Stratagème du char de foin

Stratagème du char de foin

 

X, 13

 

2186-2187

 

Souz la pasture d'animaux ruminant,

Par eux conduicts au ventre herbipolique,

Soldats cachez, les armes bruit menant,

Non loing temptez de cité Antipolique.

 

Herbipolis : Wurtzbourg selon Fontbrune.

 

Quant au nom de la ville de Virceburg, ceux qui en ont escrit, ne sont point d'accord. Car les plus anciens l'ont partout appellĂ© Vuirceburg : & les nouueaux depuis enuiron 400. ans la nomment Herbipolis, c'est Ă  dire la ville des herbes. Mais ilz se sont abusez a cause d'vne faulse etymologie, pensans que ces deux motz Allemans Virtz & Vurtz signifiassent vne mesme chose. Et neantmoins Virtz signifie moust ou Vin nouueau et Vurtz, herbe ou racine odoriferante, ou quelque fois des drogues & espices de bonne senteur. Or comme ainsi soit que par toutes les lettres anciennes on trouve par escrit Virceburg, & non Vurceburg, il est bien certain que cette ville n'a point tirĂ© son nom de Vurtz qui signifie herbe ou racine, mais de Virtz qui signifie moust; d'autant que le territoire de Virceburg rapportoit (comme encore il rapporte auiourdhuy) plus grande quantitĂ© devin doux & nouueau, que tous les aultres lieux voysins ; en sorte qu'on en porte de la bien loing aux autres pays demourant toujours en sa doulceur. Or le premier qui la nomma Herbipolis, ce fust Iehan Gaulois: lequel enuiron l'an 1150 feit des hymnes, cantiques & oraison Ă  la louange de sanct Chilien: & en a voulu faire vn nom Latin, asçauoir herbæburgum, c'est a dire ville ou bourg de l'herbe; et toutesfois elle deuoit estre nommee Mustoburgum, qui signifie ville de moust. Conrad poète François faisant vne allusion, l'appelle Herebipolis c'est a dire citĂ© de Herebus ou Pluton. Il semble que PtolomĂ©e (comme veullent les expositeurs d'iceluy) l'appelle Arctaunus. On ne trouue rien de certain es HistoriĂ©s ou Cosmographes des fondaceurs de cette citĂ©. Il dict bien que le bruict est que les Grecz retournantz de la guerre de Troye & errans vers la mer septentrionale, vindrent par le Rhein & le Mein, en ce pais, & bastirent la citĂ© de Vuirtpourg, & la nommerent du nom de leur Dieu Herebus, auquel ilz auoyent sacrifiĂ© ce mesme lieu. Mais Tacite pense que ce soit vne fable que Vlysses soit venu auec les Grecz aux yssues du Rhein. Il est bien certain que Vuirtpourg estoit citĂ© au temps que S.Chilian preschoit la foy de lesus Christ aux François, & qu'elle a estĂ© subiecte au duc Gotspert, enuiron l'an de nostre seigneur 686. Les anciennes idoles des François qui furent par eux iettees au Rhein & au Mein, quand ilz receurent la foy de Iesus Christ, & ont Les idoles de longtemps depuis estĂ© retrouuees quand on faisoit les fondemens des pilliers du pont, pres de la maison S.Saulueur, & monstrees en public, declairent assez que l'origine de ceste ville est bien ancienne (Sebastian MĂĽnster, La cosmographie vniverselle, contenant la situation de toutes les parties du monde, auec leurs proprietez & appartenances, 1556 - books.google.fr).

 

Jean Tritheim, abbĂ© de Saint-Jacques, Ă  Wurzbourg, offre ses Compliments amicaux Ă  Henry Cornelia Agrippa de Nettesheim. 8 avril 1510. Aucune langue mortelle ne pourrait jamais exprimer ni aucune plume Ă©crire avec quel plaisir, très honorĂ© Agrippa, j'ai reçu votre travail sur la philosophie occulte, que vous m'avez envoyĂ© par porteur, pour correction. Je considère votre savoir avec l'admiration la plus vive, car, vous plongeant tout jeune encore dans des secrets si profonds, inconnus Ă  beau-coup d'hommes les plus savants, vous avez sit les reprĂ©senter non seule-ment d'une manière excellente et vraie, mais encore dans un style brillant. Recevez donc mes remerciements et, avant tont, pour votre con-fiance en moi, et je chercherai encore Ă  vous les offrir plus publique-ment. Votre travail, que le plus grand des Ă©rudits ne saurait assez louer, reçoit mon approbation; je vous en avise et vous prie instamment de continuer Ă  poursuivre dans cette voie ; ne laissez pas sommeiller une si remarquable puissance intellectuelle, mais, au contraire, exercez-la sans cesse dans sa plĂ©nitude et faites-en profiter ceux qui ignorent cette lumière de la sagesse, dont vous ĂŞtes Ă©clairĂ© Ă  un si haut degrĂ©, par la volontĂ© de Dieu. Ne vous laissez pas dĂ©tourner de votre entreprise par ce que des gens sans valeur peuvent avoir Ă  dire, et auxquels on peut appliquer le proverbe qui dit "Le boeuf indolent demeure plus obstinĂ©ment immobile." Au jugement des philosophes, personne ne peut ĂŞtre vraiment savant, qui renonce aux Ă©lĂ©ments d'une seule science. Dieu vous a donnĂ© des dons intellectuels Ă©tendus ; vous n'imiterez pas le boeuf, mais plutĂ´t l'oiseau; vous ne croirez pas devoir vous arrĂŞter aux dĂ©tails, mais efforcez-vous plutĂ´t d'embrasser courageusement les principes genĂ©raux. En effet, chacun est considĂ©rĂ© d'autant plus instruit que plus de choses lui sont familières. Quoique votre esprit soit apte Ă  tout recevoir, vous ne devez pas vous occuper de peu, ni du plus bas, mais de beaucoup et des idĂ©es les plus Ă©levĂ©es. Je vous donnerai encore un conseil : laissez au commun les choses communes, et ne partagez qu'avec les hommes de marque et des amis Ă©prouvĂ©s les choses supĂ©rieures et les secrets Du foin au boeuf, au perroquet seulement, du sucre! n Sondez les âmes, afin qu'il ne vous arrive pas, comme il arrive Ă  tant d'autres, de vous trouver sous les pieds du boeuf. Vivez heureux, mon ami, et, s'il est en mon pouvoir de vous rendre service, ordonnez et j'agirai sans retard. Mais, afin que notre amitiĂ© s'accroisse de jour en jour, Ă©crivez-moi souvent; envoyez-moi Ă©galement quelque chose de vos savants travaux, je vous en prie instamment. Encore une fois vivez heureux ! Dans notre cloĂ®tre Ă  Wurzbourg le 8 avril 1510

 

Trithème ou Tritheim, chroniqueur et fécond théologien, né à Trittenheim, près de Trèves, habita Spannheim, puis Vurzbourg (1462-1516) (Joseph Orsier, Henri Cornélis Agrippa, 2011 - books.google.fr).

 

Le siège de Brisach

 

Au XVIIe siècle, la ville devint le noyau d'un système de fortifications qui compta parmi les plus redoutables d'Europe. Sa situation très exposée lui valut d'être tantôt une tête de pont française, tantôt un avant-poste de l'Empire. Elle est assiégée et prise après 4 mois de siège (août-décembre 1638) par le duc de Weimar et le vicomte de Turenne, puis de nouveau en 1677 par le maréchal de Créquy. Rendu à l'Empire par les traités de Ryswick, Louis XIV de France fait construire Neuf-Brisach, face à Brisach, pour prévenir toute invasion d'outre-Rhin. Vieux-Brisach fut de nouveau assiégée et prise en 1703 par Vauban. En 1704, les Impériaux tentèrent de reprendre la ville, par la ruse, sans succès. La ville est rendue à l'Empire après le Traité de Rastatt en 1714 (fr.wikipedia.org - Vieux-Brisach).

 

La ruse du prince Eugène de Savoie

 

Pendant qu'Eugène, conjointement avec le duc de Marlborough, couvroit le siĂ©ge de Landau, leur gĂ©nie actif s'Ă©toit occupĂ© d'autres pensĂ©es ; ils s'Ă©toient fait instruire exactement de l'Ă©tat des places qui bordent le Rhin. Tous deux unissoient la ruse d'Ulysse Ă  la valeur d'Achille : ils voulurent se rendre maĂ®tres du vieux Brisach par surprise, pour s'emparer ensuite du nouveau. Le premier se concerta pour cet effet avec M. de Wincklaufen, gouverneur de Fribourg, dont le valet-de-chambre servoit d'espion. Le commandant de Brisach avoit accordĂ© trop lĂ©gèrement un passe-port Ă  cet homme, sous le vain prĂ©texte d'acheter des vins et du ratafia. Le jour oĂą la garnison recevoit le foin des contributions, M. de Wincklaufen fit marcher cinquante chariots couverts de foin, dans lesquels pour surprendre cacha des hommes et des armes : c'Ă©toit, en Brisach, en quelque sorte, remplir de Grecs le ventre du cheval de Troie. Deux cents officiers ou soldats, dĂ©guisĂ©s en paysans travailleurs, prĂ©cèdent ou accompagnent les chariots. Ils se prĂ©sentent le matin Ă  la porte neuve ; plusieurs passent avec quelques voitures ; les autres se pressent en foule sur leurs traces : la sentinelle, pour arrĂŞter le flot qui menace d'inonder la ville, ferme la barrière ; un Allemand assomme ce soldat d'un coup de hache. Cependant l'Ă©paisseur du brouillard empĂŞche de voir ce qui se passe au-dehors, et tout demeure encore tranquille dans l'intĂ©rieur de la place. Mais Bierne, inspecteur des travaux, Irlandois plein d'intelligence, conçoit quelque soupçon en voyant des visages qu'il ne connoĂ®t pas. Il interroge l'un de ces prĂ©tendus paysans, lieutenant-colonel du rĂ©giment de Bareuth; celui-ci, dĂ©concertĂ© par des questions auxquelles il ne s'attend pas, ne peut y satisfaire : on lui applique sur le dos quelques volĂ©es de coups de canne. Cet officier, qui n'Ă©toit point accoutumĂ© Ă  en recevoir, oublie l'habit qu'il porte pour se rappeler ce qu'il est ; il court au chariot le plus prochain pour prendre un fusil. D'autres en font autant ; ils ont l'imprudence de tirer sur l’inspecteur, qui s'Ă©toit jetĂ© dans le fossĂ©, et par-lĂ  ils donnent l'alarme. La garde prend les armes; M. de Raousset, commandant, accourt et la place est sauvĂ©e. Deux cents ImpĂ©riaux pĂ©rirent victimes de ce bizarre stratagème (Histoire de Jean Churchill, duc de Marlborough, prince du saint empire romain et de Mindelheim, Tome premier, 1806 - books.google.fr).

 

"herbipolique"

 

Fin 1701, la cavalerie impériale, qui campait à la rive droite du Rhin, près de Feldkirch, leva son camp et entra, partie dans Fribourg, partie dans Vieux-Brisach, ou se répandit dans le plat pays du Brisgau. La plus grande partie des détachements d'infanterie qui avaient été envoyés à Rastadt rejoignirent leurs corps dans ces deux places; le reste escorta des farines qui furent conduites à Constance. Les deux régiments de l'évêque de Würtzbourg furent répartis dans différents lieux du Brisgau, et furent rejoints par celui de l’évêque d'Osnabruck. Les troupes des cercles de Souabe et de Franconie décampèrent le 15 novembre d’Offenbourg et de Neckers-Ulm, et retournèrent dans leur pays. Il ne resta sur le Rhin que quelques détachements pour la garde des retranchements qu'on avait élevés sur ce fleuve. A l'égard des troupes palatines, elles demeurèrent dans les quartiers qu'elles avaient pris sur le Spirbach. Les pionniers continuèrent les ouvrages qu'on avait commencés le long de cette rivière; et des détachements des troupes du cercle du haut Rhin se rendirent à Spire (Campagne d'Allemagne, Collection de documents inédits sur l'histoire de France, Volume 58, Numéro 1, 1835 - books.google.fr/books/edition).

 

Les troupes de Wurtzbourg avaient fait leur entrée dans les villes de Fribourg et de Brisac en 1701, avant la prise de la dernière par Vauban en 1703 (Lettres historiques, contenant ce qui se passe de plus important en Europe et les réflexions nécessaires sur ce sujet, Tome 20, 1701 - www.google.fr/books/edition).

 

Prince Eugène

 

Eugène de Savoie-Carignan ou François Eugène de Savoie, surtout connu comme le prince Eugène (en allemand : Prinz Eugen, en italien : Principe Eugenio), nĂ© le 18 octobre 1663 Ă  Paris et mort le 21 avril 1736 Ă  Vienne (Autriche), est un officier au service de la monarchie autrichienne, devenu commandant en chef des armĂ©es du Saint-Empire romain germanique. Il est considĂ©rĂ© comme un des plus grands gĂ©nĂ©raux de son Ă©poque. ÉlevĂ© Ă  la cour de Louis XIV et destinĂ© Ă  l'origine Ă  une carrière ecclĂ©siastique, il se dĂ©cide Ă  19 ans Ă  embrasser le mĂ©tier des armes. Face au refus du roi de laisser ses officiers combattre les Ottomans, Eugène part pour Vienne offrir ses services Ă  la monarchie des Habsbourg. Pendant plus de cinquante ans, Eugène va servir trois empereurs : LĂ©opold Ier, Joseph Ier et Charles VI (fr.wikipedia.org - Eugène de Savoie-Carignan).

 

Antipolis

 

En grec "antipolis" signifie "ville en face (d'une autre)".

 

Presque vis-Ă -vis le vieux Brisach, Ă  une demi-lieue du Rhin, Louis XIV avoit fait construire le nouveau Brisach, place rĂ©gulière, fortifiĂ©e par M. de Vauban, avec huit tours bastionnĂ©es, couvertes d'autant de contre-gardes, outre les tenaillons, les grandes et petites demi-lunes, et autres ouvrages, Le fort Martin, bâti entre les deux Brisach sur les bords du fleuve, servoit Ă  dĂ©fendre, du cĂ´tĂ© de la France, le pont de communication entre les deux places. On travailloit alors Ă  augmenter les fortifications du vieux Brisach, et douze cents ouvriers y Ă©toient employĂ©s ; ce qui empĂŞchoit qu'on ne veillât bien exactement sur ceux qui y entroient ou qui en sortoient. Les François avoient repris possession du vieux Brisach au commencement de la guerre (Histoire de Jean Churchill, duc de Marlborough, prince du saint empire romain et de Mindelheim, Tome premier, 1806 - books.google.fr).

 

Antibes

 

Deciatum ou Deceatium, a estĂ© le premier nom imposĂ© Ă  la ville d'Antibe par les anciens DĂ©cĂ©ates, qui y auoyent establi leur ville capitale et leur rĂ©gion, comme voulant signifier que s'estoit lĂ  leur ouurage et leur habitation; aussy Charles Estienne dans son ancien dictionnaire historique, dit que Deciatium est une rĂ©gion dans la Gaule narbonnoise; et nous apprenons d'ailleurs que la rĂ©gion estoit ditte de ces contrĂ©es, qui estoyent gouuernĂ©es par des petits rois, auant que les Romains les eussent rĂ©duites en Prouince. Elle a ensuite estĂ© appelĂ©e Antipolis, et ce nom lui demeure, dans le grec et dans le latin. De lĂ , vient qu'elle a estĂ© appelĂ©e Civitas Antipolitana par Paulus Merula, dans sa Cosmographie, soubs la mĂ©tropole d'Aix, et par St Isidore de SĂ©uille, dans la mesme dĂ©pendance : civitas Antipolitanorum. Elle a estĂ© aussy nommĂ©e Antibla par Calepin, Antibou par Jean de Serres, et Janiculum par ce mesme Charles Estienne, Ă  l'imitation de la petite ville de ce nom au delĂ  du Tibre, Ă  prĂ©sent ruinĂ©e, qui seruoit de port aux Romains, pour entrer dans l'HĂ©trurie, tout de mesme que la ville d'Antibe sert aussy de port pour entrer en Prouence Ă  ceux qui viennent d'Italie. C'est par cette double dĂ©nomination que M. Furetière nous apprend, dans son Compendium du dictionnaire uniuersel latin, p. 28, insĂ©rĂ© dans son dictionnaire uniuersel françois, imprimĂ© Ă  TrĂ©voux en 1704, que le mot Antipolis signifie Antibe, ville et port de France en Prouence, et partie de Rome au delĂ  du Tibre. Cette ville est ditte Antibolus dans quelques vieux actes; dans les bulles de ClĂ©ment VII et de Martin V, dont nous parlerons en cette histoire, elle est appelĂ©e castrum, siue locus Antibulorum; castrum, siue locus Antibulis. Du Ryer, de l'AcadĂ©mie françoise, la nomme Antipoli, au sommaire de Florus, du septième liure de la cinquième dĂ©cade de Tite-Liue, qui est dans le tome XIV de la traduction, p. 137. «Le consul Q. Opimes, dit-il, rĂ©duit soubs l'obĂ©issance des Liguriens, delĂ  les Alpes, qui pilloyent Antipolis & Nice, des dĂ©pendances de la ville de Marseille» ; et les autres Ă©criuains françois, Antibol, Antiboul, Antibes ou Antibi : mais toutes ces diuerses dĂ©nominations, qui sont des manières particulières de parler, sans autre pĂ©nĂ©tration, n'ont jamais altĂ©rĂ© le nom essentiel, qui est Antipolis, dans le langage grec et le latin, et Antibe dans le françois; par lequel, tout ce qui appartient Ă  Antibe, est dĂ©nommĂ© du nom adjectif : Antipolitanus ou Antipolensis, et les habitants Antipolitains ou Antibois (Jean Arazi, Histoire de la ville d'Antibe (1708), texte collationnĂ© et annotĂ© par A.-L. Sardou et E. Blanc, 1880 - books.google.fr).

 

Les galères demeurées en Provence sous les ordres du chevalier de Roanès se distinguèrent pourtant par un violent combat, livré le 8 juin 1704 au large d'Antibes à un vaisseau de ligne anglais. L'Ambitieuse, la Perle et la France le canonnèrent pendant trois heures. Le canonnier du canon de coursie et «ses aydants», blessés, sont remplacés par des forçats. Turcs et forçats, déferrés, vont monter à l'abordage, quand un deuxième vaisseau britannique vient dégager son camarade, qui comptait soixante-cinq tués et blessés (Charles de La Roncière, Histoire de la marine française: Le crépuscule du Grand Règne; L'apogée de la guerre de course, 1909 - www.google.fr/books/edition).

 

Typologie

 

Le report de 2186 sur la date pivot 1704 donne 1222.

 

Raimond-Bérenger IV ou V, (ou Ramon-Berenguer en catalan, ou Ramon-Berenguier en occitan-provençal) né vers 1198 et mort le 19 août 1245 à Aix, est un comte de Provence et de Forcalquier de 1209 à sa mort. Raimond-Bérenger IV est le dernier membre de la famille des comtes de Barcelone à avoir régné en Provence. Il laisse par testament, daté du 20 juin 1238, ses domaines à sa quatrième fille, Béatrice, la seule qui n'est pas encore mariée. Elle transmettra le comté aux Capétiens-Anjou par son mariage avec le frère de Louis IX, Charles (fr.wikipedia.org - Raimond-Bérenger V de Provence).

 

Autrement

 

"ventre herbipolique" : la ville du ventre qui contient de l'herbe

 

La ville de Turin (Taurinum en latin) porte en ses armes un taureau, animal ruminant.

 

Le douziĂ©me du mois de fĂ©vrier 1543, le mĂŞme Cavara Ă©crivit Ă  Boutieres, pour l'avertir que les ennemis venoient de se remettre en marche pour surprendre Turin; mais Boutieres ou par oubli, ou pour ĂŞtre distrait par trop d'affaires, nĂ©gligea d'ouvrir cette lettre. Les ennemis, ayant profitĂ© d'un brouillard Ă©pais, qui s'Ă©leva le lendemain matin firent marcher leurs gens de pied vers le Moulin de la Sye sur la petite d'Oire, Ă  une portĂ©e d'arbalĂŞte de Turin, & leur Cavalerie vint se mettre en embuscade Ă  Notre Dame de Campagnes. Cinq chars de foin conduits chacun par quatre boeufs s'approcherent en mĂŞme tems des portes de la ville : or il faut sçavoir que les ennemis avoient menagĂ© dans chacun de ces chars, une longue cage fou six soldats armĂ©s pouvoient le tenir commodement; & en coupant une corde qui les tenoit serrĂ©s, ils tomboient par une espèce de trappe qui leur servoit de pont pour descendre. Le premier chariot oĂą Ă©toit Alexandre d’Ymage Milanois & qui Ă©toit conduit par un soldat vĂŞtu en Paysan, s'Ă©tant prĂ©sentĂ© au premier pont, on demanda au conducteur d'oĂą venoit ce foin, il rĂ©pondit de Ligni ; & ayant montrĂ© en mĂŞme tems un sauf-conduit, que Boutieres avoit signĂ©, on le laissa passer. Etant arrivĂ© devant le Corps-de-garde qui se trouve Ă  la porte, le Capitaine Raimonnet demanda Ă  acheter ce foin ; & sur ce qu'on lui en dit un prix excessif, il ordonna Ă  Perichon son Lieutenant d'enfoncer dans cette voiture une longue pique pour sonder ce qui y Ă©tait: & c'Ă©toit lĂ  une sage prĂ©caution que du Bellai avoit imaginĂ©e pour le garantir de toute surprise. La picque fut retirĂ©e toute sanglante, & l'on vit en mĂŞme-tems sortir du char six hommes armĂ©s. Le premier qui parut attaqua Raimonnet, le blessa & lui coupa un doigt: mais Raimonnet l'ayant saisi par le corps le tua Ă  coups de dague, pendant que les cinq autres soldats marchoient droit Ă  la place. Leurs compagnons se voyant dĂ©couverts sortirent avec prĂ©cipitation des cages oĂą ils se tenoient cachĂ©s, forcerent la garde de la porte, & demeurerent MaĂ®tres de ce poste. Il est hors de doute que si l'Infanterie ennemie qui Ă©toit en embuscade au Moulin de la Sye, eĂ»t sçu profiter de ce premier dĂ©sordre, il ne nous auroit pas Ă©tĂ© possible de sauver Turin ; cette ville dĂ»t en partie son salut au brave Capitaine d’Aguerre , qui se trouvoit ce jour-lĂ  Ă  la tĂŞte de l'Escadre, destinĂ©e Ă  la garde de la place, & qui Ă©toit obligĂ©e de faire le guet jour & nuit. Ayant oui l'allarme qui se donnoit Ă  la porte, il accourut au bruit ; & ayant rencontrĂ© vis-Ă -vis l'hĂ´tel de la Couronne les cinq soldats qui s'Ă©toient Ă©chappĂ©s du premier chariot, il les attaqua & les mit en fuite ; il eut bientĂ´t gagnĂ© porte, & chargea avec vigueur ceux qui la gardoient. Durant le combat un MarĂ©chal qui Ă©toit logĂ© près delĂ , eut le courage de monter sur la porte, & Ă  grands coups de marteau il vint Ă  bout de rompre une grosse chaĂ®ne de fer, & de faire tomber la herse; & ainsi les ImpĂ©riaux qui se trouvoient dĂ©ja au nombre de mille Ă  douze cent Ă  l'entrĂ©e du premier pont, ne purent passer outre. Sur ces entrefaites arriverent les sieurs de Boutieres & Monnins, qui firent Ă  la hâte fermer la porte. Il est certain, que si ceux qui conduisoient les voitures en eussent seulement fait verser une, ou qu'ils euffent dĂ©telĂ© leurs boeufs, on n'auroit pu ni abbattre la herse, ni fermer la porte ; & rien par consĂ©quent n'auroit empĂŞchĂ© que les ennemis n'entrassent dans la ville, & ne s'en rendissent maĂ®tres. Cesar de Naples Chef de cette entreprise, ne perdit que son Lieutenant qui fut tuĂ© d'un coup de canon; une partie des soldats qui Ă©toient sortis des charettes eut le bonheur de se sauver en passant par dessous la herse, qui heureusement pour eux n'avoit pas assez de hauteur. La faute que fit Boutieres, & qui faillit a ĂŞtre suivie de la perte de Turin, fut d'avoir Ă©tĂ© si nĂ©gligent que de ne pas ouvrir une lettre qui l'avertissoit du dessein des ennemis.

 

Paradin rapporte qu'un des soldats qui Ă©toient cachĂ©s dans le foin, ayant malheureusement laissĂ© tomber son Ă©pĂ©e, le bruit qu'elle fit en tombant donna l'allarme au Corps de garde ; & que tous les soldats qui Ă©toient dans les voitures furent massacrĂ©s ; il devoir dire Ă  l'exception de ceux qui se fauverent, & ajouter qu'ils se rendirent auparavant maĂ®tres des Portes (Memoires De Martin Et Guillaume Du Bellai-Langei, Mis En Un Nouveau Style, Tome 5, 1753 - books.google.fr).

 

En 1540, Rabelais part pour Turin dans la suite de Guillaume du Bellay, frère du cardinal, seigneur de Langey et gouverneur du Piémont. La même année, François et Junie, ses enfants nés hors du mariage, sont légitimés par Paul III. Le 9 janvier 1543, Langey meurt à Saint-Symphorien-en-Laye et Rabelais ramène son corps au Mans, où il est inhumé le 5 mars 1543 (François Rabelais - media31.mediatheques.fr).

 

Publié en 1546 sous le nom de François Rabelais, bénéficiant du privilège de François Ier et de celui d'Henri II pour l'édition de 1552, le Tiers Livre est, comme les précédents, condamné par la Sorbonne. À la forme de la chronique se substituent les discours des personnages, en particulier du dialogue entre Pantagruel et Panurge. En effet, ce dernier hésite à se marier, partagé entre le désir d'une femme et la crainte du cocuage. Il se livre alors à des méthodes divinatoires, telles l'interprétation des rêves et la bibliomancie, et consulte des autorités détenant un savoir révélé, comme la sibylle de Panzoust ou le muet Nazdecabre, des connaissances profanes, par exemple le théologien Hippothadée ou le philosophe Trouillogan, ou sous l'emprise de la folie, en l'occurrence Triboulet. Il est probable que plusieurs des personnages pressentis se réfèrent à des individus réels, Rondibilis incarnant le médecin Rondelet, l'ésotériste Her Trippa correspondant à Cornélius Agrippa (fr.wikipedia.org - François Rabelais).

 

On compte à Turin treize marchés, dont nous allons donner l'indication. [...] Le marché du foin, qui a lieu sur la place dite au foin. Cette place se trouve sur les terreins, qui touchent à l'esplanade de la citadelle (Modeste Paroletti, Turin a la portée de l'étranger: ou, Description des palais, édifices et monumens de science et d'art qui se trouvent dans cette ville et ses environs, 1826 - books.google.fr).

 

Henri-Corneille Agrippa, contemporain de Paracelse, nacquit à Nettesheim , dans le territoire de Cologne, le 16 Septembre 1486, et mourut à Grenoble chez le receveur des finances de la province. Il exerça la médecine à Genève, où il recul gratuitement la bourgeoisie, le 11 Juillet 1522, comme il conste par les registres du Conseil. Il avait été successivement secrétaire de l'Empereur Maximilien, maitre de philosophie occulte, professeur de théologie à Dôle (1509--1510), de rhétorique à Pavie (1512), à Turin (1515), syndic de Metz (1516), médecin à Lyon, où François Ier le nomma médecin de sa mère, Louise de Savoie, en 1524, et enfin conseiller et historiographe de Charles V. On n'est pas bien d'accord sur les circonstances qui l'amenèrent à Fribourg en Suisse, que Melchior Adam, son biographe, confond avec Fribourg en Brisgau, comme l'a fort bien remarqué Brücker. Il est probable que, lorsqu'il séjournait à Genève, un ami le recommanda à l'Etat de Fribourg (Accepi tuam excellentiam in Friburgensem Æsculapium esse assumptam, lui écrivait-il), qui l'engagea comme physicien de ville en 1523. Il ne resta à Fribourg qu’une année. Son traitement était de 127 liv. par trimestre, un muid de pur froment, un char de vin de Lavaux et une honnête habitation. A son arrivée à Fribourg, il fut témoin du supplice infligé à un alchimiste qu’on brûla commc sorcier. Ce spectacle dut le faire réfléchir. Il mourut pauvre et abandonné en 1535. Son fameux ouvrage de la Vanité des sciences lui avait attiré beaucoup d'ennemis, non moins que sa jactance et son ambition. Ses disciples le nommèrent le Trismegiste (Berchtold, Histoire du canton de Fribourg, Partie 2, 1845 - books.google.fr).

 

Antibes

 

Quatrième guerre de la rivalité (1540-1544). - Charles-Quint manqua de parole; le roi de France, dépité en outre de la faveur que tous les princes catholiques et même le pape accordaient à l'empereur, prit ses alliés dans l'Allemagne protestante et jusque chez les Turcs, ennemis de Charles-Quint et de l'Espagne. La politique sacrifia la religion pour abattre le colosse d'Autriche-Espagne. [...]

 

Tout au service de l'armée française, Jean-Baptiste Grimaldi, seigneur Ascros, soumit à François Ier (août 1543) La Tour, Coaraze, Saint-Sauveur, Lieuche, Châteauneuf, Saint-Étienne, Entraunes, Gilette, Tourrettes-Revest et Eze. Jean-Baptiste fut déclaré traitre, rebelle, bangi à perpéluité. Sa tête fut mise à prix, et il fut pendu en effigie aux créneaux de la citadelle. Il mourra à Cérisolles. — D'autres seigneurs du comté de Nice étaient d'intelligence avec J.-B. d'Ascros, et, entre autres, Gaspard Caïs, Boniface de Cève, et Benoit Grimaldi, allié aux Cais et aux Cève. Jean-Baptiste était marié avec Thomasine Lascaris-Castellar; il avait pour neveux Honoré II, Louis et Jacques, commandeur de Nice, qui n'imiteront pas sa trahison; Honoré prêta serment à la Savoie au couvent de St-François, le 18 mai 1543.

 

On se préparait au siège de Nice. Benoit Grimaldi, qui s'entendait sans doute avec Jean-Baptiste, avait gagné au parti français une partie de la garnison de Nice; un certain nombre désertèrent même pour Antibes avec armes et bagages, et promirent d'introduire les Français dans Nice par un égout de la porte Limpia. Le capitaine Magdalon, portant le seigneur de Grignan, se dirigea avec deux cents hommes d'élite vers la plage de Nice, et par la nuit sombre approcha de l'endroit désigné. Un des déserteurs, poussé par le remords, découvrit la trame au colonel d'Eschaux. C'était le 16 juin 1543. A peine Benoit Grimaldi se montra-t-il dans la direction de l'égout, qu'il fut assailli avec les siens sous une grèle de traits, et il n'eut que le temps de gagner les galères à la nage. André Doria accourant de la baule mer, poursuivit les vaisseaux de Magdalon, et sans l'habile manœuvre du capitaine, qui malgré une jambe emportée, se réfugia sous le canon d’Antibes, le comte de Grignan eût été fait prisonnier. Ce premier succès enhardit les Niçois et le duc se rendit lui-même auprès d'eux pour les encourager (Eugène François Tisserand, Histoire civile et religieuse de la Cité de Nice et du Département des Alpes-Maritimes: Chronique de Provence, Tome 2, 1862 - books.google.fr).

 

François Ier attaque la Savoie car il prĂ©tend avoir des droits sur l’hĂ©ritage de sa mère (celle-ci, Louise de Savoie, est la fille du duc Philippe II et la sĹ“ur de Charles III). En janvier-fĂ©vrier, il envahit la Bresse et la Savoie et s’empare de Turin. Il ne reste plus Ă  Charles III que son “très fidèle comtĂ© de Nice” : pendant 25 ans, il dĂ©fendra Ă  tout prix la rĂ©gion niçoise.

 

L’alliance entre François Ier et le sultan Soliman est importante ; le roi très chrétien s’allie avec les infidèles. Les intérêts de l’Etat l’emportent sur les idéologies. François Ier, en juin 1543, ordonne d’attaquer la cité qui est assiégée sur terre par les Français et sur mer par la flotte turque (3 000 galères). En septembre, la garnison de la forteresse continue à résister. L’arrivée de Charles-Quint étant annoncée, les assaillants se retirent dans la nuit du 7 au 8. Le duc Charles III entre à Nice, en partie incendiée (www.departement06.fr).

 

Cf. quatrain VII, 19.

 

Le prince Eugène est petit-fils de Thomas de Savoie à l’origine de la branche des Carignan, lui-même arrière-petit-fils de Charles III, duc de Saboie.

 

Typologie

 

Le report de 2186 sur la date pivot 1543 donne 900.

 

Ayant ruinĂ© d'abord les villes de la cĂ´te, les Sarrasins occupèrent ensuite les montagnes et, Ă  la faveur des divisions qui agitaient la Provence, la parcourir en maĂ®tres de la mer aux Alpes, et des Alpes au RhĂ´ne, pillant, tuant, incendiant, n'Ă©pargnant auçun village, aucune ville, et n'attaquant les places fortes qu'après avoir fait le vide autour d'elles. L'antique citĂ© d'HĂ©raclĂ©a Caccabaria, dont les uns fixent l'emplacement lĂ  oĂą s'Ă©leva, en 1497, Saint Tropez, les autres au fond du golfe de Cavalaire, fut dĂ©truite ; FrĂ©jus (890), Antibes, Nice, furent prises et saccagĂ©es ; Ă  la Turbie, ils se fortifièrent dans les ruines du monument d'Auguste ; les vieilles colonies marseillaises d'Olbia et de Tauronium furent anĂ©anties ; les survivants de cette dernière colonie auraient, dit-on, fondĂ© le village de la Cadière. Toulon fut pillĂ©, Vence, Glandèves, Senez, Riez succombèrent successivement. Manosque fut rasĂ©e ; l'Ă©glise qui abritait la statue vĂ©nĂ©rĂ©e de N.-D. de Romigier fut dĂ©truite de fond en comble ; mais, cachĂ©e dans un sĂ©pulcre de marbre et enfouie dans le sol, la statue, retrouvĂ©e plus tard, a encore aujourd'hui pour autel le tombeau oĂą elle avait Ă©tĂ© renfermĂ©e. Le monastère de Lure, Ă©difiĂ© sur le tombeau de l'ermite saint Donat, fut renversĂ©. En 896, ils s'Ă©taient dĂ©jĂ  avancĂ©s jusqu'Ă  Apt et avaient ruinĂ© le pays. Sisteron tomba en leur pouvoir (911). Une trahison leur livra Embrun (916), et la porte qui leur fut ouverte a retenu le nom de Porte Sarrasine. La prise de cette ville les rendit maĂ®tres de la Haute-Provence et du DauphinĂ©, et bientĂ´t Grenoble tomba en leur pouvoir. Des Alpes, ils Ă©tendaient leurs courses en Italie ; de Grenoble, ils allèrent ravager la Suisse. Marseille devait succomber Ă  son tour. DĂ©jĂ  tout son territoire avait Ă©tĂ© occupĂ© et dĂ©vastĂ©. Trets, Saint-Zacharie, Saint-Maximin avaient Ă©tĂ© pillĂ©s. Le monastère de Saint-Jean-du-Puy, fondĂ© par Cassien, avait Ă©tĂ© renversĂ© ; les habitants d'Aubagne durent, dit-on, chercher un refuge dans les collines et sur le Garlaban ; ceux d'Allauch se fortifièrent sur les hauteurs. Les incursions continuelles des Sarrasins avaient rĂ©duit l'Eglise de Marseille Ă  une grande indigence (Reynier-Vigne, Pages d'histoire provençale: Les Sarrasins en Provence, Revue de Provence et de Langue d'Oc, Volumes 7 Ă  10, 1905 - books.google.fr).

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