Les cousins de Mayence

Les cousins de Mayence

 

X, 17

 

2189-2190

 

La reyne Ergaste voyant sa fille blesme

Par un regret dans l'estomach enclos,

Cris lamentables seront lors d'Angolesme,

Et au germain mariage forclos.

 

Ergaste

 

Le prĂ©nom masculin Ergaste se rencontre dans deux pièces de Molière, L'Etourdi et L'Ecole des maris. Le nom avait Ă©tĂ© utilisĂ© par Rotrou dans sa comĂ©die de La Soeur (1647) pour dĂ©nommer un valet intrigant, en rĂ©fĂ©rence Ă  l'Ă©tymologie grecque ("ergon"). L'usage moliĂ©resque du nom ne renvoie donc pas Ă  la tradition pastorale, dans laquelle Ergaste apparaĂ®t frĂ©quemment : Ergasto dans l’Arcadia de Sannazaro, le Pastor fido de Guarini, l'Aminta du Tasse, le berger Ergaste dans L'AstrĂ©e, et, dans le prolongement de celle-ci, Ergaste, amoureux dans la comĂ©die La Belle Plaideuse (1655) de Boisrobert (moliere.huma-num.fr).

 

"ärgste" : très cruel (superlatif de l’allemand "arg") (fr.pons.com).

 

Le franconien ou dialecte de l'Allemagne moyenne (Hesse, Franconie, Thuringe, etc.) est une langue teutonne (J. Du Fief, Géographie détaillée, Tome 2 : Europe, 1878 - books.google.fr).

 

Un mot germanique pour une reine venue de ce qui est devenue l'Allemagne moderne.

 

Fastrade, reine de France, fille de Rodolphe, duc de Franconie, est morte à Francfort-sur-le-Mein en 794. Elle épousa, en 783, à Worms, Charlemagne, qui venait de perdre sa femme Hildegarde. Cette princesse, d'une humeur impérieuse et altière d'un caractère cruel, se fit haïr des nobles austrasiens (Grand dictionnaire universel du XIXe siècle Larousse, Volume 8 : F - Gyz, 1872 - books.google.fr).

 

Fastrade est morte Ă  Francfort, l'an 794. Éginhard nous a laissĂ© de cette reine un portrait peu flatteur. Il attribue Ă  son arrogance la rĂ©volte de PĂ©pin le Bossu contre son père, et il ajoute : «Une autre conjuration s'Ă©tait dĂ©jĂ  formĂ©e en Germanie, dans le but d'assassiner le roi Charles. Les auteurs, qui croyaient cependant avoir pris les prĂ©cautions les plus minutieuses, furent dĂ©couverts. Les plus coupables eurent les yeux crevĂ©s, et tous furent envoyĂ©s en exil. Aucun d'eux ne subit la peine capitale, sauf pourtant ceux qui voulurent rĂ©sister aux soldats envoyĂ©s pour les arrĂŞter et qui pĂ©rirent ainsi les armes Ă  la main. La cruautĂ© de la reine Fastrade (Fastradae crudelitas) fut, dit-on, l'unique cause de ces deux conjurations. Charlemagne cĂ©dant Ă  ses conseils s'Ă©carta quelquefois de sa bontĂ© naturelle ; de lĂ , les mĂ©contentements et les complots. Dans tout le reste de sa vie, le roi se conduisit avec une telle modĂ©ration et gouverna ses Ă©tats et sa cour avec une telle sagesse que de toutes parts il recevait les hommages les plus enthousiastes, les fĂ©licitations les plus chaleureuses, au point que durant un si long règne, il ne fut articulĂ© contre lui le plus lĂ©ger reproche d'injustice ou de cruautĂ©.» Fastrade n'avait eu que deux filles. Son corps, transportĂ© Ă  Mayence, fut enseveli dans le monastère de Saint-Alban. En dĂ©pit des rĂ©criminations posthumes d’Éginhard, Fastrade trouva dans l'Ă©vĂŞque d'OrlĂ©ans, ThĂ©odulfe, un poète qui voulut bien se charger de lui faire une Ă©pitaphe. Il faut croire que l'ouvre Ă©tait difficile, car elle est courte et aussi peu Ă©logieuse que possible. Le mot de la fin semble mĂŞme une ironie plutĂ´t qu'un Ă©loge. Voici les trois distiques de l'Ă©vĂŞque, poète : «Ici repose le corps de la reine Fastrade, tranchĂ©e dans sa fleur par la froide mort. Fille d'un noble père, elle fut l'Ă©pouse d'un puissant roi, aujourd'hui Dieu l'appelle aux noces plus glorieuses encore du royaume des cieux. La meilleure partie de son âme nous est restĂ©e, c'est le roi Charles. Que le Dieu clĂ©ment lui accorde de longs jours.» La cour de France ne pouvait se passer de reine ; c'est ce qui rĂ©sulte des plaintes d'Éginhard au sujet des femmes nommĂ©es «concubines», auxquels Charlemagne s'attacha dans les dernières annĂ©es de sa vie. Ainsi que l'ont dĂ©montrĂ© les recherches les plus rĂ©centes de l'Ă©rudition moderne, ces « concubines Â» ne furent autres que des Ă©pouses morganatiques, telles que fut madame de Maintenon par rapport Ă  Louis XIV, avec cette diffĂ©rence toutefois que l'influence des concubines de Charlemagne ne sortait point de l'intimitĂ© domestique. Autant est doux et utile l'ascendant d'une femme vertueuse, autant celui d'une reine acariâtre et hautaine comme Fastrade est nuisible et dangereux. Pour le moment, Charlemagne contracta une troisième union avec Luitgarde, fille d'un comte allemand dont le nom nous est inconnu. Luitgarde avait toutes les vertus qui manquaient Ă  la prĂ©cĂ©dente reine (Joseph-Épiphane Darras, Histoire gĂ©nĂ©rale de l'Eglise depuis la crĂ©ation jusqu'Ă  nos jours, Tome 18, 1873 - books.google.fr).

 

Cousins germains

 

"forclos" : Emploi adj. en fonction d'attribut. Qui est exclu, rejetĂ©, maintenu Ă  l'extĂ©rieur (www.cnrtl.fr).

 

PĂ©pin le Bossu, bâtard de Charlemagne, fomenta en 792 un complot pour prendre la couronne et tuer le roi. Il semble avoir agi en partie par haine de la reine Fastrade (qui n'eut pourtant que des filles !). Mais le complot Ă©choua et PĂ©pin fut enfermĂ© dans un monastère pour le reste de ses jours. La polygamie bafouait le sacrement du mariage et menaçait le trĂ´ne. C'est pourquoi, afin d'empĂŞcher Ă  la fois la polygamie et les unions entre proches parents, les pères du concile de Mayence, en 813, prirent des mesures sĂ©vères, notamment en Ă©largissant la notion d'inceste. Ils ne voulaient plus tolĂ©rer la coutume germanique qui visait Ă  renforcer le potentiel guerrier de chaque lignage, sans souci des querelles qui en dĂ©coulaient. Il s'agissait en particulier d'empĂŞcher que l'homme, pour maintenir des liens de  famille Ă  famille, n'Ă©pouse la sĹ“ur de sa première femme, ou bien, pour Ă©viter la dispersion de sa propre famille, n'Ă©pouse la veuve de son frère ou de son oncle, ou sa nièce, ou sa cousine. Bref, l'Église Ă©tait d'abord hostile Ă  la violence issue de la polygamie. Le concile de Mayence Ă©tend les interdictions jusqu'aux cousins issus de germains. Cette forme de prohibition de l'inceste vise en fait la polygamie endogame, simultanĂ©e chez les hommes ou successive chez les femmes qui passaient comme concubines d'une gĂ©nĂ©ration Ă  l'autre. Dans le mĂŞme lit pouvaient entrer des femmes qui Ă©taient sĹ“urs, cousines, nièces les unes des autres. Il faut dĂ©sormais aller se marier en dehors du lignage, dont la cohĂ©sion se trouve rĂ©duite d'autant ; la femme, dont le consentement sera nĂ©cessaire, ne fait plus partie, Ă  la mort de son Ă©poux, du cheptel de la tribu dans laquelle elle est entrĂ©e. Ceci, rappelons-le, se passait en 813, un an avant la mort du patriarche d'Aix-la-Chapelle, entourĂ© de toutes ses femmes (Michel Rouche, Charlemagne polygame et incestueux, L'Histoire, NumĂ©ro 64, 1984 - books.google.fr).

 

Ă€ Rome, on autorisait les mariages entre cousins germains, mais les conciles prohibèrent ces mariages au deuxième degrĂ© (canonique) dès le IVe siècle. Au VIIe siècle, le tabou de l’inceste incluait donc certainement le deuxième degrĂ© : saint LĂ©ger tenta d'empĂŞcher ChildĂ©ric II d’épouser sa cousine germaine. Le troisième degrĂ© Ă©tait Ă©galement interdit, mais tout porte Ă  croire que cette règle n’était pas respectĂ©e. On a vu que les mariages entre cousins issus de germains Ă©taient courants en Germanie Ă  l’époque de Boniface et les capitulaires du VIIIe siècle rĂ©primant l’inceste durent rĂ©itĂ©rer l’interdiction et imposer la sĂ©paration des Ă©poux unis Ă  ce degrĂ©. Il faut Ă©galement noter que, chez les Anglo-Saxons comme chez les Francs, la terminologie classificatoire commençait, en règle gĂ©nĂ©rale, au troisième degrĂ© de consanguinitĂ© et au deuxième degrĂ© d'affinitĂ©. Il me semble donc que la terminologie classificatoire commençait avec la parentĂ© Ă©pousable. […]

 

L’époque carolingienne marqua une rupture en matière normative. A Vermerie, en 758-768, la quatrième génération fut interdite sans pouvoir donner lieu à dispense, même si elle n’entraînait pas la séparation des époux. Le concile romain de 743 avait déjà interdit d’épouser la veuve de n’importe quel parent consanguin (quant cognatus habuit), ce qui allait à l’encontre de toutes les pratiques en vigueur. En 754-755, Pépin se contenta de rappeler les interdictions précédentes (défense d’épouser la mère et la fille, deux soeurs, la nièce, la consobrina vel sobrina, la tante) en les étendant aux parentes spirituelles (commuter, mère naturelle d’un filleul et matrina, marraine). En 813 cependant, au concile de Mayence, tous les interdits furent réitérés, en particulier le quatrième degré, les parents spirituels mais aussi les affins (Régine Le Jan, Chapitre IX. La stratégie matrimoniale In : Famille et pouvoir dans le monde franc (VIIe-Xe siècle) : Essai d’anthropologie sociale, 2003 - books.openedition.org).

 

Regret

 

Le premier rĂ´le de toute reine est Ă  l'Ă©vidence de donner un hĂ©ritier mâle au souverain. La stĂ©rilitĂ© fut la cause probable de la rĂ©pudiation de plusieurs d'entre elles, peut-ĂŞtre de la fille de Didier, roi des Lombards, dont Charlemagne se sĂ©para au bout d'un an. Mais le fait que la reine mette au monde seulement des filles est presque aussi difficile Ă  supporter pour le roi : Fastrade, femme de Charlemagne, a deux filles, dont ThĂ©odrade, future abbesse d'Argenteuil, puis de Schwarzach ; Richilde ne donne vie qu'Ă  un fils mort-nĂ© et Ă  une fille, Rothilde, et surtout FrĂ©rone, mère de 6 filles en moins de 10 ans, a du mourir prĂ©maturĂ©ment, peut-ĂŞtre en accouchant (Comptes rendus des sĂ©ances, AcadĂ©mie des inscriptions & belles-lettres, NumĂ©ros 3 Ă  4, 1998 - books.google.fr).

 

"blesme"

 

Blême adj. (blême - allem. bleich, mot qui, adopté par la basse latinité, a pris la terminaison imus, caractéristique des adjectifs, et est devenu blecimus, puis, par transformation, blecime, blesime et par contraction blesme et blême ; l'accent circonflexe nous prouve la présence antérieure du s. Très påle, d'un blanc mat, livide, en parlant du visage, du teint (Grand dictionnaire universel du XIXe siècle Larousse, Tome 2, 1867 - books.google.fr).

 

Das Bleichenviertel ist ein Quartier in Mainz, das am nördlichen Rande des Stadtteils Mainz-Altstadt liegt. Es besteht aus Blocks eines überwiegend quadratischen Grundrisses: Die Hauptachsen bestehen aus drei Straßen, Große Bleiche, Mittlere Bleiche und Hintere Bleiche, die alle parallel zur ehemaligen Stadtmauer und zur Kaiserstraße verlaufen. Diese werden von Querstraßen gekreuzt, zum Beispiel von der Zanggasse. Hierin unterscheidet es sich deutlich von allen anderen Vierteln der Altstadt, mit Ausnahme des Lauterenviertels, das erst zwei Jahrhunderte später durch Anlandung während der Rheinbegradigung neu geschaffen wurde. Vom Mittelalter bis ins 17. Jahrhundert bestanden hier die „Bleichwiesen“ – ein unbebautes Gelände innerhalb der aus römischer Zeit entstandenen Stadtmauer, das von zwei Bächen durchkreuzt wurde, Zeybach und Umbach. Wäsche, die in diesen Bächen gewaschen wurde, konnte auf den angrenzenden Wiesen gebleicht werden. Auch das Gerberhandwerk siedelte sich in der Nähe dieser Wasserläufe an (de.wikipedia.org -  Bleichenviertel).

 

Damit die Wiesen allerdings bebaut werden konnten, wurde der Zeybach um 1657 vor der Stadt in die Festungsgräben der Gartenfeldfront (Lage auf der heutigen Kaiserstraße) umgeleitet, um das sumpfige Gelände trocken zu legen. Im Jahr 1663 ließ Johann Philipp von Schönborn erst die "Große Bleiche" ausmessen, dann folgten die beiden kleineren, nördlicher gelegenen Straßen. Die drei neuen Straßen "Große Bleiche", "Mittlere Bleiche" und "Hintere Bleiche" verliefen schnurgerade in Ost-West-Richtung und wurden durch Querstraßen in kleinere Wohnblöcke unterteilt. Somit war das Bleichenviertel die erste nach barocken und neuzeitlichen Gesichtspunkten geschaffene Stadtanlage. Der schachbrettartige Grundriss der breit angelegten Straßen stand so im krassem Gegensatz zu den engen und verwinkelten Gassen der Mainzer Altstadt. Trotzdem wurde der Verlauf vieler Straßenzüge der Altstadt in den Querstraßen des Bleichenviertels aufgenommen (www.festung-mainz.de).

 

Angoulême : cri et décri

 

Les premiers princes Carolingiens prirent à tâche de remédier à ce désordre en restaurant à leur profit exclusif le principe romain. D'abord, sous Pépin le Bref et dans le commencement du règne de Charlemagne, les noms des monétaires disparaissent vite des espèces  en même temps que le nombre des ateliers devient très restreint. Puis, à partir de 781, sous Charlemagne, on ne lit plus sur les deniers carolingiens que le nom de l'empereur ou du roi et celui des rares localités où étaient installés les ateliers officiels ; la fabrication est placée sous le contrôle direct des agents du pouvoir central. Bref, la monnaie, de nouveau monopolisée, redevient, pour un siècle au moins, effectivement la chose de l'empereur franc ou du roi, comme elle avait été la chose de l'empereur romain [moneta publica; res juris regalis). Le nombre considérable des Capitulaires relatifs à la monnaie atteste que cet état de choses restauré ne se maintint pas sans une rigoureuse vigilance. Pépin le Bref, Charlemagne, Louis le Débonnaire, Charles le Chauve légifèrent fréquemment sur la monnaie; ils changent les types, le poids, le cours des deniers; ils démonétisent des pièces anciennes pour leur en substituer de nouvelles (moneta nova) dont ils édictent le cours forcé; ils modifient la constitution des ateliers, insistant sur l'étroite surveillance à exercer sur les entrepreneurs de la monnaie, sur l'aloi du métal qui doit toujours être excellent; ils pourchassent les faux monnayeurs, encore nombreux, avec une impitoyable sévérité (Ernest Babelon, La théorie féodale de la monnaie. In: Mémoires de l'Institut national de France, tome 38, 1e partie, 1909 - www.persee.fr).

 

Les contrats dans lesquels le prince s'engage Ă  prĂ©venir ses sujets assez longtemps avant de procĂ©der Ă  une mutation, et Ă  changer les types de sa monnaie, sont plus nombreux encore : c'est le cri et le dĂ©cri des monnaies, qui doivent avoir la plus large publicitĂ© prĂ©alable  (Ernest Babelon, La thĂ©orie fĂ©odale de la monnaie. In: MĂ©moires de l'Institut national de France, tome 38, 1e partie, 1909 - www.persee.fr).

 

Il est permis de croire que jusque vers 774 Charlemagne continua le système monétaire de son père, peut-être en modifiant quelque peu les types; les deniers de ce roi, de 768 à 774, doivent donc former une série pesant 27 grains 100 i1 gramme 22) : de 774 jusqu'à 814, le poids probable est de 32 grains (1 gramme 707). En 781 a lieu une démonétisation; en 794 le roi donna cours à de nouveaux deniers; en 800 on s'occupa à réprimer les fabrications clandestines; cinq ans plus tard, ainsi qu'en 808, on renouvelait ces mesures, et, pour faire cesser des abus alors très-multipliés, on ordonnait que la monnaie ne serait plus frappée que dans le palais, à moins qu'il n'ait été donné des ordres contraires. Toutefois on laissait courir les pièces émises en dehors de la fabrication officielle lorsqu'elles étaient de bon aloi. On voit que la grande préoccupation de l'administration de Charlemagne fut de centraliser le monnayage. En disant que les deniers devaient être fabriqués exclusivement dans le palais, je crois qu'il faut entendre qu'il s'agit d'une manière générale de la résidence du souverain. En feuilletant le Regesta chronologico-diplomatica karolorum de Böhmer et la liste des palais et maisons des rois de France de Ducange, on retrouve les noms de plusieurs localités qui figurent sur les deniers de Charlemagne. Citons Aix-la-Chapelle, Arles, Chalon-sur-Saône, Angoulême, Laon, Liége, Lyon, Mayence, Reims, Strasbourg, Trévise, Tournay, Troyes, Verdun (Alphonse Vétault, Léon Gautier, Charlemagne, 1877 - books.google.fr).

 

En 768, Pépin le Bref, s'étant emparé de l'Aquitaine sur le duc Waifre, la Saintonge rentra avec elle dans le domaine de la couronne, puis en fut détachée de nouveau, pour former, avec d'autres provinces, le second royaume d'Aquitaine, que Charlemagne donna, en 781, à son fils Louis le Débonnaire (Les pièces portant AQVIT ANIA ont dû être frappées à Angoulême, puisque celles de Bordeaux, de la même époque, portent BVRDI GALE, OU BVRDI GALA, etc.) (Eugène Désiré Letellier, Description historique des monnaies françaises, gauloises, royales et seigneuriales, Tome 4, 1890 - books.google.fr).

 

Acrostiche : LP CE

 

LP : Liber Pontificalis (Louis Duchesne, Le liber pontificalis, Tome 2, 1892 - books.google.fr).

 

La première édition connue de ce livre a été donnée par les soins de Pierre Crabbe, moine de l'ordre de St.-Augustin dans sa grande Collection des Conciles, 2 vol. in-folio imprimés à Cologne en 1538, et y est insérée sous ce titre : Liber pontificalis à Petro papa , usque ad Nicalaum papam Ium, in quo eorum gesta describuntur, primorum per Damasum papam reliquorum anteà per alios veteres ac fide dignos. Le cardinal Baronius l'a fait entrer partiellement dans ses Annales ecclésiastiques, en 12 vol. in-fo, Rome 1588. On a tout lieu d'être étonné qu'un si savant homme ait fait à Anastase un reproche sérieux d'être entré dans tous les détails qui concernent les objets d'art dont les papes et les princes chrétiens se sont plûs à orner les anciennes églises; ces détails cependant, qui nous intéressent tant, sans son livre, seraient restés ignorés ou l'objet de vagues conjectures pour une infinité de monumens détruits, ou tellement dénaturés, qu'on n'en reconnaît plus la destination. La mauvaise humeur de Baronius vient sans doute de ce qu'Anastase a négligé de donner quelques particularités sur le pontificat de Serge II, particularités que le savant cardinal regardait comme plus essentielles à connaître que l'histoire des arts. Mais à quel écrivain n'a-t-il donc jamais rien échappé, et Baronius, malgré toute sa science, est-il toujours infaillible ? Quoi qu'il en soit, Baronius a fondu dans ses Annales toute la partie du texte du Liber pontificalis qui concerne la vie des papes, c'est-à-dire depuis S. Pierre jusqu'au commencement du 9° siècle, époque où s'arrête le Liber pontificalis, et cette série des neuf premiers siècles n'était pas la plus facile à rédiger. La première édition qu'on puisse appeler complète, quoique dénuée de toute explication et remplie de fautes, est celle qui parut à Mayence en 1602, avec ce titre : Anastasii sancte romanæ ecclesiæ bibliothecarii historia de vitis romanorum pontif. á beat. Petro apost., usque ad Nicolaum, nunquam hactenus typis excussa, etc. Moguntiæ, in typogr. Joan. Albini. Ce fut l'Allemand Marc Velser qui la fit paraitre. En 1649, Charles Annibal Fabrotius en fit à Paris une édition, précédée de l'histoire ecclésiastique du même Anastase, et augmentée de variantes tirées de plusieurs manuscrits, d'un éloge d’Anastase, de deux catalogues des papes et d'une table des matières. Vers 1718, il en fut entrepris, à Rome, une troisième édition, qui devait être composée de 4 vol. in-f', et enrichie de nouvelles variantes tirées de différens manuscrits des bibliothèques du Vatican et de Florence; de plusieurs dissertations des savans Luc Holsténius et Emmanuel Schelstrate, qui l'un et l'autre avaient été gardes de la bibliothèque du Vatican (Annales de philosophie chretienne, 1835 - books.google.fr, Louis Duchesne, Le liber pontificalis, Tome 2, 1892 - books.google.fr).

 

L'ouvrage est intitulé Liber Pontificalis par Giovanni Vignoli, préfet de la Bibliothèque vaticane, en 1724. Le titre Liber pontificalis devient classique à partir de l'édition de Vignoli, intitulée Liber pontificalis seu de Gestis romanorum pontificum (fr.wikipedia.org - Liber Pontificalis).

 

L'"arcus stellae" mentionné à la rubrique de Saint Etienne Ier, pape de 254 à 257, serait l'arc de Nero Claudius Drusus (-38 - -9), fondateur de Mayence. C'est aujourd'hui la Porte Saint Sébastien : elle est à peu près à l'endroit où étoit autrefois la Porte Capenne, où commençoit la Via Appia (Joannes Vignoli, Liber Pontificalis seu De gestis Romanorum Pontificum: quem cum codd. mss. Vaticanis aliisque summo studio & labore conlatum emendavit, supplevit, 1724 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Arc de Drusus, M. de L. M., Description historique de l'Italie, en forme de dictionnaire, 1776 - books.google.fr).

 

CE : Centurion (Abréviations tirées du «Dictionnaire des Abréviations latines et italiennes» de A.Capelli - www.arretetonchar.fr).

 

La dernière stratĂ©gie dĂ©ployĂ©e par les archevĂŞques de Mayence dans ces relations ad limina pour obtenir une lĂ©gitimitĂ© de Rome est le recours au discours historique. Conçu comme un Ă©lĂ©ment de rhĂ©torique, ce dernier vise avant tout Ă  emporter la conviction de son destinataire. Toutefois, on n’en trouve la prĂ©sence que dans la première relation de 1609, de telle sorte que le dossier des relations ad limina de Mayence s’ouvre sur une de ces « gĂ©nĂ©alogies fabuleuses89 » propres Ă  la pĂ©riode moderne. Ce discours historique est Ă  mettre en parallèle avec la structure gĂ©nĂ©rale des relations : il se dĂ©ploie autour de deux pĂ´les, l’histoire religieuse et l’histoire politique - temporelle serait sans doute un terme plus exact. En ce qui concerne l’histoire religieuse, la relation parvient Ă  rattacher Mayence Ă  l’un des membres les plus Ă©minents de l’Église chrĂ©tienne primitive puisque le document affirme que la ville a Ă©tĂ© convertie Ă  la foi nouvelle «par les Ĺ“uvres de saint Crescent, disciple de l’ApĂ´tre Paul, qui a Ă©tĂ© le premier Ă©vĂŞque pendant vingt-deux annĂ©es». Avec l’action de Crescent dĂ©marre Ă©galement le cycle des Ă©vĂŞques martyrs qui prouve leur zèle religieux et celui de la citĂ© : après Crescent donc, on trouve «saint Martin et saint Crescentius ses deux successeurs immĂ©diats, parmi beaucoup d’autres, ont Ă©galement obtenu la gloire de la saintetĂ© par leur martyre». Enfin, ce cycle des Ă©vĂŞques fondateurs se clĂ´t par la mention de Boniface et Willigis, moins pour rappeler la date de l’érection de la citĂ© en archevĂŞchĂ© que pour illustrer la succession d’ordinaires hors pair qui sont parvenus Ă  maintenir et ancrer la foi catholique dans la ville. Quant Ă  l’aspect politique, s’il est plus succinct, il n’est pas moins significatif puisque trois grands moments de l’histoire germanique sont Ă©voquĂ©s dans ce bref rĂ©cit historique. En premier lieu, la fondation de la ville de Mayence «sous les auspices de Claudius Drusus Germanicus, pense-t-on, beau-fils d’Auguste, qui a fait victorieusement la guerre en Germanie» est rattachĂ©e Ă  la naissance de l’Empire romain. DestinĂ© Ă  montrer l’antiquitĂ© digne d’éloge de la citĂ©, ce passage, dĂ©jĂ  citĂ©, fonde tout autant le destin impĂ©rial de la ville et de son prince. Par une construction parallèle tacite, le deuxième moment historique associe Mayence aux premiers Carolingiens : «c’est Ă  l’époque de Charlemagne et de PĂ©pin que commence la succession des ArchevĂŞques». Une nouvelle fois, le sort de Mayence est liĂ© Ă  une dynastie impĂ©riale, source de lĂ©gitimitĂ©. Enfin, le troisième moment de ce discours historique met en scène la nouvelle dignitĂ© acquise en 977 par les archevĂŞques de Mayence qui deviennent alors, d’après la relation, Ă©lecteurs. S’il n’est fait aucune mention de souverains Ă  cette occasion, la date correspond nĂ©anmoins aux premières annĂ©es de l’Empire des Ottoniens. Une fois de plus, donc, Mayence est associĂ©e Ă  un moment important de la vie de l’idĂ©e impĂ©riale. Dans ces trois exemples, il est intĂ©ressant de constater que la lĂ©gitimitĂ© politique de Mayence et de ses princes-archevĂŞques est Ă©troitement liĂ©e Ă  l’idĂ©e d’Empire. Si ce dernier est traditionnellement perçu comme une des sources de la lĂ©gitimitĂ© juridique dans la ChrĂ©tientĂ©, son rapprochement avec Mayence tend Ă  exacerber cette relation. La citĂ© rhĂ©nane est ainsi Ă©troitement associĂ©e Ă  la permanence de l’idĂ©e d’Empire de mĂŞme qu’à la dĂ©fense du christianisme catholique. Tout ce discours historique aboutit au règne de Johann Schweikard von Cronberg qui constitue le dernier maillon de cette chaĂ®ne ; il en a hĂ©ritĂ© les qualitĂ©s et les dignitĂ©s. Enfin, ce dĂ©veloppement inaugural sur les origines de Mayence semble contenir toute la ligne argumentative des relations Ă  venir, qui s’efforcent d’étayer une lĂ©gitimitĂ© Ă  partir d’élĂ©ments spirituels et temporels. Ainsi, quel que soit le cadre envisagĂ©, la relation entre la papautĂ© et les archevĂŞques de Mayence est essentielle Ă  ces derniers pour leur permettre de construire et de renforcer leur lĂ©gitimitĂ© Ă  l’intĂ©rieur du Saint-Empire. Cela est d’autant plus important que la deuxième moitiĂ© du XVIe siècle et la première moitiĂ© du XVIIe siècle sont des pĂ©riodes oĂą la cohĂ©sion interne de l’Empire est mise Ă  l’épreuve, notamment par la question confessionnelle, et oĂą son rayonnement international, c’est-Ă -dire sa capacitĂ© Ă  servir de modèle hors de ses frontières et son poids dans le règlement des questions entre les monarchies europĂ©ennes, est relativement faible. Dans ce contexte, la relation avec Rome permet aux archevĂŞques de Mayence de remĂ©dier partiellement Ă  ce dernier inconvĂ©nient tout en confirmant leur importance institutionnelle dans le Saint-Empire (Étienne Bourdeu, Tropismes et entropies des relations espagnoles dans le Saint-Empire In : Les archevĂŞques de Mayence et la prĂ©sence espagnole dans le Saint-Empire : XVIe-XVIIe siècle, 2016 - books.openedition.org, Miscelánea conmemorativa del Concilio de Trento, 1563-1963: estudios y documentos, 1965 - books.google.fr).

 

Le nom de Crescens apparaît dans une inscription perdue, autrefois dans l'église Saint Laurent de Mayence : CIL XIII 6957 "Aulus Baebius C(ai) f(ilius) / Scap(tia tribu) Cleme(n)s Faes(ulis) / m(iles) l(egionis) XXII an(norum) XLI / stip(endiorum) XXIIII h(ic)s(itus) e(st) / Crescens L(uci) f(ilius) c(uravit) (Luciano Lazzaro, Esclaves et affranchis: en Belgique et Germanies romaines, d'après les sources épigraphiques, 1993 - books.google.fr).

 

Il ne semble pas qu'il y ait d'église Saint Laurent à Mayence, mais l'inscription avait été repérée dans sa région (celle du doyen Laurent Truchsess) par Johannes Huttich (Joseph Fuchs, Historia Maguntiacensis ab urbe condita, Tome 1, 1772 - books.google.fr).

 

Huttichius (HĂĽttich), archĂ©ologue et numismate mayençais, nĂ© vers 1480, mort en 1544, est auteur de deux volumes importants : Collectanea antiquitatum (Recueil d'antiquitĂ©s trouvĂ©es dans la ville de Mayence et aux environs). Mayence, 1520, in-fol. très rare, avec 14 figures sur bois de divers monuments ; et Imperatorum vitæ, cum iconibus et numismatibus ad vivum expressis, livre souvent rĂ©imprimĂ© dans le cours du XVIe siècle, mais dont l'Ă©dition originale, celle de Strasbourg, 1525, in-8, contenant les premières Ă©preuves des figures, est très rare et recherchĂ©e. Ce n'est pourtant pas, comme on l'a prĂ©tendu, le premier livre oĂą l'on trouve les mĂ©dailles des empereurs. Elles avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© publiĂ©es en 1517, par AndrĂ© Fulvius, dont l'ouvrage Ă©tait connu de Huttich, qui s'en servit pour le sien (Bulletin du bibliophile, 1888 - books.google.fr).

 

Ce qui a fait dire à certains, en particulier au XIXe siècle :

 

L'an 70, la 22e légion qui avait conquis la Judée et détruit Jérusalem, sous les ordres de Titus, était en garnison à Magontiacum, et, selon la tradition, saint Crescentius, qui prêcha un des premiers le christianisme sur les bords du Rhin, en faisait partie comme centurion (Adolphe Joanne, Itineraire descriptif et historique de l'Allemagne : L'Allemagne du Nord, 1854 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 2190 sur la date pivot 794 donne -602.

 

Le prĂ©sident Bouhier (1673 - 1746) suppose que l'AssuĂ©rus, qui selon le livre de Tobie, marcha avec Nabuchodonofor contre Ninive, est Cyaxares ; que ce Prince ne monta sur le trĂ´ne qu'en 634 ; & que les 28 annĂ©es de la domination des Scythes ne peuvent ainsi expirer avant 606 : d'oĂą il conclut que la ruine de Ninive est postĂ©rieure Ă  l'an 606. Enfin il prĂ©tend que l'Ă©clipse qui termina la guerre de Lydie, est de l'an 597 ; & qu'ainsi les six annĂ©es de cette guerre commencerent en 602 ; d'oĂą il conclut que la prise de Ninive doit ĂŞtre placĂ©e entre 606 & 602 (Henri-François de Vence, La Sainte Bible en latin et en françois, Tome 5, 1749 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Jean Bouhier de Savigny).

 

Il paroît que Darius apprit des Lydiens qu'il conquit, l'usage de la monnoïe & la manière de la battre, & qu'il fit refrapper leurs pieces d'or. Car avant la conquête de la Lydie, les Medes n'avoient point de monnoïe (Sir Isaac Newton, La chronologie des anciens royaumes corrigée, traduit par François Granet, 1728 - books.google.fr).

 

Le premier qui fit bättre en Perse de la Monnoie d'or & d'argent, fut Darius fils de Cyaxare, ou, comme il est apellĂ© dans l'Ecriture, Darius Monnote, le Mède, Fondateur de la Monarchie MĂ©do-Persienne. Ce fut sous son règne qu'on fit ces fameuses Pièces d'or connues sous le nom de Dariques, qu'on prĂ©fĂ©ra durant plusieurs siècles, comme Ă©tant faites d'un or très pur, ĂĄ toute autre Monnoie qui eut cours dans l'Orient. Sur un des cĂ´tĂ©s il y a voit un Archer vĂ©tu d'une longue robe, un couronne sur la tĂŞte, & tenant un arc de la main droite, & une flèche de la gauche de l'autre cĂ´tĂ© Ă©toit l'effigie de Darius. C'est Ă  ces Pièces qu’Agesilas faisoit allusion, quand, obligĂ© Ă  quiter l'Asie pour appaiser les troubles qu'Artaxerxes avoit excitĂ©s en Grèce Ă  foree d'or, il disoit que le Roi de Perse s'Ă©toit servi de trente mille Archers pour le chasser de les Etats. Le Darique Ă©toit de mĂŞme poids & de mĂŞme valeur que, la Statère Attique. Darius semble avoir appris des Lydiens l'art de faire de la Monnoie, & fon usage; car les Mèdes n'avoient point de monnoie avant que d'avoir conquis la Lydie ; au-lieu que Cræsus, Roi de Lydie avoit dĂ©jĂ  fait battre un nombre infini de Pièces d'or, apellĂ©es Cræsei. Or comme il n'Ă©toit pas dans l'ordre que la Monnoie des Lydiens eĂ»t cours après la destruction de leur Royaume, nous croyons pouvoir supposer que Darius fit renouveler ses Pièces, & fit mettre son effigie, sans en altĂ©rer le poids ni la valeur. Toutes ces Pièces d'or, de mĂŞme valeur & de mĂŞme poids, que les Rois de race Persane ou MacĂ©donienne, firent battre dans la suite, furent apellĂ©es Dariques, d'après ce Darius, qui en introduisit le premier l'usage (George Psalmanaazaar, Histoire universelle depuis le commencement du Monde, jusqu'Ă  prĂ©sent ; Traduite de l'Anglois d'une SociĂ©tĂ© de Gens de Lettres, Tome 3, 1742 - books.google.fr).

 

Darius le Mède est un personnage du livre de Daniel, où il est décrit comme roi, et comme ayant hérité du royaume de Babylone après la prise de sa capitale par l’armée de Cyrus II en 539 av. J.-C. La majorité des spécialistes actuels le considère comme une fiction littéraire, possiblement influencée par Darius Ier, roi de Perse, qui régna plus tardivement. Il y a eu diverses tentatives d’identification avec des personnages historiques, dont notamment un supposé Cyaxare II, fils d’Astyage, abondamment mentionné par Xénophon dans sa Cyropédie mais absent d’autres sources, et considéré comme fictif par la majorité des historiens d’aujourd’hui (fr.wikipedia.org - Darius le Mède).

 

Il s'en fallut mĂŞme de peu que les Scythes n'imposassent leur hĂ©gĂ©monie Ă  l'Iran sĂ©dentaire. Vers 628, ils subjuguèrent un moment la MĂ©die qui ne fut dĂ©livrĂ©e que par l'Ă©nergie du roi Cyaxare, le fondateur de l'empire mède historique. C'est le temps de l'Ă©popĂ©e scythe Ă  travers l'Asie et les vases grecs nous ont laissĂ© l'image fidèle de cette tumultueuse cavalerie barbare, encore que visiblement indo-europĂ©enne, qui remplissait l'Orient du bruit de ses randonnĂ©es. Dès que les Perses eurent remplacĂ© les Mèdes dans l'hĂ©gĂ©monie du monde oriental, ils se prĂ©occupèrent de mettre l'Iran sĂ©dentaire Ă  l'abri de ces incursions de l'Iran extĂ©rieur. Cyrus conduisit sa dernière campagne contre les Scythes du Turkestan. Darius dirigea sa première grande expĂ©dition contre les Scythes d'Europe. HĂ©rodote a considĂ©rĂ© cette autre campagne de Russie comme une folie de despote. En rĂ©alitĂ©, il s'agissait, pour l'AchĂ©mĂ©nide, de rĂ©aliser une pensĂ©e politique profonde : la persisation de l'Iran extĂ©rieur, l'unification paniranienne. C'est ainsi que plus tard le franc Charlemagne, devenu maĂ®tre de l'Occident romain, fit l'unitĂ© du monde germanique par la conquĂŞte de la Germanie ancestrale restĂ©e barbare au delĂ  du Rhin. L'entreprise Ă©choua et les Scythes ayant Ă©chappĂ© Ă  la persisation restèrent paisibles possesseurs de la Russie mĂ©ridionale jusqu'au IIIe siècle avant notre ère, et s'ils en furent Ă  cette Ă©poque dĂ©possĂ©dĂ©s, ce fut par d'autres peuples de mĂŞme race, par d'autres Iraniens nomades venus de la Caspienne, les Sarmates (RenĂ© Grousset, L'Iran extĂ©rieur: son art, 1932 - books.google.fr).

 

Une reine cruelle germanique

 

La savante interprétation de ce quatrain très-remarquable est due à M. l'abbé Torné-Chavigny (L'Histoire prédite et jugée par Nostradamus, t. II, p. 28) :

 

Scholies : Marie-Antoinette (la Royne), prisonnière & réduite à travailler de ses mains comme une esclave (ergaste), verra Madame Royale (sa fille) pâlie (blesme) par le chagrin que lui causeront les malheurs de sa famille. Il y aura alors, dans la prison du Temple, des cris lamentables de la jeune princesse qui sera duchesse d'Angoulême (d’Angolesme), par un mariage purement extérieur (mariage forclos) avec Louis-Antoine de Bourbon, duc d'Angoulême, son cousin germain (au germain), à qui elle aura été fiancée dès 1787

 

Latin : ergaster, ouvrier; ergastulum, prison oĂą l'on enferme les esclaves. Pierre Rigaud a : estrange; au lieu de : Ergaste, qui est dans Benoist Rigaud. Estrange est un mot roman qui signifie : Ă©tranger; or, Marie-Antoinette Ă©tait Autrichienne (estrange).

 

Terme de jurisprudence: forclos, déclaré non recevable; d'où : mariage forclos, mariage qui n'a pas reçu sa pleine exécution (Anatole Le Pelletier, Les Oracles de Michel de Notredame, astrologue, médecin et conseiller ordinaire des rois Henri II, François II et Charles IX, 1867 - books.google.fr).

 

Strictement le mariage, même non consommé, n'a pas été empêché ou annulé.

 

Madame Royale, le 17 janvier, se décide conformément aux vœux de sa famille française. Les dispenses nécessaires sont accordées par le pape sur l'intervention de l'ambassadeur d'Espagne d'Azara. Arrivée de Madame Royale à Vienne ; égards, mais surveillance dont on l'entoure. Le 30 janvier, Madame Royale s'engage formellement avec le duc d'Angoulême ; la cour de Vienne se résigne au mariage (Revue d'histoire moderne et contemporaine, Volume 6, 1970 - books.google.fr).

 

Au Salon 1787, un portrait de Marie-Antoinette qu'un visiteur aperçut hors de son cadre reçut de lui le nom de Madame DĂ©ficit. Au Palais-Royal, une gravure vendue sous le manteau reprĂ©sentait la France agonisante. Auprès d'elle on voyait sur une table huit palettes de sang que M. de Calonne venait de lui tirer. La reine tenait l'assiette pour recueillir la neuvième palette. Monsieur s'avançait et l'Ă©cartait pour bander la plaie avec une compresse. Au théâtre de Paris on donnait Athalie, et le public applaudissait avec fureur la tirade du grand prĂŞtre : «Confonds dans ses conseils cette reine cruelle...» (Charles Kunstler, Fersen et Marie-Antoinette, 1961 - books.google.fr).

 

Cruelle Marie-Antoinette,

VĂ©ritable auteur de tout mal

Approche-toi, viens et respecte

Ce redoutable tribunal.

Suivant la justice et la loi,

je suis ton juge,

Il faut déclarer désormais tous tes forfaits (Interrogatoire de l'infâme Marie-Antoinette par le chansonnier Poirier, dit le Boiteux) (Gérard Walter, Le Procès de Marie-Antoinette, 23-25 vendémiaire an II (14-16 octobre 1793): actes du Tribunal révolutionnaire, 1993 - books.google.fr).

 

Il s'agit d'Ă©tablir contre la «mĂ©gère germanique», nĂ©e du mal et le perpĂ©tuant, une autre force d'engendrement : la maternitĂ© rĂ©publicaine, vertueuse, que chaque Française doit assumer. «Les Ă©poux qui n'ont point eu d'enfants pendant les sept premières annĂ©es de leur union, et qui n'en ont point adoptĂ©, sont sĂ©parĂ©s par la loi et doivent se quitter.» Marie-Antoinette engendre la discorde, distille le poison. Son sexe est pestifère. De ses yeux jaillissent des Ă©clairs. Elle est nĂ©e de la nuit des temps, mais aussi, ce qui est plus grave, d'une autre femme. Au-delĂ  de Marie-Antoinette se profile, effrayante, la lignĂ©e des «femmes dangereuses», des reines cruelles, jouisseuses et dĂ©vastatrices, mauvaises mères, suppĂ´ts de tous les vices. Marie-ThĂ©rèse appartient sans conteste Ă  cette engeance (Chantal Thomas, La Reine scĂ©lĂ©rate. Marie-Antoinette dans les pamphlets, 2015 - books.google.fr).

 

Si Marie-Toinette avait été une femme moderne, elle serait devenue présidente de la République. Elle n'avait pas la tête de l'emploi.

 

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