en rendissent maîtres. Cesar de Naples Chef de cette
entreprise, ne perdit que son Lieutenant qui fut tué d'un coup de canon; une
partie des soldats qui Ă©toient sortis des charettes eut le bonheur de se sauver
en passant par dessous la herse, qui heureusement pour eux n'avoit pas assez de
hauteur. La faute que fit Boutieres, & qui faillit a ĂŞtre suivie de la
perte de Turin, fut d'avoir été si négligent que de ne pas ouvrir une lettre
qui l'avertissoit du dessein des ennemis. Paradin rapporte qu'un des soldats qui étoient cachés
dans le foin, ayant malheureusement laissé tomber son épée, le bruit qu'elle
fit en tombant donna l'allarme au Corps de garde ; & que tous les
soldats qui Ă©toient dans les voitures furent massacrĂ©s ; il devoir dire Ă
l'exception de ceux qui se fauverent, & ajouter qu'ils se rendirent
auparavant maîtres des Portes (Memoires
De Martin Et Guillaume Du Bellai-Langei, Mis En Un Nouveau Style, Tome 5, 1753
- books.google.fr). En 1540, Rabelais part pour Turin dans la suite de
Guillaume du Bellay, frère du cardinal, seigneur de Langey et gouverneur du
Piémont. La même année, François et Junie, ses enfants nés hors du mariage,
sont lĂ©gitimĂ©s par Paul III. Le 9 janvier 1543, Langey meurt Ă
Saint-Symphorien-en-Laye et Rabelais ramène son corps au Mans, où il est inhumé
le 5 mars 1543 (François
Rabelais - media31.mediatheques.fr). Publié en 1546 sous le nom de François Rabelais,
bénéficiant du privilège de François Ier et de celui d'Henri II pour l'édition
de 1552, le Tiers Livre est, comme les précédents, condamné par la Sorbonne. À
la forme de la chronique se substituent les discours des personnages, en
particulier du dialogue entre Pantagruel et Panurge. En effet, ce dernier
hésite à se marier, partagé entre le désir d'une femme et la crainte du
cocuage. Il se livre alors à des méthodes divinatoires, telles l'interprétation
des rêves et la bibliomancie, et consulte des autorités détenant un savoir
révélé, comme la sibylle de Panzoust ou le muet Nazdecabre, des connaissances
profanes, par exemple le théologien Hippothadée ou le philosophe Trouillogan,
ou sous l'emprise de la folie, en l'occurrence Triboulet. Il est probable que
plusieurs des personnages pressentis se réfèrent à des individus réels,
Rondibilis incarnant le médecin Rondelet, l'ésotériste Her Trippa correspondant
à Cornélius Agrippa (fr.wikipedia.org -
François Rabelais). On compte à Turin treize marchés, dont nous allons donner
l'indication. [...] Le marché du foin, qui a lieu sur la place dite au foin. Cette
place se trouve sur les terreins, qui touchent Ă l'esplanade de la citadelle (Modeste
Paroletti, Turin a la portée de l'étranger: ou, Description des palais,
Ă©difices et monumens de science et d'art qui se trouvent dans cette ville et
ses environs, 1826 - books.google.fr). Henri-Corneille Agrippa, contemporain de Paracelse,
nacquit Ă Nettesheim , dans le territoire de Cologne, le 16 Septembre 1486, et
mourut à Grenoble chez le receveur des finances de la province. Il exerça la
médecine à Genève, où il recul gratuitement la bourgeoisie, le 11 Juillet 1522,
comme il conste par les registres du Conseil. Il avait été successivement
secrétaire de l'Empereur Maximilien, maitre de philosophie occulte, professeur
de théologie à Dôle (1509--1510), de rhétorique à Pavie (1512), à Turin (1515),
syndic de Metz (1516), médecin à Lyon, où François Ier le nomma médecin de sa
mère, Louise de Savoie, en 1524, et enfin conseiller et historiographe de Charles
V. On n'est pas bien d'accord sur les circonstances qui l'amenèrent à Fribourg
en Suisse, que Melchior Adam, son biographe, confond avec Fribourg en Brisgau, comme
l'a fort bien remarquĂ© BrĂĽcker. Il est probable que, lorsqu'il sĂ©journait Ă
Genève, un ami le recommanda à l'Etat de Fribourg (Accepi tuam excellentiam in Friburgensem
Æsculapium esse assumptam, lui écrivait-il), qui l'engagea comme physicien de
ville en 1523. Il ne resta à Fribourg qu’une année. Son traitement était de 127
liv. par trimestre, un muid de pur froment, un char de vin de Lavaux et une
honnête habitation. A son arrivée à Fribourg, il fut témoin du supplice infligé
à un alchimiste qu’on brûla commc sorcier. Ce spectacle dut le faire réfléchir.
Il mourut pauvre et abandonné en 1535. Son fameux ouvrage de la Vanité des
sciences lui avait attiré beaucoup d'ennemis, non moins que sa jactance et son
ambition. Ses disciples le nommèrent le Trismegiste (Berchtold,
Histoire du canton de Fribourg, Partie 2, 1845 - books.google.fr). Antibes Quatrième guerre de la rivalité (1540-1544). -
Charles-Quint manqua de parole; le roi de France, dépité en outre de la faveur
que tous les princes catholiques et mĂŞme le pape accordaient Ă l'empereur, prit
ses alliés dans l'Allemagne protestante et jusque chez les Turcs, ennemis de
Charles-Quint et de l'Espagne. La politique sacrifia la religion pour abattre
le colosse d'Autriche-Espagne. [...] Tout au service de l'armée française, Jean-Baptiste
Grimaldi, seigneur Ascros, soumit à François Ier (août 1543) La Tour, Coaraze,
Saint-Sauveur, Lieuche, Châteauneuf, Saint-Étienne, Entraunes, Gilette, Tourrettes-Revest
et Eze. Jean-Baptiste fut déclaré traitre, rebelle, bangi à perpéluité. Sa tête
fut mise à prix, et il fut pendu en effigie aux créneaux de la citadelle. Il
mourra à Cérisolles. — D'autres seigneurs du comté de Nice étaient
d'intelligence avec J.-B. d'Ascros, et, entre autres, Gaspard CaĂŻs, Boniface de
Cève, et Benoit Grimaldi, allié aux Cais et aux Cève. Jean-Baptiste était marié
avec Thomasine Lascaris-Castellar; il avait pour neveux Honoré II, Louis et
Jacques, commandeur de Nice, qui n'imiteront pas sa trahison; Honoré prêta
serment à la Savoie au couvent de St-François, le 18 mai 1543. On se préparait au siège de Nice. Benoit Grimaldi, qui
s'entendait sans doute avec Jean-Baptiste, avait gagné au parti français une
partie de la garnison de Nice; un certain nombre désertèrent même pour Antibes
avec armes et bagages, et promirent d'introduire les Français dans Nice par un
Ă©gout de la porte Limpia. Le capitaine Magdalon, portant le seigneur de
Grignan, se dirigea avec deux cents hommes d'Ă©lite vers la plage de Nice, et
par la nuit sombre approcha de l'endroit désigné. Un des déserteurs, poussé par
le remords, découvrit la trame au colonel d'Eschaux. C'était le 16 juin
1543. A peine Benoit Grimaldi se montra-t-il dans la direction de l'Ă©gout,
qu'il fut assailli avec les siens sous une grèle de traits, et il n'eut que le
temps de gagner les galères à la nage. André Doria accourant de la baule mer,
poursuivit les vaisseaux de Magdalon, et sans l'habile manœuvre du capitaine,
qui malgré une jambe emportée, se réfugia sous le canon d’Antibes, le comte de
Grignan eût été fait prisonnier. Ce premier succès enhardit les Niçois et le
duc se rendit lui-même auprès d'eux pour les encourager (Eugène
François Tisserand, Histoire civile et religieuse de la Cité de Nice et du
DĂ©partement des Alpes-Maritimes: Chronique de Provence, Tome 2, 1862 -
books.google.fr). François Ier attaque la Savoie car il prétend avoir des
droits sur l’héritage de sa mère (celle-ci, Louise de Savoie, est la fille du
duc Philippe II et la sœur de Charles III). En janvier-février, il envahit la
Bresse et la Savoie et s’empare de Turin. Il ne reste plus à Charles III que
son “très fidèle comté de Nice” : pendant 25 ans, il défendra à tout prix
la région niçoise. L’alliance entre François Ier et le sultan Soliman est
importante ; le roi très chrétien s’allie avec les infidèles. Les intérêts de
l’Etat l’emportent sur les idéologies. François Ier, en juin 1543, ordonne
d’attaquer la cité qui est assiégée sur terre par les Français et sur mer par
la flotte turque (3 000 galères). En septembre, la garnison de la forteresse
continue à résister. L’arrivée de Charles-Quint étant annoncée, les assaillants
se retirent dans la nuit du 7 au 8. Le duc Charles III entre Ă Nice, en partie
incendiée (www.departement06.fr). Cf. quatrain VII, 19. Le prince Eugène est petit-fils de Thomas de Savoie à l’origine de la branche des Carignan, lui-même arrière-petit-fils de Charles III, duc de Saboie. Typologie Le report de 2186 sur la date pivot 1543 donne 900. Ayant ruiné d'abord les villes de la côte, les Sarrasins occupèrent ensuite les montagnes et, à la faveur des divisions qui agitaient la Provence, la parcourir en maîtres de la mer aux Alpes, et des Alpes au Rhône, pillant, tuant, incendiant, n'épargnant auçun village, aucune ville, et n'attaquant les places fortes qu'après avoir fait le vide autour d'elles. L'antique cité d'Héracléa Caccabaria, dont les uns fixent l'emplacement là où s'éleva, en 1497, Saint Tropez, les autres au fond du golfe de Cavalaire, fut détruite ; Fréjus (890), Antibes, Nice, furent prises et saccagées ; à la Turbie, ils se fortifièrent dans les ruines du monument d'Auguste ; les vieilles colonies marseillaises d'Olbia et de Tauronium furent anéanties ; les survivants de cette dernière colonie auraient, dit-on, fondé le village de la Cadière. Toulon fut pillé, Vence, Glandèves, Senez, Riez succombèrent successivement. Manosque fut rasée ; l'église qui abritait la statue vénérée de N.-D. de Romigier fut détruite de fond en comble ; mais, cachée dans un sépulcre de marbre et enfouie dans le sol, la statue, retrouvée plus tard, a encore aujourd'hui pour autel le tombeau où elle avait été renfermée. Le monastère de Lure, édifié sur le tombeau de l'ermite saint Donat, fut renversé. En 896, ils s'étaient déjà avancés jusqu'à Apt et avaient ruiné le pays. Sisteron tomba en leur pouvoir (911). Une trahison leur livra Embrun (916), et la porte qui leur fut ouverte a retenu le nom de Porte Sarrasine. La prise de cette ville les rendit maîtres de la Haute-Provence et du Dauphiné, et bientôt Grenoble tomba en leur pouvoir. Des Alpes, ils étendaient leurs courses en Italie ; de Grenoble, ils allèrent ravager la Suisse. Marseille devait succomber à son tour. Déjà tout son territoire avait été occupé et dévasté. Trets, Saint-Zacharie, Saint-Maximin avaient été pillés. Le monastère de Saint-Jean-du-Puy, fondé par Cassien, avait été renversé ; les habitants d'Aubagne durent, dit-on, chercher un refuge dans les collines et sur le Garlaban ; ceux d'Allauch se fortifièrent sur les hauteurs. Les incursions continuelles des Sarrasins avaient réduit l'Eglise de Marseille à une grande indigence (Reynier-Vigne, Pages d'histoire provençale: Les Sarrasins en Provence, Revue de Provence et de Langue d'Oc, Volumes 7 à 10, 1905 - books.google.fr). |