Paul VI et Jean Baptiste Janssens
Paul VI et Jean-Baptiste Janssens

 

X, 91

 

2244

 

Clergé Romain l'an mil six cens et neuf,

Au chef de l'an feras election:

D'un gris et noir de la Compagne yssu,

Qui onc ne feut si maling.

 

La première édition comprenant les dix centuries date de 1568, à Lyon chez Benoît Rigaud ; elle est donc posthume.

 

1609 est la date à laquelle le quatrain X, 91 annonce l’élection d’un pape jésuite qui n’eut jamais lieu (Yvonne Bellenger, Nostradamus et la poésie-fiction, 2000 - babel.revues.org).

 

On a vu que les vers des quatrains peuvent avoir une certaine autonomie. Ainsi on peut séparer les deux premiers vers des deux derniers, si bien que celui de la "Companie" ne serait pas celui qui est élu en "1609".

 

Au quatrain VI, 54 (1965) l'année donnée en toutes lettres, 1607, est suivie de Liturgie, ce qui permet de rajouter la date de 354 où a été rédigé le chronographe où sont insérées les « Depositiones martyrum et episcoporum » contenant le premier calendrier liturgique chrétien.

 

La proximité des deux dates 1607 et 1609 conduit à l'hypothèse un peu fragile qu'un même calcul peut être fait. Ainsi l'année 1609 se transforme en 1963.

 

Jean-Baptiste Janssens, né le 22 décembre 1889 à Malines (Belgique) et décédé le 5 octobre 1964 à Rome, était un prêtre jésuite belge, théologien et canoniste, élu en 1946 le 27e Supérieur général de la Compagnie de Jésus (fr.wikipedia.org - Jean-Baptiste Janssens).

 

Remarquons un jeu de mots possible entre "Maling" et Malines.

 

Remarquons encore que Janssens (ou Jansen) est le nom belge de Jansénius, l'inventeur du jansénisme.

 

C'est une idée du XVIIe siècle que le gris est spiritualiste, une idée janséniste, protestante, disons le mot. Rembrandt comme Titien la narguent et la démentent (La Rénovation esthétique: revue de l'art le meilleur, Volumes 5 à 6, 1971 - books.google.fr).

 

On ira voir en habit-gris les convulsions des jansénistes (Gabriel Bonnot de Mably, Oeuvres Posthumes, Volume 1, 1798 - books.google.fr).

 

Si les prétendus Jansénistes ont quelquefois pris l'habit gris, c'est l'amour de la pénitence, ou d'autres raisons légitimes... (Charles Clémencet, La Vérité Et L'Innocence Victorieuses De L'Erreur Et De La Calomnie: Lettre A Un Ami Sur La Réalité Du Projet De Bourg-Fontaine, Volume 1, 1758 - books.google.fr).

 

Des sociĂ©tĂ©s ou confraternitĂ©s ont Ă©tĂ© Ă©rigĂ©es en Italie & en France fous le nom de frères & de sĹ“urs du Tiers Ordre de Saint François ; celle qui se trouvoit Ă  Paris pendant le règne d'Henri III, que l'on appelloit les PĂ©nitens gris, Ă©toit du nombre (Candide Chalippe, La vie de Saint François, instituteur de l'Ordre des Frères Mineurs de celui de Sainte Claire et du Tiers-Ordre de la pĂ©nitence, 1728 - books.google.fr).

 

Il y avait aussi à Paris les pénitents blancs de l'Annonciation Notre Dame, les pénitents bleus de saint Jérôme et les pénitents noirs du Saint Crucifix, créés à la même époque (Nicolas Le Roux, Le Roi, la cour, l'Etat: De la renaissance à l'absolutisme, 2013 - books.google.fr).

 

Le père Jean-Baptiste Janssens, Général de la Compagnie de Jésus (1946-1964), est intervenu à plusieurs reprises pour appeler ses confrères à l'esprit de saint Ignace. En 1952, il leur envoya une lettre sur "la mortification constante", dans laquelle il s'opposait aux positions de la nouvelle théologie, qui tendaient à exclure la pénitence réparatrice et celle impétratoire et écrivait que les jeûnes, les fouets, les cilices et autres aspérités, doivent rester cachés des hommes selon la règle du Christ (Mt 6: 16-8), mais doivent être enseignés et inculqués aux jeunes jésuites jusqu'à la troisième année de probation (Dizionario degli Istituti di Perfezione, vol. VII, col. 472) (laportelatine.org).

 

Si le père Janssens Ă©tait le "pape noir" des jĂ©suites, il Ă©tait favorable au gris de la pĂ©nitence :

 

Le problème majeur pour les jésuites est celui du salut et ils insistent sur la rédemption par la communion et la pénitence fortement encouragées aussi par la Contre-Réforme (Emmanuel André, Les Jésuites à Namur, 1610-1773: Mélanges d'histoire et d'art publiés à l'occasion des anniversaires ignatiens, 1991 - books.google.fr).

 

Giovanni Battista Montini, nĂ© le 26 septembre 1897 Ă  Concesio, près de Brescia (Italie) et mort le 6 aoĂ»t 1978 Ă  Castel Gandolfo (Italie). Le cardinal de Milan Montini est Ă©lu pape au sixième tour, le 21 juin 1963, avec quelque 60 voix : il a 65 ans. le nouveau pape se nomme donc Paul VI, en hommage Ă  saint Paul et Paul V, pape qui avait mis en Ĺ“uvre les dĂ©cisions du concile de Trente et canonisa Charles BorromĂ©e. Le 30 juin 1963 a lieu le couronnement de Paul VI. Le 27 juin 1963, le secrĂ©taire d'État Amleto Cicognani annonce que le concile reprendra le 29 septembre. Pour prĂ©parer cette reprise, Paul VI rĂ©unit Ă  deux reprises la commission de coordination, les 3 juillet et le 31 aoĂ»t. Le dialogue avec les religions non catholiques, en particulier le judaĂŻsme, se dĂ©veloppa pendant le pontificat de Paul VI, sous l'impulsion de la dĂ©claration Nostra Ætate (fr.wikipedia.org - Paul VI).

 

"Chef de l'an" est une expression rare sur internet (on peut penser que c'est quand mĂŞme un bon Ă©chantillon) et correspond Ă  Rosh ha-Shanah ou rosh dĂ©signe la "tĂŞte" : "tĂŞte de l'an".

 

Jean-Baptiste

 

Montini et Janssens se prénomment tous deux Jean-Baptiste, le précurseur décapité par Hérode Antipas, et Paul VI succède à Jean XXIII.

 

Il ne fallait que trente-cinq voix s'accordent sur un nom pour qu'un pape soit Ă©lu. Le cardinal Roncalli atteignit ce chiffre au bout du quatorzième scrutin, le troisième jour. Il allait avoir soixante-dix-sept ans. Les cardinaux avaient fait preuve d'une d'une certaine prudence, ils avaient Ă©lu un homme rĂ©putĂ© sage et bon et s'Ă©taient donnĂ© ainsi le temps de rĂ©flĂ©chir jusqu'au prochain conclave. Le nouveau pontife Ă©tonna en choisissant le nom de Jean qui Ă©tait certes le nom qui avait Ă©tĂ© le plus souvent portĂ© par les papes mais dont la progression avait Ă©tĂ© stoppĂ©e par un antipape du nom de Jean XXIII, au moment du grand schisme d'Occident. Le concile de Constance l'avait dĂ©posĂ© en 1415. Ainsi, le pape Jean avait-il choisi de ne pas s'inscrire dans la continuitĂ© d'un pontife rĂ©cent. Était-ce un signe ? Jean s'en expliqua avec simplicitĂ©, se rĂ©fĂ©rant Ă  Jean le Baptiste et Ă  l'apĂ´tre Jean, l'un accueillant JĂ©sus dès le sein de sa mère, l'autre l'accompagnant jusqu'au pied de la Croix, et rappelant surtout que c'Ă©tait le prĂ©nom de son père Ă  qui il rendait ainsi hommage (Christine Pedotti, La bataille du Vatican, 2015 - books.google.fr).

 

Dès le début de son pontificat, Jean XXIII mit l'accent sur l'aspect pastoral de sa charge. C'est ainsi qu'il fut le premier, depuis Pie IX, à quitter le Vatican après son élection, ce qui lui permit d'assumer pleinement son titre d'évêque de Rome, souvent négligé par ses prédécesseurs. Il prit solennellement possession de la basilique Saint-Jean du Latran et visita les paroisses romaines (fr.wikipedia.org - Conclave de 1958).

 

L'institution de bénir les cloches des églises vient du pape Jean XIII, qui consacra à Rome la grosse cloche de l'église de Latran, et la nomma Jean, du nom de saint Jean-Baptiste, patron de cette basilique [selon Baronius] (Suite de l'Histoire universelle de Bossuet, Volume 4, 1836 - books.google.fr).

 

Nous pouvons remarquer ici qu'entre les crimes dont on chargeoit le pape Jean XXIII au concile de Constance pour servir à sa déposition, on comptoit celui d'avoir vendu à ceux de Florence la tête de S. Jean-Baptiste pour la somme de cinquanre mille ducats; mais que comme on étoit sur le point d'enlever cette relique de l'église de S. Silvestre pour la livrer, les Romains qui découvrirent cette honteuse négociation, s'y opposèrent & firent rompre le marché. On avoit crû que la relique avoit été dissipée avec profanation à la prise de Rome par l'année de Charles-Quint l'an 1517. A dire le vrai la chaise ou le reliquaire d'argent fut pillé par les soldats. Mais les religieuses du lieu avoient eu la précaution d'en tirer la relique, selon ce que le cardinal Baronius témoigne l'avoir appris de la bouche de quelques anciennes du couvent qui vivoient encore de son tems (Adrien Baillet, Les vies des saints composées sur ce qui nous est resté de plus authentique et de plus assuré dans leur histoire, Volume 6, 1739 - books.google.fr).

 

Comment se fait-il qu'après la fĂŞte de la nativitĂ© du saint au solstice d'Ă©tĂ© (24 juin), celle de la dĂ©collation de Jean Baptiste se cĂ©lèbre le 29 aoĂ»t ? Parcourant les diverses premières traditions qui relatent les pĂ©ripĂ©ties de la tĂŞte perdue et retrouvĂ©e du saint, l'enquĂŞte dĂ©couvre que selon le calendrier alexandrin le 29 aoĂ»t se place Ă  la cĂ©sure entre deux annĂ©es calendaires. La dĂ©capitation colle pour ainsi dire avec la cĂ©lĂ©bration du nouvel an byzantin comme nouvelle tĂŞte Ă  l'instar du Rosh ha-Shanah (« chef de l'an ») judaĂŻque ou du Janvier-Janus romain. Mais la cĂ©sure entre deux annĂ©es comme entre deux mondes n'en est pas moins passage orientĂ© dans une certaine direction. C'est ce que montre le dernier chapitre qui s'immisce dans les confrĂ©ries de Saint-Jean dĂ©collĂ© Ă  la fin du Moyen Ă‚ge dont les membres accompagnent tout condamnĂ© Ă  mort pour lui assurer le meilleur passage vers l'au-delĂ . ConfrĂ©rie secrète et Ă  recrutement strictement local et bourgeois, la Compagnie des Noirs de Florence s'est ainsi formĂ©e Ă  Florence au xive siècle pour assister le condamnĂ© dans ses derniers jours, le conduire au repentir, recueillir son dernier souffle, lui donner une sĂ©pulture chrĂ©tienne. Un rituel de pĂ©nitence rĂ©glĂ© sous l'Ă©gide des deux grands jumeaux figurĂ©s sur ces tablettes dĂ©votionnelles Ă  deux faces, l'une reprĂ©sentant Ă  l'avers le DĂ©collĂ©, l'autre au revers le CrucifiĂ©, effigies que le pĂ©nitent noir encagoulĂ© met en face du condamnĂ© jusqu'au dernier instant. Le lecteur peut s'Ă©tonner que dans l'analyse du rite rien ne transparaisse de l'Ă©tape finale oĂą les pĂ©nitents recomposent soigneusement le corps du condamnĂ© Ă©ventuellement dĂ©membrĂ© en cas de dĂ©capitation, mĂŞme si la plupart des exĂ©cutions de peine capitale semblent avoir Ă©tĂ© par pendaison. Mais la confrĂ©rie peut aussi conduire l'enquĂŞte jusqu'Ă  l'obtention de la grâce du condamnĂ©. L'institution pĂ©nitente a essaimĂ© dans les villes italiennes, notamment Ă  Rome oĂą la titulature johannique est associĂ©e Ă  celle de la Vierge de MisĂ©ricorde, patronne des condamnĂ©s et des pestifĂ©rĂ©s. Association que l'on retrouve chez les pĂ©nitents noirs de Nice qui prononçaient encore au XIXe siècle la grâce Ă©ventuelle du condamnĂ© le 29 aoĂ»t. Passeur de la vie Ă  la mort et Ă  la vie Ă©ternelle, saint Jean semble avoir trouvĂ© dans ces institutions pĂ©nitentes du nord de la MĂ©diterranĂ©e le plateau social de sa tĂŞte psychopompe (Pierre Lassave, sur Claudine Gauthier, La dĂ©capitation de saint Jean en marge des Ă©vangiles. Essai d'anthropologie historique et sociale, 2012 - assr.revues.org).

 

Paul VI est béatifié le 19 octobre 2014. Il est fêté le 26 septembre, aussi fête de Rosh Hashana de l'année 2014-2015 (1 tishri 5775) (www.terredisrael.com).

 

1963 - 2244

 

Si on divise 1963 par 7 on trouve 280,4. Si on ajoute cette valeur à 1963 on obtient l'année 2243 à un an près de 2244.

 

Une période de 281 années a été déterminée par Pierre du Moulin peut être par rapport à l'année 2000 de laquelle on retranche les 33 ans de la vie de Jésus en supposant qu'il est né en 1, soit 1967 années divisées par 7 comme les 7 trompettes de l'Apocalypse de Saint Jean (Pierre Du Moulin, Accomplissement des Prophéties, où est montré que les prophéties de St Paul et de l'apocalypse et de Daniel touchant les combats de l'Eglise sont accomplies, 1624 - books.google.fr, Observations sur la prophétie de Pierre Du Moulin, qui prédit le rétablissement de la Religion P. R. en l'an 1689, 1686 - books.google.fr, Jacques Halbronn, Le texte prophétique en France: formation et fortune, Volume 1, 1999 - books.google.fr).

 

Pierre Du Moulin (né en 1568 à Buhy et mort à Sedan en 1658) est un théologien protestant français de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle. Il était installé depuis quatre ans en Angleterre lorsqu'il se résolut de rejoindre Leyde où son ami François du Jon professait la théologie. Il prend pension chez Joseph Juste Scaliger, où il rencontre des personnages distingués et de grand mérite et s'y fait de puissants amis. En 1599, il revient dans la région parisienne. Il fut le premier pasteur du temple de Charenton-le-Pont. En 1620, Pierre Du Moulin quitte alors la France pour Sedan où il arrive le 16 janvier 1621, et y resta 37 ans, jusqu'à sa mort (fr.wikipedia.org - Pierre Du Moulin).

 

Joseph Juste Scaliger est le fils de Jules César Scaliger, lié d'amitié avec Nostradamus alors que celui-ci séjournait, depuis 1533, à Agen où il pratique la médecine de soins à domicile. Joseph Juste, né en 1540 à Agen et mort en 1609 à Leyde, est l'un des plus grands érudits français du XVIe siècle. Il surpassa son père comme philologue, et se fit en outre un nom comme chronologiste et historien. Il est considéré comme le créateur de la science chronologique et notamment de la période julienne (en hommage à son père), utilisée en astronomie, qui permet une datation indépendante du calendrier en vigueur. Il prétendit effectuer la duplication du cube et la trisection de l'angle, c'est-à-dire construire une racine cubique, à l'aide de la seule règle et du compas, ce dont Pierre-Laurent Wantzel, en 1837, montrera l'impossibilité (fr.wikipedia.org - Joseph Juste Scaliger).

 

Cette période de 280 ans se retrouve dans les Septantes et dans un texte samaritain médiéval.

 

De la naissance d'Abraham Ă  l'arrivĂ©e de Jacob en Egypte, il n'y a qu'une lĂ©gère diffĂ©rence Ă  relever : les Septante donnent pour cette pĂ©riode 280 ans, et l'HĂ©breu, suivi par la Vulgate, 290 [comme Nostradamus, dans la Lettre Ă  Henri, 290 : 100 + 60+ 130]. La captivitĂ© dura, suivant l'HĂ©breu, 430 ans (RenĂ© François Rohrbacher, Histoire universelle de l'Église catholique, Volume 1, 1878 - books.google.fr).

 

Un texte samaritain du Xème siècle appelé par Moses Gaster, Asatir (mystère), chronique d'Adam à Moïse enrichie de légendes et de matériel midraschique, étend les Jours de la Faveur divine de Moïse, probablement depuis le Sinaï, jusqu'au temps d'Eli. Cette période est évaluée à 280 ans par les Hillukh, autre texte samaritain du VIIIème ou IXème siècle (A Companion to Samaritan Studies, 1993 - books.google.fr, A.D. Crown, Some traces of heterodox theology in the Samaritan Book of Joshua, Bulletin of the John Rylands Library, Volume 50, 1968 - books.google.fr).

 

L'Eli en question, dans la littĂ©rature samaritaine, est expulsĂ© du temple du Garizim pour avoir voulu usurper le sacerdoce du grand-prĂŞtre Uzzi. Il crĂ©e alors un sanctuaire concurrent Ă  Silo. Il existe un personnage du nom de Eli dans l'Ancien Testament dĂ©peint de manière ambiguĂ«. Ses descendants furent Ă©vincĂ©s du culte officiel (1 Sam. 21-4; 1 Rois 2,26-27). La dĂ©faveur qui s'ouvre avec le schisme d'Eli est considĂ©rĂ©e comme particulièrement tragique puisqu'elle se poursuivra jusqu'Ă  la venue du Taheb, un personnage messianique encore attendu aujourd'hui (Jean-Daniel Macchi, Les Samaritains: histoire d'une lĂ©gende ; IsraĂ«l et la province de Samarie, 1994 - books.google.fr).

 

Selon le Pitron, commentaire de l'Asatir du XVème siècle, la durée du monde, d'Adam à la fin, à Taheb, est de 6000 ans et les mille ans suivants constituent le Jubilé (Alan David Crown, The Samaritans, 1989 - books.google.fr).

 

Les travaux récents montre que Nostradamus s’est inspiré des idées qu’il trouvait dans les livres de ses contemporains. Bon nombre d’astrologues de son époque pensaient que la fin du monde approchait et toute une littérature était publiée sur ce sujet. Le Livre de l’Etat et de la mutation des temps écrit en 1550 par Roussat regroupe les idées les plus en vogue. Richard Roussat fait état d’un cycle de 7000 ans. Selon l’auteur, ce cycle de titubation du firmament indiquait une mutation des temps autour de 1792. Le cycle de 300 ans des dix révolutions saturniennes dont parle Albumazar qui arrive à échéance en 1789 (c’est à partir de ce cycle que le Cardinal d’Ailly a réalisé sa fameuse prédiction d’un grand changement pour 1789). Le cycle de 2480 ans des périodes planétaires avec changement de période tous les 354 ans 4 mois, [...] déjà utilisé par l’astrologue Abraham Ibn Ezra (1089-1167) dans son Liber rationum. L’histoire est découpée en périodes de 354 ans 4 mois, chacune de ces périodes étant gouvernée par l’ange d’une planète. [...] Il est tout à fait vraisemblable que 3797 [date de fin ses prophéties donnée dans la Lettre à César, son fils] corresponde à cette année 2242 qui signe la fin de la période solaire. Selon un procédé courant à son époque, Nostradamus aurait crypté 2242 en ajoutant tout simplement l’année de parution des premières Centuries (3797 = 2242 + 1555) (Yves Lenoble, Nostradamus and the Eclipse of August 11 1999, 1999 - ramkat.free.fr).

 

La doctrine astrologique des chronocratories enseigne la domination des astres sur le temps, périodes de 354 ans et un tiers, elle même issue des spéculations sur la grande année. Ainsi, selon Richard Roussat, la période de la Lune commence en 1533, celle du Soleil en 1887 et celle de Saturne en 2242 (Pierre Brind’Amour, « Nostradamus astrophile », Klincksieck, 1993, p. 187).

 

Le quatrain X,89 qui correspond Ă  cette annĂ©e 2242-2243 parle en effet d'un âge d'or, âge de Saturne selon la mythologie :

 

De brique en marbre seront les murs reduits, / Sept et cinquante annees pacifiques: / Joye aux humains, renoué Laqueduict, / Santé, grandz fruict, joye et temps melifique.

 

"Sept et cinquante annees" peut vouloir dire 7 fois 50 soit 350 années (presque 354).

 

Le quatrain X,100, terminant les 942 quatrains de l'Ă©dition de 1568, porte la date 2251.

 

Jean-Baptiste et les Samaritains

 

Puisque Jean se pose en rĂ©formateur religieux, instituant un nouveau rite de purification par le baptĂŞme qu'il administre, il doit avoir reçu de Dieu un mandat spĂ©cial. Les prĂŞtres, sans s'embarrasser de questions secondaires vont donc directement Ă  l'essentiel et demandent Ă  Jean : «Es-tu le Prophète?» (Mc 8 28), mais s'il est le Prophète par excellence. Ils font allusion, sans aucun doute, Ă  ce Prophète que Dieu avait promis d'envoyer Ă  son peuple comme un nouveau MoĂŻse : « Et YahvĂ© dit : Ils ont bien parlĂ©. Je leur susciterai, du milieu de leurs frères, un prophète semblable Ă  toi (MoĂŻse), je mettrai mes paroles dans sa bouche et il leur dira tout ce que je lui ordonnerai» (Dt 1817-18). Jean-Baptiste ne se considĂ©rerait-il pas comme ce Prophète ? Mais pourquoi les envoyĂ©s des Juifs font-ils allusion Ă  cette attente d'un prophète semblable Ă  MoĂŻse ? Parce que Jean-Baptiste exerce son activitĂ© en Samarie, et que l'attente d'un tel Prophète revĂŞtait une importance particulière chez les Samaritains. En effet, ils ne reconnaissaient comme Écriture inspirĂ©e que les cinq premiers livres de la Bible, attribuĂ©s Ă  MoĂŻse : le Pentateuque. C'est donc dans un de ces livres qu'ils devaient chercher le fondement de leur espĂ©rance messianique, et ils l'avaient trouvĂ© prĂ©cisĂ©ment dans la prophĂ©tie de Dt 18 18. Ce texte revĂŞtait une telle importance pour eux qu'ils le lisaient deux fois dans leur Pentateuque ; ils avaient en effet ajoutĂ© le texte de Dt 18 17-22 après Ex 20 22, comme une sorte de prolongement du texte Ă©nonçant les dix commandements de Dieu (Ex 20 1-17). On peut donc dire que l'attente messianique des Samaritains Ă©tait entièrement centrĂ©e sur le texte de Dt 18 18 ; ils vivaient dans l'espĂ©rance de la venue du Prophète semblable Ă  MoĂŻse, le Taheb comme ils l'appelaient (Pierre BenoĂ®t, M. E. Boismard, Arnaud Lamouille, Synopse des quatre Évangiles en français: L'Évangile de Jean, Volume 3, 1965 - books.google.fr,

 

Selon Eusèbe, un disciple de Simon le Mage, du nom de MĂ©nandre, aurait Ă©tĂ© Samaritain et baptiste (Histoire ecclĂ©siastique, 3,26,2). D'après les rĂ©cits pseudoclĂ©mentins, Jean Baptiste lui-mĂŞme aurait Ă©tĂ© un hĂ©mĂ©ro-baptiste, rattachĂ© Ă  la Samarie (Reconnaissance, 2.23). Par ailleurs on peut aussi se demander jusqu'Ă  quel point la polĂ©mique des Samaritains Ă  l'endroit du Temple de JĂ©rusalem ne rencontrait pas celle des baptistes. Ce n'est certainement pas un hasard si la première mission chrĂ©tienne en dehors de JĂ©rusalem a dĂ©butĂ© par la Samarie (Ac 8,1sq ) et si l'Ă©trange discours d'Étienne, vitupĂ©rant contre le Temple et les sacrifices sanglants, dĂ©signe entre autres Sichem en Samarie comme le lieu funĂ©raire des douzes Patriarches, et cela contre toute la tradition biblique (Ac 7,16) ! N'allons cependant pas trop vite postuler quelque influence du milieu samaritain, très repliĂ© sur lui-mĂŞme, sur lui-mĂŞme, sur Étienne et les judĂ©o-chrĂ©tiens hellĂ©nistes. Mais la Samarie, aux populations mĂŞlĂ©es, Ă©tait une terre de passage et, sans doute, une terre d'accueil pour ceux qui avaient quelques difficultĂ©s avec l'autoritĂ© judĂ©enne. Au demeurant, Luc rappelle l'attitude favorable de JĂ©sus Ă  l'endroit des Samaritains (Lc 10,33-37; 17,16-19; mais aussi 9,52-55). Par lĂ  il rejoint la tradition johannique dans cet extraordinaire Ă©pisode de JĂ©sus auprès de la Samaritaine, avec son annonce du culte en esprit et en vĂ©ritĂ© (Jn 4,24). Tout le baptisme de Jean l'ÉvangĂ©liste trouve ici sa parfaite expression : dĂ©sormais, JĂ©sus donne l'eau vive et dit la fin du culte sanglant (Charles Perrot, JĂ©sus et l'histoire, 1993 - books.google.fr).

 

A l'extrémité orientale de la rue et près des murs de la ville de Naplouse (Neapolis, Sichem), il y a une mosquée carrée, où l'on voit une fontaine dont le bassin est de marbre blanc. Suivant une tradition rapportée par Jean Cotwyk (mort à Utrecht en 1629), écrivain du seizième siècle, ce bassin qui présente la forme d'un sarcophage aurait contenu anciennement les ossements de saint Jean-Baptiste, et un gouverneur de Naplouse l'aurait fait transporter de Samarie (Sébaste), où il était dans l'église consacrée au saint précurseur (Jean Joseph Léandre Bargès, Les Samaritains de Naplouse, 1855 - books.google.fr).

 

Acrostiche : CADQ, Çadoq

 

Le véritable «grand-prêtre» dans le sens de souverain pontife, c'était le roi lui-même. Et le « premier prêtre » n'était qu'un officier dépendant de lui (I Rois 4, 1-6). Ainsi nous voyons David, en costume sacerdotal, amener l'arche à Jérusalem, offrir des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces, et bénir le peuple au nom de Yahvèh (II Samuel 6, 14-15. 17-18). Salomon destitue le prêtre Abiathar et le remplace par Çadoq (I Rois 2, 27 et 35). Le temple achevé, c'est le roi qui le consacre et qui officie pontificalement (Ibid. 8). C'est lui qui, trois fois l'année, offre des holocaustes et brûle en personne l'encens devant Yahveh (Ibid. 9, 25) (Louis Leblois, Les bibles et les initiateurs religieux de l'humanité, Tome 3, 1887 - books.google.fr, Eduard Reuss, “La” Bible: Chronique ecclésiastique de Jérusalem, 1878 - books.google.fr).

 

ZACHARIE, père de saint Jean Baptiste et Précurseur. Zacharie était lévite, descendant d'Abiathar le grand-prêtre, et vivait à Jérusalem avec sa femme Elisabeth, de la classe d'Aaron (Le Synaxaire: vies des saints de l'Eglise Orthodoxe, Tome 1, 1987 - books.google.fr).

 

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